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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 14:09
Le “conuco” vénézuélien : réinventer le rapport à la terre

manosconuco

Le conuco vénézuélien est une variante du système traditionnel de production d’aliments en Amérique Latine. Basé sur le travail communautaire, la culture rotative et associé au troc. C’est la souveraineté alimentaire avant la lettre. Celle de la “milpa” en Amérique centrale, de la “chacra” au Pérou. C’est le conuco que les propriétaires coloniaux concédaient aux indigènes pour qu’ils puissent reproduire leur force de travail aux marges du “latifundio”.

La décroissance de l’agriculture vénézuélienne commença vers 1914 avec la culture du pétrole, sous la domination des États-Unis, jusqu’à ce que le capitalisme finisse par chasser vers les misérables barrios urbains la plupart des paysans, dépossédés de leurs moyens de subsistance. C’est la naissance d’une structure économique et sociale “rentière” et importatrice, qui se déclinera en populismes et clientélisme politiques, et qui étouffera le projet d’une nation agricole productive productive. Avec le sur-dimensionnement urbain comme centre d’hyper-consommation, la campagne vénézuélienne est devenue dans l’imaginaire le “monte y culebra” archaïque, régressif, méprisable.

Malgré les efforts de redistribution à travers la Loi des Terres que promulgua Hugo Chavez en 2001 (et qui fut une des causes du coup d’État manqué contre lui, en avril 2002), une grande partie de la terre cultivable reste aux mains des terratenientes, les grands propriétaires. La faible productivité de l’immense potentiel s’observe à l’œil nu quand on parcourt le pays. Or, cette Loi des Terres avait également déclaré le conuco comme “patrimoine productif”. “L’exécutif national, dit la loi, promouvra les techniques ancestrales de culture et de contrôle écologique du conuco, reconnu comme source de biodiversité agraire”. C’est dans ce but que le président Chavez signa des accords avec les spécialistes cubains pour qu’ils forment les acteurs locaux de projets d’agriculture urbaine. Comme le répète le Mouvement des Travailleurs Sans Terre dans sa revendication d’une réforme agraire au Brésil, c’est sur l’agriculture familiale que repose la production de 80 % d’une nourriture (saine) et Cuba, avec ses 400 000 exploitations agricoles urbaines qui produisent 1,5 millions de tonnes de légumes, sans pesticides et sans engrais chimiques, a démontré que cette méthode permet de se rapprocher de la souveraineté alimentaire (1).

Dix ans plus tard ce thème devient plus stratégique encore. La déstabilisation contre le gouvernement bolivarien est passée à la phase économique. Le secteur de l’alimentation (de la production à la distribution) étant resté à 80 % aux mains du secteur privé (comme l’économie en général), la solution aux pénuries passe plus que jamais par un retour à des stratégies de souveraineté alimentaire, comme l’intensification du traditionnel conuco.conuco3

Il faut pour surmonter tout cela une transformation culturelle : notamment chez les fonctionnaires d’État qui tendent à préférer les macro-projets d’une agro-industrie associée aux pesticides. Mais le travail de fond commence dans les écoles et dans les médias. Le Président Nicolas Maduro a insisté sur la création dans les écoles de petites unités productives pour que les enfants puissent produire une partie de leur alimentation et surtout, comme l’explique José Roberto Duque, “pour qu’ils apprennent que le lait et les oeufs ne sont pas des choses que produit une machine et dont les propriétaires sont les supermarchés et les petits commerces, et que produire des aliments, soigner des animaux n‘est pas une activité sale ou contraire aux aspirations individuelles, mais quelque chose d’important et de nécessaire. Et que cela peut être une activité saine et récréative. Un travail familial et collectif, pour résoudre ensemble ce qui dans le règne du capital ne peut être résolu qu’individuellement, avec de l’argent.

Thierry Deronne, Caracas, mai 2015

Photo : Gustavo Lagarde

Note : 

(1) Lire « Comment les Cubains ont converti leur île à l’agriculture biologique », par Frédérique Basset, http://www.bastamag.net/Comment-les-cubains-ont-converti-leur-ile-au-bio

URL de cet article : http://wp.me/p2ahp2-1XO

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