par L’équipe de Fakir 06/06/2016
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La dictature des marchés ? La libre circulation des marchandises, à travers l’Europe
et le monde ? Les centaines de milliards qui s’évadent, chaque jour, de Paris à Panama ? Tout ça n’est pas tombé du ciel, tout seul, comme la pluie ou comme une fatalité.
Des gouvernements l’ont construit, et bien souvent des gouvernements « socialistes »
Extraits et sommaire
« Les dirigeants de l’ERT ont été à l’avant-garde du soutien de mon idée. » C’est Jacques Delors , alors président (socialiste) de la Commission européenne, qui l’explique tranquillement : pour bâtir l’Europe, voilà avec qui lui s’est allié : avec l’ERT, l’European Round Table, qui rassemble 45 « capitaines d’industrie », les PDG de Total, Nestlé, Renault, Siemens, etc. [...]
Ce petit matin de février 1993, tout le CAC 40 défile en haut des Champs-Elysées. De leurs voitures avec chauffeurs, descendent Lindsay Owen-Jones (PDG de L’Oréal), Didier Pineau-Valenciennes (Schneider), Vincent Bolloré, Jean Gandois (Péchiney), Louis Schweitzer (Renault), Jean-René Fourtou (Rhône-Poulenc), Bertrand Collomb (Lafarge), François Michelin, Francis Mer (Usinor), Guy Dejouany (Compagnie Générale des Eaux), Serge Tchuruk (Total)…[...]
On l’appellera bientôt le « big-bang de la finance ». Mais c’est de façon cachée que, en France, entre 1984 et 1986, se prépare cette déflagration. Pierre Bérégovoy
exerce alors comme ministre des Finances (socialiste), et sa biographe Christiane Rimbaud explique : toutes les réformes qui seront entreprises, dont le grand inspirateur est Jean-Charles Naouri (alors directeur de cabinet), participent d’un plan d’ensemble et affirment leur cohérence. Mais les initiateurs de ces mesures se gardent bien de dire qu’il y a là un grand dessein, une grande réforme : « On ne voulait pas donner l’idée qu’il y avait un grand mouvement, parce qu’on aurait fait peur, explique ainsi Jean-Charles Naouri. Au contraire, on a fait cela très éparpillé, très morcelé, pour qu’il ne se constitue pas une opposition unie contre nous. » Et c’est ainsi que se produit, toujours d’après Naouri, « une profonde mutation, sans doute la plus profonde depuis de longues années ».[...]
« Perdre les ouvriers, ce n’est pas grave » : voilà la petite phrase que lâchait François Hollande après la fermeture de Florange. C’est qu’à l’Élysée, le président ne s’est pas franchement entouré de prolétaires ni de syndicalistes. Plutôt de financiers… sans doute pour mieux les combattre ![...]
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