Paru le 8 avril 2013 ...
Sont-ils encore socialistes ?
Sont-ils encore de gauche ?
Les députés « socialistes », parmi lesquels Guillaume Bachelay, Estelle Grelier, Sandrine Hurel se félicitent de l’accord compétitivité intervenu dans les usines Renault et s’apprêtent à voter l’ANI et à casser ainsi le code du travail. Aucun député socialiste de Seine-Maritime ne s’est d’ailleurs prononcé contre l’ANI.
Travailler plus et gagner moins
En somme, ils appellent les salariés à se résigner. L’accord dont ils se réjouissent c’est pour les salariés de Renault :
- jusqu’à 21 jours de congé en moins
- Possibilité d’imposer la semaine de 6 jours pendant 4 mois de l’année
- Des samedis travaillés « obligatoires » sans majoration
- Blocage des salaires pendant 3 ans
- Et 8260 suppressions d’emplois !
Mais c’est grâce à cela 500 millions d’économies qui pourront être redistribués aux actionnaires qui sont les seuls à bénéficier des richesses créées par les salariés.
« Dialogue social » patronal = plus de reculs sociaux
Patronat, gouvernement, médias et syndicats réformistes nous prêchent le « dialogue social » mais ce sont des reculs sociaux qui ont été acceptés par les syndicats signataires. Quand ces gens-là clament « concertation » les accords signés sont toujours à l’avantage du patronat.
Nationaliser pour maîtriser l’industrie et les emplois
Les trois députés socialistes s’agitent, interpellent le ministre, interviennent dans les médias, mais ils ne votent aucune mesure sérieuse. Nous comptons plus de 150 000 demandeurs d’emplois en Seine-Maritime. Or ce sont là des emplois, de vrais emplois d’avenir qui disparaissent. L’Etat français est actionnaire de Renault à hauteur de 15% mais il n’a pas eu un geste contre les délocalisations au Maroc et les suppressions d’emplois dans l’automobile. Renault a reçu plus de subventions depuis la privatisation que du temps de l’entreprise nationale. Comme beaucoup d’autres multinationales. Si ces entreprises ne respectent pas leurs engagements, il faut les nationaliser.
Renault, laboratoire du patronat
Ce soutien des socialistes au dirigeant patronal de Renault est dans la logique de l’action gouvernementale. Devant les syndicats, Carlos Ghosn se référait à l’ANI : « On prend appui sur l’accord national », l’ « Accord National Interprofessionnel » gagné par le patronat et présenté au parlement par le gouvernement « socialiste ». Renault a été le laboratoire du patronat en cette matière. D’autres anticipent la loi. Europac, entreprise du papier, après avoir reçu des subventions en 2012, a cherché à imposer une mobilité au Portugal à certains salariés. A Eiffage, dans l’agglomération rouennaise, on s’en prend également aux droits syndicaux.
Les députés « socialistes » de Seine-Maritime prêts à casser le code du travail
Dans l’agglomération rouennaise, la députée socialiste Luce Panne a également annoncé qu’elle voterait cette loi anti-sociale. Telle quelle. Comme l’ont exigé L.Parisot et les technocrates de Bruxelles. La France a été tancée vertement en janvier par Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques : « Il est essentiel que la France avance sur le chemin des réformes et prenne des mesures supplémentaires en faveur de la compétitivité de ses entreprises ». Les parlementaires « socialistes » se déclarent ainsi prêts à satisfaire les vœux du patronat et de la commission européenne en cassant le code du travail au détriment des ouvriers et travailleurs. Ils ne sont pas de gauche, ils sont « sociaux-libéraux », la version sociale de la droite européenne libérale …
Ce n’est pas au Parlement que s’exerce la démocratie
Mais les luttes, si elles prennent de l’ampleur et convergent pourraient bien les faire reculer. Car ce n’est pas avec la majorité « socialiste », ce n’est pas au parlement qu’on pourra « changer maintenant ». Ce parlement élu avec des modes de scrutin injustes ne représente pas les travailleurs. Ce n’est même pas une démocratie représentative. La démocratie réelle est ailleurs : dans les entreprises, dans les quartiers, là où s’expriment et se battent les salariés, les populations les plus pauvres. Alors luttons. Le 9 avril et au-delà.
Manifestations du 9 Avril en Seine-Maritime
Rouen : 10 heures Cours Clémenceau
Dieppe : 10 heures Gare SNCF
Le Havre : 10 heures 30 Franklin
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