A priori cette position du vice président du comité central du KPRF concernant Navalny est celle qui se rapproche le plus de la nôtre. En effet face à cet opposant qui ne représente qu’entre 2 et 4% des électeurs on se demande pourquoi le pouvoir russe déploie une telle armada. De deux solutions où dans le cadre de l’installation de la nouvelle équipe néo-conservatrice de Biden, le Kremlin a des informations que nous n’avons pas ou, comme le laissent entendre ici nos camarades du KPRF, il y a selon leur analyse au sein du pouvoir une aile libérale, une cinquième colonne qui veut achever la dislocation de la Russie et qui invente un opposant en le soutenant en sous main. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop) :
On a l’impression que certains groupes au pouvoir font délibérément de Navalny la principale figure d’opposition du pays.
En tant que communistes, nous ne partageons pas le moins du monde l’idéologie prônée par Navalny et ses partisans. Nous voyons que ce sont les mêmes dogmes libéraux qui ont déjà apporté d’innombrables malheurs à la Russie.
Mais nous ne pouvons pas non plus approuver les actions des autorités contre lui. Les fourgons et la police anti-émeute de Vnoukovo, en train d’embarquer les partisans de Navalny. Le blocage des routes d’accès à l’aéroport. Le changement de l’aéroport où l’avion en provenance de Berlin devait atterrir. La détention de Navalny lui-même à Sheremetyevo. Tout cela laisse l’impression d’une sorte de spectacle à grande échelle, destiné à créer une image de Navalny comme martyre.
Nous avons déjà vu quelque chose de similaire en 2013, lorsque Navalny a été jugé pour la première fois, attirant l’attention du public sur lui, puis condamné, mais il a été immédiatement libéré et a été autorisé à faire un coup de publicité lors des élections municipales de Moscou, ce leader d’opposition ayant réussi à franchir le filtre municipal en obtenant des signatures… des députés de Russie Unie.
Et aujourd’hui, il semble que nous assistions à une nouvelle séance d’enflure de la figure de Navalny au rang de principale figure d’opposition du pays. La question se pose donc : qui fait cela et pourquoi ?
Le choix entre Navalny et les autorités est une impasse. Parce que leur idéologie est essentiellement la même. Tant les navalnistes que le pouvoir actuel sont favorables au capitalisme. Cela garantit à la Russie le statut de périphérie des matières premières, la dégradation et l’extinction, qui durent depuis 30 ans.
Ce choix sans choix nous est artificiellement imposé. Mais nous sommes sûrs que notre peuple ne se laissera pas tromper. Lors des prochaines élections fédérales, les électeurs soutiendront les forces patriotiques de gauche qui offrent une véritable alternative à la politique des autorités actuelles.
Youri Afonin, vice-président du Comité central du KPRF