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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 19:04
 

holocauste-hitchkock_1.jpg

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

Un document exceptionnel, sur l'horreur des camps de la mort nazis. Et pourtant il faut attendre 2015 pour le voir exhumer, 70 ans après son montage par un certain Alfred Hitchcock. Un film victime de la censure « démocratique » de la Grande-Bretagne.

 

La commémoration des 70 ans de la libération du camp d'Auschwitz par les troupes soviétiques est l'occasion de remémorer l'horreur absolue, surtout de comprendre comment le racisme, le fascisme, peuvent s'imposer dans les pays dits avancés pour justifier l'extermination en masse.

 

En ce début d'année, la presse internationale salue le projet « Night will fall » (La nuit tombera), un film britannique inédit de 1945 sur la réalité de la libération de 11 camps de concentration. Un travail exhumé par l'Imperial war museum, chaperonné par le groupe médiatique américain HBO.

L'histoire remonte au printemps 1945 : le gouvernement britannique commissionne le magnat médiatique Sidney Bernstein, qui travaillait pour le Ministère de l'Information, pour réaliser un film intitulé « Enquête factuelle sur les Camps de concentration allemands ».

Bernstein sollicite alors l'aide de deux personnages pour monter les films réalisés par les équipes sur place après la découverte de Bergen-Belsen par les Britanniques, Buchenwald par les Américains ou Auschwitz par les Soviétiques, en tout 11 camps sont intégrés à cette « enquête filmique ».

 

Le premier était le futur Ministre travailliste – anti-communiste – Richard Crossman chargé du script du film. Le second est un certain Alfred Hitchcock, qui débarque d'Hollywood pour aider au montage des rushs accumulés.

Hitchcock aurait été horrifié par les images confiant aux commanditaires que cela « lui donnait la nausée » et ne désirait pas aller plus loin, en voir plus : les corps émaciés de survivants cadavériques voisinant les ossements, les piles de dents, de lunettes, de cheveux.

Il a néanmoins donné des conseils décisifs au réalisateur : la multiplication des plans fixes pour marquer les consciences mais surtout l'usage didactique de cartes et de plans englobant la campagne environnante, pour situer historiquement les camps et ne pas rester dans l'émotion.

 

Le projet était quasiment abouti au printemps 1945. Les images ont même été utilisées au Tribunal de Nuremberg et à Lüneburg pour identifier, juger et condamner des commandants de camp comme le terrifiant Josef Kramer, dit la « Bête de Belsen ».

5 bobines achevées, et 100 bobines compilant des séquences filmées ont pourtant croupi dans les archives britanniques 70 années durant, empêchant ce qui est considéré comme un chef d’œuvre de sortir et connaître le sort d'un Nuit et Brouillard par exemple. Pourquoi un tel gâchis ?

En s'appuyant sur un mémorandum du Foreign office signifiant notamment que « diffuser un film sur ces atrocités n'étaient pas une bonne idée », les historiens pointent le changement de contexte au cours de l'année 1945 et l'installation d'une logique de Guerre froide anti-communiste.

Pour les Britanniques, il devenait dangereux de montrer les Soviétiques comme force de libération, alliée des anglo-américains, et surtout d'accabler l'Allemagne qu'il s'agit de relever – y compris dans son appareil militaire – pour construire une Europe occidentale unie face au monde communiste.

 

Les bobines de Hithcock sont donc remisées dans les cartons. Elles ressortiront sous une forme très incomplète au Festival du film de Berlin en 1984. Avant de connaître une seconde vie en 2015. Il était temps.

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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 16:56
Mozambique_Bananalandia_NatGeo

« Les 50 millions de personnes que la Nouvelle Alliance du G8 pour la sécurité alimentaire et la nutrition prétend sortir de la pauvreté ne seront autorisés à échapper à la pauvreté et à la famine que s’ils abandonnent leurs droits et pratiques traditionnels et achètent chaque année les semences nécessaires à leur subsistance à des sociétés ralliées au G8. »

– Tanzania Organic Agriculture Movement, membre de l’AFSA, septembre 2014

Photo : Ces terres à l’extérieur de Maputo, au Mozambique, résument les choix agricoles de l’Afrique : Son alimentation sera-t-elle produite dans de petites exploitations ou dans des plantations géantes comme Bananalandia ? (Photo : National Geographic)

Par AFSA | GRAIN

Une bataille fait rage autour du contrôle des ressources en Afrique : la terre, l’eau, les semences, les minéraux, les minerais, les forêts, le pétrole ou les sources d’énergie renouvelables. L’agriculture est l’un des principaux théâtres de cet affrontement. Des gouvernements, des entreprises, des fondations et des organismes de développement font pression pour commercialiser et industrialiser l’agriculture africaine.

Une grande partie des acteurs clés sont bien connus.1 Tous sont déterminés à aider l’industrie agroalimentaire à devenir le principal producteur de produits alimentaires du continent. Pour ce faire, ils ne se contentent pas d’injecter des quantités d’argent considérables dans des projets de transformation d’exploitations agricoles sur le terrain : ils sont également en train de changer les lois africaines pour les adapter à la stratégie de l’agrobusiness.

La privatisation des terres et des semences est essentielle à l’épanouissement de ce modèle d’entreprise en Afrique. En ce qui concerne les terres agricoles, cela se traduit par des efforts en faveur de la délimitation officielle des exploitations agricoles, de leur enregistrement et de la délivrance de titres de propriété. Cela veut également dire qu’il faut permettre aux investisseurs étrangers de louer ou posséder des terres agricoles sur une longue durée. En ce qui concerne les semences, cela signifie qu’il faut que les gouvernements exigent une inscription des semences dans un catalogue officiel afin de les commercialiser. Cela signifie également l’introduction de droits de propriété intellectuelle sur les variétés végétales et la criminalisation des agriculteurs qui les ignorent. Dans tous les cas, l’objectif est de transformer ce qui a longtemps été un bien commun en quelque chose que les grandes entreprises peuvent contrôler et dont elles peuvent tirer profit.

Cette étude vise à fournir une vue d’ensemble des acteurs de cette transformation et des changements précis qu’ils préconisent dans ces domaines, en examinant non pas les plans et les projets mais plutôt les textes réels qui vont définir les nouvelles règles. Il n’a pas été facile d’obtenir des informations sur cet aspect. De nombreux appels téléphoniques aux bureaux de la Banque mondiale et de la Millennium Challenge Corporation (MCC) sont restés sans réponse. L’Agence américaine pour le développement international (USAID) n’a pas daigné nous répondre. Même les représentants de l’Union africaine n’ont pas voulu répondre aux questions des citoyens africains qui dressaient cet inventaire, ni en assumer la responsabilité. De ce fait, la tâche visant à établir un tableau précis et détaillé de ce qui se passe a été particulièrement difficile. Nous avons toutefois appris un certain nombre de choses :

• La société civile s’intéresse beaucoup à la Nouvelle Alliance du G8 pour l’alimentation et la nutrition, mais de nombreux autres acteurs ont une démarche similaire dans toute l’Afrique. Notre bilan limité établit clairement que la plus grande pression en faveur du changement des lois foncières et semencières provient de Washington DC, qui est le siège de la Banque mondiale, de l’USAID et de la MCC.

• Les certificats fonciers (qui doivent être considérés comme un tremplin vers l’obtention de titres fonciers officiels) sont présentés comme un moyen approprié de « sécuriser » les droits fonciers des peuples pauvres. Mais comment définir le terme de « sécurisation des terres » ? Selon l’objectif avancé par la plupart des initiatives examinées dans le présent rapport, il pourrait être compris comme un renforcement des droits fonciers. Beaucoup de petits producteurs pourraient conclure que leurs droits culturels historiques à la terre – quelle que soit la forme qu’ils prennent – seront mieux reconnus, et qu’ils seront ainsi protégés contre l’expropriation. Mais pour de nombreux gouvernements et sociétés, cela signifie la création de marchés fonciers de type occidental, basés sur des instruments formels comme des titres et des baux qui peuvent être négociés. En fait, de nombreuses initiatives, telles que la Nouvelle Alliance du G8, se réfèrent explicitement à la sécurisation des droits fonciers « des investisseurs ». Il ne s’agit pas du tout de droits historiques ou culturels : ce sont des mécanismes de marché. Donc, dans un monde où les acteurs ne sont pas du tout sur un pied d’égalité, le mot « sécurité » est un raccourci pour signifier marché, propriété privée et pouvoir au plus offrant.

• Aujourd’hui, la plupart des initiatives portant sur les lois foncières, y compris celles émanant de l’Afrique, sont ouvertement conçues pour permettre, soutenir et renforcer les investissements dans les terres et les transactions foncières de grande ampleur, plutôt que pour atteindre l’équité ou reconnaître les droits historiques ou de longue date des communautés sur les terres à un moment où les conflits sur les terres et les ressources foncières sont exacerbés.

• La plupart des initiatives visant à changer les lois foncières actuelles proviennent de l’extérieur de l’Afrique. Oui, des structures africaines telles que l’Union africaine et le Parlement panafricain sont profondément engagées dans la facilitation des changements de législation dans les États africains, mais beaucoup de gens se demandent dans quelle mesure ces processus sont vraiment « autochtones ». Il est clair que ceux qui tirent les ficelles, Washington et l’Europe en particulier, cherchent à modifier la gouvernance des terres en Afrique.

• Pour ce qui est des lois sur les semences, la situation est inversée. Les organismes africains sous-régionaux – SADC, COMESA, OAPI et autres – s’efforcent de créer de nouvelles règles pour l’échange et le commerce des semences. Mais les recettes qu’ils appliquent – les restrictions sur la commercialisation des semences et les systèmes de protection des obtentions végétales – sont empruntées directement aux États-Unis et à l’Europe.

• Les changements de politiques semencières promues par la Nouvelle Alliance du G8, la Banque mondiale et d’autres, ne concernent ni les systèmes de semences de ferme, ni les droits des agriculteurs. Ces organisations ne font aucun effort pour renforcer les systèmes agricoles qui fonctionnent déjà. Les solutions proposées sont plutôt simplifiées, mais ce sont des solutions incapables de résoudre des situations complexes et qui ne fonctionnent pas, même si une partie de l’élite des agriculteurs peut profiter de quelques petits avantages à court terme.

• L’interdépendance entre les différentes initiatives est importante, mais ces relations ne sont pas toujours claires pour les groupes sur le terrain. Notre travail d’analyse de ces liens révèle comment une petite élite au service des intérêts des entreprises mondialisées, est en train de faire pression pour imposer des objectifs partisans, pour permettre à ces entreprises de s’emparer de l’agriculture en Afrique.

• En ce qui concerne les semences, qui représentent un riche patrimoine culturel pour les communautés locales d’Afrique, les efforts visant à les transformer en propriété privée génératrice de revenus, et à marginaliser les variétés traditionnelles, continuent de faire plus de progrès sur le papier que dans la pratique. Cela tient à de nombreuses difficultés, dont l’une est la prise de conscience croissante des objectifs de l’industrie semencière et la résistance populaire qu’elle a fait naître. Mais il ne faut pas sous-estimer la volonté de ceux qui veulent faire de l’Afrique un nouveau marché pour les fournisseurs mondiaux d’intrants agricoles. La voie choisie aura de lourdes conséquences sur la capacité des agriculteurs africains à s’adapter au changement climatique.

Ce rapport a été établi conjointement par l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA) et GRAIN. L’AFSA est une plate-forme panafricaine regroupant des réseaux et des organisations agricoles qui défendent une petite agriculture familiale africaine, basée sur des approches agro-écologiques et autochtones, qui assurent la souveraineté alimentaire et les moyens de subsistance des communautés. GRAIN est une petite organisation internationale qui vise à soutenir les petits agriculteurs et les mouvements sociaux dans leurs luttes en faveur de systèmes alimentaires contrôlés par les communautés et basés sur la biodiversité.

La recherche et la rédaction initiale de ce rapport ont été réalisées par Mohamed Coulibaly, un expert juridique indépendant au Mali, avec le soutien de membres de l’AFSA et de l’équipe de GRAIN. Il est destiné à servir de source d’information aux groupes et organisations qui souhaitent s’impliquer davantage dans les luttes pour la justice foncière et les semences dans toute l’Afrique ou pour les personnes qui veulent simplement en savoir plus sur ceux qui font pression pour introduire des changements dans ces domaines à l’heure actuelle.

[...] Lire la suite en cliquant ici : Remise en cause des lois foncières et semencières

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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 11:48

Le Continent africain, qui possède à lui seul un quart des terres fertiles mondiales, concentre 41% des transactions foncières, sur un nombre total de 1 515 transactions à travers le monde, selon un récent rapport de l’ONG ActionAid International, datant de fin mai 2014. « Depuis l’an 2000, plus de 1 600 transactions de grande échelle ont été documentées, soit une superficie totale de 60 millions d’hectares », a avancé l’ONG qui a précisé qu’« aussi, il est probable que bon nombre d’acquisitions de moyenne ou grande envergure demeurent à ce jour ni documentées, ni quantifiées ». Ce rapport d’une vingtaine de pages, intitulé « Hold-up sur les terres : comment le monde ouvre la voie aux accaparements des terres par les entreprises », nous révèle en effet l’ampleur de ce phénomène qui menace, non seulement la survie de millions de personnes dans le monde, mais également les écosystèmes, les forêts et les espèces animales en danger de disparition.

L’ONG s’est énormément intéressée à l’Afrique, car ce continent est devenu la nouvelle attraction des multinationales, des fonds de pensions et des grands groupes agro-alimentaires qui ont acquis, avec les complicités des gouvernements locaux, des millions d’hectares de terres arables.

Des Etats se sont aussi mis à acheter les terres fertiles pour satisfaire leurs besoins alimentaires et fabriquer les biocarburants. L’Arabie saoudite, le Qatar, l’Inde sont souvent cités dans les rapports de ces ONG qui ont identifié aussi les grandes puissances, comme les Etats-Unis, certains Etats membres de l’Union européenne (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas), et, depuis quelques années, la Chine qui veut avoir sa part en Afrique pour satisfaire sa demande locale. En Afrique subsaharienne, région à forte instabilité politique et sécuritaire, l’accaparement du peu de terres fertiles s’est fait par les autorités qui ont privé des milliers de paysans de leur principale ressource de survie.

La saisie des terres a été facilitée par l’absence des actes de possessions que ces paysans n’ont jamais pu établir, dans une région où les biens sont gérés par les chefs de tribus.

 

États en guerre, pays à vendre ?

En Afrique subsaharienne, 10% de ces terres arables sont inscrites aux registres officiels. Sous-couvert de relance de l’agriculture pour éradiquer la famine qui ravage régulièrement des millions de personnes dans cette zone aride, les gouvernements locaux ont cédé presque à un prix symbolique des centaines de milliers d’hectares aux fabricants de biocarburants, ont dénoncé de nombreuses ONG, dont Grain qui fait constamment l’objet d’attaques de la part de certains pays acheteurs de ces terres.

Il est aisé de constater que les pays ciblés par ceux qui se font passer pour des investisseurs sont les mêmes qui sont actuellement secoués par les conflits politiques et les guerres ethniques et confessionnelles. L’on peut citer le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo (RDC ou Congo-Kinshasa), le Soudan, la Sierra Leone, le Mozambique, le Liberia, la Tanzanie, le Kenya, le Zimbabwe, le Nigeria et la République congolaise (Congo-Brazzaville). L’île rouge (Madagascar) qui a vécu une crise politique en 2009, suite à une protestation contre la vente de 300 000 hectares de terres à la firme sud-coréenne Daewoo, reste une cible des prédateurs de terres fertiles.

Autrement dit, outre la guerre autour du contrôle des gisements pétroliers et miniers dans ces pays, une autre guerre se déroule loin des regards et de la curiosité des médias qui ne voient souvent en la révolte des pauvres en Afrique que les violences tribales autour de l’exploitation des points d’eau et des zones de pâturages. Pourtant, des dizaines de personnes, entre agriculteurs et éleveurs, subissent la répression de leurs gouvernements qui les chassent à coup de poudre et de bulldozers de leurs territoires qu’ils occupent depuis des lustres. Des territoires qui ne sont pas seulement des espaces de vie économique, mais de cultures ancestrales. Les émeutes de la faim qui ont secoué Maputo en 2010 n’ont pas empêché le gouvernement à céder 6,6 millions d’hectares aux Etats-Unis et à des compagnies étrangères. Le Mozambique dispose de 36 millions d’hectares de terres arables, soit 46% de son territoire, qui sont propres à la culture, et dont seulement 10% sont exploitées.

Au lieu de mettre en place une politique agricole vivrière qui lui garantirait la sécurité alimentaire, le gouvernement de Maputo préfère céder ses terres à la destructrice industrie des biocarburants. Pendant ce temps, 40% des Mozambicains souffrent de malnutrition, selon les chiffres officiels des ONG onusiennes.

La République démocratique du Congo (RDC) n’a pas dérogé à la règle puisque 50% de ses terres fertiles sont passées sous le contrôle des pays étrangers et des firmes internationales qui sont plus intéressés par l’exploitation du sous-sol que par l’agriculture, sans payer la moindre taxe ou redevance.

Et quand ils doivent payer, les sommes sont dérisoires et profitent plutôt aux membres du clan au pouvoir. C’est le cas aussi chez le voisin de la République congolaise qui a cédé 46% de ses terres fertiles aux mêmes prédateurs qui sont à l’affût de la moindre parcelle de terrain cultivable, que ce soit pour l’industrie agroalimentaire ou pour nourrir la population du pays acheteur, comme dans le cas de l’Arabie saoudite et du Qatar, deux pays désertiques qui importent toute leur nourriture. Ces deux pays ont acquis, au prix de la répression menée par le gouvernement d’Addis-Abeba contre les paysans et les éleveurs, des dizaines de milliers d’hectares pour satisfaire leur demande intérieure en fruits et légumes. Les dénonciations des massacres orchestrés par l’armée éthiopienne pour défricher le terrain aux « investisseurs » sont restées lettre morte.

 

Qui sont les acheteurs ?

« Les États-Unis sont à l’origine de la plupart des investissements conclus (7,09 millions d’hectares), suivis par la Malaisie (3,35 m ha), les Émirats Arabes Unis (2,82 m ha), le Royaume Uni (2,96 m ha), l’Inde (1,99 m ha), Singapour (1,88 m ha), les Pays-Bas (1,68 m ha), l’Arabie saoudite (1,57 m ha), le Brésil (1,37 m ha), et la Chine (1,34 m ha) », énumère le document rendu public par ActionAid International qui cite Land Matrix, un organisme indépendant qui dispose d’une riche base de données concernant les transactions foncières enregistrées à travers le monde.

En plus des Etats acheteurs, les organismes financiers, les fonds d’investissements et les groupes industriels qui ont été lourdement touchés par la crise économique de 2008, ont orienté leur intérêt vers ce marché.

« Une étude menée par la Deutsche Bank Research met en lumière l’existence de trois grands groupes d’acteurs économiques impliqués dans le secteur des terres agricoles : les gouvernements cherchant à acquérir de la terre à l’étranger pour sécuriser leurs réserves en nourriture et en énergie, les entreprises agricoles qui cherchent soit à accroître leur production, soit à intégrer la chaîne d’approvisionnement, et des investisseurs financiers », ajoute le même texte. Les acteurs influents des industries minières, les entreprises de tourisme et les concessions sylvicoles ne sont pas restés à l’écart de cette bataille qui va provoquer, à long terme, une grande explosion sociale sur le continent. « L’étude montre que ces acteurs n’agissent pas de façon isolée. En faisant pression sur la terre, les intérêts d’un des groupes d’acteurs motiveront les actions des autres groupes », ajoute le rapport d’ActionAid International.

Les paysans des pays africains essayent de s’organiser, aidés par les ONG qui tentent tant bien que mal d’alerter l’opinion publique internationale et les hautes instances onusiennes. Un combat qui, pour le moment, est compromis dans bien des cas où les dictatures locales répriment et emprisonnent tous ceux qui osent se mettre face à ce qui est appelé projet d’investissement, développement durable, relance économique, etc.

Titre originel : Afrique : Les paysans africains livrés aux agro-impérialistes

Source : Afriques enlutte

Lire l’ensemble des articles faisant partie du Journal de l’Afrique n°006

Vu sur Investig'Action

 

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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 11:48

SDF-américain-usaAux États-Unis, un enfant sur trente est sans-abri. Ce sont les données qui ressortent du récent rapport publié mi-novembre par le National Center of Family Homelessness (centre national de la famille sans-abri). On apprendra en le lisant que la pauvreté y a fait un bond de 8 % entre 2012 et 2013 et que plus de 2,5 millions d’enfants sont aujourd’hui sans domicile fixe. La rue, les voitures, les campings, les espaces confinés où règne la promiscuité font partie pour eux d’un quotidien qui les oblige à jongler avec les situations précaires.

Le rapport met en avant les effets potentiellement dévastateurs à long terme de la pauvreté et de l’itinérance des enfants. Près de 25 % d’entre eux souffrent ainsi à l’âge préscolaire de troubles de santé mentale… un pourcentage qui atteint jusqu’à 40 % chez les enfants scolarisés. La compilation des données rassemblées sur le terrain montre que ces enfants sans-abri sont plus exposés à la maladie et beaucoup plus susceptibles de rencontrer des problèmes émotionnels ou cognitifs.

« Dans une Nation qui ne manque ni de richesse, ni d’opportunités, cette situation est intolérable ».  Carmela J. DeCandia, directrice du centre, n’y va pas par quatre chemins. « Nous n’avons pas été assez attentifs, et il faut impérativement mettre un frein à cette situation avant qu’elle ne nous échappe ». Des raisons multiples et complexes expliquent une précarisation accrue de ces enfants. En effet, les situations de détresse augmentent de façon générale et notamment chez les personnes connaissant des ruptures dans leurs trajectoires, parmi lesquelles on trouve de nombreuses femmes élevant seules leurs enfants. Ce sont avant tout des événements liés à la vie familiale ou à l’emploi qui influent sur l’entrée dans la pauvreté. Les foyers monoparentaux sont ainsi plus fréquemment concernés par la pauvreté persistante. 39,9 % des familles monoparentales formées par la mère étaient en 2013 sous le seuil de pauvreté, contre 7,6 % des ménages composés d’un couple marié.

On remarquera aussi qu’aux États-Unis, l’origine raciale influence grandement les destins : le taux de chômage des Noirs est systématiquement au moins deux fois supérieur à celui des Blancs, indique l’Economic Policy Institute. En 2013, près d’un travailleur noir sur cinq s’est ainsi retrouvé au chômage. Et les Hispaniques ne sont guère mieux lotis. Des difficultés qui se répercutent concomitamment sur les jeunes générations. Quelque 50 % des enfants blancs nés aux États-Unis depuis 1980 passeront une partie de leur enfance dans une famille monoparentale ; la proportion s’élève aux alentours de 80 % pour les enfants noirs… une différence due surtout au nombre croissant des enfants noirs nés hors mariage. Cela s’explique par le fait que les pressions économiques ont pesé plus durement sur les Noirs. En 1955, la différence des taux de chômage chez les hommes jeunes noirs et blancs était à peu près négligeable.

Le United States Department of Housing and Urban Development (département du logement et du développement urbain des États-Unis) avait estimé en janvier 2013 à 610.042 le nombre de sans-abris. La plupart d’entre eux (65 %) vivaient dans des logements d’urgence, le reste (35 %) étant voué aux quatre vents. Près d’un quart de ces sans domicile fixe (23 %, soit 138.149) sont des enfants âgés de moins de dix-huit ans et 10 % (soit 61.141) avaient entre 18 et 24 ans. Des chiffres bien inférieurs à ceux du United States Department of Education (département de l’éducation) qui englobe les familles sans-abri séjournant épisodiquement dans des motels, en famille ou chez des amis.

Quel que soit le chiffre exact de ces jeunes livrés à eux-mêmes, il est clair, pour les associations d’éducation et d’aide aux démunis, que les jeunes les plus touchés durant la crise sont loin de sortir la tête de l’eau. Le mode de vie à l’américaine constituait jusqu’ici une promesse d’abondance, celle d’une consommation de masse marquée par la profusion et le renouvellement permanent des marchandises… jusqu’à l’overdose. Le moins que l’on puisse dire est que le mythe est désormais sérieusement écorné.

Capitaine Martin

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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 11:42

a-Ukraine-Communist-Party-flags.jpg

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Blitzkrieg au Parlement ukrainien. Alors que vient d'être voté un budget d'austérité draconien, que les projets de loi se multiplient pour faciliter l'adhésion à l'OTAN, déréguler le marché intérieur, le dernier en date propose l'interdiction de l’idéologie communiste, donc du KPU.

 

Le Parti communiste d'Ukraine (KPU) lance un nouvel appel à la solidarité internationale. Ce n'est pas un cri au loup prématuré. Depuis un an, les nouvelles autorités de Kiev ne cessent de vouloir briser la résistance du KPU par tous les moyens.

Cette fois, le Parlement ukrainien va étudier un projet de loi visant à criminaliser l'idéologie communiste, à interdire le Parti communiste. Un projet qui a toutes les chances d'être adopté au vu du rapport de forces actuel et de l'hégémonie parlementaire des forces anti-communistes.

 

Combats de rue, violence d’État, tribunaux, urnes truquées : le KPU résiste

Elles ont usé des combats de rue, où les milices néo-nazies de Secteur Droit, du leader populiste Liachko ont dépassé les fascistes de Svoboda dans les méthodes : tabassage de militants du Parti, maisons de responsables saccagées, statues de Lénine déboulonnées, la liste est longue.

Ce climat de terreur de rue a été couvert par une violence institutionnalisée. Dans un contexte de guerre civile, les enlèvements de responsables locaux du parti se sont multipliés à l'est – avec collaboration des services secrets –, accompagnées d'interrogatoires musclées, incluant intimidations et tortures, pour faire avouer des relations avec les séparatistes.

Il a même essayé l'éradication par voie judiciaire. Le député populiste d'extrême-droite Oleg Liachko avait fait passer un projet de loi pour l'interdiction du Parti communiste. Il n'avait obtenu que la dissolution du groupe parlementaire du KPU qui comptait 32 élus.

En juillet 2014, une offensive a été lancée par le Ministère de la Justice pour faire interdire le KPU, devant le Tribunal administratif de Kiev, sur présomption de collusion entre le KPU et les séparatistes pro-russes. Aucune preuve tangible n'avait été apportée, l'enquête avait été fermée.

Toutefois, ce 24 décembre, la Cour d'appel de Kiev a décidé de rouvrir l'affaire, six jours après le dépôt d'un projet de loi sur l'interdiction du KPU au Parlement.

Un cadre qui a accompagné la tentative d'élimination politique du KPU. Ce parti qui rassemblait 2,5 millions d'électeurs (13 %) en 2012 a l'écorce rude, un ancrage résistant dans la société. Malgré l'impossibilité de voter pour des millions d'Ukrainiens à l'est, dans les bastions communistes, le KPU a maintenu son existence, avec 4 % des voix et 600 000 voix.

 

En finir avec le Parti communiste : le projet de loi du parti au pouvoir

Il a toutefois perdu toute représentation parlementaire. Le président « roi du chocolat » Porochenko n'a pas manqué de se féliciter de l' « arrêt de mort politique du Parti communiste ».

En dépit de cette offensive sur tous les fronts, le KPU est toujours bien vivant. Il s'agit maintenant d'en terminer légalement avec le Parti communiste, avec tout ce qu'il représente dans la société, d'héritage de l'ère soviétique comme de réalité d'opposition aux politiques anti-populaires.

Un projet de loi vient d'être déposé à la Rada (Parlement ukrainien) ce 18 décembre par trois députés du parti du Premier Ministre, le banquier pro-américain Iasteniouk, le « Front populaire », un projet soutenu par trois députés, MM. Tourchinov, Pachinski et Sioumar.

 

« Sur l'interdiction et la diffusion de l'idéologie communiste en Ukraine »

Un projet de loi « sur l'interdiction de la diffusion de l'idéologie communiste en Ukraine », dans la droite ligne des législations qui interdisent les symboles communistes en République tchèque, Pologne, ainsi que les partis communistes en Hongrie, Lettonie, Lituanie.

Selon son article 1, le projet de loi définit l' idéologie communiste « comme un système de concepts, d'idées, d'opinions reposant sur la lutte de classe, la dictature d'une classe sur les autres, la création d'un État totalitaire, la violation des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, le déni des droits des peuples à l'autodétermination, la non-reconnaissance du droit à la propriété privée des moyens de production, l'établissement d'un système à parti unique, le renversement violent d'un système étatique ».

Sa promotion comprend y compris sa « diffusion dans les médias », la « production ou diffusion de produits contenant les symboles », qui sont : « les emblèmes, drapeaux de l'URSS, ou tout autre insigne qui porte les faucilles et marteaux ; les noms de rues, entreprises, institutions et organisations portant les noms des leaders communistes, le nom de l'URSS ».

Selon son article 2 : « la promotion de l'idéologie communiste en Ukraine est interdite », tout comme la « promotion de partis politiques entités idéologiques qui utilisent les termes Communisme, Marxisme, Léninisme, Stalinisme ».

Selon l'article 3, « la production ou distribution de produits avec les symboles communistes, y compris des souvenirs, est interdite en Ukraine ».

 

Six mois pour la dissolution du PC, cinq ans de prison pour tout communiste

Enfin, l'article 4 prévoit que les « personnes violant la Loi seront criminellement responsables ».

La promotion de l'idéologie communiste serait passible, selon la révision du Code criminel d'une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison.

Enfin, toute entité politique portant un nom communiste devrait « cesser toute opération, en se dissolvant dans les six mois suivant l'adoption de cette loi ». De même, les rues portant des noms faisant référence à l'idéologie communiste seraient renommées dans les six mois.

Si on ajoute les voix des députés du parti du Président Porochenko (« Bloc Porochenko »), ceux du parti du Premier ministre Iasteniouk (« Front populaire ») et ceux du Parti radical du populiste Liachko, on obtient 236 élus prêts à voter ce projet de loi, une majorité de l'Assemblée.

De quoi faire passer ce projet anti-démocratique, même sans les voix du groupe de Liachko. Le secrétaire-général du Parti communiste d'Ukraine (KPU), Petro Simonenko, a déjà qualifié cet acte de « tentative d'éliminer le seul adversaire politique du régime : le Parti communiste ».

Il appelle désormais les Partis communistes, les forces de progrès en Europe à élever la voix pour s'élever à la mise en place d'un régime aux traits de plus en plus bellicistes, autoritaires et anti-populaires, couverts par une Union européenne, des Etats-unis complaisants.

 

Il est temps pour nous, communistes français, de commencer l'année 2015 par un appel à la solidarité avec nos camarades ukrainiens : non à la criminalisation du communisme en Ukraine, non à la fascisation de l'Europe !

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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 11:37

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

L'Indonésie, ce sont les catastrophes naturelles et aériennes qui occupent les écrans à Noël. La catastrophe humaine d'un pays soumis à un capitalisme mondialisé prédateur, héritier d'une dictature sanglante, est cachée. Mais les esclaves modernes ne se résignent plus à leur sort.

 

Il est fini le temps où les patrons indonésiens – souvent sous-traitants ou fournisseurs de multi-nationales – pouvaient compter sur une main d’œuvre docile, terrorisée et abrutie par les trente honteuses de la dictature sanglante et corrompue de Suharto.

 

Une grève nationale pour finir 2014

L'Indonésie a connu une fin d'année 2014 agitée, sous le signe de la lutte, ponctuée par une grève nationale massive le 10 décembre dernier. 1 million de travailleurs ont répondu à l'appel des syndicats KSPI, KSBSI et KSPSI.

A Djakarta, la capitale, 50 000 personnes ont défilé en direction du Palais présidentiel pour exprimer leur colère, après des manifestations qui avaient déjà rassemblé plusieurs milliers de travailleurs à la fin du mois de novembre.

La période de grâce du président normal Joko Widodo est terminée. Lui qui est présenté en Occident comme amateur de hard-rock, préférait en Indonésie se revendiquer fils du peuple, champion de la transparence, le candidat de l'Indonésie de la rue.

 

Une hausse de 30 % du prix de l'énergie pour satisfaire les marchés 

L'Indonésie ordinaire va payer cher son soutien. Pour satisfaire les marchés, il vient d'annoncer des coupes drastiques dans les subventions sur l'énergie, ce qui va augmenter le prix de l'essence de 30 %, soit le litre à 0,55 €. Dans un pays où 50 % de la population vit avec moins de 2 € par jour.

C'est une deuxième déception pour les syndicats de travailleurs. La première, c'est la faiblesse de la hausse du salaire minimum promise pour 2015, en particulier à Djakarta, dans un pays où le salaire minimum est fixé à l'échelle des provinces.

Le gouverneur de Djakarta a ainsi accordé une hausse du salaire minimum de 10 %, pour atteindre les 182 € par mois. Les syndicats exigeaient une hausse comprise entre 22,5 et 30 %, pour dépasser la barre des 200 € par mois.

 

Le SMIC à 200 € : l'objectif des travailleurs indonésiens

Souffrant pourtant du coût de la vie le plus élevé, les habitants de la capitale indonésienne sont loin de bénéficier du salaire minimum le plus avantageux. A Bekasi, la ville de l'automobile, les travailleurs ont obtenu une hausse du salaire minimum à plus de 200 € par mois. Un exemple. 

L'inflation officielle pour l'année 2013 en Indonésie est de 8 %. Mais l'Indice pour une vie décente, élaboré par l'Institut de Statistique central, est sous le feu des syndicats. Il sous-estime grandement le coût de la vie réel des Indonésiens, en particulier des travailleurs de Djakarta.

Certains indicateurs frisent le grotesque. L'Institut de statistique considère qu'un Djakartais peut vivre décemment en dépensant 0,5 € par mois d'eau (pour boire, se laver, sans compter la vaisselle !), 3 € de viande pour une consommation de moins de 100 g (!) et 0,10 € pour les loisirs.

Comme le soulignent les critiques, une estimation prudente des simples dépenses en eau montre qu'elle avoisine les 8,5 € par mois – 12 fois le chiffre officiel – tandis qu'il est nécessaire de la faire bouillir, ce qui implique des dépenses en énergie, pour la rendre potable.

Par ailleurs, les syndicats demandent que soient incorporés 24 nouveaux domaines vitaux pour les Indonésiens, à ajouter aux 60 déjà intégrés.

 

Vers une Sécurité sociale universelle en Indonésie ?

Toutefois, les syndicats comptent exploiter la nouvelle conjoncture politique dans un pays qui a subi de décennies de dictature terroriste guidée par la politique de la « main d’œuvre bon marché » et la théorie des « masses flottantes », qu'il conviendrait de décourager de toute action collective.

Ainsi, une nouvelle Réforme des retraites devrait être mise en place en juillet 2015, qui devrait accorder à 44 millions de travailleurs le droit à une retraite. Cependant, le flou le plus total existe sur la mise en œuvre concrète de la réforme.

La loi existe, font remarquer les syndicats, mais le décret d'application attend toujours.

De la même manière, le gouvernement promet une couverture médicale pour tous les Indonésiens. Une problématique qui pose moins de problèmes idéologiques qu'aux États-Unis mais qui rencontrent encore de nombreux problèmes pratiques.

Ce système de couverture maladie devait s'appliquer à tous, mais i10 millions d'Indonésiens n'ont encore aucune couverture. Les syndicats demandent la couverture universelle d'ici 2015, la presse économique parle de l'horizon 2019.

 

C'est trop peu, trop lent dans un pays qui est désormais la 16 ème puissance mondiale mais près de la moitié de la population vit avec moins de 2 $ par jour. Mais les luttes qui ne cessent de se développer laissent des perspectives d'espoir pour la classe ouvrière indonésienne.

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30 décembre 2014 2 30 /12 /décembre /2014 15:37

 

Effacer le nom de Georges Marchais pour effacer la mémoire populaire, ouvrière, communiste

 

A Villejuif, le nouveau maire élu par une coalition incertaine, allant des Verts à l’UMPen passant par des "socialistes dissidents", vient de décider de débaptiser le parvis Georges Marchais.  Le secrétaire général du PCF fut le député de la circonscription pendant 24 ans. Ce n’est pas rien.  Nous conseillons à ce nouveau maire, de peu de coeur et de peu d’esprit, de réclamer aussi qu’on efface le nom de Georges Marchais des livres d’histoire et de « flouter » ou d’effacer son visage dans les documentaires... Nous n’avons pas de mots pour dire tout le mépris que nous inspire cet élu et ses alliés.
Ainsi donc il faut à tout prix faire oublier le passé populaire de la ville: le passé ouvrier et le passé communiste.  Pourquoi donc ?  Vengeance politique sans doute.  Georges Marchais incarnait le Parti communiste et quand il parlait, beaucoup d’ouvriers, d’ouvrières, de salariés, de communistes se reconnaissaient dans ses dénonciations de l’exploitation et du capitalisme.  Et cela, les journalistes aux ordres, les partisans du système en place – de droite ou de « gauche » -ne le lui ont jamais pardonné. 
Il est une autre raison. 
Les mairies à direction communiste étaient des territoires où la politique du logement permettait aux salariés les plus modestes de se loger.  Mais voilà : les luttes des habitants avec les élus communistes et leurs alliés ont permis de faire venir le métro jusque dans ces banlieues populaires, banlieues « rouges » disait-on.  Et l’appétit des promoteurs, des classes moyennes chassées de Paris s’est ouvert : faire de la promotion immobilière pour les uns, habiter à quelques stations de métro de Paris pour les autres : quelle aubaine !  Pour attirer dans ces villes ce nouveau genre de population, moins populaire, et les promoteurs, il fallait aussi en effacer l’origine ouvrière et les traces historiques de l’action des communistes.  Dans quelque temps, les bobos pourront dormir tranquilles dans les nouvelles promotions payées par eux à prix d’or, dans une ville débarrassée jusqu’au souvenir des classes populaires et d’un de leurs représentants les plus marquants. Il n’est pas sûr qu’ils y gagnent. 

Au Havre, quand l’ancien député maire communiste André Duroméa est mort, l’attitude du nouveau maire UMP, Edouard Philippe et de l’ancien maire UMP Antoine Ruffenacht eut une autre tenue.  C’est à la mairie, au côté de Roland Leroy, ancien dirigeant du PCF, ancien député communiste de Seine-maritime, de Daniel Paul, alors député de Seine Maritime, de Daniel Colliard, qui fut longtemps son premier adjoint, qu’ils lui rendirent hommage.  C’est peut-être la différence entre un récent élu de la droite haineuse générée par Sarkozy et Le Pen et des hommes politiques authentiquement gaullistes.

Nous publions ci-dessous quelques articles ayant trait à cette indignité et mettons en ligne les liens qui permettent de juger sur pièces l’hommage rendu à André Duroméa au Havre.

 

 

Sur le blog Histoire et société

Villejuif : la famille Mathé remercie et décline…

Villejuif, le 30 mai 2013. Le parvis au nom de Georges Marchais avait été inauguré il y a 18 mois par sa famille à l’initiative de la précédente municipalité (PCF). (LP/Lucile Métout.) LP

Mercredi en conseil municipal , la nouvelle majorité (Union citoyenne) de Villejuif qui va de l’UMP aux écologistes a pris l’initiative minable et stupéfiante  de débaptiser le parvis Georges-Marchais  au profit du cancérologue gaulliste Georges Mathé . Ce lundi, il y a eu une manifestation à Villejuif mais aussi  la réaction de la famille du cancérologue.

Dans un communiqué, sa fille, Catherine Gaston-Mathé, a d’abord remercié la municipalité d’avoir pensé à honorer la mémoire de son père, « précurseur de la cancérologie moderne, pionnier de la greffe de moelle, de l’immunothérapie et de la chimiothérapie des années 1950 aux années 1980, à Villejuif ». Avant de rappeler sa coopération « active » avec Georges Marchais , député de cette circonscription pendant 24 ans. Pour la famille, un seul souhait : « qu’une solution soit trouvée pour honorer les deux Georges et rassembler ainsi toutes les sensibilités françaises ».

Contacté ce lundi après-midi, le cabinet du maire de Villejuif, Franck Le Bohellec (UMP), indique que le démontage n’est « pas prévu aujourd’hui ». « Mais à partir du moment où il y a eu vote du conseil municipal, c’est la démocratie et on ne revient pas sur la décision », a-t-il précisé [...] lire la suite sur le blog Histoire et société en cliquant sur le titre.

 

Danielle Bleitrach

 

Ci-dessous, liens vers les pages relatant l'hommage à André Duroméa.

André Duroméa, cérémonie d'hommage public sur le site du Havre.fr

 

Et sur le site du Havre infos

 

En 2012, le maire UMP du Havre inaugure la "promenade André Duroméa" en bord de plage.

 

 

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29 décembre 2014 1 29 /12 /décembre /2014 16:45

Paru le 9 décembre sur Agoravox

 

Roman Herzog, Antje Vollmer, Wim Wenders, Gerhard Schröder et bien d’autres personnalités appellent au dialogue avec la Russie. ZEIT ONLINE relaie cet appel.

Plus de 60 personnalités issues du monde politique, économique, culturel, ou encore médiatique nous mettent en garde contre une guerre imminente avec la Russie, et exhortent toute l’Europe à une politique de détente. Leur lettre s’adresse au gouvernement fédéral, aux membres du Parlement et aux médias. À l’origine, l’appel est parti de l’ancien secrétaire du Chancelier, Horst Teltschik (CDU), de l’ancien secrétaire d’État à la Défense, Walter Stützle (SPD), ainsi que de l’ex-vice-président du Bundestag, Antje Vollmer (Les Verts).
Détaillant les raisons qui les ont poussés à lancer cet appel, Teltschik déclare : « Nous voulons d’urgence lancer un signal politique, de façon à empêcher que la critique, par ailleurs légitime de la politique de Moscou vis-à-vis de l’Ukraine, n’efface tout d’un coup 25 ans de relations avec la Russie. »
Sont signataires du texte, entre autres, les anciens chefs des gouvernements régionaux d’Hambourg, Berlin et Brandebourg, Klaus Von Dohnanyi, Eberhard Diepgen et Manfred Stolpe, l’ex-président du SPD, Hans-Jochen Vogel, l’ex-chancelier fédéral Gerhard Schröder, l’ex President de la Republique Roman Herzog et l’acteur Mario Adorf.

Voici le texte de l’appel :

 

* * *  APPEL   * * *

“Une autre guerre en Europe ? Pas en notre nom !”

 

Personne ne veut la guerre. Mais l’Amérique du Nord, l’Union européenne et la Russie se dirigent tout droit vers une guerre si l’on ne met pas fin à la spirale mortelle des menaces et contre-menaces.

Tous les Européens, y compris la Russie, partagent la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité. Seuls ceux qui ne perdent pas de vue cet objectif peuvent éviter de nous engager sur la mauvaise voie.
Le conflit en Ukraine montre que la soif de pouvoir et de domination sont des problèmes toujours bien réels. En 1990, à la fin de la Guerre froide, nous avions tous espéré le contraire. Mais le succès de la politique de détente et les révolutions pacifiques nous ont rendus imprudents et nous ont endormis. À l’est comme à l’ouest. Aussi bien les Américains que les Européens et les Russes, ont oublié le principe fondamental de bannir définitivement la guerre des rapports internationaux. Sinon, on ne s’explique pas l’élargissement occidental vers l’Est, menaçant pour la Russie, en l’absence totale d’une collaboration contextuelle plus approfondie avec Moscou ; ou encore l’annexion de la Crimée par Poutine, contraire au droit international .

Dans un moment de grand danger pour le continent comme celui que nous sommes en train de vivre, l’Allemagne a une responsabilité particulière dans le maintien de la paix.

Sans la volonté de réconciliation du peuple de Russie, sans la clairvoyance d’un Mikhaïl Gorbatchev, sans le soutien de nos alliés occidentaux et l’action prudente du gouvernement fédéral d’alors, nous n’aurions jamais pu surmonter la fracture de l’Europe. Le fait de rendre possible la réunification pacifique de l’Allemagne fut un acte majeur et d’une grande sagesse de la part des puissances sorties vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. De la fin de cette fracture devait naitre un ordre européen durable fait de paix et de sécurité, allant de Vancouver à Vladivostok, comme cela fut établi en novembre 1990 par tous les chefs de gouvernement des 35 États membres de l’OSCE signataires de la « Charte de Paris pour une nouvelle Europe. »

Sur la base des principes convenus ensemble et des premières mesures concrètes mises en oeuvre, il fallait construire une « maison européenne commune », dans laquelle chaque État membre pourrait jouir du même niveau de sécurité. Cet objectif fondamental de la politique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui n’a pas été atteint. Les Européens ont encore des raisons d’avoir peur.

Nous, signataires de ce texte, appelons le gouvernement fédéral à agir de façon responsable pour la paix en Europe. Nous avons besoin d’une nouvelle politique de détente en Europe. Celle-ci ne peut exister que sur la base d’une sécurité égale pour tous, et entre partenaires aux droits égaux et au respect réciproque. Le gouvernement allemand serait dans son rôle si compte tenu de la situation de blocage, il lançait un appel au calme et au dialogue avec la Russie. Le besoin de sécurité des Russes est aussi vaste et légitime que celui des Allemands, des Polonais, des Ukrainiens ou des habitants des Pays baltes.

Nous ne pouvons pas chasser la Russie de l’Europe. Ce serait contraire à l’Histoire, irrationnel et dangereux pour la Paix. Jusqu’au congrès de Vienne de 1814, la Russie était reconnue comme une des puissances dirigeante de l’action politique en Europe. Tous ceux qui ont essayé de changer cet état de fait par la violence ont failli et ont généré un immense bain de sang, comme ce fut le cas avec la tentative meurtrière et mégalomane de l’Allemagne d’Hitler qui s’aventura hors de ses frontières pour tenter de soumettre également la Russie à son propre régime.

Nous exhortons tous les députés du Bundestag allemand, en tant que représentants du peuple, à être à la hauteur de la gravité de la situation, et à se faire les gardiens des engagements de Paix du gouvernement fédéral. Ceux qui ne font que construire l’image d’un ennemi, et manipuler les faits en lui attribuant unilatéralement les fautes, exacerbent les tensions à un moment où au contraire devraient prévaloir les signes de détente. Incorporer, intégrer, ne pas exclure, devraient être le leitmotiv des politiques allemands.

Nous en appelons aux médias, afin qu’ils se conforment de façon plus convaincante à leurs obligations de rapporter les faits sans a priori. Les éditorialistes et les commentateurs diabolisent des nations entières, sans donner suffisamment de crédit à leurs récits. N’importe quel journaliste expert en politique étrangère comprendra facilement la crainte des Russes, depuis que fin 2008, les membres de l’OTAN invitent la Géorgie et l’Ukraine à entrer dans l’Alliance atlantique. Il ne s’agit pas de Poutine. Les chefs vont et viennent. Il s’agit de l’Europe. Il s’agit d’ôter aux gens la peur de la guerre. Dans ce contexte, un compte-rendu responsable des faits, basé sur des recherches solides, ne peut qu’être bénéfique.
Le 3 octobre 1990, le jour de l’Unité allemande, le président Richard von Weizsäcker a dit : « La guerre froide est surmontée. Liberté et démocratie ont été rapidement appliquées à tous les États… Désormais ceux-ci peuvent intensifier leurs rapports et les consolider au niveau institutionnel, au point que pour la première fois, pourra se former un ordre commun de vie et de paix. […] C’est ainsi que commence pour les peuples d’Europe un nouveau chapitre de leur histoire. Son but est une union paneuropéenne. C’est un objectif formidable. Nous pouvons l’atteindre, mais nous pouvons aussi le rater. L’alternative qui se présente à nous est claire : unir l’Europe, ou bien retomber dans des conflits nationalistes dans la lignée d’autres exemples historiques douloureux. »

Jusqu’au conflit ukrainien, nous avions cru, en Europe, que nous étions sur la bonne voie. Aujourd’hui, le discours de Richard von Weizsäcker, prononcé voilà un quart de siècle, n’a jamais été plus actuel.

 

Les signataires :

Mario Adorf, acteur
Robert Antretter (e- parlementaire au Bundestag)
Prof. Dr Wilfried Bergmann (Vice-président de l’Alma Mater Europaea)
Luitpold Prinz von Bayern (Königliche Holding und Lizenz KG, manufacture de porcelain de Nymphenburg)
Achim von Borries (metteur en scène et scénariste)
Klaus Maria Brandauer (acteur, metteur en scène)
Dr Eckhard Cordes (président de la commission pour les relations économiques avec l’Europe de l’Est)
Prof. Dr Herta Däubler-Gmelin (ex-ministre de la Justice)
Eberhard Diepgen (ex maire de Berlin)
Dr Klaus von Dohnanyi (maire de la Cité libre de Hambourg)
Alexander van Dülmen (Conseiller d’administration de la A-Company Filmed Entertainment AG)
Stefan Dürr (Managing Partner et administrateur délégué de la Ekosem-Agrar GmbH)
Dr Erhard Eppler (ex-ministre fédéral pour le développement et la coopération)
Prof. Dr Heino Falcke (recteur)
Prof. Hans-Joachim Frey (président du Conseil d’Administration de la Semper Opernball de Dresde)
Père Anselm Grün (moine)
Sibylle Havemann (Berlin)
Dr Roman Herzog (ex-président fédéral)
Christoph Hein (scénariste)
Dr H. C. Burkhard Hirsch (ex Vice président du Bundestag)
Volker Hörner (recteur)
Josef Jacobi (agriculteur biologique)
Dr Sigmund Jähn (ex-astronaute)
Uli Jörges (journaliste)
Prof. Dr H. C. Dr Margot Käßmann (ex-présidente du Conseil Protestant allemand et évêque)
Dr Andrea von Knoop (Moscou)
Prof. Dr Gabriele Krone-Schmalz (ex-correspondant de la chaine tv ARD à Moscou)
Friedrich Küppersbusch (journaliste)
Vera von Lehndorff Gräfin (artiste)
Irina Liebmann (scénariste)
Dr H. C. Lothar de Maizière (ex premier ministre de la RDT, ex-ministre de la RFT)
Stephan Märki (directeur du Theatre de Bern)
Prof. Dr Klaus Mangold (président de Mangold Consulting GmbH)
Reinhard e Hella Mey (auteur chanteur)
Ruth Misselwitz (pasteur protestant de Pankow)
Klaus Prömpers (journaliste)
Prof. Dr Konrad Raiser (ex-secrétaire général du Conseil oecuménique mondial des Églises)
Jim Rakete (photographe)
Gerhard Rein (journaliste)
Michael Röskau (ex dirigeant ministeriel)
Eugen Ruge (scénariste)
Dr. H. C. Otto Schily (ex-ministre federal de Interieur)
Dr H. C. Friedrich Schorlemmer (spécialiste en théologie, militant des droits civils)
Georg Schramm (comique)
Gerhard Schröder (ex-Chancellier federal)
Philipp von Schulthess (acteur)
Ingo Schulze (scénariste)
Hanna Schygulla (actrice, chanteuse)
Dr Dieter Spöri (ex-ministre des Affaires économiques)
Prof. Dr. Fulbert Steffensky (théologue catholique)
Dr Wolf-D. Stelzner (Managing Partner: WDS-Institut für Analysen in Kulturen mbH)
Dr Manfred Stolpe (ex ministre fédéral, ex-gouverneur du Brandebourg)
Dr Ernst-Jörg von Studnitz (ex-ambassadeur)
Prof. Dr Walther Stützle (ex-secrétaire d’État à la Défense)
Prof. Dr Christian R. Supthut (ex-Conseiller en Droit)
Prof. Dr H. C. Horst Teltschik (ex-conseiller auprès du Bureau fédéral pour la sécurité et la politique étrangère)
Andres Veiel (metteur en scène)
Dr. Hans-Jochen Vogel (ex ministre federal de la Justice)
Dr Antje Vollmer (ex-Vice-président du Bundestag)
Bärbel Wartenberg-Potter (éveque emerite de Lubecca)
Dr Ernst Ulrich von Weizsäcker (scientifique)
Wim Wenders (metteur en scène)
Hans-Eckardt Wenzel (Auteur chanteur)
Gerhard Wolf (écrivain, éditeur)

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29 décembre 2014 1 29 /12 /décembre /2014 07:25

URSS-carte.jpg

 

Deux décennies s’étant écoulées depuis l’effondrement de l’Union soviétique, la majorité des citoyens des ex-républiques de l’ancienne URSS considèrent que ce changement géopolitique a été négatif pour leurs pays.

 

Une enquête réalisée par le Gallup dans 11 républiques post-soviétiques sur un pannel de 1.000 participants leur a posé la question de savoir s’ils considèrent que la désintégration de l’URSS, intervenue il y a 22 ans, a dégradé ou amélioré la situation de la population des nouveaux pays indépendants surgis de cet effondrement.

 

Approximativement 51% des interviewés, surtout en Arménie, Russie et Ukraine considèrent que la désintégration du bloc communiste n’a pas apporté d’amélioration, en déchaînant de la violence et des conflits ethniques dans l’espace post soviétique, tandis que 24 % apprécient la désintégration de l’Union soviétique comme étant positive. En ce qui concerne la Russie, 55% croient que ce changement géopolitique a été dommageable à leur pays et 19% des Russes pensent qu’il y a eu une améliortation dans leur mode de vie.

 

L’étude révèle que les personnes de plus de trente ans ont le plus de propension à éprouver de la nostagie pour le passé soviétique et à croire que l’effondrement de l’URSS a porté préjudice au pays, tandis que les jeunes sans souvenir du passé soviétique semblent percevoir leur situation actuelle avec plus d’optimisme.

 

Selon l’information statistique, 33% des jeunes de l’enquête qualifient la désintégration du bloc de "nuisible", alors qu’à peu près 30 % des personnes âgées de moins de 30 années y voient certains avantages. À leur tour, 20 % de participants du sondage ne font aucune estimation ou refusent à répondre.

 

Le résultat de l’enquête suggère que "la liberté qu’ils avaient pensée pouvoir obtenir après la chute de l’Union soviétique ne s’est pas matérialisée". Dans ce contexte, est très caractéristique, le cas de la république du Tadjikistan, où 61 % des personnes interrogées ont peur de donner une opinion politique.

 

De la même manière, le sondage de l’opinion publique démontre qu’une partie significative des citoyens des ex républiques soviétiques n’envisagent pas d’améliorations sur le court terme, parce qu’à cause de la désintégration de l’URSS les générations postérieures auront moins d’opportunité, tandis que 18% auront confiance dans le futur.

-----

(*)The Gallup Organization est une entreprise américaine qui offre un bouquet de services de recherche touchant la gestion du management, la gestion des ressources humaines et les statistiques. En Occident, elle est surtout connue pour les différents sondages qu’elle mène et dont les résultats sont publiés par différents médias (NDT)

Tomado de RT en: http://actualidad.rt.com/sociedad/view/114970-urss-ciudadanos-anorar-tiempos-sovieticos) traduit par Danielle Bleitrach pour histoire et societe

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29 décembre 2014 1 29 /12 /décembre /2014 06:18

TAFTA-l-accord-du-plus-fort

 

En uniformisant les normes entre les deux continents, le futur traité transatlantique rendra la dévaluation du dollar encore plus efficace pour l'économie américaine, au détriment de l'Europe. par Frédéric Farah et Thomas Porcher, économistes, auteurs de TAFTA : l'accord du plus fort (éd. Max Milo).

 


Les négociations transatlantiques en cours négligent une question centrale : celle des rapports entre le dollar et l'euro. Alors que l'Europe reste obsédée par le lien entre politique monétaire et inflation, les États-Unis utilisent le dollar comme une arme pour subventionner leurs exportations. Face aux fluctuations du dollar, la BCE a plus réagi qu'agi. L'appréciation de plus de 50% de l'euro de 2001 à 2008, a entraîné peu de réactions de sa part, et cette progression a été l'un des éléments de la mise à mal des industries européennes et particulièrement françaises. Le traité transatlantique risque d'amplifier les effets des dévaluations monétaires. En uniformisant les normes entre les deux continents, la dévaluation du dollar sera encore plus efficace pour l'économie américaine au détriment de l'Europe. Le risque est que les États européens, pour rester compétitifs, pratiquent des dévaluations internes.

 

États-Unis vs Europe : pragmatisme contre dogme

Alors que l'Europe a imposé des dogmes rigides (équilibre budgétaire, lutte contre l'inflation) qui la privent de leviers de politique économique dont tout le monde se sert, les États-Unis ont un recours bien plus pragmatique à la politique monétaire et budgétaire quand il s'agit de dynamiser leur croissance économique. Concernant la politique monétaire, les Américains ont bien compris qu'une dévaluation de leur monnaie améliore d'une part la compétitivité de leurs exportations mais rend également les importations venues d'Europe plus chères ce qui, inversement, augmente la compétitivité de leurs produits intérieurs. Ce mécanisme fonctionne d'autant plus que les États-Unis et l'Europe font du commerce intra-branche c'est-à-dire du commerce de biens identiques donc substituables.

 

La France aurait besoin d'un euro plus faible, pas l'Allemagne

Alors pourquoi les Européens ne font pas de même en dévaluant l'euro ? Le problème vient de l'hétérogénéité économique des pays européens. Le haut niveau de l'euro désavantage certains pays mais profite à d'autres notamment l'Allemagne qui se place sur le haut de gamme. Au final, des études montrent que la France aurait besoin d'un euro à 1,10  dollar, l'Allemagne a 1,30 dollar et la Grèce à moins d'1 dollar. Les rapports de forces existant également à l'intérieur de l'Europe, il en a résulté un euro qui s'est apprécié de plus de 50 % depuis 2001.

 

L'uniformisation des normes augmente les effets des dévaluations monétaires

Le traité transatlantique, s'il est ratifié, rendrait les dévaluations monétaires encore plus efficaces qu'aujourd'hui, et pourrait représenter un véritable choc de concurrence pour les industries européennes. Car, actuellement, certains secteurs sont protégés par des normes différentes qui sont quasiment les seuls obstacles au commerce entre les États-Unis et l'Europe. En uniformisant ces normes, la substituabilité des biens européens et américains va augmenter et, de surcroît, va entraîner une mise en concurrence plus directe des entreprises des deux continents. Mais cette concurrence pourrait être encore plus forte si les États-Unis décidaient au nom de leurs intérêts économiques de se livrer à des manipulations monétaires pour accroître leur compétitivité. Dans ces conditions, le commerce ne pourra qu'être en faveur des États-Unis et comme la majorité des échanges sont intra-européens, les exportations américaines pourraient même se substituer à celles de certains pays européens entraînant des pertes de débouchés pour ces industries et, in fine, des possibles fermetures.

 

Pour compenser cette perte de compétitivité due à une dévaluation du dollar et en l'absence d'une politique monétaire européenne plus pragmatique, les États européens ne pourront qu'agir (in)directement sur les prix des produits via une dévaluation interne c'est-à-dire une baisse des coûts de production par la compression des salaires et l'hyper-flexibilisation du marché du travail.

 


source : LA TRIBUNE

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