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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
23 décembre 2016 5 23 /12 /décembre /2016 18:52
Chanteloup-les-Vignes : des travailleurs étrangers pour remplacer les grévistes ?
Par Mehdi Gherdane|20 décembre 2016,

Chanteloup-les-Vignes, ce mardi après-midi. Les grévistes de MC Syncro, un sous-traitant de PSA, affirment avoir été remplacés par des travailleurs étrangers venus de plusieurs pays d’Europe. LP/MG.

 
Par Mehdi Gherdane
 

En grève depuis le 5 décembre, les salariés de MC Syncro de Chanteloup-les-Vignes naviguent entre amertume et colère. Ces employés spécialisés dans la fabrication de roues pour l’usine PSA de Poissy affirment avoir été remplacés par des ouvriers venus de plusieurs pays d’Europe. « La direction a fait appel à des Belges, des Tchèques, des Allemands, des Espagnols. On ne peut pas leur parler pas car ils ne maîtrisent pas le français, témoigne Ansoumane Dramé, délégué CGT. Ils logent dans des hôtels voisins. La direction tente de briser la grève, mais on tient bon ! »

Pour alerter ces travailleurs détachés de l’illégalité de leur emploi, la CGT leur a même adressé des tracts rédigés en plusieurs langues. Un référé a également été déposé au tribunal. « Il ne s’agit évidemment pas d’attaquer les étrangers, indique un cadre de la centrale, qui confirme leur présence. Mais c’est l’appel à d’autres travailleurs pour briser une grève que nous dénonçons en premier lieu. » Contactée, la direction du site n’a pas donné suite à nos demandes d’explication.

Ce que dit la loi ( lu sur le site de la CGT)


Les mesures de rétorsion que certains employeurs tentent de prendre plusieurs mois après une grève sont discriminatoires et donc interdites.


Le remplacement des grévistes par des contrats à durée déterminée ou des intérimaires est aussi interdit.


Le lock-out c’est-à-dire la fermeture de l’entreprise pour empêcher les non grévistes de travailler ou les grévistes de reprendre le travail est interdit, sauf dans les cas où l’employeur prouvera que les circonstances, les actes constituent des dangers graves pour les installations, les personnes.


L’employeur qui tentera de commettre des voies de faits contre les grévistes ou les militants syndicaux pourra aussi être condamné pénalement pour délit d’entrave et discrimination aux droits syndicaux.


Le droit de grève est un droit fondamental, une liberté de chaque travailleur, un droit plutôt bien protégé par le recours au juge des référés du Conseil des prud’hommes.

Son exercice collectif, massif et démocratique, désarme les employeurs qui se sentent outragés par cette manifestation de dignité.

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 17:21
L’état d’urgence : une drogue (qui) dure

Communiqué de presse du Syndicat de la magistrature

Communiqués de presse, publié le 14 décembre 2016, mis à jour le 14 décembre 2016

Bien qu’annoncé par le Président de la République dès la mi-novembre, c’est à nouveau au pas de charge que le Parlement est sommé d’adopter le projet de loi approuvé en conseil des ministres le 10 décembre validant une … cinquième prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 15 juillet 2017, soit pour 20 mois au total depuis qu’il a été déclaré le 14 novembre 2015.

Qu’importe que d’autres pays sachent affronter des projets terroristes de même intensité sans recourir aux excès et dérives de l’état d’urgence. Qu’importe que ses renouvellements successifs n’aient pu nous prémunir de dramatiques attentats. Il suffirait d’en invoquer la menace persistante pour qu’elle opère, une fois de plus, comme une justification indiscutable, masquant le paradoxe du recours à un arsenal par nature temporaire pour lutter contre une criminalité déjà inscrite dans la durée.

Qu’importe, encore, que les rapports parlementaires de suivi de l’état d’urgence démontrent l’inefficacité des dispositifs répressifs auxquels il soumet indistinctement l’ensemble des citoyens. Et qu’importe leur dévoiement de plus en plus visible pour des objectifs de maintien de l’ordre locaux, quotidiens et étrangers à toute menace terroriste.

Qu’importe, enfin, que les précédentes prolongations aient été mises à profit pour faire adopter une série impressionnante de textes qui inscrivent dans la durée des dispositions prétendant garantir la sécurité publique. La surenchère impose inlassablement l’adoption, dans une cynique alternance, de mesures tantôt exceptionnelles, tantôt pérennes dont chacune désavoue la précédente.

La banalisation des mesures fortement attentatoires aux libertés individuelles que portait en germe l’instauration de l’état d’urgence pénètre et s’inscrit désormais, hors de toute urgence, dans la loi en même temps que dans les esprits. Ce gouvernement portera la responsabilité historique d’avoir initié puis amplifié cette dérive de l’état de droit sans qu’aucune nécessité opérationnelle ne l’exige.

Avalant son chapeau avec constance, le Conseil d’Etat n’aura pas su s’y opposer : en se berçant de l’illusion auto-satisfaite de la qualité du contrôle du juge administratif, il a rendu un énième avis favorable qui dément ses précédentes réserves. Il revient donc aux parlementaires, en refusant de sacrifier les libertés à une aventureuse fuite en avant, d’empêcher que les outils de l’état d’urgence ne puissent être livrés aux mains de ceux qui rêvent d’en faire le droit commun.

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 14:05

affiche niemoller communiste syndicaliste juif antifascismeLe PRCF relaie ces deux lettres adressées à la diplomatie de la en France, exigeant la relaxe de militants communistes arrêtés par le régime cléricalo-fascisant de .

Ce pays où la contre-révolution antipopulaire fut toujours forte, avant guerre comme après l’avènement du socialisme est le champ d’expérimentation en Union Européenne d’un pouvoir profondément réactionnaire, sexiste, homophobe, grossièrement russophobe et fondamentalement anticommuniste.

Le PRCF qui a initié en France la solidarité avec les communistes et progressistes polonais victimes de la véritable chasse aux rouges reste vigilant et se tient aux côtés des camarades polonais.[...]

La suite et la lettre adressée au consul de Pologne à Lens et à l'ambassadeur de Pologne à Paris.

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 00:07
Respectez la liberté d'expression !

Mylène Palisse, conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation et élue CGT risque jusqu’à la révocation pour avoir exprimé des critiques concernant certaines modalités de la mise en œuvre au sein de l’administration pénitentiaire de la prévention de la radicalisation dans les colonnes de l’Humanité en avril dernier dans un article intitulé « Cochez la case djihadiste ».

Interpellé, le Ministre de la Justice, pourtant garant des libertés fondamentales, fait sien l’acharnement de l'administration pénitentiaire en confirmant la convocation de Mylène Palisse le 13 décembre 2016 devant le Conseil de discipline.

  • Parce que la liberté d’expression est un droit constitutionnel, inhérent à la démocratie,
  • Parce que la liberté d’opinion des fonctionnaires est un des fondements du statut général,
  • Parce que les fonctionnaires ne sont pas de zélés serviteurs, exempts de tout droit à la critique et à la parole,
  • Parce qu’ils sont légitimes à questionner la mise en œuvre de politiques publiques, dont ils sont les acteurs,
  • Parce que ces interrogations relèvent de débats d’intérêt général,
  • Parce que la liberté d’expression syndicale ne peut se cantonner à des critiques complaisantes,
  • Parce que les libertés syndicales ne sont pas négociables et sont des garanties essentielles dans un État de droit,

Nous exigeons l’abandon immédiat des poursuites disciplinaires contre Mylène Palisse et affirmons haut et fort notre attachement à la liberté d’expression et aux libertés syndicales.

***

En soutien à Mylène :

  • Meeting le 7 décembre 2016, de 18h30 à 20h30 à la Bourse du Travail à Paris, métro République 
  • Rassemblement le 13 décembre 2016, jour du Conseil de discipline, à 10h, devant l’administration pénitentiaire, 35 rue de la Gare, 75019 Paris
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15 décembre 2016 4 15 /12 /décembre /2016 11:46

Après les attentats revendiqués par les "Faucons de la liberté" (TAK) en Turquie, le dictateur Erdogan a attribué la responsabilité de ces attentats à toutes les forces politiques kurdes, les accusant d'être liés au TAK.

Il en a d'ailleurs profité pour arrêter, outre les militants du PKK, des centaines de membres du parti kurde HPD.

Les journalistes sont nombreux à présenter le TAK comme "lié" au PKK.  En reprenant les accusations d'Erdogan, ils justifient ainsi les représailles et les arrestations des militants communistes kurdes.  Certains, plus soucieux de leurs sources disent "dissident" du PKK.    Leurs précautions de langage sont telles qu'ils ne remettent même pas en cause les accusations d'Erdogan contre le HDP prétendument également  lié aux "Faucons de la liberté du Kurdistan".

Pourtant, sur Wikipédia ils sont bien ainsi définis: "Dissidents du PKK, qu'ils jugent « trop humaniste ». L'Huma  explique que "selon de nombreux observateurs", le TAK est "manipulé par les redoutables services de renseignements turcs, le MIT".  Est-il donc impossible aux médias de donner autre chose que les versions officielles, en toutes circonstances ?

Nos journalistes si soucieux des droits de l'homme ont déjà oublié les trois militantes kurdes assassinées à Paris en 2013.  De nombreux éléments de l'enquête montre que les services secrets turcs étaient impliqués.  Le gouvernement français, comme le gouvernement turc, ont tout fait pour que la lumière sur ce triple assassinat ne puisse être fait.  

Dans le même temps, les mêmes journalistes présentent Al Nosra (Al Qaïda) en Syrie comme des "rebelles" et des "opposants" politiques.  Ils ont "oublié" que le 11 septembre,  c'est Al Qaïda...  Et n'évoquent quasiment plus le combat des Kurdes contre Daesh.

Nos journalistes ont un problème de mémoire et de méthodes.  Ils semblent incapables de faire la synthèse entre plusieurs événements.  Ils nous livrent des informations isolées les unes des autres, sans profondeur historique, sans analyse.  Nous sommes sommés de réagir aux images qui défilent, le plus souvent sans indications de lieux ni de source et surtout de ne pas réfléchir.  Une belle entreprise de décervèlement de masse. 

A la question de Bourdin demandant aux auditeurs s'ils pensaient que les médias mentaient : 91% ont répondu "oui" ... avec les limites de ce genre d'enquête, mais tout de même.

En complément un article de l'Humanité.

 

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14 décembre 2016 3 14 /12 /décembre /2016 23:36
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La police turque a arrêté aujourd'hui 45 responsables provinciaux du Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde) qu'elle soupçonne de liens avec les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), rapportent des médias turcs.

Lire la suite ici : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/12/12/97001-20161212FILWWW00031-turquie-des-membres-du-hdp-arretes.php

Autres sources, autres chiffres.

 

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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 22:52
La dictature médiatique à l’ère de la post-vérité (*)
Fidel Castro et la répression contre les intellectuels

Ignacio Ramonet a été directeur du Monde diplomatique. Il est actuellement directeur de son édition espagnole.
Il a été parmi les premiers à définir le concept de Pensée unique et il a été à l’origine de la création d’ATTAC dont il est Président d’honneur.

Il a fait partie des promoteurs du Forum social mondial de Porto Alegre qui lui doit le slogan :"Un autre monde est possible".

Journaliste, géopolitologue, sociologue, écrivain, il a reçu de nombreuses distinctions internationales.

Il raconte ici comment la censure et la répression se sont abattues sur lui, en Espagne et en France, dès qu’il a publié son livre "Fidel Castro. Biographie à deux voix" ou "Cent heures avec Fidel"- (Edition Debate, Barcelone), fruit de cinq années de documentation et de travail, et des centaines d’heures de conversations avec le leader de la révolution cubaine.

Son récit est édifiant (glaçant) alors que la quasi-totalité des médias viennent de nous expliquer, à l’occasion de la mort de Fidel Castro, ce que devrait être le droit des intellectuels à faire connaître leur travail.

Le Grand Soir


La mort de Fidel Castro a donné lieu - dans certains grands médias occidentaux - à la diffusion de quantités d’infamies contre le commandant cubain. Cela m’a blessé. Chacun sait que je le connaissais bien. Et j’ai donc décidé d’apporter mon témoignage personnel. Un intellectuel cohérent doit dénoncer les injustices. En commençant par celles de son propre pays.

Lorsque l’uniformité médiatique écrase toute diversité, censurer toute expression divergente et sanctionner les auteurs dissidents, est naturel, en effet, on peut parler de "répression". Comment qualifier autrement un système qui étouffe la liberté d’expression et réprime les voix différentes ? Un système qui n’accepte pas la contradiction en arguant qu’il l’admet. Un système qui établit une "vérité officielle" et ne tolère pas la transgression. Un tel système a un nom, ça s’appelle "tyrannie" ou "dictature". Pas de discussion. Comme beaucoup d’autres, j’ai vécu dans ma chair les fléaux de ce système... en Espagne et en France. C’est ce que je vais vous raconter.

La répression contre moi a commencé en 2006, lorsque j’ai publié en Espagne mon livre "Fidel Castro. Biographie à deux voix" ou "Cent heures avec Fidel"- (Edition Debate, Barcelone), fruit de cinq années de documentation et de travail, et des centaines d’heures de conversations avec le leader de la révolution cubaine.

Immédiatement, je fus attaqué. Et la répression a commencé. Par exemple, le journal "El Pais" (Madrid), qui m’ouvrait régulièrement ses pages d’opinion, m’a sanctionné. Il cessa de me publier. Sans donner la moindre explication. Et non seulement cela, mais dans la meilleure tradition stalinienne, mon nom a disparu de ses pages. Supprimé. Plus aucun compte-rendu de mes livres, plus aucune mention de mon activité intellectuelle. Rien. Supprimé. Censuré. Un historien du futur qui chercherait mon nom dans les colonnes du journal "El País" déduirait que je suis mort il y a une décennie...

La même chose dans "La Voz de Galicia", journal dans lequel j’ai aussi écrit pendant des années, une chronique hebdomadaire intitulée "Res Publica". En raison de la publication de mon livre sur Fidel Castro, et aussi sans la moindre excuse, j’ai été puni. Ils ont cessé de publier mes chroniques. Du jour au lendemain : la censure totale. Comme dans "El País" mise à l’écart absolue. Traitement de pestiféré. Jamais plus, ensuite, la moindre allusion à une de mes activités.

Comme dans toute dictature idéologique, la meilleure façon d’exécuter un intellectuel est de le faire "disparaître" de l’espace médiatique pour le "tuer" symboliquement. Hitler l’a fait. Staline l’a fait. Franco l’a fait. Le quotidien "El País" et "La Voz de Galicia" me l’ont fait.

En France, ce fut pareil. Quand les éditeurs Galilée et Fayard ont publié mon livre "Fidel Castro. Biographie à deux voix" en 2007, la répression s’est immédiatement abattue sur moi.

Sur la radio publique "France Culture", j’animais un programme hebdomadaire le samedi matin, consacré à la politique internationale. Dès la publication de mon livre sur Fidel Castro, les médias dominants commencèrent à m’attaquer violemment, le directeur de la station m’a appelé dans son bureau et sans détours, m’a déclaré : "Il est impossible que vous, ami d’un tyran, puissiez vous exprimer sur nos ondes." J’ai essayé d’argumenter. Rien à faire. Les portes des studios se sont fermées à jamais pour moi. Ils m’ont aussi bâillonné. Le silence était imposé à une voix discordante dans l’unanimisme anti-cubain.

A l’Université Paris-VII, cela faisait 35 ans que j’enseignais la théorie de la communication audiovisuelle. Quand a commencé la diffusion de mon livre et la campagne médiatique contre moi à se propager, un collègue m’a prévenu : "Attention ! Certains fonctionnaires disent qu’on ne peut pas tolérer que "l’ami d’un dictateur" donne des cours dans notre faculté..." Bientôt commencèrent à circuler dans les couloirs des dépliants anonymes contre Fidel Castro qui exigeaient mon expulsion de l’université. Peu après, j’étais officiellement informé que mon contrat ne serait pas renouvelé... Au nom de la liberté d’expression, on m’a refusé le droit à l’expression.

Je dirigeais à l’époque, à Paris, le mensuel "Le Monde Diplomatique", appartenant au même groupe d’édition que le célèbre journal "Le Monde". Et, pour des raisons historiques, je faisais partie de la "Société des rédacteurs" de ce journal, mais n’écrivais plus dans ses colonnes. Cette société était alors très importante dans l’organigramme de l’entreprise par sa condition d’actionnaire principal, parce qu’en son sein on élisait le directeur du journal et parce qu’elle veillait au respect de l’éthique professionnelle.

En vertu de cette responsabilité précisément, quelques jours après la sortie de ma biographie de Fidel Castro en librairies, et après que plusieurs médias importants (notamment le quotidien "Libération") ont commencé à m’attaquer, le président de la Société des rédacteurs m’appela pour me transmettre "l’extrême émotion" qui, selon lui, régnait au sein de la Société des rédacteurs depuis la publication du livre. "L’avez-vous lu ?" demandai-je. "Non", répondit-il, "mais peu importe c’est une question d’éthique, de déontologie. Un journal du groupe "Le Monde" ne peut pas interroger un dictateur." Je cite de mémoire une liste d’une douzaine d’authentiques autocrates d’Afrique et d’autres continents dont le journal avait obligeamment donné la parole pendant des décennies. "Pas la même chose" dit-il, "précisément je t’appelle pour ça : les membres de la Société des rédacteurs veulent que tu viennes leur donner une explication." "Vous voulez me faire un procès ? Un « procès de Moscou » ? Une « purge » pour déviationnisme idéologique ? Il va falloir assumer votre rôle d’inquisiteurs et de police politique, et m’emmener de force devant votre tribunal." Ils n’ont pas osé.

Je ne peux pas me plaindre ; je n’ai pas été emprisonné ni torturé ni exécuté comme cela est arrivé à beaucoup de journalistes et d’intellectuels sous le nazisme, le stalinisme ou le franquisme. Mais j’ai subi des représailles, symboliquement. Comme dans ’El País’ ou ’La Voz’, j’ai "disparu" des colonnes du journal "Le Monde". Lorsque j’étais cité, c’était seulement pour me lyncher.

Mon cas n’est pas unique. Je connais en France, en Espagne, dans d’autres pays européens, de nombreux intellectuels et journalistes condamnés au silence, à "l’invisibilité" et à la marginalité parce qu’ils ne pensent pas comme le chœur féroce des médias dominants, parce qu’ils rejettent "le dogme anti-castriste obligatoire". Pendant des décennies, Noam Chomsky lui-même, aux États-Unis, pays de la "chasse aux sorcières", a été condamné à l’ostracisme par les grands médias qui lui ont interdit l’accès aux colonnes des journaux les plus influents et aux antennes des principales stations de radio et de télévision.

Cela n’a pas eu lieu il y a cinquante ans dans une dictature poussiéreuse lointaine. Non, ça se passe maintenant dans nos "démocraties médiatiques". Je continue à en souffrir à l’heure actuelle. Pour avoir simplement fait mon travail de journaliste, et donné la parole à Fidel Castro. En justice, ne donne-t-on pas la parole à l’accusé ? Pourquoi ne pas accepter la version du dirigeant cubain que les grands médias dominants jugent et accusent en permanence ?

La tolérance n’est-elle pas le fondement même de la démocratie ? Voltaire définissait la tolérance de la manière suivante : "Je ne suis pas du tout d’accord avec ce que vous dites, mais je lutterai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire." La dictature médiatique, à l’ère de la post-vérité (*), ignore ce principe fondamental.

Ignacio RAMONET
Directeur de "Le Monde diplomatique en español"
www.monde-diplomatique.es

(Traduction Michel TAUPIN).

Notes du traducteur :

(*) "post-vérité" : « qui fait référence à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles » (dictionnaire Oxford)

La vérité a toujours été falsifiée ou contestée, ce qui est nouveau c’est qu’elle est devenue secondaire, c’est l’ère de la post-vérité.

»» http://www.alainet.org/es/articulo/182207
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10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 22:28
Histoire de la conquête des terres palestiniennes par les Israéliens - Colonie israélienne à Jerusalem Est -(Photos L'Express)
Histoire de la conquête des terres palestiniennes par les Israéliens - Colonie israélienne à Jerusalem Est -(Photos L'Express)

Histoire de la conquête des terres palestiniennes par les Israéliens - Colonie israélienne à Jerusalem Est -(Photos L'Express)

Tandis que pour Angela MERKEL le mouvement de boycott d'Israël (BDS) est antisémite ...200 juristes européens s'élèvent contre la répression et la négation de la liberté des Palestiniens!

Publié le par FSC

En France de manière honteuse les militants qui participent à la campagne BDS (dont plusieurs militants CGT) sont traduits devant les tribunaux accusés de discrimination comme si les campagnes de boycott contre l'apartheid en Afrique du Sud ne constituait pas un précédent ne souffrant aucune espèce de soupçon.

Mais il est vrai aussi qu'à l'époque de nombreuses grandes puissances (USA, France et Grande-Bretagne) se sont abstenues à plusieurs reprises à l'ONU lors de déclarations et résolutions de l’Organisation des Nations Unies qui qualifiaient le régime d’apartheid de « crime contre l’humanité ».

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Toutes les grandes banques américaines, anglaises, suisses, allemandes, belges et françaises ont financé l’apartheid, la plupart des grands groupes multinationaux ont travaillé avec le régime d’apartheid jusqu’au moment où tous ces partenaires du régime sud-africain ont eu peur d’investir dans un pays dont l’évolution politique pouvait être fatale à leurs intérêts.

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Source : Al Huffington Post

Deux cents juristes européens se sont élevés samedi, à l'occasion de l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, contre la répression et la négation de la liberté des Palestiniens.

Dans une déclaration parvenue à l'APS, ces juristes de renommée (de France, d'Allemagne, de Grande-Bretagne, d'Irlande, d'Italie, d'Espagne, d'Autriche, etc.), ont affirmé leur droit "de défendre les droits des Palestiniens en menant la campagne BDS" (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), s'élevant "contre toute répression et toute négation de cette liberté d'expression".

Pour eux, la campagne BDS est un mouvement "global et pacifique" mené par la société civile palestinienne qui vise à "forcer Israël à exécuter ses obligations en matière de droit international humanitaire et de normes internationales relatives aux droits de l'homme, telles qu'exigées par de multiples résolutions de l'ONU", notamment la fin de l'occupation des territoires palestiniens et syriens.

 

"Le mouvement BDS s'est établi sur le modèle du Mouvement Anti-Apartheid, qui mobilisait la société civile contre l'apartheid en Afrique du Sud. Ce premier a évolué en un mouvement puissant et efficace dans la promotion des mesures visant à faire pression sur Israël pour qu'il se conforme au droit international, ainsi que dans la persuasion d'Etats tiers et d'entreprises commerciales pour que ces derniers s'abstiennent d'apporter leur soutien aux violations du droit international commises par Israël", ont-ils rappelé, relevant que "l'efficacité de BDS a entraîné non seulement Israël, mais aussi divers Etats tiers, à adopter des mesures aux fins de suppression de ce mouvement".

Ils ont fait savoir que la France, la Grande-Bretagne, le Canada et certaines assemblées législatives aux Etats-Unis "ont adopté des lois et pris des mesures exécutives pour supprimer, proscrire, et parfois pénaliser les actions du mouvement".

Les 200 juristes ont affirmé, par ailleurs, que les Etats et organisations qui considèrent que BDS exerce légitimement sa liberté d'expression "ont raison".

"La question n'est pas de savoir si l'on approuve l'objectif ou les méthodes de BDS. Il s'agit de savoir si afin de protéger Israël, une exception à la liberté d'expression, pierre angulaire des droits de l'homme, doit être permise", ont-ils expliqué, soutenant que les Etat prohibant le mouvement BDS "compromettent ce droit fondamental".

"En exonérant un Etat en particulier de la promotion de mesures pacifiques, qui visent à obtenir sa conformité avec le droit international, ils menacent la crédibilité des droits de l'homme", ont-ils conclu.

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9 décembre 2016 5 09 /12 /décembre /2016 15:46
Relaxe pour les communistes polonais !

 

 

 

Couverture

 

En mars 2016, quatre militants du Parti communiste polonais (KPP) étaient, à l'issue d'une procédure sommaire et sans avoir la possibilité de se défendre, condamnés par un tribunal de Silésie à des peines de prison et de fortes amendes... pour avoir fait dans leur journal (Brzask) et sur leur site internet la promotion de la Pologne populaire (1944 – 1989). Appel a été fait de cette décision, mais la date de l'audience n'a toujours pas été définie.

A l'époque, à travers ce procès politique, les autorités cléricalo-conservatrices au pouvoir en Pologne prétendaient franchir un palier suplémentaire du processus de décommunisation qui affecte l'ensemble de la société polonaise (démolition de monuments à la gloire de l'Armée rouge dont plusieurs centaines de milliers de soldats sont tombés pour la libération du pays, débaptisation de noms de rues, etc.). Une maccarthysation qui vise l'ensemble des militants progressistes polonais et en particulier les communistes à l'avant-garde de la lutte contre les reculs sociaux. Un pas aussi vers une tentative future d'illégalisation du KPP ?

Depuis l'arrivée massive, au début des années 1920, de travailleurs polonais dans les mines de la région, le mouvement ouvrier de notre pays a toujours manifesté sa solidarité avec les progressistes polonais persécutés tant en France (dénaturalisation du délégué unitaire Olszanski en 1932, emprisonnement de mineurs polonais suite à la grève de Leforest en août 1934, expulsion des mineurs grévistes de l'automne 1948) qu'en Pologne (interdiction du KPP en 1918, exécution en 1925 des communistes Wladyslas Hibner, Wladyslas Kniewski et Henryk Rutkowski , pratique de la torture dans le sinistre camp de Bereza Kartuska sous la dictature des Colonels…).

Aussi fidèles à leur engagement internationaliste et scandalisés par de telles pratiques liberticides, qui tendent à contaminer toute l’Europe de l’Est dans le silence complice de l’UE et des gouvernements occidentaux, et qui accompagnent la banalisation de l’extrême droite, voire des néonazis de Kiev aux Pays baltes en passant par l’Allemagne, le Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), la Fédération du Pas-de-Calais du PCF, le Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CICS), la Coordination communiste 59 et les Amis d'Edward Gierek demandaient, dès ce printemps, à être reçus par le Consulat honoraire de la République de Pologne. Consul honoraire,Henri Dudzinski, acceptait de les recevoir le 31 mai dernier dans ses locaux de Lens.

Après avoir écouté leurs exposés, Henri Dudzinski prenait l'engagement:

- de remonter les documents remis à cette occasion et nos exigences que s'arrêtent la persécution anti-communiste qui sévit outre-Oder auprès de l'ambassadeur de Pologne à Paris et du gouvernement polonais.

- de demander une réponse de la part de ces autorités polonaises.

Or, près de six mois après cet entretien, aucune réponse ne nous est encore parvenue. Ni de Paris, ni de Varsovie.

Nous ne pouvons nous satisfaire de cette fin de non-recevoir. Aussi réitérerons-nous auprès des autorités polonaises notre exigence de voir abandonner les poursuites à l'encontre de nos camarades et que soit mis un terme au processus de décommunisation en Pologne.

Un courrier en ce sens sera adressé au consul honoraire à Lens ainsi qu'à l'ambassadeur de Pologne en France. Nous saisirons également sur ce sujet le ministère français des Affaires étrangères.




Comité internationaliste pour la solidarité de classe (CICS),

Coordination communiste 59/62

Les Amis d'Edward Gierek,

Parti Communiste Français, fédération du Pas-de-Calais

Pôle de renaissance communiste en France (PRCF)

 

2 décembre 2016

 

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5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 23:09
5 décembre 2016
Réactions après le jugement du Tribunal Administratif de Nantes
 
FLASH-BALL : LE LYCÉEN NANTAIS JUGÉ CO-RESPONSABLE DU TIR QUI L’A ÉBORGNÉ

L’état condamné à ne verser que la moitié des indemnités.

Extraits

PARTAGE DE RESPONSABILITÉS

L’État est bien condamné pour le tir de LBD 40, et l’arme est officiellement reconnue comme « dangereuse » par la justice. En revanche, fait incroyable, les juges décident d’opérer un « partage des responsabilités » à 50% entre les deux parties. Autrement dit, le blessé et ceux qui lui ont tiré dessus sont considérés comme également responsables du préjudice. Comment ont été calculés ces pourcentages de responsabilité ? A partir de quel barème ? Le mystère reste entier.

C’est la deuxième fois en deux semaines que les juges administratifs de Nantes désavouent le rapporteur public – ce qui, en temps normal, est rarissime. La première fois début novembre au sujet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la seconde sur la question des armes de la police. Deux sujets regardés avec attention par le pouvoir politique. Concrètement, dans leur jugement, les magistrats inventent un délit de « non désolidarisation d’une manifestation » en ces termes :

« en admettant même que M. D. n’ait pas lui- même lancé des projectiles, il résulte de l’instruction qu’il ne s’est pas désolidarisé de l’attroupement [...] alors qu’il aurait dû s’éloigner ; que, dans ces conditions, M. D. doit être regardé comme ayant commis une faute à l’origine de son préjudice susceptible d’exonérer partiellement l’Etat de sa responsabilité. »

   PRÉSOMPTION DE CULPABILITÉ

Ainsi, à l’heure où la police réclame une « présomption de légitime défense », les magistrats s’exonèrent du droit et créent une présomption de culpabilité des victimes de violences policières. Non seulement c’est la victime qui se retrouve sur le banc des accusés, mais ce n’est plus un fait qui est jugé, mais une simple intention. Le fait d’avoir été là. Du côté des indésirables. Ce jugement inaugure une jurisprudence qui pourrait s’appliquer aux innombrables autres blessés qui comptent faire condamner l’État pour des tirs de balles en caoutchouc, des supporters blessés aux abords des stades à ceux qui résistent aux gendarmes sur les ZAD, sans oublier toutes les personnes touchées à proximité de « violences urbaines » dans les périphéries.

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