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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 13:54
PAS DE RÉGRESSION SOCIALE, PAS DE STATU QUO !

UL CGT Dieppe  

08 avr. 2016
PAS DE RÉGRESSION SOCIALE, PAS DE STATU QUO !
PAS DE RÉGRESSION SOCIALE, PAS DE STATU QUO !

Appel à manifester

Le nouveau scandale financier, s’il est honteux, il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas surprenant !

L’argent coule à flot dans le monde et dans notre pays. Il gonfle les poches de ceux qui tous les jours nous montrent du doigt. Cette masse financière doit servir au progrès social car ce sont les salariés qui la produisent.

Pour la CGT, c’est le travail qui crée les richesses.

L’aspiration grandissante à un monde solidaire et fraternel se heurte à la voracité financière pourtant, les progrès technologiques et le développement numérique, les gains de productivité permettraient d’envisager un bond en avant progressiste, assurant une formation tout au long de la vie, une sécurité sociale professionnelle et la garantie permanente d’avoir des ressources pour vivre décemment pendant des périodes de non emploi.

La CGT, avec FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL, appelle à faire du samedi 9 avril 2016 une grande journée de mobilisation partout en France.

Plus de 70 % de la population se déclarent opposés au projet de « loi travail ». Jeunes, retraités, actifs, salariés, privés d’emplois, parents, citoyens… nous pouvons contribuer à la réussite de cette journée.

Gagner des droits nouveaux, c’est aussi revendiquer, proposer des alternatives et négocier dans chaque entreprise, sur l’emploi en quantité et en qualité, les salaires, les conditions de vie et de travail, le temps de travail….

À partir d’un socle commun : le Code du travail !

Les cheminotes et cheminots l’ont bien compris !

Ce n’est pas une action de plus mais bien la mise en marche d’un mouvement puissant qui déchire le ciel obscur que nous connaissons depuis des années.

Au moment où les négociations s’engagent dans notre entreprise, l’inversion de la hiérarchie des normes contenue dans le projet de « loi travail », la remise en cause des 35 heures, seraient dramatiques pour notre corporation.

Ce n’est donc pas par solidarité mais bien parce que nous sommes concernés au premier chef que nous nous mobilisons à nouveau.

La Fédération CGT des Cheminots invite tous les salariés du ferroviaire, public et privé, à participer aux rassemblements et manifestations prévus sur tout le territoire le 09 avril 2016.

La loi travail doit être retirée, la CGT propose un Code du travail du XXIe siècle que nous devons porter ensemble.

Le 09 avril tous dans l’action !

Source: CGT DES CHEMINOTS

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 13:53

Cet article est reposté depuis Le blog de Lucien PONS.

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 13:50

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 13:44

Appel juif pour le BDS

La guerre menée par l’État d’Israël contre le peuple palestinien n’est ni raciale, ni religieuse, ni communautaire : c’est une guerre coloniale.

Depuis des décennies, le peuple palestinien subit l’occupation, la colonisation, le blocus, la fragmentation, la négation de tout droit, l’emprisonnement massif, les destructions de maisons, les exécutions extrajudiciaires, le vol de la terre et de l’eau, les pires discriminations…

Le fait d’être juif/ve n’implique aucune obligation d’allégeance à Israël ni à sa politique criminelle.

Je suis juif/ve et avant tout attaché-e aux droits, aux libertés et à la justice pour tous. 

A ce titre, j’appelle :

  • à boycotter Israël parce que le crime prétend se faire en mon nom. Je refuse que le peuple palestinien paie pour des crimes (l’antisémitisme, le génocide nazi)  commis par les sociétés européennes.
  • à boycotter Israël parce que les dirigeants occidentaux sont complices de la politique israélienne et que, sans sanctions, le rouleau compresseur colonial se poursuivra.
  • à boycotter Israël parce que je suis fidèle à une longue tradition de Juifs/ves considérant que la lutte pour leur émancipation et contre l’oppression qu’ils/elles ont subie est indissociable de la lutte pour l’émancipation de l’humanité.
  • à boycotter Israël parce que la politique de ce pays n’est pas seulement criminelle contre les Palestiniens, elle met sciemment les Juifs/ves en danger.
  • à boycotter Israël pour les mêmes raisons qu’on a boycotté I’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid.
  • à boycotter Israël parce que la situation faite au peuple palestinien viole les droits humains les plus fondamentaux et qu’elle doit cesser. C’est le peuple palestinien qui a lancé cet appel au BDS et les anticolonialistes israéliens nous adjurent de boycotter leur pays.

 Je refuse la justice d’exception qui veut criminaliser le BDS et museler la solidarité envers les droits des Palestinien-ne-s.

Premiers signataires :

Eitan Altman

Eliane Bennarosh

Rony Brauman

Sonia Dayan-Herzbrun

Sonia Fayman

Georges Federmann

Gisèle Felhender

Jean-Guy Greilsamer

Georges Gumpel

Éric Hazan

Samy Johsua

Marcel-Francis Kahn

Hubert Krivine

Laurent Lévy

Daniel Lévyne

Gus Massiah

Jean-Claude Meyer

Maurice Rajsfus

André Rosevègue

Catherine Samary

Michèle Sibony

Pierre Stambul

Accéder à la pétition en ligne

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 08:49

 

En Pologne, l’avortement sème la discorde

Maja Czarnecka Publié le

 

Ce cintre est le symbole de l’enfer des femmes", s’exclame Maria Kruczkowska. Cette sexagénaire est venue manifester, dimanche devant le Parlement, contre le durcissement de la loi sur l’avortement en Pologne. Une mesure proposée par des organisations pro-life. "C’est un symbole lisible pour les personnes âgées. C’est avec cet objet que les femmes se faisaient avorter avant la guerre", explique-t-elle, en tenant dans sa main un cintre métallique en fil de fer. "Cette loi ferait revenir la Pologne en arrière", poursuit-elle, alors que la foule scande "Non à une Pologne des fanatiques" et brandit des pancartes "Non à la charia catholique".

Comme elle, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à l’appel du nouveau parti de gauche Razem (Ensemble), à Varsovie et dans d’autres villes, leur opposition à l’interdiction totale de l’avortement, déjà strictement limité dans le pays depuis 1993.

Un compromis fragile entre l’Etat et l’Eglise catholique

Après la chute du communisme en 1989, où l’IVG était libre d’accès et pratiquée massivement, l’avortement fut limité à trois cas : risque pour la vie et la santé de la mère, grave pathologie irréversible chez l’embryon et grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste. Depuis, aucune force politique, ni en faveur d’un durcissement, ni d’une libéralisation, n’a réussi à changer ce "compromis" délicat conclu entre l’Eglise et l’Etat. Mais, avec la victoire du parti Droit et Justice (PiS) lors des élections du mois d’octobre, les organisations pro-life et l’Eglise veulent aller plus loin. "En ce qui concerne la vie des ‘non-nés’, on ne peut pas en rester au compromis actuel exprimé dans la loi du 7 janvier 1993", ont écrit les évêques dans une lettre aux fidèles. Un appel qui a provoqué la colère de certains catholiques qui, en signe de protestation, ont quitté les églises au milieu de la messe.

Alors que la loi actuelle expose seulement le médecin qui pratique illégalement l’IVG à une peine allant jusqu’à deux ans de prison, le nouveau projet prévoit des sanctions plus lourdes. L’emprisonnement pourrait durer jusqu’à cinq ans et concerner également les femmes qui se font avorter. En outre, le nouveau ministre de la Santé veut limiter l’accès à la pilule du lendemain, qui ne serait accessible que sur prescription d’un médecin.

"On a peur. Cette loi vise les droits des femmes, on ne pourra plus faire d’examens génétiques. Une femme violée n’ira pas porter plainte de peur d’être surveillée", estime Monika Stobiecka, une étudiante de l’Université de Varsovie âgée de 25 ans. "Tout cela n’est qu’une énorme hypocrisie; les femmes se font avorter de toute manière, mais clandestinement, ou elles vont à l’étranger, en République tchèque ou en Allemagne", ajoute sa camarade Monika Szybka.

La semaine dernière, le chef du PiS, Jaroslaw Kaczynski, et la Première ministre Beata Szydlo ont exprimé leur soutien au projet, soulignant qu’il s’agissait d’une "opinion personnelle". Mais cela s’apparente à une consigne à suivre claire pour les élus du parti, proche de l’Eglise et fort d’une majorité absolue au Parlement. Selon le dernier sondage de l’institut CBOS, les Polonais sont en majorité pour le maintien de la loi actuelle.

"Le PiS lance une nouvelle guerre idéologique pour masquer ses difficultés à réaliser ses promesses sociales" , analyse le leader de Razem, Adrian Zandberg. "Les radicaux et les extrémistes au PiS, qui lors de la campagne n’étaient pas visibles, ont pris aujourd’hui la main."

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 08:40
Marseille - Code du travail : Ni amendable ! Ni négociable ! Retrait !
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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 08:32

Lu sur El Diablo

Imposée par l’Union européenne,  la loi EL KHOMRI finalise la marche régulière vers la satisfaction des DEMANDES PATRONALES depuis plus de 30 ans

D’Auroux à El Khomri en passant par Aubry, assouplissement des contraintes patronales et négation de la hiérarchie des normesUne constante depuis plus de 30 ans

Par 

Le 6 avril 2016

 

Imposée par l’Union européenne (1) et par le mouvement réformateur néolibéral, la loi El Khomri tente de finaliser la marche régulière vers la satisfaction des demandes patronales depuis plus de 30 ans. Déjà les lois Auroux montraient la voie. A côté de mesures positives comme la création des CHSCT par exemple, l’idée de la priorisation des accords d’entreprise sur la loi est installée dans les lois Auroux. Si la loi Aubry 1 de 1998 permet la revendication positive des 35 heures, elle engage de suite la possibilité de l’annualisation du temps de travail et l’instauration du forfait jours avec la loi Aubry 2 de 2000.

Puis la droite relève le plafond des heures supplémentaires de 130 à 180 heures par an par décret le 15 octobre 2002. Puis la loi Fillon baisse la rémunération des heures supplémentaires à 10 % pour les heures qui sont effectuées entre 35 et 39 heures par la loi du 17 janvier 2003. La loi du 31 mars 2005 permet par négociation dans l’entreprise de faire jusqu’à 48 heures par semaine, permet l’extension du forfait jours aux non cadres, puis d’échanger leurs RTT contre un complément de rémunération. Toutes ces mesures entraînent un allongement de la durée hebdomadaire de travail.

Puis Nicolas Sarkozy fait voter la loi Tepa le 21 août 2007 qui favorise les heures supplémentaires en les défiscalisant et en diminuant les entrées de cotisations sociales vers la Sécurité sociale. Puis la loi du 20 août 2008 renforce l’autonomie des entreprises en matière de gestion du temps de travail : plus besoin de l’accord de l’inspecteur du travail pour les heures supplémentaires au-delà des 180 heures, le repos compensateur n’est plus automatique mais négocié au sein de l’entreprise, l’annualisation du temps de travail peut être mis en application sans justification.

Sur tout ce travail de détricotage, Hollande n’annule à son arrivée que la défiscalisation des heures supplémentaires.

La loi El Khomri va encore beaucoup plus loin en allant jusqu’au bout du changement de la hiérarchie des normes en faisant en sorte qu’un accord d’entreprise puisse déroger à une loi, à un accord de branche et même à un contrat de travail. La durée de travail permet d’aller jusqu’à 12 heures par jour et même 60 heures par semaine en cas de « circonstances exceptionnelles ». Les forfaits jours sont encore élargis. Toutes les majorations des heures supplémentaires pourront être réduites à 10 % par accord d’entreprise.

Les visites chez un médecin du travail ne seront réservées qu’aux salariés travaillant sur des postes à risque soit pour eux soit pour l’environnement. Tous les autres n’auront droit qu’à une visite d’information qui pourra être animée par un personnel paramédical.

Tout cela est clair comme le nez au milieu de la figure.

Comprendre ce processus

Pour illustrer ce processus, trois citations suffiront :

« Il y a une lutte des classes, bien sûr, mais c’est ma classe, celle des riches, qui fait la guerre. Et nous gagnons. » (Warren Buffet, l’un des hommes les plus riches du monde)

« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. » (Henri Lacordaire)

« Aujourd’hui, c’est dans l’entreprise que le rapport des forces est le plus défavorable pour les salariés. » (Tous les syndicalistes du syndicalisme revendicatif)

On comprend alors mieux pourquoi le patronat et ses serviteurs, les néolibéraux de droite et de gauche, souhaitent par phases successives l’inversion des normes pour que l’accord d’entreprise puisse détruire la loi, l’accord de branche et le contrat de travail.

*****

(1) La dernière injonction en date est l’avis du conseil de l’Union européenne au Plan national de réforme (PNR, document obligatoire depuis la stratégie de Lisbonne et le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, et notamment en son article 121, paragraphe 2, et son article 148, paragraphe 4) proposé par la France au Conseil : voir http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX%3A32015H0818%2815%29&from=FR)

 

SOURCE:

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 08:28

Cet article est reposté depuis Le blog de Lucien PONS.

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7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 21:47

Si on ne consulte plus les Français sur les questions constitutionnelles ayant trait à l'Union européenne, est-ce parce qu'ils avaient voté NON au traité constitutionnel ?

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Il serait néanmoins difficile pour le Premier ministre Mark Rutte, dont le pays assure ce semestre la présidence de l'UE, de ne pas tenir compte de l'opinion de ses concitoyens.

Il serait néanmoins difficile pour le Premier ministre Mark Rutte, dont le pays assure ce semestre la présidence de l'UE, de ne pas tenir compte de l'opinion de ses concitoyens. (Crédits : Reuters)

Lors du référendum organisé mercredi, le "non" l'a emporté à 64% des votes. Le scrutin étant purement consultatif, le gouvernement néerlandais reste toutefois libre de ratifier cet accord déjà en place à titre provisoire.

Les néerlandais ne sont pas favorables à l'accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine, déjà en place à titre provisoire, mais que les Pays-Bas n'ont encore pas ratifié. Lors d'un référendum consultatif organisé mercredi 6 avril, le "non" l'a emporté à 64% des suffrages, selon des résultats encore provisoires.

La participation a dépassé légèrement les 30% nécessaires pour que le scrutin soit validé, indiquent les sondages effectués à la sortie des bureaux de vote.

 

Lire la suite ci-dessous

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7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 21:26

Mais où est la gauche ?

ob_6c6c37_drapeau-rougeLa France se réconcilie enfin avec sa tradition, la lutte des classes. Il aura fallu ce projet abject de casse méthodique du code du travail pour que le sursaut populaire puisse enfin éclore. Projet de loi travail non pas piloté à Paris mais dans les arcanes obscures de l’Union Européenne. Il ne s’agit pas d’un simple détail à souligner au détour d’une virgule. Le rouleau compresseur libéral européen parachève son travail jusqu’à disparition totale de la moindre entrave à la concurrence libre et non faussée. Le drapeau bleu étoilé pourra bien voler gracieusement dans le ciel au rythme de l’hymne à la joie, il devient urgent, vital même, de détruire cet outil d’asservissement populaire.

Toutes celles et ceux qui défilent sur les plateaux télé ou dans les studios d’enregistrement des matinales radiophoniques pour nous vendre leurs discours malhonnêtes sur leur prétendue capacité à changer les choses mieux que les autres, nous prennent pour une masse d’imbéciles dépourvus de toute forme de rationalité. Quiconque ne dira pas clairement que le point numéro un de son programme sera le retrait de la France de cette usine à gaz européenne nous prendra pour des idiots. Les règles absurdes, rigides, dogmatiques inscrites dans le marbre des traités ont anéanti la moindre forme de souveraineté. Nous ne sommes plus maîtres de rien dans ce bon pays de France. Pas de possibilité de développer des outils de régulation, encore moins de lancer des plans ambitieux d’investissements publics. Alors, j’entends les voix mollassonnes de ceux qui crient à la réorientation de la construction européenne. Il faut sauver l’Europe comme il fallait sauver le soldat Ryan. Si on émet l’hypothèse farfelue que par un effet de cascade, de nouvelles majorités de gauche prennent la main à Bruxelles, pensez-vous que l’Allemagne hésitera à déguerpir. L’Europe est allemande. Désolé pour ceux qui en sont restés au chapitre du traité de Paris. La France n’est pas le pendant de l’Allemagne. La France marche au pas avec les voisins méditerranéens. C’est un fait. Concevoir le contraire relève de l’idéalisme infantile ou de la mauvaise foi assumée.

Cela me permet d’en venir au véritable propos que je voulais aborder dans ce billet. La France est orpheline. La France n’a plus de gauche. Preuve en est les événements récents. Il aura fallu la mobilisation exemplaire de la jeunesse dans les universités et les lycées pour bousculer les organisations syndicales traditionnelles. Alors que ces dernières tergiversaient et pondaient un communiqué commun bien fade appelant à quelques aménagements cosmétiques, les jeunes organisaient la journée du 9 mars où plus de 500 000 personnes se sont mobilisées partout en France avec un mot d’ordre clair : le retrait pur et simple du projet de loi. Mais les partis de gauche méritent aussi leur catéchisme. Ce mouvement d’occupation des places inspirés de Podemos, Nuit debout, est là aussi symptomatique d’une absence préoccupante de la gauche dans le débat public. La nature a horreur du vide et ce mouvement presque spontané nous met tous au pied du mur. Il suffit de voir le malaise des uns et des autres par rapport à ces péripéties pour le mesurer. Personne n’ose se positionner. Tout le monde semble totalement largué. Nous sommes clairement dans une crise de représentation. C’est une sorte d’effet de pourrissement qui emporte tout sur son passage. La République est pourrissante, le parti socialiste, la gauche globalement … Cela donne le sentiment d’un tunnel qui fait la jonction entre deux mondes, entre deux temps. Cela n’est pas sans faire écho à la formule célèbre de Gramsci.

Pour illustrer mon propos, je ne peux que vivement vous encourager à lire la brillante tribune de Lordon parue il y a quelques jours dans les colonnes du Monde Diplomatique intitulée Pour la République sociale. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher ici de vous en livrer quelques succulents passages. Comme celui-ci sur la primaire : on ne peut pas exclure en effet que les protagonistes de la « primaire à gauche » soient convaincus de produire une innovation politique radicale, alors qu’ils bafouillent la langue morte de la Ve République. Le comble de l’engluement, c’est bien sûr de ne plus être capable de penser au-delà du monde où l’on est englué. Présidentialisation forcenée, partis spectraux, campagnes lunaires, vote utile, voilà la prison mentale que les initiateurs de la « primaire à gauche » prennent pour la Grande Évasion. Et pour conduire à quoi ? La fusion de la contribution sociale généralisée (CSG) et de l’impôt sur le revenu ? un programme en faveur de l’isolation des logements ? une forte déclaration sur la « réorientation de l’Europe » ? Mais sans doute le passage le plus intéressant est celui-ci : La seule chose dont nous pouvons être sûrs, c’est qu’aucune alternative réelle ne peut naître du jeu ordinaire des institutions de la Ve République et des organisations qui y flottent entre deux eaux le ventre à l’air. Cet ordre finissant, il va falloir lui passer sur le corps. Comme l’ont abondamment montré tous les mouvements de place et d’occupation, la réappropriation politique et les parlementarismes actuels sont dans un rapport d’antinomie radicale : la première n’a de chance que par la déposition des seconds, institutions dont il est désormais établi qu’elles sont faites pour que surtout rien n’arrive — ce « rien » auquel la « primaire de gauche » est si passionnément vouée. Je souscris totalement à ses propos. Ils démontrent l’obsolescence des schémas théoriques et tactiques de cette gauche agonisante.

Le peuple français a cette fascinante capacité lorsqu’il se soulève à emporter avec lui les peuples voisins, eux aussi victimes de l’ignominie, du népotisme, de tout ce qu’on veut mais surtout des logiques du capital, de la propriété privée des moyens de production. Comme beaucoup, je regarde avec intérêt ce mouvement nuit debout qui gagne des villes belges, italiennes, espagnoles … Je garde néanmoins une nécessaire lucidité sur cette expérience. Les places semblent peuplées par une jeunesse à fort capital culturel essentiellement. Les travailleurs n’y sont encore que peu nombreux. Qui-plus-est en bon léniniste que je suis, je crois en les vertus de l’organisation. Des mouvements comme ceux-là peuvent vite devenir des impasses s’ils ne s’organisent pas concrètement. C’est la leçon qu’a fini par tirer Iglesias avec les indignés en Espagne. Le PCF devrait donc être en train d’écrire un programme politique pour créer cet impérieux prolongement organisationnel, pour qu’il puisse être débattu, qu’il devienne un repère. Un vrai programme de rupture, un programme politique qui place en son cœur la question de la propriété, de la nation et donc de sa constitution, de l’Europe et de l’évidente rupture qu’il faut consommer avec cette dernière. La question de la paix évidemment avec un préalable : quitter l’OTAN. Un programme qui se nourrit de ce bouillonnement social, qui propose des mots et des concepts, une feuille de route afin de donner du corps à cet élan insurrectionnel. Mais non, Pierre Laurent annonce qu’il va rencontrer Montebourg dans le cadre du processus de la primaire. Misère, vous avez dit misère …

G.S

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