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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 17:45
Lu sur le blog de l'UL de Dieppe
Maquillage-Chemin-de-fer.jpgDans un livret distribué à ses employés, la SNCF délivre ses "astuces beautés" destinées à ses agents pour mettre en valeur leur prochain uniforme tout neuf.

Plusieurs femmes ont également reçu un kit pour uriner debout. (Pratique, lorsque l'on sait que les retards de train font que l'entreprise n'a plus le temps de vider les fosses d'aisance de ses nouvelles "rames écolo", et que les toilettes restent donc souvent fermées ?).


La SNCF parle aux femmes : un "maquillage simple et soigné est fortement recommandé" et six produits "indispensables" conseillés, dont un "blush bonne mine" et "un rouge à lèvres discret". Ces conseils de présentation, préconisations pour être « acceptable » aux guichets, le personnel féminin de l’entreprise a pu les lire dans la page rose du livret qui leur a été remis à l’occasion de la présentation des nouveaux uniformes. Il est également recommandé aux femmes de porter des bijoux. Pour les hommes, sur la page bleue du livret, les petits conseils vont de "bien porter la veste", en ne fermant pas le dernier bouton, à la "beauté des mains" à "hydrater régulièrement". La barbe et la moustache peuvent être "tendances" mais devront rester "nettes". La direction pousse les conseils encore plus loin et invite ses employés à opter pour un déodorant, en plus d’un "parfum léger et subtil".

Maquillage--sncf.jpg

Sexisme ou relation client ?

Une initiative qui passe mal auprès de la CGT cheminots. "La direction de la SNCF fait le choix assumé de pratiques sexistes et discriminatoires d’un autre temps, indignes d’une entreprise publique comme la SNCF qui a un devoir d’exemplarité" tempête la CGT Cheminot. Le syndicat rapporte également qu’"à certains endroits, des directions régionales proposent aux conductrices de train un kit (go girl !) pour leur permettre d’uriner debout !!"

L’entreprise s’est justifiée auprès de l’AFP : "Ce guide n'est pas un règlement. Il donne des conseils comme le font toutes les entreprises de service en relation avec des clients". 

Pas convainquant pour la Fédération CGT des cheminots, qui "va interpeller le ministère du droit des femmes pour demander le retrait du label AFNOR que vient d’obtenir l’entreprise sur l’égalité professionnelle."

Ajoutons que, "près-de-ses-sous", la direction ne prévoit pas de fournir le kit maquillage, ni de créer une prime spécifique: c'est au personnel féminin de se payer son maquillage quasiment obligatoire !

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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 17:09



Traduction MA pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/



Mes chers compatriotes,



Depuis mon élection en tant que Président des conseils d’état et des ministres, j’ai réitéré, à maintes reprises, notre disposition à entretenir avec le gouvernement étasunien, un dialogue respectueux, reposant sur une souveraineté mutuellement reconnue, pour aborder réciproquement les thèmes les plus divers, sans porter atteinte ni à l'indépendance nationale ni à l’autodétermination de notre peuple.

 

Il s’agit d’une position qui a été exprimée au gouvernement des Etats-unis, en public et en privé, par le camarade Fidel, tout au long de notre grand combat, avec l'idée d'entamer des discussions et régler nos désaccords par la voie des négociations, sans renoncer à un seul de nos principes.

L’héroïque peuple cubain a démontré, face aux grands périls, les agressions, adversités et sacrifices, qu’il est et saura rester fidèle à ses idéaux d’indépendance et de justice sociale. Au cours de ces 56 années de Révolution, nous sommes restés unis et nous avons gardé une profonde loyauté pour ceux qui sont tombés en défendant ces principes depuis le début de nos guerres d’indépendance en 1868.

 

Maintenant, nous sommes en train d'oeuvrer, malgré les difficultés, à l’actualisation de notre modèle économique pour bâtir un socialiste prospère et durable.

A la suite d’un dialogue au plus niveau, y compris d'un entretien téléphonique que j’ai eu hier avec le Président Barack Obama, nous avons pu avancer dans le résolution de certaines questions de première ordre pour les deux nations.

 

Comme Fidel l’avait promis, en juin 2001, lorsqu’il a dit, je cite : « Ils reviendront ! », aujourd’hui, ils reviennent dans notre patrie, Gerardo, Ramón et Antonio.

L’immense joie de leurs proches et de tout un peuple mobilisé inlassablement vers cet objectif, s’étend aux centaines de comités et groupes de solidarité, gouvernements, parlements, organisations, institutions et personnalités qui pendant 16 ans se sont battus et donné corps et âme pour obtenir leur libération. Nous leurs exprimons, à tous, notre gratitude la plus profonde.

 

Cette décision du Président Obama, mérite le respect et la reconnaissance de notre peuple.

Je tiens à remercier et reconnaître le soutien du Vatican, et tout particulièrement du Pape François, en vue de l’amélioration des relations entre Cuba et les Etats-unis. Nous remercions également le gouvernement du Canada qui a facilité la réalisation du dialogue, au plus haut niveau, entre les deux pays.

 

A notre tour, nous avons décidé de libérer et de renvoyer aux États-Unis, un espion d’origine cubaine qui était au service de ce pays. D’autre part, pour des raisons humanitaires, aujourd’hui, nous avons renvoyé dans son pays, le citoyen nord-américain Alan Gross.

De façon unilatérale, car telle est notre pratique, et qu'elle est conforme à nos lois, certains prisonniers qui intéressaient le gouvernement des Etats-unis ont connu des remises de peine, d'autres leur libération.

 

De même, nous avons convenu de la reprise de relations diplomatiques.

Ceci ne veut pas dire que l’essentiel soit réglé. Le blocus économique, commercial et financier nous causant d'énormes préjudices humains et économiques doit cesser.

Bien que les mesures du blocus soient devenues loi, le Président des États-Unis peut modifier leur application en vertu de ses compétences exécutives.

Nous proposons au gouvernement étasunien l'adoption de mesures mutuelles en vue de l’amélioration du climat bilatéral et de l’avancée vers la normalisation des liens entre nos deux pays, conformément aux principes du droit international et à la charte des Nations unies.

Cuba réitère sa disposition à maintenir la coopération dans les organismes multilatéraux, comme l’Organisation de Nations unies.

 

Tout en reconnaissant que nous avons de profonds désaccords, principalement sur la souveraineté nationale, la démocratie, les droits de l’homme et la politique extérieure, je confirme notre volonté de dialoguer sur tous ces sujets.

J’invite le gouvernement des États-Unis à surmonter les obstacles qui empêchent ou restreignent les liens entre nos peuples, nos familles et les citoyens des deux pays, en particulier, en ce qui concerne les voyages, le service postal direct et les télécommunications.

Les progrès atteints lors de nos échanges montrent qu’il est possible de résoudre beaucoup de problèmes. Comme que nous l’avons répété, il nous faut apprendre l’art de coexister, d’une façon civilisée, avec nos désaccords

 

Nous aurons l'occasion de reparler de toutes ces questions ultrérieurement

Je vous remercie beaucoup

Raul Castro, président de l'Etat cubain

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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 10:53

barrage_belga2-384x216.jpg 

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Les syndicats belges l'ont qualifié de plus grande grève générale qu'ait connue le pays depuis 30 ans. On attendait une rentrée très chaude en Belgique. Le mouvement social que connaît le pays depuis septembre dépasse toutes les prédictions.

 

« Résistance sociale », le mot d'ordre lancé par le Parti du travail de Belgique (PTB) a pris vie ce lundi 15 décembre pour la journée de grève générale nationale convoquée par les deux grandes fédérations syndicales CSC et FGTB.

 

« Résistance sociale » : les transports paralysés, un pays à l'arrêt

 

Les transports ont été complètement paralysés dans tout le pays : aucun avion n'a atterri ni décollé des aéroports à cause de la grève des contrôleurs aériens. Aucun train n'a roulé – ni TGV, ni Thalys ou Eurostar – depuis dimanche, tandis que le port d'Anvers était à l'arrêt.

Aucun autobus, tramway ni métro ne circulait en Flandre comme en Wallonie.

Le mouvement a été aussi très suivi dans les écoles, les universités, les hôpitaux, les administrations, même si un certain nombre de travailleurs ont fait grève pour la première fois, en particulier dans le commerce mais aussi dans le secteur social.

Le mouvement social monte en puissance en Belgique, des obilisations du mouvement à l' « As de pique » dans les universités contre la hausse des frais aux « grèves sauvages sur le rail » contre la casse de la SNCB, en passant par les « grèves tournantes » régionales contre l'austérité.

 

Un plan de guerre : retraite à 67 ans, saut d'index, coupes budgétaires

 

Le 6 novembre, ce sont entre 120 et 150 000 personnes qui se sont retrouvés à Bruxelles pour dire Non au plan de rigueur du Premier Ministre wallon du MR (libéral) Charles Michel, un véritable plan de guerre contre les travailleurs belges, sur demande pressante de la Commission européenne et du patronat de Wallonie comme de Flandre.

 

Dans ce plan, trois grandes mesures :

1 – le recul de l'âge de la retraite à 67 ans, et le recul de toute retraite anticipée jusqu'à 63 ans. La réforme des retraites consisterait également en l'introduction d'une réforme à points ;

2 – le « saut d'index », de fait une baisse des salaires, c'est-à-dire un gel des salaires nominaux (une baisse des salaires réels) dans un pays où les salaires sont toujours indexés sur les prix, ce qui préserve le niveau de vie des Belges ;

3 – les coupes dans les budgets de l'éducation, la santé ainsi que dans les subventions à la SNCB (rail) ;

 

Avec ce plan, le gouvernement escompte réaliser 11 milliards d'économies. Il a reçu les félicitations du FMI et de la Commission européenne qui lui reproche juste de ne « pas aller assez loin ». Moins de taxes sur le travail, plus sur le capital, avancent-ils.

 

Toujours plus pour le patronat : la recette de l'UE, du FMI

 

Moins de taxes sur le travail signifie allégements fiscaux pour les entreprises, bien sûr. Le gouvernement envisage déjà de réduire de 33 à 25 % les cotisations sociales patronales alors que le patronat peste contre le taux de prélèvements obligatoires (44 %), plus élevé qu'en France.

Si le patronat insiste beaucoup sur le « niveau d'imposition » exorbitant, le « coût du travail » élevé, il oublie de souligner que la Belgique a un des niveaux de productivités les plus élevés d'Europe, avec 45,9 € par heure travaillée. Elle n'est devancée que par le Danemark et égale la France.

La guerre est déclarée en Belgique. Et le patronat flamand et wallon a trouvé son unité dans la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). Le patron des patrons wallon Jean-François Héris peut dire que « Patrons wallons et flamands se rejoignent sur beaucoup de sujets ».

Mais ce patronat uni a trouvé en face d'elle des salariés unis, dans un pays où la tradition syndicale de lutte est tout de même plus forte en Wallonie. Du nord au sud, de l'ouest à l'est, à Anvers, Liège, Bruxelles, le mouvement a été massif et uniforme.

 

Le PTB, le seul parti à défendre les travailleurs de Belgique

 

Les partis politiques dominants se sont, eux, répartis les rôles. Le MR (libéral), la démocratie chrétienne jouent les « réformateurs » courageux, qui pensent à la nation et non aux intérêts corporatistes des fonctionnaires, tout au service du patronat et de l'UE.

Le Parti socialiste (PS) – qui met en place les réformes d'austérité en Wallonie, à Bruxelles – joue hypocritement l'opposition, ménageant son syndicat de référence la FGTB et son électorat ouvrier.

Enfin, la droite dure nationaliste flamande du NVA joue la carte anti-syndicale et anti-grève, monte les « honnêtes travailleurs » flamands contre les « grévistes fainéants » de Wallonie. Le leader du NVA, Bart de Wever, a ainsi dénoncé une « grève politique ».

Quant au Parti du travail de Belgique (PTB), la formation marxiste qui monte et qui vient de faire son entrée au Parlement fédéral avec 4 % des voix, il a été très bien accueilli sur les 1 000 de piquets de grève où ses militants étaient présents.

 

Les travailleurs belges ont montré la voie en cette année, celle de la lutte contre la politique du patronat et de l'UE, de l'unité dans la riposte aux mauvais coups du gouvernement. C'est maintenant aux travailleurs français de prendre exemple sur leurs compagnons belges.

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 10:23
Lu sur le blog de Jacques Sapir "Russeurope"
Spéculations sur le Rouble 
16 décembre 2014 Par

 

Le rouble a été durement attaqué hier, lundi, et a connu une nouvelle baisse importante. En réaction, la Banque Centrale de Russie a monté son taux directeur de 10,5% par an à 17%. Cette réaction, dont on peut comprendre la logique, risque d’être insuffisante. Compte tenu de la nature des attaques spéculatives dont le Rouble est l’objet, seul des mesures de contrôle des capitaux sont en mesure de ramener le calme sur le marché des changes.

I. Un mouvement clairement spéculatif.

Il est clair désormais que le rouble fait l’objet d’attaques spéculatives. Les causes structurelles de sa baisse sont connues :

  • (1) Baisse des prix du pétrole.
  • (2) Endettement des entreprises russes en Dollar et nécessité pour ces entreprises de rembourser pour 120 milliards de Dollars dans le deuxième semestre de 2014.
  • (3) Raréfaction des dollars sur le marché russe du fait des sanctions financières imposées par les Etats-Unis et appliquées par nombre de banques européennes.
  • (4) Conjoncturellement, hausse de la demande de dollars pour payer les importations de biens de luxe du fait des fêtes de Noël.

Ces causes sont connues. Mais il est aussi clair que l'on est en présence d'un mouvement spéculatif. Les effets de ce derniers peuvent être lus dans les graphiques suivants.

Graphique 1

Volumes sur le marché des changes – Marché au comptant

 A - Rubl Compatnt

Graphique 2

Volumes sur le marché des changes – Marché à terme

 A - Rub Lendemain

Sources : graphiques 1 et 2 – Banque Centrale de Russie et Marché Interbancaire des Changes (MICEX-MMVB)

On sait aussi que les pressions à la baisse devaient se ralentir, voire s’inverser, au début de 2015. Les remboursements des entreprises russes doivent baisser fortement en 2015 et l'on peut penser que le prix du baril de pétrole va remonter à partir de février, en raison de risques que cette baisse fait courir à l'économie américaine. Rien ne peut justifier les mouvements récents, rien sauf le spéculation. L’ampleur des mouvements récents traduit en réalité une spéculation de la part d’acteurs russes mais aussi étranger (des fonds spéculatifs). C’est cette spéculation à la baisse qui a provoqué la chute brutale du Rouble lundi 15 décembre.

Graphique 3

Mouvement des remboursements

A - PaiementsTrim - copie

Source: Banque Centrale de Russie. Estimation du solde positif de la balance commerciale de la Russie à 10 milliards de dollars par mois.

II. Une réaction logique mais sans doute inefficace.

Dans ce contexte, la décision prise dans la nuit du 15 au 16 par la Banque Centrale de Russie se comprend parfaitement. Pour casser la spéculation elle monte fortement les taux afin de rendre le rouble plus cher. Les agents qui contracteraient des emprunts en roubles pour les transformer en dollars devront payer bien plus cher. Mais, un taux de 17% par an n’est pas dissuasif pour ce genre de spéculation où les positions prises le sont à la journée voire, au plus, à la semaine. La BCR devra alors soit continuer de faire monter ses taux soit noyer le marché par des ventes massives de dollars afin de faire remonter brutalement le Rouble et de prendre les spéculateurs à contre-pied, leur faisant perdre beaucoup d’argent.

C’est donc une stratégie possible, les réserves en devises de la BCR sont largement suffisantes, mais c’est une stratégie couteuse. Les montants que la BCR devra accepter de dépenser pourraient atteindre les 100 milliards de dollars en quelques semaines si elle veut faire du mal aux spéculateurs. Par ailleurs, cette très forte hausse des taux aura des conséquences très négatives pour l’économie, au moment ou de nombreuses entreprises russes cherchent à investir pour développer des productions de substitution aux importations. Dans ces conditions, soit il s’agit d’une politique de court terme, et on verra ce qui se passe sur le marché des changes très vite, soit la BCR devra se résoudre à introduire un contrôle des capitaux comme nous le lui avons conseillé depuis plusieurs mois.

III. Des mesures de contrôles sont plus efficaces.

Il est en effet connu que des mesures de contrôle des capitaux sont des armes efficaces face à un marché qui est l’objet de mouvements spéculatifs. L’ampleur de cette spéculation conduit à des mouvements de capitaux importants, qui sont parfaitement identifiables et qui peuvent être interdits ou qui peuvent donner lieu à des pénalités dissuasives. Par ailleurs, un contrôle des capitaux a pour effet de déconnecter les taux d’intérêts internes et ceux des marchés internationaux. Il devient possible de baisser les taux d’intérêts, ce qui est profitable pour l’industrie et les entrepreneurs.

Des mesures de ce type ont été appliquées avec succès dans plusieurs pays. Elles sont désormais recommandées dans ce type de situation par le FMI et par de nombreux économistes. Mais, il est clair que c'est une décision politique. La BCR avait exclu en octobre le recours à des mesures de ce type. Elle va devoir prouver très rapidement que l’arme des taux peut être efficace. Dans le cas contraire, il faudra qu’elle mette très rapidement (d’ici à la semaine prochaine) en place un mécanisme efficace de contrôle des capitaux.


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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 16:30

"Non à la guerre et à la politique belliciste !"

 

Pendant l'existence des deux Allemagnes, une intervention de la Bundeswehr dans d'autres pays était impensable. Depuis la fin de la RDA socialiste et son rattachement à la RFA, ce tabou a été brisé par le gouvernement SPD/Verts avec l'agression militaire contre la Yougoslavie. Aujourd'hui la Bundeswehr est engagé dans 16 conflits.


Depuis la Conférence sur la Sécurité 2014 à Munich, la diplomatie allemande a aussi changé le ton : Une Allemagne forte doit assumer "ses responsabilités" et jouer un rôle plus important dans les affaires mondiales, y compris au plan militaire, ont chanté en chœur les ministres des Affaires étrangères et de la Défense et le Président Gauck. Pour ce dernier, la retenue militaire est un "privilège" dont l'Allemagne avait joui. Il est temps que l'Allemagne ne "se cache plus derrière la culpabilité historique".


Tous les harcèlements des médias dans cette direction n'ont pas eu l'effet souhaité : la majorité de la population Allemande reste opposée aux interventions de la Bundeswehr dans d'autres pays. 
De plus, l'écart entre "opinion publique et médias" s'est approfondi énormément depuis les événements en Ukraine. On parle d'une véritable crise de confiance entre les professionnels des médias établis d'une part et les lecteurs et téléspectateurs de l'autre, une crise qui entre temps a provoqué un vif débat dans les rédactions. Les réactions du public accusant les médias de manque d'objectivité et de mensonges sur le conflit en et autour de l'Ukraine sont tellement fortes que certains médias ont fermé ou pensent à fermer leurs forums de commentaires en ligne.


C'est surtout cette politique de guerre froide contre la Russie, qui est aperçu comme un grand danger pour la paix en Europe.

 

Photo-Luhr-Henken.jpg                         Photo Lühr Henken

A l'appel de plusieurs réseaux anti-guerre, des manifestations se sont déroulées le samedi 13 décembre dans six villes Allemandes sous le slogan "Non à la guerre et à la politique belliciste!" Alors qu'il était très difficile ces dernières années de mobiliser des gens pour descendre dans la rue et que les manifs anti-guerre ne pouvaient rassembler plus de deux mille personnes à Berlin, 4500 manifestants se sont rassemblés samedi dernier, 13 décembre, pour marcher jusqu'au siège du Président Gauck et pour exprimer leur profond désaccord avec la politique militariste qu'il représente.

 

rassemblement-devant-le-siege-de--Gauck.JPG                          Rassemblement devant le siège du Président Gauck

Pourtant, une campagne concertée sans précédant a été menée contre cette manifestation. Après l'expérience des centaines de milliers manifestants contre l'installation des missiles nucléaires américains au début des années 80, le gouvernement veut éviter qu'une telle mobilisation populaire puisse gêner sa politique militariste et la politique belliciste de l'Otan et des USA.

 

sur-la-route-vers-le-rassemblement.JPG                                                                   Vers le siège du Président Gauck

un-soldat-contre-l-Otan-et-la-guerre.JPG

                                                                   Soldat contre l'OTAN et la guerre

 

La manifestation de samedi laisse espérer que l'intimidation ne marchera pas et que le mouvement anti-guerre est de nouveau en train de devenir plus important. Prochains rendez-vous: Les Marches de Pâques, puis le 70ème anniversaire de la libération du fascisme.

 

Doris Pumphrey, militante du mouvement anti-guerre à Berlin

Publié par Action Communiste


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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 11:10

 

 

Le rapport sénatorial dévoilé à Washington sur les crimes commis par la CIA après le 11 septembre 2001 avec la bénédiction de George Bush confirme la férocité et l’ampleur des crimes commis durant cette période. Il ne lève pas entièrement le voile sur les lieux des « sites noirs » où ont eu lieu les tortures, mais il est de notoriété publique que la Pologne, la Roumanie et la Lituanie ont abrité des centres de détention secrets entre 2003 et 2005.

 

 

« Ce rapport décrit un programme troublant », a commenté Barack Obama, « et il me renforce dans la conviction selon laquelle ces méthodes brutales étaient non seulement contraires à nos valeurs mais elle n'étaient pas utiles à nos efforts dans la lutte anti-terroriste ». Lundi soir, Obama a téléphoné au Premier ministre polonais, Ewa Kopacz, pour l’informer de la publication du rapport, le ministre polonais de la Défense déclarant : « certains secrets devraient le rester. »

C’est sous la présidence d’Aleksander Kwasniewski que les prisons secrètes ont été installées en Pologne. Kwasniewski, un ancien communiste relooké en libéral bon teint, a marqué son mandat par l’adhésion de son pays à l’Otan (1999), la participation de Varsovie à la guerre en Irak (2003), l’adhésion à l’Union européenne (2004) et le soutien actif à la révolution dite « orange » en Ukraine. Son prédécesseur à la présidence polonaise, le très réactionnaire et homophobe Lech Walesa avait bien préparé le terrain, l’ancien de Gdansk et protégé de Jean-Paul II allant jusqu’à considérer que « les terroristes seraient mieux traités dans le microclimat polonais que dans les prisons américaines. »

 

 

L'affaire des prisons secrètes de la CIA en Pologne avait été traitée dans le « Washington Post ». Le quotidien affirmait que l'agence américaine avait payé en 2003 aux Polonais 15 millions de dollars (11 millions d'euros) pour installer à Stare Kiejkuty le plus important des « sites noirs » destinés aux prisonniers d'Al-Quaida hors des Etats-Unis. C'est là que Khalid Cheikh Mohammed, présenté comme le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 a subi 183 séances de waterboarding après sa capture.

« Par une froide journée au début de 2003, deux agents haut gradés de la CIA sont arrivés à l'ambassade américaine à Varsovie pour prendre deux grandes boîtes en carton, avec à l'intérieur 15 millions de dollars cash, acheminés d'Allemagne par courrier diplomatique. Les deux hommes ont mis les cartons dans une voiture et sont allés à travers la ville jusqu'au quartier général des renseignements polonais », racontait le « Washington Post ».

La Pologne a dû répondre devant la Cour européenne des droits de l’homme d’accusations d’anciens prisonniers qui avaient précisé les techniques de torture utilisées par la CIA derrière les murs gardés par l’armée polonaise. Des techniques qui viennent d’être confirmées dans le rapport sénatorial: privation de sommeil jusqu’à 180 heures, maintien dans des positions douloureuses souvent nu et une cagoule sur la tête, tabassages répétés, musique assourdissante, simulation de noyade («waterboarding»), isolement prolongé dans le noir, alimentation par voie rectale («rectal feeding»), bains d'eau glacée… Ainsi, les tortionnaires de la CIA ont agi à leur guise dans « le microclimat polonais » si cher à Lech Walesa.

 

José Fort

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15 décembre 2014 1 15 /12 /décembre /2014 10:51

 

  Lu sur le site Mondialisation.ca

Des USA, appel aux armes

russia-war

folamour5

Image extraite du film "Docteur Folamour", furieusement d'actualité.

 

La Chambre des représentants des Etats-Unis d’Amérique a adopté (4 décembre 2014) quasiment à l’unanimité (411 voix contre 10) la Résolution 758[1], qui « condamne avec force les actions de la Fédération Russe, sous la présidence de Vladimir Poutine, pour avoir opéré une politique d’agression visant à la domination politique et économique de pays voisins », en particulier l’Ukraine que « la Fédération Russe a soumis à une campagne d’agression politique, économique et militaire dans le but d’établir sa domination sur le pays et d’effacer son indépendance ».


La résolution balaie ainsi toute l’histoire de la pénétration USA/Otan en Ukraine, jusqu’au putsch de Place Maïdan organisé pour susciter la réaction des Russes d’Ukraine et de la Fédération Russe, ramenant l’Europe à une nouvelle guerre froide. La résolution appelle donc le Président à fournir au gouvernement ukrainien armes, entraînement et renseignement, et en même temps à revoir « l’état de préparation des forces armées USA et Otan ». En accusant la Russie de violer le Traité Inf[2], qui en 1991 a éliminé en Europe les missiles nucléaires à moyenne portée lancés depuis le sol (parmi lesquels ceux USA stockés à Comiso, Sicile), la résolution demande au Président de « revoir l’utilité du Traité Inf pour les intérêts des Etats-Unis » avec la possibilité de « se retirer du Traité » (non par hasard au moment où les USA modernisent les armes nucléaires qu’ils conservent en Europe, Italie comprise).


La résolution sollicite en outre le Président pour qu’il vérifie si chaque allié est en mesure de contribuer à l’ « autodéfense collective sur la base de l’article 5[3] du Traité de l’Atlantique Nord ». Cet article, qui oblige tous les membres de l’Alliance à intervenir si l’un d’entre eux est attaqué, est de fait étendu aujourd’hui aussi à l’Ukraine, bien qu’elle ne soit pas encore officiellement membre de l’Otan. Les alliés se trouvent directement sollicités, dans la résolution, pour « fournir leur plein quota de ressources nécessaires à la défense collective », c’est-à-dire à accroître la dépense militaire sur la base de l’engagement pris de le porter à au moins 2% de leur PIB.  Ce qui implique pour l’Italie l’augmentation des actuels 52 millions d’euros par jour, selon les chiffres officiels de l’Otan (72 selon les chiffres du Sipri), à plus de 100 millions d’euros par jour.


Sur le plan économique, pour « réduire la capacité de la Russie à utiliser les fournitures énergétiques comme moyen de pression », la résolution appelle l’Union européenne à « soutenir les initiatives de diversification énergétique » entreprises par les USA, notamment « l’augmentation des exportations de gaz naturel et d’autres types d’énergie par les Etats-Unis » vers l’UE, l’Ukraine et d’autres pays européens. En d’autres termes, elle appelle l’UE à renoncer à l’importation de gaz russe (et pour cela les USA ont enterré le gazoduc South Stream) pour importer celui liquéfié (par ailleurs beaucoup plus cher) fourni par les multinationales étasuniennes.


La résolution enfin appelle le Président à développer une stratégie pour « produire et diffuser des informations en langue russe dans des pays ayant des secteurs significatifs de population qui parlent russe », en maximalisant l’utilisation des émetteurs « La voix de l’Amérique » et « Radio Europe Libre /Radio Liberté » à travers « un partenariat public-privé » avec des médias nationaux. En relançant ainsi en Europe l’hystérisme propagandiste de la guerre froide.

Voici, en résumé, le contenu de la Résolution 758[4] qui, après qu’elle aura été approuvée aussi au Sénat, deviendra une véritable loi pour l’actuelle et les futures administrations.

Et en même temps une déclaration officielle de guerre à la Russie qui, à travers l’Otan, ramène l’Europe en première ligne d’une nouvelle confrontation militaire périlleuse.


 Manlio Dinucci

Géographe et journaliste

Edition de mardi 9 décembre 2014 de il manifesto

http://ilmanifesto.info/dagli-usa-chiamata-alle-armi-in-ucraina/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio


Apostille de la traductrice pour la version française :

Pour des chiffres précis sur le montant de la contribution française au «  plein quota de ressources nécessaires à la défense collective » recommandée par la résolution 758 du Congrès étasunien, on peut s’adresser à Madame la députée Patricia Adam, Présidente de la Commission défense à l’Assemblée nationale, et membre de la Délégation française à l’assemblée parlementaire de l’Otan.

Rappel de la Loi de programmation militaire pour les années 2014 à 2019, sur le financement des opérations extérieures (http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta-commission/r1551-a0.asp ), article 5.3. :

« La présente programmation retient un montant de 450 M € pour la dotation prévisionnelle annuelle au titre des opérations extérieures.

En gestion, les surcoûts nets (hors titre 5 et nets des remboursements des organisations internationales) non couverts par cette dotation qui viendraient à être constatés sur le périmètre des opérations extérieures font l’objet d’un financement interministériel ».

Financement interministériel : on pourra donc aussi demander à Madame Adam quels autres ministères français contribuent au pourcentage, fixé par l’Otan, qu’elle a consciencieusement rappelé en séance de l’AN, pour « passer un cap difficile, mais ayons conscience que l’augmentation de nos capacités militaires est désormais indispensable en attendant, comme cela a été dit par le ministre lui-même, de pouvoir retrouver meilleure fortune ainsi que les 2 % du PIB ». http://www.nosdeputes.fr/14/seance/3682#inter_76ba075b143268d8d78248c5911910be .

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14 décembre 2014 7 14 /12 /décembre /2014 17:12

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Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

L'heure est grave en Italie. Le gouvernement de Renzi, frère de Valls acte la casse du Code du travail, les syndicats ont voulu négocier l'inamendable, la gauche institutionnelle sombre. Les travailleurs sont désarmés malgré un potentiel de mobilisation extraordinaire.

 

70 % de grévistes : les transports italiens paralysés

 

Les chiffres communiqués par l'UIL (Union italienne du travail) et la CGIL (Confédération générale italienne du travail) – relayés par l'agence de presse ANSA – donnent le vertige : 1,5 million de manifestants, et un taux de grévistes national compris entre 60 et 70 %.

L'objectif de la journée de mobilisation du 24 octobre – 1 million de manifestants – est dépassée ce 12 décembre.

A la mi-journée, les cortèges étaient massifs : entre 2 et 5 000 à Padoue, Venise, Brescia, Pescara, entre 10 et 15 000 à Ancone, Bari, Palerme, 30 000 à Bologne, Florence, enfin 50 000 à Naples, Milan, Turin et Rome.

La grève a conduit à une paralysie du pays qui s'est sentie avant tout dans les transports : annulation de plusieurs centaines de vols (300 pour le seul aéroport romain de Fiumicino), de la moitié des trains, alors que 70 % des métro et bus sont restés au dépôt (avec des pointes à 90%).

 

« Jobs act », une déclaration de guerre contre le monde du travail

 

Ce qui mobilise les travailleurs italiens, c'est la déclaration de guerre du nouveau Président du Conseil, le leader du Parti démocrate (PD, ex-Parti communiste reconverti en Parti à l'américaine!), Matteo Renzi contre le monde du travail.

Sa réforme du travail inspirée de Blair et Clinton, son « Jobs act » (la tonalité anglo-saxone n'est pas une coincidence!) cible un marqueur identitaire du monde du travail italien : l'article 18 du Code du travail qui conditionne tout licenciement jugé abusif à un reclassement du salarié.

Cela fait 15 ans que le patronat essaie à tout prix d'annihiler cette disposition. Berlusconi en a rêvé, les manifestations réelles de 2002 l'avaient fait chuter, celles qui craignaient en 2011 l'avaient incité à faire marche arrière.

L'homme de gauche, libéral-populiste, Renzi abolit ce qu'il appelle ce « totem », ce tabou de la gauche. Dans la réalité, l'article 18 joue un rôle moins important que celui qui lui est accordé. Il protège de façon importante les travailleurs individuellement mais les entreprises italiennes le contournent par des licenciements collectifs maquillés en chômage technique forcé.

Mais c'est le symbole qui compte, il s'agirait d'un signe fort de la casse du Code du travail, de la flexibilisation totale des licenciements pour le patronat, la porte ouverte aux réformes structurelles voulues par la Confindustria (le MEDEF italien), l'UE, la finance internationale.

Avec une forme de discours populiste, qui « parle aux gens » et méprise « les partis, la bureaucratie, les syndicats », revalorise le « sens du travail » au service de l' « esprit d'entreprise », Renzi est entre Berlusconi et Sarkozy, Valls et Grillo.

 

Contrat unique de travail, garantie-jeune, revenu minimum universel : danger !

 

Renzi prévoit certes des réformes inspirées par celles de Blair, Clinton, Schroder. Mais elles ont aussi un caractère nouveau qui préfigure celles qui vont être mises en œuvre en France.

 

  • Un « contrat unique de travail » pour les nouvelles embauches, officiellement un CDI, comprenant une période probatoire de 3 ans (au lieu d'1 an) où le licenciement économique est autorisé ; 
  • La « libéralisation des licenciements », donc l'abolition de l'article 18 du Code du travail. Le recasement du salarié licencié est remplacé par une indemnisation du travailleur, en fonction de son ancienneté ;
  • Une « garantie-jeunes » qui consiste en une allocation minimale de 400 € pour les jeunes en grande précarité, un dispositif coordonné par l'Union européenne. Une allocation conditionnée à leur suivi par l'agence nationale pour l'emploi, ainsi qu'à la réalisation de missions de travail, de stages et de formations liées aux besoins des employeurs ;
  • Enfin, une « allocation chômage universelle » qui est une remise en cause du droit à l'assurance chômage, maquillé derrière une allocation de 1 000 € puis 700 €, qui peut être supprimée après 2 ans, et destinée avant tout à 300 000 travailleurs aux carrières fragmentées ;

On note la perfidie de Renzi. Il reprend des idées superficiellement progressistes – revenu minimum universel, CDI pour tous, universalisation de l'aide pour les précaires – afin de faire passer la précarisation de l'ensemble des salariés, la casse du Code du travail et de la Sécurité sociale.

 

Les syndicats divisés sur la réforme, unis sur le « dialogue social » !

 

Enfin, les syndicats réagissent. Très tard, et sans unité. La CISL (démocrate chrétienne) trouve la réforme du travail positive. La CGIL (ex-communiste), dans un premier temps, avait salué le revenu minimum universel, le contrat unique d'insertion, ne réclamant que plus d'ambition (!).

Cette fois, la CGIL et l'UIL (la FO italienne) ont affiché leur opposition à la réforme. Renzi ne leur a laissé aucun espace de négociation, il a foncé, manifesté son mépris envers « ses syndicats qui ne savent que faire des grèves, alors que lui essaie de trouver des emplois aux gens ».

 

Certains leaders syndicalistes ont rejoint les thèses de Renzi, dans les rangs mêmes de la CGIL. On peut penser à un certain Guglielmo Epifani qui s'était fait connaître en 2002 par son statut de leader de l'opposition à la casse par Berlusconi de l'article 18.

Il a été le secrétaire de la CGIL de 2002 à 2010. Député du PD depuis lors, il a voté la Réforme au Parlement et la défend, tout comme Cesare Damiano, membre de la direction nationale de la CGIL, de sa branche métallurgique la FIOM, dans la mythique usine FIAT-Mirafiori, de Turin.

 

Malgré tous ces accros, les bras d'honneur de Renzi, la secrétaire de la CGIL, Susanna Camusso, est loin d'être catégorique devant les micros : « C'est au gouvernement de décider si il veut l'escalade du conflit ou si il veut retourner à la table des négociations ».

 

Hypocrisie du PD qui a deux fers au feu

 

C'est sur les représentants et locaux du Parti démocrate (PD) que se sont concentrées toutes les colères des manifestants ouvriers, étudiants, salariés, lors des manifestations organisées ce 12 décembre. Les sièges du PD ont été agrémentés de jets de peintures, d'oeufs et de tomates.

Le chef du gouvernement, leader du PD, Renzi a été raillé en « Pinocchio » à Rome, en « Terminator du monde du travail » à Turin, en « Riformatic » à Gênes. De la créativité, mais aussi une personnalisation qui – comme du temps de Berlusconi – fait le jeu du pouvoir.

 

Stefano Fassina – qui se fait passer pour l'aile gauche, sociale, du PD – était présent au cortège à Rome, comme Pippo Civati à Milan. Ce sont les « frondeurs » du Parti démocrate, Fassina insiste : « il fallait que quelqu'un du PD soit dans la rue, avec les travailleurs ».

Le 25 novembre, ils avaient oublié leurs frondes à la maison. Le « Jobs act » est passé à 316 voix pour, 6 contre. 29 députés PD, autour de Fassina, ont refusé de participer au vote.

Les caciques « de gauche » du PD, représentants de l'héritage communiste, ont choisi l'hypocrisie jusqu'au bout. Pier-Luigi Bersani, secrétaire-général du PD, a exprimé certaines contrariétés mais a voté pour, « par discipline de parti ».

 

Massimo d'Alema qualifie lui le gouvernement Renzi d' « épisode » - on a l'impression d'entendre Benedetto Croce face au fascisme, « une parenthèse » ! -, il exprime certaines réserves face au Jobs Act, lui qui a toujours favorisé la précarisation du travail. Il n'a pas voté contre.

Les travailleurs ne se sont pas trompés. D'Alema a osé se pointer au cortège de Bari. Il a été accuelli par des « Dégage », « Bouffon », « Vendu ». Massimo d'Alema a répondu : « C'est normal. Les gens sont en colère, en particulier contre le PD ». De quoi justifier les noms d'oiseau.

 

Et à la gauche du PD ? Nichi Vendola – l'ancien liquidateur de Refondation communiste, qui s'est fait élire à la tête de la région des Pouilles et s'est forgé un bel appareil d'élus grâce aux voix du PD –, qui joue le jeu des primaires du PD – occupe tout l'espace médiatique.

Un drôle de personnage qui a commencé par valoriser le style Renzi, plein de nouveautés dans la forme, rupture avec le discours politique conventionnel. Il avait loué certaines mesures démagogiques comme les crédits d'impôts de 85 € par mois.

Depuis la rentrée de septembre, Vendola se montre plus critique. Son objectif, fracturer le PD pour emporter son aile-gauche et former une nouvelle organisation qui lui permettrait de devenir le leader du centre-gauche.

Sa nouvelle formation ? « Human factor » (le facteur humain, si! Et en anglais dans le texte !) qui lui aurait été inspiré par les paroles du pape François (si!). Il s'agirait de rassembler toutes les forces de gauche, du centre qui refusent la politique de Renzi.

Vendola dénonce les inspirations de Renzi chez Blair, mais il cherche la sienne dans les expériences de Romano Prodi, l'ancien Président du Conseil qui a mis en place des réformes structurelles libérales (sur les retraites notamment), plongé l'Italie dans les guerres américaines, enfoncé l'Italie dans l'Union européenne austéritaire. Quel beau programme !

 

Et pendant ce temps, les communistes ne parviennent pas à sortir de l'ornière, piégés dans les combinaisons politiciennes passées et présentes, contraints d'accepter le cirque électoral alimenté par les Vendola, Fassina, d'Alema, pour l'avoir alimenté trop longtemps.

 

L'espoir n'est pas mort en Italie. Mais il viendra décidément de la rue, des luttes, du mouvement social, plus que des combinaisons politiciennes. Même si ce mouvement a désespérément besoin d'une perspective politique.

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14 décembre 2014 7 14 /12 /décembre /2014 17:00

 

Lundi 15 décembre 2014

GREVE GENERALE EN BELGIQUE

La Belgique devrait être bloquée demain par la grève 

Une journée organisée par les syndicats contre la politique d’austérité.

Grève générale en Belgique
Les liaisons internationales, tel le Thalys, devraient être paralysées demain lundi

Avions cloués au sol, trains, trams et bus remisés dans les dépôts, accès aux entreprises et aux administrations bloqués par des « piquets » : la Belgique sera paralysée demain par une journée de « grève nationale » organisée par les syndicats pour contester la politique d’austérité du gouvernement.

 

De Liège à Tournai, d’Arlon à Ostende, aucune région ne devrait échapper au mouvement organisé en « front commun » par les trois grands syndicats FGTB (socialiste), CSC (chrétien) et CGSLB (libéral), qui ont fait monter la pression depuis plusieurs semaines sur le gouvernement de droite dirigé par le libéral Charles Michel.

 

Les transports devraient être les premiers touchés. Dès ce soir à 22 h, les contrôleurs aériens devraient débrayer, selon le gestionnaire belge de l’espace aérien, Belgocontrol, ce qui empêchera de facto tout décollage ou atterrissage pendant 24 heures.

Les trains s’arrêteront au même moment, y compris les liaisons internationales Thalys (vers Paris, Amsterdam et Cologne) et Eurostar (Londres). Demain, les trams, bus et métro devraient rester au dépôt dans tout le pays.

La situation pourrait devenir infernale sur les autoroutes, puisqu’un syndicat de chauffeurs de camion affilié à la FGTB a déployé des banderoles au message explicite : « Chauffeurs de camion, paralysez le pays le 15 décembre ».

Les écoles, prisons, administrations et même les tribunaux devraient aussi être en grève. L’Association syndicale des magistrats (ASM) a exprimé vendredi « sa totale solidarité » avec les grévistes, en dénonçant « la mise en péril des services publics ».

 

« PAS D’ALTERNATIVE »

Les programmes des radios publiques devraient être remplacés par de la musique, à l’exception des flashs d’informations.

Le secteur de l’industrie et de la distribution, tout comme la poste ou les services de ramassage des ordures, devraient également tourner au ralenti ou être totalement à l’arrêt. Les accès de zones d’activité pourraient être bloqués par des barrages, comme ce fut le cas lors des trois grèves régionales organisées ces dernières semaines. 

 

 Les syndicats, qui avaient réuni quelque 120 000 personnes lors d’une manifestation à Bruxelles le 6 novembre, continuent à dénoncer un programme de réformes visant à réaliser 11 milliards d’euros d’économies en cinq ans. Il prévoit de reculer l’âge légal de départ à la retraite de 65 à 67 ans à partir de 2030, ainsi que des coupes dans les services publics, la culture et les transports.

Ils demandent aussi l’abandon du « saut d’index » prévu pour 2015, soit l’absence de revalorisation des salaires par rapport à l’inflation. Ils dénoncent aussi l’absence de « dialogue social ».

 

Les actions prévues par les syndicats, en particulier le blocage de l’accès des entreprises, irritent la principale organisation patronale, la FEB, qui soutient les mesures du gouvernement.

Considéré par l’opposition et par les syndicats comme le véritable homme fort de la coalition, bien qu’il ne soit pas entré au gouvernement, le chef du parti nationaliste flamand (N-VA), Bart De Wever, a dénoncé à l’avance une grève « politique ». Il a estimé que le PS, rejeté dans l’opposition pour la première fois depuis 25 ans, se servait du syndicat socialiste FGTB comme de son « bras armé ». « Il n’y a pas d’alternative, pas de choix », a ajouté M. De Wever.

« Les syndicats sont parfaitement capables de décider en toute indépendance des actions à mener pour s’opposer à la politique antisociale du gouvernement fédéral », a répliqué l’ancien Premier ministre socialiste, Elio Di Rupo.

 

Les syndicats pourraient annoncer de nouvelles actions dès la rentrée de janvier.

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14 décembre 2014 7 14 /12 /décembre /2014 16:26

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Des milliers de personnes sont descendues samedi dans les rues de Madrid, Barcelone et d'autres villes en Espagne contre l'austérité et la misère dont ils accusent la classe politique "corrompue", ont constaté des journalistes de l'AFP.


"Du pain, un toit, un travail", lisait-on sur une grande banderole déployée par des manifestants près de la gare d'Atocha à Madrid d'où ils devaient rejoindre la place de la Puerta del Sol, dans le centre. "Si se puede, si se puede!" (Oui, c'est possible !), scandaient-ils, en écho au "Yes we can" de Barack Obama en 2008.


"C'est quoi cet oiseau ?" demandait une fillette en montrant du doigt un grand volatile fabriqué avec des sacs en plastique. "Un, corbeau, non, un vautour", répondait la mère. "Comme les politiques?", interrogeait la petite.

Le vautour, c'est Agustin Carretero qui le porte. A 41 ans, il a la chance d'avoir un travail au sein d'un service d'assistance clients. Pour lui, ce qui cloche, c'est plutôt le toit. Car pour beaucoup décrocher la trilogie "pain, travail et toit" reste compliqué.

Agustin Carretero, petit homme que tout le monde veut photographier avec son grand vautour planant au-dessus des manifestants, vit dans un appartement d'environ 50 mètres carrés avec deux enfants de six et huit ans.

Il paye un loyer d'environ 500 euros. Son logement, de type HLM, a été vendu à un promoteur et en 2018 il n'aura plus le choix: soit il l'achète 140 000 euros, soit il s'en va, raconte-t-il. Ils sont plus de 2300 dans son cas.


Près de 24% des Espagnols sont encore au chômage, même si la croissance devrait atteindre 1,3% en 2014, "la plus forte croissance de la zone euro", selon le gouvernement.

"Ce que raconte le gouvernement c'est de la propagande. La crise se poursuit. On continue à imposer des coupes claires dans la santé, l'éducation (...) à privatiser l'enseignement", explique Carlos un autre manifestant de 48 ans. Pour cet administratif au chômage depuis un an et demi, en fin de droits dans cinq mois, les journées s'écoulent "entre CV et CV, dans le combat".


Pour les salariés, un tiers touche maximum 645 euros par mois. Sur 46,5 millions d'habitants plus de cinq ont été assistés par la Croix-Rouge, qui estime que 84% sont menacés par la pauvreté.

 

source : blog UL CGT Dieppe

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