Lu sur El Diablo
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Les responsabilités de la gauche et du PS :
« Quel est le changement de paradigme opéré, de 1983 à 1985, par François Mitterrand et par le Parti socialiste à sa suite ? Substituer à un dessein national de transformation sociale l’ambition de “construire l’Europe”, fût-ce sur la base du néolibéralisme qui triomphait alors dans le monde anglo-saxon. Là est la racine du mal : l’abandon de notre Etat stratège et la profonde désindustrialisation du pays. »
« C’est Delors qui a été en 1985 à l’initiative de la complète libéralisation des mouvements de capitaux non seulement à l’intérieur de l’Europe mais vis-à-vis des pays tiers. C’était un retournement historique de la position de la France. »
« La “parenthèse” libérale ouverte en 1983 ne s’est jamais refermée et le PS n’a jamais remis en cause le parti pris ultralibéral qui est au cœur des traités qu’il a élaborés et votés depuis près de trois décennies. Et pour cause ! La “globalisation” a été voulue par les Etats-Unis mais elle a été codifée par des Français ! »
Elites, peuple et République :
« Nos élites, dont l’avidité est devenue le principal ressort, peuvent-elles retrouver la patrie ? Et notre peuple, emporté par le vent de l’hyperindividualisme, peut-il sortir de son repliement pour renouer avec l’idée d’un dessein collectif ? »
« Ceux qui m’ont combattu depuis trente ans l’ont toujours fait comme si la tradition républicaine que je maintenais était synonyme de “repli national” ou autres fariboles. Ceux qui ne veulent pas entendre parler de nation sont bien souvent ceux qui ne veulent pas entendre parler de démocratie. Ils ne comprennent pas que seul un sentiment d’appartenance partagé peut fonder l’acceptation de la loi de la majorité par une minorité de citoyens. »
« Comment gagner une élection quand on cesse de s’adresser au peuple tout entier ? La logique des partis tend à dominer l’Etat : comment expliquer autrement un projet de réforme territoriale qui ne procurera aucune économie ? Un projet aussi absurde et dispendieux que la réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production d’électricité ? Un projet aussi diviseur que le bouleversement du droit de la filiation ? »
L’Europe, l’euro et l’Allemagne :
« L’orthodoxie allemande met l’Europe dans l’impasse. Le peuple français sent tout cela. Il constate l’impuissance, la duplicité et l’incapacité de ses élites à le sortir du piège où elles l’ont précipité à grand renfort de promesses illusoires et mensongères ».
« Le niveau de l’euro doit impérativement baisser d’environ 20 % pour l’économie française. »
« Il est possible de déboucher sur la transformation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune externe, avec des subdivisions nationales. »
« La France a un argument de poids qu’elle n’utilise pas : sans elle, la monnaie unique ne peut exister ! »
Poutine, la Russie et l’Ukraine :
« Est-il raisonnable de méconnaître le fait que l’Etat russe a été depuis le milieu du XVIIIe siècle et reste aujourd’hui une puissance mondiale majeure ? Est-il sensé de vouloir défaire les synergies existantes en matière économique entre l’Ukraine et la Russie ? Vouloir exporter à toute force nos “standards”, nos “valeurs”, bref notre idéologie des “droits de l’homme” vers l’Ukraine et vers la Russie est une forme de nationalisme condescendant qui n’est pas sans rappeler l’état d’esprit qui prévalait dans les “Empires centraux” avant 1914. »