Mis en ligne le 2 juin 2015. Toujours d'actualité.
La Haute-Normandie et notamment la Seine-maritime souffre de la désindustrialisation. Les grandes multinationales et fonds de pension vendent, rachètent et restructurent au rythme de la Bourse, des dividendes et des profits. Peu leur importe que les machines soient performantes, que la production soit viable, que les carnets de commandes soient remplis, que le marché existe en France. Ce qui compte c'est que l'argent rentre de plus en plus vite et en plus grande quantité dans la poche des actionnaires pour que ceux-ci puissent à nouveau spéculer à tour de bras. Ce qui compte ce n'est plus ce qu'on produit et pour qui, c'est la spéculation et la rentabilité financière.
Le chiffre d'affaires de est de 10 milliards d’euros. Mais les actionnaires veulent plus et font fermer une machine à Grand-Couronne pour aller produire ailleurs. Les collectivités locales, l'Etat ont, sur la demande des salariés, financé l'étude de la reconversion que ces derniers proposaient avec le CE. Mais rien ne dit qu'UPM acceptera de revendre la machine MP3. L'Etat devra prendre ses responsabilités quelque soient les résultats de l'étude. On attend par ailleurs une prise en main effective des études et des propositions gouvernementales sur la filière papier et bois réclamée par le syndicat Filpac-CGT. Les ouvriers papetiers ont fait la fortune en France des groupes de la filière papier - tel Chapelle Darblay. Aujourd'hui, ces derniers sont vendus à l'international et les emplois dans la filière disparaissent. Où les journaux se procurent-ils le papier sur lesquels ils impriment ?
Les chiffres d'affaires des raffineries en France avaient permis l'essor des grandes multinationales françaises : aujourd'hui elles liquident leur potentiel en France. Total a fermé son site de Lacq qui lui a rapporté de fructueux bénéfices. C'est avec le travail de ses ouvriers et salariés en France qu'il a pu se développer en Afrique et en Mer du Nord. En début de l'année 2015, il a annoncé une restructuration de son activité de raffinage. 2 000 postes pourraient être supprimés. C'est de nos emplois industriels qu'il s'agit et de notre indépendance énergétique.
Schneider
Les débouchés existent pour les Papeteries de la Chapelle Darblay, les raffineries de Haute-Normandie, Schneider Electric, Davigel, Travisol ... Les salariés font des propositions. Nous avons besoin de ces productions en France et dans notre région.
Le secteur industriel est vital pour la vie d'un pays. L'emploi industriel est une priorité nationale. La France et les Français ne peuvent pas uniquement vivre de services bancaires, d'assurances, de services à la personne ou de tourisme ... Laisser liquider le secteur industriel est un suicide économique, social et national.
Pour trouver des solutions viables à long terme - et non seulement pour quelques mois ou quelques années - c'est l'UE et son dogme libéral de la "concurrence libre et non faussée, ce sont ces grands groupes capitalistes mondialisés qui ne rêvent que d'accroître les dividendes des actionnaires qu'il faut s'affronter.
Et pour cela il faut décider que la France puisse avoir la maîtrise de son économie et sa politique et qu'elle affronte l'Union européenne pour en briser le carcan. Mais le gouvernement socialiste est partie prenante de cette politique européenne. Dans l'immédiat, la seule solution est de le contraindre, par les luttes, à prendre des mesures en faveur des salariés et de l'emploi, même si ça déplait à Bruxelles et à Angela Merkel.
Action Communiste
dans Paris-Normandie.fr
La sixième édition de l’enquête annuelle « Créations et destructions d’emplois en France » du cabinet France Industrie & Emploi (FIE) a été dévoilée ce jeudi 28 mai par notre confrère économique Les Echos.
Cette enquête qui porte sur l’année 2014 est malheureusement très négative pour la Haute-Normandie. En douze mois, la Haute-Normandie a «détruit» 2267 emplois et n’en a créés que 831 (-1436). Comme des régions comme la Champagne-Ardenne, la Picardie, l’Alsace ou la Franche-Comté, la Haute-Normandie souffre de la désindustralisation. La Haute-Normandie éprouve des difficultés à muter et à trouver un nouveau modèle économique. La création d’une filière éolienne offshore fortement soutenue par le conseil régional devrait permettre, à moyen terme, de recréer des emplois industriels, essentiellement en Seine-Maritime.
La situation est un peu meilleure en Basse-Normandie (13e rang) avec un solde négatif de -58. Au cours de la même période, 1478 emplois ont été «détruits» et 1420 ont été créés. Le cabinet FIE explique que la Basse-Normandie bénéficie par exemple d’un projet comme la construction d’un Village des marques à Honfleur (Calvados).
Sans surprise, c’est la région Ile-de-France qui est la plus dynamique avec 19 851 emplois créés. C’est aussi la région qui en détruits le plus (9251).
Sur le podium 2014, on retrouve le Midi-Pyrénées (2e) et les Pays de la Loire (3e).
Derrière la Haute-Normandie, on ne trouve que la Champagne-Ardenne (21e) et la Picardie (22e).
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