Le secteur du raffinage pétrolier américain est en grève depuis cinq semaines, ce qui en fait le plus important mouvement social de l'industrie pétrolière depuis 35 ans. L’échec des négociations entre le principal syndicat industriel américain et la compagnie Shell Oil a déclenché cette action de grande ampleur.
Près de 7.000 travailleurs en grève et 15 sites touchés
En pleine période de baisse des prix du pétrole, les Etats-Unis vivent une grève de grande ampleur qui touche une douzaine de raffineries à travers le pays.
Le mouvement social a débuté le 1er février avec quelque 3.800 grévistes. Ils sont aujourd’hui près de 7.000 à avoir répondu à l’appel d’United Steelworkers (USW), le principal syndicat industriel nord-américain.
La grève, qui concerne 15 sites dont 12 raffineries, est la plus importante du secteur depuis 1980. Selon les responsables syndicaux, 20% des capacités nationales de production étaient touchées fin février.
La mobilisation a également été suivie sur les réseaux sociaux sous le hashtag #USWstrike.
Salaires, santé et sécurité
Le point de départ de ce conflit historique : l’arrêt des négociations concernant une nouvelle convention collective entre l’USW et la compagnie Shell Oil - filiale de Royal Dutch Sell. Selon le porte-parole de Shell, Ray Fisher, cité par Reuters :
Les quatre principaux axes de négociations sont les salaires, les soins médicaux, le recours à des contractuels et la fatigue.
De son côté, USW reproche notamment au patronat de ne pas respecter la sécurité des employés, notamment en ayant recours à des travailleurs temporaires pour des opérations de maintenance. Selon les syndicalistes, l’absence d’une clause de "no-retrogression" (principe de non-régression) dans les contrats reste l’un des points critiques des pourparlers.
Daniel Read, gréviste cité dans ijsberg magazine, explique les enjeux liés à cette clause :
Sans cette clause n’importe quel programme de sécurité, nos primes, la surveillance des salariés et la responsabilité de l’employeur peuvent être outrepassés à n’importe quel moment, pour n’importe quelle raison, affirme Daniel Read. Cette clause est dans nos contrats depuis des décennies pour empêcher que ces droits nous soient retirés.
Les négociations entre le syndicat USW et Shell Oil devaient reprendre ce lundi à Houston au Texas, dans l'espoir d'aboutir à un accord.
Rédaction web d'iTELE