Jean-Claude Delaunay, économiste, vivant en chine et auteur de nombreux livres autour du socialisme : dans ce blog où il est chez lui, faisant partie de l’équipe rédactionnelle, il interpelle NOTRE candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel. Jean-Claude dit “Je suis bien prétentieux de parler comme je le fais, et pourtant, j’ai la conviction que mon analyse devrait faire réfléchir. Elle devrait stimuler la réflexion de tous les communistes et non apparaître comme une bataille de chiens querelleurs. Et puis lui-même, Fabien Roussel, dans Ma France Heureuse, n’a-t-il pas écrit «qu’il fallait sortir du présidentialisme et de la délégation de pouvoir que les Français donnent aux élus. Chaque citoyen doit être un acteur de la vie politique, une partie de sa solution» (p.43). Par conséquent, je suis son conseil, que je trouve approprié. “ Voilà. Jean-Claude parle pour lui, et réclame les véritables conditions de l’unité du parti, celle à partir desquelles se reconstruit dans un combat difficile un nouveau rapport au monde du travail, à la jeunesse… C’est une longue marche engagée là et qui va bien au-delà de la présidentielle, et même d’un congrès. Notre candidat a eu le courage, (peut-être l’inconscience) de s’y engager, nous le remercions sincèrement en ce qui concerne l’équipe de ce blog, dont l’engagement se situe autour d’une stratégie pour le socialisme. «… Une stratégie claire et des objectifs très clairs sont importants, que voulons-nous, que proposons-nous et si nous nous sentons capables de le faire … soyez sage, soyez proactif. Être aussi intelligent que nécessaire, non seulement aussi courageux que nécessaire, non seulement aussi résolu que nécessaire, et aussi convaincu que nécessaire, mais aussi intelligent que nécessaire … » disait Fidel, et on est rarement intelligent tout seul en politique d’où la nécessité de reconstruire l’unité du parti dans cette construction collective et pas dans l’entre-soi des sommets de Fabien (le colonel) surtout quand tous les étages sont peu assurés. Pourtant si Jean-Claude autorise cette remarque d’une sociologue, je trouve qu’il ne tient pas assez compte de la nouveauté du livre de Fabien Roussel, la manière dont celui-ci va dans les entreprises, se confronte à la réalité de l’exploitation, ce qui n’a été fait par aucun de ses prédécesseurs, ni les autres candidats, mais “motion de synthèse”, je pense que cette démarche innovante appelle effectivement plus de théorie sur les conditions de l’exploitation financière et impérialiste; l’actualité de la rupture d’une commande avec l’Australie vient de rappeler à nos politiques que nous n’avons pas plus d’alliés en Europe que dans le Pacifique et là je rejoins ton analyse sur la stupidité de notre regard sur la Chine, double stupidité sur le seul luxe et sur la manière dont nous avons laissé partir nos fleurons, il ne s’agit pas seulement de rapatrier mais de coopérer. Et c’est pas avec les gadgets de Friot que l’on peut penser ce genre de chose…(note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Pour la grande bourgeoisie française, l’élection présidentielle est aujourd’hui l’élément politique le plus important du mécanisme global servant à reproduire son pouvoir. Elle sert à ça, cette élection, dans les conditions de l’impérialisme contemporain. C’est sa valeur d’usage spécifique, son rôle, au sein de la grande machine que les béati possidantes de ce pays ont mis au point pour exploiter et dominer leurs semblables.
Prendre place dans cette élection est donc nécessaire pour les communistes puisqu’il leur est offert, pendant le court moment de sa préparation, de contester radicalement, il est vrai en paroles et de façon non-gratuite, la direction donnée à la société par les dirigeants de la classe au pouvoir. Évidemment, ces dirigeants, qu’ils soient politiciens ou dans les affaires, préfèreraient que les communistes fîssent de la politique et du marxisme dans les cimetières plutôt que dans des réunions publiques. Ils préféreraient qu’ils développâssent leurs critiques et leurs propositions au clair de la lune plutôt qu’en plein jour. Mais rien n’est parfait. Seules les machines idéales ont un rendement égal à 100%. Les agents directeurs et contremaîtres de la machine capitaliste savent cela et ils ont appris à s’en accommoder.
C’est précisément cette plasticité que je souhaiterais examiner dans le présent texte. Pour quelles raisons les dirigeants et vrais bénéficiaires du capitalisme en son stade impérialiste actuel, sont-ils toujours aux commandes en France? Pour quelles raisons, si la campagne menée par Fabien Roussel continue sur la lancée de son livre récent, Ma France Heureuse, Solidaire, Digne[ Fabien Roussel, «Ma France Heureuse, Solidaire, Digne», Editions du Cherche-Midi, 2021, Paris. Ce livre, écrit-il page 7, n’est pas son programme. Il en constitue néanmoins la trame.], fera-t-elle «flop» ? Telles sont les questions que je me pose.
Si j’étais candidat à cette élection, qu’est ce qui me différencierait de Fabien Roussel ?
Fabien Roussel est un candidat communiste déclaré, très actif. Oui, je sais, il a même écrit un livre, comme je viens de l’indiquer. C’est un nordiste et les nordistes sont des gens que j’aime beaucoup. Ils sont discrets, mais chaleureux et pétris de fraternité. Mais vous savez, moi, en Chine, les bruits du monde me parviennent de manière assourdie. La réciproque doit donc être vraie pour lui. Car je trouve que le livre qu’il a signé contient, certes, des choses importantes et attachantes, mais aussi de grosses bêtises, sur la Chine par exemple, ou d’immenses insuffisances, notamment sur le socialisme. [...]
La suite sur le blog Histoire et société :