Par Pierre Magnan | Publié le 03/12/2013 à 13H30
Des partisans du parti Svoboda manifestent à Kiev, le 2 décembre 2013. © SERGEI SUPINSKY / AFP
Alors que l’opposition paralyse Kiev, les drapeaux du «parti de la liberté» (svoboda en ukrainien) sont bien visibles dans la foule. Svoboda, c’est le parti nationaliste, d’extrême-droite, qui a remporté plus de 10% des suffrages aux dernières élections. Un parti qui s’inscrit dans l’histoire noire de l’Ukraine.
Svoboda a un chef qui annonce clairement la couleur : Oleh Tyahnybok veut «une révolution sociale et nationale» et appelle à mettre «fin au régime».
Cela n'empêche pas chaque année Svoboda de commémorer la création, en 1943, de la division Waffen SS «Galitchina» (Galicie).
Le parti n'a cessé de progresser. Il est né dans la ville de Lvov, en Galicie. «Il s’agit d’un nationalisme ouest-ukrainien, d’un nationalisme galicien», note Jean-Marie Chauvier, journaliste belge et spécialiste de l’ex-URSS.
Le succès de ces mouvements de l'extrême-droite ukrainienne s'est toujours construit sur la revendication nationale, longtemps mise en veilleuse par le centralisme de l'URSS.
Stepan Bandera, une des figures de ce nationalisme, résume bien l'ambiguïté de ce mouvement. Célébré à Kiev, il est considéré par certains comme un ancien collaborateur des nazis. «L'influente organisation juive Centre Simon Wiesenthal a dénoncé l'attribution à titre posthume du titre d'Héros de l'Ukraine à Stepan Bandera, qualifiant ce dernier de collaborationniste nazi responsable du massacre de milliers de Juifs pendant la guerre de 1939-1945», relevait l'agence russe Novosti.
61 députés israéliens ont même écrit au président du parlement européen Martin Schultz. Les signataires présentent le parti Svoboda (Liberté) comme une organisation néonazie dont les membres «s'inspirent des Nazis et glorifient les meurtres de masse des divisions SS ukrainiennes».
Publié par FranceTVinfo