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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 13:47

francois-hollande-en-compagnie-de-valerie-trierweiler-du 86

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Légende : François Hollande en Israël en novembre 2013, en compagnie de l'homme qui a fait le lien en 1956 pour avoir la technologie nucléaire française : Shimon Peres, vieil ami des socialistes français en général, de Guy Mollet en particulier.

 

Il est des faits bons à rappeler. Deux jours après le vote au Parlement, non-contraignant, sur la reconnaissance de la Palestine par la plupart des députés PS. De quoi faire oublier sa collaboration présente à Israël. Une collaboration explosive qui remonte à loin.

C'est un secret de polichinelle : Israël a la bombe. Ce qui pose un problème pour l'Irak, pour l'Iran, la Corée du nord, n'en pose visiblement pas pour un pays qui occupe des territoires, multiplie les agressions armées, abrite des services secrets connus pour ses opérations à l'étranger.

Il est difficile de savoir depuis quand, mais les services secrets américains (CIA) confirment dans leurs archives qu’Israël dispose de la bombe atomique au moment la Guerre des Six-jours, en 1967.

 

1956 : Shimon Peres et Guy Mollet, la « Israeli connection »

 

Dans son livre « Israel and the bomb », Avner Cohen révèle en 1998 – une décennie après l'enquête de Pierre Péan – que c'est grâce à la France que l’État sioniste a obtenu les technologies qui lui ont permis de lancer son programme nucléaire.

L'ambition de devenir une puissance nucléaire remonte à la création de l’État d’Israël. David Ben Gourion lance le programme dès 1949. Mais Israël ne peut compter sur les États-Unis, jaloux de leur monopole nucléaire. La Grande-Bretagne fournit des matières premières mais guère plus.

En 1955, le retour au pouvoir du travailliste Ben Gourion ré-active l'option nucléaire. Dans le même temps, la France avance dans son programme nucléaire. En janvier 1956, un gouvernement « de gauche », dominé par les socialistes, mené par Guy Mollet accède au pouvoir en France.

Le leader de la SFIO, Guy Mollet, a des amitiés profondes dans le Parti travailliste israélien. Il voit surtout en Israel un contre-poids à l'influence grandissante de l'Egypte, dont il voit la main derrière le mouvement de libération nationale algérien.

L'entremetteur sera Shimon Peres – président d’Israël de 2007 à 2014 –, à l'époque directeur général du Ministère de la Défense (à 30 ans), chargé de l'achat d'armes, en particulier en France, où il est envoyé en 1953.

 

Lobby pro-israélien et amitiés socialistes France-Israel : au début du projet

 

Ses premiers efforts n'aboutissent pas mais ils permettent de former un lobby pro-israélien dans les ministères, les partis politiques (SFIO, Parti radical-socialiste), mais aussi dans l'industrie nucléaire et l'aérospatiale.

C'est l'arrivée des socialistes au pouvoir en 1956 qui change la donne, avec Guy Mollet comme président du Conseil et Maurice Bourgès-Maunoury comme Ministre de la Défense. Deux amis d’Israël.

En avril 1956, Shimon Peres réussit son objectif : un accord de sécurité global est signé avec le gouvernement de Guy Mollet, formalisé le 22 juin 1956 à la conférence secrète de Vermars.

Tous les membres du gouvernement ne sont pas au courant de cet accord secret, le parlement n'est jamais questionné sur ces négociations.

La bureaucratie française était alors divisée. Si le Quai d'Orsay était dominé par des fonctionnaires plutôt pro-arabes, ce n'était pas le cas des Ministères de la Défense et de l'Intérieur, où régnait une hostilité anti-arabes, dans le contexte de la guerre d'Algérie.

Peres multiplie les demandes auprès du Ministère de la Défense, du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) pour l'achat d'un réacteur nucléaire. Ben Gourion développe une relation spéciale entre les services de renseignement israéliens et français.

 

De la crise de Suez à la Conférence de Sèvres : le pacte nucléaire France-Israel

 

La nationalisation du canal de Suez, le 26 juillet 1956, va accélérer le processus. Le Ministère de la Défense convoque Shimon Peres le jour suivant. Il propose une opération militaire tri-partite avec la Grande-Bretagne pour frapper l'Egypte de Nasser.

 

Le 17 septembre 1956, le CEA française et la CEAI (Commission à l'énergie atomique israélienne) signent un accord qui prévoit la vente à Israel d'un petit réacteur, sur le modèle du réacteur EL-3 à Saclay.

 

Pour la France, cela signifiait l'exportation de sa technologie nucléaire, un client mais surtout la reconnaissance de la crédibilité française sur la scène nucléaire internationale.

 

Selon Shimon Peres, il a négocié en marge de la Conférence secrète de Sèvres, des 22 à 24 octobre 1956, avec Guy Mollet Maurice Bourgès-Maunoury la livraison d'un réacteur à Dimona, ainsi que de l'uranium capable de l'alimenter.

 

La défaite à Suez, face aux puissances nucléaires américaines et soviétiques, avait changé l'état d'esprit de Guy Mollet, d'abord réticent envers le programme nucléaire français, en conformité avec les volontés américaines qui préféraient le programme nucléaire européen EURATOM.

 

Quand la France livre un réacteur nucléaire à Israel, c'est en 1957

 

Le CEA propose début 1957 à Israel plus que le petit réacteur EL102 (de type EL-3 / Saclay) de 18 MW. C'est désormais un réacteur de production de plutonium similaire au réacteur G-1 (installé à Marcoule), de 40 MW, capable de produire de 10 à 15 kg de plutonium par an.

 

Israël demande aussi à la France la technologie pour extraire du plutonium du combustible utilisé dans le réacteur. Saint-Gobain devrait construire une usine chimique souterraine de retraitement, de transformation liée au réacteur.

 

Le 3 octobre 1957, l'accord sur Dimona – toujours secret défense – est signé. Un volet politique, garantissant les vélléités pacifiques d’Israël et leur garantie que toute décision concernant Dimona serait révélée préalablement aux interlocuteurs franaçis.

 

Un volet technique, plus crucial, bien qu'il n'aurait pas résolu toutes les questions et que la plupart des disposition auraient fait l'objet d'un accord verbal, par précaution. La livraison du réacteur était confiée à la Société alsacienne de constructions mécaniques, ainsi qu'à Saint-Gobain.

 

De Gaulle a-t-il changé la donne ? Rupture formelle, coopération tacite entre monopoles français et programme israélien

 

L'arrivée au pouvoir du Général de Gaulle en mai 1958 a changé la donne, officiellement. Dès juin, il constate que la « coopération militaire inappropriée établie entre Tel-Aviv et Paris après l'Expédition de Suez, a placé des Israéliens à tous les niveaux des services français ».

 

Cela n'empêche pas les experts du CEA de travailler activement de 1958 à 1960 à la construction du réacteur de Dimona. Le ministre à l'Energie atomique, Jacques Soustelle, supervise le projet. Saint-Gobain y participe sur le terrain, des chercheurs israéliens se forment à Saclay.

 

En mai 1960, de Gaulle signifie au gouvernement israélien qu'il souhaite rompre les liens nucléaires entre la France et Israël. La France pose trois exigences : arrêt de la production de plutonium, levée du secret sur Dimona et enquête internationale sur le réacteur.

 

Israel savait que cela risquait de compromettre tout le programme nucléaire, à un moment capital. La France cherchait alors, en pleine décolonisation et redéfinition de sa politique impériale, à reconsidérer ses relations avec les pays arabes.

 

Les échanges se multiplient entre De Gaulle et Ben Gourion, sans succès. Shimon Peres parvient finalement à arracher un accord à la fin de l'année 1960 : le CEA retirerait son aide officielle au projet, mais les entreprises françaises continueraient à travailler au projet.

 

L'accord est accepté par le gouvernement français. Une hypocrisie qui permet à Saint-Gobain (qui construit l'usine de transformation nucléaire), Dassault (qui fournit des missiles et des avions) ou la Société alsacienne d'achever le réacteur nucléaire qui a permis à Israël d'avoir la bombe.

 

« François Hollande, c'est le Guy Mollet d'aujourd'hui ! » (Shimon Peres)

 

Si Israël commence les travaux à Dimona en 1957 grâce au gouvernement de Guy Mollet, le réacteur rentrera en fonction vers 1963, grâce à la politique de compromis du général de Gaulle. Avec également le soutien britannique, Israël obtient la bombe avant 1967.

 

Si Guy Mollet aimait à dire que les communistes ne sont « pas à gauche mais à l'est », lui-même nourissait des intérêts privilégiés en Orient. Ce n'étaient pas les mêmes. Shimon Peres n'avait pas hésité en novembre 2013 à comparer François Hollande à Guy Mollet. Tout un symbole.

 

Décidément, le Parti socialiste, de 1956 à 2014, n'est pas l'ami du peuple palestinien. Il mérite bien ce que Shimon Peres en a dit en novembre 2013, aux côtés de François Hollande : « l'amitié avec Israël est dans les fibres du PS ». Des fibres sanglantes, oui !

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