D’après deux universitaires grecs, travaillant pour la fondation Hans Böckler proche du DGB, les Grecs les plus pauvres ont payé un lourd tribut à l’austérité imposée par la troïka, notamment à travers l’augmentation de la fiscalité. Le poids des impôts de la moitié la plus pauvre de la population a augmenté de 337% de 2009 à 2013, tandis qu’il augmentait de 9% pour la moitié la plus riche. Depuis le début de la crise, les impôts directs ont augmenté de 53% et les impôts indirects de 22%.
Selon cette étude, les revenus des ménages grecs étaient en 2013 de 23 000 euros ; en 2009, ils sont tombés à 17 900 euros en 2012 soit moins 23%. Le recul des salaire est de 19%, en raison de la chute du salaire minimum, de l’affaiblissement des conventions collectives et des licenciements; le taux de chômage a bondi de 7 à 26%. Lors des premières réunions du gouvernement grec avec l’Eurogroupe, il a accepté de fournir une liste de réformes avec leur financement pour obtenir un délai de paiement de la dette (à laquelle ne renonce aucun état de l’Eurogroupe jusqu’au 28 avril).
Avant l’échéance du 28 avril 2015, la dernière réunion de l’Eurogroupe du 16 mars a formulé de nouvelles exigences au gouvernement grec : une réforme en profondeur du système des retraites, une réforme du système de santé et de l’éducation nationale.
Le gouvernement Tsipras a donc différé l’application de ses promesses électorales : l’augmentation du SMIC (quand et combien ?) ; la réintégration des personnels de la fonction publique licenciés (reportée après Pâques) ; l’annulation de leurs baisses de salaires (pas de date fixée). Tant il est impossible de rembourser la dette, de se soumettre aux institutions (nouveau nom de la troika) et de satisfaire les revendications légitimes de la population.
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