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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 07:32
La phrase du jour, de la semaine, du mois, de l'année ...
de notre ami, Canaille le Rouge

Publié le 26 Juillet 2015

La phrase du jour, de la semaine, du mois, de l'année ...

Paul Lafargue gendre de Marx, mort à Draveil (91), fondateur avec Guesde du Parti Ouvrier Français,Dreyfusard, député de Lille, mériterait certainement d'être plus connu (pas seulement pour ce monument qu'est "Le droit à la paresse").

 il se suicide à Draveil avec sa femme, en se justifiant dans une courte lettre :

« Sain de corps et d'esprit, je me tue avant que l'impitoyable vieillesse qui m'enlève un à un les plaisirs et les joies de l'existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. »

Paul Lafargue et Laura Marx sont enterrés au cimetière du Père-Lachaise (division 76), face au mur des Fédérés.

"Le ministre socialiste est un homme perdu pour le socialisme, quoiqu'il fasse " Paul Lafargue

Pour réfléchir avec Lafargue, autres phrases à méditer :

"Les socialistes révolutionnaires ont à recommencer le combat qu'ont combattu les philosophes et les pamphlétaires de la bourgeoisie ; ils ont à démolir, dans les têtes de la classe appelée à l'action, les préjugés semés par la classe régnante. "

" Travaillez, travaillez, prolétaires, pour agrandir la fortune sociale et vos misères individuelles, travaillez, travaillez, pour que, devenant plus pauvres, vous ayez plus de raisons de travailler et d'être misérables. Telle est la loi inexorable de la production capitaliste. "

"Si les crises industrielles suivent les périodes de sur-travail aussi fatalement que la nuit le jour, traînant après elles le chômage forcé et la misère sans issue, elles amènent aussi la banqueroute inexorable".

"qu’il proclame les Droits de la paresse, mille et mille fois plus nobles et plus sacrés que les phtisiques Droits de l’homme, concoctés par les avocats métaphysiciens de la révolution bourgeoise ; qu’il se contraigne à ne travailler que trois heures par jour,"

Rédigé par Canaille Lerouge

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7 juin 2015 7 07 /06 /juin /2015 09:40
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3 juin 2015 3 03 /06 /juin /2015 10:45

Lu sur Canaille le Rouge le 26 juin 2014

Mémoire : mis en ligne pour la première fois le 26 juin 2014.  Ceux qui ont voté, à droite comme chez les socialistes, pour cette forfaiture ont décidé de facto de la disparition de dizaine de lignes en Normandie.AC

 

le rêve de la droite et du PS

le rêve de la droite et du PS

 

Le projet de casse de la SNCF a été voté à l'assemblée nationale par 355 voix pour.

Il y a eu 168 contre, dont celles du Front de gauche

 

Une grande partie de la droite ne l'a pas voté parce que "pas assez libéral".

L'opposition était divisée sur le sujet : l'UDI (centriste) a voté pour et l'UMP contre, sauf 21 élus qui se sont abstenus et 24 qui ont voté pour. 

Au regard des votes, Thierry Mariani, Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bernard Debré, Jacques Myard, Frédéric Lefebvre ou Henri Guaino peuvent solliciter leur entrée au Parti Socialiste.

 

Les 17 EELV ont voté pour. 

 

Courage et démocratie, le gouvernement ayant décidé d'utiliser la procédure dite « accélérée », qui réduit le nombre de navettes entre les deux assemblées, la réforme pourrait être adoptée définitivement avant les vacances parlementaires du mois d'août.

Le texte doit à présent être examiné par le Sénat, à partir du 9 juillet.

 

Chassaigne a dû mesurer les dégats de son amendement, il a voté contre avec son groupe (moins deux abstentions).

 

Rédigé par Canaille Lerouge

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31 mai 2015 7 31 /05 /mai /2015 17:31

Pour sortir de la dictature du capitalisme,

le mouvement ouvrier et populaire doit combattre

pour la sortie de la France de l’Union Européenne,

de l’Euro et de l’OTAN !

10 ans après la Victoire du NON au Référendum sur le Traité Constitutionnel Européen – victoire bafouée par le Parlement parjure qui a malgré tout fait adopter ce Traité – le peuple de France, et en premier lieu la classe ouvrière, continue à rejeter l’Union Européenne, cette construction impérialiste faite par et pour le capital.

L’UE supranationale, espace organisé de la « concurrence libre et non faussée », est une machine de guerre contre les salaires et les droits des salariés; elle aggrave la course au profit capitaliste et à l’exploitation par la suppression des barrières douanières en faveur du libre marché, la destruction des services publics, dans le contexte mondial de la multiplication des guerres, de la destruction d’ Etats souverains, des dominations des firmes transnationales par la privatisation et la marchandisation de la santé, de l’alimentation, de l’environnement, qui marquent la vie des travailleurs sur toute la planète.

L'UE n'est en réalité que la forme supranationale libérale de la mondialisation capitaliste sur le sous-continent européen. Il faut sortir de cette « prison des peuples », il faut briser l’alliance des bourgeoisies qui sont unies aujourd’hui contre les classes ouvrières.

L'Euro est l’arme du capital pour imposer que la seule variable d’ajustement soit le coût du travail, infliger l’austérité et la déréglementation sociale (salaires, retraites, droits sociaux..). On ne peut agir contre l’austérité et rester dans l’Euro. Il faut donc sortir de cette monnaie unique et inique, carcan pour des économies nationales diversifiées.

Nous affirmons l'urgence d'un processus de réappropriation de la souveraineté nationale

La Nation est le cadre permettant la souveraineté pour le peuple. C’est à ce niveau que les conquêtes sociales ont été réalisées et qu’elles peuvent être les mieux reconquises et garanties. L’Union Européenne éloigne encore plus les lieux de décision, démembre la nation avec les euro-régions et euro-métropoles, crée un arsenal juridique contraignant au terme duquel la France s’interdit explicitement de mener une politique indépendante et souveraine.

La nation française doit retrouver son indépendance monétaire, fiscale, douanière pour reconquérir la maîtrise de ses richesses par l’appropriation collective des grands moyens de production et d’échange dans des formes diversifiées. Elle doit établir de nouveaux rapports de coopérations et d’échanges, entre nations et peuples souverains.

Elle doit sortir de l’OTAN et de tout bloc militaire spécifiquement européen (Agence Européenne de Défense), qui ne sont que les « bras-armés » de l'impérialisme états-unien, allemand dominants mais aussi français ou anglais pour le nouveau (re)-partage du monde.

Il y a urgence à ouvrir une réponse populaire au nationalisme, à la fascisation

Marine Le Pen est la face trompeuse d'un courant politique de fascisation qui marque tous les pays européens, des identitaires en France, jusqu'aux Nazis de l'Aube Dorée en Grèce. L'extrême droite fasciste a toujours été et est un recours ultime de la dictature terroriste du capital financier. Son discours chauvin « national-ouvriériste » a pour fonction de diviser la classe des travailleurs dans la lutte contre le capital. Les travailleurs ont tout à y perdre, alors que l'urgence est de renforcer leurs luttes, au plan national comme international, contre la mondialisation capitaliste. Contre le nationalisme, le fascisme et l’euro-atlantisme, c’est un large Front antifasciste, patriotique et populaire qu’il faut aujourd’hui constituer pour combattre l’UE.   

Les travailleurs à l’avant-garde du combat

La classe ouvrière, les salariés des entreprises en lutte ont relancé ces dernières années l’enjeu de l’appropriation sociale des fruits de leur travail, et au final, l’enjeu des nationalisations comme condition du développement industriel et de la recherche, de la relocalisation des productions, du maintien des droits sociaux. C’est dans des luttes longues et dures (Fralib, Sanofi, Psa, Goodyear, Florange, Pilpa, Veninov, Kem One, Ford, Doux, Fraisnor, Sambre et Meuse, SNCM, Air France, SNCF…) que les salariés cherchent des leviers d’interventions à leur portée, et font émerger leurs objectifs politiques, non seulement pour leurs salaires et leurs besoins vitaux, mais contre les déréglementations dictées par l'UE et pour affirmer le rôle essentiel des travailleurs pour faire reculer la capacité du capital à spéculer et détruire les acquis du Conseil National de la Résistance (CNR).

 Nous, organisations et militants des « Assises du Communisme », entendons continuer le combat pour la sortie de la France de l’Union Européenne, de l’Euro et de l’OTAN, antichambre et étape incontournable du combat pour la libération sociale de l’exploitation capitaliste et une véritable indépendance nationale.

Nous, organisations et militants des « Assises du Communisme » appelons les forces communistes, syndicales, démocratiques, antifascistes, antiracistes, patriotiques et les forces de paix à rejoindre le combat pour la sortie de l'euro, de l'UE et de l'OTAN.

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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 13:54

Quand j’étais enfant à Hénin-Liétard et que l’on parlait de déportés politiques, le nom de Martha Desrumaux revenait systématiquement.

Martha naît en 1897 à Comines, une petite ville proche de Lille. Elle commence à travailler à neuf ans comme femme de ménage puis comme ouvrière dans le textile. Elle adhère à la CGT à treize ans, puis, deux ans plus tard, aux Jeunesses socialistes. En 1921, elle rejoint le Parti communiste. En 1917, elle prend la tête d’un mouvement de grève dans le textile. En 1925, elle dénonce la guerre coloniale au Maroc. En 1927, elle est la première femme élue au Comité Central du PCF.

En 1936, elle est une figure de proue du Front populaire dans le Nord. Elle est la seule femme présente lors de la signature des accords Matignon. Elle organise la solidarité avec les forces républicaines espagnoles. Elle joue son propre rôle dans le film de Jean Renoir La vie est à nous.

En août 1940, dans le nord de la France sous administration directe de l’armée allemande, elle organise la grande grève patriotique de mai-juin 1941. 100 000 mineurs débrayent, refusant de fournir du charbon pour l’occupant. Dénoncée par le préfet, Martha est arrêtée par la gestapo. Elle est mise au secret à la prison de Loos et déportée à Ravensbrück. Elle y organise l’entre-aide et la solidarité avec Geneviève De Gaulle-Anthonioz et Marie-Claude Vaillant-Couturier. Libérée par l’Armée rouge, elle est rapatriée par la Croix-Rouge en 1945 mais revient malade du typhus. Elle réintègre les organes dirigeants de la CGT.

En 1944, elle est élue au conseil municipal de Lille. L’année suivante, elle est élue député communiste du Nord.

La maladie l’oblige à ralentir ses activités. Elle continue cependant son action auprès de la Fédération nationale des Déportés, proche du Parti communiste.

Elle meurt le 30 novembre 1982, le même jour que son mari, ouvrier métallurgiste et syndicaliste.

Trop communiste pour entrer au Panthéon ? Comme Marie-Claude Vaillant-Couturier ?

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20 mai 2015 3 20 /05 /mai /2015 16:26

L’effacement de l’histoire

Mondialisation.ca, 12 mai 2015
ilmanifesto.info ( journal communiste)
 
 
DSCN1960

Le 70° anniversaire de la victoire sur le nazisme, le 9 mai à Moscou, a été boycotté sur la pression de Washington par tous les gouvernants de l’Ue, sauf le président grec, et mis sous le boisseau par les médias occidentaux, dans une tentative grotesque d’effacer l’Histoire. Non sans résultats : en Allemagne, France et Grande-Bretagne il s’avère que 87% des jeunes ignorent le rôle de l’URSS dans la libération de l’Europe du nazisme. Rôle qui fut déterminant pour la victoire de la coalition antinazie. Après l’attaque de l’Urss le 22 juin 1941 par 5,5 millions de soldats, 3500 chars et 5000 avions, l’Allemagne nazie concentra en territoire soviétique 201 divisions, c’est-à-dire 75% de toutes ses troupes, auxquelles s’ajoutaient 37 divisions de ses satellites (parmi lesquels l’Italie). L’URSS demanda sans relâche aux alliés d’ouvrir un second front en Europe, mais les Etats-Unis et la Grande-Bretagne le retardèrent, aux fins de décharger la puissance nazie sur l’URSS pour l’affaiblir et avoir ainsi une position dominante au terme de la guerre. Le second front fut ouvert avec le débarquement anglo-étasunien en Normandie en juin 1944, quand désormais l’Armée rouge et les partisans soviétiques avaient défait les troupes allemandes en assénant le coup décisif à l’Allemagne nazie.

Le prix payé par l’Union Soviétique fut très haut : environ 27 millions de morts, civils pour plus de la moitié, correspondants à 15% de la population (par rapport aux 0,3% des USA dans toute la Seconde guerre mondiale) ; environ 5 millions de déportés en Allemagne ; plus de 1700 villes et bourgs, 70 mille petits villages, 30 mille usines détruites.

On tente aujourd’hui d’effacer cette page fondamentale de l’histoire européenne et mondiale, en mystifiant aussi les événements successifs. La guerre froide, qui divisa à nouveau l’Europe immédiatement après la Seconde guerre mondiale, ne fut pas provoquée par une attitude agressive de l’URSS, mais par le plan de Washington d’imposer la domination étasunienne sur une Europe en grande partie détruite. Ici aussi les faits historiques parlent. Un mois à peine après le bombardement de Hiroshima et Nagasaki, en septembre 1945, on calculait déjà au Pentagone qu’il fallait plus de 200 bombes nucléaires pour attaquer l’URSS. En 1946, quand le discours de Churchill sur le « rideau de fer » ouvrait officiellement la guerre froide, les USA avaient 11 bombes nucléaires, qui en 1949 grimpaient à 235, alors que l’URSS n’en possédait pas encore. Mais en cette année-là l’Urss effectua la première explosion expérimentale, en commençant à construire son propre arsenal nucléaire.

Dans cette même année l’Otan fut fondée à Washington, en fonction anti-soviétique, six ans avant le Pacte de Varsovie constitué en 1955. La guerre froide terminée, à la suite de la dissolution en 1991 du Pacte de Varsovie et de l’Union Soviétique elle-même, l’Otan s’est étendue sur pression de Washington jusqu’à l’intérieur du territoire de l’ex URSS. Et quand la Russie, s’étant reprise de la crise, a reconquis son rôle international en liant des rapports économiques croissants avec l’Ue, le putsch en Ukraine, sous gestion Usa/Otan, a ramené l’Europe dans un climat de guerre froide.

En boycottant dans le sillage des USA le 70° anniversaire de la victoire sur le nazisme, l’Europe occidentale (celle des gouvernements) efface l’histoire de sa propre Résistance, qu’elle trahit en soutenant les nazis arrivés au gouvernement à Kiev. Elle sous-évalue la capacité de la Russie à réagir, quand elle est envoyée dans les cordes. Elle a l’illusion de pouvoir continuer à dicter sa loi, quand la présence à Moscou des plus grands représentants des BRICS, à commencer par la Chine, et de nombreux autres pays confirme que la domination impériale de l’Occident est sur la voie du déclin.

Manlio Dinucci 

Edition de mardi 12 mai 2015 de il manifesto

http://ilmanifesto.info/la-cancellazione-della-storia/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Manlio Dinucci est géographe et journaliste. Il a une chronique hebdomadaire “L’art de la guerre” au quotidien italien il manifesto. Parmi ses derniers livres:  Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013; Geolaboratorio, Ed. Zanichelli 2014;Se dici guerra…, Ed. Kappa Vu 2014.

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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 09:31
 

En ce 9 mai 2015, nous commémorions le 70ème anniversaire de la victoire contre l’Allemagne nazie. Cette date restera dans les livres d’histoires comme celle ou ce que l’on appelle « l’occident », et qui n’est en réalité que le cercle des alliés européens des Etats-Unis à commis une faute politique majeure. Dans cette faute, la responsabilité du Président François Hollande est importante, et pourrait avoir des conséquences profondes.

2.5.1945 Berlin Reichstag Armbanduhren wegretuschiert.

2.5.1945 Berlin Reichstag
Armbanduhren wegretuschiert.

Poutine isolé ?

Sous les pressions des Etats-Unis, une majorité des pays européens ont renoncé à envoyer un Président ou un Premier ministre à Moscou pour la grande parade commémorant la Victoire. Mais, et ceci est extrêmement important, la Chine, l’Inde et de nombreux pays d’Amérique Latine ont fait le déplacement. Si l’on mesure démographiquement le poids de ces représentants, ils pèsent plus de 50% de la population terrestre. Si l’on mesure économiquement leur contribution, elle est élevée, autour de 40%. Parler dans ces conditions d’un « isolement » de Vladimir Poutine est une absurdité.

Mais, la symbolique politique est encore plus importante. Ont fait le déplacement à Moscou les chefs d’Etat ou les chefs de gouvernement des pays des « BRICS » et des pays de l’OSC, l’organisation de Sécurité et de Coopération. Plus encore, la présence des chinois et des indiens acquière une signification particulière. La population de la Chine a payé d’un prix humain extrêmement lourd un conflit qui, pour elle, a commencé non en 1939 mais en 1937. En fait, elle est – derrière l’URSS – le deuxième pays à avoir le plus souffert. Les atrocités commises par l’armée japonaise ont été abominables. Les troupes indiennes se sont battues, tant contre l’Allemagne et l’Italie que contre le Japon. La participation de contingents des armées chinoises et indiennes au défilé de Moscou a, à l’évidence, une portée qui dépasse la simple commémoration.

Il était donc clair que ce 9 mai allait revêtir une importance particulière. Du fait de l’attitude des Etats-Unis, mais aussi du fait de la couardise, pour ne pas utiliser de mots plus blessants, de dirigeants européens, ce 9 mai 2015 a entériné la coupure du monde en 2. Il a symbolisé l’opposition d’un « ancien monde », celui du bassin atlantique à ce nouveau monde en train d’émerger autour de l’Asie, et qui attire à lui sans cesse de nouveaux pays. On ne peut, à cet égard, que constater que les initiatives chinoises, ou Sino-Russes[1], de la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures[2] (BAII/AIIB) jusqu’au projet d’union eurasienne ne cessent de prendre de l’ampleur. Ces initiatives auraient pu être conçues dans un cadre ouvert sur « l’ancien monde ». C’est la responsabilité des Etats-Unis, mais aussi de ceux qui par suivisme à courte vue ou par peur leur ont emboité le pas que d’avoir provoqué cette rupture symbolique entre ces deux mondes que l’on a vérifiée avec le défilé du 9 mai.

 

La responsabilité de François Hollande.

Traditionnellement, c’est la France qui cherche à rétablir le dialogue et qui se bat, parce qu’elle a une conception universaliste de certains principes, pour faire tomber les préventions et réduire les hostilités entre blocs. Le Général de Gaulle a prononcé de nombreux discours contre la « politique des blocs », dont celui de Phnom Penh, en 1966, est le plus fameux. En décidant, à la dernière minute, d’envoyer Laurent Fabius, notre Ministre des Affaires Etrangères, non seulement François Hollande a commis une faute lourde, mais il s’est discrédité durablement sur la scène internationale. L’envoi du Ministre des Affaires Etrangères représente clairement un indigne « entre deux ». Si l’on voulait être présent à Moscou, c’était au Président de se déplacer, voire à son Premier ministre (Manuel Valls) qui, rappelons le, dans la Constitution, « dirige la politique du pays ». Mais, François Hollande a préféré aller se mettre au chaud dans les Caraïbes, et Manuel Valls se complaire dans une polémique indigne contre Emmanuel Todd. L’Histoire retiendra cette désertion, à la fois physique et morale, des deux autorités les plus importantes de notre pays.

Mais, le plus grave, est que si, dans le futur, la France s’émeut – à juste titre – de cette résurgence de la « politique des blocs » elle n’aura plus aucune légitimité pour parler contre. François Mitterrand, qui avait un sens de l’Histoire, et de la formule, avait utilisé l’expression de « petit télégraphiste » pour dénoncer la visite de Valery Giscard d’Estaing à Moscou au début (1979) de la guerre d’Afghanistan. Mais aujourd’hui, au moment où il eut été important d’être à Moscou ne serait-ce que pour témoigner par sa présence de l’unité du monde et pour reprendre langue avec ces dirigeants du « nouveau monde », le Président français a préféré jouer les abonnés absents. Son absence est certainement une honte, mais elle est aussi – politiquement – une démission.

 

Les conséquences.

Cette démission aura, n’en doutons pas, des conséquences profondes et durables, du moins tant que ce personnel politique là restera au pouvoir. On oublie, ou bien l’on feint d’ignorer que Vladimir Poutine est, au sein du gouvernement et de la classe politique au pouvoir en Russie, l’un des plus pro-occidentaux[3]. En un sens, il a pris acte des principes de la politique internationale qui fondaient les relations internationales depuis les années 1980, au moment où ces derniers étaient de plus en plus abandonnés par les Etats-Unis et leurs alliés.

La question des principes et des règles qui doivent régir les relations internationales est au cœur de la problématique défendue par Vladimir Poutine depuis le discours qu’il prononça à Munich en 2007[4]. Il est revenu à de nombreuses reprises sur ce thème, et en particulier en 2012[5]. Cette dernière déclaration est particulièrement importante car elle date de bien avant la crise ukrainienne. L’un des points sur lesquels Poutine se prononce est : «La récente série des conflits armés démarrés sous le prétexte d’objectifs humanitaires est en train d’affaiblir le vieux principe de la souveraineté des Etats, créant ainsi un vide légal et moral dans la pratique des relations internationales. Il est souvent dit que les droits de l’homme sont supérieurs à la souveraineté des Etats. Ceci est incontestablement vrai – les crimes contre l’humanité doivent être punis par la Cour International. Mais, quand la souveraineté des Etats est trop aisément violée au nom de ce principe, quand les doits de l’homme sont protégés de l’extérieur sur une base sélective, et quand les mêmes droits d’une population sont piétinés dans le processus d’une telle protection, incluant le droit primordial et le plus sacré – le droit à sa propre vie – ces actions ne peuvent être considérées comme une noble mission mais plutôt comme une totale démagogie »[6] .

Cette question était déjà pendante en 2007 quand Vladimir Poutine avait réclamé la clarification des règles du Droit international. Dès 2003, à propos de l’intervention américaine en Irak, on pouvait voir que cette tendance à interpréter les règles à leur seul profit était une tendance de la politique des Etats-Unis[7]. On sait que cette dérive de la politique américaine vers un « interventionnisme » de plus en plus important n’a fait que se renforcer.

De même, il fait, en 2012, cette réflexion quand à la volonté des Etats-Unis de se constituer en bastion invulnérable : « Par définition l’invulnérabilité absolue pour un pays requiert en théorie que tous les autres pays soient vulnérables. Ceci ne peut être accepté »[8]. On voit bien ici toute la responsabilité de la politique américaine dans le raidissement progressif de la position russe. L’incapacité des Etats-Unis d’admettre que le XXIème siècle ne sera pas le siècle américain est grosse de conflits.

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 22:44
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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 06:54

Publié par Michel El Diablo

Les COMMUNISTES et L'IMMIGRATION [un article paru dans « L’Humanité » en juillet 1991]

Les communistes ont toujours combattu pour l'indépendance et la liberté des peuples victimes du colonialisme et du néocolonialisme. C'est le fondement de leur démarche lorsqu'ils luttent contre les expulsions et exigent depuis plus de seize ans l'arrêt de toute nouvelle immigration.

S'il y a une chose qui authentifie l'identité des communistes français c'est bien leur sensibilité et leur engagement permanent au regard des réalités du monde. Pour eux l'injustice n'a pas de frontières. L'étranger n'a jamais été un étranger au sein du parti. Chacun sait que le PCF s'engagea dès sa naissance contre les guerres coloniales. Que ce soit le combat contre la guerre du Rif (Maroc, 1925), celle d'Indochine (1947), ou encore celle d'Algérie, le PCF s'est toujours battu pour l'indépendance des peuples et la liberté des hommes. Ce n'est pas un hasard si dans le combat contre l'occupant nazi ceux de " l'Affiche rouge " que chantent Aragon et Ferré étaient avec le "parti des fusillés" auxquels rendit hommage François Mauriac.

L'histoire de l'après-guerre et celle plus récente nous a montré les communistes français être du combat contre les discriminations raciales, celui du pasteur Martin Luther King et de la communiste Angela Davis aux Etats-Unis, ou encore celui de Mandela et de l'ANC contre l'apartheid en Afrique du Sud. Il n'y a aucun parti politique dans ce pays qui puisse se prévaloir d'un tel engagement dans  le combat des peuples pour leur indépendance et leur liberté.

C'est dans ce contexte que le PCF - fidèle aux paroles de Jean Jaurès " beaucoup d'internationalisme rapproche de la patrie " - a défini sa politique au regard de l'immigration. Lorsque, dès 1971, Georges Marchais souligna la réalité de la crise de la société française, il n'évacua pas le fait que le patronat français faisait venir de la main d'œuvre taillable et corvéable à merci pour satisfaire les appétits du capital, et diviser la classe ouvrière française. Déjà, en avril 1964, le bureau politique du PCF s'en prenait au " chauvinisme et au racisme " visant à diviser les travailleurs français et immigrés, citant entre autres " les courants malsains " qui se développaient " parmi la population autour des bidonvilles de Champigny, de Saint Denis et d'ailleurs ", ou le patronat avait fait venir notamment des travailleurs portugais (1).

En 1974, le livre " Français et immigrés " (2) rappelait qu'en 1956 le groupe communiste à l'assemblée nationale s'était prononcé " contre la venue en France de milliers de travailleurs immigrés ". Dénonçant les pratiques de négriers du capital français, les députés communistes soulignaient que l'arrivée de cette main-d’œuvre ne répondait ni à l'intérêt national ni à la misère dans laquelle étaient enfoncé le peuple algérien du fait du colonialisme français.

Mais c'est en 1974, en raison de la montée du chômage, que le PCF s'est prononcé pour " l'arrêt de toute immigration nouvelle OFFICIELLE ou CLANDESTINE ", tout en combattant les expulsions arbitraires, le racisme et la xénophobie largement encouragés par le pouvoir de l'époque. Plus tard, dans un communiqué du bureau politique du PCF daté du 30 juin 1977, les communistes dénonçaient le fait que " les travailleurs immigrés " étaient " l'objet d'une campagne indigne visant à leur imputer la responsabilité de l'aggravation de la crise et particulièrement du chômage ". En juillet 1977, les députés communistes déposaient un projet de loi pour " une maitrise démocratique de l'immigration " (3).

Une appréciation toujours d'actualité. D'autant que, les années passant, le patronat et le gouvernement n'ont jamais arrêté l'immigration, recourant y compris aux marchands d'esclaves avec l'immigration  clandestine, et concentrant les familles immigrés dans les mêmes villes, souvent dirigées par des maires communistes, constituant de fait de véritables ghettos, sources de difficultés pour les uns et pour les autres. Ainsi, même si la méthode était inappropriée, ce n'est pas un hasard si, en décembre 1980, les élus communistes de Vitry s'opposèrent au coup de force du maire de droite de Saint-Maur, qui avait expulsé des travailleurs maliens d'un foyer de sa ville pour les transporter à l'heure du laitier dans un foyer insalubre et désaffecté de Vitry.

Ce n'est pas un hasard non plus si le conseil général du Val de Marne, présidé par le communiste Michel Germa, a décidé depuis d'octroyer des subventions pour reconstruire le foyer incriminé de Saint-Maur, et que le maire de droite de cette ville refuse, non pas la subvention, mais de reconstruire le foyer.

Nous touchons là aux vraies questions. Celles qui amènent les communistes à agir avec les intéressés hier comme aujourd'hui, contre la misère du tiers-monde pour enrayer l'immigration à la source, demander l'arrêt de l'immigration et des expulsions arbitraires, dans l'intérêt commun des travailleurs immigrés et français.

 

Pierre AGUDO

 

(1) Publié par " France Nouvelle", Avril 1964

(2) Editions sociales, livre d'André Vieuguet, dirigeant national du PCF à l'époque.

(3) Projet de loi réactualisé en 1979 at portant le titre de " Statut de l'immigration "

 

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2 avril 2015 4 02 /04 /avril /2015 22:50

Michel El Diablo

UKRAINE - 9 mai 2015 : « nous n’avons pas peur » les anciens combattants antifascistes de l’Armée Rouge vont défiler dans Kiev
UKRAINE - 9 mai 2015 : « nous n’avons pas peur » les anciens combattants antifascistes de l’Armée Rouge vont défiler dans Kiev

« Nous n’avons pas peur »: les anciens combattants vont marcher dans le centre de Kiev, le 9 mai 2015  (jour du 70e anniversaire de la défaite de l’Allemagne nazie et de la victoire contre le fascisme) ; l’interdiction probable de la célébration du Jour de la Victoire en Ukraine sera une insulte aux anciens combattants de la Grande Guerre patriotique.

Cependant, ils ont l’intention de marcher sur Khreschatyk, même s’il y a un risque que les extrémistes d’extrême-droite les attaquent. Selon le chef de l’organisation des anciens combattants de l’Ukraine Nikolai Martynov à  Kiev , la Verkhovna Rada (ndt parlement à Kiev) a adopté la loi n°2558 «sur la condamnation des régimes socialiste et nazis en Ukraine et l’interdiction de leurs symboles »  et empêche les  anciens combattants de célébrer le Jour de la Victoire.

» Le décret présidentiel supprime le concept de Grande Guerre Patriotic, il supprime le jour férié du 9 mai pour mettre en avant le 8 mai, nommé « jour du souvenir et de la réconciliation ». Quand Victor Iutschenko est arrivé au pouvoir, il nous a interrogé au sujet de la réconciliation. Nous luis avons répondu que la direction de notre organisation ne pouvait pas répondre seule à cette question et lui avons proposé de soumettre la question aux vétérans. Noues les avons interviewés, et ils nous ont alors dit à 99,9% que la réconciliation avec ceux qui n’ont pas été réhabilité était hors de question. Quelle réconciliation? L’Allemagne nazie s’est rendu » . Martynov a aussi dénoncé ce décret comme inconstitutionnel, car la décision a été prise sans referendum? Si elle est approuvé, la loi du président, selon la direction de l’association des vétérans d’Ukraine, en vertu de l’interdiction va supprimer le jour des défenseurs de la patrie. « Dans mon bureau se trouve une copie du drapeau de la victoire, du drapeau des vétérans. A l’inverse dans le centre de la ville il y a des containers poubelles. Et j’ai bien bien peur que si les activistes [d’extrème droite] de Parvy Sektor viennent, ils m’étranglent avec ce drapeau et me jettent dans une de ces poubelles. Les vétérans ressentent de nombreux actes d’intimidations. Et de nombreux ravages de la part du SBU et des forces de l’ordre ». Il craint également pour le 9 mai d’être attaqué par les extrémistes de « Secteur Droit ».

Ses déclarations sont confirmées par un vétéran, le colonel Dimitri Stadniuk :

« Nous n’accepterons jamais le fait d’être interdit de célébrer le 9 mai. Nous viendrons pour ouvrir le centre ville. Et laissons les essayer de tirer sur nous. Nous n’avons pas peur. Nous nous battrons, s’ils nous y obligent »

Le 2 mai 2014, à Odessa, au lendemain du 1er mai, des dizaines de militants antifascistes et de gauche étaient massacrés dans l’incendie de la maison des syndicats à Odessa.

Cette semaine, à Berlin où se déroulent des cérémonies du 70e de la victoire contre le nazisme, il est significatif de constater qu’une délégation représentant les peuples soviétiques – qui ont été les principaux artisans de cette victoire payé du prix de 27 millions de morts –  a été la seule délégation empéchée d’accéder à une cérémonie au Reichtag à Berlin malgré son invitation officielle, et prise à partie par des activistes nationalistes ukrainien sans réaction de la police allemande… Dans le même temps, le président français Hollande recevait l’oligarque-président de la junte de Kiev Poroschenko à Paris, annonçant la livraison d’équipement à l’armée de Kiev (hélicoptères, système d’armement).

Plus que jamais, solidarité antifasciste avec le peuple ukrainien. No Pasaran !

D’après : http://politikus.ru/events/48072-my-ne-poboimsya-veterany-namereny-marshirovat-v-centre-kieva-9-maya.html  

Traduction JBC pour www.initiative-communiste.fr

 

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