Bonjour à ceux qui suivaient ce blog régulièrement.
J'ai dû interrompre ce blog pour des raisons personnelles et familiales. Je le reprends ces jours-ci, notamment pour la grève du 5 décembre et ses suites ...
Très fraternellement
Yvette Genestal
Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de
démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues
d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.
Cette semaine, sur le
conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué à Thierry Steiner pour
la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"... (lors du 7-10 du 25 juillet).
Bonjour à ceux qui suivaient ce blog régulièrement.
J'ai dû interrompre ce blog pour des raisons personnelles et familiales. Je le reprends ces jours-ci, notamment pour la grève du 5 décembre et ses suites ...
Très fraternellement
Yvette Genestal
Publié le 7 Janvier 2015
Massacre à Charlie-Hebdo.
Rassemblons nous à 17h à République
mercredi 7 janvier 2015
La CGT horrifiée par l'attentat meurtrier à Charlie-Hebdo
Après l'odieux attentat ayant fait plus d'une dizaine de morts et plusieurs blessés au siège de l'hebdomadaire Charlie-Hebdo, ce mercredi matin, la direction confédérale de la CGT et le SNJ-CGT, horrifiés, tiennent à assurer l'ensemble des journalistes et des personnels du journal, ainsi que tous leurs proches, de leur totale solidarité.
Profondément choquée par cet acte odieux, attristée et en colère, la CGT rappelle et salue le courage de ces hommes et ces femmes qui chaque jour, chaque semaine, malgré les intimidations et les menaces, défendent la liberté de pensée et la liberté d'expression dans notre pays.
Elle souhaite que les assassins soient au plus vite arrêtés et jugés, et que toute la lumière soit faite sur leurs motivations ainsi que sur les conditions ayant permis que le siège de l'hebdomadaire ait pu être ainsi attaqué.
Nous appelons à un rassemblement à 17h place de la République
Rédigé par Canaille Lerouge
Les statistiques 2013 de l’assurance maladie- risques professionnels viennent de tomber. Elles nous apprennent que si on peut observer une très légère baisse en 2013 par rapport à 2012 (3% en moyenne) des décès par accidents du travail (avec tout de même un chiffre plus élevé que dans les années précédentes de 2008 à 2011), par contre les décès lors d’accidents de trajet sont eux en augmentation de 3,6%.
Elles nous apprennent surtout la froide réalité des chiffres : 541 morts par accident de travail (avec un indice de fréquence identique depuis 2008), 430 décès dus à des maladies professionnelles et 306 dus à des accidents de trajet, soit un total de 1277 morts.
En 2013 le travail, les conditions dans lesquelles il s’exerce ont donc tué au moins 1277 personnes.
Au moins car ce chiffre ne prend pas en compte les maladies professionnelles ou les accidents non reconnus, les suicides de chômeurs désespérés de ne plus retrouver d’emplois, les morts prématurés attribuées à la malchance alors qu’elles sont dues aux conditions que tant d’hommes et de femmes subissent à cause de leur emploi ou leur non emploi.
Comment se fait-il qu’un chiffre aussi énorme ne fasse pas la une des journaux ni l’objet d’une campagne nationale pour que toutes ces morts soient évitées.
Comment se fait-il qu’un chiffre aussi énorme n’amène pas la presse, qui sait parfois le faire, à lancer une campagne nationale d’information sur le thème par exemple : on travaille pour vivre et non pour mourir !
Les accidents de travail c’est au mieux quelques lignes dans les journaux dans la page des chiens écrasés.
Mais soyons justes. Il y a des exceptions.
Enfin au moins une.
Depuis hier un accident de trajet fait la une des journaux, mobilise les éditorialistes et suscite des émissions spéciales.
Peut-être parce que ce n’est pas tous les jours que l’on voit un salarié se tuer à bord d’un jet privé…
En médaillon : En 5 ans chez TOTAL
2 morts (20 ans et 28 ans) sur la plate forme de Carling (en Moselle)
1 mort (33 ans ) à Gonfreville (Seine maritime)
1 mort à Fort Mardyck
1 mort à La Mède
et lundi dernier, 1 mort à Moscou
Le PDG de Total Christophe de Margerie, décédé dans le crash de son jet privé à Moscou dans la soirée du lundi 20 octobre 2014 , était un personnage haut en couleurs, habitué des petites phrases chocs. Le Courrier de Russie a rassemblé les meilleures déclarations d’un des plus grands défenseurs des relations franco-russes.
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Ce que disait Christophe de Margerie sur la Russie
« C’est l’Alsace-Lorraine. »
Interview du 5 mai 2014 avec Le Nouvel observateur.
« Les sanctions ? Elles ne servent à rien et ne feront que pousser les Russes et les Chinois à mieux coopérer, sur le dos de l’Europe. La vérité, c’est que l’Ukraine va très mal économiquement et que l’Europe n’a rien fait pour l’aider. »
Interview du 5 mai 2014 avec Le Nouvel observateur.
« Je ne plaide pas pour la Russie mais pour plus de compréhension. Les sanctions sont une voie sans issue, l’interdépendance économique, en revanche, exige un dialogue constructif. »
Entretien du 4 septembre au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
« Les Russes sont nos amis, nos partenaires, je ne comprends pas vraiment à quoi on joue en prenant la direction d’un embargo au lieu de parler de conciliation. »
Rencontre du 3 septembre, à Paris, avec le représentant de la Douma Sergueï Narychkine.
« Nous sommes contre les sanctions parce que nous pensons que l’entreprise est une force positive, un canal de dialogue et un chemin vers la compréhension mutuelle. L’entreprise a besoin d’être protégée et encouragée, surtout dans les moments difficiles. Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit : l’entreprise est prise en otage par les politiciens. Par conséquent, nous devons agir. »
Dernière allocution avant son décès, lundi 20 octobre à Moscou, à l’occasion d’une réunion avec le Premier ministre russe Dmitri Medvedev sur les investissements étrangers en Russie, durement touchés par les sanctions occidentales depuis plusieurs mois.
« Exclure la Russie du G8, c’est offrir 20 % de voix en plus à Poutine. »
Interview du 5 mai 2014 avec Le Nouvel observateur.
« Bloquer la livraison des navires de guerre Mistral ? Le patron du Kremlin s’en contrefiche, c’est la France qui sera dans la mouise. »
Interview du 5 mai 2014 avec Le Nouvel observateur.
« Allons-nous construire un nouveau mur de Berlin ? (…) La Russie est un partenaire et nous ne devrions pas perdre notre temps à nous protéger d’un voisin. Notre but est de ne pas être trop dépendant d’un pays – peu importe lequel. Sauf de la Russie, qui nous a sauvés à plusieurs reprises. »
Interview du 8 juillet 2014 avec l’agence Reuters.
« Total n’est ni un outil politique, ni une ONG. La mission de Total n’est pas de restaurer la démocratie dans le monde. Ce n’est pas notre métier. »
Interview du 11 septembre 2009 avec le quotidien Le Parisien, à propos du soutien financier apporté par Total à la junte birmane.
Cinq ans plus tard, le PDG de Total tenait le même discours, concernant l’intention de son entreprise de rester en Russie malgré la crise ukrainienne :
« Total ne fait pas de politique. Et tant que ce n’est pas interdit, c’est permis. (…) Si on ne fait pas de politique, je suis convaincu qu’au-delà des considérations économiques, une entreprise comme Total peut avoir un rôle à jouer : en faisant partager aux politiques français son expérience en Russie et en montrant aux Russes que la poursuite d’une relation est possible. (…) Nous ne sommes pas une diplomatie parallèle, mais j’estime important de ne pas couper les ponts et d’expliquer, pour que chacun s’efforce de comprendre l’autre. Il faut croire que les choses peuvent changer, s’améliorer. »
Interview du 16 mai 2014 avec le quotidien français La Tribune.
« Nous ne devons pas nous laisser persuader que la Russie est un ennemi, d’autant que notre approvisionnement en énergie dépend en grande partie de ce voisin. (…) On ne doit pas tomber dans la caricature des gentils Ukrainiens pro-occidentaux et des méchants pro-Russes. »
Entretien du 4 septembre pour le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
« La Russie est un pays important dans la stratégie de Total, qui ambitionne d’en faire sa principale zone de production d’hydrocarbures à l’horizon 2020. (…) Certes, nous ne voulons pas accroître notre exposition aux risques en Russie tant que la situation n’est pas normalisée, mais je ne serai toutefois pas un bon dirigeant si je revenais maintenant sur tout ce que nous avons édifié dans ce pays. »
Entretien du 4 septembre pour le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
source : le courrier de la russie
Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/
C'est la crise parait-il. C'est vrai que nos écoles, nos universités, nos services publics meurent car sous-financés. C'est vrai que les salaires sont gelés quand les tarifs explosent. Pourtant, il y a au moins secteur qui est en plein boom : l'industrie de l'armement.
Les marchands de canons français ne peuvent cacher leur enthousiasme, ce gouvernement est décidément une « divine surprise » pour eux : en 2013, les commandes militaires françaises ont augmenté de 43 %, avec une vente totale d'armes chiffrée à 6,8 milliards d'euros.
La France reste « compétitive » sur la scène des vendeurs d'instruments de mort, à la 4 ème place mondiale, derrière les Etats-unis, le Royaume-Uni, la Russie, repassant devant Israël qui nous avait devancé l'an dernier.
Le Ministère de la Défense se félicite : l'année 2012 a été bonne pour le secteur de l'armement, l'année 2013 encore meilleure, celle de 2014 s'annonce très prometteuse.
De manière très pragmatique, le Ministère souligne que cette hausse des exportations est dopée par « un contexte international très instable, notamment au Moyen-Orient », alimentée par les « conflits armés à Gaza et en Syrie, la flambée des tensions en Irak, en Libye ».
Les dépenses militaires du Moyen-orient ont explosé ces deux dernières années de 30 %. Dans le même temps, 40 % des commandes françaises viennent des pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, qui est de très loin la première cliente de la France.
Le secteur de l'armement peut remercier par la France qui a contribué à ce désordre régional par ses interventions en Libye, au Mali, aujourd'hui en Syrie et en Irak. Ce chaos synonyme de destructions, de morts est profitable pour les affaires visiblement.
Si on regarder un peu plus dans le détail les chiffres, on s'aperçoit que nos principaux clients en 2013 sont l'Arabie saoudite (2 milliard d'euros) et le Maroc (600 millions) mais on retrouve juste derrière les Émirats arabes unis et le Qatar.
Les trois Etats du Golfe cités, on le sait, financent le terrorisme à l'échelle régionale, jouent un rôle-clé dans la déstabilisation de la région, en plus d'être des régimes dictatoriaux parmi les plus répressifs au monde, niant tout droit humain, légalisant l'esclavage, ou la peine de mort ne serait-ce que pour possession de haschisch !
On est pas à une démonstration de cynisme près. On sait que l'Arabie saoudite, les pays du Golfe financent les terroristes islamistes que nous prétendons combattre avec nos bombes, après les avoir soutenu en Libye et en Syrie. Le climat de terreur entretenu permet d'armer tous les combattants en lice, de fournir tous les Etats de la région en matériels de guerre multi-fonction.
Pendant ce temps, depuis trois ans, le cours de l'action Dassault à la Bourse de Paris a grimpé de 61 %, celui de Thalès de 70 %, celui de Safran de 118 % !
Dieu que la guerre est jolie .. en tout cas pour les marchands de canons. Pour les peuples du Moyen-orient, d'Afrique du nord, cela signifie le chaos, la destruction et la mort. Pour le peuple de France, c'est l'austérité partout, et une armée de moins en moins dévouée à sa mission première : la défense nationale.
Lu sur le blog de l'UL-CGT de Dieppe
Julien Colet, le secrétaire général de l'Union locale CGT de Montpellier est amer en ce dixième anniversaire de la privatisation d'EDF-GDF. A l'initiative de la CGT Mine Energie 34, l'organisation interprofessionnelle a en effet dressé le bilan de cette décennie de lente libéralisation de l'entreprise publique créée au sortir de la Deuxième guerre mondiale selon les recommandations du programme du Conseil national de la Résistance. Et les conséquences de l'ouverture à la concurrence imposée en 2004 par la Commission européenne sont très loin des promesses faites à l'époque.
Résultat : en dix ans, le prix de l'électricité a augmenté de 21% et celui du gaz de 66%. Quant aux missions de service public assurées pour la plupart gratuitement avant 2004, elles ont devenues payantes : le changement de compteur est passé de 0 à 54 euros, les frais de mise en service de 11,47 à 26,17 euros.
Non seulement EDF a perdu la confiance des usagers (selon Ipsos, la société est passée de 6ème entreprise préférée des Français en 2004 à 64ème en 2014), mais ses tarifs prohibitifs ont plongé plus de 8 millions de personnes dans la précarité énergétique. "Une réclamation sur cinq auprès du médiateur de l'énergie concerne un impayé contre une sur dix en 2008", souligne Julien Colet. Autre effet boomerang, la perte de compétitivité des entreprises, pourtant si chère au Médef et au gouvernemnt.
"On avait l'électricité la moins chère d'Europe", rappelle Patrick Coulet, secrétaire général de la CGT Mine Energie 34. "Aujourd'hui 48% des chefs d'entreprise indiquent qu'ils répercuteront la hausse des prix par des suppressions de postes ou une augmentation du prix de vente de leurs produits. Les usagers sont doublement victimes."
"Aujourd'hui, le seul intérêt est celui des actionnaires"
Sans trop insister sur le discours "On vous avait prévenus", la CGT dresse néanmoins un constat "d'échec". Y compris pour les salariés, dont les conditions de travail et salariales se sont dégradées au fil des années dans une recherche constante d'économies. "On en est réduit à compter le nombre de tournevis dans la caisse des ouvriers qui vont sur le terrain", illustre Ludovic Coulonval (Mines Energie 34). S'ils y sont envoyés...
Un paradoxe dont la CGT espère bien faire prendre conscience aux citoyens, en créant un "électrochoc". "Nous mettons en exergue tout le discours qui avait été porté il y a 10 ans pour montrer que le système libéral nous envoie dans le mur", résume Julien Colet.
Une exposition itinérante a été réalisée et servira de support lors de manifestations ou dans les entreprises.
Marine Desseigne
Reçu du Collectif "Indépendance des chercheurs"
Recherche, enseignement supérieur, "austérité"... (I)
Quel est l'avenir en France des services publics de la recherche et de l'enseignement supérieur ? Le 14 septembre 2014, Boursier.com écrit « Moscovici votera la confiance au gouvernement Valls », rappelant que Pierre Moscovici sera encore député au moment de ce vote malgré sa condition de futur Commissaire européen aux Affaires économiques et financières. Sans surprise, Moscovici évoque une nouvelle fois les « réformes qu'il est nécessaire de faire ». Qui peut s'en étonner ? Précisément, la recherche publique et les universités font partie des cibles de cette politique comme évoqué encore dans nos articles de ce jour « Geneviève Fioraso, la recherche et l'enseignement supérieur (I) » et « Le décret Fioraso sur les enseignants-chercheurs (II) ». Réagissant à cette évolution passée, présente et déjà anticipée, une déclaration intersyndicale du 12 septembre porte le titre « Contre l'austérité renforcée dans l'enseignement supérieur et la recherche publique. Multiplions les initiatives de résistance ! ». Une réaction très logique et légitime, mais qui nous semble nécessiter également une dénonciation claire et ouverte des causes profondes de cette situation, dans l'esprit notamment de la campagne d'information citoyenne que nous réclamons depuis bientôt six ans. Impossible, en effet, de passer sous silence devant l'ensemble de la population le rôle décisif de la mondialisation du capitalisme et les effets pervers de la privatisation de l'économie. La défense conséquente des services publics stratégiques passe inévitablement par une dénonciation claire et en toute transparence de la politique appliquée depuis trois décennies. François Hollande, Manuel Valls, Geneviève Fioraso... ne sont que des exécutants de cette même politique imposée par les milieux d'affaires à travers, notamment, l'Union Européenne et l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). La Fête de la Science devrait permettre d'amplifier la campagne d'explication citoyenne que nous proposons.
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2014/09/14/recherche-enseignement-superieur-austerite-i-50211.html ]
et pour rappel :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2014/09/06/trierweiler-l-ena-hec-et-le-gouvernement-50184.html
Ce qui est dommage, c’est que le reportage n’ait pas fait le parallèle avec les profits extravagants réalisés par les entreprises qui ont les concessions autoroutières; mais n'oublions pas que TF1 est une chaîne privée,... au service de ses actionnaires, les mêmes... que ceux des sociétés d'autoroutes.
Vinci, par exemple, réalise 13,9% de son chiffre d’affaire avec les concessions et 58,8% de son résultat opérationnel. En clair, les concessions affichent une rentabilité 9,4 fois supérieure à celle des contrats de construction classique, dont il n’a jamais semblé qu’ils étaient mal payés par l’État ou les collectivités territoriales. Et que penser des tunnels et autres parkings ?
De plus, cette année, grâce au CICE versé généreusement par le gouvernement aux entreprises, l’acompte sur les dividendes versées aux actionnaires de Vinci double quasiment par rapport à l’année 2013 (1€ en 2014, dont 0,45€ « à titre exceptionnel ; contre 0,55€ en 2013).
Premièrement, l’État s’est privée de la manne des péages, en privatisant, d’abord partiellement sous Jospin (2002), puis totalement sous Chirac (2006), à des conditions trop favorables aux financiers acheteurs les concessions des autoroutes.
En conséquence la collectivité nationale y a perdu triplement ; en plus d’être obligés de compenser les pertes de revenus de l’État par les impôts et les taxes, les usagers paient des prix encore plus élevés qu’avant dans les stations services et aux péages, et l’emploi s’est effondré dans le secteur autoroutier. En recoupant les différents bilans de ces sociétés, on peut, en effet, évaluer la perte d’emploi à plus de 2000 postes équivalents temps plein entre 2001 et 2011. Des suppressions qui ont porté essentiellement sur les péages et les services associés, pour un gain de masse salariale approximativement évalué à 600 millions d’euros. La majeure partie de ces emplois a été perdue par la société mère (ASF), conséquence de sa politique d’automatisation massive des péages engagée dès 2004.
Au moment où l'on annonce la privatisation de nouveaux kilomètres d'autoroutes (l'autoroute A75 qui relie Clermont-Ferrand au Sud de la France) dans le cadre du prétendu "Plan de Relance Autoroutier", — l’État veut se séparer de 20 tronçons en France au profit des sociétés autoroutières privées !!! —, ce bilan désastreux devrait faire réfléchir !
Cet exemple, qui est un exemple parmi d’autres, montre combien il est totalement aberrant de privatiser, car cela revient à accorder des rentes fabuleusement juteuses à des spéculateurs, au détriment de l’ensemble des Français.
Lu sur le blog de l'UL-CGT de Dieppe. Cliquez sur le titre pour voir le blog.
Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ». Pendant que les combats font rage en Ukraine de l'est, que les populations civiles sont prises en otage, les grands monopoles énergétiques se partagent le gâteau juteux de l'Ukraine.
L'Ukraine fait tourner la tête des grands monopoles européens, russes et américains. « Grenier à blé de l'ex-URSS », un sous-sol regorgeant de minerais, une main d’œuvre qualifiée et peu chère, des mers décelant des hydrocarbures : on comprend mieux le bras de fer en Ukraine.
Le gâteau ukrainien, l'avenir du gaz européen (et mondial)
Si on s'arrête sur une ressource capitale, le gaz, il semble que l'Ukraine se place loin derrière les grands producteurs, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, comme quatrième producteur européen.
C'est oublier deux choses : que ces pays sont loin de disposer de réserves illimitées, ils sont déjà au bord de l'épuisement pour les Britanniques. Or, l'Ukraine disposerait de deux atouts, des gisements off-shore au large de la Crimée, deux immenses champs de gaz de schiste.
Les estimations varient largement, selon certaines, l'Ukraine disposerait de 5,5 trillions de m 3 de réserves, ce qui en ferait la 7 ème réserve mondiale, la 1 ère européenne. Selon les plus prudentes, avec 1,2 trillions de m3, elle serait toutefois encore la 3 ème réserve européenne.
Cela illustre la poussée de l'UE, du FMI pour une « réforme énergétique » pour ouvrir le marché aux majors européennes et américaines, soucieuses de se tailler la part du lion.
En dépit de cette production importante, l'Ukraine reste dépendante à 80 % des importations – pour moitié de Gazprom – en raison d'une forte consommation dopée par son industrie, pénalisée par les gaspillages. L'Ukraine est le 5 ème consommateur européen, le 13 ème mondial.
Ce qui explique l'enjeu pour les monopoles russes et accessoirement européens de l'approvisionnement en gaz du riche marché ukrainien, ainsi que la problématique poussée par l'UE dans son « Accord d'association » d'une hausse des tarifs particulièrement bas sur ce marché.
Enfin, le troisième enjeu, c'est le transport des hydrocarbures russes vers l'Europe centrale et orientale, les pays ayant adhéré à l'UE. L'Union européenne importe 45 % du gaz importé à l'échelle mondiale.
En Europe, la Slovaquie, la République tchèque, la Hongrie, l'Autriche, la Finlande, la Roumanie, les pays baltes, la Bulgarie, la Serbie et la Grèce sont dépendants entre 70 et 100 % du gaz russe. L'Allemagne dépend à 40 % du gaz russe, la Pologne à 60 %, la France et l'Italie de l'ordre de 25 %.
Si diverses sources d'approvisionnement ont été ouvertes récemment entre la Russie et l'Allemagne, par le « North Stream » en mer du Nord, l'Ukraine avec son réseau de gazoducs « Soyouz » reste la principale porte d'entrée du gaz russe en Europe.
Toute cessation de livraison entre Russie et Ukraine menaçant d'avoir des répercussions critiques pour une dizaine d’États européens.
Avant la crise, la main basse occidentale sur le gaz de schiste ukrainien … grâce à Mr.Ianoukovitch !
Depuis le début de l'année 2014, Viktor Ianoukovitch était devenu un affreux dictateur (pourtant élu démocratiquement !), un politicien corrompu, vendu aux Russes.
Pourtant, entre 2010 et 2014, Ianoukovitch était salué pour son « pragmatisme » dans la presse économique, accueilli chaleureusement par les chancelleries occidentales. Pourquoi tant d'éloges ?
Ianoukovitch a réalisé les « réformes structurelles » du FMI associées au « plan d'ajustement » de 15 milliards de $ adopté en 2014 : réforme/privatisation des retraites et de la santé ; casse du code du travail ; baisse de l'impôt sur les sociétés ; réforme agraire favorable aux gros agriculteurs.
Il a surtout accompli le gros morceau attendu par les majors occidentales : la « réforme de l'énergie » qui prépare la libéralisation et privatisation du secteur en divisant la Naftogaz, suivant les dispositions européennes, en une entité chargée du réseau (Ukrtranshaz) et une autre de l'extraction (Ukrgazvydobuvannya).
Ianoukovitch a fait rentrer l'Ukraine en 2012 dans la « Communauté énergétique » avec l'UE - ce qui nécessitait la fin du monopole public dans l'énergie, l'introduction de la concurrence – il a mis fin la même année au monopole de Naftogaz sur les importations de gaz ukrainien.
Sous Ianoukovitch, les contrats ont plu avec les grands groupes occidentaux, dans tous les secteurs juteux :
En une année, le président honni Ianoukovitch avait accordé plus de 50 milliards de $ de contrats aux grands groupes occidentaux, bradant son sous-sol, ses mers, sa souveraineté.
Pourtant, Ianoukovitch a eu un tort : refuser d'augmenter les tarifs de gaz comme il l'avait promis. Il s'est attiré les foudres du FMI puis celle de l'UE qui exigeait des concessions similaires dans son « Accord d'association » qu'il a finalement refusé de signer.
La Russie et l'annexion de la Crimée : le pactole des champs de pétrole et de gaz off-shore
La suite, on la connaît. Du côté russe, il n'était pas question – d'un point de vue également géo-stratégique – de lâcher l'Ukraine, principal débouché pour son gaz vers l'Europe.
La politique russe est extrêmement dépendante de ses revenus en gaz et pétrole – 60 % des recettes budgétaires –, tout comme elle est façonnée par les intérêts de ses trois géants, le monopole du gaz Gazprom (numéro 1 du gaz mondial) et les grands groupes pétroliers, le public Rosneft et le privé Lukoil.
Pour le gouvernement russe, les approvisionnements en gaz de Gazprom vers l'Ukraine était un atout pour gagner en influence politique, s'allier avec les oligarques locaux du secteur (comme l' « oligarque sanglant », Dimitri Firtach), obtenir des concessions de l'Ukraine, dont les bases militaires en Crimée.
Après le coup de force occidental à Kiev, la Russie via Gazprom a d'abord proposé à l'Ukraine un « plan d'aide » alternatif à celui du FMI avec des tarifs préférentiels puis, devant le refus, exigé de rehausser les tarifs au prix du marché, ce qui aurait supposé une hausse de 80 %.
Le bras de fer continue, même si l'Ukraine – dont les réserves s'épuisent dangereusement – tenterait désormais d'obtenir de Gazprom un accord de la dernière chance, pour les 18 prochains mois.
Mais les monopoles russes n'ont pas perdu le nord, ils ont même récupéré le sud.
En effet, l'annexion de la Crimée n'est pas qu'un simple retour en arrière historique par rapport au cadeau à l'Ukraine de Khrouchtchev en 1954, une décision géo-stratégique ou une adhésion aux vœux de la population locale.
La Crimée, officiellement, n'aurait que 150 milliards de m 3 de gaz et 45 milliards de pétrole à offrir. C'est sans compter sans les gisements off-shore de gaz et de pétrole qui pourraient s'élever à 3 trillions de m 3. Soit des réserves trois fois supérieures à celles du reste de l'Ukraine !
En mars 2014, c'est le rattachement de la Crimée à la Russie. Dès le 14 mars, Reuters relaie les propos du vice premier-ministre de Crimée Rustam Temirgaliev, proposant de nationaliser l'entreprise de gaz Chornomornaftohaz :
« Après la nationalisation de l'entreprise, nous prendrons clairement la décision – si un grand investisseur, du type Gazprom apparaît – de conduire à sa privatisation ».
Cela a le mérite d'être clair, nationaliser pour privatiser et brader l'entreprise locale au numéro 1 mondial Gazprom, un beau cadeau avec les champs de la Mer noire en prime.
Le réseau de transport ukrainien privatisé : le retour des monopoles européens
Et pour les entreprises occidentales, le temps est-il à la soupe à la grimace ?
Apparemment pour celles qui avaient parié sur les gisements off-shore en Mer Noire. Mais les apparences pourraient se révéler trompeuses. Le géant russe Gazprom, tout comme Lukoil et Rosneft, manque de certaines technologies cruciales pour l'exploitation off-shore.
Ce qui explique qu'elle pourrait s'associer à la major américaine Exxon – comme c'est le cas en Arctique – pour explorer les fonds sous-marins de la Mer Noire.
Pour le gaz de schiste, Chevron continue son exploration à l'ouest, tandis que Shell n'a pas abandonné son projet mais vient ce 20 août de le suspendre à cause des combats dans la région de Donetsk.
C'est pour le réseau de transport qu'il y a bel et bien du nouveau.
Ce 14 août, le nouveau gouvernement a entériné l'ouverture aux investisseurs étrangers du réseau de gazoducs du pays, autrefois monopole du groupe gazier public Naftogaz, qui contrôlait le plus grand réseau au monde, avec 40 000 km de gazoducs.
Un réseau vieillissant, donc contraint à de lourds investissements, estimés par le gouvernement ukrainien à 5 milliards de $ (mais plutôt 16 milliards pour les experts russes).
Un appel d'offres vient d'être lancé avec trois concurrents. On ne sait si l'allemand Siemens est toujours sur le coup, c'est le cas en tout cas de l'américain Chevron qui a manifesté son intérêt dans le cadre d'un partenariat avec l'entreprise publique ukrainienne.
Un autre marché potentiellement intéressant vient même de voir le jour : celui de la vente à l'Ukraine du gaz européen … voire de la revente de gaz russe.
Ainsi, l'allemand RWE avait déjà proposé en 2012 un « accord-cadre » avec Naftogaz pour fournir une source énergétique alternative à celle russe, à partir du gaz norvégien et néerlandais.
En mars dernier, der Spiegel révélait que RWE prévoyait d'envoyer 10 milliards de m 3 vers l'Ukraine dès 2015 – soit le tiers de ce que l'Ukraine importe de Russie – du gaz russe acheminé via le gazoduc « North Stream ».
Plus récemment, et de façon plus anecdotique, GDF a également proposé fin juillet à l'Ukraine de la fournir en gaz, là encore du gaz norvégien ou russe tout simplement, les deux principales sources de gaz pour le monopole français.
Vers une escalade du conflit ? Ces sanctions qui déchirent les grandes puissances européennes
Il est difficile d'estimer si le conflit en Ukraine va s'intensifier ou non, si elle va trouver une résolution dans un partage (provisoire) du butin, un marchandage qui rappellerait étrangement les crises d'il y a un siècle, en Perse, dans les Balkans ou au Maroc.
Ce qui est sûr, c'est qu'aucun bloc n'est prêt à lâcher des territoires vitaux pour ces monopoles : la Crimée pour la Russie, l'Ukraine de l'ouest (surtout avec ses terres, sa réserve de main d'oeuvre) pour les monopoles occidentaux.
L'Ukraine de l'est, au très riche potentiel agricole et industriel, reste la pomme de discorde, soumise aux influences réciproques.
Dans cette « guerre économique » froide, la question de l'augmentation des sanctions contre le capital russe divise les grands groupes européens et américains, au vu de l'inter-dépendance relative entre les diverses économies.
Un fait à rappeler, presque comique : « RWE », ce konzern allemand qui propose à l'Ukraine de résister à la Russie en lui vendant en sous-main du gaz russe, vient de voir sa branche « énergie » (DEA) rachetée par un fonds d'investissement appartenant à Mikhail Fridman, oligarque russe proche de Poutine, deuxième fortune du pays.
A l'annonce de sanctions plus dures touchant la Russie dans le secteur bancaire et pétrolier, plusieurs grandes firmes ont exprimé leur désapprobation.
C'est le cas de certains groupes français notamment comme Peugeot et Renault dans l'automobile, BNP et la Société générale pour les banques ou encore Total dans l'énergie.
Il suffit de rappeler que Total détient 18 % du groupe gazier Novatek, qu'il espère extraire en Russie plus de 400 000 barils par jour d'ici 2020, en partenariat avec Yamal.
Même si l'époque des emprunts russe est révolue, la Société générale, elle, contrôle à 90 % la deuxième banque du pays, la Rosbank, tandis que la France est le premier investisseur dans le secteur financier russe.
Ce n'est pas le seul cas de prise importante de participation dans des groupes industriels russes : Renault (dans Avtovaz), Alstom (dans Energomash et Transmasholding), Schneider (dans Samara Electroshield) ont fait de même.
On pourrait évoquer le cas de l'anglais BP qui détient 20 % du groupe pétrolier Rosneft et qui s'est exprimé clairement contre l'adoption de sanctions envers le secteur pétrolier russe.
Enfin, entre Allemagne et Russie, il y a autant rivalité qu'interdépendance. L'Allemagne dépend à 40 % du gaz russe, elle reste le premier importateur mondial, tandis que la Russie est le premier exportateur mondial.
On sait que l'ancien chancelier Gerhard Schroder est un des architectes du projet « North Stream » négocié avec Gazprom sous son mandat, dont il est encore au conseil d'administration.
Le patronat allemand a d'abord exprimé une position opposée aux sanctions touchant la Russie, avant de soutenir le 30 juillet la nouvelle vague de sanctions de l'UE, par la voix du président de la BDI (Fédération de l'Industrie allemande), Ulrich Grillo, affirmant que :
« Celles-ci ne peuvent être exclues comme moyen de pression sur le gouvernement russe (…) les entreprises allemandes vont être durement touchées mais c’est l’heure de faire de la politique, pas des affaires. »
La lecture du conflit en Ukraine est plus que jamais – derrière l'intense voile de propagande – celle d'un conflit entre impérialismes, dénoncé par le PC ukrainien, dont le peuple ukrainien est la première victime. Un conflit qui sent de plus en plus le gaz.
Lu dans Investigation, le blog de Michel Collon.
La démocratie et les droits de l’homme : grands absents du Sommet
La démocratie et les droits de l’homme ne seront pas parmi les objectifs du Sommet, en dépit de la propagande habituelle des Etats-Unis. En effet, de nombreux dictateurs patentés et violateurs des droits humains feront partie des chefs d’Etat qui sont invités à Washington. Il serait fastidieux de les citer tous. Mais parmi eux, on comptera Paul Biya du Cameroun, Idriss Deby Itno, du Tchad, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, de Guinée Equatoriale, au pouvoir depuis 1979, après avoir assassiné son propre oncle ! Et que dire alors de Blaise Compaoré du Burkina Faso, assassin de Thomas Sankara et d’autres valeureux fils du pays des hommes intègres ? Voilà un vulgaire assassin, devenu « chef d’Etat », puis dictateur sanguinaire au service de la Françafrique. Après plus de 27 au pouvoir, il veut faire modifier la Constitution de son pays pour rester au pouvoir, dans le but évident d’éviter à répondre à la justice pour les meurtres et assassinats qui ont jalonné son long règne de terreur. D’autres encore parmi les invités d’Obama sont des « héritiers » de dictateurs défunts, comme Faure Gnassimbé du Togo ou encore Ali Bongo du Gabon. Enfin, il y aura des présidents qui doivent leur pouvoir à des interventions étrangères, comme Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire.
Et dans la plupart de ces pays, les droits de l’homme sont allégrement violés au vu et au su des « champions » de la démocratie et de la liberté et avec leur complicité. Mais les violateurs des droits humains africains seront en de bonne compagnie. Barack Obama aura du mal à leur faire la leçon, étant donné le bilan exécrable des Etats-Unis dans ce domaine. Le soutien inconditionnel au génocide des Palestiniens perpétré par l’Etat terroriste d’Israël suffirait à lui seul à disqualifier les Etats-Unis à se dresser comme « défenseurs » des droits humains. Mais les révélations de Wikileaks et celles de Edward Snowden sur les tortures et autres pratiques inhumaines perpétrées par les Etats-Unis à travers le monde sont venues s’ajouter aux atrocités et barbaries commises par les troupes yankees dans l’Irak occupé et dont le monde entier a été témoin il y a quelques années de cela.
La course pour le contrôle des ressources africaines
En réalité, l’un des objectifs majeurs du Sommet sera pour les Etats-Unis de tenir un discours mielleux sur les « bienfaits » du commerce et des investissements dans le but d’avoir encore plus d’accès aux ressources du continent africain. Cela explique la pléthore de représentants du secteur privé, tant du côté africain que celui des Etats-Unis, à ce Sommet. Comme on le sait, les multinationales de ce pays se sentent « distancées » par les entreprises des pays « émergents » et même d’Europe, dans la course pour le contrôle des immenses ressources de l’Afrique. Et dans certains milieux du capitalisme en profonde crise, d’aucuns pensent que l’Afrique est devenue la nouvelle frontière de la mondialisation capitaliste et qu’elle détiendrait les clés de « sortie de crise ». Lors de sa visite au siège de l’Union africaine à Addis Abéba, en janvier 2014, le Premier ministre japonais Shinzo Abe avait déclaré : « Avec le potentiel que lui donnent ses ressources, avec sa capacité de croissance économique, l’Afrique est aujourd’hui un continent qui porte les espoirs du monde ». Ainsi le capitalisme en crise attend de l’Afrique qu’elle lui fournisse les solutions à la sortie de crise…grâce à l’exploitation de ses richesses au détriment de ses propres peuples ! Rappelons-nous le rapport du sénat français, rendu public en octobre 2013 et dont le titre à lui seul est sans ambigüités : "L’Afrique est notre avenir". C’est-à-dire « l’avenir » de la France et certainement et d’autres pays occidentaux, mais pas celui des peuples africains ! Ainsi, à Washington, il sera beaucoup question d’investissements, de « partenariats public-privé », de « liberté de commerce » et « d’aide ». Tout cela dans le but d’ouvrir grandes les portes d’entrée des économies africaines pour les livrer à l’appétit insatiable des multinationales yankees. Déjà l’on sait que le pétrole brut africain fait partie des priorités des Etats-Unis dans leur politique de diversification de leurs sources d’approvisionnement visant à diminuer leur dépendance à l’égard du pétrole du Moyen-Orient, région devenue plus volatile et de plus en plus hostile à l’impérialisme occidental, comme le montrent les réactions actuelles suite à l’agression de l’Etat sioniste et les massacres de milliers de Palestiniens. Dans la mise en œuvre de leur stratégie, les Etats-Unis cherchent à installer sur le sol africain le quartier général de leur projet de militarisation du continent, appelé AFRICOM ou « Africa Command ». Le prétexte apparent est « d’aider » les pays africains dans la « lutte contre le terrorisme ». Mais en réalité, AFRICOM vise à assurer la sécurité des investissements et des approvisionnements des Etats-Unis. Et l’implantation du quartier général d’AFRICOM en Afrique, surtout dans la région du Golfe de Guinée, riche en pétrole, leur donnerait un avantage stratégique pour contenir leurs rivaux potentiels, notamment la Chine.
L’ombre de la Chine
C’est un secret de Polichinelle que l’ombre de la Chine planera sur le Sommet de Washington, qui est en vérité une réponse des Etats-Unis à la montée en puissance du géant asiatique en Afrique. La Chine est devenue une obsession pour tous les pays occidentaux et le Japon, qui voient d’un très mauvais œil le resserrement de ses liens économiques avec l’Afrique. L’on se souvient des attaques à peine voilées de Barack Obama contre la Chine lors de sa visite de plusieurs pays africains en 2013. La visite du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, rappelée plus haut, avait le même but : contrer la Chine. Quant à l’Union européenne, cela fait des années qu’elle essaie d’imposer aux pays africains son agenda de « libre-échange », frauduleusement appelé « accord de partenariat économique » (APE). Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont apparemment décidé de capituler face aux pressions, menaces et change de l’UE en acceptant de signer les APE dans quelques semaines. Toute cette agitation occidentalo-japonaise vise à contrer la Chine, perçue comme le plus grand obstacle au maintien de l’hégémonie économique et géostratégique de ce que le Pr. Samir Amin appelle la « triade impérialiste » (Europe, Etats-Unis et Japon).
Le génocide du peuple palestinien entachera le Sommet
Cette triade impérialiste constitue le principal soutien de l’Etat sioniste dans sa stratégie d’extermination du peuple palestinien. Et le Sommet de Washington sera immanquablement terni par les atrocités quotidiennes commises par l’Etat terroriste Israël à Gaza. La complicité des Etats-Unis dans ces atrocités fait que les mains de Barack Obama sont tachées du sang de milliers d’innocents Palestiniens, dont plus de 300 enfants, assassinés de sang froid par l’armée israélienne équipée par les Etats-Unis. Ainsi donc, les présidents africains qui défileront à Washington serreront-ils les mains tachées de sang du président américain, complice d’Israël dans le massacre de milliers de Palestiniens. Si Israël continue de défier le monde entier et de rester sourd aux appels venant de toutes parts, c’est parce qu’il sait qu’il peut compter sur le soutien et la protection des Etats-Unis, quoiqu’il fasse. On l’a vu lors du vote de la Résolution du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies : les Etats-Unis étaient le seul pays à voter contre dans le seul but de défendre Israël !
Conclusion
Il est fort à parier que le Sommet de Washington n’apportera pas grand-chose aux peuples africains. Certes, les chefs d’Etat qui y prennent part mettront l’accent sur son « succès » et sa « réussite ». Mais peu de gens les croiront. Du point de vue des Etats-Unis, le seul et unique but de ce Sommet est de chercher à mettre les ressources de l’Afrique entre les mains des multinationales nord-américaines pour essayer de « rattraper le temps perdu » au profit des pays « émergents ». Et qu’ils le veuillent ou non, deux ombres planeront sur ce Sommet : celle de la Chine et celle des massacres quotidiens d’innocents enfants palestiniens par un Etat terroriste soutenu par leur hôte : Barack Obama !