J’ai un aveu à vous faire. J’ai beau avoir assisté en direct à des opérations de manipulations médiatiques, j’ai beau être rodé après toutes ces années de mensonges distillés parfois au compte-gouttes, parfois massivement, j’ai beau avoir appris à lire entre les lignes ou à ne plus les lire du tout, il m’arrive encore de me faire avoir par les médias. Un exemple : les défilés du 1er mai à la Havane. Cette année, et pour la première fois, j’y étais. Et je m’attendais à tout, sauf à « ça ». Etonnant ? Pas vraiment. Commençons par ce qui pourrait passer pour un détail : le magazine L’Express, dans un article signé « AFP », raconte : « A La Havane, le président Raul Castro, 84 ans, a défilé en tête de cortège. » (1). Mensonge pur et simple. En réalité, Raul Castro n’a pas quitté la tribune officielle. C’est ainsi que l’on constate, une fois de plus, que même pour relater les faits les plus élémentaires, la presse a du mal. Beaucoup de mal. Une confirmation de plus (combien en faut-il ?) qu’elle est tout à fait capable d’inventer de toutes pièces, pourvu que le contenu soit « crédible » aux yeux d’un public largement ignorant et préformaté.
Lorsque le réveil sonne à 4h du matin, dans le respect le plus absolu de l’heure à laquelle il avait été soigneusement programmé, je ne peux m’empêcher de râler : « sans déconner ? ». Mais je me lève quand même parce que je suis à la Havane et qu’à la Havane, le premier mai est une affaire sérieuse (2). Dès la veille au soir, on pouvait sentir la ville vibrer sous les préparatifs : les avenues qui convergent vers la place de la révolution interdites à la circulation, des autocars qui arrivent (déjà ?) d’un peu partout. C’est sûr, quelque-chose se prépare.[...]
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