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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 11:18

Dans son homélie jeudi 19 novembre, le pape François s’en est pris de nouveau aux « trafiquants d’armes ».

19/11/15 - 16 H 38

 

Bénédiction du Pape du drapeau français, à la
 clôture de l’audience générale...

ANDREAS SOLARO/AFP

Bénédiction du Pape du drapeau français, à la clôture de l’audience générale le 18 novembre.
 

Il a souligné l’hypocrisie de préférer « la voie des guerres » tout en se préparant aux fêtes de Noël.

« Nous sommes proches de Noël : il y aura des lumières, des fêtes, des arbres lumineux, aussi des crèches… Mais tout est faussé : le monde continue à faire la guerre. » Dans son homélie lors de la messe qu’il célébrait jeudi 19 novembre au matin, à la résidence vaticane de Sainte-Marthe, le pape François a eu des paroles très dures contre les trafiquants d’armes, déjà cible d’autres de ses interventions passées.

« Qu’est-ce qu’il reste d’une guerre ? », a-t-il interrogé : « Des ruines, des milliers d’enfants sans éducation, tant et tant de morts innocents, et tant d’argent dans les poches des trafiquants d’armes ». « La guerre est justement le choix pour les richesses : ‘Faisons des armes, comme ça l’économie s’équilibre un peu et avançons avec nos intérêts», a-t-il dénoncé, s’exclamant : « Ceux qui font les guerres sont maudits, sont des délinquants ».

 

Possible canonisation de Teresa de Calcutta en septembre

« Pendant que les trafiquants d’armes font leur travail, a poursuivi le pape, il y a de pauvres artisans de paix qui seulement pour aider une personne donnent leur vie. » Comme « une icône de nos temps, Teresa de Calcutta », a-t-il cité en exemple alors que la presse italienne évoque sa possible canonisation en septembre prochain. « Avec le cynisme des puissants, on pourrait dire : ‘Mais qu’a fait cette femme ? Elle a perdu sa vie en aidant les gens à mourir ?»

Jorge Bergoglio a demandé «la grâce des pleurs pour ce monde qui ne reconnait pas la voie de la paix, pour « celui qui vit pour faire la guerre, avec le cynisme de dire de ne pas le faire ». Il a resitué l’année sainte qui commencera le 8 décembre dans cette perspective : « Que le monde retrouve la capacité de pleurer pour ses crimes, pour ce qu’il fait avec les guerres.

  Il reste que la condamnation très ferme faite par le Pape des guerres et des marchands d'armes est à saluer.

Voir cet article d'un chercheur canadien ici.

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24 novembre 2015 2 24 /11 /novembre /2015 16:42
Nous reproduisons cette très bonne analyse de Rouge Vifs 13, lue sur le site de Rouge Midi.
 

Le 13 novembre au soir ou le lendemain au plus tard, la France s’est retrouvée hébétée, abasourdie et submergée tout à la fois par l’émotion, la stupeur et la révulsion.
Il est de ces moments dans l’histoire où l’on ne peut se précipiter dans la narration avec tout le voyeurisme qu’elle peut comporter, ni dans l’analyse sommaire même si des éléments nous viennent tout de suite à l’esprit. L’immensité de l’évènement impose, du moins en ce qui nous concerne à Rouge Midi, le silence, la réflexion, l’écoute et l’échange. Dimanche 15 au soir, nous nous sommes retrouvés au local de Rouge Vif 13 pour un de ces moments où l’on se dit que l’expression et l’action politiques sont non seulement nécessaires mais vitales pour l’humanité, où notre volonté de nous engager pour un monde de paix, de liberté, de justice et de progrès social prend tout son sens…
De cet échange est né, avec la maturation nécessaire, tout à la fois le texte ci-dessous et le tract joint que nous distribuons auprès d’un maximum de gens pour que l’espoir subsiste et que l’engagement grandisse.

Évidement d’abord la compassion avec les victimes.

Bien sûr en premier nous pensons aux victimes de Paris. Nous avons la même compassion pour celles du monde entier et en particulier au Moyen Orient et en Afrique en commençant par la Palestine, le Kurdistan, la Syrie, l’Irak, le Mali… et le Liban pays où nombre d’observateurs nationaux faisaient remarquer, non sans raison, aux pays occidentaux après le dernier attentat à Beyrouth, que nous avions l’indignation sélective. L’horreur n’est pas pire quand elle s’invite chez nous que lorsqu’elle touche Gaza depuis tant d’années ou la Syrie depuis 5 ans. On pourrait ici aussi reprendre le silence radio autour du massacre d’Odessa en 2014...

…et puis tenter de comprendre et d’analyser

Comprendre ne veut surtout pas dire chercher à excuser l’inexcusable ni attribuer des circonstances atténuantes aux auteurs des atrocités, mais tenter de déterminer les causes, au-delà de la folie meurtrière de quelques-uns, pour empêcher que de tels évènements se reproduisent, pour endiguer ce fléau du fascisme criminel qui a frappé notre sol.
Nous déclinons rapidement dans notre tract les principales raisons que nous voyons : les pays qui financent Daesh tous alliés de la France, la politique d’occupation d’Israël, la politique internationale de la France et ses guerres coloniales, son soutien à la Turquie qui bombarde les kurdes et bien sûr le rôle de l’OTAN. A cela on peut ajouter la ghettoïsation des milieux populaires, le racisme et les discriminations, la montée du chômage et de la pauvreté… Concernant les éléments nationaux Il suffit de regarder les CV des meurtriers, délinquants en mal d’identité pour la plupart d’entre eux, individus de plus en plus en marge d’une société excluante pour s’en convaincre. En ayant en tête tout cela que nous reprenons à notre compte la formule de Saïd Bouamama : « un monde immonde produit des actes immondes ».

….pour mieux peser sur les choix internationaux

Que peut faire un gouvernement face à ça ?
D’abord rompre toutes relations avec les pays financeurs ou complices par leur complaisance de ces meurtriers : la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Israël pays auxquels Daesh ne s’est jamais attaqué…et pour cause.
Faut-il bombarder la Syrie comme l’a décidé le gouvernement ? Non. D’abord parce que cela revient à bombarder des populations civiles otages de Daesh et ensuite c’est peu efficace. De plus dans cette logique où s’arrêter ? Après avoir bombardé la région de Raqqa, il faudrait bombarder Molenbeek et St Denis où d’autres quartiers où on soupçonne la présence de combattant de Daesh ?
Tout le monde le sait, au Moyen Orient l’armée de Daesh, qui n’a ni caserne ni camp retranché mais est au contraire disséminée dans des populations qu’elle prend en otage, ne sera pas vaincue par des bombardements en aveugle.
De plus qui sommes-nous, nous, pour aller bombarder un pays souverain qui ne nous l’a pas demandé (contrairement à la Russie qui peut se prévaloir du droit international et qui elle, contrairement à la France, met en œuvre des moyens aériens capables de s’attaquer aux colonnes mouvantes de Daesh) ? Quelle légitimité avons-nous alors qu’en plus avons refusé jusqu’à maintenant de coopérer avec le gouvernement syrien sous prétexte que son président est un dictateur ?
Que le peuple ait le droit et même le devoir de s’opposer à un gouvernement comme celui de Syrie, ici à Rouge Midi nous l’avons soutenu et ce dès le début en reprenant entre autres cette belle lettre : « Ecoutez le peuple qui a inventé l’alphabet »
Mais que ce soit des pays étrangers qui tentent par la guerre d’imposer leur vision du monde et veuillent faire ou défaire des gouvernements afin de choisir parmi les dirigeants, dictateurs ou pas, ceux qui sont fréquentables ou non en fonction des intérêts des multinationales occidentales qui veulent continuer à piller le reste du monde, quitte à nous précipiter dans leurs guerres impérialistes et que nous pleurions nos morts, cela est intolérable.
C’est cela que nous devons combattre.
Rien ne peut justifier les interventions armées de la France en Libye, en Côte d’Ivoire, en Syrie ou ailleurs et nous nous honorons de nous être toujours élevés ici contre ces choix politiques y compris quand, même des organisations progressistes de France soutenaient les forces réactionnaires libyennes ou peinaient à se mobiliser contre les interventions françaises reprenant l’antienne de notre modèle de démocratie (parlons-en !) exportable à coups de canons…

Si des peuples estiment que la seule solution qu’il leur reste c’est la lutte armée, c’est leur affaire et faisons leur confiance. Cessons de classer le PKK, entre autres, parmi les organisations terroristes et apportons l’aide que demandent les combattants kurdes, eux qui ont obtenu, comme les russes, les plus spectaculaires résultats contre Daesh.

…et nationaux

Ce qui est posé aussi à un gouvernement responsable c’est de combattre la fascination qu’exerce Daesh sur une infime minorité de notre jeunesse. Pour cela il ne s’agit ni de montrer du doigt ni de stigmatiser une partie des habitants de France en fonction de ses origines familiales ou de sa religion mais au contraire de lutter contre toutes les discriminations dont notre pays regorge et qui ne s’affaiblissent pas avec les années.
Et qu’on ne vienne pas nous dire ici qu’il faut que les musulmans (ou les arabes c’est selon), eux qui sont les premières victimes de ces politiques guerrières, condamnent de manière spécifique les crimes commis au nom d’Allah. Comme s’ils ne le faisaient pas déjà avec l’ensemble des citoyens du monde !
A-t-on demandé aux chrétiens de Norvège et du monde de s’excuser voire de s’exprimer de façon spécifique quand un fou a assassiné plus d’une centaine de gens au nom de sa « foi catholique » ?
Combattre la plongée dans la violence fanatique de quelques citoyens impose de combattre la violence sociale qui s’exerce de plus en plus fortement sur le monde du travail. Une société de plein emploi, de justice sociale, où les politiques menées feraient que la devise nationale liberté, égalité, fraternité aurait encore un sens aurait-elle connu le 13 novembre ? Il est permis de se poser la question.
Combattre la tentation fanatique qui toucherait 4000 individus (ce chiffre étant bien sûr à prendre avec des pincettes) impose de combattre le chômage, d’interdire les licenciements programmés en commençant par les entreprises où l’état a des parts dans la direction.
En un mot, cela impose de combattre le capitalisme qui, selon la célèbre phrase de Jaurès, « porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ».

…et combattre le piège des irresponsables de tous bords

Le monde n’a pas besoin d’une escalade guerrière de plus ni de nouvelles atteintes aux libertés, mais de paix et de rapports respectueux des nations et des peuples qui les composent.
Au lieu de cela, « un groupe de pays qui se croient supérieurs à nous les pays du sud, aux pays du tiers monde » comme l’avait superbement dénoncé Chavez lors d’un fameux discours au sommet climatique de Copenhague en 2009 :,

tente d’imposer ses choix y compris par la guerre et les dictatures.
- C’est avec cette conception que le gouvernement Hollande lance son appel à l’unité nationale. Unité pour que puisse se poursuivre au plan national la même politique au service des puissants qui fait des ravages et à laquelle répond la montée des frustrations et des replis identitaires.

- C’est cette conception qui tente d’imposer l’idée que nous n’avons pas le choix : soit c’est le fascisme du FN, sa politique isolationiste parce que nationaliste et raciste, soit un consensus autour d’une politique nationale d’austérité et donc d’aggravation de la crise.

- C’est cette conception qui amène à réformer la constitution et prolonger l’état d’urgence, prolongation contre laquelle auraient dû voter au minimum ceux qui se disent attachés aux libertés. Il est d’ailleurs réconfortant de voir qu’entre autres le syndicat de la magistrature et la CGT ne sont pas tombés dans ce piège [1].

L’état d’urgence ne protègera pas plus la population que les mesures prises sur le renseignement n’ont empêché le massacre du 13 novembre. Par contre il amplifie les risques de dérapage, les atteintes aux libertés et la dérive totalitaire d’un régime qui ressemble de plus en plus au précédent sur ces questions-là…et donc valide les thèses de la droite et son extrême.
Et voilà que la surenchère fleurit avec des propos comme celui de Wauquiez demandant l’internement sans autre forme de procès, de 4000 suspects ou celui d’Estrosi parlant de la 5ème colonne islamiste.

L’appel à l’union nationale d’aujourd’hui est le même que l’appel à l’union sacrée de 1914 par Clémenceau, celui dont Valls se réclame. C’est le même appel que ceux lancés par les socialistes à chaque fois qu’ils ont voulu nous entraîner dans une guerre, ce « massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent et ne se massacrent pas ». [2]
Comme nous l’avons écrit, avant le 13 novembre, ils osaient déjà des atteintes aux libertés et le passage en force de la régression sociale. Ils veulent continuer et amplifier.
Que ce gouvernement de guerriers réactionnaires ne compte pas sur nous pour accepter demain ce que nous avons toujours refusé.

Plus que jamais nous continuons notre combat qui passe aujourd’hui par Air France, la SNCM, par les luttes du monde du travail, par la solidarité avec le peuple palestinien et les victimes des guerres réfugiées du Moyen Orient ou attaquées ici et bien sûr aussi, plus que jamais, par notre refus des guerres.

Rouges Vifs 13, le lundi 23 novembre

[1] voir les déclarations en documents joints

[2] Paul Valéry

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22 novembre 2015 7 22 /11 /novembre /2015 23:05
21 Novembre 2015

Quand l'investissement de banquiers saoudiens dans le port d'Anvers, à hauteur de plusieurs milliards d'euros, a été officialisé,  la majorité anversoise a applaudi des deux mains. "Combien de temps la N-VA va-t-elle encore protéger les Saoudiens?", se demande le PTB. Le parti veut que l'accord soit annulé.

Cette semaine, on a appris que le projet de milliards d'investissements saoudiens dans le port d'Anvers « avançait bien ». Il s'agit d'un investissement de plusieurs milliards de la richissime famille de banquiers saoudiens Al Issa, qui, via la firme saoudienne Energy Recovery Systems (ERS), veut construire une usine de recyclage de déchets sur le site du dock Delwaide. Cette arrivée de milliards saoudiens a été applaudie avec enthousiasme par la majorité au pouvoir à Anvers. « Cela met encore mieux Anvers sur la carte », a jubilé Bart De Wever. Quant au ministre-président flamand Geert Bourgeois, il a salué une « opportunité unique pour la Flandre », se réjouissant du fait que celle-ci « mette la Flandre sur la carte ». Pour les gros pétro-capitaux, tous les principes semblent devoir s'effacer.

 

La demande officielle de concession a été introduite par la famille Al Issa ET par le banquier saoudien Saleh Kamel

En mai dernier, ce projet avait déjà suscité de virulentes critiques. Le site internet Apache révélait alors qu'outre la famille Al Issa, le banquier saoudien Saleh Kamel était impliqué dans ces investissements. Apache a publié des preuves des liens entre Saleh Kamel et l'organisation terroriste Al-Qaida : le nom du top-banquier saoudien figure en bonne place sur la fameuse « Golden Chain », une liste de vingt richissimes financiers originels (saoudiens) d'Al-Qaida. En outre, Oussama ben Laden lui-même avait investi 50 millions de dollars dans la Al Shamal Bank, qui appartient à Saleh Kamel. Suite à ces révélations, la direction du port a d'abord tenté de se plier en contorsions, puis a subitement affirmé que Saleh Kamel n'aurait désormais plus rien à voir dans ce projet. En outre, Saleh Kamel aurait été « acquitté » par les Etats-Unis. Hier, Apache a toutefois révélé que Saleh Kamel avait été disculpé de « lien direct dans les attentats du 11-Septembre ». Il n'y a cependant jamais eu de verdict judiciaire sur son financement d'Al-Qaida. Au contraire, le FBI a confirmé la véracité de la liste « Golden Chain ». Quoi qu'il en soit, la demande officielle de concession a été introduite par la famille Al Issa ET par Saleh Kamel.

Mais la direction du port d'Anvers et les autorités politiques anversoises ne semblent pas du tout se soucier de ces critiques. La semaine prochaine devrait se tenir une « ultime réunion » lors de laquelle « le dossier pourrait atterrir ». Tous les acteurs concernés sont : « la famille saoudienne Al Issa, l'entreprise ERS, la direction du Port d'Anvers, l'Agence flamande à l'exportation et la Société d'investissement flamande PMV ». Le journal De Tijd écrit : « Si tout le monde arrive alors à accorder ses violons, la concession pourra officiellement être accordée à ERS ».

 

Combien de temps la N-VA1 va-t-elle encore protéger les Saoudiens?

Le PTB, qui plaide déjà depuis janvier dernier pour un embargo sur l'Arabie saoudite, s'oppose vivement à ce projet saoudien. Mardi prochain, au conseil communal, Peter Mertens, président du PTB et conseiller communal à Anvers, interpellera le bourgmestre Bart De Wever et l'échevin du Port Marc Van Peel.

Peter Mertens : « Nous demandons que la concession à ERS ne soit pas approuvée, et que toutes les autres options d'investissements de l'étude de marché pour le dock Delwaide soient donc à nouveau ouvertes. Au lieu de parler un double langage, il est temps de tirer une ligne claire. Il ne s'agit pas seulement de Saleh Kamel. Il s'agit du régime saoudien en tant que tel. Tant que nous continuerons à soutenir le régime saoudien, quelle que soit la famille de banquiers, nous serons également responsables du financement et du soutien apportés aux djihastes salafistes les plus violents. Dans un mémo interne de l'administration d'Hillary Clinton – publié par Wikileaks –, les donateurs saoudiens sont décrits comme "la source la plus importante de soutien financier aux groupes terroristes sunnites dans le monde" (sic). Combien de preuves faut-il encore? Combien de temps la N-VA va-t-elle encore protéger les Saoudiens? Il est temps de décréter un boycott général de l'Arabie saoudite, au lieu de laisser tomber tous les principes devant les milliards du pétrole. C'est pourquoi nous demandons avec insistance de ne pas approuver cette concession. »

 

1 Le N-VA, "Nouvelle Alliance Flamande", parti politique nationaliste belge. La N-VA est dans le  gouvernement Michel qui regroupe des partis de droite, de centre-droit et de droite extrême.

 

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21 novembre 2015 6 21 /11 /novembre /2015 15:32

LE MONDE - Mis à jour le

Laurent-fabius-et-le-ministre-du-pétroleLaurent Fabius et le ministre du pétrole saoudien  Ali al-Naimi  le 8 novembre à Paris.

Soyons réalistes, demandons l’impossible, clamaient dans les rues de Paris les utopistes de mai 1968. Etre réaliste aujourd’hui, c’est réclamer à ceux qui gouvernent d’aller aux racines de ce mal qui, le 13 novembre, a tué au moins 129 personnes dans la capitale française. Elles sont multiples, et il n’est pas question d’en faire ici l’inventaire. Nous n’évoquerons ni l’abandon des banlieues, ni l’école, ni la reproduction endogamique d’élites hexagonales incapables de lire la complexité du monde. Nous mesurons la multiplicité des causes de l’expansion de l’islamisme radical.

Comme nous savons à quel point l’étroitesse des rapports entretenus dans tout le monde arabe entre les sphères politique et religieuse a pu faciliter son émergence, nous n’avons aucune intention simplificatrice. Mais, aujourd’hui, c’est la politique internationale d’une France blessée, et de l’ensemble du monde occidental, que nous voulons interroger.

Sur l’islamisme d’abord. Depuis le début de sa montée en puissance, dans les années 1970, les dirigeants occidentaux se sont convaincus qu’il devenait la force politique dominante du monde arabo-musulman. Addiction au pétrole aidant, ils ont renforcé le pacte faustien les liant aux Etats qui en sont la matrice idéologique, qui l’ont propagé, financé, armé. Ils ont, pour ce faire, inventé l’oxymore d’un « islamisme modéré » avec lequel ils pouvaient faire alliance.

 

Le djihadisme est avant tout l’enfant des Saoud et autres émirs auxquels elle se félicite de vendre à tour de bras ses armements sophistiqués. On ne veut pas voir que la même idéologie les anime
 

Le soutien apporté ces derniers mois au régime turc de M. Erdogan dont on connaît les accointances avec le djihadisme, et qui n’a pas peu contribué à sa réélection, en est une des preuves les plus récentes. La France, ces dernières années, a resserré à l’extrême ses liens avec le Qatar et l’Arabie saoudite, fermant les yeux sur leur responsabilité dans la mondialisation de l’extrémisme islamiste.

Le djihadisme est avant tout l’enfant des Saoud et autres émirs auxquels elle se félicite de vendre à tour de bras ses armements sophistiqués, faisant fi des « valeurs » qu’elle convoque un peu vite en d’autres occasions. Jamais les dirigeants français ne se sont posé la question de savoir ce qui différencie la barbarie de Daesh de celle du royaume saoudien. On ne veut pas voir que la même idéologie les anime.

 

Cécité volontaire

Les morts du 13 novembre sont aussi les victimes de cette cécité volontaire. Ce constat s’ajoute à la longue liste des soutiens aux autres sanglants dictateurs moyen-orientaux – qualifiés de laïques quand cela convenait – de Saddam Hussein à la dynastie Assad ou à Khadafi – et courtisés jusqu’à ce qu’ils ne servent plus. La lourde facture de ces tragiques inconséquences est aujourd’hui payée par les citoyens innocents du cynisme à la fois naïf et intéressé de leurs gouvernants.

L’autre matrice du délire rationnel des tueurs djihadistes est la question israélo-palestinienne. Depuis des décennies, les mêmes dirigeants occidentaux, tétanisés par la mémoire du judéocide perpétré il y a soixante-dix ans au cœur de l’Europe, se refusent à faire appliquer les résolutions de l’ONU susceptibles de résoudre le problème et se soumettent aux diktats de l’extrême droite israélienne aujourd’hui au pouvoir, qui a fait de la tragédie juive du XXe siècle un fonds de commerce.

On ne dira jamais assez à quel point le double standard érigé en principe politique au Moyen-Orient a nourri le ressentiment, instrumentalisé en haine par les entrepreneurs identitaires de tous bords. Alors oui, soyons réalistes, demandons l’impossible. Exigeons que la France mette un terme à ses relations privilégiées avec l’Arabie saoudite et le Qatar, les deux monarchies où l’islam wahhabite est la religion officielle, tant qu’elles n’auront pas coupé tout lien avec leurs épigones djihadistes, tant que leurs lois et leurs pratiques iront à l’encontre d’un minimum décent d’humanité.

Exigeons aussi de ce qu’on appelle « la communauté internationale » qu’elle fasse immédiatement appliquer les résolutions des Nations unies concernant l’occupation israélienne et qu’elle entérine sans délai la création trop longtemps différée de l’Etat palestinien par le retour d’Israël dans ses frontières du 4 juin 1967.

Ces deux mesures, dont riront les tenants d’une realpolitik dont on ne compte plus les conséquences catastrophiques, n’élimineront pas en un instant la menace djihadiste, aujourd’hui partout enracinée. Mais elles auront l’immense mérite d’en assécher partiellement le terreau. Alors, et alors seulement, les mesures antiterroristes prises aujourd’hui en l’absence de toute vision politique pourraient commencer à devenir efficaces.

Sophie Bessis et Mohamed Harbi (Historiens)

Sophie Bessis est l’auteur de La Double Impasse. L’Universel à l’épreuve des fondamentalismes religieux et marchand (La Découverte, 2014).

Mohammed Harbi est un acteur de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, membre du FLN. 
Mais, après le coup d'Etat de Houari Boumediene, il est emprisonné en 1965.  Puis il vient en France et y vit sepuis 1973.
Il  est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'histoire de l'Algérie, dont « La Guerre d'Algérie » en collaboration avec Benjamin Stora, aux éditions Robert Laffont, 2004.

 

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20 novembre 2015 5 20 /11 /novembre /2015 14:54
20 novembre 2015
Réaction des JC Paris 15 – attentats du 13 novembre – Après le choc, plus que jamais, combattons l’impérialisme et ses monstres.

Après le choc, plus que jamais, combattons l’impérialisme et ses monstres. Refusons l’union sacrée de ceux qui hier soutenaient le terrorisme !

 

Paris, le 14 novembre 2015

Les jeunes communistes de Paris 15ème, réunis cet après-midi avec des camarades de province et des syndicats des services publics, ont discuté les événements graves de la nuit dernière.

Les attentats terroristes revendiqués par le groupe fasciste-islamiste Daesh ont d’après les bilans provisoires, coûté la vie à plus de 120 personnes et causé plus de 200 blessés. L’émotion et le choc sont nos premières réactions. Plusieurs d’entre-nous étaient hier soir dans des lieux festifs, non loin des événements. D’autres travaillaient, conducteurs de bus ou infirmières, et ont vécu de près les perturbations survenus dans toute la région parisienne. Certains d’entre-nous, enfin, connaissent de près ou de loin, des victimes de ces terribles actes de violences.

Dans la gravité, et pesant chacun de nos mots dans ces moments où la peur est grande et la tension vive, nous avons accueilli avec révolte les premières déclarations du gouvernement et du président Hollande. Depuis 2012, les gouvernements impérialistes va-t-en guerre de la France et des États-Unis soutiennent des opérations de déstabilisation de la Syrie. Guidés par des intérêts économiques, ils mettent à feu et à sang le Moyen-Orient et l’Afrique, ils n’ont pas hésité à soutenir les mouvements les plus obscurantistes et réactionnaires. Les alliés de M. Hollande, les dictatures théocratique d’Arabie Saoudite et du Qatar ont apporté directement leur soutien aux groupes islamistes en Syrie : livraisons d’armes, de pick-ups, apports financiers. Hier, le monstre Daesh, créé par l’impérialisme, s’est retourné contre des populations civiles, à des milliers de kilomètres de la Syrie. Hier à Paris, des innocents de tous âges, travailleurs de toutes professions, ont payé de leur vie les actes de folie alimentés par les guerres impérialistes.

Dés hier soir, le président Hollande a annoncé un lot de mesures d’exception : état d’urgence, fermeture des frontières, interdiction des manifestations et rassemblements, droit de perquisition sans contrôle de la justice etc. Ces mesures, jamais vues depuis la guerre d’Algérie, nous inquiètent au premier plan pour le recul des libertés démocratiques et sociales qu’elles amènent.

Des manifestations syndicales majeures étaient prévues la semaine prochaine : contre la casse des congés à l’APHP (hôpitaux), contre la dégradation des conditions de travail à la RATP, contre la liquidation des restes de l’entreprise publique à Air-France, contre les fusions et suppressions de personnel aux finances publiques. Ces manifestations risquent aujourd’hui d’être annulées. Cédant aux sirènes de l’union nationale, manipulant la peur et l’émotion, des directions syndicales et politiques de collaboration appellent d’ores et déjà les travailleurs à courber le dos sans résistance, sous le coup des dernières attaques du patronat contre nos droits sociaux, à annuler toutes les grèves et luttes syndicales.

Militants politiques et syndicaux, nous refusons de céder à ce chantage : la supercherie de « l’esprit du 11 janvier » a vécu. Le capital, pendant ce temps-là, n’interrompt pas sa politique anti-sociale destructrice. Il n’interrompt pas ses guerres impérialistes. Travailleurs, en France ou en Syrie, nous payons le prix de nos vies des guerres qui ne sont pas les nôtres. Depuis quelques heures, des militants relayent sur les réseaux sociaux les mots « Vos guerres, nos morts ». Imprécis et spontanés, ils résument la colère, la frustration ressentie par chacun d’entre-nous, victimes des conséquences d’une politique dénoncée sans relâche au quotidien, dans les lycées, à l’Université, dans les entreprises.

Jeunes communistes de Paris 15ème, plus que jamais, nous dénoncerons l’impérialisme et son miroir, le terrorisme complice et aveugle. Plus que jamais, nous nous élèverons contre la poursuite et l’aggravation des guerres impérialistes menées par nos gouvernements, pour la paix et la solidarité internationale. Dans tous les espaces d’expression qui existent, malgré les tentatives de museler le débat et la contestation, nous n’aurons qu’un seul cap : porter et défendre les revendications des travailleurs, en France, en Afrique, au Moyen-Orient, et dans le monde entier.

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !

 

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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 23:08

« NON à la violence sociale, OUI à l’efficacité économique, sociale et environnementale ».

Sur le site de la CGT

mercredi 18 novembre 2015 , par Laura

Le Comité confédéral national de la CGT réuni les 17 et 18 novembre 2015, tient à témoigner son soutien et sa solidarité à l’ensemble des familles touchées par la tragédie du vendredi 13 novembre. Elle salue à nouveau la mobilisation extraordinaire de l’ensemble des agents des services et entreprises publiques.

Ces attentats, perpétrés sur des lieux de culture et de vie, frappent et concernent chacune et chacun d’entre nous, toutes les populations de toutes religions, origines ou nationalités et particulièrement la jeunesse. Des salariés, des adhérents d’organisations syndicales, sont au nombre des victimes, dont plusieurs de la CGT.

Les attentats qui ont touché la France, frappent les populations partout dans le monde, comme à Beyrouth et en Turquie dernièrement, ou lors de l’explosion de l’avion Russe.

Notre solidarité s’adresse à toutes les victimes de ces assassinats. Derrière ces atrocités, des discours trop souvent entendus reviennent à grands pas. La guerre ne règle rien, au contraire. Les lieux de tensions et conflits se multiplient avec leurs cortèges de morts, de destruction, de désolation et de haine. Les multiples interventions militaires (en Irak, en Lybie, en Syrie, etc.), loin d’instaurer la démocratie ont généré un appauvrissement des populations avec des centaines de milliers de victimes et une impasse économique et sociale. C’est le terreau sur lequel le terrorisme se développe, poussant des populations entières sur le chemin de l’exil.

Avant la fin de la 2ème guerre mondiale, lors de la déclaration de l’OIT en 1944, l’ensemble des pays de la planète avait affirmé que seule la justice sociale serait facteur de paix.

Bon nombre de gouvernements l’ont oublié et font le contraire.

La CGT réaffirme ses valeurs de paix et de fraternité dans son combat pour le progrès social, la démocratie, la liberté, la laïcité, nécessaires au bien vivre ensemble. Elle s’insurge contre l’invitation du front national à l’Elysée. Elle refuse toute stigmatisation des étrangers et amalgame entre immigration et terrorisme.

Aujourd’hui, la CGT prend note que le Président annonce dans son discours, ne plus considérer le pacte de stabilité comme un horizon indépassable. Elle exige donc un pacte de progrès, de démocratie sociale, d’éducation, de sécurité et de paix pour toutes les populations.

Nous sommes favorables à un renforcement de la sécurité et des libertés des citoyens. Il ne faut pas confondre des moyens et des effectifs de police et gendarmerie supplémentaires avec une restriction des libertés individuelles et collectives. De même, combattre, écarter les formes de radicalisation passe avant tout par le respect des droits fondamentaux d’accès à l’éducation, à la culture, à la santé et à l’emploi.

Ce n’est pas une quelconque modification de la constitution qui permettra de tarir les sources de financement et d’armement des terroristes. Il faut d’ailleurs souligner que l’Etat français est le 2ème pays vendeur d’armes au monde, devant la Russie et la Chine. La CGT exige l’arrêt de tout commerce d’armes avec les Etats qui entretiennent des liens avec les terroristes. Elle demande que la priorité soit donnée à la recherche de solutions multilatérales dans le cadre de l’ONU.

Elle refuse que les salariés et la population française, à travers des modifications de la constitution, soient placés de fait dans un état d’urgence permanent.

Elle refuse que l’expression revendicative et le mouvement social soient muselés.

Cette situation douloureuse touche la conscience de chacun des citoyens, mais c’est bien le combat pour la justice sociale qui fera reculer les guerres, le terrorisme, le fondamentalisme, la xénophobie, le racisme, l’obscurantisme et la régression.

Plus que jamais, la CGT appelle les salariés à refuser les reculs sociaux et se mobiliser pour les salaires, l’emploi, la réduction du temps de travail et l’amélioration des conditions de travail, la protection sociale, les libertés syndicales.

La CGT engage une large consultation des salariés, afin d’être à l’écoute et de partager avec eux ses propositions pour sortir de cette crise. Elle débattra de la nécessaire mobilisation à mettre en œuvre pour y parvenir.

Pour cela, le Comité confédéral national, appelle à poursuivre et amplifier la rencontre de ses syndiqués dans leurs syndicats, sur leurs lieux de travail.

Après le temps du recueillement, les rendez-vous revendicatifs et mobilisations programmés doivent avoir lieu en travaillant des modalités permettant d’assurer la sécurité des salariés. Pas plus qu’il n’y a de trêve dans les attaques contre le monde du travail, il n’y aura de trêve dans l’action syndicale pour le progrès social.

Notamment, le 2 décembre où la CGT appelle à une journée nationale d’action organisée en territoire, ayant pour thème « NON à la violence sociale, OUI à l’efficacité économique, sociale et environnementale ».

La CGT œuvre pour préserver les droits et la citoyenneté de tous. C’est en ce sens, qu’elle a sollicité une rencontre avec le Gouvernement, sur le contenu des futures modifications constitutionnelles envisagées et pour les mesures à prendre allant dans le sens des attentes des salariés, dans le cadre de l’état d’urgence.

Montreuil, le 18 novembre 2015

 
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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 22:49

Publié le 17 Novembre 2015

La CGT ne renoncera pas

au droit de lutter,
de se rassembler
et de manifester !
 
L'UD CGT de Paris et l'état d'urgenceUnion des syndicats CGT de Paris 85 rue Charlot 75140 PARIS cedex 03
Téléphone : 01.44.78.53.31  - Télécopie : 01 48 87 89 97


Courriel : cgt.paris@wanadoo.fr www.cgtparis.fr CCP 27 46 74 P Paris

 

La CGT ne renoncera pas au droit de lutter, de se rassembler et de manifester !

 

Prolonger pour au moins 3 mois l’état d’urgence, modifier la Constitution, instaurer la déchéance de nationalité pour les terroristes nés en France, création d'une garde nationale : telles sont les mesures phares annoncées par le Président de la République à la suite des attentats qui ont frappé la France le 13 novembre.

L’Union départementale CGT de Paris est pleinement consciente des dangers et des risques que font courir ces criminels. Elle s’inscrit dans une pratique syndicale responsable, particulièrement dans cette période, de la sécurité des salariés et des populations.

L’Union départementale CGT de Paris tient, cependant, à mettre en garde contre le peu d’efficacité de l’état d’urgence et des dangers graves qu’ils comportent contre les libertés publiques, notamment la liberté syndicale, dans un contexte déjà marqué par une forte répression anti-syndicale.

Il y a, en effet, peu de chances qu’un terroriste kamikaze prêt à se transformer en bombe humaine puisse être dissuadé de commettre son crime par la perspective de perdre la nationalité française.

Et réformer, dans l’urgence, la Constitution, qui est la loi « des temps longs », nous paraît un contresens dangereux, qui réduit le temps de débat démocratique et la nécessaire sérénité qui doivent présider à ce type de réforme.

Alors que de nombreux spécialistes appellent à une judiciarisation plus rapide des enquêtes contre le terrorisme, l’état d’urgence dispense les forces de police de recourir à des mandats avant de perquisitionner, mandats qui, de toute manière, ne leur aurait sûrement pas été refusé, au vu des circonstances.

 

Les mesures d'urgences devraient plutôt permettre de répondre à la question du financement du terrorisme, notamment l’achat du pétrole et la vente d’armes.

 

Il est illusoire de penser que nous pourrons-nous battre, ensemble, pour la défense de nos idéaux démocratiques, si nous commençons par renoncer à ces idéaux.

Peu utile, donc sur le plan de la justice, l’état d’urgence apparaît comme dangereux pour les libertés et les nombreuses luttes sociales en cours.

Pour la CGT Paris, il ne peut être question d’accepter qu’un des fondements de notre démocratie, la liberté syndicale, puisse être affaibli au nom… de la démocratie ! Il ne peut, également, être question de brider la contestation des politiques antisociales, que le gouvernement continuerait de mener comme si de rien n’était, au nom de la lutte contre le terrorisme ; ce d’autant plus que la précarité et l’exclusion sociale en sont le terreau.

 

Nous refusons de renoncer au droit de défendre les intérêts des salariés. Nous savons apprécier par nous-mêmes les circonstances dans lesquelles nous pouvons appeler ou non à manifester ou se rassembler et nous entendons continuer à procéder de la sorte.

 

Paris, le 17 novembre 2015
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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 13:47

Le groupe terroriste Etat islamique ne dispose pas de fabrique d'armes. Quant à son pétrole, il doit bien le vendre à quelqu'un. Qu'attendons-nous pour couper l'oxygène à l'EI ? En fermant le robinet d'arrivée d'argent et d'armes, et en mettant fin aux liens avec l'Arabie saoudite. Tant que nous ne ferons pas cela, cette situation schizophrénique se poursuivra. Opinion de Peter Mertens, président du PTB, sur le vif.be.

Oui, vendredi soir, je regardais le football. Je regardais des talents comme Kevin De Bruyne et Radja Nainggolan, issu du quartier anversois du Luchtbal. Je regardais le magicien du ballon Yannick Ferreira-Carrasco et son assist à Michy Batshuayi. C'était la planète Diables rouges, diverse et colorée, à l'image de notre pays. Et puis, avec l'incroyable nouvelle de Paris, ce fut un retour brutal sur la planète Terre. D'abord, on n'arrive pas à y croire. Ensuite, peu à peu, l'épouvantable réalité s'impose.

Ne laissons pas la haine et le terrorisme nous diviser

Stéphane Albertini, Jorge Alonso de Celada, Élodie Breuil, Ciprian Calciu, Manuel Colaco Dias, Patricia San Martin Nunez, Asta Diakite, Elif Dogan, Fabrice Dubois, Mathias Dymarski, Djamila Houd, Milko Jozic, Kheireddine Sahbi, Halima Saadi, Estelle Rouat et 114 autres jeunes et moins jeunes ont eu la vie arrachée par des fous déchaînés. Ces victimes sont Paris. Comme l'indiquent leurs noms, ils sont originaires d'Algérie, de Belgique, du Brésil, du Chili, de France, de Grande-Bretagne, du Maroc, du Mexique, du Portugal, de Roumanie, d'Espagne, de Tunisie, de Suède, de Suisse... Tous victimes de la même folie.

C'est au Stade de France, durant le match amical France-Allemagne, qu'ont retenti les premières explosions. Au début, on a cru à des pétards. Puis, ce fut le doute. Sur le terrain, dans l'équipe française, il y avait Lassana Diarra, coéquipier de Michy Batshuayi à l'Olympique Marseille. Pendant qu'il jouait au sein des "Bleus", sa cousine, Asta Diakite, a été assassinée par des lâches. "Asta Diakite a été pour moi un repère, un soutien, une grande soeur. Dans ce climat de terreur, il est important (...) de rester unis face à une horreur qui n'a ni couleur ni religion" a twitté le lendemain le footballeur international. Oui, les victimes de Paris représentent toute l'humanité, dans sa diversité. Ne laissons pas la haine et le terrorisme nous diviser. Car c'est précisément ce que veulent obtenir les organisations terroristes.

La récupération des attentats par l'extrême droite ne profite qu'à l'Etat islamique

La veille de l'horreur à Paris, les fanatiques de l'Etat islamique (EI) commettaient un attentat tout près de l'hôpital de Bourj al-Barajneh à Beyrouth, la capitale du Liban, faisant 37 morts et 200 blessés. A Beyrouth et à Paris, en à peine deux jours, il y a eu 168 morts et 550 blessés. Non, l'EI n'est pas seulement en guerre contre "l'Occident". Les fanatiques déments de l'EI sont convaincus que le combat final pour leur Etat sacré est proche. Ils sont en guerre contre chaque personne qui ne se plie pas à leur absurde doctrine. Les premières victimes de leur barbarie ont été des citoyens irakiens. Des chiites, alévis, Kurdes et yézidis ont été massacrés sur l'autel des salafistes djihadistes, après la déstabilisation de toute la région par la guerre illégale menée par les Etats-Unis en Irak. Et après que les troupes américaines du général Petraeus ont attisé pendant des années une sale guerre entre escadrons de la mort sectaires afin de diviser et d'affaiblir la résistance irakienne.

Des dizaines de milliers de personnes fuient la violence de l'EI. Ils fuient une région qui a été entièrement déstabilisée par les interventions étrangères et par une violence sectaire extrême. A quel degré de cynisme en est arrivée l'extrême droite pour rejeter la responsabilité de la violence commise ici par l'EI sur des gens qui ont fui la même violence de l'EI dans leur pays ? Celui qui rejette aujourd'hui la responsabilité du terrorisme sur "les réfugiés", celui qui attise encore davantage le feu de la haine et de la division joue précisément le jeu voulu par les barbares. La récupération des attentats par l'extrême droite profite en effet uniquement à l'EI : plus de division, plus d'exclusion, plus de radicalisation, moins de vivre-ensemble.

Mettre l'EI financièrement à sec

Le succès de l'organisation terroriste EI tient en grande partie à sa force financière. L'EI contrôle un territoire qui peut produire chaque jour 350.000 tonnes de pétrole brut. On estime que sa capacité de production est de 20.000 à maximum 50.000 barils. Mais ce pétrole doit bien évidemment être vendu. Et l'EI ne le vend pas à la planète Mars. Déjà en 2014, Jana Hybá¨ková, l'ambassadrice de l'Union européenne en Irak, signalait que certains pays européens achetaient de manière indirecte du pétrole provenant des champs pétroliers occupés par l'EI. Ce pétrole arrivait en Europe clandestinement en passant entre autres par la frontière turque. Et l'argent du pétrole constitue l'artère vitale de l'EI pour se fournir en armes, financer des camps d'entraînement, acheter la "loyauté" et - ce n'est pas sans importance - payer de hauts salaires. Car, religion ou pas, l'argent reste bel et bien l'argent. Durant l'été 2014, une partie des combattants d'Al-Nosra est ainsi passée à l'EI en raison des "hauts salaires". La vente de pétrole rapporterait à l'Etat islamique 360.000 dollars à 2 millions de dollars par jour.

Via des pays du Golfe persique comme l'Arabie saoudite, le Qatar, Les Emirats Arabes Unis et le Koweït, tous des alliés proches de nos gouvernements, il y a toujours beaucoup d'argent qui va aux groupes terroristes. Depuis le Qatar - pays qui a en plus été gratifié de l'organisation de la Coupe du monde de football -, les milliardaires du pétrole versent des sommes énormes aux salafistes djihadistes. En juin dernier, le Wall Street Journal écrivait : "Il est difficile pour les fonctionnaires occidentaux de faire en sorte que le Koweït et d'autres alliés du Golfe arrêtent leurs dons privés aux groupes djihadistes. Ces dons ont souvent offert un capital de départ à des groupes comme l'Etat islamique, encore avant que ceux-ci soient devenus suffisamment grands pour pouvoir contrôler des morceaux de territoire." Il y a quelques mois, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, déclarait : "Si on coupe l'oxygène, c'est-à-dire l'approvisionnement en argent et en armes, les parties belligérantes devront bien s'asseoir autour d'une table." Que ceci ne se soit pas encore produit défie toute imagination. En son temps, c'est sans problème que l'Iran avait été exclu du réseau de traitement d'opérations bancaires internationales SWIFT, basé dans notre pays. Les banques contrôlées par l'EI ont cependant continué à fonctionner pendant des mois sans aucun problème; et, même aujourd'hui, les flux d'argent formels et informels ne sont toujours pas entièrement stoppés.

Couper les liens avec l'Arabie saoudite

En mai dernier, avec toute la direction de l'entreprise portuaire d'Anvers, le bourgmestre Bart De Wever ne se tenait plus de joie et saluait en termes presque lyriques l'arrivée des Saoudiens dans le port de la métropole. Les Saoudiens déclarent en effet vouloir construire une usine de déchets de 3,7 milliards d'euros sur le dock Delwaide. Ils enverront quotidiennement à Anvers quatre bateaux chargés de déchets industriels d'Arabie saoudite afin de les transformer en ammoniaque et en urée. C'est un sale boulot, mais quelqu'un doit bien le faire, n'est-ce pas ? Que précisément l'Arabie saoudite soit depuis des années le plus grand financeur du djihadisme salafiste, le bourgmestre et la direction du port s'en contrefichent. Par ailleurs, le roi Philippe s'est encore rendu en janvier dernier en Arabie saoudite pour rendre hommage au défunt souverain Abdullah et serrer la main au nouveau roi Salman. François Hollande y était également, tout comme David Cameron.

"L'Arabie saoudite a continué à soutenir, à payer, à propager les prêcheurs de haine les plus extrémistes. Qu'y a-t-on fait ? Et qu'y fait-on aujourd'hui ? Rien. Les Etats-Unis et presque tous les gouvernements européens ont continué à soutenir l'Arabie saoudite envers et contre tout. Le pétrole, vous savez bien... Pour le pétrole, tous les principes tombent", avais-je écrit en janvier dans un article d'opinion sur knack.be. C'est bien connu, l'argent n'a pas d'odeur. Officiellement, l'Arabie saoudite lutte contre l'EI et ce pays soutient le programme antiterroriste des Nation unies. Mais ce n'est rien de plus qu'une façade. Tous les rapports continuent à montrer que les salafistes les plus radicaux continuent à recevoir du soutien idéologique et matériel du royaume saoudien. D'après un mémo d'Hillary Clinton publié par Wikileaks, les donateurs saoudiens constituent "la source la plus importante de soutien financier pour les groupes terroristes sunnites dans le monde" (sic). Il est plus que jamais important que les Etats-Unis et les pays européens, le nôtre compris, cessent cette politique de deux poids deux mesures et coupent leurs liens financiers et militaires avec l'Arabie saoudite. Maintenant.

Arrêter les livraisons d'armes

Dernièrement, la Suède a décidé de ne plus livrer d'armes à l'Arabie saoudite. Dans notre pays, la situation est totalement différente. Pendant la période de 1998 à 2012, la Belgique a livré des armes au royaume saoudien pour plus de 2 milliards d'euros. C'est ce qui ressort de la liste des licences d'exportation européennes. L'Arabie saoudite achète en moyenne un sixième de tout l'armement belge et est ainsi, après les Etats-Unis, le plus gros client de la Belgique. Il s'agit des armes produites par la FN en Wallonie, mais aussi des composants de haute technologie pour de plus grands systèmes d'armement produits en Flandre. En février dernier, des entreprises belges ont encore participé à un salon de l'armement à Abu Dhabi, la capitale des Émirats Arabes Unis, pour y recommander leurs marchandises aux acteurs de la région. Ces armes trouvent souvent le chemin de l'EI et d'autres organisations terroristes.

Le groupe terroriste EI ne possède aucune fabrique d'armes, et il doit donc bien aller chercher ses armes quelque part. Les djihadistes salafistes ont pu s'approprier énormément d'armes américaines en Irak. Mais ce n'est pas tout. Déjà en 2012, le New York Times faisait remarquer que les armes fournies par l'Occident aux rebelles syriens se retrouvaient surtout dans les mains de terroristes. Depuis, la situation s'est aggravée. En septembre dernier, les "rebelles modérés" formés par les Américains remettaient tout simplement leurs armes à la branche syrienne d'Al-Qaïda. Le 9 octobre dernier, la vice-ministre américaine de La Défense, Christine Wormuth, déclarait que les Etats-Unis ne vérifiaient même plus si les groupements qu'ils équipent en armements comptent des terroristes dans leurs rangs. Ils ne contrôlent que l'arrière-plan des dirigeants de ces groupes... Cela suffit ! Il n'y a aucune raison de ne pas décréter immédiatement une interdiction d'exporter des armes vers la région.

Réunissons enfin toutes les forces anti-EI

La soi-disant "lutte contre le terrorisme" proclamée par Bush remonte déjà à 14 ans, mais quelle personne sensée oserait parler de succès ? Les droits civiques ont été bafoués, l'armée est dans les rues (aucun attentat à Paris n'a d'ailleurs pu être empêché), nous avons été abreuvés de généralisations sur les musulmans, l'extrême droite a de nouveau le vent en poupe partout en Europe, nous avons assisté à une intervention après l'autre et des dizaines de milliers de gens sont en errance à cause de la guerre et de la violence. Et le résultat de tout cela n'a pas rendu le monde plus sûr. Pourquoi alors s'obstiner à maintenir une politique étrangère qui ne fonctionne pas ?

"La seule solution durable pour cette crise en Syrie passe par un processus politique inclusif dirigé par et avec les Syriens" : tel était le constat du Conseil de sécurité de l'ONU du 17 août. Cette prise de conscience devrait aussi devenir le fil rouge de notre politique étrangère. Il n'existe évidemment pas de formule magique pour anéantir l'EI. Après plus de quatre ans de guerre en Syrie, toutes les parties combattantes ont énormément de sang sur les mains. Mais, pour vaincre les djihadistes salafistes de l'EI, il est nécessaire de dialoguer avec tous les acteurs locaux. Il est absurde de ne pas avoir invité de Syriens aux discussions sur la Syrie à Vienne. Les Nations unies travaillent depuis des mois à une conférence pour la paix incluant les acteurs régionaux. Notre pays peut soutenir activement ce processus.

Pas de solutions faciles

Je suis tout à fait conscient que la lutte contre le terrorisme doit être menée à différents niveaux, que c'est un processus complexe. Je l'écrivais déjà en janvier dans knack.be : "Il n'existe malheureusement pas "solutions faciles " dans la lutte contre le terrorisme, et celui qui prétend cela nous jette de la poudre aux yeux. Il faudra travailler sur plusieurs plans, mais il est clair que la politique étrangère devra faire partie de la stratégie contre la terreur." Il y a donc beaucoup de travail à effectuer.

"En Europe, nous parlons de fermer les frontières, de limiter l'asile, de renvoyer des gens. Mais nous rendons-nous compte que nous parlons seulement des symptômes du vrai problème ? Le vrai problème, c'est que nous avons fait trop peu de choses pour éviter le chaos dans le monde arabe, et que nous l'avons en partie attisé", écrivait la journaliste Caroline de Gruyter samedi sur le site néerlandais NRC. Nous pouvons cesser d'attiser ce feu en modifiant notre politique étrangère. D'une part, en adoptant une approche globale pour contrer la division et le racisme et en oeuvrant pour une conférence de paix avec les acteurs régionaux. D'autre part, en asphyxiant l'EI par la fermeture du robinet d'arrivée d'argent et d'armes, et en mettant fin aux liens avec l'Arabie saoudite. Qu'attendons-nous encore ?

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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 11:39

Une trentaine de personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans un attentat à la bombe, mardi soir, à Yola, dans le nord-est du Nigeria. L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, porte la marque de Boko Haram.

L’attentat survenu mardi 17 novembre à Yola, la capitale de l’État d’Adamawa (nord-est du Nigéria), n’a pas été revendiqué. Mais il porte la marque des jihadistes de Boko Haram.

À 20 h 20 (19 h 20 GMT), une explosion s’est produite sur un marché dans le quartier de Jambutu. “L’explosion s’est produite au milieu de la foule”, selon Aliyu Maikano, un responsable de la Croix-Rouge à Yola. Un habitant, qui a demandé à ne pas être nommé, a indiqué que l’explosion était survenue peu après la prière du soir, alors que les gens quittaient la mosquée.

La suite sur Les Crises.fr

Bombe sur un marché au Nigéria.  L’insurrection a fait au moins 17 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009..
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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 23:41
Les services secrets syriens auraient la liste des djihadistes français en Syrie.  Mais Paris refuse de coopérer avec la Syrie ...
 
 

Yves de Kerdrel, directeur de la publication de Valeurs actuelles, révèle l’information inédite de l’interview de Bernard Squarcini (ancien chef du renseignement français) qui paraîtra dans l’édition de ce jeudi 19 novembre :

L’ancien directeur de la DCRI y affirme que :

  • les services secrets syriens ont la liste des combattants djihadistes français opérant en Syrie,
  • qu’ils l’ont proposée à la France il y a deux ans,
  • que Manuel Valls a répondu “pas question, nous n’échangeons pas d’informations avec un régime tel que la Syrie”

Lire la suite ici

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