Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

Rechercher

Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
18 décembre 2016 7 18 /12 /décembre /2016 15:03
Crise humanitaire énorme au Yémen selon les données des Nations Unies

L’énorme catastrophe humanitaire que l’intervention de la coalition impérialiste d´Arabie Saoudite a provoqué au Yémen est mise en évidence par les chiffres des Nations Unies, bien que l’Agence évite de nommer le coupable de cette tragédie.

Selon l’UNICEF, un enfant meurt toutes les 10 minutes au Yémen à cause de la malnutrition, de la diarrhée et des infections respiratoires, la faim dans la population infantile a atteint «le niveau le plus élevé de tous les temps» et environ 2,2 millions d’enfants ont besoin de nourriture et de soins. Au moins 462 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère – c’ est à dire qu’ils souffrent d’une insuffisance pondérale extrême pour leur taille – une forte augmentation de 200% à partir de 2014, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance.

À cause de l’intervention impérialiste, plus de 10 000 personnes ont été tuées et la guerre a provoqué une crise humanitaire dans le pays.

Partager cet article
Repost0
17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 22:45

COLOMBIE

Le 26 septembre 2016, après quatre années d’âpres négociations délocalisées à Cuba, le président Juan Manuel Santos et le chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le comandante Rodrigo Londoño Echeverri, dit « Timochenko », signaient en grandes pompes à Cartagena un accord de paix « historique » mettant fin au conflit qui, depuis plus d’un demi-siècle, ensanglante le pays. « Historique », ce texte de 297 pages ne le fut pas très longtemps puisque, le 2 octobre, une faible majorité de 50,21 % des voix le rejeta lors d’un référendum marqué par une abstention de plus de 60 % du corps électoral. Malgré ce coup de tonnerre aussi funeste qu’inattendu, M. Santos se vit attribuer le prestigieux prix Nobel de la paix le 7 octobre, comme beaucoup l’avaient envisagé depuis longtemps. Intégrant des propositions de l’opposition emmenée par la droite dure, pour ne pas dire extrême ou mafieuse, de l’ex-président Álvaro Uribe, et après des concessions essentiellement consenties par la guérilla, un nouvel accord a finalement été signé entre les belligérants le 24 novembre lors d’une cérémonie beaucoup plus discrète que la première, tenue dans le Théâtre Colón, à Bogotá.

La suite en cliquant ci-dessous

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 23:02
Caroline Galactéros : la bataille d'Alep ou la déroute de la diplomatie occidentale en Syrie
  • Par
  • Publié

Des soldats syriens à Alep.

FIGAROVOX/ENTRETIEN - L'Armée syrienne a repris plus de 70% d'Alep-Est aux rebelles. Pour Caroline Galactéros, d'autres pays pourraient se rapprocher de la Russie qui, en Syrie, a su protéger les structures étatiques malgré la curée internationale contre elle.

 

FIGAROVOX. - L'Armée syrienne a repris le contrôle de la vieille ville d'Alep qui était aux mains des rebelles. Est-ce un tournant décisif pour la Guerre en Syrie?

Caroline GALACTEROS. - Cette avancée des forces du régime est importante. Après la libération d'autres quartiers d'Alep-Est, avoir pu extirper les djihadistes de ce dédale de rues et de souterrains et les contraindre à se replier vers le sud-est de la ville témoigne d'une dynamique militaire positive en faveur de l'armée syrienne. Surtout, l'exfiltration réussie de plusieurs dizaines de milliers de civils vers l'ouest de la ville prive les djihadistes de leurs «boucliers humains» … et les adversaires occidentaux du régime d'un argument médiatique lourd contre l'implication militaire de Moscou à ses côtés…

La prise d'Alep, si elle devait se réaliser rapidement, constituerait un cap au plan des forces morales qui s'opposent dans cet interminable pugilat, mais surtout une victoire politique symbolique de prix qui conforterait un rapport de force de plus en plus favorable à la restauration de l'Etat syrien. Le recul des djihadistes à Alep n'est en effet que la manifestation d'une déroute militaire globale qui semble chaque jour plus inéluctable, et d'un rapport de forces russo-américain où Washington perd pied. Même John Kerry dans sa déclaration à Bruxelles du 6 décembre (lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN), semble jeter l'éponge, apparemment convaincu que la partie (i.e le renversement du régime syrien et l'éclatement du pays) est perdue, et cherche habilement à dédouaner l'Amérique d'un soutien aux mouvements rebelles radicaux devenu indéfendable et surtout sans issue. Sans issue… mais pas sans objet résiduel. La rivalité Washington-Moscou restera vive, au moins jusqu'à l'entrée en fonction de Donald Trump fin janvier prochain. De ce point de vue, la réduction de l'insurrection djihadiste à Alep n'est donc pas décisive, et l'administration Obama poursuivra sans doute son soutien au moins indirect aux groupes radicaux (notamment via la Turquie) pour pourrir au maximum le jeu russe et plus encore celui du nouveau Président, qui a déjà entrepris un dialogue avec Moscou pour sortir l'Amérique de ce bourbier. Peut-être un «deal» de type «blanc-seing à la Russie en Syrie contre mains libres à l'Amérique en Irak» pour redorer le blason US est-il en train de se nouer. La guerre ne va donc pas s'arrêter avec l'éventuelle reprise d'Alep. Elle cessera lorsque les puissances sunnites, les Etats-Unis mais aussi la France accepteront leur «échec» et chercheront sérieusement un compromis politique soutenable pour la Russie et l'Iran. Il faut pour cela que Ryad, Doha, Ankara, Londres et Washington admettent qu'il y a plus à gagner à négocier qu'à combattre, et sans doute aussi que Paris cesse de prendre des initiatives diplomatiques (du type de la conférence envisagée «des pays refusant la guerre totale»…) à contretemps et contre-emploi. Ces gesticulations dérisoires déconnectées de la marche réelle des évènements sont hautement contreproductives, même du seul point de vue égoïste de l'intérêt national. Nous ne reviendrons pas ainsi dans un jeu d'où nos maladresses et notre entêtement dogmatique nous ont exclus en nous déconsidérant.

[...]

La suite ci-dessous

 


Docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros dirige le cabinet d'intelligence stratégique «Planeting». Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a publié Manières du monde. Manières de guerre (éd.Nuvis, 2013) et Guerre, Technologie et société (éd. Nuvis, 2014).

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2016 6 10 /12 /décembre /2016 17:41

8 décembre 2016 : les travailleurs grecs en grève générale contre l'austérité et la dictature de l'union européenne!

Publié le 9 décembre 2016 par FSC

Les travailleurs grecs ne se laissent pas faire :le 8 décembre ils ont déclenchés dans le public et dans le privé une énorme grève générale : les ferries sont ainsi resté à quai pour le 7e jours consécutifs

greve-marins-athenes-6-decembre-2016

Grève des martins – port d’Athènes 6 décembre 2016 – photo PAME HELLAS

Des manifestations massives ont eu lieu dans tous le pays. Rassemblant 15 000 personnes à Athènes et plus de 5 000 à Thessalonique à l’appel du syndicat PAME (syndicat de lutte de classe proche du parti communiste grec KKE).

le PAME avait organisé plus de 550 manifestations, meetings et mobilisations sur les lieux de travail dans toute la Grèce, le 6 décembre pour préparer les plus de 60 manifestations géantes du 8 décembre dans toutes la Grèce

Dans la nuit de samedi à dimanche, Syriza veut faire voter le budget 2017 qui prévoit une augmentation de plus de 1 milliards des impots frappant les classes populaires avec des taxes de tous types sur les voitures, les téléphone, la télévision, le carburant, le tabac le café ou la bière. Tout en réduisant de près de 6 milliards les dépenses publiques et en lançant de nouvelles privatisations en 2017.

Chacun pourra observer qu’après près de 10 ans d’euro austérité la dette grecque n’a cessé de croître, de même que les profits des multinationales qui grâce au chantage à l’euro étrangle la Grèce pour mieux mettre ses richesse et son appareil productif et ses infrastructures en coupe réglés et faire sauter les droits des travailleurs.

 

D'autres sources sur la grève du 8 décembre en Grèce

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2016 5 09 /12 /décembre /2016 16:12
Le petit théâtre trompeur de la course à l’Elysée
François Hollande et Manuel Valls© Philippe Wojazer
François Hollande et Manuel Valls
 

Fin de partie pour François Hollande, compte-à-rebours pour Manuel Valls. Le président ne briguera pas un deuxième mandat. Son actuel Premier ministre s’apprête à officialiser sa candidature à la primaire socialiste.

Ces péripéties ont provoqué un double tsunami médiatique en France – émissions spéciales sur les grandes chaînes, cahiers entiers dans la presse écrite – sans commune mesure avec l’importance réelle de ces événements.

Car cet abandon et ce remplacement ne changent pas les données fondamentales de la course électorale à l’Elysée. D’ailleurs, dans les rues parisiennes, comme sur la place principale des petits villages provinciaux, nul n’a assisté au spectacle d’hommes ou de femmes s’effondrant de désespoir, pas plus d’ailleurs qu’à des scènes de liesse populaire…

 
Bernard Cazeneuve, Jean-Yves Le Drian et Stéphane le Foll – des candidats probables à la succession de Manuel Valls

Pour s’en tenir au plan économique et social, les orientations mises en œuvre sous le règne hollandais ont été en tous points conformes aux souhaits du patronat

Quant aux causes de la défection du chef de l’Etat sortant, il n’est pas besoin d’être un expert en sciences politiques pour les entrevoir. En l’espace de cinq ans, le nombre de chômeurs s’est accru de près de 600 000, encore ne s’agit-il là que de chiffres officiels, qui ne concernent qu’une seule catégorie de privés d’emplois.

Pour s’en tenir au plan économique et social, les orientations mises en œuvre sous le règne hollandais ont été en tous points conformes aux souhaits du patronat : «politique de l’offre» (baisse toujours plus poussée du prix du travail au nom de la «compétitivité», subventions et cadeaux fiscaux aux entreprises), «réformes» libérales, en particulier en matière de concurrence, d’affaiblissement du secteur public, et de détricotage du code du travail.

Il n’est nullement exagéré de souligner que cette politique relevait d’un «copié/collé» fidèle et précis des orientations impulsées par l’Union européenne.

A cet égard, la «Loi travail», qui a suscité un profond mouvement de rejet au printemps 2016, a été emblématique. Il convient d’en rappeler deux de ses aspects les plus essentiels : inversion de la «hiérarchie des normes», et simplification des possibilités de licenciement. Le premier aspect autorise que des négociations au niveau d’une entreprise aboutissent à des résultats plus défavorables pour les salariés que les garanties minimales prévues par le code du travail. Le second multiplie les cas où l’invocation de «contraintes économiques» suffit à justifier une mise à la porte.

De nombreuses manifestations ont tenté de mettre en échec ce projet très impopulaire notamment parmi la jeunesse. Mais un syndicat – la CFDT – a très tôt soutenu la loi, moyennant de minuscules concessions. D’autres facteurs expliquent que la mobilisation n’ait pas été suffisante. Car si les défilés ont été nombreux (et remarquables, dans le contexte d’un état d’urgence décrété après les attentats), il n’y jamais eu de grève générale ou massive.

Parmi ces facteurs figure très probablement ce qu’on pourrait nommer une résignation exaspérée. Autrement dit, une forte colère bridée par le sentiment que le pouvoir finira toujours par réussir à imposer ses volontés.

Car depuis trois décennies, «gauche» et droite alternent à chaque élection. La droite impose classiquement mauvais coups sociaux, réformes libérales et privatisations ; et les gouvernants de gauche… surenchérissent sur ces dernières, pour montrer qu’ils ne sont pas moins «réalistes» que leurs prédécesseurs ; qui eux-mêmes s’appuient sur ces nouveaux «acquis» pour aller plus loin, ce qui permet de poursuivre sans fin la surenchère.

Suite de l'article en cliquant ci-contre :https://francais.rt.com/opinions/30179-petit-theatre-trompeur-course-elysee

Partager cet article
Repost0
8 décembre 2016 4 08 /12 /décembre /2016 14:54

"ART. 11 de la Constitution italienne,

que Renzi voulait modifier...

L’Italie répudie la guerre en tant qu’instrument d’atteinte à la li- berté des autres peuples et comme mode de solution des conflits inter- nationaux; elle consent, dans des conditions de réciprocité avec les autres États, aux limitations de souveraineté nécessaires à un ordre qui assure la paix et la justice entre les Nations; elle aide et favorise les organisations internationales poursuivant ce but". 

et la réalité militaire de l'Italie de Renzi et de ses prédécesseurs

La majorité des Italiens, défiant les pouvoirs forts rangés au côté de Renzi, a déjoué son plan de réforme anticonstitutionnelle. Mais pour que cela puisse ouvrir une voie nouvelle au pays, il faut un autre Non fondamental : celui contre la « réforme » belliciste qui a démoli l’Article 11, un des piliers fondamentaux de notre Constitution. Les choix économiques et politiques intérieurs, comme ceux du gouvernement Renzi rejetés par la majorité des Italiens, sont en fait indissolublement liés à ceux de la politique extérieure et militaire. Les uns sont fonctionnels aux autres. Quand à juste titre on nous propose d’augmenter la dépense sociale, on ne peut pas ignorer que l’Italie brûle dans la dépense militaire 55 millions d’euros par jour (chiffre fourni par l’Otan, en réalité plus élevé). Quand à juste titre on demande que les citoyens aient leur mot à dire dans la politique intérieure, on ne peut pas ignorer qu’ils n’ont aucun mot à dire en politique extérieure, qui continue à être orientée vers la guerre. 
  
Pendant que la campagne référendaire suivait son cours, est passée sous silence quasi total l’annonce faite au début de novembre par l’amiral Backer de la U.S. Navy : « La station terrestre du Muos à Niscemi, qui couvre une grande partie de l’Europe et de l’Afrique, est opérationnelle ».
 
 
Réalisée par General Dynamics -géant étasunien de l’industrie guerrière, avec un chiffre d’affaires annuel de 30 milliards de dollars- la station de Niscemi (Sicile) est une des quatre stations terrestres Muos (les autres sont en Virginie, aux Iles Hawaï et en Australie). Par l’intermédiaire des satellites de Lockheed Martin -autre géant étasunien de l’industrie guerrière avec 45 milliards de chiffre d’affaires- le Muos relie au réseau de commandement du Pentagone des sous-marins et navires de guerre, chasseurs-bombardiers et drones, véhicules militaires et détachements terrestres en mouvement, dans n’importe quelle partie du monde où ils se trouvent. 
 
L’entrée en opérationnalité de la station Muos de Niscemi potentialise la fonction de l’Italie comme tremplin de lancement des opérations militaires USA/Otan vers le Sud et vers l’Est, au moment où les USA se préparent à installer sur notre territoire les nouvelles bombes nucléaires B61-12. Passé sous silence quasi total aussi, pendant la campagne référendaire, le « plan pour la défense européenne » présenté par Federica Mogherini : il prévoit l’emploi de groupes de bataille, capables d’être déployés en dix jours jusqu’à 6 mille kilomètres de l’Europe. Le plus grand de ces groupes, dont l’Italie est « nation guide », a effectué, dans la seconde moitié du mois de novembre, l’exercice « European Wind 2016 » dans la province de Udine (Frioul). Y ont participé 1500 soldats d’Italie, Autriche, Croatie, Slovénie et Hongrie. Le groupe de bataille sous guide italienne, dont a été certifiée la pleine capacité opérationnelle, est prêt à être déployé dès janvier dans des « aires de crise » surtout en Europe orientale.
 
Pour éviter toute équivoque avec Washington, Mogherini a précisé que cela « ne signifie pas créer une armée européenne mais avoir plus de coopération pour une défense plus efficace en pleine complémentarité avec l’Otan » : en d’autres termes que l’Ue veut accroître sa force militaire en restant sous commandement USA dans l’Otan (dont sont membres 22 des 28 pays de l’Union).
 
Pendant ce temps, le secrétaire général de l’Otan Stoltenberg remercie le président néo-élu Trump pour « avoir soulevé la question de la dépense pour la défense », en précisant que « malgré les progrès accomplis dans la répartition de la charge, il y a encore beaucoup à faire ». 
 
En d’autres termes, les pays européens de l’Otan devront endosser une dépense militaire beaucoup plus grande. Les 55 millions d’euros, que nous payons chaque jour pour le militaire, augmenteront bientôt. Mais là-dessus il n’y a pas de référendum.
 
Edition de mardi 6 décembre de il manifesto 
 
Rubrique publiée sous le titre :
« Le référendum que personne ne fait jamais ».
Le titre original est conservé pour la version française, à la demande de l’auteur.
 
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Note pour la version française :
Pour la France,
dépense militaire estimée à un peu plus de 109 millions d’euros par jour en 2016.
Partager cet article
Repost0
6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 17:43

Par Romaric Godin  |  05/12/2016 sur le site de Latribune.fr

CouvertureL'Italie a dit "non". Pourquoi ? (Crédits : TONY GENTILE)

Le non massif des Italiens à la réforme constitutionnelle de Matteo Renzi révèle l'échec de la politique de réformes promue par la zone euro et, plus généralement, du fonctionnement actuel de l'Europe.

La victoire du « non » au référendum italien est sans appel. Près de 60 % des électeurs qui se sont exprimés ont rejeté la réforme constitutionnelle de Matteo Renzi. C'est bien davantage que ce que prédisaient les sondages : le rejet est franc et massif. Et ce rejet touche au cœur de la logique de la zone euro. Evidemment, on peut, comme à chacun des référendums où l'Europe était au centre des débats et où elle a perdu, trouver des voix de contournement pour pouvoir « continuer comme avant » : le débat ne portait pas sur l'Europe et l'euro, Matteo Renzi a trop personnalisé l'enjeu, les électeurs, dans les référendums, répondent, comme le notent dès ce matin un communiqué des presse du groupe des eurodéputés français, dans les référendums « à beaucoup de questions, surtout celles qui ne leur sont pas posées ». Bref, on peut essayer de regarder ailleurs et tenter de tout faire pour contourner le résultat comme après les trois autres référendums perdus par l'UE depuis juillet 2015 en Grèce, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.

Pourquoi les Italiens ont répondu à la bonne question

Mais on peut aussi prendre au sérieux la décision nette du peuple italien. Ce « non » pourrait bien être un « non » à la réforme constitutionnelle elle-même. D'abord pour ce qu'elle contenait, ensuite pour ce qu'elle incarnait sciemment. Ce qu'elle contenait d'abord. La réduction du Sénat italien au rang d'une chambre secondaire « à la française » accompagnée d'une loi électorale (« l'italicum ») permettant de dégager des majorités à la chambre, a été perçu par les Italiens comme un déni de démocratie. Depuis vingt ans, l'Italie s'est engagée dans un difficile processus de décentralisation qui était, ici, réduit par un Sénat représentant les régions composés d'élus au suffrage indirect et réduit au rang de spectateur des grandes décisions. Ce renforcement du pouvoir central est mal perçu dans un pays qui s'en méfie naturellement et qui a mis bas en 1992 à la « partitocratie » pour obtenir plus de démocratie, pas moins.

Surtout, chacun savait pourquoi cette réforme était essentielle, pourquoi elle était en réalité « la mère de toutes les réformes ». C'est parce qu'elle était réclamée par les marchés et les autorités européennes. Voici des années que le Sénat est l'élément sur lequel les analystes et les économistes de marché se focalisent : ce serait lui qui empêcherait la « formation d'un gouvernement stable » en Italie. Les Italiens savent parfaitement pourquoi ces pouvoirs extérieurs souhaitent un « gouvernement stable », c'est pour imposer des « réformes » économiques et la politique économique d'ajustement unilatéral de la zone euro. Voici pourquoi ce référendum était bien un référendum sur la zone euro, même et surtout si l'on votait sur le contenu de la réforme elle-même.

 

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 17:54
La victoire du « non » et la défaite de Renzi

La victoire massive du « non » au référendum italien, avec plus de 59% des suffrages, vient de déclencher le mécanisme d’une bombe à retardement au sein de la zone euro et de l’Union européenne. L’ensemble des facteurs d’instabilité et de crise qui marquent cette zone va ressurgir à l’occasion de ce vote. Nous allons assister au déploiement d’un drame en plusieurs actes.

 

Une défaite pour Matteo Renzi

Le premier acte en est indiscutablement la démission du Premier-ministre italien, M. Matteo Renzi. Ce dernier était vu par les responsables des institutions européennes et par les dirigeants des principaux pays de l’Union européenne, comme un garant des réformes à imposer à l’Italie. Or, et la campagne référendaire l’a montré, ce sont ces réformes qui ont mobilisé les électeurs pour le « non ». Renzi a commis l’erreur de vouloir faire de ce vote un plébiscite de sa politique. Elle a été nettement rejetée. Or, sa politique, et ce fut aussi largement dit dans la campagne, était l’application à l’Italie du cadre disciplinaire conçu à Bruxelles et à Berlin. La victoire du « non » est ainsi directement une défaite pour les européistes d’Italie et d’ailleurs.

Il n’est pas dit que des élections immédiates suivent la démission de Renzi. Il peut « gérer les affaires courantes » pendant plusieurs semaines, ou le président de la république italienne peut tenter une formule de replâtrage avec un des ministres du gouvernement de Renzi. L’idée étant de « tenir » jusqu’en 2018 et d’éviter des élections anticipées. Il est peu probable cependant qu’un gouvernement de transition tienne plus que quelques mois. Des élections sont donc à venir en 2017 en Italie.

 

La montée des tensions dans la zone Euro

Mais, la situation de l’Italie est aujourd’hui à un point critique pour ce qui concerne son économie et ses banques. Le Monte dei Paschi di Siena, la plus ancienne des banques italiennes, doit émettre 5 milliards de titres cette semaine. Dans le contexte politique créé par l’échec cuisant du référendum, cela ne se fera pas sans difficultés. Plus globalement, le plan – fort complexe – de règlement du problème des mauvaises dettes accumulées dans le système bancaire italien est lui aussi mis en cause. On sait que pour le Monte dei Paschi di Siena ces dettes se montent à 27,7 milliards. Le deuxième acte se jouera sur l’économie et il faudra suivre dans les jours qui viennent comment évolueront les taux de la dette à dix ans de l’Italie. Ce pays est, après la Grèce, le plus endettée de la zone euro. Or, l’Allemagne refuse tout sauvetage global du système bancaire italien, tout comme elle refuse un règlement global de la dette grecque par la voie d’une annulation d’une partie de ces dettes, ce qu’exige désormais le FMI. La combinaison de ces deux problèmes, la situation italienne et le bras de fer entre l’Allemagne et le FMI sur la Grèce, est grosse d’une nouvelle crise de l’euro.

 

Vers un changement majeur en Italie?

Le troisième acte se jouera devant les électeurs italiens. Les élections à venir en Italie, et bien des choses ici dépendent de la volonté non seulement des partis au pouvoir mais aussi de certains partis d’opposition, vont probablement montrer des changements importants. Si les élections devaient avoir lieu rapidement, il est probable que le M5S de Beppe Grillo aurait une large majorité au Parlement, voire une majorité absolue. C’est pour cela que les élites au pouvoir ont une telle peur de ces élections. Si ces dernières sont repoussées de 6 mois, voire de 9 mois, la possibilité que la Ligue de Salvini (ex Ligue du Nord) prenne de l’ampleur n’est pas à écarter. Le système électoral italien est complexe, et le jeu des partis l’est encore plus. Mais, une chose est claire : le consensus austéritaire et européiste est en train de se fracturer. A l’horizon se profile la question du maintien, ou non, de l’Italie dans la zone euro. Le débat est plus avancé qu’il ne l’est en France. Un nombre grandissant d’acteurs et de responsables a compris que l’Italie DOIT sortir de l’euro. Mais, le problème pour eux est de savoir comment.

 

Cela implique, et c’est le quatrième acte, que les conséquences pour la France seront importantes. Je l’ai déjà écrit. En un sens, la défaite de Renzi est aussi la défaite de l’austérité, et donc celle de Fillon. Il faudra voir comment ce dernier va réagir et s’il va recomposer son projet économique. Mais, en tout état de cause, la victoire du « non » au référendum italien ouvre un espace important aux forces qui en France contestent l’euro et l’union européenne.

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 17:18
PRCF
Ségolène Royal Cuba et les hurlements des chiens de garde de la dictature du Capital

segolene-royal-cubaSaluant un « monument de l’Histoire », grâce auquel « les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin » et « se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la Terreur » sic !, a jugé samedi à Santiago de qu’il y avait « beaucoup de désinformation » sur les violations des droits de l’Homme reprochées par l’ONU et l’opposition au régime.

Les déclarations de Ségolène Royal à Santiago de Cuba – 3 décembre 2016

« C’est un monument de l’histoire, d’abord, Fidel Castro » et « c’est le symbole d’une amitié très profonde entre Cuba et la France »

« Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eue pendant la Révolution française »

« Ecoutez, il y a beaucoup de désinformation, ce que j’observe c’est que jamais les relations diplomatiques n’ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais » « Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’homme alors qu’on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Eh bien fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose ».

« Donc il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérange ».

« La France n’a pas à donner de leçon » à Cuba. « Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu’il y ait une propreté, une sécurité vraiment remarquables, que l’on n’atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd’hui des leçons de droits de l’Homme ».

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2016 1 05 /12 /décembre /2016 17:13

Cet article est reposté depuis Ça n'empêche pas Nicolas.

Cuba : croyez-vous que, comme l'insinue France-Inter, la "police secrète" a contrôlé chaque manifestant de ces foules, qu'elle aurait instrumentalisées  ?
Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents