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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 08:56
Les sociétés transnationales se jouent des frontières pour éluder leurs responsabilités dans les violations des droits humains, des législations sur le travail, dans les dégâts causés à l’environnement et aussi pour échapper à la fiscalité.

par Melik Özden

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies lance cette semaine ses travaux en vue de l’élaboration d’un traité contraignant sur la responsabilité des multinationales en matière de droits humains, suite à la résolution votée l’année dernière sur proposition de l’Équateur. Un tel traité est demandé depuis des années par la société civile internationale, qui organise une semaine de mobilisation à Genève pour soutenir le groupe de travail chargé de le préparer. Melik Özden, directeur du Cetim (Centre Europe Tiers Monde), une ONG basée à Genève et l’une des chevilles ouvrières de cette mobilisation, explique les enjeux de cette semaine cruciale.

Entre les 6 et 10 juillet 2015, un Groupe de travail intergouvernemental ad hoc de l’Organisation des Nations unies, fraîchement créé, se réunira à Genève pour commencer les négociations sur un instrument international juridiquement contraignant sur les sociétés transnationales. Même si le mandat a été obtenu avec une courte majorité au sein du Conseil des droits de l’homme [1], l’enjeu n’en demeure pas moins fondamental.

En effet, on observe depuis trois décennies une montée en puissance des sociétés transnationales. De nos jours, quelques centaines de sociétés transnationales contrôlent au niveau mondial l’essentiel de la production et de la commercialisation des biens et des services. Cette position leur confère un pouvoir sans précédent dans l’histoire. De plus, la transformation des activités bancaires et la concentration du capital financier dans les mains de quelques entités transnationales menacent désormais non seulement l’économie réelle mais également la démocratie.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Il y a lieu à cet égard de déplorer le non respect des principes démocratiques et des droits humains, mais aussi la corruption des dirigeants politiques. Mais il ne faut pas perdre de vue également l’extension progressive d’une économie de marché néolibérale au niveau mondial, qui a abouti à l’abandon du champ économique par les États. Nous savons très bien que sans la souveraineté économique, l’indépendance politique est condamnée à rester théorique.

Affaiblissement des États

Aujourd’hui, nous avons affaire à des États qui sont très affaiblis, politiquement et économiquement. La dette extérieure des États est utilisée, hier comme aujourd’hui, pour imposer des programmes d’ajustement structurel qui englobent sans exception la privatisation des services publics. Les accords commerciaux et sur les investissements, multilatéraux ou bilatéraux, non seulement favorisent les sociétés transnationales mais leur assurent également en quelque sorte l’impunité sur le plan juridique quant à leurs agissement nuisibles, voire criminels, sur le plan des droits humains, de l’environnement ou du travail. Les législations nationales et internationales dans ces domaines sont contournées par les accords en question ou ne sont pas appliquées à certaines multinationales ou encore sont modifiées pour satisfaire les conditions des investisseurs. Les sociétés transnationales se jouent des frontières et ont recours à des montages complexes pour éluder leurs responsabilités dans les violations des droits humains, des législations sur le travail et pour les dégâts causés à l’environnement, mais aussi pour échapper à la fiscalité. Elle ont également recours à la corruption et parfois aux groupes paramilitaires pour faire taire toute opposition à leurs desseins.

Autrement dit, les vœux de M. Percy Barnevik, ancien Président du groupe industriel helvético-suédois Asea Brown Boveri (ABB), exprimés il y a une quinzaine d’années, sont devenus aujourd’hui réalité partout dans le monde : « Je définirai la globalisation par la liberté pour mon groupe d’investir où il veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut, en s’approvisionnant et en vendant où il veut, et en ayant supporté le moins de contraintes possibles en matière de droit du travail et de conventions sociales [2]. »

Bataille politique en perspective

C’est dans ce contexte que se réunira à Genève le groupe de travail de l’ONU. Mais le succès dudit groupe de travail n’est pas assuré d’avance vu les pressions et manœuvres multiples en cours pour éviter toute réglementation contraignante à l’égard des sociétés transnationales. Ces milieux semblent compter sur l’appui des États occidentaux (États-Unis et Union européenne en tête), farouchement contre une telle réglementation, mais aussi sur leur capacité de chantage auprès de certains autres États qui craignent le retrait des « investissements ». Ils comptent également sur des arguments fallacieux tels que les droits humains seraient uniquement l’affaire des États et que tenir responsables les sociétés transnationales pour cela reviendrait à « privatiser » les droits humains (sic) - comme si les activités des sociétés transnationales n’avaient aucun impact sur ces derniers ou comme si elles ne sont pas tenues de les respecter. En réalité, c’est le contraire qui est vrai. En effet, ce sont précisément les codes de conduite volontaires qui permettent aux sociétés transnationales d’échapper à tout contrôle légal et qui conduisent à une privatisation des droits humains.

Quant à leur chantage sur le retrait de leurs investissements, il faut se rendre à l’évidence. Les activités des sociétés transnationales ne répondent pas forcément aux besoins des populations locales, mais obéissent à un seul critère : faire des bénéfices, le plus et le plus vite possible, au profit de leurs actionnaires majoritaires. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les sociétés transnationales seraient le moteur du développement, ces dernières sont devenues de nos jours un obstacle majeur dressé devant le développement non seulement économique, mais également social et culturel. En effet, de nombreuses études le démontrent amplement, si besoin est, la stratégie des sociétés transnationales ne consiste qu’à renforcer leur position dominante sur le marché, dans pratiquement tous les secteurs de l’économie et de services (agriculture/alimentation, construction, industrie, finances, loisirs, information...) par des acquisitions et fusions à l’instar de Google ou d’autres géants de l’informatique, pour ne citer que ce secteur à la mode, afin d’étouffer dans l’œuf toute concurrence ou de récupérer toute innovation par des starts-up.

De plus, dans les faits, les sociétés transnationales se sont arrogées, avec la complicité de certains États puissants, tous les droits et avantages alors qu’elles n’assument aucune responsabilité liée à leurs activités, étant donné qu’elles se déchargent bien souvent sur leurs filiales, preneurs de licence ou sous-traitants, quand elles n’appellent pas l’État pour recoller les pots cassés.

Comme déjà souligné, les activités des sociétés transnationales touchent tous les domaines de la vie. C’est pourquoi les travaux du groupe de travail de l’ONU revêt une importance capitale. Certes, les démarches entreprises au sein de l’ONU (ou au niveau international) depuis plus de 40 ans ont échoué et/ou ont été dévoyées jusqu’ici. En effet, ces dernières ont abouti, tout au plus, à des codes de conduite volontaires qui, non seulement sont lacunaires sur de nombreux aspects mais, comme leur nom l’indique, dont l’application est laissée au bon vouloir des sociétés transnationales. Autant dire que ces codes ont prouvé leur inefficacité. D’où d’ailleurs, la création dudit groupe de travail au sein de l’ONU, afin qu’il élabore des normes contraignantes à l’égard de ces entités.

Mobilisation de la société civile

Les mouvements sociaux et organisations de la société civile l’ont bien compris. C’est pourquoi une campagne mondiale pour lutter contre l’impunité des sociétés transnationales a été lancée en 2013 par plus de 200 organisations qui comprennent aussi bien des organisations paysannes (La Via Campesina), des syndicats (Trade Union Confederation of Americas) que celles de défense des droits des femmes (Marche mondiale des femmes) et des organisations des victimes des sociétés transnationales (Chevron/Equateur, Shell/Nigeria, Coca-Cola/Colombie...). Plusieurs dizaines de représentant-e-s de ces organisations seront présentes à Genève la semaine prochaine pour faire entendre leurs voix et revendications afin que ce processus ne soit pas dévoyé comme dans le passé [3].

Dans ce contexte, les organisations de la société civile suisse, dont le Cetim fait partie, ne se sont pas trompées lorsqu’elles ont lancé l’initiative populaire intitulée « pour des multinationales responsables ». En effet, la Suisse a une place particulière dans ce domaine, étant donné qu’elle abrite le siège de nombreuses sociétés transnationales montrées du doigt pour des violations commises à l’étranger. Il s’agit d’une démarche complémentaire à celle de l’ONU, visant à permettre aux victimes des violations des droits humains commises par les sociétés transnationales puissent être poursuivies en justice en Suisse de sorte que les agissements nuisibles de ces entités sur les droits humains ou l’environnement ne restent pas impunis. En effet, pour rendre comptable les sociétés transnationales de leurs actes et pouvoir les poursuivre en justice, il faut des mécanismes juridiques à la fois à l’échelle nationale et internationale. C’est une condition indispensable si l’on veut lutter efficacement contre l’impunité des sociétés transnationales.

Melik Özden, directeur du Cetim

[1] À l’initiative de l’Afrique du Sud et de l’Équateur, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté la résolution 26/9, en juin 2014, par 20 voix pour, 14 contre et 13 abstentions. Lire à ce sujet notre entretien avec Brid Brennan et Gonzalo Beron, du Transnational Institute : « Une opportunité historique de négocier un traité contraignant sur les entreprises transnationales ».

[2] Voir Mondialisation excluante, nouvelles solidarités : soumettre ou démettre l’OMC, coédition Cetim, Gresea, L’Harmattan, octobre 2001.

[3] Voir le programme de la semaine de mobilisation sur le site du Cetim.

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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 08:54

Cet article est reposté depuis Ça n'empêche pas Nicolas.

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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 08:52

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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 08:44

Cet article est reposté depuis Le blog de Lucien PONS.

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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 08:41

Euclide Tsakalotos, ministre grec des Finances

Euclide Tsakalotos, ministre grec des Finances (Crédits : © Alkis Konstantinidis / Reuter)

Romaric Godin  |   -  latribune.fr

Le nouveau ministre des Finances grec n'a rien proposé de neuf à l'Eurogroupe de ce mardi dont la réunion a tourné court. Une stratégie qui vise à placer au centre la question de la dette.

Le gouvernement grec tente d'imposer ses propres priorités. Ce mardi 7 juillet, les créanciers avaient une fois de plus fixé leur calendrier en prévoyant un Eurogroupe avant le conseil européen. Autrement dit, la logique financière devait continuer à primer sur la logique politique. L'idée était donc la même qu'au cours des dernières semaines : engluer la Grèce dans des discussions financières techniques qui devront être validées au niveau des chefs d'Etat ensuite. Avec cette méthode, aucun accord satisfaisant pour Athènes n'était possible puisqu'Alexis Tsipras n'entend signer un texte technique qu'après un engagement sur la dette. Or, cet engagement ne peut se prendre qu'au niveau politique. Voilà pourquoi Athènes a annoncé déposer une demande d'aide complète au MES (mécanisme européen de stabilité) demain, incluant sans doute une restructuration de la dette.

Pas de propositions

Le gouvernement grec a donc contourné la difficulté. Le nouveau ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, est arrivé à l'Eurogroupe sans nouvelle proposition concrète, se contentant d'évoquer la proposition présentée le 1er juillet dernier (laquelle, rappelons-le, n'était pas si éloignée de la proposition du 25 juin rejetée par les électeurs grecs). L'Eurogroupe a donc été dans l'incapacité de s'exprimer. Du coup, les chefs d'Etats et de gouvernements ne pourront pas discuter sur des éléments techniques. Et c'est exactement là où Alexis Tsipras voulait en venir : entamer un dialogue au niveau politique, incluant la question de la dette. Le premier ministre grec va ainsi rencontrer Angela Merkel et François Hollande avant le Conseil.

Comment discuter avant de poser la question de la dette ?

Car, en réalité, les discussions techniques sans ce préalable sont absurdes : établir des objectifs d'excédents et des mesures à prendre sans discuter de la dette revient à enterrer la question puisque, précisément, ces objectifs sont basées sur la nécessité de rembourser intégralement la dette. Il faut donc d'abord discuter de ce point crucial, notamment de la question de la dette détenue par la BCE (Banque centrale européenne) qui doit être remboursée en juillet et août de cette année (6,7 milliards d'euros), mais aussi en 2016 (2,3 milliards d'euros) et en 2017 (6,3 milliards d'euros). Athènes propose une reprise de cette dette par le MES, une décision qui relève du niveau politique.

Attentes absurdes des chefs d'Etats et de gouvernements

Evidemment, cette manœuvre peut échouer. Les chefs d'Etat peuvent se montrer irrités et rejeter tout dialogue ce mardi soir. Mais ce comportement semblerait étrange. Comment imaginer qu'un gouvernement qui vient d'être conforté par le « non » massif au référendum arrive sans vouloir parler de la dette et en présentant un plan encore plus strict que le précédent ? Là aussi, une telle attente semble loin de la réalité. Alexis Tsipras va donc, comme il l'a promis dès dimanche soir, mettre la question de la dette sur la table. Il y a fort à parier qu'il ne soit pas entendu. Mais son mandat renouvelé le 5 juillet l'obligeait à agir ainsi.

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8 juillet 2015 3 08 /07 /juillet /2015 08:32

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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 23:03
Lu sur le site de Ruptures ( le nouveau Bastille République Nation )

Un nouveau rapport prônant un saut fédéral en deux étapes a été soumis au Conseil européen. Pointant les « défauts » de l’intégration monétaire, le texte propose d’enlever aux Etats de la zone euro leur souveraineté en matière de politique économique, afin de faire converger leur « compétitivité ».

« notre but commun est de rendre impensable (…) un avenir sans Europe »

Du traité de Maëstricht jusqu’à la mise en place de la gouvernance économique de la zone euro (semestre européen ; traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance ; et textes associés…) en passant par le traité de Lisbonne, d’immenses chantiers d’inspiration fédéraliste se sont succédé. La monnaie unique, les mécanismes de contrôle budgétaire et l’Union bancaire sont désormais devenus des réalités, et ce, sans que les parlements nationaux aient été, ou si peu, consultés.

Pourtant, les dirigeants européens continuent de déplorer les « défauts de construction » de l’Union économique et monétaire (UEM) qui subsistent, et ne cessent d’appeler de leurs vœux une « convergence accrue » entre les économies de la zone euro.

Depuis trois ans, les groupes de travail et rapports n’ont pas manqué : groupe informel de réflexion sur l’avenir de l’Europe (ministres), projet détaillé de la Commission « pour une Union économique et monétaire véritable et approfondie », feuille de route « vers une véritable union économique et monétaire » de l’ex-Président du Conseil Herman Van Rompuy, communications de la Commission relatives à la gouvernance économique…

C’est dans cette continuité qu’un « rapport des cinq présidents » a été soumis à la réunion du Conseil européen des 25 et 26 juin. Le président du Conseil, Donald Tusk, de l’eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, du parlement européen, Martin Schulz, de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi proposent un document visant à renforcer l’intégration économique et institutionnelle de la zone euro. Ce sont surtout les deux derniers cités qui étaient à la manœuvre.

L’objectif des auteurs a le mérite de la clarté. Ils plaident en effet pour que « les Etats membres acceptent de plus en plus de décisions communes sur des éléments de leurs propres budgets et de leurs politiques nationales », ce qu’ils nomment pudiquement le « partage de souveraineté ». Car, selon eux, « la deuxième économie du monde ne peut plus être gérée à travers de simples règles de coopération ».

Ce document propose de procéder en deux étapes : utiliser d’abord les capacités d’intégration « à traité constant », d’ici à fin juin 2017 ; puis, à partir de cette date, engager un processus de réforme desdits traités. Face à l’impopularité croissante de l’Union européenne, envisager d’emblée de nouveaux référendums serait en effet suicidaire.

Dès la première phase, chaque pays serait tenu de mettre en place une « autorité de la compétitivité », instance « chargée de surveiller les performances et les politiques en matière de compétitivité ». Ces instances nationales « indépendantes » auraient pour mandat de « s’assurer que les salaires évoluent conformément à la productivité, et de comparer les évolutions avec celles des autres pays de la zone euro, et parmi les autres partenaires commerciaux importants ». En termes simples : pas trop vite.

L’harmonisation des politiques économiques serait assurée par des « critères de convergence » supplémentaires. Outre les « coûts salariaux », l’amélioration de l’« environnement des affaires » (la « flexibilité du marché du travail », entre autres), ou la « cohésion sociale » seraient également mesurées.

Afin d’accélérer cette « convergence », les pays méritants seraient récompensés par des mécanismes de transferts financiers. Est ainsi suggérée la mise en place d’une assurance européenne des dispositifs nationaux d’indemnité chômage. On retrouvé ici l’idée promue depuis longtemps par Berlin d’un conditionnement plus strict des aides européennes, moyennant un budget communautaire renforcé.

Pour renforcer la convergence des politiques économiques, il est également proposé de modifier le calendrier actuel du semestre européen afin de faire précéder les recommandations spécifiques pour chaque Etat par une phase consacrée à l’examen de la zone euro dans son ensemble. Le document propose aussi de créer une présidence permanente de l’eurogroupe, ainsi qu’une sous-commission propre à la zone euro au sein du parlement européen.

Le rapport plaide en outre pour la création d’un « conseil budgétaire européen ». Par ailleurs, des facilités de prêts sous forme d’obligations émises par la zone euro (« project bonds » associant financement public et investissement privé) seraient lancées. En filigrane se dessine ainsi la seconde phase, qui verrait notamment la mise en place d’un véritable Trésor commun pour les pays de la zone euro.

Saut vers plus de fédéralisme

Car le patron de la BCE, notamment, n’a jamais dissimulé la couleur : seul un « saut qualitatif » vers des mécanismes plus fédéraux est susceptible d’assurer la survie de la monnaie unique à moyen terme. Cela recoupe la vision des dirigeants allemands : pas d’« union de transferts » (financiers) sans prise de contrôle par Bruxelles – et, de fait, par Berlin – des finances et des budgets des Etats de la zone euro.

Cette dernière serait donc le noyau de l’intégration. Les pays n’y appartenant pas constitueraient un ensemble plus lâche, partageant essentiellement le marché unique (biens, services, capitaux, main d’œuvre).

Toutes ces idées recoupent une contribution publiée récemment dans plusieurs quotidiens européens signée par les ministres français et allemand de l’Economie. Les deux sociaux-démocrates plaidaient pour l’amorce d’un budget de la zone euro, et pour un commissaire européen chargé de cette dernière. Et concluaient leur tribune en affirmant : « notre but commun est de rendre impensable (…) un avenir sans Europe – ou avec moins d’Union ».

Magali Pernin

Auteur du blog http://www.contrelacour.fr

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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 22:54

Cet article est reposté depuis Solidarité Internationale PCF.

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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 22:47

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7 juillet 2015 2 07 /07 /juillet /2015 22:38
Vers une grève massive des personnels du métro londonien contre les conditions du transport de nuit

Vers une grève massive des personnels du métro londonien contre les conditions du transport de nuit

MlN pour Solidarité internationale PCF, 7 juillet 2015

Ceux qui aiment Wimbledon iront à pied ou en voiture. Une grève du métro londonien, à l’appel de 4 organisations syndicales dont le syndicat de lutte RMT et le syndicat corporatiste des conducteur, Aslef, est démarrera le 8 juillet au soir. Elle s’annonce d’une ampleur inédite depuis 10 ans. 20.000 agents se sont portés grévistes. Le réseau devrait être complètement paralysé.

La lutte londonienne porte sur les conditions du prolongement de la circulation des lignes toute la nuit le week-end à partir de septembre. Il pose de nombreux problèmes d’organisation, notamment pour l’entretien des voies, pour la sûreté, pour la sécurité. Il menace la santé, les conditions de travail et les conditions de vie des personnels.

Les agents londoniens n’entendent pas être les victimes de la nouvelle organisation. La société « London Underground », branche métro de « Transport of London » a conclu les négociations par un ultimatum. Ses dernières concessions – une prime forfaitaire de 2000 livres (2800 euros) aux seuls conducteurs et une augmentation de 2% cette année – sont jugées « diviseuses et inacceptables » par le secrétaire général du RMT, Nick Cash, qui dénonce également le manque d’embauche d’agents dans les stations, notamment les plus difficiles.

Le mouvement pourrait faire jonction avec d’autres grèves annoncées ce week-end dans les chemins de fer, à l’appel du RMT, dans les compagnies privées « First Great Western » et « Southern Rail ». Le gouvernement conservateur de David Cameron promet de restreindre encore le droit de grève…

La proposition d’étendre à la nuit la circulation des métros, en commençant par le week-end est régulièrement émise également à Paris, notamment par Anne Hidalgo. Présentée comme une liberté supplémentaire de déplacement, l’extension la nuit des métros correspond surtout à la volonté patronale de banaliser le travail de nuit, comme le travail du dimanche.

La lutte londonienne ne peut que nous en intéresser qu’encore davantage.

Pour adresser des messages de soutien au syndicat RMT du métro de Londres : http://www.rmtlondoncalling.org.uk/

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