La décision de la Cour suprême de Londres du 10 décembre 2021 n’a pas surpris. Sur la base des garanties étasuniennes, deux juges ont annulé le verdict d’un tribunal inférieur qui empêchait l’extradition en janvier vers les États-Unis du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. La juge Vanessa Baraitser avait alors jugé que l’extradition d’Assange et son éventuel placement dans une prison à sécurité maximale (supermax) et/ou sous un régime de Mesures Administratives Spéciales (SAM) risquaient de le pousser au suicide, compte tenu de son état mental fragile. Sur l’essentiel, à savoir le droit de divulguer des documents classifiés sur le mépris de la vie humaine, la corruption, les mensonges et les innombrables crimes de guerre étasuniens commis dans la guerre contre le terrorisme, la juge avait accepté la demande d’extradition des EU.
Ce n’était donc qu’une question de report. Sans le vouloir, le premier verdict représentait pourtant un aveu sans précédent de l’horreur du système étasunien d’isolement des prisonniers mais il était certain que les autorités se précipiteraient pour présenter des garanties. Les États-Unis ont en effet assuré à la Cour suprême britannique qu’Assange serait traité avec humanité et qu’il ne serait pas soumis aux mesures extrêmes susmentionnées (« à moins, ont-ils ajouté cyniquement, qu’il commette un acte à l’avenir rendant ces mesures nécessaires »). L’extradition peut donc avoir lieu.
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