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Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de
démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues
d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.
Cette semaine, sur le
conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué à Thierry Steiner pour
la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"... (lors du 7-10 du 25 juillet).
A Saint-Aubin les Elbeuf, près de Rouen, pas trace de la marque 1336. Interrogées deux employées semblent penser que ce ne sera distribué qu'en très grande surfaces ... L'une avait entendu parler de la marque et un peu de son histoire, l'autre l'ignorait.
Alors soyez nombreux à réclamer !
Publié le : 9 Août, 2015 par le Collectif communiste polex
Le quotidien Le Monde qui n'a cessé de soutenir l'accord imposé par l'UE à la Grèce, a révélé le 14/7/2015 ce que l'état Grec doit vendre selon les ordres et sous le contrôle de l'UE, pour un total de 50 milliards d'euros, qui iront pour la moitié " à restructurer les banques ", et pour un autre " au service de la dette et aux investissements " ( portion congrue pour ces derniers! )
En premier, viennent les 14 aéroports régionaux, cédés il y a plusieurs mois à l'entreprise allemande Fraport, associée pour l'occasion à une société privée grecque, pour 1, 2 milliard. Le site de l'ancien aéroport d'Athènes, revient pour 900 millions à une famille de milliardaire grecs, les Latsis, associée à un fonds chinois et un autre d'Abu Dhabi : le capitalisme mondialisé ,en matière de profits, ne se réfère pas à une nation, ni à une étiquette politique... La société nationale de jeux, l'OPAP, reviendra à un consortium tcheco-grec, sous la houlette du magnat athénien du pétrole, Melissanidis : La majeure partie du peuple Grec voit son état national dépouillé de son patrimoine, mais c'est au profit des financiers de toute origine, y compris ceux nés en Grèce. La tragédie grecque est aussi un conflit de classe, les vautours qui en tirent profit ne sont pas tous nés allemands.
Francis Arzalier
Publié par Jean Lévy
Un nouveau rapport prônant un saut fédéral en deux étapes a été soumis au Conseil européen. Pointant les « défauts » de l’intégration monétaire, le texte propose d’enlever aux Etats de la zone euro leur souveraineté en matière de politique économique, afin de faire converger leur « compétitivité ».
« notre but commun est de rendre impensable (…) un avenir sans Europe »
Du traité de Maëstricht jusqu’à la mise en place de la gouvernance économique de la zone euro (semestre européen ; traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance ; et textes associés…) en passant par le traité de Lisbonne, d’immenses chantiers d’inspiration fédéraliste se sont succédé. La monnaie unique, les mécanismes de contrôle budgétaire et l’Union bancaire sont désormais devenus des réalités, et ce, sans que les parlements nationaux aient été, ou si peu, consultés.
Pourtant, les dirigeants européens continuent de déplorer les « défauts de construction » de l’Union économique et monétaire (UEM) qui subsistent, et ne cessent d’appeler de leurs vœux une « convergence accrue » entre les économies de la zone euro.
Depuis trois ans, les groupes de travail et rapports n’ont pas manqué : groupe informel de réflexion sur l’avenir de l’Europe (ministres), projet détaillé de la Commission « pour une Union économique et monétaire véritable et approfondie », feuille de route « vers une véritable union économique et monétaire » de l’ex-Président du Conseil Herman Van Rompuy, communications de la Commission relatives à la gouvernance économique…
C’est dans cette continuité qu’un « rapport des cinq présidents » a été soumis à la réunion du Conseil européen des 25 et 26 juin. Le président du Conseil, Donald Tusk, de l’eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, du parlement européen, Martin Schulz, de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi proposent un document visant à renforcer l’intégration économique et institutionnelle de la zone euro. Ce sont surtout les deux derniers cités qui étaient à la manœuvre.
L’objectif des auteurs a le mérite de la clarté. Ils plaident en effet pour que « les Etats membres acceptent de plus en plus de décisions communes sur des éléments de leurs propres budgets et de leurs politiques nationales », ce qu’ils nomment pudiquement le « partage de souveraineté ». Car, selon eux, « la deuxième économie du monde ne peut plus être gérée à travers de simples règles de coopération ».
Ce document propose de procéder en deux étapes : utiliser d’abord les capacités d’intégration « à traité constant », d’ici à fin juin 2017 ; puis, à partir de cette date, engager un processus de réforme desdits traités. Face à l’impopularité croissante de l’Union européenne, envisager d’emblée de nouveaux référendums serait en effet suicidaire.
Dès la première phase, chaque pays serait tenu de mettre en place une « autorité de la compétitivité », instance « chargée de surveiller les performances et les politiques en matière de compétitivité ». Ces instances nationales « indépendantes » auraient pour mandat de « s’assurer que les salaires évoluent conformément à la productivité, et de comparer les évolutions avec celles des autres pays de la zone euro, et parmi les autres partenaires commerciaux importants ». En termes simples : pas trop vite.
L’harmonisation des politiques économiques serait assurée par des « critères de convergence » supplémentaires. Outre les « coûts salariaux », l’amélioration de l’« environnement des affaires » (la « flexibilité du marché du travail », entre autres), ou la « cohésion sociale » seraient également mesurées.
Afin d’accélérer cette « convergence », les pays méritants seraient récompensés par des mécanismes de transferts financiers. Est ainsi suggérée la mise en place d’une assurance européenne des dispositifs nationaux d’indemnité chômage. On retrouvé ici l’idée promue depuis longtemps par Berlin d’un conditionnement plus strict des aides européennes, moyennant un budget communautaire renforcé.
Pour renforcer la convergence des politiques économiques, il est également proposé de modifier le calendrier actuel du semestre européen afin de faire précéder les recommandations spécifiques pour chaque Etat par une phase consacrée à l’examen de la zone euro dans son ensemble. Le document propose aussi de créer une présidence permanente de l’eurogroupe, ainsi qu’une sous-commission propre à la zone euro au sein du parlement européen.
Le rapport plaide en outre pour la création d’un « conseil budgétaire européen ». Par ailleurs, des facilités de prêts sous forme d’obligations émises par la zone euro (« project bonds » associant financement public et investissement privé) seraient lancées. En filigrane se dessine ainsi la seconde phase, qui verrait notamment la mise en place d’un véritable Trésor commun pour les pays de la zone euro.
Car le patron de la BCE, notamment, n’a jamais dissimulé la couleur : seul un « saut qualitatif » vers des mécanismes plus fédéraux est susceptible d’assurer la survie de la monnaie unique à moyen terme. Cela recoupe la vision des dirigeants allemands : pas d’« union de transferts » (financiers) sans prise de contrôle par Bruxelles – et, de fait, par Berlin – des finances et des budgets des Etats de la zone euro.
Cette dernière serait donc le noyau de l’intégration. Les pays n’y appartenant pas constitueraient un ensemble plus lâche, partageant essentiellement le marché unique (biens, services, capitaux, main d’œuvre).
Toutes ces idées recoupent une contribution publiée récemment dans plusieurs quotidiens européens signée par les ministres français et allemand de l’Economie. Les deux sociaux-démocrates plaidaient pour l’amorce d’un budget de la zone euro, et pour un commissaire européen chargé de cette dernière. Et concluaient leur tribune en affirmant : « notre but commun est de rendre impensable (…) un avenir sans Europe – ou avec moins d’Union ».
Magali Pernin
Auteur du blog http://www.contrelacour.fr
*A partir du moment où celui qui émet l'idée de souveraineté populaire est catalogué de "nationaliste de tout poil", permettez à ce que les qualifiés à leur tour estampille l'auteur de ces propos par une référence qui traduit une facette majeure de sa pensée du moment.
L'Humanité de ce samedi 22 août fait état d'un duel à l'épée, mais à 20m pour être sûr de ne pas s'atteindre entre Laurent et Joffrin, les deux étant sur un pré identifié comme le "champ de la gauche".
Laurent endossant le pourpoint de la radicalité (pourquoi pas, il ya bien un ministère du travail dans le gouvernement Valls?).
La passe d'arme est terrible, d'entrée la botte de Laurent : "les tenants de l’ordre libéral en Europe et les partisans du retour au choc des nationalismes sont les deux protagonistes d’une même impasse mortifère", puis parade du même rappelant à l'Huma que "la rupture (qu’il prône) consiste en la refondation d’une Europe sociale et démocratique".
Laurent de contre attaquer : « en acceptant, contraint, les conditions draconiennes de l’accord, c’est en quelque sorte maintenu dans la prison de l’austérité que Tsipras a décidé de continuer à mener le combat, parce que le choix alternatif du Grexit n’était pas celui de la liberté mais du condamné à mort ».
Cette phrase, Laurent en a-t-il mesuré le sens ? renvoie à la geste révolutionnaire. Combien va-t-elle blesser de communistes authentiques qui par sentiment sont attachés à une image glorieuse du PCF ?
Pour P. Laurent il vaut mieux vivre couché que mourir debout en luttant . Dans la prison de l'austérité, la mortalité infantile (parce que les gosses sont incarcérés dans cette geôle où les vieux sont euthanasiés) a augmenté de 50%.
Preuve que c'est la mort couchée qui est au bout de cette voie.
Le but d'un parti communiste depuis le Manifeste de 1848 , confirmé ici par la Commune puis en 1920 à Tours et considéré comme l'orientation de fond de la pensée communiste est-il de modifier les institutions continentales modelées par le capital ou de s'affranchir de sa domination et d'assurer l'appropriation collective des moyens de production et d'échange pour émanciper l'humanité de l'exploitation capitaliste ?
Depuis bientôt vingt ans cette question n'est plus dans les fontes de la cavalerie du P"c"F.
Interêt de cet article, il semble que Laurent précise le fond de sa pensée avec cet échange. Jamais n'apparait la question de l'exploitation. Sont-ce des lois européennes qui organisent la répression dans les entreprises, qui criminalisent les syndicalistes ou le patronat et un gouvernement qui lui sert (sans qu'aucun texte européen autre que des choix partisans) le lui impose ? L'idée des transpositions des directives européennes (qui avec la casse des statuts les privatisation, sont un des aspects réels de cette europe du capital) est -elle liée aux lois macron ?
Non il s'agit d'un choix délibéré du PS pour s'affider toujours plus au capital et gérer loyalement dans son intérêt.
Et dès lors pourquoi cette désertion par le P"c"F du combat national par la souveraineté constitutionel du peuple ?
Nous avons maintenant confirmation officielle que la direction du P"c"F accepte la forfaiture de 2005 puisqu'il ne relève plus le gant du respect du verdict des urnes en acceptant la superstructure étatique européenne rejetée alors par notre peuple.
Poussons le débat : il n'y aurait d'issue que par une refondation de l'Europe laquelle en l'état n'est possible que par un accord unanime des pays membres. Une UE bordée par une "constitution" qui interdit de contester le primat du capital exprimé par cette fameuse concurence libre et non faussée laquelle interdit aux peuples de s'assurer la maîtrise de leurs orientations sociales, politiques et économiques.
Au mieux un donquichottisme politique qui disqualifie le cavalier d'une rossinante nourrie aux choux de Bruxelles, plus certainement l'apparition d'une forme politicienne d'Alzheimer qui enjolive le passé lointain pour éviter de mesurer celui immédiat et afficher une dégénérescence cérébrale irréversible.
La conclusion de Laurent porte en elle-même aveu et condamnation de la stratégie de son auteur :"Cette gauche réformiste, relève Pierre Laurent, est aujourd’hui alignée sur les positions de la droite libérale. La seule voie pour la gauche, c’est justement l’audace de la transformation de l’Europe dont la social-démocratie ne fait preuve nulle part."
Mais comme ce "nulle part" intègre de fait le PGE et le GUE dont aucun texte ne condamne le système auquel la social démocratie à décidé de servir de paillasson, comme l'émancipation du salariat n'est plus dans les objectifs du parti dirigé par P. laurent qui en cela ne peut donc plus se parer de l'objectif-titre de communiste : la suppression du rapport social d'exploitation qui se nomme capitalisme, celui ci prend place sur l'étagère de ce qu'il dit combattre : les partis socio-démocrates.
C'est d'ailleurs depuis Kautsky ce qui caractérise l'espèce : s'inscrire dans l'institutionnel et sa délégation de pouvoir pour gérer l'état et refuser de s'en prendre à ceux qui exercent leur hégémonie de classe sur cet état. Depuis le Manifeste de 1848 mais aussi après Lafargue, Rosa Luxembourt, Lénine, Liebknecht, Politzer, bien sûr Gramsci , tous ont publié là-dessus.
Il se trouve que d'ici quelques jours, lors du rassemblement du Bourget, seront présents un nombre considérable d'éditeurs parmi lesquels ceux de textes politiques théoriques.
Il serait bon que ceux-ci préparent un filet garni des classiques de la pensée anticapitaliste (et aussi des réformistes). Bien sûr, l'école marxiste classique mais pas que, même les oeuvres de jeunesse de Boccara y ont leur place (si, si, sans rire) , pour qu'il puissent les étudier.
Canaille le Rouge a souvenir qu'au comité fédéral du PCF d'alors, le jeune Laurent des années 90, pourtant issu directement de l'université pour devenir dirigeant politique (c'est peut-être pour cela que le rapport social d'exploitation lui est si étranger) ne brillait pas de connaissance en la matière et comme disait Brassens, ses propos rapportés dans l'Huma le confirment : "Le temps ne fait rien à l'affaire".
Rédigé par Canaille Lerouge
Publié par Michel El Diablo
Après le 3ème vote d’un texte demandé par la troïka par le parlement Grec en mois d’un mois, il est plus que temps de faire un bilan de l’expérience Tsipras. Ayant complément renié ses promesses de fin de l’austérité et de la tutelle, il est devenu le meilleur ambassadeur de ce qu’il dénonçait il y a 7 mois.
Paul Krugman, qui avait pourtant soutenu Tsipras dans le référendum, en a conclu qu’il avait peut-être surestimé la compétence du gouvernement grec. Et il a raison, car capituler de la sorte, sur toute la ligne, après six mois de négociation, démontre bien un problème de compétence (outre un sérieux problème de conviction car il est pour le moins choquant d’accepter aussi largement de mener les politiques que l’on dénonçait dans l’opposition et que l’on promettait de changer). Les cinq années passées ne permettaient pas à Syriza d’ignorer que les créanciers étaient très résolus (au point de refuser un référendum et de faire tomber un premier ministre Grec). Ces derniers mois donnent l’impression d’un amateurisme confondant et d’une absence de préparation sérieuse aux négociations.
Tôt dans la matinée, 25 députés de SYRIZA ont quitté le groupe parlementaire de leur parti pour créer un nouveau groupe. La plupart de ces députés sont affiliés à la plateforme de gauche, mais d'autres également se sont joints comme Vangelis Diamantopoulos ou Rachel Makri, un proche collaborateur de Zoe Kostantopoulou.
Avec 25 députés, Unité populaire devient la troisième formation du Parlement, derrière Syriza, en l’état actuel des choses, et le parti de droite Nouvelle démocratie, mais devant le parti centriste To Potami et le parti d’extrême droite Aube dorée qui comptent 17 élus chacun.
Intéressant à deux titres : un de fond, le nouveau groupe se positionne sur la logique du rejet du mémorandum salué par la direction du parti de Tsipras au lendemain du référendum et ses 61% de non.
Un second de forme : constitutionnellement le président de la république grecque va être contraint de solliciter le nouveau groupe parlementaire (comme 3ème en nombre du parlement grec , avant les centristes de To Potami et les nazis d'Aube dorée) pour former un gouvernement avant de pouvoir dissoudre le parlement comme Tsipras le demande pour être plébiscité.
Tsipras va être alors au pied du mur : Cavalier seuil, Pasok ou Unité populaire ? Si Unité populaire accepte de former un gouvernemant, que fera Tsipras ?
Voici tel que publié par Staphis Kouvalekis les termes du communiqué publié par le nouveau groupe qui s'est intitulé "Unité Populaire".
Tôt dans la matinée, 25 députés de SYRIZA ont quitté le groupe parlementaire de leur parti pour créer un nouveau groupe sous le nom d’Unité Populaire. La plupart de ces députés sont affiliés à la plateforme de gauche, mais d'autres également se sont joints comme Vangelis Diamantopoulos ou Rachel Makri, un proche collaborateur de Zoe Kostantopoulou.
C'est une évolution majeure dans la politique grecque, mais aussi pour la gauche radicale, en Grèce et à un niveau international.
Trois éléments doivent être soulignés.
Le premier est que "Unité Populaire" est le nom du nouveau front politique qui regroupera les treize organisations de la gauche radicale qui ont signé le texte du 13 août appelant à la constitution du Front du Non. Ce Front est, par conséquent, le premier résultat concret d'une recomposition au sein de la gauche radicale grecque. Une recomposition qui tire les leçons de ces cinq dernières années et bien sûr, de l'expérience de Syriza au pouvoir et de la catastrophe qui en résulte. Mais le but du Front est plus large que ça, c'est de donner une expression à ces forces sociales qui ne reconnaissent pas nécessairement comme faisant partie de la gauche mais veulent se battre contre l'austérité, les mémorandums et le retour de la Troïka via le nouveau mémorandum.
Le deuxième est que l'objectif du front est de constituer l'expression politique du Non, comme il a été exprimé dans les élections de janvier et lors du référendum du 5 juillet. Les principales lignes programmatiques sont la rupture avec l'austérité et les mémorandums, le rejet de tous les privatisations et la nationalisation sous contrôle social des secteurs stratégiques de l'économie, en commençant par le système bancaire, l'annulation de la majeure partie de la dette grecque (en commençant par l'arrêt immédiat du remboursement) et, plus largement, un ensemble de mesures radicales qui feront pencher l’équilibre des forces en faveur du travail et des classes populaires et qui ouvrira le chemin de la reconstruction progressiste du pays, de son économie et de ses institutions.
Ces objectifs ne peuvent être réalisés sans sortir de la zone euro, comme la récente catastrophe l’a abondamment démontré, et sans rompre avec l'ensemble des politiques institutionnalisées par l'UE. Le Front luttera également pour un combat internationaliste unitaire autour d'objectifs communs à l'échelle européenne et internationale et appuiera la sortie de l'OTAN, la rupture des accords existants entre la Grèce et Israël et l’opposition radicale aux guerres et interventions impérialistes. Ce programme de transition se place dans la perspective d'un socialisme du 21ème siècle.
Le troisième est que ce nouveau groupe parlementaire est maintenant le troisième en taille au parlement grec, devant Aube Dorée, le parti néonazi. Cela signifie que, dans les prochains jours, son dirigeant, Panagiotis Lafazanis, aura un mandat de constituer un gouvernement qui durera pendant trois jours, comme le stipule la constitution grecque. Après la démission du gouvernement Tsipras ce mandat est maintenant entre les mains de la deuxième partie du Parlement, la Nouvelle Démocratie, le principal parti d'opposition de droite. Ce laps de temps sera utilisé par l’Unité Populaire pour déclencher un vaste débat et la mobilisation de toutes les forces sociales qui veulent combattre l'austérité et les mémorandums, les précédents ainsi que le nouveau.
Le programme du parti et l’ensemble de ses soutiens parmi lesquelles des personnalités de la gauche grecque, ce qui devrait être assez impressionnant, seront rendus publics en début de la semaine prochaine.
Athènes, le 21 août 2015
Pierre Laurent va-t-il s'aligner derrière son poulain du GUE, partir en vacance à Terre Neuve ou prendre acte de cette nouvelle donne ?
Rédigé par Canaille Lerouge
Sur Les dossiers du BIP
Publié : 29 juillet 2015 |
Les mesures sociales que recommande le KKE ainsi que l’urgence de leur mise en œuvre: l’organisation sur les lieux de travail, dans les quartiers, les divers comités de solidarité…, sont plus qu’indispensables. Cela permettrait hormis la subsistance, le développement d’un pouvoir politique populaire alternatif, susceptible éventuellement d’offrir un terreau à d’autres développements à la lutte populaire.
Il est manifeste que le KKE avait bien avertit et dénoncé SYRIZA pour son imposture, qui s’est transformée en flagrante trahison de la volonté des citoyens grecs exprimée par le vote «NON» au référendum. On comprend, surtout à postériori, l’appel du KKE à voter par un double «NON» («NUL» au comptage). Il semblerait que l’importance de la victoire du «NON» ait dérangé les calculs de SYRIZA, qui aurait été plus à l’aise dans sa politique avec une «victoire» du «NON» beaucoup plus modeste.
Il est clair aussi que le KKE, par son histoire et son activité en général, syndicale aussi, a d’importantes et nombreuses loyautés au sein de la classe ouvrière et du peuple en général, mais il a aussi une très grande responsabilité à assumer.
Toutefois, il faut avoir en vue les réalités d’aujourd’hui ainsi que celles de l’histoire récente. La résistance grecque EAM (Front de libération nationale) qui représentait la majorité du peuple grec pendant l’occupation allemande, avait subi à la fin de 1944 l’intervention militaire et les massacres, conduits par les «alliés occidentaux» ayant pour but l’assujettissement du peuple grec et la remise sur le trône du roi Georges II (de la dynastie danoise de Slesvig-Holsten-Sønderborg-Glücksborg) qui avait la faveur des Britaniques. On peut dès lors dire que les Grecs ont chassé les occupants allemands pour être à nouveau occupés, cette fois-ci par leurs «alliés occidentaux». Entre 1946 et 1949 a eu lieu une guerre, dite «civile», où les «alliés» furent bel et bien impliqués. Elle a été perdue bien que les communistes aient eus quelques frontières amies, ce qui n’est pas le cas maintenant. Cette situation anticommuniste répressive a persisté des années après. En 1967 a eu lieu le coup d’état de la junte des colonels, instigué et soutenu par les «alliés» étasuniens avec la même répression qui a duré jusqu’en 1974. Un des résultats en a été l’invasion de Chypre et l’occupation d’un tiers de son territoire par la Turquie.
Nous n’entrerons pas dans le détail de la malfaisance de toutes ces luttes intestines fomentées par nos «alliés»: les morts, les emprisonnements, les exils, les dégâts…. mais elles ont laissé des traces indélébiles, dans les mémoires aussi.
Considérant ce qui est dit plus haut et que l’OTAN a des bases militaires en Grèce (Souda, en Crète), au Kossovo (Bondsteel) voisin et ailleurs dans la région, que les guerres en Ukraine, en Syrie… ainsi que les provocations frontalières de la Turquie attisent délibérément une tension permanente, un changement de régime, risquerait fort de donner lieu à une intervention étrangère en conjonction avec des collaborateurs locaux.
Le KKE aux dernières élections législatives a obtenu 5,47% des suffrages et compte à la Vouli 15 députés sur 300. Si de nouvelles élections devaient avoir lieu demain, il obtiendrait sûrement un large vote en conséquence de la désaffection pour SYRIZA et d’autres partis, toutefois il serait hautement improbable qu’il ait la majorité. Ce serait moins improbable qu’il conduise une coalition, et moins encore d’y participer comme partenaire minoritaire. Une telle alliance, par sa nature même, temporaire, aurait un objectif circonscrit. Cela a été le cas en 1989/90 quand le KKE s’est allié avec la ND et avec le PASOK, un précédent qui montre qu’il n’a pas toujours été hors de question qu’il participe à un gouvernement majoritairement bourgeois si les circonstances le demandaient.
Refuser l’instauration d’une monnaie nationale, parce qu’elle servirait à la bourgeoisie ou à l’impérialisme, implique obligatoirement le soutien passif de l’Euro. Le KKE déconsidère que celle-ci puisse servir à un autre usage. Il ne prend pas en compte le fait que la monnaie nationale est partie intégrante de la souveraineté, qu’elle constitue un de ses attributs régaliens quel que soit le régime: bourgeois, socialiste ou autre. À qui et à quoi servirait-elle, est une autre question. On ne peut pas confondre l’outil et son usage. Il en est de même pour la présence de frontières délimitant le territoire et sa gestion économique, sa langue, son histoire, sa culture, sa dignité; tous ces éléments qui répondent à l’indépendance et à la souveraineté d’un peuple, d’une nation, valent le combat pour les obtenir. Y compris dans le cadre du système capitaliste, c’est préférable que d’être une colonie, une semi-colonie ou «territoire» sous tutelle, quel que soit le terme pour décrire sa situation d’aujourd’hui. C’est une étape intermédiaire nécessaire sur la voie du socialisme.
Donc dans cette affaire et dans le cadre de l’exploitation capitaliste il y a deux enjeux et dans cet ordre de priorité, mais qui se confondent, la lutte du peuple entier pour la souveraineté nationale et la lutte la classe ouvrière avec ses alliés pour le socialisme. Dans le premier cas la lutte est motivée face à la double exploitation des travailleurs: l’exploitation exercée par le capitalisme étranger en collaboration avec la couche compradore de la bourgeoisie nationale, et l’exploitation exercée par la bourgeoisie nationale. Dans le second cas il n’y a que l’exploitation des travailleurs par la bourgeoisie nationale.
Il en découle logiquement, surtout dans une situation de faiblesse du Parti que s’il tient à se battre, il est obligé de faire des alliances avec d’autres forces patriotiques y compris celles de la bourgeoisie nationale contre le capitalisme étranger et ses collaborateurs de la couche compradore de la bourgeoisie. Dans la même veine il est même nécessaire de défendre la bourgeoisie nationale et par exemple la défendre contre toute importation préjudiciable aux producteurs locaux, faire tout son possible pour que le pays devienne autosuffisant.
Au-delà des alliances nationales il est nécessaire de se servir aussi de tous les appuis internationaux avantageux lui permettant de contrecarrer ses adversaires et de renforcer le pouvoir des forces populaires et du progrès, comme par exemple la Russie ou les BRICS.
Dans une situation qui est vraiment difficile, même existentielle, la sortie de la Grèce de l’Union européenne et de la zone-euro, pour le KKE n’est envisageable que par la voie du socialisme, et pour arriver à cette fin il y a tellement de conditions préalables, qu’on n’en voit ni le bout ni le chemin. On ne peut pas faire de vagues allusions au socialisme … et puis proposer comme voie «le renforcement du Parti comme condition préalable» en vue de «la restructuration du mouvement ouvrier» qui «revendiquerait des mesures de soulagement immédiates» du peuple qui permettrait de «changer le rapport-de-forces négatif» pour «renforcer la combativité» «contre le fatalisme et la subordination de la classe ouvrière ….contre ses vieux et nouveaux gestionnaires de la barbarie capitaliste».
Le but n’est pas, en soi, de combattre – ce qui est un processus, un moyen – mais de survivre, de progresser et de vaincre!
28.7.2015
Alexandre MOUMBARIS
Article mis en ligne le dimanche 26 juillet 2015
Suite à l’appel [1] lancé par le Centre Démocratique Kurde à Marseille, c’est plus d’un millier de personnes qui ont défilé de la Place des Mobiles aux Réformés, en descendant la Canebière, jusqu’au Vieux Port, une forte mobilisation de la communauté kurde de Marseille ce samedi 25 juillet 2015.
La figure de la résistance armée des Kurdes de Turquie (PKK) incarnée par Ocalan a déclaré depuis sa prison que le processus de paix entamé avec le gouvernement Turc d’Erdogan et de l’AKP (Parti de la justice et du développement) n’avait pas été accepté et que bien au contraire les attaques s’intensifient toujours plus lourdement contre la résistance kurde.
Le cessé le feu qui avait lieu depuis 2013 vient de se terminer.
C’est une volonté de la Turquie d’étouffer l’expérience politique qui se déroule au Rojava et qui est un espoir pour le Moyen-Orient.
Lire le Communiqué de Presse du 25 juillet 205, du Congrès national du Kurdistan (KNK) suite aux raids aériens menés par l’armée turque contre la guérilla kurde [2] / Photo des zones frappées par les bombardements militaire Turcs [3]
L’Assemblée Populaire Kurde de Marseille a rappelé qu’au cours de l’année 2014 c’est plus de 300 manifestations, de rendez-vous qui ont eu lieu pour soutenir la révolution au Rojava et la résistance du peuple kurde.
Aujourd’hui encore et plus que jamais, elle rappelle que la solidarité et la mobilisation doivent s’intensifier contre l’État fasciste et génocidaire d’Erdogan.
Plusieurs rendez-vous vont être communiqués pour la semaine prochaine, ils seront à consulter sur l'Agenda militant de Mille Bâbords et/ou en s'abonnant à « Cette Semaine » ICI
À noter que la grande marche mondiale pour la paix doit se tenir à Istanbul, en Turquie le 26 juillet 2015 dans un climat très répressif.
Mobilisons-nous et soyons solidaires avec la résistance kurde contre l’État fasciste Turc d’Erdogan et contre la barbarie de Daesh !
Soutien au peuple kurde et la révolution au Rojava !
Pat, membre de Mille Bâbords présent sur place.
Photos de la manifestation pour un Kurdistan et un Moyen-Orient en paix du samedi 25 juillet 2015 à Marseille
Dans ses célèbres conférences, l’historien Henry Guillemin, nous rappelait une phrase, datant de 1897, de Maurice Barrès, maître à penser de la droite nationaliste française, : « la première condition de la paix sociale est que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance. » Ce paradigme éclaire le résultat des négociations menées par Alexis Tsipras. Les citoyens furent appelés par leur premier ministre, à se prononcer, à travers un référendum, contre les propositions de l’UE qui furent rejetées par 61% des votants. A la suite, Tsipras accepte un accord encore plus défavorable pour les populations grecques. De plus, tout en se soumettant au dictat de l’UE, il déclare : « je ne crois pas à cet accord. C’est un mauvais accord pour la Grèce et pour l’Europe, mais j’ai dû le signer pour éviter une catastrophe »
Double pensée
Tsipras développe ici une procédure de double pensée qui consiste à annuler un énoncé en même temps qu’il est prononcé, tout en maintenant ce qui a été préalablement donné à entendre. Ainsi, le citoyen doit avoir la capacité d’accepter des éléments qui s’opposent, sans relever la contradiction existante. Il possède alors deux visions incompatibles. .Énoncer en même temps une chose et son contraire, produit une désintégration de la conscience. Il n’est plus possible de percevoir et d’analyser la réalité. Dans l’incapacité de mettre l’émotion à distance, on ne peut plus qu’éprouver le réel, lui être soumis et non le penser et de l’organiser. .
Le déni de l’opposition entre les deux propositions empêche toute représentation. Cette procédure est nommée clivage par la psychanalyse. Elle interdit tout jugement et entraîne une indifférenciation des éléments de la réalité. La dé-construction de la faculté de symboliser empêche la formation d’une mémoire et s’oppose ainsi à la constitution d’un nous. Nous transformant en monades, le discours a alors un effet de pétrification face à la toute puissance des institutions européennes et enferme dans la psychose : aucune autre politique n’est possible.
George Orwell a déjà décrit dans 1984, le dispositif de « double pensée » qui consiste à « retenir simultanément deux opinions qui s’annulent, alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. » Il avait déjà identifié ces « principes de l’asservissement » qui destituent l’individu de toute capacité de résistance, qui ont pour fonction d’effacer chez le sujet « tout souvenir de l’existence d’un désir possible de résistance »
Primauté de l’image.
La capitulation ne remet pas en cause l’image du premier ministre: « on ne peut pas me reprocher de ne m’être pas battu. Je me suis battu jusqu’où personne ne s’est battu.. » Cependant, l’on sort d’une politique d’affrontement pour occuper une place de victime. L’iconographie produite par l’idéologie victimaire. possède deux faces, à la fois l’image du héros, celui qui s’est battu plus que tout autre, et celle de la victime. Ainsi, la mère d’Alexis, Aristi Tsipras, 73 ans, raconte à l’hebdomadaire people Parapolitika : ”dernièrement Alexis ne mange plus, ne dort plus, mais il n’a pas le choix, il a une dette envers le peuple qui lui a fait confiance“. Son épouse ajoute : “Je ne le vois plus que rarement. Il va de l’aéroport au Parlement. Il n’a pas le temps de voir ses propres enfants, comment pourrait-il me voir moi?” . Tout se réduit à la souffrance de la « belle âme », celle d’un ‘homme politique fidèle, mais blessé.
L’enjeu de l’affrontement se déplace de l’opposition entre des forces sociales au conflit intérieur du premier ministre. Les populations sont ainsi dépossédées de la matérialité de leur résistance au profit de la sauvegarde de l’image de leur premier ministre. Or, ce dernier s’est totalement plié aux exigences des créanciers et accepté toutes les surenchères de ces derniers.
L’austérité comme seule politique possible.
La « politique d’austérité » imposée au pays a déjà, en cinq ans, fait baisser de 25% à 30%, selon les différentes estimations, le PNB du pays et d’avantage le niveau de vie de la grande majorité de la population, les hauts revenus ayant été peu touchés par les mesures prises. Le plan imposé ne peut qu’accentuer cette tendance : austérité accrue et augmentation relative de la dette. La Grèce ne pourra pas faire face à ses engagements, ce qui impliquera une nouvelle intervention extérieure. La sortie de la Grèce de la zone euro pourrait être simplement reportée. De plus, la Grèce perd l’essentiel de ce qui lui restait de souveraineté nationale, car elle doit se conformer à des mécanismes de coupes automatiques de ses dépenses et soumettre ses réformes au bon vouloir des institutions européennes. Où se situe la « catastrophe », dans un nouvel affaiblissement rapide et programmé du pays ou dans une sortie de l’Euro permettant un défaut sur la dette et ainsi une possibilité de relance de l’activité économique?
Propager un sentiment d’impuissance dans l’ensemble de l’UE.
L’attaque contre le désir de résistance des populations prend tout son sens, non seulement en Grèce, mais aussi au niveau de l’UE. Tsipras a voulu croire que ce qu’il considérait comme tabou : un « Grexit » induisant un démantèlement de la zone euro, l’était également pour ses interlocuteurs. Or, pour les dirigeants de l’UE et principalement pour l’Allemagne, la construction européenne est destinée à disparaître dans le futur grand marché transatlantique. L’attitude de l’Allemagne qui, aussi bien au niveau de la lutte contre la fraude fiscale que celui de l’attaque contre l’euro, a fourni un appui à l’offensive étasunienne. Cette volonté de mettre la zone euro en difficulté est confirmée par le refus réitéré de diminuer la dette grecque. Cette attitude est cohérente avec l’engagement privilégié de cet Etat européen dans la mise en place d’une union économique avec les Etats-Unis. La dissolution de l’UE dans cette zone politique et économique ne peut se faire qu’au prix d’un important recul du niveau de vie et des libertés en Europe. Les populations de l’UE devront consentir au démantèlement de leurs acquis. L’expérience grecque conduisant à un sentiment d’impuissance face à ces politiques dévastatrices révèle alors son enjeu.
Jean-Claude Paye
Jean-Claude Paye sociologue, auteur de l’Emprise de l’image, Yves Michel 2012.