Ronald, le clown emblématique du géant du hamburger a-t-il de l’humour ? « C’est à en douter », répondent en chœur les salariés de McDonald’s installés devant l’enseigne. Mardi dernier et ce mardi 8 mars, ils se sont rassemblés pour soutenir le manager Loïc Roldan, mis à pied pour deux jours (lire notre édition du 3 mars). « Je suis proche des salariés et la bonne entente que j’espère insuffler semble guère appréciée », déclare l’intéressé qui, depuis dix ans, vend des hamburgers et se définit lui-même comme « un pur produit Macdo ». « On me reproche d’être trop près des salariés et de faire de l’humour avec eux pour créer l’ambiance », confiait-il la semaine dernière.
Un soutien venu d’autres régions
« Nous ne sommes pas dupes, précisent les grévistes. Plus que son humour, aux yeux de notre patron, son défaut majeur est d’être syndiqué, affirment les grévistes. La direction cherche par tous les moyens à faire taire la CGT et son représentant syndical Loïc en le sanctionnant pour des motifs inexistants. »
Tandis que les salariés filtrent les clients à l’entrée mardi soir, « la plupart d’entre eux comprennent ou soutiennent notre action ». Des syndiqués salariés de la grande distribution (Leclerc, Carrefour) et de Renault Cléon sont présents pour soutenir leur combat. Jusqu’à des salariés de Macdo qui sont venus de Marseille prêter main-forte aux Normands. « Nous rencontrons le même type de difficultés pour faire entendre nos revendications », explique Kamel, salarié Macdo depuis plusieurs années. Il a fait le déplacement jusqu’ici : « Nos actions sont vite connues grâce aux réseaux sociaux ».
« Ça n’a rien à voir avec son mandat syndical »
Ces deux rassemblements avaient pour date symbolique les deux jours de mise à pied du manager du restaurant de Caudebec-lès-Elbeuf.
Cette semaine encore, la direction maintenait ses propos et a confirmé qu’une « procédure disciplinaire est engagée, dans le respect des dispositions légales, compte tenu des manquements constatés dans l’exécution du contrat de travail du salarié ». Et dément tout lien avec sa position syndicale : « Cette procédure n’a rien à voir avec son mandat syndical, et un entretien préalable à la sanction a eu lieu avec le salarié ».