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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 13:15
400 PERSONNES BRAVENT LA PLUIE A DIEPPE ET LES NUITS DEBOUTS EN SEINE-MARITIME

sur le blog de l'UL CGT Dieppe

11 avr. 2016

Manif pluvieuse, Manif heureuse !Manif pluvieuse, Manif heureuse !

Manif pluvieuse, Manif heureuse !

SAMEDI 9 AVRIL MOBILISATION CONTRE LA LOI TRAVAIL

Samedi, ce sont plus de 400 manifestants qui ont bravé la pluie pour montrer leur détermination contre le projet de loi scélérate.

Une première un samedi depuis de longues années à Dieppe, qui plus est pendant les vacances scolaires et sous des trombes d'eau. La bonne mobilisation prouve, comme partout en France, une réelle détermination à ne pas laisser passer ce recul social sans précédent.

De nombreuses actions comme "la nuit debout" prennent forme dans tout le pays.

Dans notre département, les manifestants ont voulu l'installer sur deux places d'Hôtel de ville, au Havre et à Rouen.

Si la première c'est bien déroulée avec des débats et des échanges culturels, à Rouen la répression policière a empêché les organisateurs pacifistes de se rassembler.

Partout en France, la violence policière s’intensifie et particulièrement dans les villes de même couleur politique que le gouvernement, comme à Rouen, la preuve d'une réelle fébrilité et d'un manque cruel d'arguments pour convaincre, comme en attestent les divers balbutiements incompréhensibles de la ministre du travail dans ses interviews.

En attendant le 28 avril, date de la prochaine mobilisation, nous continuerons de mener des actions de sensibilisation contre cette réforme néfaste aux droits des travailleurs.

Ci-dessous le communiqué de la CGT:

 

Un samedi de mobilisation partout en France

Cette nouvelle journée de mobilisation, la première un samedi, depuis le début de la bataille pour le retrait du projet de loi travail, se situe en pleine période de congés scolaires.

Néanmoins, le nombre de manifestations recensées, plus de 200 montre que la détermination ne faiblit pas.

Ce samedi 9 avril aura permis à des milliers de citoyens et de salariés n’ayant pu se mobiliser jusque-là, de s’inscrire dans le mouvement pour le retrait de la loi et pour un code du travail du 21ème siècle.

Nul doute que la prochaine journée nationale d’action et de grève interprofessionnelle du 28 avril sera un nouveau temps fort.

D’ici le 28 avril et afin d’ancrer encore plus le mouvement dans les entreprises comme dans les territoires, toutes les formes d’actions et d’initiatives seront prises pour continuer à élargir le rapport de force.

Ainsi, nous obtiendrons le retrait de ce projet de loi régressif pour les salariés.

Ainsi, nous gagnerons de nouvelles conquêtes sociales, seules à même de créer de l’emploi et d’inverser la courbe du chômage.

Montreuil, le 9 Avril 2016

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10 avril 2016 7 10 /04 /avril /2016 15:28
Alstom : retour sur un suicide français

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Alors que la branche énergie du groupe Alstom est rachetée par l'américain General Electric, Jean-Michel Quatrepoint dénonce l'abandon progressif dont est victime l'industrie française dans son ouvrage Alstom, scandale d'Etat.


Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économiste. Il a travaillé entre autres au Monde, à La Tribune et au Nouvel Economiste. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont La crise globale en 2008 qui annonçait la crise financière à venir.

Son dernier livre, Alstom, scandale d'Etat - dernière liquidation de l'industrie française, est paru le 9 septembre 2015 aux éditions Fayard.

Lire la totalité de l'article en cliquant sur le lien ci-dessous.

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10 avril 2016 7 10 /04 /avril /2016 01:43

Il fait fort le leader incontesté de la collaboration de classe.  Par qui a-t-il été coaché ?  Valls ?  Macron ? ou Gattaz ?

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 16:42
En Seine-Maritime, appel CGT-FO-Solidaires-FSU-UNEF à manifester le 9 avril pour le retrait du projet de loi sur le travail - Ni amendable, ni négociable - ROUEN-LE HAVRE-DIEPPE-LILLEBONNE-ELBEUF
En Seine-Maritime, appel CGT-FO-Solidaires-FSU-UNEF à manifester le 9 avril pour le retrait du projet de loi sur le travail - Ni amendable, ni négociable - ROUEN-LE HAVRE-DIEPPE-LILLEBONNE-ELBEUF
En Seine-Maritime, appel CGT-FO-Solidaires-FSU-UNEF à manifester le 9 avril pour le retrait du projet de loi sur le travail - Ni amendable, ni négociable - ROUEN-LE HAVRE-DIEPPE-LILLEBONNE-ELBEUF
En Seine-Maritime, appel CGT-FO-Solidaires-FSU-UNEF à manifester le 9 avril pour le retrait du projet de loi sur le travail - Ni amendable, ni négociable - ROUEN-LE HAVRE-DIEPPE-LILLEBONNE-ELBEUF
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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 14:10

23 mars 2016

 

Pape François est entreprenant. Au cours des dix premiers mois de l’année 2015, il prononça 203 discours, écrivit l’encyclique Laudato Si’. Sur la sauvegarde de la maison commune ’(24 mai) et entreprit 4 voyages apostoliques à l’étranger (1). Sans oublier ses besognes quotidiennes. Laudato Si’, ‘Loué sois-tu’ en français, suscite un intérêt majeur. Ceci est sans doute dû en grande partie à la conférence climatique qui débuta le 30 novembre à Paris. Mais ce n’est pas l’unique raison. Comme dans son exhortation apostolique ‘Evangelii Gaudium (2), le pape ne se sert pas du langage ganté. Il place ‘les pauvres’ au centre de sa sollicitude. La ‘Mère Terre’ fait partie de ces ‘pauvres’. Elle aussi est menacée.



François établit un lien entre la problematique sociale et écologique. “Aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous empêcher de reconnaître qu’une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres (3). “Tout est lié”, dit le pape, jusqu’à neuf reprises. Il parle d’une ‘écologie integrale’ (4). Dans l’introduction de la traduction néerlandaise de la Conférence Episcopale de Belgique, le professeur Jacques Haers sj écrit : “L’écologie intégrale’ accentue l’interaction entre les multiples dimensions : une vision holistique sur l’environnement, l’économie, la réalité sociale et sociétale, la diversité culturelle, l’écologie quotidienne (transport, logement), les convictions et comportements moraux”. Cela suppose une analyse qui n’est pas applaudie dans tous les milieux. Le ‘reproche’ de marxisme n’est alors pas très loin. L’évêque Helder Câmara (1909-1999) le disait déjà : “Si je donne du pain aux pauvres on m’appele un saint. Si je pose la question pourquoi les pauvres n’ont pas à manger, on m’appelle un communiste”. Greg Gutfeld, commentateur de la chaîne Américaine Fox News, franchit un pas de plus et appela le pape François “l’homme le plus dangereux de la planète” (5). [...]

Lire la suite sur Investig'action.

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 13:54
PAS DE RÉGRESSION SOCIALE, PAS DE STATU QUO !

UL CGT Dieppe  

08 avr. 2016
PAS DE RÉGRESSION SOCIALE, PAS DE STATU QUO !
PAS DE RÉGRESSION SOCIALE, PAS DE STATU QUO !

Appel à manifester

Le nouveau scandale financier, s’il est honteux, il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas surprenant !

L’argent coule à flot dans le monde et dans notre pays. Il gonfle les poches de ceux qui tous les jours nous montrent du doigt. Cette masse financière doit servir au progrès social car ce sont les salariés qui la produisent.

Pour la CGT, c’est le travail qui crée les richesses.

L’aspiration grandissante à un monde solidaire et fraternel se heurte à la voracité financière pourtant, les progrès technologiques et le développement numérique, les gains de productivité permettraient d’envisager un bond en avant progressiste, assurant une formation tout au long de la vie, une sécurité sociale professionnelle et la garantie permanente d’avoir des ressources pour vivre décemment pendant des périodes de non emploi.

La CGT, avec FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL, appelle à faire du samedi 9 avril 2016 une grande journée de mobilisation partout en France.

Plus de 70 % de la population se déclarent opposés au projet de « loi travail ». Jeunes, retraités, actifs, salariés, privés d’emplois, parents, citoyens… nous pouvons contribuer à la réussite de cette journée.

Gagner des droits nouveaux, c’est aussi revendiquer, proposer des alternatives et négocier dans chaque entreprise, sur l’emploi en quantité et en qualité, les salaires, les conditions de vie et de travail, le temps de travail….

À partir d’un socle commun : le Code du travail !

Les cheminotes et cheminots l’ont bien compris !

Ce n’est pas une action de plus mais bien la mise en marche d’un mouvement puissant qui déchire le ciel obscur que nous connaissons depuis des années.

Au moment où les négociations s’engagent dans notre entreprise, l’inversion de la hiérarchie des normes contenue dans le projet de « loi travail », la remise en cause des 35 heures, seraient dramatiques pour notre corporation.

Ce n’est donc pas par solidarité mais bien parce que nous sommes concernés au premier chef que nous nous mobilisons à nouveau.

La Fédération CGT des Cheminots invite tous les salariés du ferroviaire, public et privé, à participer aux rassemblements et manifestations prévus sur tout le territoire le 09 avril 2016.

La loi travail doit être retirée, la CGT propose un Code du travail du XXIe siècle que nous devons porter ensemble.

Le 09 avril tous dans l’action !

Source: CGT DES CHEMINOTS

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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 08:32

Lu sur El Diablo

Imposée par l’Union européenne,  la loi EL KHOMRI finalise la marche régulière vers la satisfaction des DEMANDES PATRONALES depuis plus de 30 ans

D’Auroux à El Khomri en passant par Aubry, assouplissement des contraintes patronales et négation de la hiérarchie des normesUne constante depuis plus de 30 ans

Par 

Le 6 avril 2016

 

Imposée par l’Union européenne (1) et par le mouvement réformateur néolibéral, la loi El Khomri tente de finaliser la marche régulière vers la satisfaction des demandes patronales depuis plus de 30 ans. Déjà les lois Auroux montraient la voie. A côté de mesures positives comme la création des CHSCT par exemple, l’idée de la priorisation des accords d’entreprise sur la loi est installée dans les lois Auroux. Si la loi Aubry 1 de 1998 permet la revendication positive des 35 heures, elle engage de suite la possibilité de l’annualisation du temps de travail et l’instauration du forfait jours avec la loi Aubry 2 de 2000.

Puis la droite relève le plafond des heures supplémentaires de 130 à 180 heures par an par décret le 15 octobre 2002. Puis la loi Fillon baisse la rémunération des heures supplémentaires à 10 % pour les heures qui sont effectuées entre 35 et 39 heures par la loi du 17 janvier 2003. La loi du 31 mars 2005 permet par négociation dans l’entreprise de faire jusqu’à 48 heures par semaine, permet l’extension du forfait jours aux non cadres, puis d’échanger leurs RTT contre un complément de rémunération. Toutes ces mesures entraînent un allongement de la durée hebdomadaire de travail.

Puis Nicolas Sarkozy fait voter la loi Tepa le 21 août 2007 qui favorise les heures supplémentaires en les défiscalisant et en diminuant les entrées de cotisations sociales vers la Sécurité sociale. Puis la loi du 20 août 2008 renforce l’autonomie des entreprises en matière de gestion du temps de travail : plus besoin de l’accord de l’inspecteur du travail pour les heures supplémentaires au-delà des 180 heures, le repos compensateur n’est plus automatique mais négocié au sein de l’entreprise, l’annualisation du temps de travail peut être mis en application sans justification.

Sur tout ce travail de détricotage, Hollande n’annule à son arrivée que la défiscalisation des heures supplémentaires.

La loi El Khomri va encore beaucoup plus loin en allant jusqu’au bout du changement de la hiérarchie des normes en faisant en sorte qu’un accord d’entreprise puisse déroger à une loi, à un accord de branche et même à un contrat de travail. La durée de travail permet d’aller jusqu’à 12 heures par jour et même 60 heures par semaine en cas de « circonstances exceptionnelles ». Les forfaits jours sont encore élargis. Toutes les majorations des heures supplémentaires pourront être réduites à 10 % par accord d’entreprise.

Les visites chez un médecin du travail ne seront réservées qu’aux salariés travaillant sur des postes à risque soit pour eux soit pour l’environnement. Tous les autres n’auront droit qu’à une visite d’information qui pourra être animée par un personnel paramédical.

Tout cela est clair comme le nez au milieu de la figure.

Comprendre ce processus

Pour illustrer ce processus, trois citations suffiront :

« Il y a une lutte des classes, bien sûr, mais c’est ma classe, celle des riches, qui fait la guerre. Et nous gagnons. » (Warren Buffet, l’un des hommes les plus riches du monde)

« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. » (Henri Lacordaire)

« Aujourd’hui, c’est dans l’entreprise que le rapport des forces est le plus défavorable pour les salariés. » (Tous les syndicalistes du syndicalisme revendicatif)

On comprend alors mieux pourquoi le patronat et ses serviteurs, les néolibéraux de droite et de gauche, souhaitent par phases successives l’inversion des normes pour que l’accord d’entreprise puisse détruire la loi, l’accord de branche et le contrat de travail.

*****

(1) La dernière injonction en date est l’avis du conseil de l’Union européenne au Plan national de réforme (PNR, document obligatoire depuis la stratégie de Lisbonne et le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, et notamment en son article 121, paragraphe 2, et son article 148, paragraphe 4) proposé par la France au Conseil : voir http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX%3A32015H0818%2815%29&from=FR)

 

SOURCE:

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7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 21:26

Mais où est la gauche ?

ob_6c6c37_drapeau-rougeLa France se réconcilie enfin avec sa tradition, la lutte des classes. Il aura fallu ce projet abject de casse méthodique du code du travail pour que le sursaut populaire puisse enfin éclore. Projet de loi travail non pas piloté à Paris mais dans les arcanes obscures de l’Union Européenne. Il ne s’agit pas d’un simple détail à souligner au détour d’une virgule. Le rouleau compresseur libéral européen parachève son travail jusqu’à disparition totale de la moindre entrave à la concurrence libre et non faussée. Le drapeau bleu étoilé pourra bien voler gracieusement dans le ciel au rythme de l’hymne à la joie, il devient urgent, vital même, de détruire cet outil d’asservissement populaire.

Toutes celles et ceux qui défilent sur les plateaux télé ou dans les studios d’enregistrement des matinales radiophoniques pour nous vendre leurs discours malhonnêtes sur leur prétendue capacité à changer les choses mieux que les autres, nous prennent pour une masse d’imbéciles dépourvus de toute forme de rationalité. Quiconque ne dira pas clairement que le point numéro un de son programme sera le retrait de la France de cette usine à gaz européenne nous prendra pour des idiots. Les règles absurdes, rigides, dogmatiques inscrites dans le marbre des traités ont anéanti la moindre forme de souveraineté. Nous ne sommes plus maîtres de rien dans ce bon pays de France. Pas de possibilité de développer des outils de régulation, encore moins de lancer des plans ambitieux d’investissements publics. Alors, j’entends les voix mollassonnes de ceux qui crient à la réorientation de la construction européenne. Il faut sauver l’Europe comme il fallait sauver le soldat Ryan. Si on émet l’hypothèse farfelue que par un effet de cascade, de nouvelles majorités de gauche prennent la main à Bruxelles, pensez-vous que l’Allemagne hésitera à déguerpir. L’Europe est allemande. Désolé pour ceux qui en sont restés au chapitre du traité de Paris. La France n’est pas le pendant de l’Allemagne. La France marche au pas avec les voisins méditerranéens. C’est un fait. Concevoir le contraire relève de l’idéalisme infantile ou de la mauvaise foi assumée.

Cela me permet d’en venir au véritable propos que je voulais aborder dans ce billet. La France est orpheline. La France n’a plus de gauche. Preuve en est les événements récents. Il aura fallu la mobilisation exemplaire de la jeunesse dans les universités et les lycées pour bousculer les organisations syndicales traditionnelles. Alors que ces dernières tergiversaient et pondaient un communiqué commun bien fade appelant à quelques aménagements cosmétiques, les jeunes organisaient la journée du 9 mars où plus de 500 000 personnes se sont mobilisées partout en France avec un mot d’ordre clair : le retrait pur et simple du projet de loi. Mais les partis de gauche méritent aussi leur catéchisme. Ce mouvement d’occupation des places inspirés de Podemos, Nuit debout, est là aussi symptomatique d’une absence préoccupante de la gauche dans le débat public. La nature a horreur du vide et ce mouvement presque spontané nous met tous au pied du mur. Il suffit de voir le malaise des uns et des autres par rapport à ces péripéties pour le mesurer. Personne n’ose se positionner. Tout le monde semble totalement largué. Nous sommes clairement dans une crise de représentation. C’est une sorte d’effet de pourrissement qui emporte tout sur son passage. La République est pourrissante, le parti socialiste, la gauche globalement … Cela donne le sentiment d’un tunnel qui fait la jonction entre deux mondes, entre deux temps. Cela n’est pas sans faire écho à la formule célèbre de Gramsci.

Pour illustrer mon propos, je ne peux que vivement vous encourager à lire la brillante tribune de Lordon parue il y a quelques jours dans les colonnes du Monde Diplomatique intitulée Pour la République sociale. Je ne peux d’ailleurs m’empêcher ici de vous en livrer quelques succulents passages. Comme celui-ci sur la primaire : on ne peut pas exclure en effet que les protagonistes de la « primaire à gauche » soient convaincus de produire une innovation politique radicale, alors qu’ils bafouillent la langue morte de la Ve République. Le comble de l’engluement, c’est bien sûr de ne plus être capable de penser au-delà du monde où l’on est englué. Présidentialisation forcenée, partis spectraux, campagnes lunaires, vote utile, voilà la prison mentale que les initiateurs de la « primaire à gauche » prennent pour la Grande Évasion. Et pour conduire à quoi ? La fusion de la contribution sociale généralisée (CSG) et de l’impôt sur le revenu ? un programme en faveur de l’isolation des logements ? une forte déclaration sur la « réorientation de l’Europe » ? Mais sans doute le passage le plus intéressant est celui-ci : La seule chose dont nous pouvons être sûrs, c’est qu’aucune alternative réelle ne peut naître du jeu ordinaire des institutions de la Ve République et des organisations qui y flottent entre deux eaux le ventre à l’air. Cet ordre finissant, il va falloir lui passer sur le corps. Comme l’ont abondamment montré tous les mouvements de place et d’occupation, la réappropriation politique et les parlementarismes actuels sont dans un rapport d’antinomie radicale : la première n’a de chance que par la déposition des seconds, institutions dont il est désormais établi qu’elles sont faites pour que surtout rien n’arrive — ce « rien » auquel la « primaire de gauche » est si passionnément vouée. Je souscris totalement à ses propos. Ils démontrent l’obsolescence des schémas théoriques et tactiques de cette gauche agonisante.

Le peuple français a cette fascinante capacité lorsqu’il se soulève à emporter avec lui les peuples voisins, eux aussi victimes de l’ignominie, du népotisme, de tout ce qu’on veut mais surtout des logiques du capital, de la propriété privée des moyens de production. Comme beaucoup, je regarde avec intérêt ce mouvement nuit debout qui gagne des villes belges, italiennes, espagnoles … Je garde néanmoins une nécessaire lucidité sur cette expérience. Les places semblent peuplées par une jeunesse à fort capital culturel essentiellement. Les travailleurs n’y sont encore que peu nombreux. Qui-plus-est en bon léniniste que je suis, je crois en les vertus de l’organisation. Des mouvements comme ceux-là peuvent vite devenir des impasses s’ils ne s’organisent pas concrètement. C’est la leçon qu’a fini par tirer Iglesias avec les indignés en Espagne. Le PCF devrait donc être en train d’écrire un programme politique pour créer cet impérieux prolongement organisationnel, pour qu’il puisse être débattu, qu’il devienne un repère. Un vrai programme de rupture, un programme politique qui place en son cœur la question de la propriété, de la nation et donc de sa constitution, de l’Europe et de l’évidente rupture qu’il faut consommer avec cette dernière. La question de la paix évidemment avec un préalable : quitter l’OTAN. Un programme qui se nourrit de ce bouillonnement social, qui propose des mots et des concepts, une feuille de route afin de donner du corps à cet élan insurrectionnel. Mais non, Pierre Laurent annonce qu’il va rencontrer Montebourg dans le cadre du processus de la primaire. Misère, vous avez dit misère …

G.S

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7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 15:37

1 Avril 2016, 15:51pm

Publié par hervepolypcf62.over-blog.com

J’ai lu avec beaucoup d’attention le numéro spécial de l’Humanité, loi travail : « une régression historique. » Un très bel outil -pour les militants- qui décortique article par article l’intégralité du texte. Mais voilà, au-delà de l’apport indispensable aux militants politiques et syndicalistes pour consolider l'évidente certitude de la nécessité du retrait impératif de cette loi, je dois dire que je reste sur ma faim.

J’avoue même être troublé par l’absence de lien avec l’Union Européenne. Je pourrais le dire autrement comme Louis Jouvet dans un film culte : « bizarre, vous avez dit bizarre tiens comme c’est bizarre » ! En effet hormis une légère allusion de ce que subissent nos voisins allemands, espagnols et italiens, rien mais rien du tout sur les recommandations du conseil européen en date du 14 juillet 2015 !

Étonnant cette absence d’analyse du directeur de l’Humanité et député européen Patrick Le Hyaric. Sans doute un oubli, je l'espère ! Et pourtant à lire les recommandations européennes, on fait vite le lien très précisément dans l’esprit et presque à la lettre avec la loi travail du gouvernement Valls.

Il y a donc dans ce domaine un énorme travail d’éducation populaire pour traiter de l'articulation entre politique gouvernementale et Europe et de l’urgence qui en découle de sortir de ce carcan européen qui broie les peuples.

Je publie donc pour rappel les recommandations du conseil européen. Alors sautera aux yeux de tous le parallèle plus qu'intrigant entre la peste loi travail et le choléra européen.

Avec Jean Jaurés, je dis simplement et sans détour : "le courage c’est de chercher la vérité et de la dire".

 

Hervé POLY

 

 Spécial l’Humanité, « loi travail » :  Les recommandations du conseil européen oubliées !

Ci dessous en PDF recommandations du Conseil européen en date 14 juillet 2015.

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7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 10:18

Photo Beurs.com

6 Avril 2016
 
Joris Van Gorp

Le lundi 4 avril, les ministres recommençaient les discussions sur le budget, dont le trou s'élève à 2,3 milliards d’euros. Au menu, ô surprise, de nouvelles taxes, ainsi qu’un plan du ministre de l’Emploi Kris Peeters pour réformer (lisez : flexibiliser) le marché du travail. Mais aucune trace de mesures qui iraient chercher l’argent chez les millionnaires et dans leurs grosses entreprises.

Les partis au gouvernement s’accordent sur certaines mesures :

  1. Les dépenses supplémentaires pour l’accueil des réfugiés et pour la lutte contre le terrorisme, soit 400 millions d’euros, ne seront pas prises en compte dans le budget. Si c'est accepté par l’Europe, on ne cherchera pas de mesures compensatoires.
  2. Le gouvernement maintient les mesures qui avaient été supprimées par le Comité de monitoring (l’institution fédérale qui supervise le budget de l’État) en raison du peu de certitude quant à leur rendement. On parle ainsi de 100 millions d'euros d’économies dans l’administration fédérale, 100 millions d’euros d'économies dans la sécurité sociale et de 250 millions d'euros à trouver en taxes sur les fonds immobiliers.
  3. Le gouvernement veut à nouveau augmenter les accises sur le diesel et le tabac et taxer davantage les entreprises de jeux de hasard (100 millions).
  4. 40 millions seront épargnés en durcissant les conditions pour le chômage économique et en contrôlant davantage les demandes de crédit-temps motivé.
Tensions au sein du gouvernement

Malgré les mesures ci-dessus, il reste toujours un trou de plus d'1 milliard d'euros à combler. Comment ? C’est justement là que ça coince entre les partis du gouvernement. La N-VA veut aller couper dans la sécurité sociale. Mais le MR, l'Open VLD et le CD&V freinent. Pour le Premier ministre Charles Michel, le temps presse. Il veut boucler rapidement le contrôle budgétaire « sans brusquer »1 et « de préférence avant que la commission d'enquête sur les attentats ne crée de nouvelles oppositions entre les partis au gouvernement ».2

Combler le trou du budget par la flexibilité ?

Il y a quelques semaines, le ministre de l'Emploi Kris Peeters (CD&V) présentait sa note sur les « flexi-contrats ».3 Son plan prône une plus grande flexibilité au travail, moins de règles et un assouplissement du marché du travail dans différents domaines. Peeters plaide pour l'instauration du « travail intérimaire à durée indéterminée », pour des contrats zéro heure au lieu de temps partiels, pour l'annualisation du temps de travail… Toutes ces dispositions flexibilisent le marché du travail, démantèlent la protection sociale et répondent aux desiderata des patrons. Pour les travailleurs, elles n'annoncent rien de bon. (Lire ici l’article de Peter Mertens « Les nouveaux contrats à temps partiel transforment (surtout) les femmes en travailleuses-yo-yo »)http://solidaire.org/articles/les-nouveaux-contrats-temps-partiel-transforment-surtout-les-femmes-en-travailleuses-yo-yo

Pourtant, toutes ces mesures n'ont pas d'effet financier direct sur le budget. Certains membres du gouvernement espèrent toutefois inciter la Commission européenne à assouplir sa position sur le budget de l’État en réalisant une grande réforme du marché du travail. La Belgique pourrait ainsi présenter à l'Europe d'ici fin avril un budget comportant un déficit plus grand qu'autorisé. Le temps est certes très limité pour effectuer une grande réforme, mais on part du principe que certaines propositions de Kris Peeters en matière de flexibilité sont sur la table des négociations. De Tijd écrit à ce sujet : « L'Open VLD et la N-VA veulent profiter de ce moment pour réformer. "Nous réalisons que nous ne pouvons pas tout obtenir, mais il faut qu'il y ait au moins une partie de ces réformes", dit-on à la N-VA. »4

Millionnaires et grosses entreprises s'en sortent à nouveau indemnes

Il y a quelques semaines, la Commission européenne décidait que la Belgique devait supprimer son système des Excess Profit Rulings (des petits arrangements fiscaux) pour les multinationales. La Commission européenne exige que la Belgique récupère 942 millions d'euros auprès des quelques multinationales utilisant ces Excess Profit Rulings. Ces 942 millions supplémentaires pourraient combler d'un coup près de la moitié du déficit budgétaire de cette année. Mais le ministre Johan Van Overtveldt (N-VA) a décidé de n'en rien faire. Au contraire : la Belgique a fait appel de la décision européenne pour éviter d’avoir à réclamer cete somme. Le gouvernement fédéral s’inscrit donc clairement dans la ligne de la N-VA : protéger les millionnaires et leurs grandes entreprises et faire porter tous les efforts aux seuls travailleurs et allocataires sociaux. Et ce, alors que le scandale des « Panama Papers » vient encore une fois de montrer comment ces millionnaires et leurs grandes entreprises éludent l'impôt comme bon leur semble.


1. De Tijd, 5 avril 2016.
2. De Morgen, 5 avril 2016
3. http://www.krispeeters.be/sites/krispeeters/files/wwww_tekst_nederlands.pdf
4. De Tijd, 5 avril 2016

 

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