Le Président de la République et son gouvernement ont tenté de justifier l’intervention des forces françaises au Mali au nom du droit international, de la lutte contre le terrorisme et de l’ingérence humanitaire. Ces raisons invoquées ne sont pas crédibles et relèvent de l’hypocrisie.
S’il est vrai que les accords d’assistance mutuelle permettent à un état d’intervenir en faveur d’un pays agressé qui le demande, l’application de ce droit est diversement appréciée selon les cas. Naguère, l’intervention de l’ex URSS en faveur du gouvernement afghan agressé par les talibans fut condamnée par l’ensemble des puissances occidentales. Aujourd’hui, ces dernières saluent l’intervention française en faveur d’un pouvoir malien dont la légitimité est des plus contestables.
La défense des droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme donnent lieu, par ailleurs à des interventions très sélectives : on tolère l’expansionnisme d’Israël au détriment des Palestiniens, on soutient les djihadistes en Irak, en Libye et en Syrie quand on prétend les combattre au Mali. Le « Mal » change de visage au gré des conflits et des intérêts capitalistes.
En réalité, la politique en place n’a pas pour but les valeurs humaines mais des intérêts de classe et le gouvernement français, prétendument de gauche, dissimule sa politique impérialiste sous le masque de la morale. C’est pour défendre les intérêts de « Total » et d’ « Areva » que la France intervient militairement au Mali. C’est d’ailleurs parce que les intérêts capitalistes menacés sont essentiellement français que les partenaires européens se sont bien gardés d’intervenir directement dans le conflit et que les pays africains, pourtant maintes fois sollicités n’apportent qu’une aide timide à la France.
Il est vrai qu’au delà du service rendu aux grands groupes industriels français, l’intervention militaire a également pour but de redorer le blason du Président de la République. Présenté par les médias sous contrôle de l’armée comme le libérateur du peuple malien opprimé, François Hollande a vu sa cote de popularité remonter dans les sondages. Ce, d’autant plus que l’engagement militaire français a été unanimement plébiscité par nos parlementaires. A croire que les élus communistes privilégient les arguments sentimentalo démagogiques du pouvoir au détriment de l’analyse critique de la situation réelle.
Reste que la France est désormais engagée dans une guerre durable et coûteuse parce que l’ennemi s’est avéré insaisissable et que l’armée malienne n’existe quasiment pas. Les millions d’euros déjà dépensés dans cette opération guerrière auraient été mieux utilisés en aidant le peuple malien à maîtriser son destin au plan économique, social et démocratique.