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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 09:03
 

327 survivants juifs et descendants de survivants et victimes du génocide nazi ont signé cette lettre, en réponse à la manipulation par Elie Wiesel du génocide nazi, visant à justifier l'agression contre Gaza

“Jamais plus ça” – “Never again”, – dit-on pour l’Holocauste des juifs en Europe. "Plus jamais ça" doit signifier PLUS JAMAIS ÇA POUR PERSONNE !”... », conclut la lettre ouverte publiée dans le New York Times par 327 survivants et descendants de survivants de l’Holocauste, à propos de l’action d’Israël contre Gaza ainsi implicitement mise dans la même catégorie que l’Holocauste. Du point de vue fondamental du système de la communication, le coup est rude pour la politique de Netanyahou contre Gaza, pour les Israéliens qui la soutiennent en majorité, pour les USA qui la soutiennent par tous les habituels moyens humanitaires, – fric, armes et tirades hystériques, – pour le bloc BAO (le reste) qui suit en général bien en rang et le doigt sur la bonne couture du pantalon de service.

La lettre ouverte a été publiée dans le New York Times, après une publication soutenant l’attaque de Gaza par Elie Wiesel. La lettre attaque avec violence Elie Wiesel, d’une façon qui ne peut que satisfaire le jugement. Wiesel est l’un des plus pitoyables et l’un des plus servile parmi les employés-Système du domaine qu’on sait, où il excelle dans la représentation permanente. L’intervention de ces diverses personnes intimement liées à la catastrophe de l’Holocauste représente une importante démarche de communication, en raison de la dimension religieuse (voir le 18 juin 2010), voire la dimension pseudo-métaphysique (cette thèse est défendue dans La Grâce de l’Histoire) que le Système a assigné à cet événement de l’Holocauste. Haaretz, le 23 août 2014, détaille l’intervention des signataires.

 

Russia Today, qui reprend l’information ce 25 août 2014, signale une intéressante coïncidence. La lettre ouverte a été publiée peu après, – quelques instants, observe le texte, – que 190 personnalités d’Hollywood aient signé une déclaration condamnant le Hamas pour son action barbare et, comme l’on sait, dévastatrice, avec ses tirs de fusée contre Israël. La déclaration constitue de facto une justification de l’action israélienne contre Gaza, conduite, comme l’on sait, avec la plus extrême modération par Netanyahou, – l’homme qui est à lui seul une définition hollywoodienne du terme “modération”.

 

Nous reproduisons ci-dessous la lettre ouverte :

Les survivants et descendants de survivants et victimes du génocide nazi condamnent sans équivoque le massacre des Palestiniens à Gaza

Comme survivants et descendants de survivants juifs et de victimes du génocide nazi, nous condamnons sans équivoque le massacre de Palestiniens à Gaza, l’occupation continue ainsi que la colonisation de la Palestine historique. Nous condamnons en outre les USA pour fournir à Israël le financement nécessaire pour mener à bien cette attaque, et les pays occidentaux plus généralement, pour peser de tout leur poids diplomatique afin de protéger Israël de la condamnation. Tout génocide commence par le silence du monde.

Nous sommes alarmés par la déshumanisation extrême et très raciste des Palestiniens dans la société israélienne, qui a atteint un paroxysme. En Israël, des politiciens et les experts ont appelé ouvertement, dans le Times of Israel et le Jerusalem Post, au génocide des Palestiniens, tandis que la droite israélienne arbore désormais publiquement des insignes néo-nazis.

En outre, nous sommes dégoûtés et scandalisés par la violence d’Elie Wiesel pour justifier l’injustifiable : l’effort de guerre d’Israël consiste à détruire Gaza et à assassiner plus de 2.000 Palestiniens, dont des centaines d’enfants. Rien ne peut justifier le bombardement des abris de l’ONU, des maisons, des hôpitaux et des universités ! Rien ne peut justifier de priver les gens d’électricité et d’eau !

Nous devons élever nos voix et utiliser notre pouvoir collectif pour mettre un terme à toutes les formes de racisme, y compris le génocide en cours du peuple palestinien. Nous demandons la fin immédiate du siège et du blocus de Gaza. Nous appelons au boycott économique, culturel et académique d’Israël. "Plus jamais ça" doit signifier PLUS JAMAIS ÇA POUR PERSONNE !


Merci à International Jewish Anti-Zionist Network


Source : http://www.dedefensa.org/article-ce...

et http://ijsn.net/gaza/survivors_and_...


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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 08:46
Interview d'Emmanuel Todd le 28 mai 2014 sur Herodote.net

« La Russie nous surprendra toujours »

 

L'historien Emmanuel Todd a entrevu en 1976 la fin de l'URSS avec un essai au titre provoquant : La chute finale. Aujourd'hui, dans un entretien inédit avec Herodote.net, il prend à nouveau l'opinion à rebrousse-poil en annonçant la renaissance de la Russie et l'effondrement de l'Ukraine. Avec des chiffres que nos dirigeants auraient intérêt à méditer.

Télécharger les entretiens avec Emmanuel Todd (Herodote.net, 2014)

Herodote.net : Vous tentez de comprendre les sociétés humaines et entrevoir leur futur à travers leurs indicateurs démographiques. Depuis quarante ans, la Russie est l'un de vos terrains de chasse favoris. Cela tombe bien. Au moment où elle fait à nouveau trembler l'Europe, dites-nous comment vous la percevez.

Emmanuel Todd : En 1976, j'avais découvert que la mortalité infantile était en train de remonter en URSS et ce phénomène avait troublé les autorités soviétiques au point qu'elles avaient renoncé à publier les statistiques les plus récentes. C'est que la remontée de la mortalité infantile (décès avant l'âge d'un an) témoignait d'une dégradation générale du système social et j'en avais conclu à l'imminence de l'effondrement du régime soviétique.

Aujourd'hui, disons depuis quelques mois, j'observe à l'inverse que la mortalité infantile dans la Russie de Poutine est en train de diminuer de façon spectaculaire. Parallèlement, les autres indicateurs démographiques affichent une amélioration significative, qu'il s'agisse de l'espérance de vie masculine, des taux de suicide et d'homicide ou encore de l'indice de fécondité, plus important que tout. Depuis 2009, la population de la Russie est repartie à la hausse à la surprise de tous les commentateurs et experts.

C'est le signe que la société russe est en pleine renaissance, après les secousses causées par l'effondrement du système soviétique et l'ère eltsinienne, dans les années 1990. Elle se compare avantageusement, sur de nombreux points, à bien des pays occidentaux, sans parler des pays d'Europe centrale ou de l'Ukraine, laquelle a sombré dans une crise existentielle profonde.

La mortalité infantile

La mortalité infantile (décès avant l'âge d'un an pour mille naissances) est sans doute l'indicateur le plus significatif de l'état réel de la société. Il dépend en effet tout à la fois du système de soins et des infrastructures, de la nourriture et du logement dont disposent les mères et leurs enfants, du niveau d'instruction des mères et des femmes en général...

Le graphique ci-dessous témoigne des progrès spectaculaires accomplis par les trois pays issus de l'ancienne URSS depuis la fin du XXe siècle. La Russie, partie de très haut (plus de 20 décès pour mille naissances) a rattrapé l'Ukraine et se situe à peine au-dessus des États-Unis.

Plus déroutants encore sont les progrès de la Biélorussie, qui se situe désormais au niveau de la France (3 pour mille). Qui l'eut cru de ce « trou noir » au milieu de l'Europe, dirigé par un obscur autocrate ? On verra qu'en tous points la Biélorussie colle à la Russie. Les deux pays ont des structures familiales similaires et la Biélorussie, au contraire de l'Ukraine, se satisfait d'une indépendance restreinte.

Mortalité infantile comparée en Russie, en Ukraine, en France... (Herodote.net, 2014)

 

Herodote.net : Mais quelle fiabilité pouvons-nous accorder à ces statistiques ?

Emmanuel Todd : La plus grande qui soit. Les données démographiques ne peuvent pas être trafiquées car elles ont leur cohérence intrinsèque. Les individus dont on a enregistré un jour l'acte de naissance doivent se retrouver dans les statistiques à tous les grands moments de leur existence et jusqu'à leur certificat de décès. C'est pour cela que le gouvernement soviétique a cessé de publier les taux de mortalité infantile quand ils lui ont été défavorables.

Ça n'a rien de comparable avec les données économiques ou comptables que l'on peut allègrement trafiquer comme l'ont fait le gouvernement soviétique pendant plusieurs décennies ou les experts de Goldman Sachs quand ils ont dû certifier les comptes publics de la Grèce pour lui permettre d'entrer dans la zone euro...

Les cigognes retrouvent le chemin de la Russie

L'indice de fécondité (nombre moyen d'enfants par femme) témoigne du renouveau démographique de la Russie même s'il est encore inférieur au seuil de remplacement des générations (comme dans tous les pays développés). Relevons dans les comparaisons ci-dessous l'effondrement de la Pologne catholique qui, visiblement, n'a pas profité de son entrée dans l'Union européenne.

   
Russie
Biélorussie
Ukraine
Pologne
France
Allemagne
États-Unis
1993
1,7
1,8
1,8
2,0
1,8
1,4
2,0
1999
1,2
1,3
1,3
1,5
1,7
1,3
2,0
2005
1,4
1,2
1,2
1,2
1,9
1,3
2,0
2013
1,7
1,6
1,5
1,3
2,0
1,4
1,9

Source : World Population Data Sheet / INED, Population & Sociétés.

 

Herodote.net : Ce regain de vitalité de la Russie est donc une surprise pour vous ?

Emmanuel Todd : Oui, tout à fait. Dans Après l'Empire, un essai consacré aux États-Unis et publié en 2003, j'ai envisagé cette éventualité dans un chapitre intitulé « Le retour de la Russie » mais je n'avais aucune donnée statistique me permettant de l'étayer. Je faisais seulement confiance à ma perception de la société russe, de ses structures familiales et étatiques.

C'est peu dire qu'elle n'est pas partagée par mes concitoyens. Dans les dernières années, j'ai été exaspéré par le matraquage anti-russe de la presse occidentale et en particulier française, avec Le Monde au coeur du délire !


Herodote.net : Vous exagérez !

Emmanuel Todd : Pas du tout. Ces médias ont réussi à aveugler l'opinion sur le redressement spectaculaire de la première puissance militaire du continent européen ! Ce faisant, je ne crains pas de le dire, ils nous ont mis en situation de risque.

La CIA s'est elle-même laissée abuser par ses préjugés. En se focalisant sur le désastre démographique des dernières décennies du XXe siècle, elle a cru à la disparition prochaine de la Russie. De même que l'Union européenne, elle a mal évalué les nouveaux rapports de force entre la Russie et ses voisins et c'est comme ça que, de maladresse en maladresse, on a abouti à l'annexion de la Crimée et à la guerre civile en Ukraine.

 

Herodote.net : Vous oubliez Poutine, sa brutalité, son homophobie...

Emmanuel Todd : Sur l'homophobie, je ne suis pas compétent, même si je suis à titre personnel favorable au mariage pour tous. Le magazine Marianne m'a confié il y a quelques semaines l'analyse d'un sondage sur la sexualité politique des Français et j'avoue que ça m'a beaucoup amusé...

Plus sérieusement, c'est vrai que le président russe n'a rien d'un social-démocrate ou d'un libéral. Interrogé par Le Point en 1990, j'avais dit qu'il ne fallait pas imaginer que la Russie devienne un jour une démocratie à l'anglo-saxonne. Ses structures familiales et étatiques s'y opposent tout autant que la violence inscrite dans son Histoire.

Mais la « poutinophobie » ambiante nous a masqué l'essentiel, ce que révèlent de façon claire les indicateurs démographiques : la chute de l'URSS a accouché d'une grande société moderne et dynamique, avec notamment un haut niveau d'éducation hérité de l'ère soviétique, des filles plus nombreuses que les garçons à l'Université et un bilan migratoire positif qui atteste de la séduction qu'exerce encore la société russe et sa culture sur les populations qui l'environnent.

Cela débouche sur ce que je qualifie faute de mieux de « démocratie autoritaire » ; un régime fort et même brutal, qui a néanmoins le soutien implicite de la grande majorité de la population.

Les filles à l'assaut de l'Université

Le pourcentage de filles par rapport aux garçons dans l'enseignement supérieur est un indicateur intéressant du degré de modernité d'une société et de la place qu'y tiennent les femmes ou qu'elles sont appelées à y tenir (source : OCDE, 2013).

  Suède
Russie
France    
États-Unis
Allemagne
140 filles pour 100 garçons
130
115
110
83

 

Herodote.net : Permettez-moi d'insister mais un président issu du KGB, la police politique soviétique, ça n'a rien de très moderne.

Emmanuel Todd : Et alors ? Le KGB et son avatar actuel, le FSB, sont des viviers pour les élites russes. Hélène Carrère d'Encausse a dit, en ironisant, qu'ils sont l'équivalent de l'ENA pour la France. Disons qu'ils participent de la nature violente du pays !

Le spectre d'Ivan le Terrible s'éloigne

Sur le chapitre des moeurs, on note de lentes améliorations en Russie, qu'il s'agisse des taux de suicide et d'homicide ou de l'espérance de vie masculine, longtemps plombée par l'alcoolisme et la violence.

   
taux de suicide (décès pour 100.000 habitants)
taux d'homicide (décès pour 100.000 habitants)
espérance de vie masculine
1998
35,5
22,9
61 ans
2010
30
10
64 ans

Pour rappel, le taux de suicide est de 16 pour 100.000 habitants en France (2008) ; le taux d'homicide est de 4,2 pour 100.000 habitants aux États-Unis et de 1 pour 100.000 habitants en France (2013).

Les graphiques ci-dessous représentent l'espérance de vie à 60 ans des femmes et des hommes. Ils témoignent du retard accumulé par l'URSS depuis les années 1950 et du redressement récent, qui demeure fragile.

Espérance de vie à 60 ans (Herodote.net, 2014)

 

Herodote.net : Vous nous assurez que la société russe se porte plutôt bien mais son économie, elle, va mal.

Emmanuel Todd : En matière d'économie, je ne veux pas trop m'engager. Notons simplement que les 1,4% de croissance de la Russie et son taux de chômage de 5,5% feraient pâlir d'envie le président Hollande. Et pour ne pas l'accabler, je ne dirai rien de l'indice de popularité de son homologue russe.

Mais il est vrai que la Russie vit pour l'essentiel sur une économie de rente fondée sur l'exploitation de son sous-sol et, de plus en plus, sur son agriculture. Pour le reste, elle s'en tient à une politique protectionniste destinée à protéger ce qui reste de son industrie.

Le pays a deux atouts : un territoire immense de 17 millions de km2 plein de richesses potentielles et une population de 144 millions d'habitants (2013) qui compte encore beaucoup de scientifiques de haut niveau, malgré le départ de 800.000 juifs pour Israël.

Ces deux atouts déterminent la stratégie de Poutine : protéger le territoire et ses ressources avec une armée performante, en attendant que l'économie mondiale achève sa transition vers l'Asie et les nouvelles technologies. On le voit mal faire un autre choix comme d'accueillir des industries de main-d’œuvre ou développer des entreprises exportatrices de biens de consommation.

Mais je m'en tiens là-dessus à des hypothèses. Ce qui, par contre, ne relève pas de l'hypothèse mais du réel, c'est le réconfortant redressement de la démographie russe. Il témoigne d'une santé qui ferait envie à de nombreux pays européens...

Cela dit, n'exagérons rien. Si par malheur, il devait arriver que je sois chassé de ma patrie, ce n'est pas en Russie que je me réfugierais mais aux États-Unis selon une tradition familiale bien établie !

Propos recueillis par André Larané pour Herodote.net, le 28 mai 2014

 

Publié ou mis à jour le : 2014-08-06 11:33:41

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 08:36

hollande-gattaz-pacte.jpg

Dans un entretien accordé mardi 26 août 2014 aux Échos, le président du MEDEF a souhaité que le nouveau gouvernement « continue la politique en faveur de la compétitivité des entreprises qui découle du Pacte de responsabilité » et accélère son application. Car, déplore-t-il, la plupart des mesures qu’il contient ne sont encore que « virtuelles, et ne rentreront en vigueur qu’à partir de 2015 ». C’est pourquoi « Il faut aller plus vite et plus loin ».


Mais cela ne suffira pas. Pierre Gattaz somme le gouvernement de s’« attaquer rapidement aux verrous de notre économie pour libérer le potentiel de créations d’emplois ». Ce n’est qu’à cette condition que les patrons lui accorderont pleinement leur confiance. Le MEDEF va rendre public mercredi son projet intitulé « France 2020 » qui préconise en particulier, parmi une vingtaine d’« activateurs de croissance », les réformes des seuils sociaux, de la réglementation du travail du dimanche et de « la soirée » ainsi que celle de la législation sur la durée du temps de travail qui doit « s’adapter aux besoins ». Pour «  s’attaquer au problème de l’investissement ».


Il est aussi nécessaire de « rouvrir tous les sujets qui bloquent l’orientation de l’épargne vers les entreprises », notamment « la taxation du capital ». « On ne peut pas tenir un discours contre les dividendes, prévient-il, et vouloir en même temps attirer les investisseurs ».


Pour en finir avec toutes ces « contraintes », le président du MEDEF veut « adapter le dialogue social au XXIe siècle », autrement dit les « partenaires sociaux » doivent comprendre que « l’entreprise est désormais au centre du jeu » et accepter que ce soit « au niveau de l’entreprise » (par opposition aux niveaux nationaux des conventions collectives de branche et des statuts) que les négociations doivent désormais se tenir.

 

source: POI

 

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 07:04

usa-carte-drapeau

Les événements de Ferguson, marquent pour ce pays l’immense ampleur de l’inégalité sociale et le caractère impitoyable du système capitaliste.


L’exécution policière du jeune de dix-huit ans, Michael Brown, non armé et la répression brutale des protestations que ce meurtre raciste a provoqué en est le révélateur.  Des points de contrôle ont été établis partout dans la ville et la police exige de voir les papiers des passants, elle arrête et menace des journalistes, interpelle des habitants.


Pour réprimer les manifestants pacifiques dans les rues de Ferguson, le gouverneur de l’Etat avec l’aval d’Obama a instauré l’« état d’urgence » et le déploiement de la Garde nationale utilisant des chars, la police anti-émeute en treillis militaires camouflés, armés de fusils automatiques utilisant des gaz lacrymogènes et tirant des balles en caoutchouc. Le pouvoir a imposé des restrictions de vol au-dessus la ville ; interdisant ainsi la couverture médiatique depuis les airs.


Le meurtre de Michael Brown, comme la réaction du pouvoir face aux manifestations qui ont suivi, met en lumière la militarisation de la société américaine ce qui fait dire à un présentateur de la NBC que le pouvoir utilise les «mêmes tactiques et les mêmes armes que l’on retrouve dans les combats urbains en Irak et en Afghanistan».


Au moins 130 personnes ont été tuées par la police aux États-Unis depuis début 2014.


La colère exprimée dans les rues de Ferguson est l'expression des sentiments profondément ressentis partout dans le pays,  pas seulement en réaction aux violences policières, mais aussi et surtout au sujet du chômage, de la pauvreté, de l’inégalité et de l’attaque incessante des conditions sociales du peuple américain.


L’impérialisme américain mène des guerres à l’étranger en prétextant que c’est pour la « démocratie », dans le même temps, les chars sont utilisés à l’intérieur du pays contre les manifestants. Le capitalisme montre qu’il ne reculera devant rien pour défendre son régime et réprimer toute opposition.


Cela met au grand jour la nature du capitalisme et montre du doigt les énormes ressources consacrées à l’armée et à la police alors que les dirigeants du pays prétendent qu’il n’y pas d’argent pour l’éducation et l’emploi.


La militarisation de la police aux États-Unis va de pair avec la brutalité politique menée à l’étranger. Ces deux processus découlent des graves difficultés économiques de l’impérialisme américain. Obama et la classe dirigeante agissent de plus par la violence pour poursuivre le pillage des richesses et préserver les profits capitalistes.


La croissance économique n'était que de 1,8%  l'an dernier, en-dessous de la moyenne des trois dernières années, la valeur du S&P 500 (l’équivalent du CAC40) est montée de plus de 20%, la montée extraordinaire des marchés d'actions est entièrement déconnectée du processus de production.


Les profits des entreprises, dopés par la baisse des salaires et l’exploitation de plus en plus grande des travailleurs, atteignent de nouveaux records et la fourniture illimitée d'argent frais par la Réserve Fédérale, à taux d’intérêts pratiquement nuls, conduisent à  des licenciements massifs. Les fusions-acquisitions ont augmenté de 50 pour cent au cours de l'année passée, l'annonce par Microsoft du licenciement de 18 000 employés au niveau mondial après le rachat par Nokia pour 7 milliards de dollars en est l’exemple


D'après une étude récente, en tenant compte de l'inflation, la valeur nette des revenus d’un ménage américain a baissé de 36% entre 2003 et 2014. Le revenu médian des ménages s'est effondré de 8,3% entre 2007 et 2012, le nombre de gens qui ont recours aux coupons alimentaires a augmenté de 70% depuis 2008.


Les mesures d’austérité imposées par le gouvernement Obama et appliquées autant par les démocrates que les républicains à tous les niveaux du pays  comme la réduction des bons alimentaires, les allocations chômage de longue durée, les attaques contre les soins de santé, l’éducation publique et les retraites n’ont fait qu’exacerber la crise sociale. 


L'énorme régression sociale de la société américaine se résume dans ces chiffres : un enfant sur quatre aux États-Unis vit en-dessous du seuil officiel de pauvreté et un sur cinq court le risque de souffrir de la faim.


Les multinationales américaines font leurs profits hors de l’activité productive, ils organisent le pillage par les fonds de pensions, les baisses de salaires, les fermetures des industries et les licenciements massifs des travailleurs.


La course au profit capitaliste attise les conflits dans le monde entier, les dirigeants américains cherchent dans la guerre un moyen de consolider leur position dans l'économie mondiale et détourner la colère sociale.


Chaque étape de la « crise économique » fait monter d’un cran la violence impérialiste.


L’impérialisme américain n’a pas l’exclusivité de cette situation. Un groupe de réflexion de l’Union européenne préconise de mettre fin aux grèves et aux manifestations au moyen de la force militaire.

Dans un rapport de «  l’Institut d’Etudes de Sécurité de l’Union Européenne », les auteurs préconisent d’utiliser l’armée pour maintenir l’ordre et protéger les riches de la colère des pauvres. Pourquoi se gêner ?


Dans un livre intitulé "l’Union Européenne et l’environnement sécuritaire mondialisé », rédigé par une équipe d’universitaires et « d’experts », Catherine Ashton représentante de la politique étrangère de l’UE qui a écrit la préface, y définit les paramètres à long terme de la politique sécuritaire de l’UE. 


Une contribution en résume l’orientation, celle de Tomas Ries, directeur de l’Institut suédois des Affaires internationales, il y suggère que l’UE combatte de plus en plus fréquemment les problèmes sociaux par des moyens militaires. Ainsi dans l’article 222 du traité de Lisbonne, un fondement juridique a été créé pour le déploiement de l’armée et d’unités paramilitaires à l’intérieur d’Etats de l’UE en crise…

 

Toutes ces orientations montrent qu’ils sont conscients  que la crise du système capitaliste peut déboucher sur des implications révolutionnaires.


A nous d’accélérer ce processus révolutionnaire par la lutte et le renforcement de notre parti pour abattre le capitalisme.

 

SOURCE: www.sitecommunistes.org

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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 17:39

Lu sur El Diablo

chevenement

Dans "Marianne" en vente en kiosques cette semaine, Jean-Pierre Chevènement livre un entretien d’une grande densité. Pour lui, "l’action des gouvernements de gauche depuis trente ans n’est malheureusement pas étrangère" à la "désorientation intime" que connaît notre pays. On ne saurait mieux dire en cette période… Marianne.net vous livre quelques extraits de cette interview.

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Les responsabilités de la gauche et du PS : 

« Quel est le changement de paradigme opéré, de 1983 à 1985, par François Mitterrand et par le Parti socialiste à sa suite ? Substituer à un dessein national de transformation sociale l’ambition de “construire l’Europe”, fût-ce sur la base du néolibéralisme qui triomphait alors dans le monde anglo-saxon. Là est la racine du mal : l’abandon de notre Etat stratège et la profonde désindustrialisation du pays. » 

« C’est Delors qui a été en 1985 à l’initiative de la complète libéralisation des mouvements de capitaux non seulement à l’intérieur de l’Europe mais vis-à-vis des pays tiers. C’était un retournement historique de la position de la France. » 

« La “parenthèse” libérale ouverte en 1983 ne s’est jamais refermée et le PS n’a jamais remis en cause le parti pris ultralibéral qui est au cœur des traités qu’il a élaborés et votés depuis près de trois décennies. Et pour cause ! La “globalisation” a été voulue par les Etats-Unis mais elle a été codifée par des Français ! » 


Elites, peuple et République : 

« Nos élites, dont l’avidité est devenue le principal ressort, peuvent-elles retrouver la patrie ? Et notre peuple, emporté par le vent de l’hyperindividualisme, peut-il sortir de son repliement pour renouer avec l’idée d’un dessein collectif ? » 

« Ceux qui m’ont combattu depuis trente ans l’ont toujours fait comme si la tradition républicaine que je maintenais était synonyme de “repli national” ou autres fariboles. Ceux qui ne veulent pas entendre parler de nation sont bien souvent ceux qui ne veulent pas entendre parler de démocratie. Ils ne comprennent pas que seul un sentiment d’appartenance partagé peut fonder l’acceptation de la loi de la majorité par une minorité de citoyens. » 

« Comment gagner une élection quand on cesse de s’adresser au peuple tout entier ? La logique des partis tend à dominer l’Etat : comment expliquer autrement un projet de réforme territoriale qui ne procurera aucune économie ? Un projet aussi absurde et dispendieux que la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité ? Un projet aussi diviseur que le bouleversement du droit de la filiation ? »
 


 L’Europe, l’euro et l’Allemagne : 

« L’orthodoxie allemande met l’Europe dans l’impasse. Le peuple français sent tout cela. Il constate l’impuissance, la duplicité et l’incapacité de ses élites à le sortir du piège où elles l’ont précipité à grand renfort de promesses illusoires et mensongères ». 

« Le niveau de l’euro doit impérativement baisser d’environ 20 % pour l’économie française. » 

« Il est possible de déboucher sur la transformation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune externe, avec des subdivisions nationales. » 

« La France a un argument de poids qu’elle n’utilise pas : sans elle, la monnaie unique ne peut exister ! »
 


  
Poutine, la Russie et l’Ukraine : 

« Est-il raisonnable de méconnaître le fait que l’Etat russe a été depuis le milieu du XVIIIe siècle et reste aujourd’hui une puissance mondiale majeure ? Est-il sensé de vouloir défaire les synergies existantes en matière économique entre l’Ukraine et la Russie ? Vouloir exporter à toute force nos “standards”, nos “valeurs”, bref notre idéologie des “droits de l’homme” vers l’Ukraine et vers la Russie est une forme de nationalisme condescendant qui n’est pas sans rappeler l’état d’esprit qui prévalait dans les “Empires centraux” avant 1914. » 

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31 août 2014 7 31 /08 /août /2014 17:30

citroen-livre.jpg

Présentation du livre et des auteurs

Les voitures Citroën sont dans les mémoires et dans le présent d’un siècle d’automobile. La vitrine est belle, les modèles sont rutilants, on célèbre le génial inventeur, mais qui se souvient des millions de femmes et d’hommes qui ont fait la marque aux chevrons ? Plusieurs dizaines de salariés, actifs et retraités, ont entrepris de révéler cette mémoire enfouie et souvent bafouée. Ils racontent dans cet ouvrage un siècle de travail, de passions pour le métier, de répressions féroces et toujours plus élaborées, de solidarités tenaces et de fiertés reconquises. En réunissant des documents et photographies rares, des témoignages de vie et de luttes, ce livre met en lumière ce qui a produit le fabuleux objet de liberté qu’est l’automobile : la passion de l’innovation, l’effort humain, la bataille toujours recommencée pour le révéler et le faire reconnaître.


Cet ouvrage a été coordonné par Roger Gauvrit, Allain Malherbe et Jean-Yves Masson, anciens salariés de Citroën des années 1960 à 2009 en région parisienne et rennaise, militants cégétistes.


Allain Malherbe est né en 1950 dans le Morbihan. Il a été ajusteur à Citroën-Javel (Paris 15e) de 1967 à 1980, puis cadre dans le tourisme social et la rééducation professionnelle. Diplômé en histoire et en psychologie, il est secrétaire de l’Institut d’histoire sociale CGT de la Métallurgie.


Roger Gauvrit est né en 1946 en Vendée. Formeur carrossier au bureau d’études Citroën à Paris de 1963 à 1967, puis sur la chaîne de la SM jusqu’en 1972. Il a été conseiller PCF de Paris de 1983 à 1989. Il est secrétaire de l’Institut d’histoire sociale CGT de la Métallurgie.


Jean-Yves Masson est né en 1954 en Loire-Atlantique. Il a été ouvrier à Citroën-Rennes La Janais entre 1975 et 2009. Il est animateur de la section des retraités PSA-Citroën La Janais et membre du conseil d’administration de l’Institut d’histoire sociale CGT de Bretagne.


Avec le concours d’Alexandre Courban, docteur en histoire, consultant en projets culturels à caractère historique, auteur de Gabriel Péri, un homme politique, un député, un journaliste (La Dispute, 2011).


Les auteurs : Bernard Amiot, Jacques Colin, Vassili Dumay, Roger Gauvrit, André Jaouen, Georges Jarry, Gérard Lebatteux, Paul Le Bourgeois, Jacques Leroux, Gérard Levassort, Allain Malherbe, Jean-Yves Masson, Roger Meyre, Claire Mouzas, Serge Pronteau, Claude Rousseau, Alain Villeléger

LE BLOG « CITROËN PAR CEUX QUI L’ON FAIT » EST ICI

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29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 09:45

Lu sur Russeurope, le blog de Jacques Sapir.

 

Russie-Ukraine

28 août 2014
Par

 

Le gouvernement de Kiev prétend depuis maintenant plusieurs semaines que des troupes russes opéreraient en Ukraine, sans toutefois être en mesure de présenter des preuves de cela. Depuis 24h ces accusations sont reprises par des nombreuses sources. L’ambassadeur Américain à Kiev à parlé d’une « invasion » sur son compte twitter. Le Département d’Etat, plus prudent parle seulement d’incursion. Les autorités de l’OTAN prétendent aussi avoir les preuves de cette « invasion », mais aujourd’hui (28 août) on ne parle plus que d’un millier d’hommes. Les autorités russes nient tout cela, tout en reconnaissant que des unités opérant sur la frontière on pu s’égarer (ce qui est AUSSI arrivé à des unités de l’Armée Ukrainienne). Il faut alors remarquer les faits suivants :

  • (1) Il est clair qu’il y a des volontaires russes combattants avec les insurgés. Ceci n’est pas un secret. Certains de ces volontaires sont des nationalistes, d’autres sont proches du Parti Communiste de Russie (KPRF). Ceci n’est pas suffisant pour parler d’une intervention directe de la Russie, tout comme la présence de 800 « volontaires » (i.e. mercenaires) américains de la société Academi (ex Blackwater) n’implique pas le gouvernement américain. Signalons aussi que, du côté de Kiev, se battent des volontaires Suédois et Polonais, et que l’on signale, du côté des insurgés, des volontaires espagnols (membres d’une organisation d’extrême-gauche), italiens et même français.
  • (2) Que certains de ces volontaires soient d’anciens soldats, voire des soldats et officiers ayant demandé un congé sans solde est possible, et même assez probable.
  • (3) On ne doit pas exclure que des « conseillers » russes opèrent au profit des insurgés, de même que l’on sait que des conseillers de pays de l’OTAN et des Etats-Unis entraînent les soldats de Kiev et la Garde Nationale.
  • (4) La Russie fournit une aide indirecte aux insurgés, que ce soit en laissant fonctionner les filières de recrutement des volontaires ou en rétrocédant aux insurgés le matériel des troupes de Kiev quand ces dernières, encerclées, se font interner en Russie. C’est ainsi que les insurgés ont acquis les grandes quantités de matériel militaire dont ils disposent. La position de la Russie n’est pas la neutralité mais la non-belligérence.
  • (5) Les accusations de ces deux derniers jours trouvent visiblement leur source dans la défaite cuisante subie par les forces de Kiev et l’effondrement partiel des unités déployées sur la partie sud du Front. De plus, des unités importantes sont encerclées depuis maintenant 4 jours au sud de Donetsk. La crise militaire que connaît le gouvernement de Kiev est une réalité, qui peut s’expliquer sans avoir recours à l’intervention russe. Il est cependant clair que le gouvernement de Kiev, qui semble avoir compris son erreur d’avoir cru pouvoir régler la question de l’insurrection de manière militaire, cherche à internationaliser cette guerre . C’est une logique infernale dans laquelle il convient de ne pas tomber.
  • (6) Les accusations proférées par des autorités américaines amènent à se pencher sur le passé. Dans le cas du drame du vol MH17, nous sommes toujours sans les preuves que ces mêmes autorités avaient pourtant annoncées. De plus en plus de responsables, tant en Grande-Bretagne qu’en France, émettent désormais des doutes importants sur la thèse « officielle » d’une implication des forces insurgées, voire de la Russie. Compte tenu du rôle psychologique joué par ce drame, la plus grande prudence s’impose désormais pour les pays occidentaux.
  • (7) Il est cependant clair que plus longtemps les opérations militaires dureront, plus grand sera le risque d’une confrontation directe entre les forces russes et l’armée de Kiev. C’est pourquoi, il est essentiel que l’on arrive à un cessez-le-feu le plus rapidement possible. Ce cessez le feu doit être inconditionnel. Il peut s’accompagner de la possibilité pour les forces de Kiev qui sont encerclées de se retirer, avec ou sans leur matériel, jusqu’à leurs lignes.
  • (8) Le cessez-le-feu ne peut être le résultat d’un accord politique, mais au contraire il est la condition pour que des négociations directes entre le gouvernement et les insurgés puissent s’ouvrir. De ce point de vue, le temps presse…

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29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 09:22

Article MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Les nouvelles venant d'Ukraine confirme le recours généralisé à des méthodes fascisantes. Dans le processus d'interdiction du Parti communiste d'Ukraine (KPU), les services de renseignement n'hésitent pas devant les enlèvements, la torture pour extorquer l'aveu.

 

Dans leur récit idéologique légitimant leur pouvoir fascisant, les autorités putschistes ukrainiennes étiquetent les résistants à l' « ordre nouveau » comme vendus à l'étranger russe, diviseurs de l'unité ukrainienne. Dans leurs desseins politiques, il leur faut aussi éliminer la principale force d'opposition : le Parti communiste.

Or, ces deux objectifs sont difficiles à concilier tant le KPU a su incarner l'unité nationale sur un contenu de résistance à toute ingérence extérieure, de lutte contre le régime des oligarquesd'où qu'il vienne, de défense des intérêts des travailleurs de toute l'Ukraine.

Dans le procès intenté contre le KPU pour l'interdire de façon autoritaire, l'absence de preuves tangibles contraint le pouvoir putschiste à employer les vieilles méthodes des régimes fascistes : semer la terreur, enlever les militants, passer à la question et obtenir des aveux tâchés de sang.

 

La police politique dénonce le KPU dans les médias : qui a dit démocratie ?

 

Le secrétaire du KPU, Petro Simonenko, nous communique des faits qui devraient susciter l'indignation de tous les démocrates, bien au-delà des rangs communistes.

En effet, ce 24 août, M.Nalivaychenko, président des « services de sécurité » SBU – pendant du FSB russe, autrement dit les services secrets et police politique d'Ukraine – avertit la presse que :

« les interrogatoires des dirigeants d'organisations communistes arrêtés dans le Donbass nous ont donné des informations sur le soutien aux terroristes, y compris le financement et la livraison d'armes ».

 

Cela a conduit Petro Simonenko le lendemain à dénoncer « la détention de membres du Parti pour des raisons purement politiques, violation flagrante des lois ukrainiennes, avec des enlèvements, une privation illégale de liberté (…) avec usage de la torture, du harcèlement, des menaces sur les membres de leurs familles ».

Simonenko précisait alors qu'il disposait d'informations plus précises concernant ces violations des droits humains les plus fondamentaux. Il l'a précisé ce 28 août par une lettre envoyée à une représentante de l'OCDE en Ukraine Madina Djarbusinovoi, évoquant trois cas éloquents.

 

Trois cas d'enlèvements, de tortures : comment obtenir un aveu (inexistant)

 

Le premier, datant du 14 juillet, Vladimir Arkhipov, secrétaire du KPU dans le district de Stanytsia, dans la région de Lougansk, enlevé plusieurs jours par les autorités de la région de Luganskliées à Kiev, sur demande des services de sécurité de la région de Kharkov.

Ses proches n'ont aucune nouvelle, ne bénéficiant d'aucune présence d'un avocat. Finalement, il est libéré après plusieurs jours de détention sans aucune charge contre lui.

Selon Arkhipov, ce qu'ils voulaient obtenir de lui : c'est l'aveu de l'implication du KPU dans la décision et l'organisation du référendum séparatiste.

 

Le second cas est celui de Vitali Pryn, premier secrétaire du KPU à Svatove, toujours dans la région de Lugansk. Arrêté le 5 juillet, détenu jusqu'au 15, Pryn est arrêté par la SBU sans aucun motif légal, ni droit à un avocat.

Le SBU le soumet à des pressions mentales, à des violences physiques pour obtenir l'avenu : celui d'un financement par le KPU des activités séparatistes, ainsi que de leur conception, organisation, mobilisation.

Sous les tortures physiques et psychiques, on présente à Pryn un dilemme : soit 10 ans de prison s'il nie les « faits », soit une réduction à 5 ans s'il avoue qu'il a « porté atteinte à l'intégrité territoriale de l'Ukraine ».

Libéré, Pryn a dénoncé les aveux soustraits avec violence. Une fois mis en relation avec son client, l'avocat de Vitali Pryn a porté plainte pour : kidnapping, arrestation et détention illégale, violation du droit à la sécurité.

 

Enfin dernier exemple moblisé, parmi d'autres selon Simonenko : l'enlèvement de Viktor Siniaev, avec sa femme N.A.Siniaeva, lui étant secrétaire de section du KPU à Stakhanov, toujours à l'est, dans la région de Lugansk.

Il est arrêté sur la route entre Stakhanov et Kharkov, dans les alentours de Severodonetsk, à un checkpoint par des hommes en armes. Ils vérifient leurs passeports, les font descendre et les arrêtent. Deux hommes en noir viennent d'un autre véhicule, des cagoules noires sur leurs visages.

Le couple est alors menotté, un sac est disposé sur leur tête, tandis qu'ils sont transportés dans une destination inconnue. Arrivé à bon port, dans un sous-sol, l'interrogatoire commence avec une question : avouer le rôle prééminent du KPU dans le référendum du 11 mai 2014.

Vikotr Siniaev nie catégoriquement. Il est alors roué de coups de pied, ainsi que d'une barre de fer pour forcer l'aveu. Frappé sur l'ensemble de son corps sauf au visage, il est victime pendant plusieurs heures d'un passage à tabac, toujours menotté.

La séance de torture ne s'arrête pas là. Siniaev est relié à des machines électriques qui lui distribue des décharges, brûlé au niveau des mains et des côtes. Le cadre communiste a perdu plusieurs fois connaissance pendant la séance.

N'ayant rien obtenu, les tortionnaires ont remis cela le lendemain. Le 18 août, après une semaine de détention, Viktor Sinaiev est livré à un enquêteur du gouvernement de Kiev. Il nie encore tout lien entre le KPU de Stakhanov, les conseillers municipaux du Parti et le référendum.

Le calvaire n'est pas terminé pour Sinaiev. Malgré la présence de son avocat, il est alors saisi par des hommes armés, cagoulés, ses mains sont tordues, il est menacé, emmené vers la même cave des interrogatoires précédents, où il est à nouveau torturé.

 

Vers l'interdiction du KPU : « on glisse vers le fascisme, quand le SBU ressemble déjà à la Gestapo » (Simonenko)

 

La procédure visant à l'interdiction du KPU a été lancée par le Ministère de la Justice pour « positions anti-ukrainienne et soutien au séparatisme. »

Le Tribunal administratif de Kiev a accepté le délai du secrétaire-général du KPU pour examiner l'ensemble de ses discours, le procès reprendra le 4 septembre.

Dans son communiqué du 25 août, Petro Simonenko est on ne peut plus clair sur la position de son parti : « Le Parti communiste d'Ukraine n'a jamais été impliqué dans le soutien, le financement au terrorisme. Ces aveux illégaux ne sont que mensonges flagrants et délibérés ».

Le secrétaire-général du KPU ajoute avec fermeté : « au vu des méthodes utilisées par la SBU, avec à sa tête M.Nalivaychenko, on peut être sur que l'Ukraine glisse rapidement dans l'abîme du fascisme, surtout quand la SBU se transforme en police politique digne de la Gestapo nazie ».

 

Cela n'empêche pas le KPU, menacé, traqué de rester sur sa ligne d'action, la même depuis le début de la crise :

« les communistes d'Ukraine – contrairement aux partisans de la guerre, qui ont usurpé le pouvoir et plongé le pays dans une guerre civile sanglante – restent pour l'intégrité territoriale, la paix et l'ordre en Ukraine ».

 

Dans cette lutte, nos camarades ukrainiens ont plus que jamais besoin de notre soutien, celui des communistes de France et d'ailleurs : solidarité face au fascisme !


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29 août 2014 5 29 /08 /août /2014 09:09

Nous publions les articles de Solidarité Internationale quoique nous regrettions que la plupart des articles ne soient pas signés, ni suffisamment référencés.  Ils éclairent cependant, d'un point de vue communiste, la situation politique internationale, informent sur les luttes et sont utiles à notre réflexion. 

En pleine guerre civile, les monopoles russes, européens et américains se partagent le gaz ukrainien !

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Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ». Pendant que les combats font rage en Ukraine de l'est, que les populations civiles sont prises en otage, les grands monopoles énergétiques se partagent le gâteau juteux de l'Ukraine.

 

L'Ukraine fait tourner la tête des grands monopoles européens, russes et américains. « Grenier à blé de l'ex-URSS », un sous-sol regorgeant de minerais, une main d’œuvre qualifiée et peu chère, des mers décelant des hydrocarbures : on comprend mieux le bras de fer en Ukraine.

 

Le gâteau ukrainien, l'avenir du gaz européen (et mondial)

 

Si on s'arrête sur une ressource capitale, le gaz, il semble que l'Ukraine se place loin derrière les grands producteurs, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, comme quatrième producteur européen.

C'est oublier deux choses : que ces pays sont loin de disposer de réserves illimitées, ils sont déjà au bord de l'épuisement pour les Britanniques. Or, l'Ukraine disposerait de deux atouts, des gisements off-shore au large de la Crimée, deux immenses champs de gaz de schiste.

Les estimations varient largement, selon certaines, l'Ukraine disposerait de 5,5 trillions de m 3 de réserves, ce qui en ferait la 7 ème réserve mondiale, la 1 ère européenne. Selon les plus prudentes, avec 1,2 trillions de m3, elle serait toutefois encore la 3 ème réserve européenne.

Cela illustre la poussée de l'UE, du FMI pour une « réforme énergétique » pour ouvrir le marché aux majors européennes et américaines, soucieuses de se tailler la part du lion.

En dépit de cette production importante, l'Ukraine reste dépendante à 80 % des importations – pour moitié de Gazprom – en raison d'une forte consommation dopée par son industrie, pénalisée par les gaspillages. L'Ukraine est le 5 ème consommateur européen, le 13 ème mondial.

Ce qui explique l'enjeu pour les monopoles russes et accessoirement européens de l'approvisionnement en gaz du riche marché ukrainien, ainsi que la problématique poussée par l'UE dans son « Accord d'association » d'une hausse des tarifs particulièrement bas sur ce marché.

Enfin, le troisième enjeu, c'est le transport des hydrocarbures russes vers l'Europe centrale et orientale, les pays ayant adhéré à l'UE. L'Union européenne importe 45 % du gaz importé à l'échelle mondiale.

En Europe, la Slovaquie, la République tchèque, la Hongrie, l'Autriche, la Finlande, la Roumanie, les pays baltes, la Bulgarie, la Serbie et la Grèce sont dépendants entre 70 et 100 % du gaz russe. L'Allemagne dépend à 40 % du gaz russe, la Pologne à 60 %, la France et l'Italie de l'ordre de 25 %.

Si diverses sources d'approvisionnement ont été ouvertes récemment entre la Russie et l'Allemagne, par le « North Stream » en mer du Nord, l'Ukraine avec son réseau de gazoducs « Soyouz » reste la principale porte d'entrée du gaz russe en Europe.

Toute cessation de livraison entre Russie et Ukraine menaçant d'avoir des répercussions critiques pour une dizaine d’États européens.

 

Avant la crise, la main basse occidentale sur le gaz de schiste ukrainien … grâce à Mr.Ianoukovitch !

 

Depuis le début de l'année 2014, Viktor Ianoukovitch était devenu un affreux dictateur (pourtant élu démocratiquement !), un politicien corrompu, vendu aux Russes.

Pourtant, entre 2010 et 2014, Ianoukovitch était salué pour son « pragmatisme » dans la presse économique, accueilli chaleureusement par les chancelleries occidentales. Pourquoi tant d'éloges ?

 

Ianoukovitch a réalisé les « réformes structurelles » du FMI associées au « plan d'ajustement » de 15 milliards de $ adopté en 2014 : réforme/privatisation des retraites et de la santé ; casse du code du travail ; baisse de l'impôt sur les sociétés ; réforme agraire favorable aux gros agriculteurs.

Il a surtout accompli le gros morceau attendu par les majors occidentales : la « réforme de l'énergie » qui prépare la libéralisation et privatisation du secteur en divisant la Naftogaz, suivant les dispositions européennes, en une entité chargée du réseau (Ukrtranshaz) et une autre de l'extraction (Ukrgazvydobuvannya).

 

Ianoukovitch a fait rentrer l'Ukraine en 2012 dans la « Communauté énergétique » avec l'UE - ce qui nécessitait la fin du monopole public dans l'énergie, l'introduction de la concurrence – il a mis fin la même année au monopole de Naftogaz sur les importations de gaz ukrainien.

Sous Ianoukovitch, les contrats ont plu avec les grands groupes occidentaux, dans tous les secteurs juteux :

  • le pétrole et le gaz off-shore en Mer noire, où Exxon avait dégoté au nez du Russe Lukoil un contrat en 2012 dans un consortium avec Shell. En octobre 2013, c'était au tour de l'italien ENI (avec une participation d'EDF) d'avoir accès, pour 4 milliards de $, à une zone off-shore de 1 400 km 2 en Crimée occidentale ;
  • le gaz de schiste, avec les deux grandes réserves connues. Celle d'Ukraine occidentale concédée à l'américain Chevron en novembre 2013 pour 10 milliards de $. Et celle d'Ukraine orientale octroyée par contre à l'anglo-hollandais Shell.
  • Enfin, le réseau de transport, avec les négociations lancées en 2013 par le pouvoir ukrainien avec Siemens, Deutsche Bank et Ferrostaal pour rénover l'ensemble des gazoducs ukrainiens, un projet estimé à 7 milliards de $.

 

En une année, le président honni Ianoukovitch avait accordé plus de 50 milliards de $ de contrats aux grands groupes occidentaux, bradant son sous-sol, ses mers, sa souveraineté.

Pourtant, Ianoukovitch a eu un tort : refuser d'augmenter les tarifs de gaz comme il l'avait promis. Il s'est attiré les foudres du FMI puis celle de l'UE qui exigeait des concessions similaires dans son « Accord d'association » qu'il a finalement refusé de signer.

 

La Russie et l'annexion de la Crimée : le pactole des champs de pétrole et de gaz off-shore

 

La suite, on la connaît. Du côté russe, il n'était pas question – d'un point de vue également géo-stratégique – de lâcher l'Ukraine, principal débouché pour son gaz vers l'Europe.

La politique russe est extrêmement dépendante de ses revenus en gaz et pétrole – 60 % des recettes budgétaires –, tout comme elle est façonnée par les intérêts de ses trois géants, le monopole du gaz Gazprom (numéro 1 du gaz mondial) et les grands groupes pétroliers, le public Rosneft et le privé Lukoil.

Pour le gouvernement russe, les approvisionnements en gaz de Gazprom vers l'Ukraine était un atout pour gagner en influence politique, s'allier avec les oligarques locaux du secteur (comme l' « oligarque sanglant », Dimitri Firtach), obtenir des concessions de l'Ukraine, dont les bases militaires en Crimée.

Après le coup de force occidental à Kiev, la Russie via Gazprom a d'abord proposé à l'Ukraine un « plan d'aide » alternatif à celui du FMI avec des tarifs préférentiels puis, devant le refus, exigé de rehausser les tarifs au prix du marché, ce qui aurait supposé une hausse de 80 %.

Le bras de fer continue, même si l'Ukraine – dont les réserves s'épuisent dangereusement – tenterait désormais d'obtenir de Gazprom un accord de la dernière chance, pour les 18 prochains mois.

 

Mais les monopoles russes n'ont pas perdu le nord, ils ont même récupéré le sud.

En effet, l'annexion de la Crimée n'est pas qu'un simple retour en arrière historique par rapport au cadeau à l'Ukraine de Khrouchtchev en 1954, une décision géo-stratégique ou une adhésion aux vœux de la population locale.

La Crimée, officiellement, n'aurait que 150 milliards de m 3 de gaz et 45 milliards de pétrole à offrir. C'est sans compter sans les gisements off-shore de gaz et de pétrole qui pourraient s'élever à 3 trillions de m 3. Soit des réserves trois fois supérieures à celles du reste de l'Ukraine !

En mars 2014, c'est le rattachement de la Crimée à la Russie. Dès le 14 mars, Reuters relaie les propos du vice premier-ministre de Crimée Rustam Temirgaliev, proposant de nationaliser l'entreprise de gaz Chornomornaftohaz :

« Après la nationalisation de l'entreprise, nous prendrons clairement la décision – si un grand investisseur, du type Gazprom apparaît – de conduire à sa privatisation ».

Cela a le mérite d'être clair, nationaliser pour privatiser et brader l'entreprise locale au numéro 1 mondial Gazprom, un beau cadeau avec les champs de la Mer noire en prime.

 

Le réseau de transport ukrainien privatisé : le retour des monopoles européens

Et pour les entreprises occidentales, le temps est-il à la soupe à la grimace ?

Apparemment pour celles qui avaient parié sur les gisements off-shore en Mer Noire. Mais les apparences pourraient se révéler trompeuses. Le géant russe Gazprom, tout comme Lukoil et Rosneft, manque de certaines technologies cruciales pour l'exploitation off-shore.

Ce qui explique qu'elle pourrait s'associer à la major américaine Exxon – comme c'est le cas en Arctique – pour explorer les fonds sous-marins de la Mer Noire.

Pour le gaz de schiste, Chevron continue son exploration à l'ouest, tandis que Shell n'a pas abandonné son projet mais vient ce 20 août de le suspendre à cause des combats dans la région de Donetsk.

C'est pour le réseau de transport qu'il y a bel et bien du nouveau.

Ce 14 août, le nouveau gouvernement a entériné l'ouverture aux investisseurs étrangers du réseau de gazoducs du pays, autrefois monopole du groupe gazier public Naftogaz, qui contrôlait le plus grand réseau au monde, avec 40 000 km de gazoducs.

Un réseau vieillissant, donc contraint à de lourds investissements, estimés par le gouvernement ukrainien à 5 milliards de $ (mais plutôt 16 milliards pour les experts russes).

Un appel d'offres vient d'être lancé avec trois concurrents. On ne sait si l'allemand Siemens est toujours sur le coup, c'est le cas en tout cas de l'américain Chevron qui a manifesté son intérêt dans le cadre d'un partenariat avec l'entreprise publique ukrainienne.

 

Un autre marché potentiellement intéressant vient même de voir le jour : celui de la vente à l'Ukraine du gaz européen … voire de la revente de gaz russe.

 

Ainsi, l'allemand RWE avait déjà proposé en 2012 un « accord-cadre » avec Naftogaz pour fournir une source énergétique alternative à celle russe, à partir du gaz norvégien et néerlandais.

En mars dernier, der Spiegel révélait que RWE prévoyait d'envoyer 10 milliards de m 3 vers l'Ukraine dès 2015 – soit le tiers de ce que l'Ukraine importe de Russie – du gaz russe acheminé via le gazoduc « North Stream ».

Plus récemment, et de façon plus anecdotique, GDF a également proposé fin juillet à l'Ukraine de la fournir en gaz, là encore du gaz norvégien ou russe tout simplement, les deux principales sources de gaz pour le monopole français.

 

Vers une escalade du conflit ? Ces sanctions qui déchirent les grandes puissances européennes

Il est difficile d'estimer si le conflit en Ukraine va s'intensifier ou non, si elle va trouver une résolution dans un partage (provisoire) du butin, un marchandage qui rappellerait étrangement les crises d'il y a un siècle, en Perse, dans les Balkans ou au Maroc.

Ce qui est sûr, c'est qu'aucun bloc n'est prêt à lâcher des territoires vitaux pour ces monopoles : la Crimée pour la Russie, l'Ukraine de l'ouest (surtout avec ses terres, sa réserve de main d'oeuvre) pour les monopoles occidentaux.

L'Ukraine de l'est, au très riche potentiel agricole et industriel, reste la pomme de discorde, soumise aux influences réciproques.

Dans cette « guerre économique » froide, la question de l'augmentation des sanctions contre le capital russe divise les grands groupes européens et américains, au vu de l'inter-dépendance relative entre les diverses économies.

Un fait à rappeler, presque comique : « RWE », ce konzern allemand qui propose à l'Ukraine de résister à la Russie en lui vendant en sous-main du gaz russe, vient de voir sa branche « énergie » (DEA) rachetée par un fonds d'investissement appartenant à Mikhail Fridman, oligarque russe proche de Poutine, deuxième fortune du pays.

A l'annonce de sanctions plus dures touchant la Russie dans le secteur bancaire et pétrolier, plusieurs grandes firmes ont exprimé leur désapprobation.

 

C'est le cas de certains groupes français notamment comme Peugeot et Renault dans l'automobile, BNP et la Société générale pour les banques ou encore Total dans l'énergie.

Il suffit de rappeler que Total détient 18 % du groupe gazier Novatek, qu'il espère extraire en Russie plus de 400 000 barils par jour d'ici 2020, en partenariat avec Yamal.

Même si l'époque des emprunts russe est révolue, la Société générale, elle, contrôle à 90 % la deuxième banque du pays, la Rosbank, tandis que la France est le premier investisseur dans le secteur financier russe.

Ce n'est pas le seul cas de prise importante de participation dans des groupes industriels russes : Renault (dans Avtovaz), Alstom (dans Energomash et Transmasholding), Schneider (dans Samara Electroshield) ont fait de même.

 

On pourrait évoquer le cas de l'anglais BP qui détient 20 % du groupe pétrolier Rosneft et qui s'est exprimé clairement contre l'adoption de sanctions envers le secteur pétrolier russe.

Enfin, entre Allemagne et Russie, il y a autant rivalité qu'interdépendance. L'Allemagne dépend à 40 % du gaz russe, elle reste le premier importateur mondial, tandis que la Russie est le premier exportateur mondial.

On sait que l'ancien chancelier Gerhard Schroder est un des architectes du projet « North Stream » négocié avec Gazprom sous son mandat, dont il est encore au conseil d'administration.

 

Le patronat allemand a d'abord exprimé une position opposée aux sanctions touchant la Russie, avant de soutenir le 30 juillet la nouvelle vague de sanctions de l'UE, par la voix du président de la BDI (Fédération de l'Industrie allemande), Ulrich Grillo, affirmant que :

« Celles-ci ne peuvent être exclues comme moyen de pression sur le gouvernement russe (…) les entreprises allemandes vont être durement touchées mais c’est l’heure de faire de la politique, pas des affaires. »

 

 

La lecture du conflit en Ukraine est plus que jamais – derrière l'intense voile de propagande – celle d'un conflit entre impérialismes, dénoncé par le PC ukrainien, dont le peuple ukrainien est la première victime. Un conflit qui sent de plus en plus le gaz.

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28 août 2014 4 28 /08 /août /2014 07:21

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C'est bien de leur rappeler la réalité que vit le monde du travail ! Sachant qu'après l'épisode Montebourg ils vont continuer de plus belle avec leur politique de casse et de régression sociale !

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Le 30 août 2014, la CGT s’invite à l’Université d’été du PS à La Rochelle

 

Alors que l’Université d’été du Parti Socialiste posera ses valises à La Rochelle du 29 au 31 août 2014, l’Union départementale CGT de Charente-Maritime a décidé de faire irruption dans les débats pour "crier haut et fort le mécontentement général autour de la politique sociale et économique du gouvernement actuel de faire valoir les propositions de la CGT".Avec la participation des autres UD, UL et Syndicats CGT de la région Poitou-Charentes, l’objectif sera d’organiser une "vraie conférence sociale", explique Gérard Pinaud, Secrétaire de l’Union départementale CGT de Charente-Maritime. Cette vraie conférence sociale associera les syndicats d’actifs (notamment les syndicats des Cheminots et le Syndicat CGT des personnels du Spectacle), de retraités, des privés d’emplois et des citoyens.


Contexte

Le président s’obstine à considérer que le travail serait un coût et refuse de tirer le bilan de sa politique qui a déjà offert au patronat 220 milliards d’euros – Pacte de responsabilité et CICE inclus – payés par les salariés. Nier le besoin d’augmenter les salaires (revendication principale des salariés) et ne faire reposer l’augmentation du pouvoir d’achat que sur une baisse de la fiscalité des ménages est la démonstration de l’absence totale de prise en compte des attentes et des réalités vécues par les salariés.

 

Les 7 et 8 juillet dernier, la CGT a une nouvelle fois présenté des propositions concrètes pour répondre aux attentes fortes du monde du travail. Malheureusement, face à un gouvernement qui fait la sourde oreille, les 94 propositions et 5 priorités formulées par la CGT n’ont pas été prises en considération.

Les 5 priorités de la CGT

=>Revaloriser le SMIC, l’indice des salaires dans la Fonction Publique, les pensions et les minimas sociaux ;

=>Etablir un calendrier d’ouverture des négociations dans les branches professionnelles sur les grilles de qualifications ;

=>Mettre en œuvre une véritable démocratie sociale qui permettra aux salariés de pouvoir bénéficier d’un droit d’expression direct et collectif sur leur travail quelle que soit la taille de l’entreprise ;

=>Relancer l’emploi par l’investissement industriel au travers du plan d’investissement porté par la Confédération Européenne des Syndicats ;

=>Contrôler les aides publiques accordées aux entreprises en les réorientant sur l’emploi et l’investissement.

=>Sans oublier la défense de la protection sociale.

 

C’est la raison pour laquelle la CGT souhaite que chacun s’exprime le 30 août dans un mouvement convivial et festif.

Programme

À 11 heures débutera le rassemblement à côté de l’Université d’été du PS de La Rochelle (parvis de l’Aquarium). Des prises de paroles auront lieux sur les thèmes suivants : pacte de responsabilité, protection sociale, emploi, chômage… Agnès Le Bot, membre du bureau confédéral de la CGT qui participera à l’Université d’été le jour-même au matin sur le thème "Ce qu’attend le mouvement social de la politique", interviendra lors de cette vraie conférence sociale. Un représentant fédéral des cheminots sera aussi présent. Plusieurs stands seront tenus par des membres de la CGT Spectacles, du Syndicat des Cheminots (Secteur de Bordeaux), et des ULS et UD. Ces derniers permettront à chacun de s’informer sur les difficultés rencontrées dans les entreprises picto-charentaises.

Après un repas festif, un spectacle de la fanfare niortaise "Les traines savates" aura lieux de 14h30 à 15h30.

 

Lu sur le site du FSC

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