"... des millions de citoyens découvrent, étonnés, qu’il est donc possible d’annuler certaines dettes publiques sans que le monde ne s’écroule."
Christine Lagarde a été très claire : l’annulation des dettes publiques contractées en réponse à la crise sanitaire est « inenvisageable ». Elle constituerait « une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des États[1] ».
Seule, au milieu de la tempête, la présidente de la BCE entend donc maintenir fermement le cap de l’orthodoxie monétaire, faisant du remboursement de la dette — quelles que soient ses causes — un horizon indépassable de la pensée économique. Sans doute tient-elle les propos que sa fonction lui impose, sans doute estime-t-elle nécessaire de préserver un dernier vestige de l’ordre en place, quand tous les autres ont été piétinés après 2008, ou balayés depuis un an.
Mais le simple fait qu’elle soit acculée à une posture défensive sur la question de la dette — sensible entre toutes — prouve qu’une époque s’achève : des millions de citoyens découvrent, étonnés, qu’il est donc possible d’annuler certaines dettes publiques sans que le monde ne s’écroule. Il n’est pas sûr que la morale de bon père de famille qui soutient la thèse défendue par Lagarde — et qui constitue le niveau zéro de la réflexion économique en la matière — permette de penser clairement la situation actuelle.
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La dette-Covid et l'Euro, entre annulation et servitude volontaire - par Eric Juillot
Christine Lagarde a été très claire : l'annulation des dettes publiques contractées en réponse à la crise sanitaire est " inenvisageable ". Elle constituerait " une violation du traité...
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