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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 02:51
31 mars : la vague montante
vendredi 1er avril 2016
par  Charles Hoareau

 

 

Combien étions-nous ce jeudi 31 mars dans toute la France ?
Evidemment entre le ministère de l’Intérieur et les organisations qui appelaient à manifester les chiffres varient. A Marseille la préfecture de police a même atteint un sommet dans le domaine du grotesque.
Alors que les organisations annonçaient le nombre impressionnant de 120 000 manifestants, il s’est trouvé quelqu’un en préfecture pour annoncer sans rire le chiffre de 11200 !
Et pourquoi pas 11207 pour être encore plus soi-disant précis dans le ridicule !!!
Ils n’ont encore compté que les chauves à lunettes ?

Mais il y a une donnée sur laquelle tout le monde est d’accord et la presse le souligne ce matin : que l’on prenne les chiffres du pouvoir ou ceux des organisations le constat est le même : nous étions dans les rues de France le double du 9 mars.
Autrement dit les manoeuvres en recul du gouvernement, le soutien appuyé de la CFDT (dont quelques organisations étaient d’ailleurs présentes dans les manifestations) n’y ont rien fait : la vague est montante.

Hier à Marseille ce qui frappait c’est à la fois la force des professions et entreprises représentées et à ce titre outre les portuaires particulièrement nombreux on remarquait la force historique de la délégation des salarié-e-s d’Eurocopter, mais aussi la grande diversité des entreprises présentes avec certaines d’entre elles pour qui c’était la première manifestation et avaient fait faire pour l’occasion des banderoles neuves.

Dans ces dernières le mouvement n’en est qu’à ses débuts et la marge de progression n’en est que plus forte. Et il le faudra car pour le moment le gouvernement ne va pas reculer pour deux raisons fondamentales.

- D’abord pour des raisons de politique politicienne, les seules que souligne généralement la presse. Le gouvernement qui vient de se prendre une gamelle sur la déchéance de nationalité ne veut pas apparaître comme un gouvernement de l’à peu près et de l’indécision. Valls, admirateur de Clémenceau, veut donner une image de fermeté. Une autre version d’une raffarinade célèbre : « ce n’est pas la rue qui gouverne »

- Il y a ensuite une raison encore plus fondamentale : ce gouvernement ne peut pas, ne veut pas se mettre en délicatesse avec l’Union Européenne qui lui a enjoint de faire cette réforme, qui entre bien dans sa logique de pressurer une à une les classes ouvrières nationales des pays de l’union.
C’est une question de classe : obéir au capital ou s’affronter. Le gouvernement a choisi de se soumettre voire d’anticiper les désirs de ses maitres.
Nous nous avons choisi de nous battre non seulement pour le retrait de la loi mais aussi pour faire avancer nos propositions.

Aussi forte fut la journée du 31 mars elle ne suffira pas. On va donc continuer :
- Dans les quartiers populaires confrontés au chômage de masse et à la précarité et qui ont besoin d’emplois, de réindustrialisation, de services publics et non de mesures destinées à les mettre à la merci du grand patronat
- Dans les entreprises où nombre d’organisations syndicales vont agir pour que partout le plus haut niveau possible d’action avec la plus forte participation possible de salarié-e-s.
- Dans tous les lieux où se rassemble la jeunesse afin qu’elle ne soit pas une génération sacrifiée

De grèves en manifestations, de mobilisations diverses en mouvement général, nous sommes partis pour durer.
Durer pour gagner et faire enfin reculer le capital.

Charles Hoareau

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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 01:49
RASSEMBLEMENT CONTRE LA LOI TRAVAIL LE 9 AVRIL A DIEPPE
Déclaration du Comité Général de l’Union Locale CGT
de la Région Dieppoise

 

Dieppe le 1er avril 2016

Le 31 mars, pour exiger le retrait du projet de loi El Khomri-Valls, nous étions 3 000 dans les rues à Dieppe.  Cette étape supplémentaire s’est concrétisée par la mobilisation, selon les endroits, de quelques grévistes à des blocages complets de la production et avec une participation plus importante encore que lors des mobilisations précédentes.

Les salariés, du public comme du privé, les jeunes, les privés d’emploi et les retraités représentaient plus de 45 entreprises et collectivités de l’agglomération.

SNCF Dieppe, Véolia, Schneider, JC Decaux France, Traiteur Ali Baba, Territoriaux de Dieppe, Sika Gournay, Territoriaux Arques. Super U Serqueux, Danone, MGI Coutier, Autoliv , Pompiers Dieppe, Hôpital Dieppe, Syndicat Mixte du Port de Dieppe, SPIC Construction, ERDF Dieppe, EDF Paluel, EDF Penly, FAPT 76, Nestlé, DIRNO, Alpine, Carrefour, Carrefour Market, Normival, TTHA Compagnie, Association Foyer Duquesne, Pôle emploi Dieppe, Davigel, Gévelot (52 grévistes la production quasi bloquées),Tati, Toshiba, CAF, CPAM, URSAFF, Finances Publiques, Plastuni, Conseil départemental, AMCM Usinage, Freemach, PCI, OPAD, STUD , Nuvia, Hôpital, Grugny, Dakin, Cégelec, Rousseau Batiment...

Sur le département, ce sont 42500 manifestants qui ont exigé le retrait de ce projet de loi « Travail », ni négociable, ni amendable. A Rouen : 25 000 manifestants, au Havre : 15 000, à Lillebonne : 700, à Fécamp : 1 000, à Eu : 800 manifestants

Alors que, partout en France, c’est plus d’un million de manifestants qui a démontré, dans l’unité, cette exigence.

Et que répond le gouvernement ? Le président F. Hollande, depuis Washington, répond ce vendredi matin 1er avril, que la CGT multiplie par 4 le nombre de manifestants car elle est en difficulté.

Nous, CGT, affirmons que le gouvernement et le patronat divisent le nombre de manifestants et de grévistes par 10 parce qu’il sait notre détermination collective pour imposer le retrait de projet de loi ultra-réactionnaire !

Les mensonges présidentiels et le dispositif policier contre les jeunes et le droit de manifester ne feront pas reculer notre mobilisation.

Les organisations syndicales CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF, FIDL ont réaffirmé que les pouvoirs publics doivent garantir le droit à manifester, à se réunir, à s’organiser, tout en assurant la sécurité des manifestants. Nous y veillerons collectivement, à Dieppe aussi !

Le retrait de cette loi scélérate VALLS-El KHOMRI, nous sommes plus que jamais déterminés, avec tous nos syndiqués, à l’imposer.

Ce retrait serait un résultat formidable qui ouvrirait la voie au combat :

  • Pour toutes nos revendications et les propositions de la CGT
  • Pour avancer vers de nouvelles conquêtes sociales

Aussi, nous décidons d’organiser des actions nécessaires, dès les 5 AVRIL avec des distributions et le 9 AVRIL UN GRAND RASSEMBLEMENT A 14H30 LIEU DIT DE LA FONTAINE QUAI HENRI IV A DIEPPE, pour poursuivre la construction de la mobilisation indispensable.

Comme le dit le communiqué : « Si le gouvernement ne répond pas, les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL resteront déterminées à poursuivre et à amplifier la mobilisation pour obtenir le retrait du projet de la loi travail et à conquérir de nouveaux droits sociaux y compris par les manifestations et la grève interprofessionnelle. »

 

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 21:55
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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 21:37

sur Info-Chalon

A Bourbon-Lancy, Chalon sur Saône, Louhans, Le Creusot et Mâcon.

Photo Info-chalon.com

Lire le communiqué de la CGT ci-dessous

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 16:55
Les autorités locales tentent de casser la grève à Carnaud


 

La grève des ouvriers de la société Crown Packaging Maroc (Ex-Carnaud Maroc) ne semble pas avoir été du goût  des autorités locales. Une délégation regroupant un pacha, un caïd et un délégué régional du ministère de l’Emploi  et des Affaires sociales leur a demandé de mettre fin au sit-in qu’ils observent à l’intérieur du siège social de l’entreprise. Le hic, c’est que cette intervention des autorités locales n’est nullement justifiée par la loi ni par une quelconque décision de justice.
«Il n’y a pas de décision écrite mais nous avons  reçu l’ordre de vous évacuer des lieux. C’est tout », c’est ainsi que nous a répondu un pacha relevant de la préfecture des arrondissements de Sidi Bernoussi lorsqu’on a lui demandé de nous justifier sa décision. Il a argumenté ses dires en arguant qu’il s’agit d’ordres provenant de haut lieu », a précisé Abderrazak Moumine, secrétaire général du Syndicat unique des métaux. Et d’ajouter : « Les 320 ouvrières en grève ont exécuté cet oukase sans rechigner et sans heurts ». 
Leur débrayage ne semble également pas avoir été vu d’un bon œil par la direction de l’entreprise qui compte, en violation des dispositions du Code de travail,  faire appel à de la main-d’œuvre étrangère en vue de  saboter la grève en cours. « On a entendu dire que la direction prévoit, dès ce lundi, de faire tourner les machines en faisant appel à du personnel étranger à l’entreprise et provenant de Mohammedia. En fait, la société est paralysée depuis le 2 mars dernier et les cadres non grévistes  ne font que gérer les stocks des magasins », nous a confié notre source qui ne semble pas optimiste concernant une éventuelle issue proche pour cette crise. « La direction campe sur ses positions et ne veut nullement entamer de dialogue avec le personnel. Elle a même renié les dispositions  du protocole signé le 22 mars par son responsable des ressources humaines et notre syndicat en présence du directeur provincial du ministère de l’Emploi et des Affaires sociales et du président de la Commission provinciale d’enquête et de réconciliation», nous a révélé Abderrazak Moumine. Et d’affirmer  «La direction a prétendu que ce protocole n’avait pas de valeur juridique puisque le responsable des ressources humaines signataire de celui-ci n’est qu’un simple stagiaire et  qu’il n’avait pas été juridiquement habilité à représenter la société. Une aberration puisque plusieurs notes de service et les attestations de travail de plusieurs employés sont signées par  ce cadre».
Selon notre source, la direction ne reconnait pas la grève comme étant un droit légitime édicté par la loi dans le but de défendre les droits légitimes des travailleurs. «La direction de l’entreprise sème la confusion et joue sur les mots. Elle veut à tout prix assimiler notre mouvement de grève à une entrave à la liberté du travail sévèrement punie par le  Code pénal qui stipule dans son article 288 «l’emprisonnement d’un mois à deux ans et d’une amende de 120 à 5.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement, le recours à la force, aux menaces ou aux manœuvres frauduleuses visant à provoquer un arrêt de travail dans le but de forcer une modification salariale ou mettrait en péril le libre exercice du travail», nous a-t-elle déclaré. 
A rappeler que des centaines d’ouvriers de l’ex-Carnaud Maroc sont en grève depuis près d’un mois pour protester contre un projet de délocalisation qui ne dit pas son nom. L’administration de l’entreprise aurait, dans ce sens, procédé au démantèlement des machines de production de l’usine de Casablanca pour les transférer en Espagne. Cette opération aurait été accompagnée par une réduction du nombre de salariés. Pis, ladite opération de démantèlement a été entamée  alors que les négociations avec les représentants du personnel  n’ont pas encore abouti.

Les raisons de la grève : le jeu de Monopoly des capitalistes.  Délocalisations et restructuration sur le dos des ouvriers.  Carnaud est une multinationale d'origine française.  Des entreprises du groupe Carnaud sont implantées depuis longtemps en Seine-Maritime.

Extraits :

 

En effet, l’administration de l’entreprise aurait procédé au démantèlement des machines de production de l’usine de Casablanca pour les transférer en Espagne. Le tout serait accompagné d’une réduction du nombre de salariés sans leur proposer de plan social.
«L’administration a procédé au démantèlement de machines qui fabriquent 70% de la production et compte ne laisser sur place que celles dont les capacités de production ne dépassent pas les six mois. Et du coup, le personnel sera obligé de ne travailler que six mois et chômer le restant de l’année », nous a précisé Abderrazak Moumine, secrétaire général du Syndicat unique des métaux. Et de poursuivre : «Pis, ladite opération de démantèlement a été entamée alors que les négociations sur le sort des ouvriers n’ont pas encore abouti».

Libe-Ma, journal de l'Union Socialiste des Forces Populaires.

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 14:16
Nous devons relever le défi d’un parti communiste fort, puissant et influent
Base commune alternative « Unir les communistes, le défi renouvelé du PCF »
, par  Michèle Picard , lu sur le site du réseau "Faire vivre et renforcer le PCF"

 

Notre congrès doit être l’occasion de regarder dans le rétroviseur sur la stratégie du PCF au regard de la situation que vivent nos concitoyens au quotidien et des résistances nécessaires au capitalisme. Est-elle adaptée à la construction d’un large rassemblement populaire pour porter un véritable projet de société capable de répondre à l’urgence sociale ?

Un regard lucide doit être porté sur ce qui a conduit à l’affaiblissement du Parti. Ce bilan n’a jamais été fait, tant sur notre histoire, sur le communisme municipal et sur l’apport de nos villes aux populations. Pourtant nous devons bien commencer par là. Il n’y a d’ailleurs pas eu, non plus, d’analyse par rapport aux nombreuses villes que nous avons perdues.

La stratégie électorale de ces dernières années conduit à une impasse. Être à la remorque du PS nous condamne à disparaître. Pour les élections municipales 2014, les villes à direction communiste ont été la cible de tous nos adversaires, du PS, de la droite et de l’extrême droite, parce qu’elles sont des terres de résistances et de solidarités que le capitalisme ne supporte pas. A Vénissieux, le mot d’ordre de la droite, de l’extrême droite et du PS était le même « 80 ans de communisme ça suffit ». Nous avons rassemblé les forces progressistes locales et mené la bataille électorale sur les acquis de notre ville, contre l’austérité et autour d’un projet ambitieux pour les Vénissians. C’est ce qui nous a permis de gagner largement l’élection. Nous nous sommes toujours opposés à la création des méga-métropoles, qui sont mises en concurrence entre-elles. A l’instar de Grand Lyon Métropole, ces métropoles éloignent les citoyens des centres de décisions. Elles ont pour objectif la dissolution des communes et des élus. On le voit bien à la métropole lyonnaise où la technocratie prend le dessus sur les élus du peuple. Les techniciens organisent des réunions avec des maires ou des élus des communes sans élus métropolitains. C’est notre conception même de la commune, comme 1er maillon républicain, qui est remis en cause, tout comme le rôle des élus, et la relation avec les citoyens qui s’en trouve fragilisée.

Nous ne pouvons plus nous accommoder de cette société qui broie les hommes, brise les solidarités, et détruit nos vies. Pourtant, nationalement, le PCF n’apparaît plus comme une alternative au capitalisme. Seul un véritable projet ouvrant des perspectives d’avenir permettrait de rassembler tous ceux qui luttent, tous ceux qui résistent aux politiques destructrices du capitalisme.

Nous devons relever le défi d’un parti communiste fort, puissant et influent. C’est en portant un projet ambitieux, en étant visible que nous insufflerons un nouveau souffle à la vie politique. C’est en étant en phase avec la société, en portant un projet et en rassemblant, au cœur des luttes, des mouvements populaires que nous redeviendrons un parti populaire de combat.

Ce texte alternatif proposé au Congrès a la volonté de porter à la discussion et à l’échange toutes les grandes questions que se posent les communistes.

Le PCF, en tant que parti d’émancipation, d’action et de rassemblement a un rôle déterminant à jouer, dans le contexte actuel, tant dans le débat idéologique que sur les combats à porter. C’est ensemble que nous y parviendrons sur une base claire, précise, sans tabou en rassemblant largement tous les communistes.

Michèle PICARD
Maire de Vénissieux
Conseillère métropolitaine

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 13:59

par · 2 avril 2016

Le débat lancé par la proposition d’Elizabeth Badinter de boycotter les firmes de prêt-à-porter qui se plient à la supposée « loi islamique », les revendications du personnel féminin d’Air-France qui refusent de porter le voile sur les vols Paris-Téhéran, enfin, le problème posé par l’introduction des pratiques religieuses dans la loi « El Khomri », montrent que la question de la laïcité est réellement aujourd’hui fondamentale. La laïcité ne peut avoir qu’un sens, celui du renvoi des croyances non testables à la sphère du privé, s’avère tout autant nécessaire pour la construction du Bien Commun, ce « Res Publica » dont le mot République est issu[1]. C’est pourquoi l’introduction de la question religieuse dans le débat publique a toujours abouti à la division, et doit donc être proscrite.

 

Laïcité et République

En effet, il ne peut y avoir de peuple, c’est à dire de base à construction politique de la souveraineté populaire, que par la laïcité qui renvoie à la sphère privée des divergences sur lesquelles il ne peut y avoir de discussions. La prise en compte de l’hétérogénéité radicale des individus implique, si l’on veut pouvoir construire une forme d’unité, qui soit reconnue comme séparée et distincte la sphère privée. En cela, la distinction entre sphère privée et sphère publique est fondamentale à l’exercice de la démocratie. Ce principe fondamental est inclut d’ailleurs dans notre Constitution : la République ne reconnaît nulle religion et nulle race.

Tel est le sens de l’article premier du préambule de notre Constitution, repris du préambule de la Constitution de 1946, et écrit au sortir de la guerre contre le nazisme[2]. La laïcité n’est donc pas un supplément d’âme à la République : elle en est en réalité le ciment[3]. Il n’est pas anodin que l’un des grand penseur de la souveraineté, Jean Bodin, qui écrivit au XVIème siècle dans l’horreur des guerres de religion, ait écrit à la fois un traité sur la souveraineté[4] et un traité sur la laïcité[5].

Les attaques actuelles contre la laïcité doivent être identifiées pour ce qu’elles sont réellement : des attaques contre la démocratie. En défendant la laïcité, c’est un principe fondamental d’organisation politique que l’on défend en réalité.

 

Le piège des fanatiques

Il convient donc d’éviter le piège que nous tendent les fanatiques de toutes obédiences. En voulant nous obliger à nous définir selon des croyances religieuses, ou des signes d’appartenances, ils aboutissent en réalité à briser le « peuple ». Et c’est cela qu’ils veulent. C’est donc très précisément le piège que nous tendent les terroristes qui veulent nous ramener au temps des communautés religieuses se combattant et s’entre-tuant. Or, si nous cédons sur ce point nous nous engageons vers un chemin conduisant à la pire des barbaries. La confusion dans laquelle se complet une grande partie de l’élite politique française, est ici tragique et lourde de conséquences. Les attaques contre les musulmans (comme celles contre les juifs, les chrétiens, les bouddhistes, etc…) sont inqualifiables et insupportables. Mais, on a le droit de critiquer, de rire, de tourner en dérision, et même de détester TOUTES les religions. Et si l’on est choqué par des caricatures, on n’achète pas le journal dans lesquelles elles sont publiées, un point c’est tout.

La notion de laïcité ne doit pas être conçue non comme une « guerre aux religions », ce qui est l’un des contre-sens actuels, mais comme tout à la fois reconnaissance de la distinction entre sphère publique et sphère privée et reconnaissance de l’obligation de chacun et de tous à considérer que la religion fasse partie uniquement de la sphère privée. La laïcité est en fait nécessaire pour comprendre les racines de l’ordre politique. Mais on doit impérativement éviter de transformer cette laïcité en une nouvelle religion. Or, c’est une tendance d’autant plus forte que l’on vit dans le mythe d’une grande communauté humaine dépourvue de conflits. En réalités, le conflit est permanent et l’un des taches du politique consiste justement à en utiliser les éléments positifs tout en évitant qu’il détruise la société humaine. De ce point de vue, le contraire de la « guerre de tous contre tous » n’est pas l’harmonie naturelle, qui est un mythe dangereux mais une forme organisation qui permette la gestion de ces conflits. C’est d’ailleurs la raison de l’importance de la Souveraineté. Si le peuple était homogène, la souveraineté ne serait pas nécessaire. Il est tragique que des intellectuels comme Michel Wieviorka fassent ainsi l’erreur d’assimiler la souveraineté à l’homogénéité alors que la lecture de Bodin, pour ne pas citer d’autres auteurs, démontre que c’est au contraire l’hétérogénéité du peuple qui impose la notion de souveraineté.

Il nous faut alors considérer la Souveraineté dans son articulation avec la Nation, et cette dernière comme un forme d’organisation politique du peuple. Encore faut-il retirer de l’espace publique ce qui ne peut être tranché par la raison. Et l’on revient inévitablement à la question de la laïcité. Dès lors qu’une population, quelle qu’elle soit, désire faire en commun quelque chose, il y a de la souveraineté. Mais, du moment où cette population est hétérogène, il convient de retirer de l’espace public certaines questions. C’est pourquoi, depuis plusieurs siècles, souveraineté et laïcité ont passé un pacte de nécessaire alliance.

 

Les racines de la laïcité

Les racines de la laïcité sont donc bien plus profondes que le débat actuel, ou elle est interprétée comme un obstacle à une religion particulière, ou même que la question de la séparation entre l’Eglise et l’Etat, qui constitua l’un des débats importants de la IIIème République. Il est donc faux de faire remonter la laïcité aux affrontements de 1904-1905, et à la séparation de l’Eglise et de l’État, même si cette dernière est un moment incontestablement important de notre histoire politique.

En fait, dans le principe de laïcité se cachent deux notions qui sont l’une et l’autre absolument essentielle. La première est celle de la séparation entre sphère privée et sphère publique. Cette distinction est fondatrice en réalité de l’existence même d’une démocratie, car il ne peut y avoir de démocratie sans conflit, mais aussi sans compromis éteignant pour un temps, ce dit conflit[6]. Sans cette distinction, la démocratie n’est qu’une coquille vide. Mais, et c’est là toute la force du travail de Bodin, cette distinction ne prend réellement sens que parce que des individus aux fois différentes acceptent de travailler ensemble. Cela pose la laïcité non pas simplement comme un principe de tolérance, et de ce point de vue la tolérance est une forme inférieure à la laïcité[7], mais comme une forme d’organisation où la conviction personnelle se plie à l’existence de Res Publica, de choses communes qui nécessitent et impliquent un travail en commun.

Mais il faut comprendre qu’elle impose à tous un devoir de réserve, qu’elle interdit le prosélytisme outrancier, et en particulier les tenues vestimentaires qui constituent des formes de prosélytismes, et qu’elle impose de distinguer les valeurs dans lesquelles on croit, qui ne peuvent être que personnelles et relèvent alors de la sphère privée, des principes qui sont des règles qui régissent l’action publique. Telle est la ligne rouge de la laïcité.

[1] Voir Sapir J., Souveraineté, Démocratie, Laïcité, Paris, Michalon, 2016.

[2] Le texte est le suivant : « Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et libertés de l’homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République ». http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/preambule-de-la-constitution-du-27-octobre-1946.5077.html

[3] Poulat E. Notre Laïcité, ou les religions dans l’espace public, Bruxelles, Desclées de Bouwer, 2014.

[4] Bodin J., Les Six Livres de la République, (1575), Librairie générale française, Paris, Le livre de poche, LP17, n° 4619. Classiques de la philosophie, 1993.

[5] Bodin J., Colloque entre sept sçavants qui sont de différents sentiments des secrets cachés des choses relevées, traduction anonyme du Colloquium Heptaplomeres de Jean Bodin, texte présenté et établi par François Berriot, avec la collaboration de K. Davies, J. Larmat et J. Roger, Genève, Droz, 1984, LXVIII-591, désormais Heptaplomeres.

[6] A. Przeworski, « Democracy as a contingent outcome of conflicts », in J. Elster & R. Slagstad, (eds.), Constitutionalism and Democracy, Cambridge University Press, Cambridge, 1993, pp. 59-80.

[7] On trouvera un commentaire éclairant de sa contribution aux idées de tolérance et de laïcité dans: J. Lecler, Histoire de la Tolérance au siècle de la réforme, Aubier Montaigne, Paris, 1955, 2 vol; vol. 2; pp. 153-159.

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 13:58

Cet article est reposté depuis Canaille le Rouge, son c@rnet, ses p@ges..

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 13:56
Lu sur le site de l'IHS-CGT 76
VIVRE, SURVIVRE, RÉSISTER A SAINT-ETIENNE DU ROUVRAY [1]

 

VIVRE, SURVIVRE, RÉSISTER  A SAINT-ETIENNE DU ROUVRAY [1]

VIVRE, SURVIVRE, RÉSISTER  A SAINT-ÉTIENNE DU ROUVRAY [1]

Saint –Étienne du Rouvray pendant la deuxième guerre mondiale

A partir des archives locales et départementales, d’articles de journaux de l’époque, « l’Atelier Histoire et Patrimoine de la ville de Saint Etienne du Rouvray, du Centre Culturel Georges Déziré »,  a publié dans le second semestre 2015, un ouvrage de plus de deux cent pages sur la période allant de 1938 à 1949. Au travers de sept chapitres et à l’aide d’une abondante iconographie, les auteurs, historiens bénévoles, dont bon nombre sont membres de l’Institut Cgt d’ Histoire Sociale de Seine-Maritime, racontent, à l’aide de témoignages locaux, ce que fut la vie durant ce conflit mondial dans la commune. On y côtoie des gens modestes et inconnus, et d’autres plus célèbres tel Roland Leroy, ancien Député et Directeur du journal «  l’Humanité ». C’est avec émotion qu’on retrouvera également  les lettres adressées aux familles de suppliciés. Et tout cela, bien sûr, dans le cadre de la privation de ressources, de droits et surtout de liberté.

Le lecteur trouvera dans les Annexes très nombreuses et importantes : les grandes étapes du conflit, le fichage policier, la liste des déportés, fusillés, morts pour la France, les figures de la résistance de Saint Etienne, les vocables allemands utilisés pendant la guerre, les comparaisons des prix et des denrées au marché noir, un index des noms propres …etc.

Ce livre d’histoire locale et nationale de souvenirs est terriblement d’actualité.  « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde. » a écrit Berthold Brecht, c’est aussi pour cela que c’est un livre utile, à lire et à mettre entre toutes les mains.

 

 

 


[1] Vivre, survivre, résister. Saint –Etienne –du-Rouvray pendant la seconde guerre mondiale. Atelier Histoire et Patrimoine du Centre Socioculturel Georges Déziré-Edité par la ville de St Etienne du Rouvray et MÉDIRIS- novembre 2015- 19 €

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 13:53

Cet article est reposté depuis Commun COMMUNE [le blog d'El Diablo].

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