Une majorité de Français (53 %) souhaite un référendum sur le maintien ou non de la France dans l’Union européenne (UE), à l’instar de celui prévu au Royaume-Uni le 23 juin. C’est l’une des révélations de l’enquête menée début février auprès de 8 000 électeurs dans six pays de l’Union (Allemagne, France, Pologne, Irlande,Espagne et Suède) par l’université d’Edimbourg et le cercle de réflexion allemand D/part.
Cette étude, publiée jeudi 10 mars, est la première à rendre compte de l’état des opinions publiques européennes à l’égard du débat ouvert au Royaume-Uni et à comparer les perspectives qu’il ouvre, tout comme les espoirs et les craintes qu’il suscite. De tous les Européens interrogés, les Français sont les plus favorables à la sortie du Royaume-Uni de l’UE, mais, en même temps, les plus enclins à réclamer les mesures anti-immigrés que David Cameron a partiellement obtenues pour son pays.
Pour près de la moitié des Français, le « Brexit » (« British exit » ou sortie du Royaume-Uni de l’UE) ne serait pas une catastrophe : ils sont 44 % à penser que « la Grande-Bretagne devrait quitter l’UE », alors que seuls 27 % des Allemands et 19 % des Espagnols partagent ce point de vue.
Seuls 40 % des Français estiment que l’adhésion britannique est bonne pour l’UE, contre 48 % des Allemands et… 68 % des Irlandais, dont le commerce dépend largement de Londres. De toute façon, les deux tiers des Français et des Allemands pensent que le Brexit n’aurait « aucun » ou « peu » d’effet sur leur vie personnelle.
Hostilité aux exceptions
Les Européens semblent plus proches entre eux sur deux autres points importants : ils pensent que l’UE ne devrait pas multiplier les exceptions en faveur du Royaume-Uni et ils sont réticents à accorder à Londres le bénéfice du maintien dans le marché commun en cas de sortie de l’Union.
[...]« Un laboratoire pour d’autres référendums en Europe »
[...]
« Le référendum britannique est un laboratoire pour d’autres référendums en Europe. Une telle banalisation pourrait produire des effets dévastateurs »,commente Anand Menon, professeur de politique européenne au King’s College de Londres et directeur de « UK in a changing Europe », un réseau de chercheurs spécialisés dans les relations entre le Royaume-Uni et l’UE.