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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 18:27

Contre la politique sociale et économique du Medef, appliquée par Hollande et son gouvernement, mis en scène par Yvon Gattaz et le Berger du patronat

LE PRINTEMPS SOCIAL S'EST ECLATE DANS 140 VILLES DE FRANCE

 

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi en France, comme ici à Marseille, contre le pacte de responsabilité, clé de voûte de la nouvelle politique de François Hollande, à l'appel de quatre syndicats (CGT, Force ouvrière, FSU, Solidaires). Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a jugé cette mobilisation "très disparate". /Photo prise le 18 mars 2014/REUTERS/Jean-Paul Pélissier

Par dizaines de milliers, les salariés comme les retraités on t manifesté ce  mardi dans toute la France contre le pacte de responsabilité, clé de voûte de la nouvelle politique de François Hollande, comme ici à Marseille;

 

 Par dizaines de milliers, les salariés et les retraités  ont manifesté mardi en France contre le pacte de responsabilité, clé de voûte de la nouvelle politique de François Hollande, à l'appel de quatre syndicats (CGT, Force ouvrière, FSU, Solidaires).

Cette journée du "front du refus" dans 140 cortèges  a mobilisé 240.000 manifestants, selon la CGT.

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a jugé cette mobilisation "avant tout contre le pacte de responsabilité", confirmant pourtant son souhait d'aller "vite". "Les choses avancent, on est tout prêt de l'aboutissement sur les parties coût du travail et fiscalité", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec les agences de presse.

Pour Jean-Claude Mailly, le leader de FO, cette mobilisation "constitue un avertissement pour les pouvoirs publics, tant vis-à-vis du pacte de responsabilité que sur les revendications et attentes en matière de salaires, d’emploi, de Sécurité sociale".

Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT, reproche pour sa part au gouvernement de faire le jeu du Medef, la principale organisation patronale, et l'appelle à changer de cap.

A Paris, où Thierry Lepaon et Jean-Claude Mailly ont pris la tête du cortège, 60.000 personnes, selon les syndicats,  ont défilé derrière une banderole proclamant "Non au pacte de responsabilité".

Environ 42.000 personnes selon les organisateurs  ont manifesté à Marseille.

"C'est une forte mobilisation et une pression supplémentaire mise sur le gouvernement qui n'entend toujours pas la colère des salariés", a dit à la presse Thierry Pettavino, le secrétaire général départemental de la CGT.

A Toulouse, la manifestation a rassemblé  12.000 personnes, de source syndicale, tandis qu'à Bordeaux l'intersyndicale ne revendiquait que 5.500 personnes.

Jean-Claude Mailly a accusé sur France 2 le gouvernement d'être dans une "logique libérale au sens économique du terme" et dans une "logique de dumping" en cherchant à réduire le coût du travail.

Thierry Lepaon n'hésite pas à parler de "pacte d'irresponsables", dénonçant un "deal personnel entre François Hollande et Pierre Gattaz", le président du Medef.

 

ET A PARIS AUSSI

Reportage repris sur

LE BLOG DE DIABLO

 

 

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 18:18
( le Quotidien du Peuple en ligne )
17.03.2014 à 17h16

La situation politique en Ukraine est bien différente de la désintégration de l'Union Soviétique : l'indépendance de l'Ukraine ne s'est pas contentée de donner naissance au troisième arsenal nucléaire du monde et de s'arrêter là ; bien au contraire, ces dernières années, l'Ukraine est devenue le dernier champ de bataille de la guerre froide, et pourrait même conduire au déclenchement d'une seconde guerre froide. Alors que l'Ukraine se tourne vers l'Occident, la région de Crimée a organisé un référendum sur son rattachement a la Russie. Ce petit jeu de balancier géopolitique entre la Russie et l'Occident est entré dans sa phase finale, et il peut nous apprendre beaucoup.

1er enseignement : les lignes de fracture politiques peuvent facilement conduire à une tragédie politique entre grandes puissances

En tant que deuxième plus grand pays d'Europe, pourquoi l'Ukraine est-elle un « dilemme »? Tout comme c'est à la jonction des plaques tectoniques que se déclenchent souvent des tremblements de terre, à la jonction de plaques intercontinentales se trouvent aussi des lignes de fractures de civilisation, qui conduisent souvent aussi à des tremblements de terre politiques. L'Ukraine, malheureusement, est située à la jonction des civilisations catholique et orthodoxe : la plupart des habitants des régions Ouest de l'Ukraine sont catholiques, alors que la plupart des habitants des régions de l'Est sont orthodoxes russes. La crise économique a déclenché un choc des civilisations, conduisant le pays au bord de la faillite et de la scission, offrant aux grandes puissances des opportunités d'intervention, et finalement conduisant sa propre tragédie à provoquer une tragédie politique entre grandes puissances.

2e enseignement : la crise politique découle de la crise économique, et une forte dépendance de l'économie envers l'extérieur est dangereuse pour la sécurité nationale

Ces dernières années, les efforts de l'Occident pour faire changer le régime politique dans certains pays ont souvent réussi, et ont eu tendance à se propager. Cette fois, pour éviter d'irriter la Russie, l'Occident n'a pas recouru à des slogans comme le « printemps ukrainien » ou la « révolution orange » ou autres, mais sur le fond il n'y a pas de différences. Les difficultés économiques internes de l'Ukraine, découlant d'un défaut de la dette et de la faillite, ont offert des opportunités de manipulations extérieures. L'Occident s'est appuyé sur la volonté de l'Ukraine de ne pas dépendre excessivement de la Russie pour encourager un changement de situation dans le pays.

3e enseignement : la lecture erronée de l'histoire par l'Occident est un facteur déclenchant de troubles

La désintégration de l'Union Soviétique, qui marqua la fin de la guerre froide, a plongé l'Occident dans l'ivresse de la victoire, poussant les États-Unis à conclure à la « fin de l'histoire », ce qui a d'abord fait prospérer, pour un temps, les théories néo-impérialiste et néo-conservatrice, mais fini par conduire les États-Unis à s'embourber de manière inextricable pendant dix ans en Afghanistan et en Irak. De son côté, l'UE a également procédé à une expansion massive, absorbant 10 pays rien qu'en 2004, jusqu'à en faire une indigestion. C'est de ces mauvaises interprétations de la fin de la guerre froide que sont nés les troubles. Vouloir donner un caractère inévitable à la nature hasardeuse de l'histoire conduit souvent à des prophéties auto-réalisatrices.

4e enseignement : les doubles standards de l'Occident reflètent à nouveau leur hypocrisie

Les Etats-Unis et l'Europe ont autrefois apporté leur soutien à un référendum au Kosovo, mais aujourd'hui ils s'opposent au référendum en Crimée ; naguère, ils prétendaient que les droits de l'homme étaient au-dessus de la souveraineté, mais aujourd'hui, ils disent que la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine sont indivisibles. Les doubles critères des Etats-Unis et de l'Europe ont de quoi dérouter les gens : la raison en est bien sûr que les Etats-Unis et l'Europe décident des valeurs en fonction de leurs propres intérêts : à leur avis, l'indépendance du Kosovo arrachée à la dictature Serbe est légitime, mais l'indépendance de la Crimée de l'Ukraine démocratique est illégale ; dans leur esprit, il semble que la Russie n'est pas un État-nation qui s'est formé naturellement, et qu'il veuille à présent absorber la Crimée est également une violation des idées occidentales. A la veille de l'effondrement de l'Union Soviétique, l'Occident avait à promis Eltsine : pas d'élargissement de l'OTAN, et la Mer Baltique ne rejoindra pas l'UE. Or, quelle est la situation aujourd'hui ? Comment la Russie peut-elle faire confiance à l'Occident ?

La situation en Ukraine est toujours confrontée à de grandes incertitudes. Le 16 mars, un référendum s'est tenu en Crimée, mais le G7, les Etats-Unis et l'Europe ont clairement dit qu'ils ne reconnaîtront pas les résultats du référendum. On ne sait pas encore si l'Occident, face à des résultats du référendum en faveur de la Russie, acceptera ou non ce fait. La politique ukrainienne va constituer un gros problème pour de nombreuses grandes puissances, et comment elles y feront face sera pour ces pays un test de leur sagesse politique.

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 18:12
Ukraine : un couple israélien sauvé de justesse d’un lynchage


2014-03-10-04_11_13181705

Un couple israélien séjournant à Kiev, en Ukraine, a été sauvé vendredi de justesse d’un lynchage, juste avant l’entrée du Chabath, rapporte le site Virtual Jerusalem.


Zalman Hetzklovich et son épouse se promenaient prés de la Place de l’indépendance de Kiev, dans le centre de la ville, lorsque huit ukrainiens portant des uniformes et tenant des bâtons ont surgi d’une camionnette et les ont pris à partie.

“J’ai compris que si nous ne courions pas, à ce moment-là, nous étions morts”, a indiqué Hetzklovich. “J’ai arrêté un taxi et demandé au chauffeur de nous sortir de là. Les attaquants ont entouré la voiture et ont exigé que le chauffeur s’arrête”, a-t-il ajouté.

“Le chauffeur a foncé et renversé les agresseurs qui ont réussi à endommager un côté de la voiture. Ils ont alors rejoint leur camionnette et se sont lancés à notre poursuite. Le chauffeur a réussi à les semer”, a poursuivi Hetzklovich.

Le couple israélien s’est immédiatement refugié dans une synagogue, réalisant qu’il avait miraculeusement réussi à s’échapper. “Nous avons acheté le soir même nos billets retours pour Israël”, a indiqué le couple.

Jeudi, un rabbin, adjoint au chef des services d’urgence ukrainien de ZAKA, a été violemment agressé et traité de “sale Juif”. Les agresseurs l’ont roué de coups et poignardé à la jambe.

Malgré plusieurs agressions antisémites contre des personnes, des synagogues ou cimetières, les dirigeants de la communauté juive ukrainienne dénoncent une propagande politique autour de l’antisémitisme orchestré selon eux par le président russe Vladimir Poutine.

Interrogé mardi par nos confrères de Radio France Inter sur la situation en Ukraine, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a rejeté les accusations portées contre le parti antisémite Svoboda (Liberté), qualifié d’extrême droite, représenté dans le nouveau gouvernement ukrainien.

“Quand on accuse ce gouvernement d’être d’extrême droite, c’est faux”, a affirmé M. Fabius. “Il y a trois membres du parti Svoboda qui est un parti plus à droite que les autres, mais l’extrême droite n’est pas au sein du gouvernement”, a-t-il ajouté.

Ces propos ont irrité la diplomatie russe qui accuse M. Fabius d’indulgence à l’égard du parti Svoboda.

“Il est connu que l’activité de ce parti a un caractère ouvertement nationaliste. De plus, il soutient des points de vue racistes, antisémites et xénophobes”, a déclaré jeudi le ministère russe à ce propos. “Il est incompréhensible de voir avec quelle facilité certains de nos partenaires en Occident adaptent leurs positions pour tirer des avantages géopolitiques immédiats”, a-t-il ajouté.

“Nous considérons comme dangereuse une telle érosion de la ligne de principe consistant à condamner toute manifestation de nationalisme, de xénophobie et d’antisémitisme”, a-t-il encore écrit.

Dans une interview accordée jeudi à La Voix de la Russie, Viatcheslav Kantor, président du Congrès juif européen (CJE), accuse également le nouveau gouvernement ukrainien de fermer les yeux sur la dangerosité du parti Svoboda.

“Au plus fort des Jeux olympiques de Sotchi, des forces d’extrême droite, totalement nationalistes, je dirais même néonazies, ont fait leur apparition sur le Maïdan. C’est une minorité, peut-être deux mille individus dans toute l’Ukraine. Mais les militants sont armés, très agressifs et le pouvoir en place les laisse faire sous nos yeux. Cet exemple de comportement des autorités et des extrémistes est représentatif de l’Europe dans son ensemble. C’est inadmissible pour n’importe quel pays, qu’il veuille intégrer l’UE ou non. “, a-t-il déclaré.

Mardi, le président du Front de Gauche, Jean-Luc Melenchon, a fustigé les chancelleries occidentales de “nier la réalité de ce qui est en train d’avoir lieu en Ukraine”.

“La preuve ? Il y a bel et bien au gouvernement quatre ministres néo-nazis et non des moindres : le vice-Premier ministre, le ministre de la Défense et de la Sécurité nationale, celui des Ressources naturelles et de l’énergie et le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. A quoi l’on peut rajouter le nouveau Procureur général du pays et le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, lui-même fondateur de Svoboda dont le discours antisémite reste un fondement non masqué de sa culture politique”, a-t-il écrit sur son site internet.

“Cette façon de nier la réalité de ce qui est en train d’avoir lieu en Ukraine crée des zones d’ombres dont les conséquences pourraient devenir terribles “, a-t-il ajouté.

“En 2012, la Ligue Anti-diffamation (ADL), une des principales organisations juives américaines, a dénoncé l’alliance parlementaire signée par Yulia Tymoshenko avec le parti d’extrême-droite Svoboda. Oubliée ! “, a dénoncé M. Melenchon, s’appuyant sur l’article du Monde Juif .info “Ukraine : les liens antisémites et antisionistes de Yulia Timochenko”.

À ce jour, le Conseil représentatif des institutions juives de France ne s’est toujours pas exprimé sur les propos du ministre des Affaires étrangères, M. Fabius.


Eric Hazan – © Le Monde Juif .info

© Photo : DR

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 23:04

Des défilés très revendicatifs à Dieppe ( 500), à Rouen (2500) et au Havre ( 7000) : contre le Pacte patronal Hollande-Gattaz, pour la relaxe des militants havrais, contre les licenciements.  Dans un contexte difficile, à 5 jours des élections municipales, 10000 manifestants en Seine-Maritime, ce n'est pas rien.  Ce n'est cependant pas encore à la hauteur des enjeux, ni de la colère.  

 

A Rouen : 2500

 

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La manif à Rouen

 

Le CHU, les Petroplus, les Renault, des territoriaux, les retraités, l'Energie, ceux des CIO ... Et des drapeaux CGT par dizaines.  Quelques drapeaux FO, Sud, FSU aussi.  "  NON, NON, NON, au pacte Hollande-Gattaz " fut scandé avec vigueur mais aussi " Rien n'est à eux, tout est à nous, Tout ce qu'ils ont, ils l'ont volé...". 

 

1803144

Devant le palais de justice

 

Devant le palais de justice, un arrêt pour réclamer la relaxe des 4 du Havre, le vote de la loi d'amnistie sociale, et pour dénoncer la criminalisation des actions syndicales et la hargne, de classe, du procureur du Havre, de celui de Lyon contre les militants de Roanne ...  Rendez-vous est pris pour le 31 mars au Havre devant le Tribunal du Havre pour soutenir les militants havrais. Puis la manifestation a rejoint la Préfecture où une délégation a été reçue.

 

Près de 7000 au Havre

lehav 

 

Au Havre ( photos envoyée spéciale)

 

Près de 7000 manifestants ont défilé au Havre. Ils sont partis depuis plusieurs points de l'Agglo pour arriver au Tribunal (TGI).. La manifestation unitaire a poursuivi sur l'Hôtel de Ville et a fini à la Sous Préfecture. Une délégation unitaire a remis au sous-préfet, plusieurs milliers de signatures de la pétition pour la REL4XE des 4 du Havre ! 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 18:27
Au moment où les pics de pollutions font dire aux commentateurs les plus avisés qu'il faudrait utiliser plus souvent les transports en commun, le moins que l'on puisse dire c'est que cela se dégrade partout côté chemin-de-fer.

A Dieppe, nous connaissons bien les problèmes de la ligne Dieppe-Rouen, où la SNCF gestionnaire du réseau, réduit de plus en plus les capacités de transports, et y affecte des trains poubelles dépassés et sales au transport de passagers histoire, sans doute, de dégouter la clientèle et la conduire à préférer un autre mode de transport. Il y a plusieurs mois maintenant, la SNCF a supprimé 5 trains directs entre Dieppe et Paris le week-end,  et vient de supprimer le 19h00 au départ de Dieppe.

La ligne Bréauté Fécamp n'est pas mieux lotie !

Elle vient de voir la vitesse des trains réduite limitée totalement à 40 km/h, cela précipitamment, engendrant des suppressions de trains vers Le Havre, avec des transferts par autocar. En effet, la Direction Régionale de RFF, avec l’appui de SNCF Infra, vient de décider de limiter à 40 km/h la totalité de la ligne ferroviaire entre Bréauté et Fécamp, sous prétexte d’une expertise qui aurait eu lieu le 7 février 2014 relevant des écarts ne pouvant plus faire respecter la sécurité des circulations à la vitesse de 60 km/h. Il s’avère cependant que les professionnels de terrain ont révélé qu’à l’issue de l’expertise, seuls 500 mètres de voies sont susceptibles d’être réellement affectés, et que des travaux rapides sont possibles, afin de continuer à garantir la desserte ferroviaire actuelle, même si celle-ci n’a cessé de se dégrader depuis 2 ans.

L’Assemblée Générale de l'Association de "Défense du Fer en Caux", a vu sa réunion du samedi 15 février 2014 envahie d'un nombre conséquent d’usagers très mécontents. Elle a interpellé la Directrice de RFF, ainsi qu’alerté le Président du Conseil Régional de Haute-Normandie au travers de courriers envoyés ce jour.

Ces dernières décisions évidemment affectent le quotidien des voyageurs, des citoyens, et participent à la destruction de l’aménagement du territoire, déjà fortement sinistré. Comme sur la ligne de Dieppe, RFF et SNCF doivent mettre tous les moyens en action pour redonner aux citoyens les possibilités de se déplacer correctement en train, garantissant des préconisations en matière de développement durable. Cela veut dire réparer les voies et moderniser les lignes, en les électrifiant, côté RFF, et y affecter des trains dignes de ce nom, coté SNCF.

L'association Défense du Fer en Caux signale que les usagers, les élus, les citoyens et les cheminots se sont fortement exprimés lors de son assemblée générale, craignant un scénario à la « Serqueux-Gisors », où il a fallu près de 4 années et un engagement très fort du Conseil Régional Haute-Normandie, pour que cette ligne soit réouverte cette année. Mais ils ont oublié que la ligne Dieppe-Serqueux, qui permettait de faire Dieppe-paris direct, a elle été fermée, et ses voies saccagées partout à l'aide de gros lapidaires, pour empêcher toute réouverture future: bel exemple de développement de transport collectif et de développement durable ! On peut, certes, y faire maintenant du vélo, mais, le fait est que cela n'arrange pas les usagers du train !

Les usagers de la ligne de Fécamp exigent des éclaircissements sur la situation, la réparation très rapide des 500 mètres de voies critiques, et que des engagements rapides soient pris sur des travaux de régénération et de modernisation de la ligne.

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 15:57

18 mars

 

 

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 15:20

Lu sur le blog de l'UD-CGT 76

Emploi-Salaire-Protection sociale


LE 18 MARS :

Pour les salaires, l’emploi, la protection sociale, les services publics.

Contre  le pacte de responsabilité.

 Pour la relaxe des 4 militants du Havre.

 

Manifestations :

  • Au Havre à 10h00,
    Franklin.
  • A Rouen à 10h30,
    cours Clémenceau.
  • A Dieppe, à 10h30,
    gare SNCF.

     

Pour information :
Evreux
à 14h00, Bourse du travail
.


 

Au moment même où d’après leurs discours, le « dialogue social » serait une priorité, patronat et gouvernement n’acceptent pas que les intérêts des salariés, soient défendus.

Ils ne veulent plus nous voir dans la rue à manifester

et dans les entreprises à revendiquer lors des arrêts de travail.

 

Le dialogue social, pour le patronat et le gouvernement, c’est accepter des compromis et renoncer à nos acquis, comme viennent de le faire les organisations syndicales et patronales CFDT, CFTC, CGC MEDEF, UPA, CGPME, avec le Pacte de responsabilité.

La CGT, elle, ne négociera jamais des reculs sociaux !

 

A travers l’acharnement judiciaire, envers les militants syndicaux qui sont trainés devant les tribunaux, les 5 de Roanne, les 2 de Lyon, puis les 4 du Havre, ce sont les droits et les acquis des salariés qui sont visés.

Et c’est ce que le patronat et le gouvernement veulent remettre en cause dans notre pays.

 

Si on laisse faire, demain, faire grève pour défendre nos revendications et manifester sera un délit
puni d’une peine d’emprisonnement…


 

Le 18 mars, au-delà de nos revendications pour les salaires, l’emploi, la protection sociale, les services publics et contre le pacte de responsabilité, exigeons la relaxe pour nos 4 camarades du Havre.

Exigeons également, que le gouvernement vote rapidement, non pas une loi anti-casseurs *, mais une loi protégeant les militants syndicaux qui agissent dans le cadre de leur mandat, dans les actions collectives.

* (En juin 1970, sous le gouvernement Chaban-Delmas une loi anti-casseurs avait été votée, afin de poursuivre toute personne, pour le simple fait, d’avoir fait partie d’un groupe ayant commis des violences ou dégradations, sans besoin de rechercher si elle était personnellement responsable. Cette loi a été supprimée en 1981),

 

Pacte de responsabilité :

Les mêmes ont encore signé !
La CGT n’est pas dupe, les autres organisations syndicales CFDT, CFTC, CGC ont signé avec les organisations patronales MEDEF, UPA, CGPME, un accord concernant le Pacte de responsabilité sans que le MEDEF et son chef de file, GATTAZ ne s’engagent sur l’emploi. Aucun objectif chiffré, personne ne peut dire si des emplois vont être créés, et combien ? en dehors des 200.000 par an qui sont en moyenne normalement créés chaque année. Après l’accord ANI de 2013, les autres organisations ont signé.

Il y a nécessité et urgence à manifester le 18 mars, prochain

contre le Pacte de responsabilité

et pour exiger de véritables mesures

pour l’emploi, les salaires, les services publics et  

contre le démantèlement de la protection sociale, prévu avec le Pacte de responsabilité.

 

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 14:53
La révolution d’Ukraine, et après? Les enjeux du référendum

Jean Geronimo,

Humanité, 15 mars


Par Jean Geronimo, Spécialiste des questions économiques et géostratégiques russes. Université Pierre Mendès France, Grenoble II. A l'heure d'un risque d'embrasement de l'Est ukrainien, sonnant comme un cri de révolte et d'incompréhension face à une évolution politique en partie impulsée de l'Etranger, la maladresse de l'ingérence occidentale risque de coûter très cher au peuple de Kiev.


La méconnaissance des bureaucraties occidentales de la réalité ukrainienne, historiquement imbriquée à l'histoire russe, éclate aujourd'hui comme une évidence. Surfant sur l'élan initial des protestations de rue, contre « un autocrate corrompu, aux soldes de Moscou », les opposants politiques les plus divers et extrêmes ont réussi leur coup d'Etat, recouvert du vernis légitime de «révolution ».

C'est cette légitimité kiévienne qui est remise en cause par l'autre partie du peuple ukrainien, jusqu'à présent curieusement oubliée par la pensée unique relayée par les médias, et qui constate, impuissante, l’arrivée de nostalgiques du nazisme aux responsabilités gouvernementales. Un rêve déçu mais, surtout, un retour en eaux troubles, vers un passé que l'on croyait à jamais révolu.

Peut-on parler de manipulations ?


Entre soft power et manipulations, voyage en eaux troubles

Après les fausses « révolutions colorées » d'inspiration libérale, frappant dans les années 2000 la périphérie post-soviétique et plaçant des dirigeants pro-américains à la tête des Etats géorgien, ukrainien et kirghize, la « révolte de Kiev » apparaît au final comme un sous-produit d'un modèle déjà expérimenté et prolongé, récemment, au Moyen Orient, principalement en Libye et en Syrie. A la base de ce modèle « révolutionnaire», se trouve une stratégie de désinformation permettant la justification du processus politique conduisant au renversement d'un régime hostile (ici, celui de Ianoukovitch) et, surtout, à l’arrivée de dirigeants politiquement corrects (ici, pro-européens). Depuis la « croisade » américaine de 2003 en Irak, ce scenario s'inscrit dans une redoutable permanence : G.W. Bush lui-même, n'avait-il pas alors reconnu, que la première guerre à gagner était « celle de l'information » ? Comme une inquiétante inertie.

La seconde « révolution de Sébastopol », haut lieu historique et symbole politique de la vieille Russie, tout en visant à contrebalancer la première « révolution de Kiev » dénonce, de manière implicite, cette utilisation inconsciente par l'Occident du soft power issu de l'information. Subordonnée à la réalisation d'un objectif politique précis, centré sur l’élimination du président légitime, cette stratégie communicationnelle de la coalition anti-Ianoukovitch a été patiemment construite, indépendamment de ses coûts. Or, au regard de leur ampleur et de leur impact déstabilisateur sur la région, ces coûts semblent irréversibles.

Tendanciellement, un des coûts collatéraux de cette stratégie a été de réveiller les mouvements radicaux, extrémistes et néofascistes, teintés d'un vernis nationaliste. A terme, au-delà d'un redécoupage géopolitique de l'Ukraine selon l'ancien clivage Est/Ouest, catalysé par la volonté d’indépendance de la

Crimée – dans le prolongement d’une jurisprudence initiée par l’indépendance du Kosovo en 2008 –, c’est bien l’extension de l’axe OTAN-USA via l’UE, contre les intérêts russes, qui se joue.
Au cœur de l’Echiquier eurasien, cette extension de l'axe euro-atlantique sanctionnerait, de manière définitive, sa victoire de la Guerre froide.


 

 

 

Le réveil révolutionnaire de la Crimée, contre l'illégitimité

kiévienne

 

 

 

Dans la mesure où la « révolution de Kiev » n'est pas représentative de la majorité du peuple ukrainien, la révolte de l'Est ukrainien et en particulier, de la Crimée, n'est qu'un juste retour des choses. La majorité silencieuse, trop longtemps passive, a laissé aller à son terme l'étrange révolution libérale, verrouillée par les élites occidentales mais infiltrée par des éléments extrémistes. Ces derniers semblent avoir provoqué consciemment les terribles massacres – avec l’aide de snipers pour accélérer les événements –, en tirant sur les forces de police et de sécurité, dès lors, condamnées à riposter. Face à l'inflexion nationaliste et anti-russe de la nouvelle ligne « révolutionnaire », la peur gagne désormais le camp des minorités ethniques. Le réveil de la société civile ukrainienne, après un véritable coup d'Etat programmé, n'en est que plus brutal. Le soleil se lève, aussi, à l'Est.

Lors des émeutes de Kiev du 18 février 2014, un étendard de la division SS Galicie a été fièrement brandi par les manifestants. Cet acte abject, condamné par Moscou, n'a guère été dénoncé par l'Union européenne et ses démocrates dirigeants. Une telle évolution s'inscrit dans une tendance plus globale à réécrire l'histoire et à glorifier le nazisme dans certaines régions européennes, orientales et baltes – récemment en Estonie (où d'ailleurs, les russes ethniques sont définis comme « non-citoyens » !). Une autre tendance parallèle – observée en Bulgarie, le 24 février 2014 –, est de souiller les monuments élevés à la mémoire des soldats soviétiques morts pour stopper la progression de la barbarie nazie et donc, pour notre Europe libre. Les leçons de l'histoire n'ont-elles pas suffi ? Et, en définitive, pourquoi de telles informations sont-elles occultées par nos médias ?

Aujourd’hui, avec l'appui de Moscou, l'Est pro-russe conteste la légitimité de la nouvelle direction politique ukrainienne. Et cela, d'autant plus qu'avec le soutien occidental, cette dernière a surfé et, en partie, instrumentalisé les « tendances nationalistes et néofascistes » dénoncées, le 26 février 2014, par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. A l'origine de cette rupture politique, sanctionnée par la destitution du président Ianoukovitch, il y a un double « malentendu », minutieusement construit par des forces intérieures et extérieures à l'Ukraine, solidarité libérale internationale oblige.

A la suite de cette crise de légitimité politique, générée par l'irresponsable attitude occidentale, est apparue une menace majeure : un risque de partition de l'Ukraine – dont la sécession de la république autonome de Crimée –, réactivant une forme de conflictualité bipolaire Est versus Ouest. Retour vers le passé.


Un coup d'Etat, issu d'un double « malentendu » adroitement construit

Dans un premier temps, initiée le 21 novembre 2013 et focalisée contre l'inflexion pro-russe de la politique ukrainienne, la protestation populaire pro-européenne de Maïdan est issue d'une désinformation évidente. En effet, l'idée d'un rejet de l'Europe, à travers celui de l'accord de libre-échange, n'a jamais été une réalité. Comme je l'ai déjà souligné, le Président Ianoukovitch voulait simplement réviser les conditions trop drastiques de l'accord, pour mieux prendre en compte la spécificité de l'économie ukrainienne et ses liens denses avec la Russie structurés sous le soviétisme, via la division planifiée du travail socialiste. L'Europe bureaucratique avait-elle les moyens intellectuels de le comprendre ? L'application stricto sensu de cet accord aurait conduit à l'affaissement économique et social de l'Ukraine, associant à la fois tournant ultralibéral vers le tout marché et abandon des derniers acquis sociaux de l'Etat-providence communiste. Une sorte de chaos programmé, « à la grecque », sous bienveillance du FMI.

Dans un second temps, le 22 février 2014, le renversement du président Ianoukovitch est venu, suite à la violation de l'accord conclu la veille entre ce dernier et l'opposition, via les intermédiations américaine, européenne et russe. La montée en puissance de la violence « révolutionnaire » de la rue, le lendemain de cet accord, explique la regrettable tuerie, volontairement provoquée à l'origine par des extrémistes armés – dont des snipers très expérimentés. Pourquoi une telle offensive, le lendemain d'un succès diplomatique et, surtout, pourquoi ne pas l'avoir dénoncé ?

A priori, pour pouvoir accéder au pouvoir, certains éléments de l'opposition n'avaient aucun intérêt au maintien du nouvel accord et, pour cette raison, ont créé les conditions lui retirant toute légitimité – via la construction du point critique, obligeant le pouvoir à la répression –. Implacable logique.


L'Ukraine, au cœur d'une lutte d'influence sur le continent eurasien

L’enjeu implicite de la « révolution d’Ukraine » est le contrôle par l'axe euro-atlantique d’un espace stratégique, sur les plans politique et énergétique. Cette dimension stratégique du pays est renforcée par sa position intermédiaire (« pivot »), entre l'Europe et la Russie – sans oublier la base russe de Sébastopol, permettant un accès aux mers chaudes.

A terme, c’est donc l’extension des zones d’influence qui se joue, entre les puissances russe et américaine. Cette configuration géopolitique replace l'Europe – et, naturellement, l'Ukraine – au centre du jeu, c’est à dire au cœur de la partie d'échecs conduite sur le vaste continent eurasien, entre les deux anciennes superpuissances de la Guerre froide. C'est ce que Zbigniew Brzezinski, conseiller inaltérable des derniers présidents américains, depuis la fin des années 70, appelle le « Grand échiquier ».

Dans cette optique, la « révolution d'Ukraine » alimente la stratégie de reflux de la puissance russe, initiée par le bloc occidental – via l'axe OTAN-USA –, depuis l'implosion de l'Union soviétique en décembre 1991. A terme, il s'agit de réduire la puissance russe et de l'affaiblir sur sa ceinture périphérique, en vue de renforcer l'Europe « démocratique » et, dans le même temps, dissuader toute velléité de « retour impérial » de l'ancienne puissance communiste. Cette obsession de la politique étrangère américaine, qui considère l'Ukraine comme le cœur de cette reconstruction impériale, est traduite par l'analyse fondatrice de Z. Brzezinski.

Dans son fameux livre de 1997 « Le Grand échiquier », ce dernier conclut notamment qu' « (…) aucune restauration impériale, qu'elle s'appuie sur la CEI ou sur un quelconque projet eurasien, n'est possible sans l'Ukraine. ». Une conclusion très claire, en prise avec l'actualité.


Le contrôle d'un « nœud géostratégique », pour contenir le retour russe

Au sens de Brzezinski, l'Ukraine est un pivot géopolitique, c'est à dire un Etat dont le pouvoir géopolitique est fondamentalement lié à sa capacité de nuisance sur des acteurs majeurs (régionaux et internationaux). Ainsi, selon ce dernier : « La notion de pivots géopolitiques désigne les Etats dont l’importance tient moins à leur puissance réelle et à leur motivation qu’à leur situation géographique sensible et à leur vulnérabilité potentielle, laquelle influe sur le comportement des acteurs géostratégiques ». Pour Brzezinski, dont l'analyse est considérée comme le vecteur de la politique extérieure américaine, le contrôle de l'Ukraine est donc une nécessité stratégique.

Dans la mesure où l'Ukraine se trouve à un carrefour stratégique sur la base de la trajectoire des tubes énergétiques et des grands axes politiques du continent eurasien, elle devient pour moi, une sorte de « super pivot » : un nœud géostratégique. Ce statut stratégique de l'Ukraine est renforcé par le fait qu'elle est potentiellement ciblée, d'une part, par l'extension programmée de l'OTAN aux ex-républiques soviétiques (en violation des promesses de 1989 faites à Gorbatchev) et, d'autre part, par l'implantation future du bouclier anti-missiles américain (déjà envisagée par l'administration de G.W. Bush). En effet, à partir du moment où l'Ukraine adhère à l'OTAN, rien ne s'opposera plus à l'extension du bouclier ABM à cette dernière et donc, aux portes de la Russie – d'autant plus si l'administration républicaine revient au pouvoir.
Or, comme vient de le rappeler le président Poutine, en aucun cas la Russie ne pourra accepter à ses frontières, la présence d'un système anti-missiles neutralisant, en partie, sa puissance nucléaire stratégique.

 

Le futur statut européen de la Russie, donc de l'OTAN, en question

Ainsi, l'Ukraine se retrouve au cœur d'une lutte bipolaire pour son contrôle, qui déterminera, dans une large mesure, l'avenir du continent eurasien et par suite, selon Brzezinski, l'évolution géopolitique du nouvel ordre mondial.
Ce faisant, à travers cette lutte, c'est l'extension et le rôle de l'Europe politique qui se joue et, en son sein, le statut de la Russie post-soviétique. Mais, par ricochet, c'est aussi la fonction de l'axe OTAN-USA dans la future structure politico-sécuritaire européenne qui est en jeu. Ce qui, dans ses grandes lignes, peut expliquer – et justifier – la stratégie américaine en Ukraine, tout comme le projet de Z. Brzezinski d’une structure de sécurité transeurasienne intégrant Kiev, verrouillée par Washington et marginalisant la Russie.

De ce point de vue, l'idée d'une Guerre tiède développée et conceptualisée dans mon livre, semble de plus en plus crédible (1). N'en déplaise au messianisme auto-proclamé des sirènes du néo-libéralisme, trop vite convaincues d'une « fin de l'histoire » sanctionnant la fin des idéologies. Sous l'impulsion d'une Russie revancharde, aspirant à l'ordre multipolaire et contrebalançant l'hégémonie américaine, l'idéologie est de retour. Affirmer le contraire, à l'heure où V. Poutine menace le régime illégitime de Kiev – rallié à l'idéologie néo-libérale – d'une intervention armée, pour protéger ses ressortissants et défendre ses intérêts nationaux, relèverait d'une pure ineptie intellectuelle.

Aujourd’hui, il s’agit bien d’un conflit entre deux visions du monde antagonistes, renforcé par le désir de Moscou d'apparaître comme une alternative au néo-libéralisme et de s’opposer à l’unilatéralisme américain, systématisé depuis la disparition du contrepoids géopolitique soviétique – c’est en ce sens, que la disparition de l’URSS a été « la plus grande catastrophe géopolitique du 20° siècle ». Cette méfiance russe semble justifiée par la présence, au sein de la nouvelle équipe gouvernementale kiévienne, de dirigeants prônant une politique ultralibérale, anti-étatique et d’intégration à la zone euro-atlantique impliquant, à terme, l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.

Une telle option exclurait toute intégration de Kiev à l’Union douanière, pierre angulaire du projet eurasien porté par V. Poutine – d’où, l’incompréhension russe.


Maïdan, une pièce stratégique sur l’Echiquier eurasien

Au-delà de cette opposition idéologique, la soif d’indépendance de la Crimée, encouragée par Moscou, traduit son envie de s’émanciper de la tutelle kiévienne sous domination américaine et aiguillée par un ultranationalisme fondé, en partie, sur une idéologie néo-fasciste, raciste et excluante. Elle relève, aussi, d’une volonté russe d’affirmer son droit de regard dans sa proche périphérie, dans la continuité du soviétisme. D’autant plus que le précédent kosovar, encouragé et légalisé par l’axe euro-atlantique rend légitime, de facto, la démarche politique du peuple de Crimée et en cela, le soutien de Moscou. L’enjeu sous-jacent étant, via le référendum, le rattachement de la Crimée à la Russie.

L’Etranger « très proche » est une ligne rouge à ne pas franchir, pour une révolution manipulée par le surpuissant bloc otanien hérité de la Guerre froide et en constante expansion, donc à visée géopolitique évidente. Par son ingérence illégale et dangereuse sur le plan politique, l’Europe a poussé la « révolution » kiévienne à franchir cette ligne et, en cela, elle est directement responsable du retour de la question de Crimée.

Maïdan, au joli vernis révolutionnaire de couleur orange, n’est qu’une pièce stratégique sur l’Echiquier eurasien.

La révolution d’Ukraine, et après ?

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 14:18
Lu sur Montpellier journal.  Prémonitoire ?
Le Jeudi 27 mai 2010 à 17:03
« Si les peuples ne bougent pas, il y aura une guerre générale »
 

Annie Lacroix-Riz est professeur d’histoire contemporaine. Elle était à Montpellier le 18 mai. L’occasion d’évoquer le rôle des élites économiques françaises dans la défaite de 1940. Et de faire le lien entre la crise des années 30 et celle d’aujourd’hui. Pour elle, celle-ci « est bien plus grave que les crises précédentes ».


Annie Lacroix-Riz à Montpellier le 18 mai 2010 (photo : Mj)

Elle a quelques pages de notes dactylographiées devant elle. Mais elle ne les regarde pratiquement pas. Annie Lacroix-Riz était à Montpellier le 18 mai pour une conférence organisée par les Amis du Monde diplomatique qui dura près de 3h. Professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris VII, elle s’est notamment intéressée, dans ses travaux, à la CGT, aux relations franco-américaines après la Libération, au Vatican et plus récemment au rôle des élites françaises avant et pendant la deuxième guerre mondiale. Elle affirme : « Vous ne pouvez pas faire de la bonne histoire si vous ne faites pas, en tendance, toujours de l’histoire sociale et économique. Parce que tout s’explique par l’histoire sociale et économique. » 


« Le haut patronat a sacrifié les Français »

La semaine passée, elle a évoqué le sujet d’un de ses livres, Le choix de la défaite (1), où elle soutient qu’en 1940, « les Français n’ont pas été simplement vaincus en cinq jours par une Wehrmacht invincible ; le haut patronat les a sacrifiés à son plan de « réforme de l’État » copié sur les voisins fascistes et à son obsession d’accord avec le Reich ». Plus précisément elle décrit une organisation française réunissant banquiers et industriels : la Synarchie. Composée de 12 hommes, cette « organisation secrète » était centrée, selon Annie Lacroix-Riz, autour de trois groupes : La banque Worms, la banque Lehideux et la banque d’Indochine. Elle aurait refait surface en 1922 après s’être appelée « mouvement synarchique d’empire ». Ces milieux très présents « dans tous les gouvernements de Vichy en particulier aux postes économiques [...] avaient décidé que les structures politiques étaient détestables parce qu’elles ne pouvaient pas réaliser les meilleures conditions de rétablissement du profit. On était avant la crise mais dans une période tout de même très tourmentée. »

L’historienne explique aussi sa méthode de travail consistant à aller chercher ses informations dans les sources (policières notamment). Et de fustiger certains de ses collègues historiens (2) qui ont « jeté certains interdits sur à peu près toutes les sources. Et d’autres – ou les mêmes d’ailleurs – précisent et détestent encore plus certaines sources que d’autres. Par exemple, on dit volontiers que les sources de police sont des sources médiocres. » Et de citer comme exemple le travail de l’historien Jean-Noël Jeanneney sur François de Wendell qui aurait attribué plus de crédit aux propos du président du Comité des forges qu’aux archives de police concernant le contrôle par l’industriel du journal Le Temps.


« Le grand capital domine la société du bas jusqu’en haut »

Mais que permettent les sources ? « Elles permettent de voir que le grand capital domine la société du bas jusqu’en haut, affirme Annie Lacroix-Riz [...] Ces milieux jouent un rôle considérable dans le domaine économique mais aussi politique, dans le domaine de la presse, de  la culture. Bref, ils contrôlent à peu près tout et l’État est leur émanation. Évidemment tout ceci, que démontrent les sources, est difficile à traiter ces 25 dernières années où on avait cessé de faire de l’histoire économique et sociale. [...] Les gens ne se posent plus la question de savoir qui dirige quoi dans la société puisque c’est plutôt indécent. »

L’historienne détaille comment les « milieux économiques faisaient les gouvernements. [...] Tous les chefs de gouvernements pressentis, y compris celui de Blum et d’Herriot, venaient se présenter avec leurs ministres des finances pressentis, devant le gouvernement de la Banque de France [privée à l'époque] auquel ils promettaient, pour obtenir les avances de la Banque de France, d’être très sages et de pratiquer une austérité financière. »


« Une voie d’accord à tout prix avec le Reich »

Annie Lacroix-Riz explique comment « à partir de 1930-31 le grand capital français s’engage dans une voie d’accord à tout prix avec le Reich. Cette voie se dégage vraiment dans une conjoncture qui est exactement celle d’aujourd’hui sauf que celle-ci est encore plus grave que celle de 1931. La crise de 29 devient une crise systémique entre mars et l’été 1931 quand l’endettement de l’Allemagne menace presque de chaos technique [le capitalisme]. Ils l’ont même pensé à un moment : la survie du capitalisme. »

L’historienne détaille aussi le contrôle des partis politiques classiques et d’extrême droite (La Cagoule), de la presse (« je sais que les journalistes ont horreur qu’on raconte ça »), les « syndicalistes raisonnables de la CGT » (« ils lui ont donné les moyens de résister à la radicalisation populaire »). Avant de conclure : « On se retrouve aujourd’hui avec une connaissance des phénomènes très inférieure à ce qu’elle était en 1944-45 parce que, pendant l’occupation, les milieux résistants avaient obtenu et diffusé des informations. Ce qui vous explique qu’aujourd’hui, des gens de 80 ans sont très peu surpris quand on leur dit que la France a été victime de haute trahison. Alors que, si on dit ça à un étudiant de 20 ans, au début, on lui provoque des réactions de malaise et même d’indignation. Voilà pourquoi, les circonstances étant ce qu’elles sont, il est indispensable de faire de l’histoire, de faire le maximum pour que l’enseignement de l’histoire, si compromis aujourd’hui, puisse se diffuser, même dans la période où il est compromis, par les divers canaux : la discussion, la discussion Internet, etc. » Puis viennent les questions de la salle dont trois faisaient le lien avec la situation actuelle.


Vous avez dit : « La crise financière et économique aujourd’hui me paraît plus grave que celle des années 30. » Vous pourriez expliquer ?
ALC : L’endettement de l’Allemagne en 1931 était absolument ridicule par rapport au niveau d’endettement des États-unis [aujourd'hui]. C’est incommensurable. Il y avait une spéculation gigantesque qui a abouti, en 29, à ce qu’on sait. Mais le rapport entre la production matérielle et l’investissement spéculatif n’est pas du même ordre de grandeur en 1931 et aujourd’hui. Le niveau de suraccumulation du capital de la crise de 1929 était très supérieur à celui de la crise de 1873 qui, comme la nôtre d’ailleurs, a duré plusieurs décennies. Parce que la guerre de 14, c’est la crise de 73. [...]

Pour comprendre ce qui se passe, il faut lire Le Capital c’est-à-dire qu’il faut savoir ce que c’est que la composition organique du capital, la baisse tendancielle du taux de profit,… [...] Quand j’étais étudiante, il ne serait pas venu à l’idée d’esquiver les analyses de Marx y compris chez les historiens économistes de droite. Si on ne voit pas ce qui, dans le fonctionnement du capitalisme, mène à la baisse inéluctable du taux de profit – pas du taux d’exploitation, du taux de profit – et par conséquent met en danger la survie du capitalisme, on ne comprend rien. C’est précisément parce qu’on est incapable, aujourd’hui, d’analyser la baisse du taux de profit, qu’on ne voit pas que cette furie de spéculation s’explique par les phénomènes fondamentaux de la baisse du taux de profit. Mais ça va durer jusqu’à quand ? Ça ne peut durer qu’un certain temps.

« Il faut relire Marx »

On est, aujourd’hui, dans l’incapacité, parce qu’on n’a plus les instruments intellectuels, de formuler la fin logique du capitalisme. Exactement, comme à un moment, le système féodal s’est verrouillé et n’a plus pu fonctionner. [...] Mais ça, on n’est même pas capable de le conceptualiser parce qu’on vient de subir 30 ans de lavage de cerveaux qui nous a, de plus, littéralement empêché de comprendre le réel, en particulier par le sacrifice de l’analyse économique et sociale. Il faut relire Marx. Je ne dis pas qu’on puisse se précipiter tout de suite sur Le Capital mais enfin, s’il y en a qui ont un peu de temps, qu’ils en profitent. Et pour ceux qui n’ont pas de temps immédiat, qu’ils commencent par lire Salaire prix et profit ou Travail salarié et capital. Ils vont comprendre les mécanismes sur la composition organique du capital qui leur permettront d’appréhender le fait que cette crise est gravissime et qu’elle est bien plus grave que les crises précédentes.

 

Les dettes grecques et espagnoles ?
« Une goutte d’eau dans l’océan de la dette américaine et britannique ! »

[La crise de 31] a été déclenchée par les conséquences de la gravité de l’endettement allemand, de la crise en Allemagne puisqu’il y a eu des faillites retentissantes en particulier des faillites bancaires et la faillite d’un très gros groupe. [...] Comme la banque d’Angleterre était terriblement engagée en Allemagne, il y a eu des conséquences immédiates sur la banque d’Angleterre, sur la Livre et il y a eu une tornade… Il y a des phénomènes qui ressemblent comme deux gouttes d’eau, en moins grave, à ce qui se passe en ce moment. Il n’était pas possible que la crise de 31 n’arrive pas. On amuse le tapis avec la dette grecque, espagnole, la ceci, la cela,… mais c’est une goutte d’eau dans l’océan de la dette américaine et britannique ! Enfin bref, le système est mal. Nous aussi mais le système est mal.

 

« Qu’on vienne m’expliquer que le capitalisme
n’a pas besoin de guerre actuellement »

Quelle issue voyez-vous à la crise ? Va-t-on droit vers une guerre ? Vers une guerre civile ? Vers un clash du capitalisme ?
ALC : Je ne suis qu’historienne et pas Cassandre. Il y a forcément une alternative. On a eu deux exemples qui peuvent se reproduire. Si les peuples ne bougent pas, il y aura une guerre générale. Le capitalisme ne peut pas, dans la situation de crise où il est, esquiver une guerre générale. Mais, après tout, il peut y avoir une issue autre. Ça ne s’est jamais produit mais finalement ce n’est pas intellectuellement, formellement, politiquement impossible. On peut imaginer que dans un pays impérialiste – c’est là que ça serait le plus efficace mais même dans un petit pays, ce serait pas mal – ceux d’en bas, ne supportant plus du tout ceux d’en haut, se mettent très très très très très en colère, empêchent ceux d’en haut de prendre des mesures contre eux, les neutralisent.

S’il y avait une révolution dans un pays impérialiste important, il est clair que l’impérialisme ne pourrait pas déclencher une guerre générale. Je dois dire qu’en dehors de cette hypothèse, vraiment purement hypothétique parce qu’à l’époque de l’impérialisme, ça ne s’est jamais réalisé… Mais après tout, on n’en sait rien : on a une crise qui dure depuis 40 ans, des populations excédées,… Sinon, qu’on vienne m’expliquer que le capitalisme n’a pas besoin de guerre actuellement. [...] Ça ne suffira pas de faire la guerre à l’Iran. Il leur faut une bonne guerre générale mais qui risque, évidemment, d’être infiniment plus meurtrière que les précédentes. Il n’y a qu’à voir déjà le rapport entre la première et la deuxième. Plus les populations se bougent, plus on a des chances de survie dans des bonnes conditions. Je ne vois vraiment pas d’autres possibilités

« 1917 les a rendus fous »

Le Front populaire et la révolution russe sont-ils des exemples où les moyens de contrôle des milieux financiers n’ont pas bien fonctionné ?
ALC : Le seul ébranlement qui les ait vraiment touchés au coeur, c’est 17. Ça les a rendus fous. Et pourquoi ça les a rendus fous ? Pour les mêmes raisons que ça a rendu fous les aristocrates. C’était un exemple épouvantable. Évidemment vous imaginez, si le système féodal était mis en danger partout… Mais là, c’est que c’était encore plus grave que ça. Non seulement c’était un exemple absolument détestable que de se soustraire à la libre circulation des capitaux mais en plus, ils possédaient leurs usines. [...] [1936] est un mouvement social qui ébranle le patronat – il l’ébranle, personne ne niera l’importance de 1936 ; c’est bien simple le socle qui est en train d’être détruit c’est là qu’il s’est construit, finalement en 15 jours -  Donc vous imaginez, alors que là c’est quand même un ébranlement léger dont ils ne se remettent jamais parce que vraiment ça les contrarie, même quand ils ont fini par en venir à bout, mais 1917 ! C’est-à-dire la suppression de la propriété privée sur la plus grande partie relative des terres émergées. [...]

Quand arrive les révolutions ? [...] On ne peut pas savoir quand elles vont se déclencher. On peut simplement dire qu’on est dans une période historique où ça risque de se déclencher. Mais on y est depuis la première grande crise de l’impérialisme qui a débouché sur la première guerre mondiale. Parce que la question de la destruction du capitalisme a été posée là. Et la crise de la féodalité a duré 300 ans. Eh bien, un beau jour, il y a un peuple qui s’est fâché plus que les autres. Quand des peuples vont-ils se fâcher plus que les autres ? Il est permis de penser, vu la gravité de la crise, qu’en effet, on est entré dans une nouvelle période de guerre et de révolution. Et peut-être, ce serait inédit, de révolution et pas de guerre.

 

Photo : Annie Lacroix-Riz à Montpellier le 18 mai 2010 (Mj)

___________
(1) Le choix de la défaite – Les élites françaises dans les années 30, Armand Colin, 2006, 671 pages, 38 €. Soulignons que le livre compte environ 3400 notes de renvoi et de référence sur 565 pages de texte.
(2) Lire : Histoire contemporaine sous influence, Annie Lacroix-Riz, Le temps des cerises, 120 pages, 11 €

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 07:56

 

Comment la plupart des journalistes occidentaux ont cessé d’appuyer la démocratie en Amérique Latine.

 

Le 7 mars 2014, la nouvelle présidente du Chili Michelle Bachelet a été on ne peut plus claire :  nous n’appuierons jamais un mouvement qui refuse le résultat des élections et cherche à renverser par la violence un gouvernement élu librement et démocratiquement”. La présidente argentine Cristina Fernandez rappelait le 1er mars qu’”indépendamment des idées, nous devons défendre la démocratie et condamner la tentative de coup d’État contre la République Bolivarienne”.

 

C’est un fait : alors que la plupart des présidents et des mouvements sociaux d’Amérique Latine rejettent l’insurrection de l’extrême droite au Venezuela, les journalistes occidentaux sont passés en quarante ans de la dénonciation du coup d’État contre Salvador Allende à la justification – active ou conformiste – du plan qui visait à renverser un gouvernement qui a "organisé 19 scrutins en 14 ans" (Dilma Roussef, 24/2/2014). Serait-ce parce que l’irruption du suffrage universel dans les sociétés latino-américaines porte au pouvoir des politiques qui s’émancipent du dogme du libre marché ? Est-ce l’inculture historique ou le formatage qui règnent dans les écoles de journalisme ? Quarante ans de concentration privée des médias et d’involution idéologique font que la majorité des journalistes occidentaux sont devenus capables d’oublier les décisions des électeurs (validées par les observateurs internationaux), de transformer des paramilitaires ou des militants d’extrême droite en “combattants de la liberté”, et de faire d’un État qui ose défendre les institutions démocratiques un “État répressif”.


Au Venezuela, les membres d’ONGs indépendantes des droits humains dénoncent les mensonges quotidiens des médias internationaux qui reproduisent la version de la droite, de ses médias privés et de ce fait encouragent la poursuite des violences (1). Nicolas Maduro (dont l’image a été travaillée dès son élection pour en faire, comme on l’a fait de Hugo Chavez, un personnage autoritaire, populiste, futur dictateur, etc..) est comme vient de le le rappeller le président Correa “un humaniste, qui ne réprimerait jamais son peuple”. La quinzaine de policiers qui ont désobéi aux ordres de ne pas user d’armes à feu ont été aussitôt arrêtés. Cette mesure est significative d’une volonté politique de mettre fin à l’impunité au Venezuela.


images Le hasard des dates a fait qu’au moment où des groupuscules paramilitaires déclenchaient les premières violences à la frontière avec la Colombie (2), le gouvernement Maduro faisait ce qu’aucun de ses prédécésseurs n’avait voulu faire : rendre justice et indemniser 112 familles des victimes du “Caracazo”, massacre de deux à trois mille personnes par l’armée, ordonné par le président social-démocrate Carlos Andrés Pérez pour écraser la rébellion populaire anti-FMI du 27 février 1989. Les militaires vénézuéliens, à l’époque, étaient formés aux États-Unis par la School of Americas, pourvoyeuse de bourreaux à tout le Cône Sud.


27 février 2014, Caracas. Le gouvernement indemnise 112 familles de victimes du "Caracazo" de 1989.

 

Ce massacre de deux à trois mille personnes par l’armée fut ordonné par le président social-démocrate Carlos Andrés Pérez pour écraser la rébellion populaire anti-FMI du 27 février 1989.

Le massacre de deux à trois mille personnes par l’armée fut ordonné par le président social-démocrate Carlos Andrés Pérez pour écraser la rébellion populaire anti-FMI du 27 février 1989.

 

Cette triste époque prit fin avec la décision de Chavez de rompre les accords avec le Pentagone et d’humaniser l’armée, notamment en l’impliquant dans les missions sociales. Il reste cependant des nostalgiques de cette nuit de terreur et d’apartheid social, notamment parmi les étudiants des quartiers riches qui jouent aujourd’hui pour les caméras leur “révolution” sans peuple (3). En assassinant sélectivement des militaires et des policiers, l’extrême droite paramilitarisée de Leopoldo Lopez et de Maria Corina Machado recycle une technique conseillée par la CIA pour déstabiliser Salvador Allende en 1973. Le gouvernement bolivarien a évité de tomber dans la provocation et le président Maduro a multiplié les initiatives de dialogue, allant jusqu’à proposer, le 15 mars, aux dirigeants de la droite universitaire une rencontre retransmise en direct à la télévision pour “dire tout ce qu’ils veulent dire”.

La tentative de coup d’État a échoué mais il est clair que toute mesure prise par le gouvernement pour défendre les institutions démocratiques sera aussitôt transformée par le Département d’État ou par les médias internationaux en “durcissement-de-la- répression-au-Venezuela”.

Au Salvador, à peine connue la victoire du candidat de gauche Sanchez Cerén aux présidentielles du 9 mars, l’extrême droite a réagi comme au Venezuela, manifestant violemment et appelant les militaires à rejeter la décision des électeurs. L’Amérique Latine est aujourd’hui assez forte et solidaire pour faire échec à ces putschismes médiatiques et pour défendre son droit à élire qui elle veut quand elle veut (4). En revanche la régression journalistique et la sédimentation en vérité de quinze ans de désinformation a de quoi rendre inquiet sur l’avenir de la démocratie occidentale.

Thierry Deronne, Caracas, 16 mars 2014.

—————-

 

Un peu d’Histoire…

Avant la révolution bolivarienne, sous la “4ème république” social-démocrate-social-chrétienne, le Venezuela passait pour une charmante démocratie bleu caraïbe exportatrice de voluptueuses Miss Univers et de pétrole bon marché. Ce n‘est que depuis peu que la justice vénézuélienne s’efforce, comme au Chili ou en Argentine, de retrouver les corps de centaines d’étudiants et de militants torturés, assassinés, disparus. C’est cette mémoire que font revivre deux témoins directs, Elias Jaua, ex-dirigeant de mouvement étudiant et actuel chancelier, et l’écrivain et journaliste José Roberto Duque :


Les seins de ma mère, par José Roberto Duque

José Roberto Duque“Chaque fois que je veux faire comprendre aux jeunes gens ce qu’était la terrifiante « liberté » au temps de ce que l’on appelle  la 4ème République, je leur raconte comment se passait le recrutement. Le recrutement, cette sorte de kidnapping qu’un certain « tyran militaire » du nom de Chavez a supprimé et interdit pour toujours, dans ce qui fut sa première action au gouvernement, en 1999.


recluta2.jpgUne fois par an, pendant une période, je ne me souviens plus de quels mois il s’agissait, les jeunes gens de 18 à 28 ans, nous devions marcher dans la rue en regardant partout, inquiets, redoutant l’apparition d’un agent de police, garde national ou soldat dont la mission était de nous kidnapper et de nous emmener accomplir le service militaire obligatoire. C’est ainsi que l’on appelait le fait d’aller perdre un an et demi de ta vie dans une caserne, presque toujours à la campagne ou dans une ville éloignée de l’endroit où tu habitais.

Pour les plus âgés et pour ceux qui avaient déjà fait leur service, cette chose était plutôt une fête. Voir un jeune se mettre à courir, vert de peur, ou tenter de se cacher, cela les faisait se tordre de rire et il y avait des salauds qui, lorsque les kidnappeurs en uniforme apparaissaient, s’amusaient à dénoncer les jeunes gens qui se cachaient dans les commerces. Ils en ont pris plus d’un de cette façon, derrière le comptoir d’une cordonnerie, après qu’un sympathique crétin ait informé le flic qu’il y en avait un qui se cachait là. On payait ces fonctionnaires 15 bolivars par jeune capturé.

Après avoir souvent échappé à l’autorité, un jour, je me suis fait avoir dans un minibus. Aussi simple que cela : des hommes en uniforme sont montés à l’angle de Carmelitas et, à tous les hommes, ils nous ont demandé nos papiers. J’ai montré les miens et c’est tout ; ils m’ont demandé de monter dans le panier à salades de la Police Militaire pleins de gamins de mon âge, et en plus j’ai dû payer mon parcours à ce fils de pute du minibus.

En arrivant au fort Tiuna, une file de soldats nous a reçus avec des sifflets et des insultes. Comme le métro venait juste d’être inauguré, à chaque instant les gens inventaient des plaisanteries avec les noms des stations ; quelques-uns criaient en imitant la voix des locuteurs qui parlaient dans les haut-parleurs. Station Lapin blanc. Tout le monde descend !(Lapin blanc, c’est ainsi que l’on appelait dans le temps le secteur où est construit le fort Tiuna). Les grandes angoisses de ceux qui, comme moi, ne voulaient pas faire ce maudit service, étaient indescriptibles, mais il faut en mentionner une : à cette époque, les téléphones portables n’existaient pas ; on n’arrêtait pas de penser à notre famille, à comment communiquer avec elle ou à comment lui demander de l’aide. Un kidnapping est un kidnapping, camarade.

Après un après-midi et une soirée d’insultes, de provocation et avec le ventre vide (on ne nous donna rien à manger), nous sommes allés dormir dans un hangar pleins de couchettes. A 4H du matin un groupe de soldats est entré pour faire du tintamarre avec des casseroles et des gamelles et nous crier : « Debout, les conscrits ! Le nouveau est nouveau et son nom c’est de la merde ! ». Et ils entonnaient la sonnerie du clairon (celle-là même qui, par la suite, est devenue de mise les jours d’élection) l’accompagnant en rythme avec ces foutues paroles :

« Debout, recrue/ il fait déjà jour/ Pourquoi n’es-tu pas venu/ quand moi je suis venu ?/ Fais-moi bien ce lit/ lave-moi les gamelles/ Nettoie toute cette merde/ lave les sous-vêtements… »

La description de cette journée est longue, tout comme fut longue la queue de cinq heures que nous dû faire pour entrer dans une pièce et parler avec un sergent ou un machin du même genre ; on nous donnait notre dernière chance pour montrer que nous n’étions pas bons pour le service. Celui qui convainquait ce type recevait un permis qui le laissait sauf de ce kidnapping d’un an et demi et il sortait libre ; celui qui ne la faisait pas, passait dans une pièce annexe pour qu’on lui tonde la boule à zéro et, on lui donnait son uniforme de simple soldat, prêt à être brimé par les anciens. Moi, j’avais deux prétextes légaux : j’étais étudiant et en plus j’étais le seul soutien de la famille.

Le fait d’être étudiant, je l’ai justifié en montrant ma carte d’étudiant. Quand j’ai dit au type que j’étais soutien de famille, il m’a regardé avec un petit rire narquois et m’a dit ; « Bon, eh bien, ils vont tomber les seins de ta maman , car toi, tu ne sors pas d’ici ».

Simple terreur psychologique. Ce jour-là, je suis sorti avec mon permis flambant neuf : « Exempté, pour le moment ».

José Roberto Duque


Source : http://tracciondesangre.blogspot.com/2013/09/las-tetas-de-mi-hogar.html

Traduction de l’espagnol : Sylvie Carrasco

 

Le Venezuela sans “peinilla”, par Elías Jaua

Elías-Jaua

 

La «Peinilla», sorte de sabre pour réprimer les manifestants, est tout un symbole de la façon dont la bourgeoisie née du rentisme pétrolier, ses régimes dictatoriaux et ses partis de démocratie représentative ont gouverné le Venezuela pendant un siècle. Le système de domination et d’exclusion se maintint grâce à une répression systématique du peuple lorsqu’il exigeait le respect de ses droits les plus élémentaires.


golpe0 golpe1

golpe2« Donnez-leur leur peinilla » disaient les présidents, ministres, gouverneurs, chefs d’entreprise et grands propriétaires terriens lorsque les étudiants, les ouvriers, les paysans, les maîtres d’école et le peuple en général occupaient les rues pour protester contre la faim, la misère, l’exclusion. Mais la peinilla n’était que l’instrument visible d’un système de répression basé sur la torture, les disparitions forcées, les emprisonnements illégaux et exécutions qui suivaient le principe « tirez d’abord et vérifiez ensuite ».

Ces réflexions sur la « peinilla », je les fais à propos car le 21 novembre 2013 on a commémoré le Jour de l’Étudiant, nous avons vu cette belle et triomphante jeunesse estudiantine entrer au palais présidentiel de Miraflores, sans un coup de feu, sans recevoir un tir, pour une rencontre avec le président Nicolas Maduro. A plusieurs reprises, dans les 14 dernières années, nous avons vu cette scène se répéter avec notre commandant Chavez. Sans doute, le Venezuela a-t-il changé pour toujours.

Tous les 21 novembre, nous nous souvenons de nos martyrs et nous renouvelons l’engagement de « Lutter jusqu’à la victoire ». Cette année, j’ai pensé à un épisode que m’a raconté le cinéaste Angel Palacios, il y a deux ans , lorsque l’on a commémoré les vingt ans du massacre de Macarao. Événement où deux jeunes étudiants et un soldat, qui était intervenu pour les défendre, furent assassinés par la sinistre police Métropolitaine, désormais disparue grâce à la Révolution et à Chavez.


cf3121ca-c0bd-4e3c-822c-815cec8d07e0Angel Palacios était en train de faire un documentaire sur ces événements survenus en 1991, durant le gouvernement du « démocrate » Carlos Angel Perez, et il m’a demandé de lui trouver des “peinillas” . Dans un dépôt de Cotiza, nous avons trouvé des centaines de ces peinillas, des uniformes et autres instruments de répression de la PM. Angel a proposé aux étudiants du Lycée de Caricuao, où avait étudié Darwin Capote, l’un des camarades assassinés, de recréer ce triste événement, pour lequel, quelques jeunes devaient jouer le rôle des étudiants réprimés et d’autres celui des policiers répresseurs. Nous avons eu une agréable surprise, lorsque les étudiants ont demandé à Palacios comment on utilisait une peinilla car il n’en n’avait jamais vue. Evidemment ! il s’agissait de jeunes de 14 et 15 ans qui avaient grandi avec la Révolution.

La peinilla, a été interdite dès le premier jour du gouvernement du président Chavez en 1999, et par la suite  dans le texte de notre Constitution Bolivarienne. Une génération de jeunes gens ne connaît pas cet instrument avec lequel on a tellement humilié le peuple vénézuélien, avec lequel tant de jeunes ont été mutilés et quelques-uns assassinés, lorsque certains répresseurs décidaient de l’utiliser comme une machette.

Quelqu’un me disait que l’on devrait faire un musée de ces instruments de répression et les montrer dans tous les lycées et les universités, accompagnés des documents qui montrent comment on les a utilisés durant un siècle contre un peuple désarmé. C’est une bonne idée. J’éprouve un profond sentiment d’orgueil d’appartenir à l’héritage des luttes étudiantes de notre Patrie. Etudier et Lutter reste la consigne.

Elias Jaua 

Source : http://www.mre.gov.ve/index.php?option=com_content&view=article&id=32244:venezuela-sin-peinilla&catid=2:actualidad&Itemid=325

Traduction de l’espagnol : Sylvie Carrasco

 

Notes :

(1)   https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/03/02/les-militants-venezueliens-dong-independantes-des-droits-humains-repondent-aux-medias-internationaux/

(2)   https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/20/strategie-de-la-tension-au-venezuela-par-maurice-lemoine/

(3)   http://venezuelainfos.wordpress.com/2014/03/15/fauxccupy-sous-les-masques-de-guy-fawkes-de-lopposition-venezuelienne/

(4)   http://venezuelainfos.wordpress.com/2012/09/18/lunite-latino-americaine-pour-defendre-le-vote-des-venezueliens-relegue-au-passe-la-desinformation-et-la-vigilance-de-leurope-et-des-etats-unis/

On peut lire également :

-          Coup de projecteur sur les zones d’ombres médiatiqueshttps://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/18/venezuela-coup-de-projecteur-sur-les-zones-dombre-mediatiques-par-romain-migus-caracas/

-          Brévissime leçon de journalisme pour ceux qui croient encore à l’informationhttps://venezuelainfos.wordpress.com/2014/02/22/brevissime-cours-de-journalisme-pour-ceux-qui-croient-encore-a-linformation/

URL de cet article : http://venezuelainfos.wordpress.com/2014/03/16/comment-la-plupart-des-journalistes-occidentaux-ont-cesse-dappuyer-la-democratie-en-amerique-latine/

 

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