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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 12:28
PSDC 2

« Identification, capture et destruction systématique des embarcations utilisées par les trafiquants d’être humains, démantèlement de leur réseau, séquestration de leurs biens » : voilà la tâche de la mission Pesd (Politique européenne de sécurité et défense) que la Haute représentante Ue Federica Mogherini est chargée de mettre au point. Tâche très claire, reste seulement à voir comment la réaliser. La comparaison avec d’autres missions, comme celle d’Atalanta formellement dirigée contre la piraterie dans l’aire de la Corne d’Afrique, à laquelle participe la marine militaire italienne, est inconsistante : dans l’Océan Indien il s’agit d’empêcher que des embarcations agiles, avec peu de personnes armées à bord, n’abordent les navires marchands ; en Méditerranée il s’agit de repérer et détruire les embarcations, dans les ports libyens avant qu’elles soient utilisées par les trafiquants, ou de les capturer si elles ont déjà pris la mer.

Premier problème : comment distinguer, quand elles sont au port, les embarcations des trafiquants de celles commerciales pour le transport et la pêche ?

Second problème : en admettant que par un drone ou un satellite on identifie une embarcation des trafiquants pendant qu’elle est au port, comment peut-on la détruire ? Avec un drone armé de missiles (comme celui USA qui a tué un coopérant italien au Pakistan) ou avec un chasseur bombardier Eurofighter Typhoon, qui provoquera un massacre de civils ? Ou bien avec des forces spéciales débarquées de nuit par un sous-marin, qui devront se battre dans un affrontement armé avec quelque milice ? Et si l’embarcation prend la mer chargée de réfugiés, comment peut-on la bloquer avec un navire de guerre sans provoquer de massacre ?

Troisième problème : comment démanteler le réseau des trafiquants sans envoyer de forces militaires sur le territoire libyen ? Faute d’avoir clarifié ces questions, la mission Pesd, qui part de façon retentissante, se transformera en une « Armée Brancaleone » vouée à l’échec.

A moins que ce ne soit justement pour ça qu’elle est lancée. Si la mission Pesd s’embourbe, l’Otan est prête à «courir à l’aide » de l’Ue. En février dernier à Rome le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a prévenu que « la détérioration de la situation en Libye pourrait déterminer de nouvelles menaces contre la sécurité européenne » et que « l’Otan doit être prête à défendre tout allié de ces menaces ». Il a donc annoncé qu’à partir de 2016 entrera en fonction à Sigonella le nouveau système Ags (Alliance Ground Surveillance) qui, avec des drones Global Hawk et d’autres instruments, permettra de surveiller une vaste zone, de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient, en appui des opérations Otan, notamment celles de sa « Force de riposte ». Le premier banc d’essai sera la Libye où, a dit Stoltenberg, « la situation est hors de contrôle » (en oubliant la guerre par laquelle l’Otan a démoli l’Etat libyen), mais où « l’Otan est prête à soutenir les autorités libyennes ».

La mission Pesd constitue donc le passe-partout d’une autre opération sous direction Otan, qu’on prépare en instrumentalisant l’hécatombe de réfugiés en Méditerranée pour créer une opinion publique favorable à une intervention militaire directe en Libye. Pourquoi pas sous forme d’un débarquement, en mondovision, de coopérants et humanitaires pour une « initiative humanitaire extraordinaire » qui, étant donné le chaos régnant dans le pays, devra se dérouler sous la « protection » des militaires. Avec comme but réel de constituer une tête de pont en Libye, en occupant les zones côtières les plus importantes non seulement pour leurs ressources énergétiques, mais pour leur position géographique à l’intersection entre Méditerranée, Afrique et Moyen-Orient.

Manlio Dinucci

Edition de vendredi 25 avril 2015 de il manifesto

http://ilmanifesto.info/in-libia-missione-impossibile-per-lue-non-per-la-nato/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Manlio Dinucci est géographe et journaliste. Il a une chronique hebdomadaire “L’art de la guerre” au quotidien italien il manifesto. Parmi ses derniers livres:  Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013; Geolaboratorio, Ed. Zanichelli 2014;Se dici guerra…, Ed. Kappa Vu 2014.

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