L'arrivée sur le territoire russe de plus d'un demi-million de réfugiés ukrainiens fuyant les combats dans l'Est de leur pays est devenu un problème criant pour les autorités russes.
"Depuis le 1er avril, plus de 515.000 personnes sont arrivées du Sud-est de l'Ukraine. Plus de 80% d'entre elles sont localisées dans les zones frontalières", expliquait mardi le chef du service russe de l'immigration (FMS) Konstantin Romodanovski.
L'accueil de ce flot continu de citoyens ukrainiens depuis le début des affrontements dans l'Est russophone de l'Ukraine représente un défi pour les autorités russes, qui cherchent à créer un centre de coordination au niveau fédéral pour décharger les régions de ce fardeau.
"Le flot de réfugiés ne s'est pas tari. Beaucoup veulent retourner chez eux une fois que le conflit sera terminé mais de plus en plus de familles viennent au complet, avec l'intention de rester en Russie", explique Ella Pamfilova, déléguée aux droits de l'Homme auprès du Kremlin.
Parmi ces réfugiés, près de 144.000 se sont tournés vers les services russes de l'immigration pour obtenir un statut spécial, dont 38.000 personnes demandant l'asile, selon les chiffres officiels révélés par le FMS au cours d'une réunion sur le sujet en présence du Premier ministre russe Dmitri Medvedev. "Nous n'excluons pas que la plupart d'entre eux puissent demander également la citoyenneté russe", affirme M. Romodanovski.
Pour faire face à cet afflux, les autorités russes ont ouvert 400 camps d'accueil temporaire, la plupart situés dans la région de Rostov-sur-le-Don (Sud), frontalière de l'Ukraine.
"Au total, le gouvernement a engagé 4 milliards 940 millions de roubles (105 millions d'euros) pour l'aide aux réfugiés", s'est félicité Dmitri Medvedev.
Pour désengorger les régions frontalières, les autorités ont également commencé à relocaliser les camps vers d'autres parties du territoire russe, notamment en Russie centrale, avec l'espoir d'y ancrer ces populations.