On est bien d'accord : le gouvernement socialiste - approuvé par la droite et le MEDEF qui trouveront toujours qu'il n'en fait jamais assez - s'attaque directement à toutes nos conquêtes sociales. Comme le dit la Filpac CGT, "une ligne rouge a été franchie" avec l'agression contre la sécurité sociale.
Ce n'est pas par incompréhension, maladresse ou tout autre défaut de caractère psychologique.
NON !
Quand on accepte :
· de payer la dette, résultat non pas du trop de dépenses publiques comme c'est martelé mensongèrement mais du renflouement massif des banques, de la privatisation de la fonction monétaire, du transfert massif de la richesse vers une oligarchie de plus en plus étroite (exemple de la privatisation des autoroutes initiée en 2002 par Jospin au moment où ça devenait rentable) ...
· de se soumettre aux diktats de l'Union européenne et à ses oukases en matière budgétaire
· de prendre pour argent comptant le credo du patronat selon lequel ils paient trop de charge (cotisations sociales), sont écrasés par les contraintes du code du travail, ne peuvent pas licencier comme ils l'entendent ...
· d’acquiescer de fait au dumping social à l'échelle européenne et mondiale sans dresser des protections pour les travailleurs de France
· de faire croire que ce sont les patrons qui créent la richesse alors que la seule richesse créée l’est par les travailleurs…
Sous-entendu, "Ma bonne dame c'est bien malheureux mais il faut être réaliste, moderne, ouvert sur le monde et tatati et tatata ..."
ALORS oui, il n'y a pas d'autre solution que d'exiger de plus en plus de sacrifices des travailleurs, de laisser le pays se désindustrialiser massivement, la pauvreté de s'étendre comme une lèpre. C’est la loi même du capitalisme que d’écraser les salaires et les acquis de travailleurs et d’avancer de crise en crise et de guerre en guerre vers le gouffre.
A l’inverse, résister aux contre-réformes qui enfoncent encore davantage le pays dans la crise, répondre aux revendications des travailleurs, suppose de contester avec force le cadre même dans lequel s'inscrivent ces politiques et ces mesures.
Parce qu'il n'y a pas de politique alternative sans remettre en cause le paiement de la dette, sans remettre en cause notre appartenance à l'Union européenne, verrou politique et institutionnel à toute politique alternative aux politiques d'austérité ! Sans en finir avec les illusions démobilisatrices de l'Europe sociale ou du dialogue social dans lesquels la CES et en particulier les dirigeants de la CFDT veulent nous enfermer!
Alors oui, résistons pied à pied aux mesures réactionnaires du pouvoir et du patronat et construisons au travers d'un intense et lucide combat d'idées les conditions d'une véritable contre-offensive du monde du travail et d'une véritable alternative à des choix mortifères !
Front Syndical de Classe, 10 octobre