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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
21 septembre 2015 1 21 /09 /septembre /2015 15:17
ONU : promu au Conseil des droits de l'homme, l'ambassadeur d'Arabie Saoudite crée la polémique
Créé : 21-09-2015 sur Metronews.  Extraits.

POLEMIQUE - Faisal bin Hassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite au Conseil des droits de l'homme, a été officialisé ce lundi à la tête de son panel. Un poste stratégique qui, selon les ONG, ne devrait pas revenir à une monarchie qui bafoue régulièrement la liberté d'expression et où les exécutions sont fréquentes.

 

Faisal bin Hassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Genève,  s’apprête à prendre la tête du panel du Conseil.

Faisal bin Hassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Genève,  s’apprête à prendre la tête du panel du Conseil.

Capture écran Twitter @KenRoth

 

Entre janvier et mai 2015, l’Arabie Saoudite a exécuté 79 personnes. Quasiment autant que sur l’ensemble de l’année 2014. Cela n’a pas empêché l’ONU de promouvoir ce lundi la monarchie au sein du Conseil des droits de l'homme.

Faisal bin Hassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Genève, s’apprête en effet à prendre la tête du panel du Conseil. Un poste pour lequel il était en concurrence avec ses homologues représentant la Grèce, l'Algérie, le Chili et la Lituanie. Nommé par ses pairs, Faisal Trad obtient un rôle loin d’être seulement honorifique : "En tant que chef d'un groupe de cinq diplomates puissants, le rôle influent donnera à Mr Trad le pouvoir de sélectionner les candidats du monde entier pour plusieurs missions d'experts", rapporte le quotidien britannique The Independent.

[...]

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21 septembre 2015 1 21 /09 /septembre /2015 14:33
Communiqué de France Palestine Solidarité


A l’annonce d’une tribune sur l’Iran des trois chefs d’État ou de gouvernements européens parties prenantes aux négociations sur le nucléaire, certains pouvaient attendre qu’ils ouvrent des perspectives à la hauteur des bouleversements de la région, à l’heure où, aux États-Unis, Obama vient de franchir l’obstacle du Congrès et peut enfin valider l’accord.

Ils auront été déçus. On n’y apprend en effet à peu près rien, sinon peut-être que « ce n’est pas un accord fondé sur la confiance »…

Mais ce qui est troublant, c’est le paragraphe concernant Israël : « Nous condamnons sans aucune ambigüité la non reconnaissance par l’Iran de l’existence d’Israël ainsi que le langage inacceptable des dirigeants iraniens à propos d’Israël. La sécurité d’Israël est, et restera, une question de la plus haute importance pour nous. Nous n’aurions pas conclu cet accord sur le nucléaire avec l’Iran si nous ne pensions pas qu’il fait disparaitre une menace qui pesait sur la région comme sur le régime de non-prolifération dans son ensemble. ».

Ainsi, alors que Netanyahou n’a cessé de chercher à torpiller l’accord par des ingérences grossières et répétées auprès du Congrès, alors qu’il a constamment falsifié les données sur la « menace iranienne », en contradiction avec ses propres responsables du renseignement, le trio européen n’a aujourd’hui rien d’autre en tête que ressasser un soutien à Israël comme si celui-ci était sous le coup d’une menace existentielle. L’existence, bien réelle d’un puissant arsenal nucléaire israélien, hors contrôle des experts internationaux, ne mérite pas par contre d’être seulement mentionnée. Comme si c’était, aux yeux de nos responsables européens, un « non problème » pour les États de la région et, en tous cas, pas une question de prolifération !

Quant à la condamnation de la non reconnaissance d’Israël, elle a quelque chose de presque cocasse. Que l’on sache la grande majorité des pays arabes ne reconnaissent pas Israël. Et l’initiative de paix arabe présentée dès 2002, saluée par l’UE et soutenue par les 57 pays de l’Organisation de la Coopération Islamique, y compris l’Iran, offre à Israël une normalisation complète des relations en échange de l’évacuation totale des territoires occupés en 1967. Sans avoir suscité de la part des divers gouvernements israéliens la moindre considération. Sans doute parce qu’elle a le tort de trop s’appuyer sur le droit international.

Alors Mme Merkel, MM. Cameron et Hollande, devraient revoir leur copie et enfin montrer l’exemple pour faire bouger l’Iran. Ils le peuvent en reconnaissant sans conditions l’Etat de Palestine dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem Est comme capitale. François Hollande, après le récent et fort discret sommet inter-gouvernemental franco-palestinien, doit en saisir l’occasion dès mardi en recevant le Président Mahmoud Abbas.

Ce serait, n’en doutons pas, un encouragement à l’Iran pour reconnaître l’État d’Israël… le « moment venu », quand celui-ci saura saisir la main tendue depuis 2002.

Le Bureau national

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9 septembre 2015 3 09 /09 /septembre /2015 08:39

Les assassins des droits des travailleurs!

Publié le par FSC

Les assassins des droits des travailleurs!

C'est aujourd'hui que "tombe" le rapport COMBREXELLE commandité par Vals.

On en connaît la logique : voir ci-après le texte paru hier dans "les Echos" et se référer à l'excellent travail d'information réalisé par le site de la Filpac CGT depuis longtemps.

Parallèlement au travail idéologique contre le code du travail il s'agit de contourner toutes les lois de protection par là où les salariés sont - pour l'heure en ce temps de crise - les plus vulnérables : les branches et surtout les entreprises.

Le couteau sur la gorge, dans les déserts syndicaux des PME et dans les plus grandes entreprises au moyen des syndicats de collaboration et le cas échéant en créant des syndicats maisons à l'instar de la CFT d'antan sont dans la mire : le temps de travail (les 35 heures), les salaires, les conditions de travail ...

Les travaux pratiques sont déjà en chantier comme on vient de le voir avec l'usine SMART d'Hambach (les 39 heures payées 35) et ce qui se passe chez Amazon à l'occasion des élections professionnelles où les outils de mise en condition sont testés.

Pas d'autres voies que la résistance là où la force de proposition paraît bien désuette.

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L'article des Echos sur le rapport COMBREXELLE :

 

EXCLUSIF - Le rapport sur le droit du travail qui sera remis ce mercredi veut ouvrir considérablement le champ de la négociation collective.

 

Le président de la République l’a annoncé : le fait majoritaire va devoir aussi s’imposer dans les négociations entre employeurs et syndicats. C’est, sans surprise, une des propositions du rapport que l’ancien directeur général du Travail, Jean-Denis Combrexelle, doit remettre ce mercredi au Premier ministre et dont « Les Echos » ont eu connaissance. Mais la mesure, que le conseiller d’Etat veut généraliser « à compter de 2017 », ne résume pas, loin s’en faut, son contenu.

 

Manuel Valls, qui l’avait chargé de réfléchir sur des mesures permettant d’ « élargir la place de l’accord collectif dans notre droit du travail », ne va pas être déçu. C’est une profonde évolution du droit du travail que propose Jean-Denis Combrexelle. S’il ne donne pas toutes les clefs aux entreprises, comme l’a proposé l’Institut Montaigne , il suggère de réduire singulièrement la place de la loi dans notre édifice juridique social et de modifier en ce sens la Constitution « en inscrivant dans son préambule les principes de la négociation collective ». 

 

La 26ème de ses propositions, au nombre de 44, est sans doute la plus osée. Le rapport forme le « projet à moyen terme, c’est-à-dire dans un délai maximal de quatre ans, d’une nouvelle architecture du Code du travail faisant le partage entre les dispositions impératives, le renvoi à la négociation collective et les dispositions supplétives en l’absence d’accord ».

 

Un dispositif centré sur les accords d’entreprises

 

Jean-Denis Combrexelle veut limiter le caractère impératif de la loi à quelques règles d’ordre public social (les 48 heures de durée maximale de travail par semaine en matière de temps de travail, le SMIC en matière de salaires). Une bonne partie de l’ordre public serait renvoyé au niveau des branches, dont il veut accélérer la concentration sur trois ans. Il leur reviendrait de définir l’ « ordre public conventionnel qui s’applique à l’ensemble des entreprises du secteur et qui est opposable, sous réserve de l’application du principe de faveur [d’être plus avantageux pour les salariés] , à l’ensemble des accords d’entreprises », dont la durée de validité serait limitée à 4 ans. Le dispositif préconisé serait donc centré sur ces derniers, qui s’appliqueraient en priorité, sous réserve, certes, de l’ordre public social législatif et conventionnel, mais dont le champ serait réduit.

 

A court terme, soit dès le « courant de l’année 2016 », seraient « cibl[és] les domaines sur lesquels, du point de vue social et économique, il y a une urgence à développer la négociation collective et à adapter, en conséquence, les dispositions du code du travail ». En l’occurrence, ce que Jean-Denis Combrexelle appelle les « quatre piliers de la négociation que sont le temps de travail, les salaires, l’emploi et les conditions de travail ».

 

Autre point clef : « Lorsque l’emploi est en cause et que l’accord vise à le protéger, le maintenir, le préserver et le développer, l’accord et l’intérêt collectif qu’il incarne priment sur l’intérêt individuel concrétisé par le contrat de travail », écrit Jean-Denis Combrexelle. Dans le cas où un salarié refuserait les conséquences de l’accord sur son contrat de travail, il ne propose pas de revenir sur le fait qu’il bénéficie d’un licenciement pour cause économique, mais prône des indemnités spécifiques de licenciement « moins attracti[ves] ». Seraient concernés les accords de mobilité, de GPEC et de maintien dans l’emploi.

 

Parmi les autres propositions, figurent des propositions très diverses. Côté Etat, il y a notamment la « limitation du nombre de réformes législatives du droit du travail en fixant un agenda social annuel et en le respectant » ou encore l'« application du principe selon lequel toute disposition nouvelle du code du travail doit être gagée par l’abrogation d’une disposition devenue obsolète du même code ». Jean-Denis Combrexelle préconise l’« encadrement dans le temps des conditions de recours judiciaire contre les accords collectifs avec application de règles inspirées du contentieux réglementaire » mais également de reconnaître aux services déconcentrés de l’Etat la capacité de « contester les accords collectifs d’entreprise (à l’exception des accords portant sur les PSE) devant le tribunal de grande instance ». Il suggère encore une « assimilation législative de l’accord de groupe aux accords d’entreprise ». Et évoque le lancement d’une expérimentation relative aux accords collectifs concernant les filières et les sous-traitants dans le cadre de la notion d’« entreprise étendue », également évoquée par le DRH d’Orange, Bruno Mettling, dans un rapport qu’il doit remettre dans quelques jours à la nouvelle ministre du Travail, Myriam El Khomri .

__________________________

 

L'article de l'Humanité d'hier sur ce qui se passe chez Amazon :

 

Vote sous influence chez Amazon

 

Le premier tour des élections professionnelles dans l'entrepôt de Saran se tient ce jour. La CGT dénonce l'arrivée d'une obscure organisation maison.

Listes maison ?

 

Mercredi 2 septembre, lors d'une journée de négociation du protocole d'accord préélectoral (PAP) visant le prochain scrutin de l'entrepôt de Chalon-sur- Saône (Saône-et-Loire), les quatre syndicats implantés sur le site ont eu la surprise de découvrir deux membres d'une organisation inconnue et non représentative : la Confédération autonome du travail (CAT), dont le logo est un soleil jaune. En 1947, année où la tendance réformiste de la CGT fit scission afin de créer Force ouvrière, d'autres trans- fuges cultivant une ligne farouche- ment anticommuniste créèrent la CAT. Lors des élections prud'homales de 1979, la CAT noua d'ailleurs une alliance avec la Confédération des syndicats libres (CSL), le « syndicat » d'extrême droite jadis implanté dans l'industrie automobile né sous le nom de Confédération française du travail (CFT) et qui changea son nom pour celui de la CSL suite à l'assassinat, par des militants CFT, du syndicaliste CGT Pierre Maître, en 1977. La CAT est aujourd'hui un groupuscule dont le site Internet n'a pas été mis à jour depuis 2013, implanté es- sentiellement dans l'entreprise Darty. « C'est le syndicat maison par excellence, explique Jean-Marc Miduri, de la CGT Darty. La direction l'a monté de toutes pièces à la fin des années 1970. La CAT valide tout ce que la direction met en place. Quand Darty a supprimé 500 emplois en 2013, la CGT a attaqué le plan en justice mais la CAT l'a voté sans discuter. »

 

Hasard du calendrier, l'arrivée de la CAT dans plusieurs entrepôts Amazon correspond à celle d'un tout nou- veau juriste dans l'entreprise, Pierre- Loïc Courtel. « C'est très étrange car ce cadre porte un badge vert, celui des intérimaires. Il est présent depuis plusieurs mois mais ne nous a jamais été présenté officiellement, observe Alain Jeault. Lors des négociations du PAP, les quatre syndicats ont refusé la présence de la CAT, non représentative. Mais pendant sept heures, la direction a cherché à nous l'imposer, en demandant à trois reprises des suspensions de séance de vingt minutes, à chaque fois pour consulter ce conseiller de l'ombre. » Un conseiller dont le dernier employeur n'est autre que l'Union des industries métallurgiques et minières (UIMM), le syndicat patronal. CGT, CFDT, FO et CFE- CGC viennent d'adresser un courrier commun à la Direccte afin de dénoncer les agissements d'Amazon en fa- veur de la CAT : « Face à l'insistance de la direction à valider la présence de ce syndicat en tant que signataire du PAP, nous avons refusé d'entrer dans la négociation » et « avons quit- té la réunion », y font-ils savoir. La CAT vient également de déposer des listes dans l'entrepôt de Montélimar (Drôme), sans qu'aucun PAP n'ait été voté. La CAT assure cependant que ses nouveaux militants issus de dif- férents sites « ont découvert (l') orga nisation par Internet ».

 

De son côté, Amazon n'a pas souhaité répondre à nos questions.

La logistique représente en France plus de 800 000 emplois non délocalisables et concentre un très grand nombre de travailleurs pauvres, pour beaucoup intérimaires. Les conditions de travail y sont extrêmement pénibles, la moyenne d'accidents du travail est supérieure à celle du bâ- timent. Avec le déploiement continu de l'e-commerce ainsi que des points-retrait où les clients viennent toujours plus nombreux retirer au volant de leurs automobiles des courses commandées sur Internet, la logistique créera ces prochaines an- nées de nouveaux emplois précaires pour en détruire bien davantage dans le commerce de proximité et la grande distribution. « La logistique sera l'un des enjeux majeurs du com- bat syndicaliste européen », prévient Heiner Reimann, du syndicat alle mand VerDi. Amazon, et plus large- ment l'e-commerce, est une terre de mission syndicale. « En Allemagne, VerDi a beaucoup investi en y déta- chant des permanents : nous avons réussi à syndiquer des jeunes dépolitisés de plus en plus nombreux sur les piquets de grève, et qui apportent une pugnacité que nous avions per- due en Allemagne », observe Heiner Reimann. Avant d'encourager ses ca marades : « Nous sommes tous derrière la CGT Amazon pour ces élections. Dans ces entrepôts, s'écrivent de nouvelles pages d'histoire sociale. » ■

 

par Jean-Baptiste Malet

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Un certain nombre d'articles parus sur le site de la Filpac CGT :

 

http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article10310

 

http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article10309

 

LE RAPPORT COMBREXELLE ? LA STRATÉGIE DU CHOC ! C’EST LA SUITE NATURELLE DE LA LOI MACRON - REMIS LE 9 SEPTEMBRE À MIDI À VALLS - MISSION ? TOUT LE POUVOIR AUX PATRONS !

http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article10307

 

Contre la violence libérale des relations sociales, Combattons l’austérité"

http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article10279

Ainsi que d'autres articles ...

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6 septembre 2015 7 06 /09 /septembre /2015 14:37

Signalé par Marie Max Moulin

paru dans CQFD n°135 (septembre 2015), rubrique Actualités, par Mathieu Léonard, Mickael Correia, illustré par Lasserpe
mis en ligne le 05/09/2015 par Réveil communiste

 

Le 20 juillet, à Suruç, ville turque frontalière de la Syrie, un attentat-suicide cause la mort de 33 jeunes venus en délégation pour participer à la reconstruction de la ville de Kobané dans le Rojava. Prenant prétexte du choc causé par ce massacre, le président turc Erdogan obtient le blanc-seing de l’Otan pour déclarer la guerre au terrorisme et lancer une offensive contre… l’ennemi intérieur kurde.

Engin Sustam est chercheur en sociologie et spécialiste des questions kurdes à Istanbul. Il a suivi de près l’escalade estivale que connaît actuellement la Turquie : « À Suruç, j’ai perdu deux de mes étudiants. A l’appel du SGDF (une organisation d’extrême gauche) une centaine de jeunes et d’étudiants kurdes issus d’autres organisations – des anarchistes, des membres du parti pro-kurde HDP, des militants LGBT, etc. – s’étaient rassemblés avec pour objectif d’aller à Kobané pour construire des parcs pour enfants, d’y organiser des ateliers de peinture avec eux, une librairie jeunesse, etc. » Selon des témoins, juste après que le kamikaze s’est fait exploser parmi les activistes, la police turque empêchait l’accès aux ambulances venues au secours des victimes et arrosait ces derniers de gaz lacrymogène.

Concernant le massacre de Suruç, non revendiqué mais imputé à Daech par le pouvoir, les militants pro-kurdes pensent assez unanimement qu’il a été en fait le produit d’une manipulation de l’« État profond » turc. Engin rappelle qu’avant Suruç, début juin, à Diyarbakir (à plus de 1 300 km de la capitale), « un double attentat avait déjà fait plusieurs morts et de nombreux blessés lors d’un meeting électoral du HDP » et qu’en mai dernier, « l’AKP (le parti au pouvoir) a arrêté unilatéralement le processus de discussion avec le PKK commencé en 2013, sous prétexte que ce dernier était trop exigeant dans ses revendications ».

 

Plutôt Daech que le PKK

Par ailleurs, l’extrême indulgence dont le gouvernement islamo-conservateur a fait preuve jusqu’il y a peu vis-à-vis de Daech a été documentée, malgré ses nombreuses dénégations. En novembre 2014, sur le site du Huffington Post, l’Institut d’étude des droits humains de l’université Columbia à New York, proche du département d’État américain, publiait un rapport recensant les indices de connivence : livraison d’équipements militaires et logistiques par des militaires turcs à l’état islamique, transports de pétrole entre les zones contrôlées par Daech et la Turquie via des pipelines illégaux, libre circulation de djihadistes entre la Turquie et la Syrie, soins prodigués dans des hôpitaux turcs aux combattants blessés sous de fausses identités, etc. Un membre du bureau politique de l’AKP, Selim Yamur, avait même ouvertement publié ce commentaire sur son Facebook : « Dieu merci, l’État islamique existe… Puissiez-vous n’être jamais à court de munitions. »

De fait, depuis le 20 juillet, les cibles exclusives de la répression du pouvoir turc sont le PKK et les populations kurdes du sud-est du pays, les mouvements d’opposition légaux pro-kurdes et d’extrême gauche, ainsi que certains médias et réseaux sociaux qui se voient censurés. Le coup de poker à quitte ou double que veut jouer Erdogan a deux objectifs : d’une part, juguler le processus d’autonomisation kurde renforcé par le système du Rojava syrien – où combattants et combattantes des YPG et YPJ sont les seuls à se battre au sol contre Daech – ; et d’autre part, contrer l’opposition du HDP, parti pro-kurde qui a obtenu 13 % des voix aux dernières élections législatives et qui a fait obstacle à la dérive autocratique du président turc en lui faisant perdre la majorité absolue. Suite aux élections de juin, Erdogan a décidé, sans l’avis préalable du Parlement, de reconduire les élections. « Si Dieu le veut, la Turquie va revoter pour de nouvelles élections législatives le 1er novembre », a-t-il déclaré le 21 août dernier à la sortie d’une mosquée d’Istanbul. En provoquant les affrontements et en renvoyant dos à dos les « terroristes » du PKK et ceux de Daech, il espère un raidissement patriotique qui lui permettrait de retrouver la majorité absolue aux élections de novembre. Pour Engin, la volonté de « diviser pour mieux régner » est manifeste : « L’offensive de l’AKP contre les Kurdes est une manière de polariser la société turque afin de tenter de renforcer un État autoritaire et nationaliste qui s’effrite. »

Erdogan a d’abord fait bombarder la zone autour des montagnes de Qandil, le sanctuaire de la guérilla, basée sur le territoire irakien, et a renoué avec les pratiques de brutalité qui avaient cours durant la sale guerre des années 1990. Pour exemple, Ekin Van, combattante PKKiste a été torturée, dénudée puis abattue par ses assassins qui ont posté la photo du cadavre comme trophée sur les réseaux sociaux. Le président turc a promis « de poursuivre l’offensive jusqu’à l’éradication des terroristes », mais ce sont les populations civiles qui sont désormais les victimes du bourbier. Début août, Amnesty international attribuait la mort d’au moins huit civils à l’aviation turque, lors d’un bombardement du village de Zergele, proche de Qandil, dans la nuit du 1er août. Autre exemple, le 27 août, dans la ville de Yüksekova assiégée par les blindés, plusieurs civils, dont des enfants, ont été tués lors d’une manifestation contre le couvre-feu imposé par la préfecture. La police a cherché à bloquer l’hospitalisation des blessés.

Les attaques des forces de répression turques ne sont d’ailleurs pas restées sans riposte. Une cinquantaine de policiers et militaires ont déjà perdu la vie dans les combats et des attentats attribués au PKK. Le décompte des morts du côté de la guérilla donne lieu à une bataille de chiffres difficilement vérifiables. Mais l’effet le plus dévastateur pour Erdogan est de voir un sentiment de gâchis humain monter au sein de sa base électorale. Comme le notait Naz Oke sur l’excellent site Kedistan.fr : « Les gens du peuple en ont assez de voir leurs fils tomber pour des politiciens et des corrompus au nom de “causes” qu’ils ne partagent plus. N’oublions pas que ce sont aussi ces petites gens qui firent élire l’AKP en son temps, las d’un gouvernement kémaliste social libéral corrompu. Et les bigots de l’AKP apparaissent comme s’étant à leur tour partagé le gâteau. “La guerre des cercueils” » Ainsi ce lieutenant-colonel hurlant sa rage contre le gouvernement le 23 août, lors des funérailles de son neveu tué dans une attaque du PKK à Irnak : « Qui est son assassin ? Qui est à l’origine [de sa mort] ? Comment se fait-il que ceux qui parlaient hier de paix disent maintenant “la guerre coûte que coûte” ? Ils n’ont qu’à aller faire la guerre eux-mêmes ! » Dans un pays qui vit le déclin du boom économique de la décennie précédente, le coût faramineux de la guerre pourrait aussi jouer contre la politique délétère d’Erdogan.

 

Détruire l’autonomie

La stratégie du PKK prête également à quelques spéculations. Des étudiants d’extrême gauche rencontrés à Istanbul évoquent la possibilité d’une tension au sein du mouvement kurde, entre d’un côté les « apoïstes » et les militants du HDP qui veulent poursuivre la feuille de route pour la paix initiée par le leader emprisonné Abdullah « Apo » Öcalan, et, de l’autre, une supposée ligne dure, séparatiste, prête à relancer la lutte armée. Le 23 août, le leader du HDP, Selahattin Demirtas appelait à un cessez-le-feu bilatéral sans condition : « Pour nous, il n’existe pas d’alternative. Il ne doit plus y avoir de morts kurdes, turcs, militaires, guerillas ou policiers. » De son côté, Cemil Bayik, un des fondateurs du PKK, réfugié depuis 35 ans dans les montagnes de Qandil, réfute l’idée d’une division au sein du mouvement [1]. Se déclarant par ailleurs « hostile à la division de la Turquie et plus généralement opposé au concept d’État-nation et de frontière [2] », il impute l’entière responsabilité de la rupture du cessez-le-feu à l’état turc et réclamait même la médiation des États-Unis pour calmer les ardeurs bellicistes d’Erdogan. Pour Engin, la question d’une scission au sein du mouvement kurde est une « vision de Stambouliote. Le mouvement kurde est certes hétérogène (HDP, léninistes, anarchistes, öcalanistes, etc.), mais il implique néanmoins une constante interaction entre ses différentes composantes ».

Contacté par CQFD, Orhan, membre du réseau des assemblées populaires de Dyarbakir, témoigne du climat qui s’est répandu dans les régions kurdes : « La sale guerre qui se joue actuellement au Bakur (Kurdistan nord, donc sud-est du territoire turc) est meurtrière. Ce sont des jeunes soutenus par la population qui se soulèvent dans les villes et les villages. L’offensive militaire ­d’Erdogan va de plus en plus être confrontée à la détermination des Kurdes qui ont une longue expérience de résistance. Cela ne pourra provoquer que la défaite idéologique de l’État turc. »

Entre les élections du 7 juin et le 26 août, selon une enquête de la commission des droits de l’homme du HDP, 78 civils kurdes ont été tués, 1 628 mis en garde à vue, 298 incarcérés et neuf locaux du parti attaqués. Les personnes arrêtées – de « manière préventive » dans le cadre d’une enquête sur des assemblées soupçonnées de « faire sécession avec les institutions turques » dans une dizaine de districts de Silopi et de Cizre, province de Sirnak – , sont principalement les « co-maires [3] » de villes tenues par le HDP, accusés d’avoir essayé de « détruire l’unité nationale ». « Le projet du confédéralisme démocratique consiste à bâtir l’autonomie démocratique depuis la base par un système d’assemblées, explique Orhan. L’État l’a bien compris et fait tout pour empêcher cette reprise en main du pouvoir politique par la population. »

Pour Engin, la situation a semé un sentiment généralisé de confusion et de désarroi : « Tout le monde, y compris les Kurdes, navigue à vue. Personne ne sait si cela va dégénérer en une véritable guerre civile ou si ça peut encore se calmer. En tout cas, la conviction ­qu’Erdogan a perdu les pédales est largement partagée. Chaque jour, il perd sa base électorale, ce qui l’amènerait tout droit vers une défaite aux élections de novembre. » Le pire n’est donc pas certain.

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6 septembre 2015 7 06 /09 /septembre /2015 09:01

Publié par Jean Lévy

 L'évènement de la rentrée : le mensuel attendu le 29 septembre
Sapin : « Quand l’Europe avance… »

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1er septembre, c’est la rentrée – aussi pour Ruptures !

Après la pause estivale, la prochaine édition de votre mensuel paraîtra le 29 septembre, afin notamment de rendre compte des élections en Grèce, prévues à la fin du mois.

D’ici là, ce site proposera informations et brèves, en prise avec l’actualité européenne. Et dévoilera progressivement le sommaire…

Mais il faut d’emblée signaler ici une idée fulgurante lancée par le ministre français des Finances. S’exprimant au cours de l’université d’été du PS à La Rochelle (30-31 août), Michel Sapin a fait l’éloge de François Hollande pour son action dans la crise grecque : « si la France a joué et réussi ce rôle, ce n’est pas au nom d’une monnaie ou de l’intérêt des Grecs, de l’Europe ou de la France. C’est au nom d’une idée politique ». Et le locataire de Bercy d’enchaîner :« quand l’Europe avance, elle ne peut plus reculer ».

Difficile de mieux synthétiser l’état d’esprit des partisans de l’intégration européenne.

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3 septembre 2015 4 03 /09 /septembre /2015 14:27
Affrontements de lundi à Kiev : décès de trois policiers, 141 blessés

01 Sept. 2015, 12h24 | MAJ : 01 Sept. 2015, 13h24

Extraits

Des affrontements entre les forces de l'ordre ukrainiennes et des manifestants nationalistes, devant le Parlement ukrainien à Kiev le 31 août 2015

Des affrontements entre les forces de l'ordre ukrainiennes et des manifestants nationalistes, devant le Parlement ukrainien à Kiev le 31 août 2015 (AFP/SERGEI SUPINSKY)

Le bilan s'alourdit à trois morts à Kiev où un troisième policier a succombé, mardi, à ses blessures au lendemain des affrontements devant le parlement à Kiev entre forces de l'ordre et militants d'extrême droite opposés à une réforme constitutionnelle.

 

«Un membre de la Garde nationale de plus a succombé à ses blessures à la suite de l'explosion d'une grenade (...) Cela fait mal», a écrit sur son compte Twitter le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov. Un peu plus tard, Kiev a encore annoncé le décès d'un autre policier blessé la veille.

Ces décès porte le bilan des violences à trois policiers tués et 141 personnes hospitalisées, dont 6 policiers toujours dans un état grave, selon les derniers chiffres annoncés par le ministère.

[...]

Lundi, l'adoption par le Parlement d'un projet de loi sur la décentralisation octroyant une plus grande autonomie aux régions séparatistes en guerre avec Kiev a tourné à l'affrontement entre les forces de l'ordre et des militants d'extrême droite opposés à cette réforme.

[...]

Jets de grenades fumigènes et d'un engin explosif

Selon une porte-parole de la police de Kiev, Oksana Blychtchyk, le chef du parti d'extrême droite Svoboda, Oleg Tiagnybok, sera interrogé par la police pour l'implication des membres de son parti dans les violences.

[...]

[...]

Mardi, Berlin a condamné avec «la plus grande fermeté» ces «émeutes sanglantes» et Paris a jugé «préoccupant que des membres de partis politiques ukrainiens aient participé à ces événements». Washington a, de son côté, demandé une «enquête approfondie» sur l'origine de ces violences.

[...]
 

Ukraine: décès d'un second policier après des heurts à Kiev

http://tempsreel.nouvelobs.com


 

 
 
Affrontements entre forces de l'ordre et manifestants nationalistes, le 31 août 2015 à Kiev, en Ukraine (c) Afp
Affrontements entre forces de l'ordre et manifestants nationalistes, le 31 août 2015 à Kiev, en Ukraine (c) Afp
 

Kiev (AFP) - Les autorités ukrainiennes enquêtaient mardi pour trouver les coupables au lendemain d'affrontements entre policiers et nationalistes ayant fait deux morts à Kiev après l'adoption d'une réforme garantissant plus d'autonomie aux régions séparatistes, une mesure jugée douloureuse par beaucoup d'Ukrainiens mais saluée par les Occidentaux.

Le bilan des heurts violents devant le parlement entre forces de l'ordre et manifestants, notamment du parti d'extrême droite Svoboda, s'est alourdi après la mort dans la matinée d'un second policier alors que six personnes sur 141 hospitalisées étaient toujours dans un état grave, souffrant de blessures au ventre, aux poumons et à la tête.

 [...]

Les affrontements à Kiev, les plus violents depuis le soulèvement du Maïdan fin 2013-début 2014 qui a fait tomber le régime prorusse de Viktor Ianoukovitch, ont suscité la vive préoccupation des États-Unis et de l'Union européenne, soutiens des autorités aux affaires depuis le printemps 2014 en Ukraine, et de la Russie, accusée par les Occidentaux de soutenir les rebelles séparatistes de l'est du pays.

Ils ont opposé les forces de l'ordre à, notamment, des membres du parti nationaliste et antirusse Svoboda, en colère à l'idée de voir les députés accorder une plus grande autonomie à leurs ennemis jurés des territoires sous contrôle rebelle.

[...]

Le chef de Svoboda, Oleg Tiagnybok qui avait pris la parole devant les manifestants lundi avant que le rassemblement ne dégénère, va être interrogé dans le cadre de l'enquête, a indiqué à l'AFP la porte-parole de la police de Kiev Oksana Blychtchyk.

Dix-huit suspects restaient mardi en garde à vue, parmi lesquels le militant de Svoboda soupçonné d'avoir lancé une grenade devant l'entrée du parlement, a précisé la porte-parole de la police de Kiev.

[...]

La bataille rangée devant le parlement a été qualifiée de "très préoccupante" par la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Federica Mogherini, qui a exigé que le processus de réforme constitutionnelle ne soit pas compromis par la violence.

Berlin a condamné "avec la plus grande fermeté" ces "émeutes sanglantes" et Paris a jugé "préoccupant" que des "membres de partis politiques ukrainiens aient participé à ces événements".

Washington a de son côté demandé une "enquête approfondie" sur l'origine de ces violences. La Russie s'est quant à elle dite "naturellement préoccupée" face à ce qu'elle a dénoncé comme des violences "inacceptables".

 

 

L'UE, la France, Berlin, Washington, sourds et aveugles devant la montée des fascistes en Ukraine ?

Ainsi l'Union Européenne s'inquiète ?  Avait-elle donc été sourde et aveugle, ni vu, ni entendu les militants fascistes derrière les manifestations violentes qui avaient succédé aux manifestations pacifiques d'Ukrainiens réellement exaspérés par leurs conditions de vie et la corruption généralisée en Ukraine et qui ne concernait pas que le Parti des régions ? Ces manifestations violentes ont abouti à un véritable coup d'état et à la démission de Ianoukovitch. Et Washington qui avait composé, avec Victoria Nuland le conseil des ministres du coup de force n'aurait pas donc compris que Svoboda et Pravy Sektor étaient des forces d'extrême-droite, n'hésitant pas à recourir à la violence contre les députés, militants du parti communiste ou du parti des régions ? La NSA n'aurait donc rien communiqué ? 

Rappelez-vous : c'étaient à l'époque les gentils manifestants pro-occidentaux et pro-européens de la place Maïdan.  Certains mauvais esprits ont dit alors que les services secrets américains les avaient aidés.  Mais c'étaient de vilains "complotistes"... 

Bizarre pour des pays qui sont supposés avoir des services de renseignement parfaitement rodés de ne pas avoir compris que c'étaient de vrais néo-nazis.  Mais tant qu'ils ne tabassaient que des militants communistes, c'était pour le bien de l'Occident...

En France aussi nous avons eu nos fervents soutiens de Svoboda.  Rappelez-vous ces articles.

AC

Sur Mediapart le 20 février 2014 |  Par Di-Léta

BHL en direct à Kiev : "Je n'ai pas vu de néo-nazis !"

Ce 9 février, BHL, l’imposteur Bernard-Henry Levy, mentait en direct sur la vraie nature du ‘Maidan’. Après avoir tant menti sur la Tchétchénie, la Libye ou la Syrie…

Sur l’antenne d’EURONEWS ou sur son Blog ‘La Règle du Jeu/BHL en ligne’, il déclare sans rire ce qui suit : « Je n’ai pas vu de néo-nazis, je n’ai pas entendu d’antisémites, j’ai entendu au contraire un mouvement incroyablement mûr, incroyablement déterminé et très profondement libéral. Je crois que l’ambition de cette révolution ukrainienne est beaucoup plus importante et ce que j’entends au Maïdan, c’est la volonté de revivifier le rêve européen »…

BHL NE VOIT PAS LES NEONAZIS … MAIS LEURS DRAPEAUX FLOTTENT DEVANT LUI

Mais ces néonazis antisémites que BHL ne « voit pas », ils sont pourtant là devant lui, dans les manifestants qui l’applaudissent. Comme le démontrent sans aucune contestation les images filmées !

Sur les crises.fr le 27 février 2014

Victoria Nuland, secrétaire d'Etat adjointe voulait que Svoboda et Parvy Sektor aient leur place au gouvernement de transition ( suite au coup d'état ).

"La composition du « gouvernement de transition » ukrainien reflète le script défini par la secrétaire d’Etat adjointe Victoria Nuland, dans son désormais célèbre échange téléphonique avec l’ambassadeur américain à Kiev, au nom du président Obama. En effet, elle déclarait que « Yats » (Arseni Iatseniouk) devait être au pouvoir, contrairement à « Klitsch » (Vitali Klitschko), et que les néonazis de Svoboda (Liberté) et de Pravy Sektor (Secteur de droite) – l’aile terroriste du mouvement de l’Euromaïdan – avaient leur place aussi au gouvernement."

Fabius et l'Ukraine : mensonges d'Etat.

A propos de la composition du gouvernement transitoire en Ukraine

Mediapart le 12 mars 2014 |  Par Marc Evelyne Dumont

Extraits

Incompréhensible ?

Ce mardi matin, sur France Inter, Laurent Fabius présente la situation ukrainienne :

- « Quand on accuse ce gouvernement d'être d'extrême droite, c'est faux, c'est faux » 

« Il y a 3 membres du parti Svoboda (en réalité 4...) qui est un parti plus à droite que les autres »...

D'autant que Fabius ajoute « l'extrème droite n'est pas au sein du gouvernement » - proprement sidérant.

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22 août 2015 6 22 /08 /août /2015 14:28

Lu sur le blog Histoire et société

07 août

Moscou détruit les produits sous embargo qui tentent de passer en contrebande. Si tout le monde approuve la mesure un débat s’est instauré sur l’utilité ou non de brûler des vivres, ne vaudrait-il pas mieux les distribuer?

Les Echos, le journal financier de ce vendredi 7 août et samedi 8 août 2015 ne se contente pas de mettre en relation les problèmes de l’agriculture et de l’élevage, avec les contraintes de la grande distribution ou la vente de produits venus de l’Allemagne mais il tente de mesurer l’incidence des mesures de retorsion prises par la Russie. Dans un article signé par Véronique Le Billan, l’accent est mis sur l’incidence de l’embargo décidé par la Russie et encore durcies cet été par la destruction des produits passant en contrebande.

Les filières ont du mal à chiffrer l’impact de l’interdiction: « L’embargo russe se rajoute à d’autres problématiques. Démêler ce qui ressort précisemment de la Russie est très compliqué » juge Henri Brichart, vice président de la FNSEA. Les volumes globaux restent relativement modestes pour la France: en mars, une étude des douanes françaises avait évalué l’effet direct sur les exportations à 244 mllions d’euros (avec 300 exportateurs) et le surcroît potentiel d’importations à 366 millions d’euros. Beaucoup moins que pour l’Allemagne et la Pologne. Mais « l’embargo russe a été un allumeur de crise et un changement d’Etat d’esprit chez les acheteurs de lait » estime André Bonnard, secrétaire général de la fédération nationale des producteurs de lait. « L’embargo s’est malheureusement installé dans le paysage. Alors que nous aurions bien besoin aujourd’hui des 40.000 tonnes de viande bovine qui étaient exportés par les pays de l’Union européenne vers la Russie »juget-on du côté de la Fédération nationale bovine (FNB). Si la France n’exportait guère de boeuf en Russie, cet effet de « second tour »_ les produits interdits des pays voisins se sont retrouvés sur le marché européen- est pointé par toutes les filières comme l’effet principal de l’embargo.

Si les marchés ouverts ont permis de trouver de nouveaux débouchés pour les fruits et légumes, par exemple le Vietnam ou les Etats-Unis poursuit l’article la situation est beaucoup plus difficile pour l’élevage en particulier porcin poursuit l’article. Ce qui avait été suggéré dès l’embargo à savoir première le « second tour », mais surtout la transformation du marché et la réorientation durable russe parait évident surtout si l’on mesure que Moscou a maintenu pour une nouvelle année l’embargo et a décidé de bruler les produits qui tentent de passer en contrebande.

Un autre article dans la même page souligne que l’embargo russe fait des ravages dans la filière porcine, le marché russe ne représentait que 3,5% des débouchés de la production européenne porcine qui se sont reportés quer d’autres zones en Europe provoquant une baisse des prix. En France, la Russie représentait plus de 9% des ventes de viande porcine. Cette fermeture politique des frontières explique l’article a amplifié l’embargo sanitairer à la suite d’un cas de peste porcine en Lituanie. Les marchés que l’Union européenne prétend avoir ouvert en compasation en Asie ont été signés à bas prix. En outre les Russes avhetaient le gras du porc peu consommé ailleurs? les ventes des opérateurs français ont ainsi reculé de 13,9%. Cet embargo s’accompagne d’une augmentation régulière de la production de porc en Allemagne et Espagne.

On a le sentiment qu’il s’agisse des Mistrals ou de nos productions agroalimentaires, cette politique de sanction de l’UE est complètement folle, ceux qui paraissent les plus handicapés sont les pays européens et les Français.

Danielle Bleitrach

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9 août 2015 7 09 /08 /août /2015 14:28
Lu sur Investig'action
 

20 juillet 2015

Le « capital humain » fut précédemment appelé « ressources humaines » et, il y a plus longtemps encore, « personnel ». Pourquoi cette évolution ? Sans prendre le risque de se tromper lourdement, il est permis d’avancer que la transformation du lexique est au cœur d’un vaste travail politique de marchandisation de la relation salariale.

La définition du dictionnaire

Le personnel est l’ensemble de personnes employées dans une catégorie d’activités. La gestion du personnel est entendue dans une perspective opérationnelle, il s’agit de l’administrer selon ses différents niveaux de qualification. Les ressources sont les moyens matériels (hommes, réserves d’énergie) dont dispose ou peut disposer une collectivité ou une entreprise. La gestion des ressources humaines est l’ensemble des pratiques mises en œuvre pour les administrer, les mobiliser et les développer au bénéfice de l’activité d’une organisation. Et, dans certaines organisations, elle est considérée comme coresponsables de la production et de la qualité. Le capital est une richesse destinée à produire un revenu ou de nouveaux biens, c’est aussi l’ensemble des choses qui servent à la satisfaction de besoins. Plus spécialement, en économie, le capital est un instrument de travail employé à la production.

La dérive néo-libérale

Le capital humain est un réservoir de ressources au service de l’entreprise. Ce capital désigne des aptitudes, physiques ou intellectuelles, d’une main d’œuvre pouvant être exploitée avec profit dans la production économique. Dans ce sens, le capital humain est un investissement qui a un coût mais qui augmente la productivité et est censé rapporter un revenu bien supérieur au coût. Dans la dérive économique actuelle, le capital humain est un facteur de production au même titre que le capital physique et, comme les coûts de production doivent être « maîtrisés », la rémunération de ce capital, le salaire, évolue en fonction de la fluctuation des marchés, c’est-à-dire à la baisse. La suppression d’emplois devient alors un mode de gestion, une variable d’ajustement, une source d’économies, un agent essentiel du profit. Tous les séminaires organisés pour amener les managers à optimaliser la gestion du capital humain ont pour but de rendre ce « capital » responsable des aléas de son parcours professionnel. On fait donc appel à son principe de responsabilité et d’exemplarité, à son désir de reconnaissance et d’appartenance, à son souci du dépassement des limites et à l’exigence de sa mobilisation totale. L’assujettissement du salarié sera complet sauf quand, sans doute insuffisamment formaté et au risque de ne plus pouvoir subvenir à ses besoins vitaux les plus élémentaires, celui-ci fera comprendre au capitaliste que le jeu ne l’amuse plus.

Donc, en réalité

L’employé est le plus parfait exemple du capital « circulant » : transformé ou détruit pendant le cycle de production. La gestion du capital humain confiée aux entreprises a pour but de diminuer progressivement ce capital qui est par trop aléatoire. Puisque l’employeur désire maximiser ses profits, il exigera beaucoup de son salarié et lui donnera peu en retour. L’individu aura la responsabilité du choix : soit être exploité au travail, soit être exclu du travail. Une situation très confortable pour l’employeur magnanime qui ne pourra qu’entériner la responsabilité du travailleur et, en fonction de la décision de celui-ci, faire rédiger par un de ses subordonnés une belle lettre de préavis. S’il n’est pas complètement dégoûté, l’individu s’inscrira alors à une « bourse de l’emploi » pour se remettre sur le « marché » du travail.

Collage : BAF.F !

Source : Investig’Action

Lire aussi :Chronique de mots pervers : la "compétence"

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1 août 2015 6 01 /08 /août /2015 13:25
Par sur le blog  Russeurope, 30 juillet 2015

La menace d’une inculpation pour Haute Trahison pesant désormais sur Yanis Varoufakis a quelque chose d’absurde, mais aussi de terriblement révélateur[1]. Elle éclaire de manière crue le faite que la zone Euro est désormais devenue un monstre, ou plus précisément un tyran qui s’est dégagé de toute règle.

 

Les faits

Yanis Varoufakis, en tant que Ministre des finances, a pris la décision de faire pénétrer clandestinement le système informatique de l’administration fiscale grecque. On a rendu compte de ce « plan B » dans ce carnet[2], et c’est ce qui lui est reproché. Mais, il a pris cette décision en accord avec le Premier ministre, Alexis Tsipras. Il a pris cette décision concernant le système informatique de l’administration fiscale grecque parce que ce dernier était en réalité sous le contrôle d’hommes de la « Troïka », c’est à dire du Fond Monétaire International, de la Banque Centrale Européenne et de la Commission Européenne. C’est donc le Premier ministre conservateur, M. Samaras, battu lors des élections du 25 janvier, qui a en réalité commis cet acte de Haute Trahison en confiant l’administration fiscale à une (ou des) puissances étrangères. C’est lui, et lui seul, qui porte la totale responsabilité de ce qui est alors survenu.

Cette décision avait pour but de mettre en œuvre un système de paiements parallèles qui aurait permis au gouvernement grec de contourner le blocage des banques qui fut organisé par la BCE à partir de la fin juin 2015. Ceci aurait été nécessaire pour éviter la destruction du système bancaire grecque qu’a provoquée l’action de la Banque Centrale Européenne. Cette action illégale de la BCE a mis en péril le système bancaire alors que l’une de ses missions, inscrites dans la charte de la BCE est justement d’assurer le bon fonctionnement de ce système bancaire. Si Yanis Varoufakis doit être inculpé, il serait logique, il serait juste, que le Président de la BCE M. Draghi ainsi que le Président de l’Eurogroupe, M. Dijsselbloem, le soient aussi.

Il est exact que ce système parallèle de paiements aurait aussi pu permettre un glissement très rapide de l’Euro vers la Drachme, mais Varoufakis, selon les propos rapporté par The Telegraph, n’envisageait cela qu’en toute dernière extrémité[3].

 

Une décision absurde.

Inculper M. Varoufakis est ainsi absurde. Le fait qu’il soit désormais défendu par des personnalités comme Mohamed El-Erian, l’économiste en chef d’Allianz et Président d’un comité d’experts économiques auprès du Président des Etats-Unis[4], montre bien que ce qu’il a fait, il l’a fait pour le plus grand bien de l’Etat qu’il servait comme Ministre des finances. Cette inculpation, si elle devait de confirmer, ne pourrait avoir lieu qu’avec la complicité d’Alexis Tsipras qui aurait alors lâché son ancien Ministre des finances, et qui n’assumerait pas ses responsabilités. Cette inculpation, si elle survenait, serait un acte odieux, un acte de pure justice politique, de vengeance des autorités européennes contre un homme qui a osé, appuyé par son peuple, les défier.

Cette inculpation serait aussi quelque chose de très révélateur de l’attitude néo-coloniale qu’ont les autorités européennes aujourd’hui vis-à-vis de la Grèce, mais aussi d’autre pays. Stefano Fassina, ancien Vice-Ministre des finances du gouvernement italien, membre du Parlement de ce pays et l’un des membres éminents du Parti Démocrate actuellement au pouvoir, a écrit dans un texte qui a été publié sur le blog de Yanis Varoufakis[5] : « Alexis Tsipras, Syriza et le peuple grec ont eu le mérite historique indéniable d’arracher le voile de rhétorique Européiste et d’objectivité technique qui n’a pour but que de masquer la dynamique de la zone Euro »[6]. Il ajoute aussi : « Nous devons reconnaître que l’Euro fut une erreur de perspective politique. Il nous faut admettre que dans la cage néo-libérale de l’Euro, la Gauche perd sa fonction historique et qu’elle est morte comme force servant la dignité et l’importance politique du travail ainsi que de la citoyenneté sociale en tant qu’instrument d’une démocratie réelle »[7]. Il conclut enfin en écrivant : « Pour une désintégration qui soit gérée de la monnaie unique, nous devons construire une large alliance de fronts de libération nationale »[8].

Cette perspective est aujourd’hui entièrement justifiée. La zone Euro s’est bien révélée une machine de guerre au service d’une idéologie, le néo-libéralisme, et au service d’intérêts particuliers, ceux de la finance, et d’une oligarchie sans frontières. La perspective offerte par Stefano Fassina est bien celle que nous avons aujourd’hui devant nous, soit la constitution d’une « alliance des fronts de libération nationale » des pays de la zone Euro pour faire plier le tyran, et pour démanteler la zone Euro.

Notes

[1] Evans-Pritchards A., « European ‘alliance of national liberation fronts’ emerges to avenge Greek defeat », The Telegraph, 29 juillet 2015, http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/11768134/European-allince-of-national-liberation-fronts-emerges-to-avenge-Greek-defeat.html

[2] http://russeurope.hypotheses.org/4148

[3] http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/11764018/Varoufakis-reveals-cloak-and-dagger-Plan-B-for-Greece-awaits-treason-charges.html

[4] http://www.project-syndicate.org/commentary/varoufakis-agenda-defended-by-mohamed-a–el-erian-2015-07

[5] Voir Fassina S., « For an alliance of national liberationfronts », article publié sur le blog de Yanis Varoufakis par Stefano Fassina, membre du Parlement (PD), le 27 juillet 2015, http://yanisvaroufakis.eu/2015/07/27/for-an-alliance-of-national-liberation-fronts-by-stefano-fassina-mp/

[6] Alexis Tsipras, Syriza and the Greek people have the undeniable historical merit of having ripped away the veil of Europeanist rhetoric and technical objectivity aimed at covering up the dynamics in the eurozone

[7] We need to admit that in the neo-liberal cage of the euro, the left loses its historical function and is dead as a force committed to the dignity and political relevance of labour and to social citizenship as a vehicle of effective democracy.

[8] For a managed dis-integration of the single currency, we must build a broad alliance of national liberation fronts


 
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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 14:07
Sur le Parisien.fr.  Lire la totalité de l'article en cliquant sur le lien ci-dessous.

Si le programme satirique de Canal + a été sauvé, tous ses auteurs historiques sont virés ! Et d'autres têtes tombent au sein du groupe Canal.

CAROLINE BONACOSSA | 25 Juil. 2015, 07h05 | MAJ : 25 Juil. 2015, 12h05.

Les quatre auteurs des « Guignols», payés 35 000 € brut pour les plus anciens, n'auraient pas convaincu les nouveaux dirigeants de la chaîne cryptée. Un ton jugé trop fielleux et la concurrence du « Petit Journal » pourraient expliquer leur disgrâce.

Les quatre auteurs des « Guignols», payés 35 000 € brut pour les plus anciens, n'auraient pas convaincu les nouveaux dirigeants de la chaîne cryptée. Un ton jugé trop fielleux et la concurrence du « Petit Journal » pourraient expliquer leur disgrâce.
(LP/Jean-Baptiste Quentin.)

Depuis jeudi, les auteurs des «Guignols» vivent terrés derrière leur téléphone. Traumatisés. Refusant de répondre au moindre appel. Et même de confirmer notre information : ils sont virés.

Tous les quatre. Lionel Dutemple, Julien Hervé, Philippe Mechelen et Benjamin Morgaine, les quatre plumes des marionnettes depuis respectivement seize ans pour les deux premiers, sept ans pour le troisième et trois ans pour le dernier. Le seul qui a répondu à notre appel s'est contenté de bafouiller un « sans commentaire » avant de raccrocher . Une décision assumée par Maxime Saada, le nouveau directeur général du roupe Canal +. Le même qui, dans « le Figaro » du 23 juillet, annonçait : « L'émission reste en format quotidien et conserve intacts ses 17 M€ de budget. »

Mais sans ses auteurs historiques, quel sens a encore le programme? Certes, les plumes des marionnettes sont très grassement payées : 35 000 € brut par mois pour les plus anciens. Pas difficile d'en trouver des moins chers, et plus dociles. Un dénouement qui intervient en plein mois de juillet, histoire de faire le moins de vagues possible. C'est le troisième acte. La pièce a débuté fin juin. Vincent Bolloré, actionnaire majoritaire de Vivendi, qui possède Canal +, veut la tête des « Guignols ». Trop coûteux ou trop fielleux avec certains politiques ? Dépassés par « le Petit Journal » qui fait autant d'audience si ce n'est plus et dont le compte Twitter affiche 528 000 abonnés contre 111000 ?

[ ... ]

Renaud Le Van Kim aussi débarqué

Acte III : à défaut de supprimer « les Guignols », Bolloré les décapite. Une information que la chaîne et le groupe Vivendi refusent de confirmer.

Les têtes tombent beaucoup ces jours-ci dans le groupe Canal +. Après Rodolphe Belmer, le directeur général jugé trop indocile et soupçonné d'avoir fait fuiter l'arrêt des « Guignols », Thierry Langlois (directeur des antennes), Alice Holzman (patronne de CanalSat), c'est Renaud Le Van Kim qui saute. Ce producteur historique de la chaîne, mais dont la société appartient au groupe Zodiak, a donné hier sa démission de l'entreprise KM, au nom inspiré de son patronyme. [ ... ] Ejecté en quelques minutes, sans avoir le temps de faire ses cartons. Comme Rodolphe Belmer avant lui. A qui le tour ?

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