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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
28 décembre 2014 7 28 /12 /décembre /2014 14:44
Lu sur El Diablo

Emmanuel-Macron

Sondage sur l'accord des Français avec la "Loi Macron" : une carabistouille de plus...

Par Hélène Y. Meynaud, auteure avec Denis Duclos du livre « Les sondages d’opinion », Editions La Découverte, coll. Repères, quatrième édition 2007.

 

Les 11 et 12 décembre 2014, l’entreprise de sondages ODOXA a réalisé pour i-télé (émission CQFD) un sondage sur un échantillon de 1002 personnes représentatives des Français, posant par internet trois questions censées concerner la loi présentée par le Ministre de l’Economie (appelée improprement Loi Macron, puisqu’elle n’a pas encore été votée). Déjà, il faut savoir que les sondages par internet sont les moins fiables, les plus fiables étant ceux réalisés en « vis-à-vis ».


Ce projet de loi, appelée ironiquement « bombe à Macron [1] » est un concentré fourre-tout des projets les plus fous du MEDEF : qui vont de la suppression du délit d’entrave, au dessaisissement des juges Prud’hommaux, le contrat de travail relevant désormais du droit civil, au remplacement des trains Ter par les autobus. Personne ne connait tous les articles de cette loi, personne n’est donc capable de dire si il est d’accord ou pas d’accord.


La première question :

Portée de la loi Macron sur l’économie française

A propos de la loi Macron qui prévoit d’ouvrir à la concurrence certains secteurs et certaines professions réglementées et à réformer le droit du travail, en autorisant sous certaines conditions le travail le dimanche, diriez-vous qu’elle est pour l’économie Française

  • Importante : 63%
  • Pas importante : 36%

Cette question teste 4 actions différentes avec celle de l’autorisation du travail du dimanche. Qu’est-ce qui est important parmi ces 4 propositions ?  Par ailleurs « important » ne signifie pas accord. Ce mot important peut aussi bien signifier « Important par ce que c’est bien » que « important parce que c’est une catastrophe ». Le vocable « important » est choisi pour cela : pour créer un consensus mou.

Par ailleurs, le projet de loi « ne réforme » pas le droit du travail, mais le déconstruit méthodiquement, supprime des protections fondamentales dans le monde du travail.

En ce qui concerne le travail du dimanche, c’est un grand classique. On demande aux personnes interrogées si elles sont d’accord avec le travail du dimanche… pour les autres, pas pour elles forcément. Si on posait la question de manière plus précise : « seriez-vous prêt à travailler le dimanche pour augmenter les profits de votre entreprise », le taux d’accord chuterait grandement. C’est ce qui a été constaté en ce qui concerne le questionnement sur le travail à temps partiel, plébiscité en général, dédaigné pour soi.


La deuxième :

Loi sur le travail du dimanche : régression ou avancée sociale ?

A propos de la loi sur le travail du dimanche, diriez-vous plutôt qu’il s’agit d’une régression ou d’une avancée sociale ?

  • Avancée 59%  (62% des électeurs de droite)
  • Régression 41% (51% des électeurs de gauche)

Il serait bien intéressant de savoir qui sont ceux et celles qui pensent que c’est une régression. Serait-ce précisément les classes populaires qui assument les tâches dominicales dans le commerce de distribution ? Odoxa ne précise pas.

 

La troisième, déconnectée des deux autres, demande aux personnes interrogées dans ce sondage de se positionner sur un personnage et non sur des actions à venir :

Avez-vous une très bonne, plutôt bonne, plutôt mauvaise ou très mauvaise opinion d’Emmanuel Macron ?

  • Bonne opinion 53% (sympathisants de gauche 60%)
  • Mauvaise opinion 46% (sympathisants de droite 51%) 

Cette question teste plutôt le rapport à la personne d’un ministre en exercice, dit de gauche, plutôt que l’avis précis sur chacun de ses projets de restauration d’une société aristocratique.

 

Comment, à partir de ces trois questions, peut-on affirmer tranquillement que les Français sont d’accord avec la « loi MACRON » ? C’est un pur outil de propagande politique, juste une carabistouille de plus.


[1] Terminologie reprise d’André Chassaigne

 

Hélène Yvonne Meynaud


source: blogs.mediapart.fr

Lu sur le blog de Cyril LAZARO 

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28 décembre 2014 7 28 /12 /décembre /2014 14:22
Lu sur El Diablo
La Relativité

 

Depuis cinq ans l’administration américaine annonce la reprise du marché du travail alors que cinquante millions d’américains ont besoin des food stamps pour manger et 60 % des ménages américains doivent emprunter pour assumer une dépense de 400 dollars.


Depuis cinq ans la banque centrale américaine a fait trois QE et mis ses taux à zero. Le S P 500 est au plus haut alors que la croissance est seulement de 1,8 %. 7500 Mds de dette supplémentaire pour 1500 Mds de PIB en plus .


Depuis deux ans Mr Abe fait marcher la planche à billets à un rythme d’enfer, le marché action monte, le yen baisse. Pendant ce temps la population Japonaise est exsangue l’économie s’effondre, ce qui finira par entrainer un véritable Tsunami financier sur toute la planète.


Depuis 5 ans Monsieur Obama est prix Nobel de la Paix et fait la guerre partout sur le globe, il est même à deux doigts d’en déclencher une avec la Russie.


Depuis deux ans on nous annonce une forte reprise en Grande Bretagne alors que cette reprise en trompe l’œil n’est dûe qu’a un copieux déficit budgétaire et une dette abyssale.


Ces dernières années la Chine affiche une croissance de 7,5 % du PIB alors que tous les autres chiffres montrent une croissance d’à peine la moitié.


On nous dit depuis 2008 qu’on a mis en place une régulation bancaire qui empêche que 2008 ne se reproduise alors que les banques d’aujourd’hui sont plus dangereuses qu’elles n’ont jamais été, avec des effets de levier qui n’ont pas diminué et qui ne peuvent, ni être couvert par des Fonds propres, ni par la garantie d’Etats en faillite. A ce propos, on orchestre une campagne de publicité nommée Stress tests pour vanter la sécurité des banques, et particulièrement des banques françaises, alors que c’est tout le contraire.


On cite depuis quatre ans, ou plutôt depuis que l’on a besoin qu’ils sortent leur chéquier, l’Allemagne comme un modèle à suivre alors que l’Allemagne est le Japon d’il y a dix ans.


On a expliqué aux Européens que l’Europe et l’euro c’était la prospérité, la sécurité pour les siècles à venir et au bout de dix ans, c’est le chômage de masse, la pauvreté, la faillite et la ruine et un risque de guerre avec la Russie si on continue de suivre aveuglement les consignes données par le prix Nobel de la Paix cité plus Haut. Pour Albert Einstein la relativité se formulait de cette façon E=M*C² pour un européen la formule est la même avec E= euro M= mensonges C= crétins


On nous parle des réformes de Monsieur Macron en France, ensemble de mesurettes sensées relancer la croissance. Il y a un an on faisait des gorges chaudes de l’arrivée de Mattéo Renzi, aujourd’hui l’Italie est dans un tel état qu’elle est un bon candidat pour jouer le déclencheur de l’éclatement de l’euro.


On nous parle des avantages de la baisse de l’euro sans jamais expliquer que pour la plupart c’est un handicap. C’était un avantage il y a cent ans, depuis la mondialisation et les délocalisations des exportateurs les inconvénients dépassent de beaucoup les avantages.


On nous parle aussi des avantages de la baisse du pétrole sans jamais parler des pertes que cela va occasionner, des faillites des licenciements dans l’industrie pétrolière, parapétrolière, les sociétés de services qui gravitent autour, et les banques qui leur ont prêté.


On nous parle de la baisse des taux sans jamais dire que l’argent qui ne coute rien va s’investir dans des projets qui ne rapportent rien.


On nous parle d’une reprise de la consommation aux Etats Unis alors que les prochains subprimes seront sur le crédit étudiant et sur le crédit automobile dont les américains abusent car ils font face à une forte baisse de leurs revenus.

 

On nous présente les gens qui nous dirigent, les politiques et leurs conseillers, les dirigeants économiques comme les élites alors que ce sont des incompétents pour ne pas utiliser d’autres qualificatifs.


Olivier Delamarche

 

source: les éconoclates

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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 15:32

Lu sur Humanite.fr

Estonie : Le journaliste italien et ancien eurodéputé Giulietto Chiesa arrêté
Jeudi, 18 Décembre, 2014

Le journaliste italien Giulietto Chiesa a été arrêté lundi à Tallinn, capitale de l’Estonie, alors qu’il devait donner une conférence de presse sur la crise en Ukraine. Il a finalement été relâché mardi, et s’est vu signifier un décret d’expulsion du territoire. Il devrait se rendre en Russie pour présenter son dernier livre, À la place de la catastrophe. Giulietto Chiesa est l’ancien correspondant de l’Unità, ancien quotidien du Parti communiste italien, en URSS puis en Russie, puis de la Stampa. Ancien parlementaire européen, il s’est montré, dans diverses vidéos ces dernières années, favorable – mais parfois critique – à Vladimir Poutine. Sa thèse est que, loin d’être offensive, la Russie est attaquée et ne fait, dans la crise ukrainienne et criméenne, que répondre aux Occidentaux. L’Estonie est fébrile sur la question des relations avec la Russie au motif qu’une partie de sa population est russophone et, pour part, privée de nationalité. G. D. S.

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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 21:55

rouges-vifs-ile-de-france.jpg

 

Alors que le Capital continue à étendre violemment sa domination et sa prédation sur toutes les sphères de la société, alors qu’un président de la République n’a jamais été aussi détesté par ses concitoyens, jamais dans les nombreuses luttes actuelles le mot d’ordre « démission » n’est repris. Le Travail n’étant pas représenté par les partis institutionnels, la simple idée de revoter terrifie ; et si le Front National passait en tête ? À croire que l’annulation des élections de 2017 pourrait nous soulager ! Ainsi, pour contenir et dévoyer la colère, le Capital a son outil : le Front National qui ne met jamais en cause les mécanismes du profit capitaliste et les fondements du système.


Les élus nationaux, voire régionaux, quel que soit leur parti, sont soumis au Capital et ne sont là que pour faire illusion de démocratie ; en effet, toutes les annonces ou décisions des gouvernements successifs, tous les votes du parlement vont systématiquement dans le sens des intérêts du Capital. Du coup, les mobilisations multiples se heurtent systématiquement au cadre institutionnel, conçu pour servir et sauvegarder en toute situation le système capitaliste. Autrement dit, gagner reviendrait à faire tomber le pouvoir en place. Cela entraîne désarroi et désespérance. Le Travail, qui est seul à produire toutes les richesses, doit trouver en son sein les moyens de son émancipation et de son affirmation, en tant que tel, sur le terrain politique afin de faire éclater ces verrous institutionnels garants de notre domination.


IL EST URGENT D’EN FINIR AVEC LE CAPITAL

Les crises économiques sont inévitables dans le système capitaliste, comme l’avaient démontré Marx et beaucoup d’autres. La suraccumulation du Capital ne peut conduire qu’à cela. Mais l’origine de la crise qui nous frappe aujourd’hui démontre encore davantage l’aspect inhumain de ce système : la spéculation immobilière sur les ménages étasuniens les plus pauvres, devenus insolvables comme cela était prévisible. Désormais, le total des emprunts sur la planète est devenu 75 fois plus important que les richesses réellement créées. Les institutions financières au service du Capital ont cyniquement décidé d’en étendre les effets à l’économie mondiale pour se rembourser sur le dos des peuples. Les gouvernements occidentaux, à leur service, ont transformé cette créance privée en dette publique des États. Ce faisant, ils ont renforcé une arme redoutable contre les acquis des populations. S’est alors accélérée une politique ouvertement en faveur du Capital, faite de lois antisociales, de cadeaux fiscaux, d’exonérations de cotisations sociales, de plans de licenciements, mettant les pays sous la coupe des marchés financiers.


La généralisation du « libre échangisme » se voulant sans barrières et sans possibilité d’intervention des peuples pour faire valoir leurs droits, baptisé pudiquement « mondialisation », a franchi dès lors une nouvelle étape. Outil essentiel du Capital, l’UE a joué et joue pleinement son rôle pour dessaisir les peuples de leur pouvoir d’intervention politique en niant leur souveraineté dans les cadres historiquement constitués. Elle a été conçue pour ça. Elle ne peut être orientée pour faire autre chose.


La situation ainsi créée a aiguisé l’appétit expansionniste des capitalistes pour mettre la main sur les richesses de toute la planète, au mépris des droits des peuples souverains sur leur territoire. Ainsi s’explique la multiplication des interventions militaires meurtrières ces dernières années au nom du prétexte fallacieux de la défense des droits de l’homme. Cela s’appelle l’impérialisme, stade suprême du capitalisme. Il n’a pas fini de nuire et peut conduire à la fin de l’humanité.


LA RIPOSTE POPULAIRE EXISTE ET CHERCHE À ÊTRE EFFICACE

En 2009 et en 2010, les mobilisations ont été massives, animées par le mot d’ordre « La crise, c’est eux, la solution, c’est nous ! ». Malgré les tentatives des directions des organisations institutionnalisées d’en amoindrir la portée, l’esprit de ces mobilisations est toujours là. Il pose la question de la nécessité de l’augmentation massive et générale, directe et socialisée, des salaires, de la promotion des services publics et du financement socialisé de la protection sociale, comme exemple à étendre à d’autres sphères de la société pour contrer les prétentions du Capital.


Mais là ne s’arrêtent pas les potentiels de ces luttes qui continuent depuis – malgré l’absence d’impulsion de ceux investis de la responsabilité de les faire converger. La conscience grandit ; seul le Travail crée des richesses ; il est donc légitime à décider de leur utilisation, et pourtant il est exclu du pouvoir. Et cette légitimité qui grandit détruit d’autant celle de ceux qui gouvernent dans la forfaiture la plus totale.


Le point commun de ceux qui agissent est un attachement indéfectible à la démocratie et à son cadre d’expression issu de la Révolution de 1789, la République. Pourtant, les institutions politiques françaises mises en place en 1958 et maintenant celles européennes cadenassent toutes possibilités d’une expression démocratique. Ainsi, le Capital qui les a créées dans ce but assure sa suprématie pour asservir le Travail et pour lui confisquer les richesses qu’il crée. Elles réduisent les idéaux progressistes que peut porter la notion de Gauche à chercher des solutions dans un cadre toujours plus réduit, elles excluent les travailleurs des lieux de décision, et sont une machine infernale pour briser les luttes au nom du respect de la légitimité des élus qui votent pourtant des lois contre l’intérêt populaire majoritaire.


AUCUNE DICTATURE, FUT-ELLE D’APPARENCE DÉMOCRATIQUE, NE PEUT DURER SANS CADRAGE DE SES OPPOSANTS

Ainsi les pouvoirs successifs ont compris l’utilité dans notre pays, d’un courant idéologique d’extrême droite pour dévoyer la colère et le désespoir. Non seulement cela permet de les contenir dans le« cadre », mais en plus cela protège le cadre lui-même. Car comme dans toute institution à visage démocratique, si personne ne participe au vote, l’institution devient de fait caduque et c’est tout le régime totalitaire mis en place par le Capital qui tombe. Et nous l’avons vu lors des dernières élections européennes où tous ceux qui se sont abstenus se sont vus accusés d’avoir fait le jeu du Front National ! Au passage, ces détracteurs sont beaucoup moins regardants sur la montée fasciste en Ukraine soutenue par l’occident et la France… Il faut voir l’énergie déployée par la classe dominante pour nous faire voter afin de légitimer ses institutions totalitaires… Dans certains pays, c’est même obligatoire ! Nous aimerions autant d’acharnement pour les élections prud’homales.


Le pouvoir socialiste en use, mais ce n’est pas nouveau ; rappelons-nous de la déclaration de Bérégovoy, 1er ministre en 1993 : « nous avons tout intérêt à pousser le FN, cela rend la Droite inéligible ». Face aux luttes contre les projets gouvernementaux dictés par le Capital, le pouvoir répond « pas de négociations » hors du cadre imposé. Dès lors, toute velléité d’une confrontation prolongée pour imposer un autre cadre conforme aux véritables revendications défendues dans les luttes se voit soumise au chantage à la « chute » du gouvernement conduisant à des élections législatives anticipées qui favoriseraient le FN. Ainsi toutes les organisations, politiques ou syndicales, institutionnalisées ou qui veulent rester dans le cadre actuel, en sont neutralisées de fait.


Au lieu de diaboliser le FN, conduisant de fait à un appel déguisé à l’unité nationale des républicains au nom de la lutte contre le fascisme, il faudrait en caractériser la nature : le FN est une béquille du Capital pour dévoyer le mécontentement légitime, diviser les créateurs de richesses suivant leur nationalité, et ainsi participer à empêcher les convergences tout en évitant que le Travail prenne conscience de son rôle propre. Le Travail est exclu des institutions du Capital. Les rendre illégitimes est une condition indispensable pour sortir du capitalisme. Ceux qui sont au pouvoir ne sont pas élus et ceux qui sont élus ne sont pas au pouvoir, mais participent à la farce. Le Travail ne peut être représenté que par lui même et n’oublions jamais que ce n’est pas parce que le Capital pose des urnes qu’il y a démocratie !



C’est pour contribuer à ouvrir d’autres perspectives que ROUGES VIFS IDF existe. C’est dans cette logique que nous relançons notre site internet. Parce que nous sommes le Peuple et que nous sommes légitimes à être le pouvoir de décider !


le 28 novembre 2014

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 14:44
À l’école du consensus : la formation d’une élite syndicale européenne

On sait peu de choses des syndicalistes qui représentent les salariés auprès de l’Union Européenne. De loin, tout semble feutré et peu conflictuel. Qu’en est-il? Comment est formée cette élite syndicale? Qu’apprend-elle pour militer à côté des représentants patronaux ?  Voyage au cœur de la Confédération européenne des syndicats (CES), à partir d’un extrait de l’ouvrage collectif coordonné par Nathalie Ethuin et Karel Yon, La Fabrique du sens syndical : la formation des représentants des salariés en France, éditions du Croquant, qui vient de paraître.


La Confédération européenne des syndicats (CES) représente depuis 1973 les travailleurs auprès des institutions de l’Union européenne. « Partenaire social » dans le cadre du dialogue social européen, elle est fortement intégrée au fonctionnement de l’Union européenne[1], ce qui se traduit parfois par des tensions entre ses membres qui ne partagent pas tous la même culture ni les mêmes positions syndicales. Il suffit de rappeler que, pour la France, la CFDT, la CFTC, la CGT-FO, la CGT et l’UNSA sont membres de la CES pour mesurer cette hétérogénéité.


La formation syndicale européenne, qui se développe dans les années 1990 avec le renforcement institutionnel du Dialogue social européen et le soutien de la Commission européenne, pourrait sembler l’instrument privilégié pour promouvoir une ligne commune. Pourtant, son objectif n’est pas tant de gommer les différences entre confédérations que, selon le fondateur de l’Académie syndicale européenne, de développer « une identité syndicale européenne », avec le projet de « faire en sorte que la dimension européenne soit prise en considération, à tous les niveaux, dans la formation syndicale[2] ». Mais que signifie cette dimension européenne ? S’agit-il pour la CES d’enrôler les syndicalistes des différentes organisations membres et d’en faire des défenseurs du projet européen ? S’agit-il de produire et de transmettre des savoirs relativement neutres sur les institutions européennes, de diffuser des savoir-faire et des savoir-être spécifiques au fonctionnement de l’espace politico-institutionnel ? Ou l’objectif est-il de travailler à l’internationalisation de positions et de relations sociales ? […]

La « conscience culturelle » au cœur du projet de formation

Si la coordination d’ensemble de la formation repose sur l’investissement d’un petit noyau d’Européens triés sur le volet, ces derniers ne peuvent assurer toute la formation de l’ETUI. L’ETUI s’efforce d’envoyer un euroformateur dans chaque stage européen, mais le développement de la formation européenne repose sur la constitution d’un vivier plus large. Une grande partie des stages vise ainsi à constituer un réseau d’euroformateurs (il existe des stages de base et des stages de deuxième niveau) qui, à partir de leur organisme de formation national, pourront participer à l’orga­nisation et à l’animation de stages européens, et « démultiplier » l’activité de formation européenne dans leur pays.


Alors que l’ancienneté de l’inscription dans le champ syndical européen et l’exposition longue à des expériences internationales diversifiées soudent les « pionniers », les stages pour euroformateurs s’adressent à des formateurs de différentes organisations syndicales nationales, qui n’ont généralement aucune expérience du travail européen et qui ont été envoyés en stage européen pour ensuite pouvoir participer à des activités de formation européenne. Ces stages pour euroformateurs condensent les principes de la pédagogie européenne de l’ETUI, dont les postulats sont résumés dans une brochure distribuée avant le stage. Le premier tient dans l’importance des obstacles culturels à la coopération syndicale : « Une des caractéristiques des stages réalisés par l’ETUI repose sur le fait qu’ils réunissent des participants issus d’organisations différentes et que, par-delà les différences linguistiques existantes, d’autres phénomènes liés à des cultures d’appartenance ou d’organisation influent fortement sur les attitudes et les comportements des participants. Le rôle de l’euroformateur est de bien prendre en compte ces différences et de les surmonter[3]. » Le deuxième postulat est celui d’une « résistance au changement » et d’une « inquiétude » des participants qu’il faut rassurer.


Le guide préparatoire au stage détaille longuement la définition et les composantes d’une culture et les modes d’influence des cultures sur les groupes syndicaux transculturels européens. Il y est question notamment de l’influence des structures familiales, des systèmes politiques, des valeurs sociétales et du rapport à la masculinité ou au temps.


Le stage proposé aux futurs euroformateurs est consacré aux modalités des rencontres transculturelles. Le syndicalisme européen est quasiment absent des cinq jours de formation. Ces stages s’inspirent fortement des programmes de « communication interculturelle » destinés notamment aux managers, qui reposent sur l’idée selon laquelle les variations culturelles de perception sont la cause des malentendus entre les personnes de nationalités différentes. Les nationalités sont associées à des cultures spécifiques et distinctes les unes des autres. Les relations entre les stagiaires sont érigées en relations « interculturelles » qui doivent familiariser les participants avec les différentes cultures. Toute une série d’exercices vise à « augmenter la conscience culturelle ». Ainsi, lors d’un stage d’euroformateur à Budapest, la première journée est consacrée à la « sensibilisation culturelle », déclinée en différentes « tâches » : « Pendant le trajet vers votre hôtel, faites attention au comportement des gens que vous rencontrez ou observez. Regardez partout et rappelez-vous des éléments culturels significatifs qui sont différents de ceux auxquels vous êtes habitués. Faites une liste de tout ce qui vous semble différent de ce que vous auriez pu trouver dans votre pays. Comment ressentez-vous ce que vous avez observé[4]»


Les visites culturelles sont destinées à « familiariser les apprenants avec le folklore, la musique ou les spécialités culinaires typiques du pays ou de la région », afin de « développer la conscience de la culture du pays d’accueil ». Réciproquement, les participants sont invités à présenter aux autres leur propre culture au moyen d’un exposé dont l’intitulé est : « Présentez aux autres participants votre propre culture, quelques-unes de ses caractéristiques. » Chaque stagiaire doit faire partager une spécialité gastronomique qu’il a rapportée de son pays. Sont ainsi mises en scène des représentations relativement stéréotypées des cultures nationales, avec un accent sur leurs dimensions les plus consensuelles.


Dans la droite ligne des programmes de formation interculturelle pour managers, l’accent est mis, moins sur les cultures en elles-mêmes, que sur leur « interface fonctionnelle », c’est-à-dire sur les sources des malentendus les plus fréquents lors des rencontres entre des représentants de cultures différentes : les façons de saluer, de se présenter, la gestuelle, les codes de sociabilité. De manière surprenante dans ces univers syndicaux, les conflits et les clivages internes aux sociétés sont absents des représentations des identités nationales. Les exercices encouragent des stratégies de présentation de soi particulières, comme représentant d’un pays et d’une culture. Plusieurs enquêtés nous ont communiqué leurs notes de cours, qui donnent à voir la perplexité de certains stagiaires. Un syndicaliste de la CGT écrit ainsi : « Comment définir la culture de mon pays ? Question à laquelle je n’ai jamais pris le temps de réfléchir. » La suite de ses notes démontre sa volonté de retraduire la demande à partir de catégories syndicales et militantes : il rédige finalement trois pages de texte, organisées autour de la présentation de deux valeurs françaises « centrales » : la lutte pour la conquête de nouveaux droits sociaux et la tradition de terre d’accueil. […]


Cette recherche du consensus est bien une option en elle-même, assez éloignée des pratiques de certaines organisations syndicales, comme l’observe en plaisantant un militant de la CGT : « On apprend le consensus. C’est nouveau pour nous, ça ne nous fait pas de mal ! » Les notes de cours d’un autre militant CGT, sous forme d’introspection, sont révélatrices du travail sur soi nécessaire pour se plier à cette discipline du consensus.« Savoir être minoritaire. Ne pas bloquer le travail collectif. Donner mon apport pour étayer ce que le groupe décide et non guerre de tranchées. Ne pas rester figé sur ma position. Difficile de rentrer dans autre logique. » On retrouve en filigrane des couples d’opposition « bloquer/avancer, guerre/paix, figé/souple » qui sont révélateurs des systèmes de valeur du syndicalisme européen et plus généralement des promoteurs de la « modernité ».


Les qualités des euroformateurs sont décrites dans des registres très personnalistes, empruntant à la fois à la psychologie et à la morale : ceux-ci doivent faire la preuve de leur « tolérance », « ouverture », de leur capacité à « écouter l’autre », à « respecter la différence ». Il s’agit de développer des compétences qu’on peut qualifier de « diplomatiques » au sens goffmanien de savoir-faire et de qualités relationnelles qui permettent la réussite des interactions les plus risquées.


L’apprentissage de ces savoir-faire diplomatiques passe par l’initiation aux codes spécifiques des rencontres européennes. Découvrant une ville nouvelle, logés dans des conditions luxueuses (« Un hôtel comme je ne pourrai jamais m’en payer de ma vie. »), les stagiaires expérimentent le standing européen et, également, les codes du travail en plusieurs langues. Équipés de casques et de micros, ils doivent apprendre à utiliser ce moyen de communication qui oblige à parler lentement, à éviter les formes de communication non verbales, les allusions ou les sous-entendus qui disparaissent lors de la traduction, à laisser passer le temps de la traduction avant de reprendre son argument, bref à adopter un mode de communication policé et formel qui rompt avec les pratiques des échanges entre syndicalistes d’un même pays. […]

Une formation accélérée d’élites européennes

L’accent sur les différences culturelles, l’organisation systématique de groupes de travail, l’injonction morale à « travailler ensemble » pourraient s’analyser comme visant à transmettre, d’une manière accélérée et concentrée, des ressources et des dispositions qui, dans les classes supé­rieures, sont acquises par une familiarité ancienne avec une culture internationale et souvent consacrées scolairement par des diplômes ou filières internationales prestigieuses. En dotant les syndicalistes de bribes de cette espèce spécifique de capital culturel international (au sens de compétences linguistiques et de compétences d’interaction) qui ne s’acquiert que par l’expérience sociale des interactions avec d’autres nationalités et qui conditionne l’accumulation et la gestion d’un capital social européen, les formations syndicales cherchent à forger une nouvelle élite syndicale transnationale.


Le stage « futurs leaders européens » est explicitement organisé autour de cet objectif. Présenté comme le « produit phare de l’institution », il forme les futurs cadres de la CES et les responsables européens : un cinquième des membres du comité exécutif de la CES, selon le directeur de l’ETUI, en aurait bénéficié. Ce sont les organisations syndicales nationales qui choisissent des « jeunes » syndicalistes destinés à prendre dans l’avenir des responsabilités européennes. Le stage « futurs leaders » est organisé conjointement par l’ETUI et deux organisations syndicales de deux pays, animé par des euroformateurs ayant suivi le stage de niveau 2 et par un formateur de l’ETUI. Il se déroule en trois périodes d’une semaine, dont la seconde a lieu à Bruxelles et les autres dans deux pays. La première semaine présente les structures syndicales européennes et le syndicalisme des différents pays européens, avec des sessions sur les systèmes de représentation des travailleurs, les modèles de négociations collectives et des cours de langues. Des équipes « multiculturelles » sont formées pour travailler durant la semaine puis à distance sur différents dossiers européens. La deuxième semaine, à Bruxelles, porte sur les institutions européennes avec des visites de la Commis­sion, du Parlement, de la CES et des fédérations syndicales européennes. La troisième semaine, dans un autre pays, présente les positions de la CES et organise une simulation de congrès au cours duquel les stagiaires proposent des résolutions. Il s’agit bien de transmettre, non seulement la connaissance des dossiers européens, mais aussi l’expérience sociale d’un travail européen et d’initier, au moyen de jeux de rôles, aux manières de faire et aux catégories mentales des dirigeants européens. Un formateur présente les qualités en termes de « savoir être » qui sont attendues de cette année de formation : « l’esprit démocratique, la tolérance, la vision participative, la capacité à être constructif ».


Ces formations procurent des gratifications personnelles et symboliques non négligeables. Elles donnent lieu à un diplôme portant le sigle de la CES et de l’Union européenne, souvent affiché dans le bureau des enquêtés au côté de « photos de classes », souvenirs de ces stages. De la formation, de nombreux stagiaires espèrent une reconversion dans les activités européennes. Ils évoquent dans les entretiens leur goût pour « l’aventure », leur curiosité, leur horreur de la routine et leur appétence pour la nouveauté, dressant un autoportrait en adéquation avec les dispositions promues par l’ETUI.


La formation est dès lors présentée explicitement comme le moyen d’une promotion syndicale et sociale. Dans le cadre d’un projet financé par la Commission européenne, un groupe de travail réunissant syndicalistes et universitaires[5] a constitué un « passeport européen de compétences syndicales », répertoriant ces compétences selon des référentiels communs. Ce passeport doit favoriser, à terme, la reconversion des personnes ayant exercé des responsabilités syndicales européennes qui voudraient engager une validation d’acquis de l’expérience. Trois éléments sont pris en compte : les titres et diplômes détenus par les responsables syndicaux, leur expérience euro­péenne et les formations syndicales suivies. L’objectif est de parvenir à une labellisation de la formation syndicale à l’échelle européenne. On assiste ainsi à un processus de consolidation et d’institutionnalisation d’un capital culturel européen nouveau, constitué d’expériences et de forma­tions syndicales. […]


L’analyse des stages européens tels que les conçoit et les assure l’Institut européen de formation syndicale montre bien la double gageure de cette formation. D’un côté il s’agit de fournir aux syndicalistes des savoirs et des savoir-faire jugés indispensables pour agir au mieux dans un contexte transnational. À cet égard, les formations syndicales permettent de compenser différentes formes de dépossession des syndicalistes face aux employeurs et à leurs représentants : maîtrise de l’anglais, constitution et entretien d’un réseau social international, capacité à penser en dehors de cadres nationaux. Comme pour les autres formations syndicales, on a bien affaire à une forme de « rattrapage » scolaire. D’un autre côté, ces formations européennes visent à « européaniser » les syndicalistes et leurs pratiques, ce qui implique à la fois une redéfinition du syndicalisme et une sélection des syndicalistes. S’adressant en priorité à ceux qui sont déjà impliqués dans des fonctions internationales ou à ceux destinés à être de « futurs leaders », la formation européenne reste une formation à destination d’une petite élite syndicale, en particulier parce que les compétences requises sont d’abord des compétences sociales que les formations syndicales, de courte durée et très épisodiques, ne permettent pas d’acquérir.

 

Hélène Michel et Anne-Catherine Wagner.


Extraits de Nathalie Ethuin et Karel Yon (coord.), La Fabrique du sens syndical : la formation des représentants des salariés en France, éditions du Croquant, 2014

 

[1] Voir Gobin (C.), L’Europe syndicale. Entre désir et réalité. Essai sur le syndicalisme et la construction européenne à l’aube du xxie siècle, Bruxelles, Labor, 1997 et Wagner (A.-C.), Vers une Europe syndicale, Bellecombe-en-Bauges, Éditions du Croquant, 2005.

[2] Bridgford (J.), « Une dimension européenne pour la formation syndicale », Éducation permanente, n° 154, 2003, p. 179-187.

[3] Document préparatoire au stage d’euroformateurs niveau 1, Dubrovnik, 24-29/05/2010.

[4] Stage euroformateur niveau 1, Budapest, mars 2010.

[5] Piloté par l’Institut d’études sociales de l’université de Grenoble, le réseau regroupe des chercheurs, spécialistes du syndicalisme ou travaillant dans des centres de recherches syndicaux, de plusieurs pays européens (Grande-Bretagne, Italie, Portugal, Hongrie).

 

source : terrains de lutte

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 13:17

Lu sur le blog de la section du PCF de Béziers : Robert Ménard, nouveau maire soutenu par le FN fait installer une crèche dans le hall de l'Hôtel de ville !

LAÏCITÉ !

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 16:34
Lu sur le blog de Canaille le Rouge qui s'interroge sur les micros tendus à l'UMP pour une élection qui ne concerne que 200 000 adhérents du parti de droite et l'omerta sur les élections professionnelles dans la Fonction publique le Jeudi 4 décembre.  Ces élections concernent pourtant 4 millions d'électeurs.  Mais les partisans d'une citoyenneté amoindrie dans la Fonction publique et les entreprises ne tiennent pas à la mobilisation des électeurs salariés : ces derniers  pourraient prendre conscience de leur force.  Allez donc lire l'article sur le blog de notre ami La Canaille :
4 décembre

Publié le 29 Novembre 2014

4 décembre

Ce sera le jour où un peu plus de 4 millions de salariés, fonctionnaires, agents des collectivités territoriales et établissements publics divers et variés sont appelés à voter pour désigner leurs représentants dans leurs instances statutaires.[...]


 

Rédigé par Canaille Lerouge

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22 novembre 2014 6 22 /11 /novembre /2014 15:02
Lu sur "canempechepasnicolas".  Cliquez sur le titre pour accéder au blog.

Rue89

Rue89

 

L’Iris « sensible aux sirènes de la Russie » ?
Pascal Boniface répond à Libération

Fin octobre, le quotidien Libération a publié une enquête sur les réseaux de Vladimir Poutine en France. Parmi les sept familles de sympathisants identifiées, celle des « universitaires complaisants », où l’Iris est citée. Pascal Boniface dirige l’Institut de recherche et de stratégie internationale, et a répondu dans un texte publié par Le Plus, n’ayant, explique-t-il, par pu répondre de manière satisfaisante dans le quotidien.

Il écrit :

« La journaliste qui a écrit l’article n’a pas pris soin de me contacter avant publication. Elle s’est basée sur ce qu’elle a entendu, dit-elle, de la part d’autres chercheurs. C’est un peu problématique sur le plan déontologique. Mais c’est également révélateur d’un double enfermement.

Le premier est que si on ne reprend pas la vulgate diplomatique occidentale, on est forcément un vendu. La possibilité d’un désaccord intellectuel est automatiquement rejetée. Il y a quelque chose d’anormal de se séparer du grand consensus selon lequel les pays occidentaux sont porteurs de valeurs, défenseurs des droits de l’homme, s’opposant aux dictatures. Ceux qui s’écartent de la voie occidentaliste sont forcément louches.

On peut se demander si “Libération” fera un jour une enquête sur les réseaux atlantistes ou néoconservateurs en France qui, par le biais de l’Otan, de fondations ou de différentes succursales, ont des capacités de financement bien plus importantes que les Russes.

Est-ce que “Libération” enquête pour savoir si l’attitude de ceux qui s’exprimaient le plus violemment contre Poutine n’étaient pas liés à des financements liés à l’intérêt de conserver le plus haut niveau de dépenses militaires ou de redonner une vigueur nouvelle à l’Otan ?

Le second dénote une propension de certains journalistes à se penser au-dessus des autres. Le droit à l’information devient un privilège corporatiste.

La journaliste de “Libération” que j’ai reçue dit que si je veux combattre les rumeurs, je n’ai qu’à publier les comptes de l’Iris. Ces derniers sont publics. Mais elle voulait aller plus loin et que je rende public le montant de la moindre recette de chaque contrat et le commanditaire.

On n’est plus dans la transparence, mais dans l’inquisition. »

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2 novembre 2014 7 02 /11 /novembre /2014 10:45
Un ouvrage documentaire jeunesse engagé de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, illustré par Étienne Lécroar
Parce qu'il n'est jamais trop tôt pour questionner la société et ses inégalités, les sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot, passés maîtres dans l'art de décortiquer les mécanismes de la domination sociale, s'adressent pour la première fois aux enfants à partir de 10 ans. Avec clarté et pédagogie, ils leur expliquent les mécanismes et les enjeux du monde social dans lequel ils vont grandir et devenir adulte.
Une opération de dévoilement qui permet aux jeunes lecteurs de dépasser le stade du ressenti : les riches, les pauvres oui, c'est injuste... mais pas seulement !
Classes sociales, reproduction sociale, capital financier, capital social, capital culturel, richesse, pauvreté et inégalités... 20 questions-réponses illustrées avec finesse et humour par Étienne Lécroart, pour aiguiser l'esprit critique et donner envie de changer le monde !


Parution : 18 septembre 2014
Prix TTC : 8,50 euros
isbn : 978-2-36012-047-5

 

PLUS D'INFORMATIONS ICI

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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 02:13

 

Cette semaine, exceptionnellement, notre analyse du monde est marquée du signe du rabat-joie, du party pooper, de l’empêcheur de s’amuser en rond, du Schtroumpf à lunettes bientôt corrigé par le Schtroumpf costaud, du barde réduit au silence lors du banquet de fin d’une aventure d’Astérix. À travers un édito parano qui coupe les poils de cul en huit, nous allons tenter de mettre en avant ce qu’est le soft power, arme parmi les plus efficaces de l’arsenal diplomatico-propagandiste des grandes puissances impérialistes. Exemple à l’appui avec la ferveur halloweenesque qui envahit les esprits des grands et des petits au seul profit des confiseurs, déguiseurs et autres dentistes… Et de la politique internationale américaine.

 

 

Tout d’abord, définissons ce qu’est le soft power. Il s’agit de la force de persuasion d’une institution (état, entreprise, religion, association d’états, d’entreprises, d’intérêts…) émanant non pas de son pouvoir coercitif mais de ce que l’on pourrait rassembler sous les termes d’image, de relations publiques. Contrairement à la menace ou au chantage (économique, militaire, politique…) qui visent à imposer sa volonté à un tiers, le soft power s’applique à changer, en douceur, la volonté de ce tiers. Ce qui est d’autant plus efficace que cette persuasion est durable et apparaît comme naturelle, émanant de l’individu ou de la collectivité elle-même.

 

 

La culture, les médias, l’exemplarité par une attitude « ouverte » et « progressiste », la renommée scientifique, économique, sportive ou encore les artefacts consuméristes (Coca Cola, iPhone, prêt-à-porter…) en font partie, sans nécessairement être conçus en tant qu’armes de persuasion massives. Tout cela participe à la définition d’un mode de vie et d’un système de valeurs séduisants qui, par contagion, persuadent du bien-fondé ou de la nécessité d’une politique.

Résumé : le soft power s’apparente à de la séduction en matière de relations internationales. Obama le sympa, qui fait un fist bump au concierge de la Maison Blanche ; les Simpsons qui font rire et attendrissent le monde entier ; les exploits sportifs de Michael Phelps ou de Michael Jordan ; l’aspect sympathique et bon enfant d’une fête comme Halloween ; le cheese burger au bacon… Tout cela contribue à l’image positive de l’Amérique et de ses valeurs. Les actes de politique étrangère des USA seront donc plus faciles à vendre en raison de la sympathie que suscitent tous ces facteurs et de l’attrait pour le mode de vie à l’américaine.


 

Ceci étant établi, attardons-nous sur Halloween. Tout d’abord, qu’est-ce que c’est ? Pour faire court (et sans remonter jusqu’à ses origines païennes), disons qu’il s’agit de la célébration de la veille de la Toussaint, lorsque les âmes des morts refont surface et qu’on leur laisse donc de quoi grignoter et une lanterne pour se chauffer. Diverses traditions similaires exist(ai)ent dans le monde, dont chez nous : vos (grands-)parents se souviennent peut-être avoir fait des lanternes à base de légumes au début de l’automne pour aller chercher, de nuit, l’âne égaré de Saint-Martin. 

Mais qui s’en souvient ? Certainement pas moi (merci Internet). Au-delà de ça, faites un sondage autour de vous et comparez le nombre de gens qui se déguisent le 31 octobre avec ceux qui vont fleurir les tombes des morts le lendemain. Sans appeler au traditionalisme réactionnaire, force est de constater que l’adoption du mode de vie à l’américaine depuis la seconde guerre mondiale fait encore des progrès. S’il n’y a pas de mal à s’amuser comme on l’entend le 31 octobre, il est important d’avoir conscience de la normalisation de l’adoption de ce type de traditions mercantilisées. 

Ajoutez à cela tout le tcham-tcham commercial autour de la Noël et de la Saint-Valentin, et demandez à vos aînés comment l’on célébrait celles-ci il y a quelques décennies. Vous comprendrez un peu mieux à quoi ressemble l’impérialisme culturel et sa diffusion via le soft power  : à travers des films, des pubs, de la musique et des événements commerciaux, la Toussaint, la Noël et la Saint-Valentin ont réussi à répandre à travers le monde un certain mode de vie, l’American way of life.

 

 

Résumé : grâce à la culture américaine dont nous sommes friands, et parfois à raison, un certain style de vie s’est exporté à travers le monde sans imposer les critères religieux et les traditions qui y sont liées. Ce qui fonctionne mieux que la persécution religieuse à l’encontre de ceux qui, par exemple, ne vont pas à la messe le soir de Noël. Cela construit une proximité culturelle artificielle qui nous fait nous sentir plus proches des Américains que d’autres cultures littéralement voisines mais pour lesquelles nous n’avons pas le même intérêt. 

À Bruxelles, un quart de la population a des « origines » musulmanes. Mais qui parmi vous a déjà célébré l’Aïd el-Kebir (fête du mouton), le nouvel an juif (Roch Hachana) ou tout simplement la fête de la Communauté flamande par simple sympathie pour l’un de vos proches ? Et qui n’a jamais raillé la culture de son voisin sans se rendre compte importer soi-même une bonne partie de sa culture ?


 


Vous comprenez peut-être un peu mieux désormais en quoi le soft power vous influence. Nous sommes souvent plus prompts à condamner nos voisins dont les traditions leur donnent l’allure de sauvages, d’étrangers, de gens autres. Cela contribue à vous empêcher d’aller à la rencontre de l’autre, de le comprendre, d’échanger. Alors même que vous adoptez un style de vie US sans le savoir, et bien que vous soyez peut-être le premier à critiquer la politique internationale américaine, vous identifiez plus facilement l’arabe, le musulman, le juif ou le Flamand (ou flamand, c’est selon) comme un autre, un concurrent, un adversaire en termes de valeurs et de culture (et a fortiori de politique). Malgré le fait que vous ayez bien plus en commun avec lui qu’avec l’Américain moyen.

 

 

Si l’on pense en outre à la culture de la peur (films d’horreur, épouvante, déguisements…) sur laquelle nous reviendrons dans un prochain article, le chantage terroriste (« file-moi des bonbecs ou je balance des œufs sur ta maison ») institutionnalisé et le sexisme (les déguisements féminins pour Halloween sont plus slutty que scary) exportés par cette fête (d’origine britannico-celte mais américanisée depuis le début du XXe siècle), Halloween est plus qu’une simple tradition festive. Elle incarne des valeurs, un mode de vie, une vision consumériste des traditions religieuses et folkloriques.

 

Comme pour de nombreux sujets, de l’effroyable « évidence imposée » d’une société injuste régie par le capitalisme financier à la « nécessité » humanitaire de bombarder tel ou tel pays, le soft power contribue à façonner les esprits de manière à ce qu’ils soient dans les meilleures dispositions possibles pour accepter l’inacceptable. Et surtout, cet hégémonisme culturel s’accompagne d’un état d’esprit qui suscite un mépris réflexe pour les opinions divergentes, qui favorise l’établissement de principes aberrants comme autant de « vérités », qui met au premier plan des intérêts des citoyens devenus consommateurs le divertissement et le sexe.

 

Quelques épisodes de votre série préférée, une pipe et au lit ! La justice sociale, le Grand Soir, un monde meilleur, tout ça… On verra après les fêtes de fin d’année. Ou après la Coupe du Monde.

 

Source : Feever.be

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