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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 08:15

2014-Ebola-medecins-Cubains.jpgConférence à Genève le 12 septembre dernier, avec le ministre de la Santé cubain, Roberto Morales Ojeda.

C'est le Wall Street Journal — le journal de la finance mondialisée — qui le dit:
"Il n'y a aucune comparaison entre la faible implication des pays européens et des Etats-unis, et la forte implication de Cuba pour lutter contre le virus Ebola."

Mais est-ce si étonnant ? Non !

Car en 2014, la France n'est plus en capacité de former suffisamment de médecins par ses propres moyens: elle importe chaque année 25% de ses nouveaux praticiens, qui sont des médecins formés principalement en Algérie, en Roumanie et en Belgique. Les régions se desertifient ! On en arrive aux expédients !

Car en France c'est le règne du "Numérus Clausus" depuis 40 ans ! Voulu par les technocrates pour réduire les dépenses de santé des Français la conséquence du numérus clausus c'est que l'on forme, en 2014, moins de médecins en France qu'on en formait en 1971, alors que la population française est passée de 50 à 65 millions d'habitants !!!

Donc, pas étonnant qu'avant de penser à soutenir les pays émergeants, la France s'occupe d'elle-même, car elle n'a plus les moyens de s'occuper des autres, et donc pour s'occuper d'Ebola!

Aussi, pour la CGT, est-il urgent d'agir pour défendre notre sécurité sociale ! Tous dans l'action le 16 octobre !

A noter que cette information, sur la forte implication de Cuba en Afrique, a été relayée par de de nombreux médias français, comme Le Figaro, La Croix, le Monde, l'Humanité, etc.

Lire sur notre site:

> Santé: La polémique sur les "sans dents" occulte le fait que la France fait former de plus en plus ses médecins à l'étranger.

> Seine-Maritime: 152 jours d’attente en moyenne pour un rendez-vous chez l’ophtalmo

L'article du Wall Street Journal
"Les docteurs cubains en première ligne dans la lutte contre le virus Ebola.

L'île caribéenne surpasse les grands pays dans l'envoi de personnel médical : un partenaire improbable pour les Etats-unis

Alors que le risque est croissant qu'Ebola puisse s'envoler vers d'autres cieux, les Etats-unis appellent les nations du monde entier à envoyer des docteurs, des infirmières en Afrique occidentale, où des milliers de vie sont en jeu. Rares sont ceux qui ont répondu à l'appel, un pays a répondu en force : Cuba.

Dans les semaines qui ont suivi l'envoi par le président Obama de près de 4 000 troupes en Afrique occidentale, la lutte pour éradiquer Ebola a créé des tandems insolites. Rien n'est plus étrange que le spectacle de médecins cubains rejoignant les militaires américains pour lutter contre Ebola en Afrique occidentale. Cuba est depuis longtemps dans une relation de conflit avec son voisin du nord : les Etats-unis.

Les puissances émergentes comme la Chine, l'Inde, la Russie font des affaires en Afrique, mais leurs contributions à la lutte contre l'épidémie d'Ebola ont été plutôt décevantes jusque-là. Et les nations bénéficiant des meilleurs systèmes de santé ont fourni une aide trop faible, trop tardive à la crise, selon les leaders des pays touchés par Ebola.

Jeudi, le secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à une « multiplication par 20 de l'aide », comprenant « un personnel de santé bien formé ».

« La réponse internationale a été lente », a déclaré la présidente du Liberia Johnson Sirleaf. Jeudi, elle a plaidé pour l'envoi de plus de personnel médical, s'adressant depuis la capitale Monrovia à la conférence de la Banque mondiale à Washington. « Plus que jamais, nous avons besoin de personnels qualifiés et dévoués pour participer à la lutte contre Ebola ».

Cuba a répondu à cet appel. Elle a envoyé 165 travailleurs de la santé au Sierra Leone, durement touché, un nombre exceptionnellement élévé pour une petite île de 11 millions d'habitants. Ils ont rejoint les travailleurs médicaux en Afrique occidentale de plusieurs nations qui sont sous les auspices des groupes d'assistance. Médecins sans frontières (MSF) doit que près de 250 travailleurs médicaux internationaux se trouvent la région et près de 3 000 contre Ebola sur place dans son ensemble.

Cuba joue depuis longtemps un rôle énorme en Afrique, envoyant des troupes pour lutter afin de bouter l'armée sud-africaine de l'Apartheid hors d'Angola, et entrainant des guérillas qui ont rejoint la lutte armée de Nelson Mandela contre l'apartheid. Au début des années 1960, Che Guevara s'est rendu en Afrique pour fomenter une révolte dans la tout juste indépendante République démocratique du Congo – bien qu'il ait jugé par la suite qu'ils étaient peu intéressés par le socialisme mondial et plus par le brigandage.

« Nous ne pouvons libérer nous-mêmes un pays qui ne veut pas combattre », a-t-il écrit dans une lettre découragée au leader cubain Fidel Castro.

En revanche, le médecin argentin devenu révolutionnaire cubain a suggéré que Cuba y envoie autre chose : les docteurs. Depuis, Cuba envoyé des dizaines de milliers de travailleurs de la santé à l'étranger. Le pays a envoyé 2 500 travailleurs de la santé au Pakistan après le tremblement de terre de 2005, et 1 500 à Haiti après le séisme de 2010, a déclaré Jorge Delgado Bustillo, responsable de la Brigade médicale cubaine au Sierra Leone.

En comparaison, les 165 médecins représentent presque une réponse prudente.

« Nous travaillons sur la malaria, le choléra, la dengue, une situation de désastre, inondations au Vénezuela, au Guatemala, au Belize », dit M.Bustillo. « Mais Ebola ? C'est une première pour les Cubains ».

Dans un discours datant de ce mois-ci, M.Castro semblait rappeler les exploits militaires de Cuba face au déploitement de docteurs au Sierra Leone. Il les a nommé « une armée de blouses blanches » et a lancé : « Honneur, gloire à nos combattants valeureux de la cause de la santé et de la vie ! » selon les extraits de son discours publié dans le journal Granma.

Les Cubains minimisent l'idée de toute rivalité avec les Américains. « Contre Ebola, nous devons travailler avec tout le monde », dit M.Bustillo. « Les Etats-unis ? Oui, nous pouvons le faire ».

Mercredi, le drapeau cubain flottait sur le mur du palais des congrès ici, alors que les docteurs bouillant d'impatience sur leurs chaises, attendant plus d'une heure que le gouvernement du Sierra Leone ne les accueille officiellement.

Un officiel australien de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), chargé de les formes sur Ebola, les regardait avec inquiétude alors que les Cubains multipliaient les mains serrées, les tapes dans le dos et autres gestes hasardeux quoique sincères. Les officiels mettent en garde : Ebola peut se diffuser au contact, le virus peut avoir comme vecteurs des fluides corporels tels que la sueur.

« Ce sont des gens très calins (sic) », dit Katrina Roger, responsable technique à l'agence de l'ONU. « Demain, on va leur expliquer pourquoi il faut qu'ils arrêtent de serrer des mains et de se partager les choses qu'ils touchent ».

Le secrétaire d'Etat John Kerry, mercredi, a demandé à ce qu'un plus grand nombre de nations envoie des travailleurs de la santé ainsi que d'autres formes d'aide. « Nous avons besoin de gens pour aller plus loin », a-t-il dit.

Que les Etats-unis se trouvent désormais depéndants de leur rival de Guerre froide souligne la réponse humanitaire dissymétrique à l'épidémie d'Ebola. Les USA sont la première nation donatrice, ayant promis d'envoyer près de 4 000 soldats et près de 400 millions de $ en aides diverses. Ils ont envoyé 65 responsables du Service public de santé pour former un service Ebola auprès des agents de santé au Liberia. Plus de 2 600 volontaires de santé ont accepté, sur le site du gouvernement, d'aller en Afrique pour aider les organisations de santé sur place.

Le premier partenaire commercial de l'Afrique, la Chine, a dit qu'elle fournirait 1 millions de $ en cash, 2 millions de $ en nourriture et spécialistes pour chacun des pays suivants : Liberia, Sierra Leone et Guinée.

Le géant asiatique envoie aussi 170 travailleurs de la santé au Liberia, a déclaré l'agence de presse Xinhua. Actuellement, 58 chinois forment une équipe de traitement d'Ebola et de tests sanguins, dans une clinique construite par les Chinois. Sur ces 58 personnes, 35 sont des conducteurs, personnels techniques et cadres, selon Guo Tongshing, chef de la clinique.

L'Inde, qui a d'importants liens commerciaux et des connections aériennes avec l'Afrique occidentale, a récemment promis de contribuer à hauteur de 12,5 millions de $ mais sans envoyer de personnel médical. Le Brésil, qui courtise depuis près d'une décennie les nations africaines, a donné 413 000 $.

La Russie, qui cherche aussi à raviver certains liens issus de la Guerre froide, a envoyé une équipe de huit virologistes en Guinée, jadis un avant-poste soviétique, et des vêtements de protection.

L'Afrique du sud – un pays désireux d'affirmer son rôle de leader sur le continent – a envoyé un laboratoire mobile au Sierra Leone. Il n'y a aucune trace de contribution monétaire venant de ce pays.

Les travailleurs de la santé africains sont intégrés à la riposte, toutefois. L'Union africaine a envoyé 75 travailleurs de la santé, et l'Ouganda, qui a une expérience certaine avec Ebola, en a envoyé 15.

Pendant de temps, le Japon, troisième économie du monde après les Etats-unis et la Chine, envoie 40 millions de $ pour la cause, mais pas de personnel. Toyota envisage de donner des voitures pour aider au transport des patients.

Même la France, le pays européen qui dispose du plus grand nombre de bases militaires en Afrique, a été lent à envoyer des personnels médicaux. L'ancienne puissance coloniale construira et gérera une clinique de 50 lits en Guinée, avec 15 médecins français envoyés sur place, en plus des volontaires de la Croix Rouge, d'après ce qu'a dit l'agence publique gérant les réservistes médicaux.

La Grande-Bretagne envoie 750 personnes pour aider à construire des dizaines de cliniques au Liberia et au Sierra Leone. Les cliniques sont nécessaires pour isoler les patients de leurs familles et briser la chaîne virale de transmission. Mais on ne sait toujours pas clairement qui gérera ces cliniques.

Le Liberia a besoin à lui seul de près de 10 000 travailleurs de la santé qualifiés, et un nombre similaire est nécessaire au Sierra Leone, d'après ce qu'en dit le gouvernement américain. Jusqu'à présent, la plus grande brigade médicale, c'est celle de Cuba au Sierra Leone.

« Cuba est le seul pays, à ma connaissance, à répondre avec des ressources humaines, en termes de médecins et d'infimières », déclare Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de l'Union africaine et ex-femme du président sud-africain Jacob Zuma.

Ce ne sera pas suffisant, affirme Abdoulaye Baratay, porte-parole du gouvernement sierra-léonais : « Même si nous apprécions les Cubains (…) nous pensons qu'à la vitesse où le virus se répand, nous aurons besoin de plus de gens sur le terrain ».

Les gouvernements, Chine compris, se plaignent du fait qu'ils n'ont tout simplement pas assez d'expérience avec Ebola pour envoyer du personnel en nombre : « c'est un grand défi pour nos scientifiques », a affirmé Qian Jun, chef d'équipe du Centre chinois pour le contrôle de la maladie dans l'équipe du laboratoire mobile au Sierra Leone.

En fait, il n'y avait aucune station pour se laver les mains et les pieds à l'arrivée de l'équipe Ebola chinoise dans la capitale du Sierra Leone, Freetown, une mesure de sécurité vitale. Par contre, il y avait une famille de chats vivant dans l'embrasure de la porte, l'un dormant sur les marches.

« Chaque jour qui passe, nos médecins, nos infirmières viennent à l'heure ici », déclare M.Guo, chef de la clinique. « Mais parfois, les Sierra-léonais, eux, ne viennent pas ».

Voilà le vide que remplit Cuba. Tandis que les consultants du Centre américain pour le contrôle de la maladie et sa prévention sont longés à l'hôtel Radisson Blu – 200 $ la nuit – les 165 médecins cubains vivent à trois dans une salle dans un des hôtels bon marché de Freetwon. Les toilettes de l'hôtel sont cassés. Les mouches bourdonnent autour de nappes sales, sur lesquels les Cubains mangent sur le pouce.

« Ce n'est pas le Sierra Leone qui a besoin de nous », dit Yosvany Vera, docteur cubain de 36 ans se frayant un chemin, un plat graisseux de riz à la main : « c'est le monde qui a besoin de nous ».


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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 08:12

assises-communistes

DÉCLARATION COMMUNE

En Ukraine, le gouvernement « socialiste » soutient un régime ouvertement pro-nazi qui provoque la Russie, interdit et persécute le Parti communiste ukrainien, discrimine les russophones et bombarde le Donbass ouvrier en quête d’autonomie. Au Sommet de l’OTAN, Hollande a poussé à la roue pour que l’OTAN, étroitement associé à l’Union Européenne, aggrave sa dangereuse pression sur la Russie, seconde puissance nucléaire mondiale et poursuive sa politique d’encerclement straté-gique de ce pays : c’est littéralement jouer avec la guerre mondiale. 

En Syrie et en Irak, le gouvernement Hollande s’associe - sans le moindre débat parlementaire - à la coalition montée par Washington, soi-disant pour en finir avec l’Etat Islamique. En réalité, cet « Etat » de bouchers et de tortionnaires est une créature monstrueuse des politiques impérialistes qui ont poussé à la guerre civile en Syrie en prenant appui sur les pétromonarchies féodales et intégristes du Golfe persique. Le but réel des impérialistes n’est pas de restaurer, mais de liquider totalement les Etats irakien et syrien comme on l’a déjà vu en Libye, où sous prétexte de protéger les populations ci-viles, la coalition franco-anglo-américaine a détruit l’Etat exis-tant en laissant le terrain aux mafieux et aux intégristes. Et c’est maintenant Le Drian qui, mettant ses pas dans ceux de Sarkozy, pousse à une seconde intervention en Libye avec un résultat prévisible : l’aggravation de l’instabilité dans toute la région, y compris en s’attaquant à l’Iran. 

En Afrique, non seulement l’intervention française n’a « pacifié » ni le Mali, ni le Centrafrique, mais la situation y est plus grave que jamais. 

Quant à la situation en Palestine, malgré quelques propos hypocrites sur la situation humanitaire à Gaza, jamais on n’aura vu un gouvernement aller aussi loin dans le blanc-seing à la politique grossièrement colonialiste, raciste et criminelle de Tel-Aviv ! Face au véritable massacre des populations civiles palestiniennes par Israël, l’Exécutif français a honteusement renvoyé dos à dos les agresseurs et leurs victimes, les occupant et les résistants. La déstabilisation des Etats du Moyen-Orient permet à l’Etat d’Israël de poursuivre ses crimes de guerre comme à Gaza et à refuser un Etat au peuple palestinien. Cette nouvelle offensive à Gaza n’a pu se concrétiser qu’avec le soutien des USA et notamment du Gou-vernement français. 

La réalité est que le gouvernement Hollande, totalement inféodé à l’OTAN, à l’UE atlantiste et à la stratégie visant à intégrer la République française dans l’Union transatlantique hégémonique (ce qui répond à l’exigence du MEDEF qui proclame ouvertement son « besoin d’aire ») piétine à la fois la souveraineté des peuples étrangers et celle du peuple français. Celui-ci ne veut pas la guerre tous azimuts à l’étranger, il veut le règlement des problèmes sociaux, la restauration de sa souveraineté nationale et la coopération pacifique avec tous les peuples. 

Plus que jamais il faut imposer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à coopérer à égalité, refuser les aventures impérialistes en Afrique, au Proche-Orient et en Europe orientale, s’opposer à la mise en place d’un Empire euro-atlantique menaçant la paix mondiale, exiger que les sommes énormes dilapidées dans les guerres impérialistes soient utilisées pour l’emploi, le pouvoir d’achat populaire, le logement social, les services publics, la Sécu, les retraites, etc. 

Plus que jamais le mouvement ouvrier et populaire, à l’instar des cheminots et des pilotes d’Air France, doit relever la tête pour stopper l’offensive prédatrice libérale du MEDEF et du pouvoir socialiste et reconquérir sa souveraineté pour décider de son destin. 

Plus que jamais, sans la moindre illusion sur la prétendue « Europe sociale, démocratique et pacifique », les organisations participant aux Assises du Communisme appellent les communistes et les progressistes à militer pour que la France sorte de l’euro, de l’Union Européenne, du Grand Marché Transatlantique et de l’OTAN, antisociale, supranationale, antidémocratique et belliciste, à se battre contre l’impérialisme et donc pour la paix !

10 octobre 2014

 

Lu sur le blog Réveil Communiste

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 22:05

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Article pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/ *

 

Le Mexique est rempli d'effroi. Ce 26 septembre, entre 49 et 63 étudiants ont été massacrés dans l'Etat de Guerrero, au sud du pays – par une alliance sordide entre la police locale et des gangs mafieux. Pour nos dirigeants, il n'y a pas de quoi s'émouvoir dans un pays soumis aux intérêts américains.

 

C'est sans doute le plus grand massacre de militants étudiants au Mexique depuis le tristement fameux 2 octobre 1968 – juste avant les Jeux olympiques – quand le pouvoir avait assassiné 300 étudiants sur la place centrale de Mexico.

 

« Disparus », « massacres », « gangs para-militaires » : bienvenue dans la « démocratie » au Mexique en 2014 !

 

Nous sommes en 2014, et on parle de « disparus », de « massacres », d' « escadrons de la mort ». Et on est au Mexique, présenté comme une « démocratie » en Europe, partenaire économique modèle – car soumis aux USA – dans le Traité de libre-échange nord-américain (ALENA).

Dans ce pays « démocratique », ce 26 septembre, dans le village d'Ayotzinapa, Etat de Guerrero, 6 étudiants ont été tués de sang froid par la police locale qui empêchait le bus des étudiants-professeurs syndicalistes, marqués à gauche, de l'Ecole normale de sortir de la Gare centrale pour se rendre à une mobilisation sociale dans la ville de Chilpancingo.

 

Des 43 « disparus » aux fosses communes

 

RTR49ATL.jpg57 autres ont été arrêtés – ce que confirment les caméras de sécurité –, emmenés au poste de la police de la ville d'Iguala puis portés « disparus » le lendemain. La presse locale fait état par la suite de 43 « disparus ».

Hélas, l'incertitude ne dure pas longtemps. Le 4 octobre, quatre fosses communes révèlent le corps de 28 jeunes gens, calcinés, méconnaissables, mais rapidement identifiés comme correspondant à ceux des « disparus ». Le sort des autres ne fait plus aucun doute.

Le lendemain, 5 octobre, deux tueurs membres du gang mafieux « Guerrero unidos » – lié au puissant cartel de la drogue Beltran-Leyva – reconnaissent en avoir tué au moins 17, les avoir torturés puis ensuite avoir brûlé leurs cadavres.

 

Les liaisons dangereuses : gangs mafieux et police locale

 

Depuis, l'enquête lancée par le Procureur général révèle les liaisons dangereuses entre pouvoir local et trafiquants de drogue

Concernant le massacre, c'est le chef de la sécurité locale qui a donné l'ordre d'arrêter les étudiants – en coordination avec des hommes du gang « Guerrero unidos » – mais ce seraient les mafieux qui auraient décidé finalement de les tuer. Telle est la version officielle. 

Au sens le plus large, il apparaît désormais que la police locale (comme celle régionale) est organiquement liée aux gangs mafieux, para-militaires : 30 policiers ont été identifiés comme proches du gang, 22 arrêtés car impliqués directement dans le massacre. Du sang des étudiants a même été retrouvé sur plusieurs voitures de police.

 

Cela ne se limite pas à la police. Le maire d'Iguala (troisième ville de l'Etat) José Luis Abarca ainsi que sa famille se révèlent avoir conclu un pacte de pouvoir avec les trafiquants de drogue, collaborant avec la police locale pour intimider les opposants, en échange de l'impunité sur leurs kidnappings, cambriolages, racket des commerçants locaux et trafic de drogue naturellement

Actuellement, le maire d'Iguala, comme le chef de la sécurité locale sont en fuite. De plus en plus, l'étau se resserre également sur le gouverneur régional. Mais les responsabilités de l'Etat fédéral ne peuvent être éludées non plus.

 

Entre 50 et 100 000 manifestants dans la rue :

syndicats étudiants, zapatistes, militants communistes

 

A l'ampleur du massacre a répondu l'ampleur de la mobilisation de solidarité, de l'hommage venant de l'ensemble de la gauche militante mexicaine, avec sans doute entre 50 et 100 000 militants dans les rues.

 

Miles-Ciudad-Mexico-Iguala-DPA_CLAIMA20141009_0141_27.jpgCe mercredi 8 octobre, on comptait 15 000 manifestants à Mexico qui ont occupé la place centrale du Zocalo exigeant la justice, militants étudiants mais aussi syndicalistes ouvriers et paysans.

A Chilpancingo, ville majeure de l'Etat de Guerrero, 10 000 manifestants étudiants et enseignants ont participé à une marche de la colère.

Dans l'Etat de Guerrero, les militants du Parti communiste du Mexique (PCM) ont occupé le siège du gouvernement de l'Etat de Guerrero.

Enfin, dans le Chiapas, les militants de l'EZLN (Armée zapatiste de libération nationale) ont manifesté dans le silence, ils étaient 20 000 dans les rues de San Cristobal de las Casas, fief des révolutionnaires zapatistes.

 

Pourquoi s'indigner face à si peu au Vénézuela, en Chine, et se couvrir de silence au Mexique ou en Colombie ?

 

Les jeunes communistes français ont de quoi être indignés, révoltés même par le traitement médiatique ici, inexistant, de ce scandale.

On se souvient du battage contre le Vénézuela révolutionnaire au printemps, quand des manifestants étudiants violents ont embrasé Caracas, causant la mort de 6 manifestants dans des scénarios de guerre de rue. On remarque aujourd'hui la condamnation de la Chine qui n'a pas tué le moindre manifestant étudiant à Hong-Kong, dans des troubles à l'agenda politique peu clair.

Ici, au Mexique, on abat de sang-froid 49 étudiants désarmés, pacifiques, avec la complicité de la mafia locale, mais rien de nouveau dans la « démocratie » du Mexique, comme on parle de démocratie en Colombie, le pays au monde où on tue le plus de syndicalistes par an.

 

Mexique, un pays à la dérive depuis l'Accord de libre-échange avec les USA : misère, émigration, casse de la production et dépendance américaine

 

Le Mexique, au moins depuis 1994 et l'Accord de libre-échange avec les Etats-unis (ALENA), est un pays à la dérive : l'image même du capitalisme du désastre, alors que ce fut des années 1960 aux années 1980 un pays relativement développé, indépendant.

Aujourd'hui, c'est un pays qui connaît la misère et la famine : 53 % de la population (63 millions de personnes!) sont pauvres, alors que le pays abrite l'homme le plus riche du monde : Carlos Slim.

Le pays – longtemps auto-suffisant en produits alimentaires – connaît désormais la famine, comme l'a révélée la « crise de la tortilla » en 2007, où les Mexicains ne pouvaient plus acheter leur plat de base, victime de la spéculation internationale.

C'est un pays qui brade ses ressources naturelles aux multi-nationales. Ont déjà été vendus les banques, la sidérurgie, les chemins de fer, les télécoms, l'électricité. Maintenant, c'est le joyau national qui va être vendu aux multi-nationales américaines : le pétrole

 

C'est un pays soumis aux intérêts des Etats-unis qui ont cassé l'appareil productif national, et contraint son peuple à la migration de masse.

L'industrie mexicaine a été réduite aux « maquiladoras » à la frontière, fournissant une main d'oeuvre pas chère pour les entreprises américaines de l'automobile ou du textile. Aujourd'hui, un ouvrier mexicain est moins bien payé qu'un ouvrier chinois !

La petite agriculture mexicaine a été détruite forçant des millions de Mexicains à emprunter la voie de l'émigration : environ 7 millions de Mexicains ont quitté le pays pour aller aux Etats-unis entre 1990 et 2010.

 

C'est un pays où le crime organisé règne et sème la terreur avec la complicité du pouvoir. Depuis 8 ans, il y a eu au Mexique 150 000 assassinats, dont seulement 23 000 pour l'an dernier, soit une moyenne terrifiante de 62 assassinats par jour.

Le Mexique est devenu – avec la complicité d'une partie des autorités, l'hypocrisie des Etats-unis – le paradis des trafiquants de drogue, qui règnent en maître sur les territoires.

Car le trafic de drogue brasse des sommes colossales : on parle d'entre 10 et 40 milliards de $ par an, selon les estimations prudentes. De quoi alimenter une corruption généralisée, à tous les niveaux de l'appareil d'Etat.

Sur les dizaines de milliers d'assassinats, un certain nombre sont des personnes « gênantes » pour le pouvoir : syndicalistes paysans et étudiants, militants politiques révolutionnaires.

Le Parti communiste rappelle que dans le seul Etat de Guerrero, 7 de ses militants ont été assassinés depuis 2008. En mai 2006, à San Salvador de Atenco, 5 militants communistes avaient été tués par la police locale.

 

Nous exprimons toutes nos condoléances à nos camarades, nos frères du Mexique. Et nous souhaitons questionner nos dirigeants sur leur silence face à ce crime d'Etat, sur leur indignation sélective qui nous révolte tout particulièrement.

 

* Article d'abord paru sur http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 17:30

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Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/



C'est la crise parait-il. C'est vrai que nos écoles, nos universités, nos services publics meurent car sous-financés. C'est vrai que les salaires sont gelés quand les tarifs explosent. Pourtant, il y a au moins secteur qui est en plein boom : l'industrie de l'armement.



Les marchands de canons français ne peuvent cacher leur enthousiasme, ce gouvernement est décidément une « divine surprise » pour eux : en 2013, les commandes militaires françaises ont augmenté de 43 %, avec une vente totale d'armes chiffrée à 6,8 milliards d'euros.

La France reste « compétitive » sur la scène des vendeurs d'instruments de mort, à la 4 ème place mondiale, derrière les Etats-unis, le Royaume-Uni, la Russie, repassant devant Israël qui nous avait devancé l'an dernier.



Le Ministère de la Défense se félicite : l'année 2012 a été bonne pour le secteur de l'armement, l'année 2013 encore meilleure, celle de 2014 s'annonce très prometteuse.

De manière très pragmatique, le Ministère souligne que cette hausse des exportations est dopée par « un contexte international très instable, notamment au Moyen-Orient », alimentée par les « conflits armés à Gaza et en Syrie, la flambée des tensions en Irak, en Libye ».

Les dépenses militaires du Moyen-orient ont explosé ces deux dernières années de 30 %. Dans le même temps, 40 % des commandes françaises viennent des pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, qui est de très loin la première cliente de la France.

Le secteur de l'armement peut remercier par la France qui a contribué à ce désordre régional par ses interventions en Libye, au Mali, aujourd'hui en Syrie et en Irak. Ce chaos synonyme de destructions, de morts est profitable pour les affaires visiblement.

 

Si on regarder un peu plus dans le détail les chiffres, on s'aperçoit que nos principaux clients en 2013 sont l'Arabie saoudite (2 milliard d'euros) et le Maroc (600 millions) mais on retrouve juste derrière les Émirats arabes unis et le Qatar.

Les trois Etats du Golfe cités, on le sait, financent le terrorisme à l'échelle régionale, jouent un rôle-clé dans la déstabilisation de la région, en plus d'être des régimes dictatoriaux parmi les plus répressifs au monde, niant tout droit humain, légalisant l'esclavage, ou la peine de mort ne serait-ce que pour possession de haschisch !

On est pas à une démonstration de cynisme près. On sait que l'Arabie saoudite, les pays du Golfe financent les terroristes islamistes que nous prétendons combattre avec nos bombes, après les avoir soutenu en Libye et en Syrie. Le climat de terreur entretenu permet d'armer tous les combattants en lice, de fournir tous les Etats de la région en matériels de guerre multi-fonction.


Pendant ce temps, depuis trois ans, le cours de l'action Dassault à la Bourse de Paris a grimpé de 61 %, celui de Thalès de 70 %, celui de Safran de 118 % !


Dieu que la guerre est jolie .. en tout cas pour les marchands de canons. Pour les peuples du Moyen-orient, d'Afrique du nord, cela signifie le chaos, la destruction et la mort. Pour le peuple de France, c'est l'austérité partout, et une armée de moins en moins dévouée à sa mission première : la défense nationale.

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 17:23

Lu sur canemepechepasnicolas

 

Marianne

 

ENTRETIEN

Alors que le septième volet des négociations sur le traité transatlantique a débuté lundi près de Washington, "Marianne" s'est entretenu avec l'économiste Thomas Porcher, co-auteur avec Frédéric Farah de l'essai "TAFTA : L’accord du plus fort", sur la question de la création d'emplois.
NICOLAS MESSYASZ/SIPA

TAFTA : L’accord du plus fort, Thomas Porcher et Frédéric Farah, Ed. Max Milo, octobre 2014, 64 p., 6,90 €.

 

Alors que le septième volet des négociations sur le traité transatlantique a débuté lundi près de Washington, "Marianne" s'est entretenu avec l'économiste Thomas Porcher, co-auteur avec Frédéric Farah de l'essai "TAFTA : L’accord du plus fort", sur la question de la création d'emplois.

NICOLAS MESSYASZ/SIPA
NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Marianne : Le traité transatlantique vise à créer une vaste zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe. Karel de Gucht, le commissaire européen au Commerce, promet la création de « millions d’emplois ». Qu’en pensez-vous ?
 
Thomas Porcher Je ne pense pas que cela soit possible. En 1994, l’Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA), qui a donné lieu à la création d’une vaste zone de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, promettait déjà de la création d’emploi. Pourtant en la matière, on peut constater aujourd’hui que le bilan est mauvais : les Etats-Unis ont perdu plus d’un million d’emplois entre 1993 et 1999, quand le Mexique a également perdu à peu près un million d’emplois dans la culture du maïs. En ce qui concerne le traité transatlantique, quatre études ont été commandées par la Commission européenne afin d’évaluer l’impact économique de ce partenariat. Seule l’une d’entre elles prévoit la création de deux millions d’emplois de part et d’autre de l’Atlantique. Mais pour arriver à ce chiffre, l’étude part de l’hypothèse que les barrières non tarifaires, à savoir les normes qui protègent les consommateurs, seraient réduites de 25 %. Et ça, personne ne le dit. Les négociateurs ne parlent que de l’impact prétendument positif sur le marché du travail.
 
Et qu’en serait-il de l’impact sur la croissance ?
 
Dans les meilleurs scénarios, on arrive à une augmentation de 1,3 % du PIB européen… dans dix à vingt ans ! Autant dire que ça ne répond en rien à l’urgence que représente les 25 millions de chômeurs qu’il y a actuellement en Europe. La majorité des études estiment, quant à elles, que cette augmentation sera inférieure à 1%. Ces prévisions, en outre, se basent sur une évolution linéaire et constante du monde et qui font fi de tout changement politique ou économique. Mais des événements peuvent venir altérer ces prévisions, à l’image de la crise des subprimes à la fin des années 2000. Enfin, ces études partent également du principe que la baisse des prix induira forcément une augmentation de la consommation, comme si les consommateurs étaient des robots, des homo economicus. Hors, des études autrement plus concrètes sur le comportement des consommateurs montrent que ceux-ci ne sont pas forcément attirés par les produits à prix bradés, mais se réfugie plutôt vers les valeurs simples et le durable.
 
A qui profite ce double discours ?
 
Aux multinationales. C’est dans leur intérêt que la protection des consommateurs soit rognée. Quand il s’agit de rendre les législations moins contraignantes pour faciliter leur business, les firmes américaines et européennes oublient leur rivalité et parlent d’une même voix. Il y a aussi derrière ce traité un enjeu géopolitique majeur. Si les Etats-Unis convainquent l’Europe de s’aligner à la baisse sur leurs normes, dans l’électronique notamment, les pays extérieurs au traité seront contraints, eux-aussi, de s’y mettre, sous peine de se faire distancer. La volonté d’endiguer la montée en puissance de l’Inde et de la Chine est clairement à l’œuvre dans cette histoire. Là encore, pourquoi le cacher ? 


Traité transatlantique : le mythe des créations d'emplois
TAFTA : L’accord du plus fort, Thomas Porcher et Frédéric Farah, Ed. Max Milo, octobre 2014, 64 p., 6,90 €.
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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 17:13

Lu sur El Diablo

protegeons-francais.jpg

LISTE collaborative DE FRANCISATION UTILE ET AGRÉABLE. Contre les franglicismes incompréhensibles, imprononçables ou inorthographiables !

Elle sera complétée au fur et à mesure, si possible avec vos suggestions.

"Award"---------> Prix (ou) Palmarès (au choix...)"Big Data"------> Méga-données

"Business Model" -> Model économique 
"Challenge" ---> Défi
"Cool" -----------> Peinard (ou) "Tranquiiille" (ou) "claaasse"... etc.
"Conference call"-> Audioconf' (ou) Téléconférence
"Discount" -----> Soldé (ou) Au rabais (et)pour "hard-discount"-> Super-soldé 
"Dispatcher"---> Répartir
"Email"-----------> Courriel
"Fast food"------> Resto rapide (ou) "Point chaud" (ou) Friterie (selon cas ou choix)
"Feedback"-----> Retour (ou) Réaction (ou) Rétroaction (selon les cas)
"Flyer"------------> Tract ! (ou) Prospectus (au choix, et au besoin "Invitation")
"Forwarder" ----> Faire suivre
"Freelance" ----> Indépendant (ou) "En libéral" (au choix)!
"Fuck !" ---------> Chiotte ! (ou) Merde ! (ou) Putain ! (ou) Bordel ! (.... z'en voulez d'autres ?... Putain, fait chier merde, bordel de chiotte, ce franglais vous nique la tête !!!   )
"Has-been"-----> Dépassé 
"Hashtag"-------> Mot-dièse 
"Jogging" -------> Survète' (et si sens = "Faire un jogging") -->"Aller courir" 
"Junk food" -----> Malbouffe
"Live"--------------> Direct (pour télé ou musique ou Internet)
"Lol"---------------> Mdr ! (Mort-De-Rire)
"Low-coast" ----> À bas prix
"Newsletter" ----> Infolettre (ou) Feuille d'info
"Networking"----> Réseautage 
"On line" --------> En ligne
"Prime-Time" --> Début-de-soirée (ou) Direct (pour "Le Prime...") (et on peut ajouter "Avant-soirée" pour "Access prime-time" !)
"Pure-player"---> Tout-en-ligne ! (pour un média d'information)
"Smartphone"--> Intelliphone (ou) Ordiphone
"Spam" ----------> Pourriel
"Scoop"-----------> Exclu' 
"Speed" ----------> Pressé (ou) Stressé (ou) Sous-pression (selon les cas.)
"Streaming" ----> Flux ! (pour de la vidéo sur internet "En streaming" = "En flux")
"Thread" --------> Fil (de discussion) (pour les forums en ligne) 
"Trekking" -------> Rando ! (ou "randonnée" pour les puristes...)
"Vintage"---------> Rétro
"Voucher"--------> Bon (pour bons de réduction ou d'échange) 
"WTF?"-----------> CQB ? (C'est Quoi ce Bordel ? ? !)
"To be continued" --> À suivre 

ici-parle-francais.jpg

Des autocollants qui vont fleurir à côté des intrusions anglomaniaques.

Source : "Comité de vigilance contre le tout à l'anglais" sur Facebook

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 16:57

Depuis des mois, l’épidémie d’Ebola fait l’actualité. On en voit certes des images-choc, mais guère d’analyse du fond du problème. Pourquoi une épidémie d’une telle ampleur ? Pour Solidaire, des étudiants en médecine se sont plongés dans la question. Résumé.

L’épidémie d’Ebola qui sévit actuellement en Afrique de l’Ouest est de loin la plus importante que l’Afrique ait jamais connue. Ce 26 septembre, on dénombrait déjà 6 263 victimes, dont 2 917 sont décédées. Mais les conséquences vont bien plus loin. Tout le système de soins de santé dans les pays concernés est à l’arrêt. Les médecins et le personnel infirmier fuient par peur d’être contaminés : il n’y a en effet pas assez de moyens de protection. C’est pourquoi, ces derniers mois, on a également constaté une augmentation des autres maladies, comme par exemple la malaria. Quel est donc ce virus qui cause tant de morts et pourquoi ne réussit-on pas à contrôler l’épidémie ?

Ebola, une maladie de la pauvreté

Des maladies infectieuses comme Ebola sont ce qu’on appelle des « maladies de la pauvreté » : elles se produisent principalement dans des pays, régions ou groupes de population pauvres. Ce n’est pas un hasard si l’actuelle épidémie d’Ebola touche précisément trois des pays les plus pauvres du monde. Le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone figurent respectivement aux numéros 175, 179 et 183 sur la liste des 187 pays de l’Index de développement humain des Nations unies. Plusieurs facteurs rendent ces pays plus vulnérables.

Tout d’abord, en Afrique de l’Ouest, la population est en général moins résistante aux germes pathogènes. Les gens souffrent en effet de malnutrition, ce qui affaiblit leur système immunitaire. Ensuite, la propagation est favorisée par le manque d’eau pure et des conditions de vie peu hygiéniques. Et, enfin, le système de soins de santé est fortement sous-développé.

C’est là la clé dans le traitement de cette épidémie. La stratégie la plus efficace pour enrayer l’actuelle épidémie d’Ebola est l’identification des personnes infectées afin de les isoler et de les soigner, suivie de la recherche et de l’examen de leurs contacts pour arrêter la chaîne de transmission. C’est aussi de cette manière que les précédentes apparitions d’Ebola ont été combattues. Il s’agit donc de mesures qui, en soi, sont simples, mais qui exigent une parfaite coordination. La structure des soins de santé de première ligne est, ici, cruciale.

Question de solidarité

En d’autres mots, les pays d’Afrique de l’Ouest manquent de moyens. De moyens, mais aussi de gens. Médecins sans Frontières a été la première organisation à tirer la sonnette d’alarme. Le 24 juin déjà, elle lançait l’alerte : l’épidémie n’était plus contrôlable et les équipes sur place avaient atteint les limites de leurs possibilités. Elle a lancé un appel à une mobilisation massive pour fournir des moyens matériels et humains à la région. Mais le silence est resté assourdissant. Ce n’est que le 31 juillet que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réagi. L’Occident a, à contrecœur, libéré de l’argent, mais ce n’était pas suffisant. Le 28 août, l’OMS et sa directrice générale Margaret Chan ont lancé un nouvel appel au secours : « L’argent et le matériel sont importants mais, seuls, ils ne vont pas arrêter l’épidémie d’Ebola. »

Le seul pays qui a immédiatement réagi est Cuba. Une nouvelle qui fait chaud au cœur. Tout comme lors des inondations au Pakistan ou du tremblement de terre en Haïti, le petit pays du Tiers Monde a montré ce que peut faire une société solidaire. 165 professionnels de la santé vont aller, durant une demi-année, renforcer à la base la lutte des autorités – ce qui va doubler le nombre de professionnels étrangers présents sur place. Margaret Chan a remercié les Cubains et leur a rendu hommage : « Cuba est mondialement réputé pour former d’excellents médecins et infirmiers et pour la générosité de son aide aux autres pays en développement. »


Un médecin Cubain en Haïti après le tremblement de terre. 165 professionnels de la santé ont été envoyés en Afrique par Cuba pour aider à combattre l’épidémie. (Photo kulturekritic.com)

 

Maladies « négligées »

Amit Sengupta, du mouvement international People’s Health Movement, a suivi de près les événements. « Le problème ne réside pas dans la pathologie de la maladie, mais dans la pathologie de notre société et de l’architecture politique et économique globale », explique-t-il. Comme exemple, il cite le désintérêt de la recherche pharmaceutique : « Nous connaissons le virus Ebola depuis déjà quarante ans. Pourtant il n’y a jamais eu de vaccin ou de remède mis sur le marché. Aucune firme pharmaceutique n’est intéressée par un médicament pour une maladie qui touche seulement les pauvres. » Un seul médicament contre Ebola a été développé ces dernières années, le fameux ZMapp, toujours au stade expérimental.

Ebola fait en effet partie des maladies dites « négligées ». Comme la malaria, la tuberculose, le Kala Azar, la maladie de Chagas et bien d’autres. Ces maladies sont délaissées par l’industrie de la recherche parce qu’elles ne peuvent étancher suffisamment la soif de profit des multinationales pharmaceutiques. La gynécologue Marleen Temmerman, directrice du département de Santé reproductive et de Recherche de l’OMS et qui a travaillé pendant des années en Afrique, a réagi fin juillet dans De Morgen : « Il faudrait porter davantage d’attention à ces “maladies négligées” qui touchent principalement l’Afrique. Et cela, pas seulement au moment des pics. Actuellement, l’Occident accorde une large attention à Ebola parce que la maladie, par la mondialisation, pourrait également arriver chez nous. Et si, dans deux ans, un nouveau virus éclatait, il y aurait à nouveau cette réaction de panique. Mais c’est de manière continue qu’il faudrait s’occuper du problème. »


Sans la contrainte économique des dettes et des rapports commerciaux inéquitables, ces pays auraient pu se développer depuis longtemps : dispositifs sociaux, système d’enseignement bien organisé, améliorations de l’infrastructure, soins de santé de première ligne accessibles… (Photo Shack Dwellers International / Flickr)

 

Responsabilité

La lenteur de la réaction de l’OMS est aussi le symptôme d’un plus grand problème. La célèbre revue médicale The Lancet en attribue la responsabilité aux Etats membres, qui financent l’OMS. Ces dernières années, ils ont réduit son budget. En conséquence, ces deux dernières années, le budget pour les crises et les épidémies a été diminué de moitié, passant de 469 millions en 2012-2013 à 228 millions en 2014-2015. La crise Ebola montre ce qui peut se passer lorsque la santé publique n’est plus une priorité pour l’Etat.

La responsabilité de l’Occident ne peut être suffisamment soulignée. Pour la réduction des contributions à l’OMS, pour le désinvestissement de la recherche pharmaceutique, pour avoir ignoré les appels d’urgence de MSF, de l’OMS et des pays concernés. Mais surtout : pour l’histoire séculaire d’exploitation, de colonialisme et de néocolonialisme. Sans la contrainte économique des dettes et des rapports commerciaux inéquitables, ces pays auraient pu se développer depuis longtemps : dispositifs sociaux, système d’enseignement bien organisé, améliorations de l’infrastructure, soins de santé de première ligne accessibles… Ce n’est que si l’Afrique de l’Ouest peut se développer qu’elle pourra graduellement reprendre des forces et affronter des épidémies comme Ebola.

Ou, comme le dit Rabatiou Sérah Diallo, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (DeWereldMorgen, 2 avril 2014) : « Comment allons-nous éviter à l’avenir une épidémie comme celle-ci ? Donnez aux gens l’accès à un enseignement et à des soins de santé de bonne qualité, donnez-leur un revenu correct pour leur travail. Des citoyens conscients s’occuperont eux-mêmes du reste. »

Une nouvelle maladie ?

Ebola n’est pas une nouvelle maladie. Elle a été enregistrée pour la première fois en 1976 au Soudan et en République démocratique du Congo. Le Belge Peter Piot a été un des premiers à s’occuper de la question. Au Congo, l’infection est apparue près de la rivière Ebola, d’où le nom donné au virus. Depuis 1976, 24 foyers d’infection ont été enregistrés. On suppose que la population africaine est affectée par des infections d’Ebola depuis plus de quarante ans. Pendant longtemps, elles sont restées non enregistrées dans les communautés rurales.

Transmission

Le mode de transmission le plus connu pour Ebola est la contamination d’humain à humain, via le sang et les autres liquides corporels. Le traitement des patients décédés est à cet égard très à risque. Selon certaines hypothèses, l’homme pourrait aussi contracter le virus par une espèce spécifique de chauve-souris frugivore (via la salive et les déjections sur les fruits). Les chimpanzés, les gorilles, les petits singes, les antilopes et les porc-épics sont également avancés comme sources animales. Comme la possibilité d’une source animale n’a pas encore suffisamment été étayée scientifiquement, la prévention et le contrôle restent très difficiles.

Quels sont les symptômes d’Ebola ?

Ebola commence de manière typique par une montée de fièvre abrupte, des frissons et un malaise général. D’autres signes et symptômes sont un sentiment de faiblesse, une diminution d’appétit et de forts maux de tête. La manifestation clinique de l’Ebola est spectaculaire, avec une rapide progression de l’infection vers la mort des cellules et des symptômes comme des saignements internes et externes, des vomissements et des diarrhées. Le chiffre de mortalité est élevé, variant entre 50 et 90%.

Source : Solidaire=39027&cHash=91d232b916c6cc1fddf17399ed7168fa]

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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 17:45

 Lu sur le Comité Valmy

 

Syrie : Le génocide oublié

par Bahar Kimyongür

 Comité Valmy


Syrie : Le génocide oublié

En ce début d’automne 2014, un changement de cap notoire a pu être observé dans la politique étrangère des pays européens. Les capitales occidentales se sont enfin mobilisées pour les Syriens, Irakiens et Kurdes victimes de la folie meurtrière de l’Etat islamique (EI). Certes on peut mieux faire mais toute avancée en terme de mobilisation, même la plus timide, mérite encouragement. Il a toutefois fallu attendre l’exécution barbare de deux journalistes américains pour que le Etats-Unis et l’UE prennent la mesure de la menace djihadiste. Pour autant, les atrocités commises en Syrie au nom d’un Islam perverti sont loin d’être une spécificité de l’EI.

L’ampleur et la frénésie des destructions terroristes au Moyen-Orient ont un pouvoir d’envoûtement insoupçonné. On en viendrait presque à oublier que les populations ont subi la cruauté djihadiste bien avant l’apparition de l’EI. La guerre contre les « hérésies » a en effet été lancée par des groupes armés agissant sous la bannière de l’Armée syrienne libre (ASL) dès 2011, première année de la guerre civile syrienne.

Avant les persécutions visant les yézidis, les chrétiens, les sunnites ou les laïcs dont nous sommes aujourd’hui les témoins bien souvent impuissants, le terrorisme sectaire a d’abord frappé les chiites à la faveur de l’occupation US en Irak en 2003 et les alaouites dès le début de ce qui fut appelé un peu hâtivement le « printemps syrien ».

Comparée à l’élan de solidarité envers les yézidis et les chrétiens de Syrie et d’Irak, on réalise à posteriori que la politique de persécution systématique visant les alaouites en Syrie n’a guère suscité la même compassion.

Les alaouites sont pourtant les indétrônables boucs émissaires et souffre-douleur des milieux orthodoxes musulmans chasseurs d’hérétiques.

De nombreuses raisons théologiques expliquent la haine atavique vouée par les groupes identitaires les plus conservateurs envers cette minorité musulmane dissidente.

D’abord, l’alaouisme repose sur la croyance en l’essence divine d’Ali, suprême crime d’apostasie par « association » (shirk) diront les musulmans sunnites orthodoxes. Cette divinisation d’Ali leur a également valu d’être taxés d’exagérateurs (ghoulat) par le clergé chiite dont ils se sentent relativement proches.

D’autre part, la pratique religieuse des alaouites se veut singulièrement minimaliste et libérale.

Les alaouites prient en effet de manière aléatoire, en position debout ou assise mais ne se prosternent jamais. Ils ne pratiquent pas les cinq séances de prière, ne vont pas à la mosquée, n’effectuent pas le pèlerinage à La Mecque et s’opposent à la charia. Le culte alaouite est par ailleurs ésotérique et initiatique.

Les alaouites ne manquent donc pas d’originalité ce qui fait bondir les inconditionnels de la charia.

Qui plus est, ils vénèrent les sages de leur communauté inhumés dans de petits mausolées de couleur blanche surmontées de coupoles. Ces petits édifices isolés sur des collines verdoyantes sont appelés « ziyara » ou « qoubba ». Le culte des saints leur vaut d’être taxés de polythéistes. Ils célèbrent par ailleurs certaines fêtes chrétiennes, autre signe de « déviance » selon leurs détracteurs.

La liberté d’interprétation des textes islamiques dits sacrés et leur distanciation par rapport à l’orthodoxie sunnite condamnent les alaouites à demeurer depuis leur apparition en tête de liste des communautés impies à exterminer.

Au XIIe siècle, le penseur sunnite Abou Hamid al Ghazali décréta que les alaouites « apostasient en matière de sang, d’argent, de mariage et de boucherie. Il aboutit à une terrifiante conclusion : « C’est un devoir de les tuer. »

Deux siècles plus tard, un juriste sunnite de l’école religieuse hanbalite dénommé Ibn Taymiyya décrivit les alaouites comme plus « mécréants que les juifs ou les chrétiens ». Il édicta une fatwa appelant à « verser le sang des alaouites » pour « plaire à Allah ». Le massacre d’alaouites serait selon lui un « grand acte de piété ».

Ibn Taymiyya répandit l’idée monstrueuse que tuer un alaouite valait plus qu’une journée entière de prières. Cet appel au meurtre fut doublé d’une campagne de diffamation faisant passer les alaouites pour des membres d’une secte orgiaque pratiquant l’inceste.

La plupart des groupes armés aujourd’hui actifs en Syrie vénèrent Ibn Taymiyya et appliquent sa fatwa anti-alaouite à la lettre. Certaines brigades de l’Armée syrienne libre ont même pris le nom de l’inquisiteur médiéval.

Elles revendiquèrent et assumèrent leur guerre d’extermination contre l’ « hérésie » alaouite bien avant l’émergence de l’Etat islamique.

Durant l’été 2011, les quartiers alaouites de Homs ont été attaqués par des groupes djihadistes. L’armée a dû s’interposer pour protéger les habitants alaouites de la ville.
Dans les villages de Lattaquié, à Aqrab (Hama), Maksar al Hessan (Homs), Maan (Hama) ou Adra (Damas), des civils alaouites ont été massacrés par dizaines pour la simple raison qu’ils appartenaient à cette communauté.

Capturé par des groupes rebelles dits « modérés » au début du mois d’août 2013, le cheikh alaouite Badr Ghazali a subi un interrogatoire théologique devant un tribunal d’Inquisition avant d’être torturé jusque mort s’ensuive.

Les groupes armés anti-gouvernementaux ont habilement associé les mots « régime », « alaouites » et « chabbihas », désignant des maffieux pro-Assad accusés d’atrocités. Cette confusion rhétorique fut d’une redoutable efficacité sur le plan de la communication.

D’une part, elle permit de faire accepter à l’opinion internationale les pires exactions commises par les rebelles envers des civils loyalistes. Le meurtre de civils innocents était ainsi déguisé en acte de représailles légitime et mérité contre de monstrueux chabbihas.

D’autre part, elle servit à stimuler le sentiment identitaire et anti-alaouite parmi les Syriens sunnites.

Certains groupes terroristes épargnaient délibérément les prisonniers sunnites civils suspectés de loyauté envers le gouvernement et parfois même des militaires. Ce droit de repentance accordé aux sunnites loyalistes faisait partie d’une stratégie de destruction du socle idéologique et culturel de la Syrie moderne.

Les alaouites capturés par les groupes armés n’ont eu que très rarement la chance de s’en sortir vivant.

En pratiquant cette terreur sélective, l’opposition radicale cherchait à dynamiter les fondements de la société syrienne.

Durant les années 70 et 80, les Frères musulmans syriens ont recouru au même mode opératoire consistant à rafler des loyalistes, à séparer alaouites et sunnites, puis à n’exécuter que les alaouites.

Tout au long de l’histoire de la Syrie moderne, les alaouites n’ont eu guère le choix que de se fondre dans la masse en se gardant d’afficher tout étiquette identitaire étant donné leur infériorité numérique et leur vulnérabilité.

Alors que les alaouites évitent d’évoquer le plan d’extermination dont ils sont victimes par peur de se différencier de l’Islam majoritaire et de contribuer ainsi à la polarisation confessionnelle dans leur pays, les groupes armés d’opposition ont systématiquement imputé chaque crime d’Etat commis supposément par un alaouite, aux près de 3 millions d’alaouites qui peuplent la Syrie.

Cette propagande a été rentable à plusieurs égards y compris sur le plan financier. En effet, des groupes armés anti-régime ont fait de la haine anti-alaouite leur fonds de commerce pour appâter les riches prédicateurs sectaires basés dans les pays du Golfe où il est de bon ton d’accuser les alaouites d’être des agents de l’Iran.

Pour entretenir la haine anti-alaouite, des provocateurs pro-saoudiens ont misé sur une victimisation permanente se nourrissant de l’équation saugrenue suivante : puisque la lutte anti-terroriste est menée par un Etat qui compte un grand nombre d’alaouites fonctionnaires et militaires en son sein, les alaouites sont collectivement responsables de nos malheurs.

Or, on peut raisonnablement penser que même si une multitude de crimes d’Etat dénoncés par les rebelles ont été commis par des alaouites, cela ne veut pas nécessairement dire que ces crimes ont été commis pour des motifs confessionnels.

D’autant que la « guerre contre les sunnites » est un principe totalement étranger à la doctrine alaouite.

Il n’existe en effet aucune base religieuse à la violence que pourrait exercer un alaouite contre un sunnite. Il n’existe aucun Ibn Taymiyya ou al Ghazali alaouite. Il n’existe aucun suprématisme alaouite. L’idée même de prosélytisme est inconcevable car la préoccupation des alaouites est de survivre et non pas de s’imposer, de conquérir ou de convertir.

La tradition alaouite encourage la communauté à s’adapter à leur environnement religieux, à vivre en sunnites parmi les sunnites et en chrétiens parmi les chrétiens.

Par conséquent, le soldat alaouite qui agit dans un cadre national, se bat au nom de la patrie, de l’arabité ou de la sécurité aux côtés de son compagnon d’armes sunnite et non pas au nom de sa communauté contre une autre communauté.

La relative surreprésentation des alaouites dans l’armée n’a rien avoir avec un quelconque « complot alaouite » ou une envie d’oppresser autrui. D’origine rurale, les alaouites ont rejoint l’armée pour échapper à la pauvreté qui ravageait la montagne alaouite. L’éducation militaire constituait leur unique espoir d’échapper à leur sort misérable.

L’autre raison majeure de leur adhésion massive à l’armée est à la fois à rechercher dans le rapport des alaouites à la modernité et à leur statut de sous-hommes dans la société féodale syrienne.

L’édification d’une armée nationale a ainsi permis aux alaouites non seulement de survivre à la misère mais aussi d’accéder à l’égalité citoyenne. Grâce à l’armée, ils sont devenus des Syriens à part entière pouvant se targuer “protéger la patrie”, de se battre au nom de l’arabité et du panarabisme.

Malgré l’omniprésence du confessionnalisme en Syrie, en trois années de guerre, aucune milice alaouite se revendiquant comme telle n’est apparue sur le front syrien.

Pour protéger leur patrie et leurs foyers, les alaouites se sont mobilisés soit dans l’armée gouvernementale, soit dans les Forces de défense nationale, soit dans les brigades Baath ou encore dans les rangs de « Résistance syrienne », une milice patriotique créée par le militant communiste turco-syrien Mihrac Ural (1). Toutes ces milices supplétives sont multiconfessionnelles et prônent l’égalité alaouites-sunnites (2).

A l’inverse, les groupes armés anti-régime n’ont cessé de pratiquer la surenchère confessionnelle en se proclamant fanatiquement pro-sunnites et anti-alaouites.

Bien que l’essence du conflit syrien soit foncièrement politique et idéologique, les groupes d’opposition n’ont eu de cesse d’imposer leur lecture confessionnelle, de différencier et de dresser les communautés religieuses les unes contre les autres. En réduisant la guerre de Syrie à un conflit sunnites/alaouites, les médias occidentaux ont eux aussi reproduit la propagande sectaire de l’opposition.

Pourtant, en Europe comme en Syrie, le ciblage massif, systématique et revendiqué d’un groupe humain en raison de ce qu’il est, véritable marque de fabrique de l’opposition armée syrienne, s’apparente à un nettoyage ethnique.

Le directeur exécutif du Centre mondial pour la responsabilité de protéger Simon Adams a averti en novembre 2012 que le prochain génocide dans le monde serait celui des alaouites. Ce génocide est actuellement en cours. Il se déroule sous nos yeux dans une indifférence planétaire.

Toute la difficulté de rendre compte de ce génocide réside dans le fait que les crimes commis par l’Etat syrien contre les groupes armés et les civils servent de justificatifs aux crimes confessionnels commis par ces mêmes groupes armés, crimes qui de surcroît jouissent d’une certification religieuse.

En d’autres termes, la barbarie généralisée du conflit syrien a pour conséquence la banalisation du génocide anti-alaouite. Elle fait passer les persécutions massives que subissent les alaouites en raison de leur croyance ou de leur origine pour un simple fait divers.

Le 1er octobre dernier, un djihadiste s’est fait exploser devant l’école Makhzoumi du quartier d’Akrama à Homs. 48 écoliers, majoritairement alaouites, ont perdu la vie. La plupart n’avaient pas 12 ans. Dans le système de pensée djihadiste, l’origine de ces enfants est un motif suffisant pour les éliminer jusqu’au dernier. Cet odieux crime de masse n’a pas suscité l’attention escomptée de la part de la communauté internationale.

Outre les alaouites, d’autres minorités syriennes souvent apparentées au chiisme sont logées à la même enseigne.

Le 4 août 2014, jour d’anniversaire de l’assaut djihadiste sur les villages alaouites et le massacre de nombreux villageois, une famille de confession ismaélite a été décimée à Mzeiraa près de la ville de Salmiya à l’arme blanche par des groupes armés d’opposition en raison de leur appartenance communautaire. (3)

Une fois encore, des textes prétendument sacrés ont permis de justifier la mise à mort d’un groupe humain.

La commission d’enquête internationale indépendante des Nations Unies qui enquête sur les crimes de guerre en Syrie promet de ne laisser aucun crime impuni.

A ce jour, les groupes terroristes et génocidaires qui massacrent délibérément femmes, enfants et vieillards pour “hérésie” n’ont jamais été désignés comme tels.

L’indifférence totale affichée par la communauté internationale à l’égard des alaouites annonce des jours sombres pour cette minorité qui lie inexorablement sa survie à celui de l’Etat syrien.

Bahar Kimyongür
8 octobre 2014
Texte reçu de l’auteur

Notes de bas de page

(1) Les groupes d’opposition accusent Mihrac Ural et son groupe d’avoir commis un crime de masse contre des centaines de sunnites au village de Bayda et dans la ville de Baniyas. Le seul indice sur lequel les groupes d’opposition s’appuient pour incriminer Ural est une vidéo où celui-ci conseille de nettoyer Baniyas des terroristes. Or, le mot « nettoyage » est un terme militaire utilisé par tous les belligérants en Syrie et ne donne aucune indication sur la responsabilité personnelle de l’individu visé. D’autant que les milices de Mihrac Ural sont déployées dans le Nord de la province de Lattaquié et non dans le gouvernorat de Tartous où se situe Baniyas. Cette phrase ne peut donc être considérée comme une preuve en soi. Mihrac Ural nie catégoriquement les faits en expliquant que sa seule raison de lutter est de défendre les citoyens syriens de toutes les confessions contre des groupes terroristes s’infiltrant par la Turquie.

(2) A noter que le régime de Damas a créé des milices supplétives afin que celles-ci assistent l’armée et protègent leurs zones d’habitation mais aussi dans le but inavoué de discipliner ses partisans et d’éviter les règlements de compte à caractère communautaire.

(3) http://www.dailystar.com.lb/News/Middle-East/2014/Aug-04/265999-seven-members-of-syria-family-executed-by-jihadists.ashx ?utm_source=Magnet&utm_medium=Recommended%20Articles%20widget&utm_campaign=Magnet%20tools#axzz3F0Zi3qiW

http://www.humanrightsagency.com/ ?p=666

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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 16:55

 

 

francetvinfo.fr

 

La SNCM envisage de
supprimer près
d'un emploi sur deux

Les syndicats de la compagnie maritime ont dénoncé, mardi, un nouveau "coup de force" de l'actionnaire majoritaire, Transdev, qui est favorable à un redressement judiciaire de l'entreprise.

Le navire "Pascal Paoli" de la SNCM quitte le port de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 10 juillet 2014. Le navire "Pascal Paoli" de la SNCM quitte le port de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 10 juillet 2014.


Par Francetv info avec Reuters

La SNCM va-t-elle réduire la voilure ? La direction de la SNCM a présenté, mardi 7 octobre, en réunion de médiation, un schéma d'exploitation au périmètre restreint et un volet social prévoyant 750 à 1 000 suppressions d'emplois sur les 2 000 que compte la compagnie maritime.

 

 

Les syndicats ont dénoncé un nouveau "coup de force" de l'actionnaire majoritaire, Transdev, qui est favorable à un redressement judiciaire de l'entreprise, qu'il juge"indispensable" pour sauver la compagnie, en grande difficulté. La SNCM assure notamment des liaisons entre la Corse et le continent, ainsi que vers l'Algérie et la Tunisie.

Menaces de cessation de paiement

Transdev a menacé de faire jouer une clause de remboursement anticipé d'avances sur trésorerie, pour accélérer une cessation de paiement de l'entreprise et demander son placement sous la protection du tribunal de commerce de Marseille, selon une source syndicale.

La réunion entre partenaires sociaux, représentants de l'Etat et actionnaires de la compagnie, autour du médiateur nommé par le ministère des Transports, Gilles Bélier, a duré près de six heures.

Une nouvelle réunion est programmée pour le 28 octobre.

La Société nationale Corse Méditerranée est détenue à 66% par Transdev, coentreprise détenue à parité par Veolia et la Caisse des dépôts, à 25% par l'Etat et à 9% par ses salariés. 

 

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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 16:55

11 OCTOBRE : JOURNÉE D’ACTION EUROPÉENNE CONTRE LES PROJETS DE TRAITÉS DE LIBRE-ÉCHANGE
 
Manifestation à Paris le 11 octobre, départ 14h30 place de Stalingrad

 
Par le Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).
 
Le 27 septembre 2014.

 
Le collectif STOP TAFTA, dont fait partie le M’PEP, s’est inscrit dans la journée d’action européenne du 11 octobre contre les projets de traités de libre-échange.
 
Ces accords (traités) de libre-échange et d’investissement sont négociés dans le plus grand secret. S’ils sont adoptés, ils se traduiront par une domination encore plus vaste des firmes multinationales sur nos sociétés, au détriment de la qualité de vie des populations, de la démocratie, de l’environnement. Sous prétexte de relancer la croissance et l’emploi – ce qui est faux -, ces projets s’attaquent aux normes sociales, financières, sanitaires, culturelles et environnementales. Si elles s’estiment lésées, les firmes multinationales, avec l’accord enthousiaste des gouvernements des pays concernés, pourront poursuivre les Etats devant des tribunaux d’arbitrage privés, hors de tout contrôle démocratique.
 
Il faut exiger que dans chaque pays les gouvernements et les parlements décident de se retirer unilatéralement de ces négociation. Ainsi, si ces accords voyaient le jour, ils ne seraient pas appliqués dans les pays qui se seraient retirés des négociations.
 
TAFTA : Trans-Atlantic Free Trade Agreement (ou TTIP, Transatlantic Trade and Investment Partnership). En français : Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement(PTCI). C’est un projet d'accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis. Il concerne des domaines aussi variés que l'accès aux médicaments, la sécurité alimentaire ou le règlement des différends privés-publics. Les négociations sont censées durer au moins jusqu'à fin 2014.
 
CETA : Canada-EU Trade Agreement. En français : Accord Économique et Commercial Global (AÉCG). C’est un vaste accord commercial négocié depuis 2009 entre le Canada et l'Union européenne. Actuellement en phase de finalisation, il doit être approuvé par le Conseil et le « Parlement » européen. Ce projet représente une menace majeure pour la liberté d'expression en ligne et est porteur d'insécurité juridique pour les acteurs de l'Internet.
 
TISA : Trade in Services Agreement. En français : Accord sur le commerce des services en français (ACSF). C’est une négociation commerciale lancée début 2013 entre 23 Etats. Leur objectif est de poursuivre la libéralisation des services engagée par l’Accord général sur le commerce des services (AGCS, GATS en anglais) de 1994, qui combattait le protectionnisme et ouvrait certains secteurs à la concurrence.
 

 
Collectif national Stop TAFTA :
http://www.collectifstoptafta.org

 

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