Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

Rechercher

Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 08:09

Eloge du populisme


Si être populiste c'est voir qu'il n'y a pas de peuple européen, alors je suis populiste.
Si être populiste c'est rire à Bruxelles des costumes gris autour de l'auge, alors je suis populiste.
Si être populiste c'est aimer la diversité des Nations en Europe, alors je suis populiste.
Si être populiste c'est être internationaliste, alors je suis populiste.
Si être populiste c'est défendre sa langue maternelle, alors je suis populiste.
Si être populiste c'est détester  la politique d'Israël, alors je suis populiste.
Si être populiste c'est combattre toutes les ingérences bottées, je suis populiste.
Si être populiste c'est être anti-américain en politique, je suis populiste.
Si être populiste c'est se détourner de la presse qui caquète d'un seul bec, je suis populiste.
Si être populiste c'est penser le mot «comandante» avec des larmes dans la gorge, je suis populiste.
Si être populiste c'est savoir que les maffias financières font partie du système, je suis populiste.
Si être populiste c'est saisir que les crises sont l'aubaine des droites, je suis populiste.
Si être populiste c'est comprendre que les gauches molles se servent des crises, je suis populiste.
Si être populiste c'est dire merde aux politiciens bien-pensants, je suis populiste.
Si être populiste c'est penser lutte des classes, alors je suis populiste.
Si être populiste c'est accepter de n'être pas du côté des plus forts, alors je suis populiste.
Si être populiste c'est se revendiquer marxiste jusqu'au bout et au-delà,  je suis populiste.
Et si être populiste c'est penser révolution en serrant les poings, je suis populiste.

Pascal Acot




Partager cet article
Repost0
30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 20:39

 

 

 POUR COMBATTRE LE CAPITALISME ET L’EXTRÊME DROITE

SE RÉAPPROPRIER L’IDÉE DE NATION

Par le Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).

 

 

Le 24 mars 2013.


 

C’est un fait ! Prononcez le mot « nation » et vous serez qualifié de ringard, tout de suite soupçonné de « nationalisme ». Sortez un drapeau tricolore ou défendez la langue française, et immédiatement vous apparaîtrez chauvin, cocardier, etc. Et bien sûr vous serez, en plus, soupçonné d’être sympathisant… du Front national !

Vous voulez passer pour quelqu’un de moderne, progressiste, ouvert sur le monde ? Alors parlez de « libre-échange », de « mondialisation », de « construction » européenne, de « gouvernance »... Soyez contre tout cela et on vous accusera de prôner le repli nationaliste et d’être… pour la guerre !

Pour imposer le système capitaliste et son modèle de société, ses défenseurs mènent une véritable guerre idéologique. En disqualifiant l’idée de nation, en la rendant « has been », voire dangereuse… les classes dirigeantes souhaitent en finir avec la nation, devenue un cadre trop gênant pour l’expansion de leurs profits.

Ils ont en effet compris que la nation constitue le seul et unique espace de souveraineté des peuples. Il n’existe pas de souveraineté populaire sans souveraineté nationale. Par conséquent, faire disparaître la nation c’est faire disparaître la démocratie… c’est limiter la capacité d’action des peuples à décider de leur avenir.

Ils s’y emploient donc activement. La gauche les regarde sans réagir, elle-même empêtrée dans un rêve « alter » mondialiste (qu’elle confond avec son idéal internationaliste) où la nation est remplacée par une hypothétique « gouvernance mondiale ».

Guerre culturelle

    Faire disparaître la nation passe donc par un travail idéologique qui consiste à en faire une idée du passé. Cela passe aussi par un impérialisme culturel qui consiste (entre autre) à imposer la langue des affaires (l’anglais) comme la langue « naturelle », via des productions culturelles standardisées réalisées par les multinationales anglo-saxonnes (voir à ce sujet les excellentes analyses et initiatives de l’association C.O.U.R.R.I.E.L (www.courriel-languefrancaise.org)

Guerre institutionnelle

      Pour mettre en œuvre leur stratégie de « mondialisation » qui consiste à réorganiser la production à l’échelle de la planète afin de maximiser les profits, les classes dirigeantes doivent détruire les espaces qui ont permis les conquêtes sociales. En effet, l’Histoire nous apprend qu’aucune lutte sociale n’a jamais abouti en dehors des cadres nationaux. Aucune conquête sociale n’est possible sans indépendance nationale.

   Pour remplacer la nation, ils ont donc inventé des institutions supranationales : l’OMC, le FMI, l’Union européenne. Toutes ces institutions fonctionnent en fait de manière anti-démocratique : les peuples n’ont jamais voix au chapitre. Pour s’en convaincre il suffit de se poser la question : « à quel moment la voix des peuples a-t-elle été prise en compte dans cette fameuse « construction européenne ?  ».

       D’ailleurs une démocratie pourrait-elle émerger au niveau européen alors qu’il n’existe pas de peuple européen, qu’il n’existe pas de nation européenne ? Autre question : serait-il souhaitable d’avoir un gouvernement européen ? Et pourquoi pas un gouvernement mondial… ? Voilà un scénario orwellien peu désirable.

La gauche en déshérence idéologique

    Les positions de la « gauche de gauche » - ne parlons même pas de la « gauche » qui n’est pas de gauche - sur ces questions sont très inquiétantes. En effet, elle semble elle-même engluée dans ce discours idéologique dominant. Ainsi, pour certains dirigeants du Front de Gauche, une éventuelle explosion de l’Union européenne et de la zone euro conduirait à « un retour des nationalismes en Europe ». Mais c’est déjà le cas ! La montée des partis d’extrême droite au sein des pays membres de l’UE en témoigne ! Les causes principales sont les politiques d’austérité qui mettent les peuples dans la misère et les mettent en concurrence. Alors, est-ce le fait que les peuples retrouvent demain leur souveraineté qui constitue un risque de guerre, ou bien le fait que l’Union européenne continue à exister et à imposer ses politiques d’austérité ?

    Ces inquiétudes reposent en réalité sur une chimère idéologique construite par les classes dirigeantes et ressassée à longueur de temps dans les grands médias et qui pourrait se résumer ainsi : « l’Union européenne c’est la paix, le retour aux nations c’est la guerre ».

Quand la nation est associée au Front national

    Alors que la droite et l’ensemble de la gauche sont devenues mondialiste et européiste, que les gaullistes ont disparu, que le Parti communiste n’ose plus associer le drapeau tricolore au drapeau rouge, le Front national peut s’approprier à lui seul l’idée et les symboles de la nation. Et réciproquement l’idée de nation finit par être assimilée… au Front national !

    Or le FN défend une vision étriquée de la nation réduite à sa seule dimension identitaire. Ce discours identitaire sert avant tout à dresser les citoyens les uns contre les autres pour éviter de pointer les véritables responsables de la crise. Le rôle du Front national dans la vie politique française est donc clair : finir de diaboliser l’idée de nation, masquer les vrais problèmes et diviser le peuple. Loin d’être un parti antisystème, comme il prétend l’être, il est en réalité un agent au service du système et des classes dirigeantes !

    Il n’empêche que la montée du vote Front national est bien réelle. L’insécurité sociale et psychologique dans laquelle sont plongés les citoyens (une insécurité permanente organisée par les classes dirigeantes) les amène à rechercher des repères, des « valeurs sûres ». La nation fait partie de ces repères. Il y a donc toutes les chances pour que le FN continue de progresser en se faisant le chantre de la défense de la nation, et en se camouflant derrière un pseudo discours social !


La gauche doit se réveiller !

    Face à ce danger, la gauche doit se réveiller. Elle doit se réapproprier l’idée de la nation. Elle doit comprendre que le capitalisme n’a aucun intérêt à voir les nations continuer à exister… tout simplement parce que leur existence gêne sa propre expansion. Comme nous le proposons au M’PEP, la gauche doit s’émanciper du mythe du libre-échange et repenser les relations internationales entre des nations libres et indépendantes, coopérant entre elles, sur les bases de la Charte de la Havane

    Concrètement il s’agit de sortir des institutions supranationales que sont l’OMC, le FMI, l’OTAN, la Banque mondiale et l’UE pour reprendre notre souveraineté (monétaire, industrielle, écologique, culturelle, etc.). Les classes populaires qui souffrent des politiques néolibérales mises en œuvre par l’OMC et l’UE n’ont rien à perdre et tout à gagner.

 

  www.m-pep.org

Partager cet article
Repost0
29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 17:46

300 manifestants à Rouen, 150 à Dieppe et au Havre. 

Le slogan le plus repris était " De l'argent pour les retraites, pas pour les banquiers".


 

Photo0029-001

 


Photo0028-001

 

 

 

 

Photo0027-001

 

 

 

 

 

Photo0026

 


Partager cet article
Repost0
21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 15:39

Hardi en paroles
Timoré dans les actes

Le site des élus communistes et républicains de Seine Maritime reproduit l'intervention de Dominique Hardy précédant le vote du budget de la CREA1.
Dans son discours, le président du groupe communiste a vivement critiqué la politique d'austérité du gouvernement socialiste. Accusant François Hollande et les élus socialistes de répondre aux exigences de la finance, de se conformer au diktat du traité européen et de violer ainsi leurs engagements électoraux, Dominique Hardy n'a pas manqué de dénoncer les retombées néfastes de cette politique au plan local.
La pertinence de l’argumentation développée aurait dû normalement amener les élus communistes à voter contre le budget décrié. Il n’en a rien été. En une brève conclusion inattendue, D. Hardy a invité ses collègues à adopter le budget socialiste. La violente diatribe s’est achevée en coupable ralliement.
Une conclusion aussi illogique fait qu’on se perd en conjectures : pour quelles raisons le Président du groupe communiste s’est-il montré si hardi en paroles et si timoré dans les actes ? La proximité des élections municipales conduirait-elle les élus communistes à vouloir ménager la chèvre et le chou en «  aboyant » les grands principes pour sauver la face sans jamais « mordre » afin de sauvegarder les intérêts électoraux ?
Est-ce pour ces raisons que D. Hardy, dans son intervention, persiste à qualifier de gauche le gouvernement et les élus socialistes ? Vouloir éclairer les consciences et gagner une majorité de nos concitoyens à se prononcer pour une politique radicalement progressiste au service de tous ceux qui souffrent de la politique actuelle menée par le gouvernement socialiste, suppose que l’on appelle « chat un chat. » Il faut donc cesser d’entretenir l’illusion sur la nature des dirigeants socialistes, en leur reprochant seulement d’être une gauche maladroite quand ils pratiquent gauchement une politique bien à droite.

Michel Barrière



  1- CREA : Communauté de l'agglomération Rouen Elbeuf

Partager cet article
Repost0
20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 15:40

Nous reprenons ci-dessous la "Lettre ouverte à François Hollande" d’une militante du CADTM qui a été repris par nos camarades de Rouge-Midi.  Ce texte est plus que jamais d’actualité.
 

"Le Mali outragé !

    Le Mali brisé ! Le Mali martyrisé !

    Mais le Mali libéré ?…

Le 10 janvier 2013, l’armée française, sous votre commandement, envoyait un corps expéditionnaire au Mali pour combattre les djihadistes. Le 2 février, vous vous êtes rendu au Mali pour célébrer l’« immense succès » de l’intervention française. Vous êtes alors devenu, selon la presse malienne, « le héros », « l’icône du libérateur » ou encore « le 334e saint »… A ce titre, sans doute, vous avez semblé vouloir changer les relations franco-africaines.

Vous avez parlé de fraternité, de souveraineté, de droits de l’homme et d’une dette historique, dont la France, par cette intervention militaire éclair, se serait acquittée. Mais les mots prononcés à Bamako doivent s’accompagner d’actes pour démontrer que la France en Afrique n’a pas seulement changé de discours.

Le Mali outragé !

A Bamako, vous avez remercié les anciens combattants maliens pour leur engagement au côté de la France lors de la seconde guerre mondiale. Vous avez reconnu qu’à cet égard la France a une dette vis-à-vis des Maliens, ou plutôt « avait » car la récente intervention militaire au Mali aurait permis de « payer » cette dette. Pendant les deux guerres mondiales, 80 000 Maliens se sont battus au côté de la France, 15 à 20 % d’entre eux sont morts [1]. Durant des années, les anciens combattants étrangers n’ont pas reçu de pension et l’histoire de ces soldats a dû attendre la sortie d’un film grand public pour être révélée au grand jour. Certes, vous n’êtes pas responsable des silences et fourberies de vos prédécesseurs. Mais la prudence, l’humilité, la fraternité  et  le respect  dont vous avez parlé  auraient pu vous pousser  à éviter la formule :
« Nous payons aujourd’hui notre dette à votre égard ».

Le Mali brisé !

La France a plus d’une dette à l’égard du Mali. En 1968, la France est le deuxième créancier du Mali. Entre 1968 et 1980, le stock de la dette du Mali augmente de 175 % et le service de la dette de 218 %. Au début des années 1980, le Mali connaît une crise de la dette, le FMI impose alors un plan d’ajustement structurel (PAS) qui consiste à abandonner toute politique publique visant à assurer les droits fondamentaux de la population. La France, en tant que puissance créancière, a une part de responsabilité. La souveraineté du Mali est ainsi bafouée au nom du remboursement d’une dette largement illégitime car n’ayant pas servi les intérêts de la population.

Vous avez affirmé à Bamako, que « la France (…) est aux côtés du Mali pour vous accompagner dans le redressement économique ; dans la renaissance de vos services publics, pour l’éducation, la santé, la sécurité ». Pour que le Mali puisse se « redresser » économiquement, il lui faut retrouver sa souveraineté économique. Pour que le Mali puisse faire renaître des services publics, il lui faut arrêter d’appliquer les politiques néolibérales dictées par les créanciers. Le FMI a d’ailleurs lui-même reconnu récemment s’être trompé, l’austérité engendrant la crise et non la croissance.

Afin de légitimer l’intervention française au Mali, vous avez souligné que celle-ci se faisait dans « le respect de la charte des Nations unies ». La même charte stipule que les droits humains priment sur les autres engagements pris par les États, parmi lesquels le remboursement des dettes et aussi l’application des programmes d’austérité. Ainsi la France peut, en se basant sur le droit international, reconnaître l’illégitimité des dettes réclamées au peuple malien et soutenir le non paiement de celles-ci. Voilà l’aide dont a besoin le Mali aujourd’hui : l’annulation totale de ces créances illégitimes.

Le Mali martyrisé !

La souveraineté économique du Mali et son « redressement » nécessitent que le pays puisse disposer librement de ses ressources et de ses richesses naturelles. Si vous avez expliqué que la France ne s’est pas rendue au Mali « pour servir je ne sais quel intérêt », vous n’êtes pas sans savoir que les intérêts français y sont nombreux et que la formule est peu convaincante.

Le Sahara est considéré depuis la colonisation comme un espace particulier en raison des nombreuses richesses de son sous-sol. La France y a des intérêts colossaux, notamment pour assurer son « indépendance énergétique » en assurant la sécurité de la région, puisque près de 40% du combustible des centrales françaises proviennent des sites d’Arlit et d’Imouraren (au Niger voisin) exploités par Areva.

Mais le Mali libéré ?…

Monsieur le Président, vous aviez déclaré en 2012 que « le temps de la Françafrique est révolu ». Tant que la dette et le pillage des ressources maintiendront le peuple malien dans l’extrême pauvreté, le privant de ses droits fondamentaux, le Mali ne sera pas libre. Le Mali ne sera pas non plus en paix. Vous avez beau déclarer « ne pas laisser un seul espace territorial du Mali sous le contrôle des terroristes », ils ont un terreau fertile : la pauvreté. C’est bien cela qu’il faut éradiquer et c’est en territoire politique français que cette guerre-là doit être menée."

Pauline Imbach le 11/03/2013   ( CADTM ) ( Comité pour l’annulation de la dette du Tiers-Monde).

Pour rappel, le 11 Février 2013, nous écrivions dans ce blog, sous le titre « MALI : Sous le masque de la "morale", les intérêts de "Total" et d'"Areva" » un texte toujours d’actualité dont nous reprenons des extraits.

«…  C’est pour défendre les intérêts de «  Total » et d’ « Areva » que la France intervient militairement au Mali. C’est d’ailleurs parce que les intérêts capitalistes menacés sont essentiellement français que les partenaires européens se sont bien gardés d’intervenir directement dans le conflit et que les pays africains, pourtant maintes fois sollicités n’apportent qu’une aide timide à la France.
[…]
[ Reste que la France est désormais engagée dans une guerre durable et coûteuse parce que l’ennemi s’est avéré insaisissable et que l’armée malienne n’existe quasiment pas. Les millions d’euros déjà dépensés dans cette opération guerrière auraient été mieux utilisés en aidant le peuple malien à maîtriser son destin au plan économique, social et démocratique.  …»


Partager cet article
Repost0
15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 09:48

Nous publions ci-dessous le tract diffusé à Renault Cléon suite à la signature de l'accord de régression arraché par Carlos Ghosn après la signature de l'ANI par des syndicats minoritaires.  FO, non signataire de l'ANI, a pourtant signé un accord inspiré par l'ANI pour le groupe Renault.

A noter que le syndicat FO de Renault Cléon a condamné l'accord et apposé l'affichette suivante:


"Au regard de la position de Renault France concernant la signature de l'accord de Renault relatif à la compétitivité, le syndicat FO Cléon organisera une assemblée générale très prochainement afin de statuer sur l'avenir du syndicat FO Renault Cléon

Notre syndicat qui a toujours défendu la non-signature de cet « accord » réaffirme tous ses regrets vis à vis de la position votée en central"

 

Serait-ce que cet accord ne passe pas chez les militants FO et les ouvriers et salariés de Renault Cléon ?

 

Pour lire l'intégralité, cliquez ici

 

CGTRenault-Cleon-une140313

Partager cet article
Repost0
13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 10:21

C’est une triste nouvelle.  Christian Pierre est décédé.  Christian était le trésorier d’Action Communiste depuis sa création.  Nous l’avions choisi pour sa capacité à gérer strictement nos recettes et dépenses.  Il tenait à ce qu’Action Communiste dispose des moyens nécessaires à son activité. 

Christian, je l’ai connu au PCF, plus précisément au Comité fédéral de Seine-Maritime où je l’y rencontrais pour la première fois dans les années 70.  Il était secrétaire de la section des dockers.  Un militant ouvrier.  Un militant d’expérience. 

Toujours présent quand le Parti faisait appel à lui.  Toujours présent à la Fête de l’Humanité, aux Chartreux, animant le stand du port de Rouen. Toujours actif dans les débats.  Rares étaient les comités fédéraux où il ne donnait pas son point de vue et celui de sa section.  Et ce n’était pas un point de vue de circonstances.  Il disait ce qu’il pensait et il le disait sans détour. Ça ne plaisait pas toujours forcément à tout le monde.  Il livrait son analyse de l’évolution du rapport des forces idéologiques tel qu’il le ressentait à partir des discussions sur le port et dans sa section.  Avec toujours un souci : faire progresser les idées révolutionnaires pour que les luttes se développent, faire reculer les idées réformistes qui paralysent les luttes et génèrent de graves illusions.

C’est sans doute pour toutes ces raisons qu’il s’est retrouvé à nos côtés quand nous avons créé « Le PCF à la croisée des chemins », puis Action Communiste.  Ensemble nous avons décidé de nous opposer à la gauche plurielle, au quinquennat, à l’élargissement de l’Union, à l’Union Européenne.  Il voulait faire vivre et transmettre les idées pour lesquelles il s’était toujours battu.  Il voulait que se reconstruise  un parti communiste de lutte de classes.  Certains de ses camarades sont restés en pensant qu’ils changeraient le PCF « de l’intérieur ».  Il ne les avait pas oubliés.  Même s’il ne partageait pas leur point de vue.  Cette rupture n’était pas facile.  Mais il l’a fait parce qu’il le pensait juste.  Il a été communiste au PCF.  Il était communiste à Action Communiste. 

C’était tout Christian cela. Agir selon ses principes. Toujours souriant et chaleureux, rigoureux dans ses actes et dans sa pensée. Respecter ses engagements, c’était sa manière de vivre. 

La classe ouvrière a perdu l’un des siens.  Un des meilleurs.

Nous disons à Denise, sa femme, et ses enfants et petits enfants, sa famille, tout notre soutien, toute notre amitié.  Christian était très soucieux des siens.  Il savait combien Denise l’avait soutenu dans son militantisme et il lui en était reconnaissant.  Christian leur manque.  Christian nous manque.

Christian, tes camarades te saluent.

Yvette Genestal, au nom des militants d’Action Communiste.

 


L’inhumation aura lieu le Jeudi 14 mars à 10 heures 30

au cimetière de Mont-Saint-Aignan, rue Boucicaut.

 

 

Partager cet article
Repost0
8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 18:32

« Laissez les chiens de l'empire aboyer, c'est leur travail. Le nôtre c'est de se battre pour achever la véritable libération de notre peuple » Hugo Chavez

 

Hugo Chavez, Président élu de la République bolivarienne du Vénézuéla est mort.  Il était devenu le symbole de la résistance à l’impérialisme occidental et à la domination des puissances capitalistes. 

Ses opposants ne cachent pas leur joie. Les habituels « chiens de garde »  ont commencé à aboyer.  Ainsi dans l’Expansion on peut lire : « Hugo Chavez laisse derrière lui un tissu industriel atrophié, une inflation galopante et une population confrontée à des pénuries alimentaires chroniques » … tandis que F.Fillon déclare : « C’est un pays qui a régressé sur le plan économique et de la démocratie ».
Ce sont des connaisseurs : ils ont soutenu en leur temps les dictatures d’Amérique latine qui gouvernaient par la terreur et la torture et préservaient les richesses des grands propriétaires fonciers et des multinationales étatsuniennes opérant sur leur sol, laissant leur peuple dans la misère.

Démocratie ?  Le dernier coup d’Etat en date au Vénézuéla  a été perpétré contre H.Chavez par la droite vénézuélienne en 2002 avec l’aide et le soutien des Etats-Unis.  Le responsable de cette tentative était le président du Medef vénézuélien … Ce coup d’Etat a échoué grâce à l’intervention du peuple vénézuélien.   H. Chavez a été président pendant quatorze ans, et réélu à trois reprises.  Il avait réuni en 2012 plus de 54% des voix avec 80% de participation.  Les élections régionales de décembre 2012 avaient porté à la direction de 19 régions sur 23 des candidats du PSUV, (Parti socialiste unifié du Vénézuéla, parti d’Hugo Chavez).

Economie ?  1600 entreprises, représentant 30% du PIB sont passées sous contrôle de l’Etat.  Sous la présidence de Chavez des secteurs clés ont été nationalisés, notamment le secteur pétrolier qui fut longtemps la chasse gardée des Etats-Unis.  Une part des ressources pétrolières ont été utilisées pour acquérir une indépendance effective face aux institutions financières internationales et Chavez avait refusé d’appliquer les programmes demandés par le FMI.  L’institution internationale avait, rappelons le, en avril 2002, apporté son soutien à l'éphémère gouvernement issu du coup d'Etat raté contre le président vénézuélien.

Social ?  Un salaire minimum a été instauré et la semaine de travail a été réduite à 36 heures.  Trois millions d’hectares ont été distribués aux paysans.  Des millions d’adultes et d’enfants ont été alphabétisés.  Des milliers de dispensaires médicaux ont été installés dans les quartiers populaires.  La mortalité infantile a chuté, l’espérance de vie a progressé de deux ans.  Enfin la pauvreté a été divisée par deux.

Indépendance ? L'ALBA ( l’Alliance bolivarienne pour les Amériques ) a été officiellement lancée en avril 2005, par la signature d'un « traité commercial des peuples » entre Cuba et le Venezuela. La Bolivie, le Nicaragua, la Dominique, l’Equateur s'y sont joints.  Il s’agissait d'abord de promouvoir une alternative à la ZLEA ( Zone de libre échange américaine, sous dépendance étatsunienne) afin de s’opposer aux politiques néolibérales promues par Washington.

En réalité, ce qu’ils reprochent à Chavez c’est sa radicalité, son opposition de combat à l’impérialisme occidental et à la domination mondiale capitaliste.  Hugo Chavez est mort.  Nul doute que ses opposants, nationaux et mondiaux, tenteront tout, même le pire pour détruire ce qu’il a construit et en effacer même la mémoire.  Dès demain le capitalisme mondialisé et ses petits soldats se mettront à l’ouvrage.

Comme le rappelle C.Hoareau dans Rouge-Midi, nous n'avons ni modèle, ni sauveur suprême.  Nous n’avons pas de modèle mais nous souhaitons que le peuple vénézuélien réussisse sa construction du « socialisme du XXIème siècle ».  Car leur réussite est un point d’appui pour nos luttes.  Nous n’avons pas de sauveur suprême, mais nous saluons en Chavez un grand dirigeant devenu le symbole et l’incarnation du combat des peuples pour leur indépendance et pour leur émancipation.

Alors souhaitons longue vie à la Révolution bolivarienne initiée par Hugo Chavez.  Souhaitons à son peuple de garder courage et vigilance car les attaques ne manqueront pas. 






Partager cet article
Repost0
1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 17:52

Ils font des profits
Ils détruisent nos emplois
Ils investissent à l’étranger

 


En 2012 : Renault, Sanofi, Total, EDF, les entreprises du CAC40 accumulent les profits.  La Bourse de Paris a gagné 15% en 2012 et les dividendes versés aux actionnaires ont grossi de 5%.  Mais notre industrie compte 500000 emplois de moins qu’il y a 10 ans : agroalimentaire ( Danone), textile, automobile( Renault …), sidérurgie, informatique, téléphonie, chimie et pétrochimie (Petroplus, Sanofi, Grande Paroisse)… tous les secteurs sont touchés.

 

L’industrie bradée
Les patrons, après avoir exploité les salariés en France, après avoir empoché les subventions publiques, émigrent pour exploiter ailleurs plus intensément. Ainsi Renault implante une grande usine à Tanger, au Maroc, et réimportera la production: 20% seulement des voitures Renault achetées en France sont produites en France ! L’existence de l’outil industriel français est en jeu ! Si ça continue comme ça, les jeunes seront réduits, à vie, aux petits boulots, à la précarité.

Chantage à l’emploi et licenciements
Le gouvernement a salué l’accord minoritaire du 11 janvier qui a réjoui le Medef.  Les patrons se sont sentis encouragés. A PSA, à Renault … ils ont proposé, dans la foulée, des plans de restructuration et des reculs sociaux.  D’autres ferment leur site comme Goodyear.  On est bien loin de « l’interdiction des licenciements »,  même boursiers.

Perte de pouvoir d’achat = baisse de la consommation
Cette baisse générale de la vente de produits industriels en France et en Europe est évidemment due à une baisse de pouvoir d’achat de tous les Européens.  Seules les industries de luxe échappent à la morosité.  Preuve que la crise ne frappe pas les hauts revenus. Et pourtant le gouvernement, le patronat et les médias continuent de prôner l’austérité au nom de la compétitivité. 

Le 5 Mars, contre l'ANI, pour nos droits sociaux
De nombreux salariés sont aujourd’hui déçus par ce gouvernement socialiste qui impose l’austérité voulue par l’Europe capitaliste.  Beaucoup désavouent l’accord minoritaire signé avec le Medef. La convergence des luttes se met en place.  La mobilisation lancée le 5 mars rencontre un large écho.  A la CGT et à FO se sont joints la FSU et Solidaires. Les luttes peuvent modifier le rapport de forces en faveur des salariés et contraindre le pouvoir à ne pas céder au Medef.  Les salariés sont les plus nombreux.  Qu’ils se fassent entendre.

Des solutions existent … mais l’UE n’en veut pas !
Si l’austérité est voulue par l’UE, c’est le gouvernement socialiste qui l’impose.  On est bien loin de l’Europe sociale !  Les seules solutions vraies, au niveau local comme au niveau national contredisent le libre-échange et la politique européenne.  Battons-nous pour les obtenir.

 

 

 

Propositions pour réindustrialiser

Augmenter les salaires, augmenter le nombre de CDI
Avec cette politique toutes les industries de biens de consommation sont en crise sur le marché français, l’automobile en premier.  L’austérité ne relance pas l’économie. L'austérité et les attaques contre les services publics approfondissent encore la crise économique et sociale.  C’est ce qui se passe en Grèce, en Espagne, au Portugal, en France.  Pour relancer l’économie, il faut au contraire réévaluer les salaires et en finir avec la précarité.  On ne peut pas continuer à suivre les injonctions européennes sur les réductions de salaires et l’emploi flexible.

Nationaliser pour réindustrialiser
Le gouvernement laisse le patronat décider de notre avenir alors que c'est à lui de proposer une stratégie de réindustrialisation. Le patronat brade tout. Il ne faut plus lui laisser les mains libres.  C’est la nationalisation qui est à l’ordre du jour pour l’automobile, la sidérurgie, la chimie, les transports, l’agroalimentaire, le textile… et bien sûr les banques et les assurances.  Avec une participation des travailleurs à la réflexion et aux décisions.  

Relocaliser pour réindustrialiser
Il faut contraindre à relocaliser.
Il faut taxer les produits importés en France: une taxe anti-dumping social et une taxe anti-réchauffement climatique, proportionnelle à la distance parcourue et au mode de transport. Les marchés publics doivent intègrer des critères sociaux et environnementaux favorisant les productions locales et nationales (coût énergétique, impact sur l’emploi…).  Les aides publiques aux entreprises ayant délocalisé tout ou partie de leur production sont annulées et remboursées. 1

Internationalisme
En défendant le travail ici, nous aidons aussi les ouvriers chinois, marocains, roumains … à se défendre.  C’est en développant leurs marchés intérieurs et donc en augmentant les salaires que les pays émergents peuvent développer leur économie sans dépendre des multinationales. Organiser une coopération internationale équilibrée, non déficitaire, comme le font les pays latino-américains de l'ALBA, ce n'est pas là "s'isoler", c'est se développer pour mieux échanger à égalité. Sortons du libre-échange qui engraisse les plus forts.  C’est ce que nous pouvons faire en France.  Discutons avec tous pour coopérer équitablement et non pas se concurrencer. C’est l’Etat qui doit y veiller.

 


 

L’UE ne veut pas ?  Il faut donc sortir de cette UE pour ouvrir d’autres choix et d’autres possibilités que la régression capitaliste à vie !

 

1  Propositions du M'Pep sur les délocalisations que nous reprenons.

 

Nos analyses sont le fruit de nos discussions.  Nous nous sommes aussi inspirés des textes et propositions de nos amis et camarades de Rouges-Vifs, du M’Pep, du PRCF.  Bien sûr nous nous sommes abreuvés aux textes mis en ligne par le blog d’EL DIABLO que nous vous  recommandons :www.communcommune.com

 

Partager cet article
Repost0
18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 14:34

L'austérité approfondit encore la crise industrielle, économique et sociale.

 

 

berlin pasjanv2013 004Yvette Genestal et Michel Barrière ont interviewé, pour le blog d’Action Communiste, Pascal Morel, secrétaire du syndicat CGT de l’usine Renault Cléon.  Depuis plusieurs semaines les salariés de Renault se battent contre les accords compétitivité exigés par la direction de Renault.  Mercredi 20 Février, l’ensemble des syndicats CGT du groupe appellent à une nouvelle mobilisation.

 

 

1) Après Peugeot et ses 11 000 postes sacrifiés, Renault annonce la suppression de plus de 8000 emplois d'ici 2016; y a-t-il à ton avis, un rapport de cause à effet entre l'accord medef cfdt sur la compétitivité et ces licenciements programmés?

L’accord minoritaire du 11 janvier sur la flexibilisation de l’emploi  n’a pas manqué d’encourager la direction de Renault à mettre en œuvre son vaste plan de dégraissage prévu depuis plus de 10 ans. Pour accélérer la mise en place de ce dernier, il fallait que le rapport des forces opposant les salariés au patronat soit favorable à ce dernier. C’est le cas quand un gouvernement prône l’austérité au nom de la compétitivité et que la direction parvient à diviser quelque peu les forces syndicales.

2) La vente des véhicules neufs, qui est en baisse générale en Europe ( moins 8,2 pour cent) touche plus intensément l'Europe du sud: Portugal et Grèce moins 40 pour cent, Italie moins 20 pour cent, Espagne moins 13 pour cent).  Comment expliques-tu cette réalité d'ensemble et ces disparités?

Cette baisse générale de la vente de véhicules neufs en Europe est évidemment due à une baisse de pouvoir d’achat de tous les salariés européens. Mais cette baisse revêt une intensité différente selon les pays. Une monnaie forte, telle l’euro, pénalise davantage les pays les moins industrialisés et les plus touristiques. C’est le cas de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne auxquels l’Europe impose les plans d’austérité les plus rigoureux.
Cette diminution de la vente de véhicules neufs a pour conséquence l’augmentation du marché de l’occasion et pour conséquence le vieillissement du parc automobile et les risques de pollution et d’insécurité qui en découlent.

3) PSA et Renault accusent des baisses record alors que les marques allemandes par exemple tirent leurs épingles du jeu. A quoi selon toi sont dues ces différences?

Il faut savoir que les industriels allemands se sont depuis longtemps spécialisés dans les productions «  haut de gamme » beaucoup plus destinées à l’exportation qu’au marché intérieur. C’est le cas pour les appareils ménagers, les machines outils et les voitures. Concernant ces dernières, il est à noter que les marques qui tiennent le mieux leur épingle du jeu sont celles des voitures de luxe ; Porsche, Mercedes, Audit et BMW. Ce qui montre que la crise épargne certains revenus.
A la différence de ces marques allemandes ; PSA et Renault trouvent essentiellement leur débouché sur le marché français et accusent de plein fouet la baisse du pouvoir d’achat de nos concitoyens. S’ajoute à cela le fait que les directions de ces entreprises ont voulu occuper toutes les gammes de la production au détriment de la production de voitures populaires qui a pourtant fait, avec la 2 CV, la 4 L et la Clio par exemple , leur réputation et leur succès.

4) L'Etat est actionnaire de Renault à hauteur de 15 pour cent et le gouvernement socialiste a été élu sur un programme de changement de cap industriel. Comment expliques-tu qu' Arnaud Montebourg se félicite qu'il n'y ait pas de licenciement sec et pas de plan social chez Renault?

Je ne comprends pas qu’il se félicite : 8200 emplois de moins, c’est la destruction de l’emploi industriel, c’est 8200 chômeurs supplémentaires et ça accentue la précarité.  La mobilité forcée se fera au détriment des familles.

On attend au contraire de l’Etat «  l’interdiction des licenciements ».  Rappelons que Renault a vu ses profits bondir de plus de 50% en 2012 … L’Etat actionnaire devrait plutôt inciter les PDG à baisser leur salaire ( 13 millions d’euros pour Carlos Ghosn, salaire Renault et Nissan cumulés ) et les actionnaires à réduire leurs dividendes qui ont encore augmenté en 2012. La provocation de Carlos Ghosn qui consiste à reporter 430000 euros  ( une petite partie de son salaire ) en 2016 en échange de la signature des syndicats ne fait que souligner l’énormité des sommes versées.  Ça fait encore plus de 30000 euros par jour … Il faut utiliser autrement cet argent et promouvoir une politique de développement industriel en France.  Si les responsables d’entreprises refusent cette stratégie, c’est à l’Etat de le faire.
Pour justifier la privatisation le gouvernement socialiste de l’époque avait présenté la nationalisation comme un frein au développement …  Or depuis qu’il est privatisé Renault n’a jamais fait autant appel à l’argent public !  Et ça va de mal en pis. La nationalisation est ainsi à l’ordre du jour pour toutes les industries qui bradent leur potentiel : automobile, sidérurgie, chimie, transports… Avec une participation des travailleurs à la réflexion et aux décisions.  

5) Quelles sont les propositions de la CGT pour l’automobile et pour Renault en particulier?

Les investissements doivent porter sur l’innovation et le développement. Renault a sacrifié sa recherche développement en France en réduisant ses investissements dans ce domaine et en malmenant ses chercheurs. On se rappelle les suicides et les fausses accusations d’espionnage.  Mais les centres de recherche en Inde, en Roumanie, au Brésil montent en puissance.
Renault brade son héritage et Carlos Ghosn privilégie Nissan.  La crainte, c’est que si rien n’est fait, si Renault ne change pas de stratégie, aux alentours de 2016, c’est l’existence de Renault qui est en cause.  C’était, c’est le meilleur motoriste du monde.  Et ceux qui avaient le savoir-faire ont été licenciés et n’ont pas été remplacés.
Le succès des voitures bas coût produites hors France démontre que l’on a besoin d’élargir les gammes de voitures pas trop chères, en réduisant les marges. Par ailleurs les modèles de la famille Logan doivent principalement leur rentabilité à la nouvelle façon de concevoir et de fabriquer les véhicules. L’insuffisance de productivité et donc de compétitivité en France est essentiellement due à la stratégie de Renault qui fait tourner des usines en France avec une capacité de 60% voire 30% contre 120 ou 130% en Turquie ou en Roumanie.  Résultat : seulement 20%  des voitures Renault vendues en France sont produites en France.  On peut, par exemple, comme d’autres constructeurs le font, assembler plusieurs types de véhicules sur une chaîne de montage.
A Cléon la direction a obtenu des subventions pour le moteur électrique en échange du maintien dans l’emploi des 4047 CDI.  Aujourd’hui elle contourne cet engagement en contraignant les salariés d’autres sites à la mobilité !  C’est à dire qu’elle licencie à Cléon mais fait venir d’autres salariés…Ce qui fait qu’à Cléon, tout en tournant de 120% à 150% de capacité, on perd 200 emplois par an.
En outre, pour relancer l’économie, pour une meilleure répartition des richesses il faut réévaluer les salaires et concéder l’obtention d’un 13ème mois. On ne peut pas continuer à suivre les injonctions européennes sur les réductions de salaires. Avec cette politique toutes les industries de biens de consommation sont en crise sur le marché français, l’automobile en premier.  L’austérité ne relance pas l’économie, l'austérité et les attaques contre les services publics approfondissent encore la crise économique et sociale.  

6) Que penses-tu  de l’expression « dialogue social » employé à propos des négociations sur la compétitivité ?

Il n’y a pas de dialogue.  La direction vient avec ses idées et tout ce qui a été proposé par la CGT a été rejeté par la direction.  On demande aux syndicats jusqu’où ils veulent bien reculer.  Ce n’est pas un «  dialogue social », ce ne sont pas des négociations, c’est du chantage à l’emploi pour obtenir des reculs sociaux. «  Pas de fermeture de sites si vous signez ».  Voilà ce que dit la direction de Renault !

La direction nous présente comme des exemples tout ce qui a été signé ailleurs en Europe, en Espagne notamment.  Le pire c’est quand on nous présente comme un modèle de compétitivité l’usine Nissan de Sunderland au Royaume-Uni.  Là-bas la moyenne d’âge est de 28-30 ans.  Les travailleurs sont très rapidement cassés, usés.  Et quand ils ne peuvent plus travailler, on les remplace, au bout de quelques années.  C’est ça qu’ils voudraient en France.  C’est ça leur « dialogue social ».

C’est dans la droite ligne des accords signés par le Medef le 11 janvier avec des syndicats minoritaires. Au nom de la compétitivité, les salariés doivent renoncer à leurs acquis : mobilité forcée, précarité avec la création de CDI intermittents, limitation des possibilités de recours devant les prud’hommes, possibilité de signer des accords minoritaires sur des réductions de salaires…


 

renault 5 2 2013 007

Pascal Morel et les militants de la CGT le 5 Février devant l'usine Renault Cléon.

 

 

7) Face à une situation aussi grave ( licenciements, fermetures d'entreprises,  délocalisations, flexibilité...) comment expliques-tu qu'il soit si difficile de mobiliser l'ensemble des travailleurs dans une riposte de grande ampleur au niveau national?

Les confédérations syndicales sont dans l’accompagnement de la crise.  Elles ne remettent pas en cause le système capitaliste.  En laissant croire qu’une Europe sociale pourrait se développer dans cette Union Européenne qui multiplie les attaques contre les salariés, elles freinent les capacités de lutte contre les causes de la crise sociale et des politiques patronales et gouvernementales soutenues et inspirées par l’UE. Le syndicalisme rassemblé n’a pas permis de faire la clarté sur les responsabilités de la crise industrielle. Ces ambiguïtés et les désillusions d’aujourd’hui ont ouvert la voie aux signatures des syndicats minoritaires.

Comme il ne perçoit pas nettement les causes profondes de ces attaques, le salarié réagit au coup par coup.  Les luttes sont individualisées comme le sont les loisirs,  le travail.
L’action séparée, entreprise par entreprise est bien sûr nécessaire mais ça ne suffit pas.  MEDEF, organisations réformistes comme la CFDT, gouvernement socialiste et partis de droite sont décidés à s’en prendre aux protections sociales, à aggraver la précarité des salariés, à flexibiliser davantage le marché du travail.  Ils appliquent la stratégie de Denis Kessler qui préconisait en 2007 « de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! »  C’est le rôle des syndicats de montrer comment la « crise » a servi d’accélérateur pour cette offensive du capital.  C’est le rôle de la CGT de lutter contre ce que nous répètent tous les experts de l’idéologie dominante sur la fatalité de la crise et la nécessaire compétitivité.
Il n'y a pas de compromis possible entre les intérêts des salariés et la politique menée, au nom de la « dette » ou de l'Euro pour les profits des grands groupes capitalistes.
C’est le fatalisme et la division qu’il faut vaincre pour stopper l’offensive patronale et gouvernementale car seul un puissant mouvement social prolongeant la résistance des entreprises en lutte pourra faire reculer le patronat et le gouvernement.   

Mais les rapports de forces ne sont pas éternellement figés. De nombreux salariés sont aujourd’hui déçus par un gouvernement qu’ils ont élu et qui leur impose l’austérité voulue par L’Europe capitaliste. La vague rose serait à coup sûr moins déferlante si les élections législatives avaient lieu aujourd’hui. Par ailleurs, bon nombre de salariés adhérents aux syndicats minoritaires et signataires de l’accord désavouent leur direction. Enfin la convergence des luttes se met en place comme le prouvent les actions menées en commun par les Renault, les PSA, les Good Year… etc.. L’appel à la mobilisation le 5 mars lancé par la CGT et FO est de nature à entraîner d’autres syndicats dans la lutte pour contraindre le gouvernement réuni le 6 mars à renoncer à transcrire dans la loi  l'accord minoritaire et néfaste sur la flexibilisation de l'emploi.


Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents