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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 17:40

loghi_tsipras.jpg


 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

L'Italie, miroir de la décomposition de la gauche et de la liquidation du communisme. Une étape est franchie pour les élections européennes avec la « liste Tsipras » qui parvient même à effacer ce qu'il reste de la gauche italienne derrière Tsipras choisi comme tête de liste.

 

La nouvelle a de quoi laisser bouche bée. Non seulement les communistes italiens ne se présenteront pas sous leur propre nom aux prochaines européennes, ce qui n'est pas nouveau, mais ce sera le cas de toute la gauche italienne organisée rangée derrière une « liste citoyenne ».

 

Cette liste réussit même désormais à s'effacer plus seulement derrière la « gauche » mais à s'effacer tout court derrière un sauveur venu de Grèce : ce sera la « liste Tsipras – pour une autre Europe ».

Alexis Tsipras sera la figure de cette liste. Le chef de SYRIZA est la garantie d'une « gauche responsable », c'est-à-dire réformiste, pro-européenne, prête à négocier avec les dirigeants du FMI, de l'UE, de la BCE pour « aménager l'austérité ».

Une liste initiée en janvier 2014 par six intellectuels italiens connus pour leurs positions réformistes voire libérales au sens américain du terme, anti-communistes, posant comme condition à cette liste l'effacement de toute référence aux partis communistes, et aux organisations de gauche.

Les promoteurs de la liste se présentent comme des « personnalités de la société civile », dégagées de tout engagement politique (même le terme « gauche » est absent de leur Manifeste!), réunis pour un même but : « construire une autre Europe » qui passe par plus d'intégration européenne !

 

Un programme en 10 points … dont 9 pour renforcer l'intégration européenne !

 

Sur quel programme cette liste va-t-elle se constituer ?

 

D'abord sur une « idéologie anti-parti ». C'est dans l'esprit dominant en Italie, celui entretenu par Beppe Grillo et son populiste « Mouvement 5 Etoiles » avec le rejet de toute la politique organisée, de droite comme de gauche. Un discours qui en Italie, depuis le « qualunquisme » (équivalent du poujadisme en Italie) n'est jamais totalement exempt de relents fascisants.

En effet, les tenants de la liste refusent tout symbole politique, toute référence à des organisations de gauche. Son symbole sera sobrement un rond rouge avec le slogan : « Une autre Europe avec Tsipras ».

Une ligne résolument pro-européenne. Les promoteurs de la « liste Tsipras » ne pensent qu'à cela, des obsédés de l'Union européenne !

Pas étonnant quand on sait que leur idole grecque s'est imposé comme un partenaire crédible pour les dirigeants européens sous la ligne : « Il faut sauver l'Union européenne, l'Euro ».

En effet, sur les 10 points de leur programme, au moins 9 impliquent directement un renforcement de l'intégration européenne, le 10 ème constitue une critique acerbe … du « partenariat trans-atlantique », péril pour notre Europe. Non à l'Europe américaine, l'Europe aux européens !

Si on prend le programme point par point, la « liste » se présente comme la seule « force alternative », ce qui suppose en fait une alternative non pas pour les travailleurs mais pour l'Europe elle-même.

 

Le point 1 expose le fait qu'il faut impérativement faire une « Europe politique » mais sur d'autres bases que celles des réformes structurelles, de l'austérité.

Le point 2 déclare que « l'Europe fédérale est la voie royale à l'ère de la globalisation ». Les promoteurs osent prétendre que la « Grèce ou l'Italie y seraient alors l'équivalent de la Californie pour les Etats-unis », protégés par un Etat fédéral qui « unirait les Etats » (sic).

Le point 3 refuse de « défendre de façon prioritaire les intérêts nationaux », le point 4 propose un « plan Marshall pour l'Europe », le point 5 envisage une « renégociation des traités européens », ainsi qu'une « pétition citoyenne européenne » en ce sens.

Le point 6 innove avec la mise en avant d'un « Plan d'emploi européen » chiffré à 100 milliards d'€, financé par les citoyens européens (!).

Le point 8 synthétise la ligne de la « liste Tsipras ». Il s'agit de « changer la nature des institutions européennes ». Cela passe par la consolidation du Parlement européen qui doit devenir « une institution vraiment démocratique » : capable de légiférer, d'élire un gouvernement européen d'imposer de nouvelles taxes en remplacement de celles nationales.

Le point 9 s'attaque à la question centrale : celle de l'Euro. La « liste Tsipras » revendique fièrement le fait qu'elle « est contre la sortie de l'Euro », prévoyant dans ce cas l'apocalypse : réveil des nationalismes, crise économique, dépendance américaine.

Enfin, le point 10 lance un cri contre la résurgence des nationalismes, la montée des extrême droite – assimilés à une position anti-européenne – ce qui les pousse à se mettre (attention, cela fait mal) à se mettre sous l'autorité du texte fondateur du … « Manifeste de Ventotene ».

 

Ce « manifeste » écrit en juin 1941 est connu pour être celui du « fédéralisme européen ». Son auteur, Alberto Spinelli sera une des figures du mouvement fédéraliste européen, aux côtés des anti-communistes de droite français Alexandre Marc et Henri Frenay.

Pour ceux qui se souviennent, l'Union des fédéralistes européens – qui s'appuie sur le « Manifeste de Ventotene » - avait présenté aux présidentielles françaises Jean-Claude Sebag en 1974 qui avait réalisé 0,1 % des voix. Tsipras sera-t-il le Sebag de l'Italie ?

 

Un réformisme sans rivages inspiré de l'esprit démocratique américain ! Si on résume les propositions de la liste, elles sont caractérisées par un réformisme plat, supposant toutes plus d'intégration européenne, compatibles avec une conciliation capital-travail, voire avec certaines propositions du gouvernement Renzi.

Ainsi, on y retrouve un « plan Marshall pour l'Europe » et une « Conférence sur la dette » comme celle de Londres en 1953 pour la RFA : deux propositions, rappelons-le, nées dans un contexte de Guerre Froide pour créer une Europe unie, une RFA forte face au péril communiste !

On peut passer sur le « Plan européen pour l'Emploi » : 100 milliards par an sur 10 ans pour lancer une politique de grands travaux, de transition énergétique totalement compatibles avec les projets fédéralistes européens.

Parmi les autres propositions, on retrouve le renforcement des pouvoirs de la BCE mais aussi sur l'insistance sur la « taxation des revenus financiers », le Manifeste pestant sur le fait qu'ils soient beaucoup moins taxés que le travail (entendre, les cotisations sociales patronales).

 

Or c'est précisément le projet de Matteo Renzi que d'augmenter les taxes sur les revenus financiers pour baisser drastiquement le montant des cotisations sociales patronales. Une heureuse coïncidence.

 

Enfin, même si le texte dénonce le péril du « partenariat trans-atlantique », les références à l'idéologie progressiste américaine sont omniprésentes : New Deal, Plan Marshall, fédéralisme américain .. et même la proposition d'élaborer une charte qui commencerait, comme la Constitution américaine, par « We the peoples ». On croit rêver !

 

Une liste où on trouve trois plus de profs de fac que d'ouvriers !

 

Qui sont les fameux promoteurs de cette « liste de la société civile » ?

 

On pourrait faire une analyse sociologique, de classe des candidats, elle est édifiante.

Sur les 72 candidats répertoriés, la catégorie la plus représentée, ce sont les .. « professionnels de la politique » qui n'ont pas d'autres occupations que leur postes d'élus, de permanents politiques, de professionnels de l'associatif. C'est 21 des 72 noms (30 % des candidats).

Ensuite, par ordre décroissant, on peut identifier 11 professeurs d'université (15 %), 15 écrivains/journalistes (20 %), 5 acteurs/chanteurs/artistes (7 %), 5 enseignants (7 %), 3 cadres du privé (4 %), 4 professionnels du droit hors professeurs, avocats ou juge (5 %), 2 fonctionnaires européens/internationaux (3 %) et 2 médecins (3 %).

Parmi les autres candidats, aucun employé d'exécution, aucun chômeur, aucun agriculteur ni petit commerçant. On trouve par contre 4 ouvriers présents (pour des candidatures de témoignage?) : soit 5 % des listes.

 

La liste Tsipras, c'est donc 95 % de « capacités » – de cette bourgeoisie essentiellement intellectuelle, culturelle – et 5 % d'ouvriers.

 

« Tsipras, une autre Europe » apparaît nettement comme le parti des professeurs d'université, des avocats, des journalistes et des médecins.

Or, il faudrait presque s'arrêter là tant les têtes pensantes derrière ce projet. Les six intellectuels italiens qui ont lancé le Manifeste pour une liste Tsipras le 17 janvier sont bien connus à gauche.

Ce sont essentiellement les rédacteurs de la revue « Micromega » – cette appendice du groupe de presse libéral de gauche l'Espresso, dont fait partie la revue Repubblica avec le rôle néfaste qu'elle a joué dans la liquidation du PC italien.

MicroMega se situerait en France, pour trouver un point de comparaison, à équidistance entre l'Express et Politis et depuis sa création, en 1986, s'est fait l'écho de la recomposition d'une gauche « dégagée des partis » … même si on retrouve parmi ses plus proches collaborateurs des politiciens du Parti démocrate (PD) comme Furio Colombo, Stefano Fassina ou Corradino Mineo.

Des noms connus aussi pour avoir tenté déjà en 2009 de monter une liste du « Parti des sans-parti » autour du juge anti-mafia Antonio di Pietro (le Eva Joly italien).

Le parcours d'un certain Paolo Flores d'Arcais résume bien celui de ses congénères : lui qui fut exclu de la jeunesse communiste pour trotkiste, tenant du « réformisme radical » après 1968, il finit par adhérer au Parti démocrate (de gauche) en 1991 dont il devient un des intellectuels dans une perspective nettement anti-communiste (sa philosophe fétiche est Hannah Arendt!), il cherche depuis 2009 à piloter un projet permettant de court-circuiter des candidatures communistes.

 

La liste Tsipras a déjà reçu des soutiens enthousiastes chez des intellectuels et politiciens souvent très loin de l'univers communiste : le député PD Furio Colombo (ex-président de la FIAT USA!), Carlo Freccero (ex-directeur des programmes de la « Cinq » de Berluconi en France, si!), le centriste vétéran du Parti radical Stefano Rodota ou deux députés du « Mouvement 5 étoiles ».

Et surtout, Fausto Bertinotti, premier président du PGE, soutien du deuxième gouvernement de l'austérité de Prodi (2006-2008), promoteur du premier plan de liquidation de Refondation communiste avec la « Liste Arc-en-ciel » en 2008 a apporté son appui enthousiaste au projet.

Pour le public français, il suffira de citer les noms d'Etienne Balibar ou d'Enzo Traverso pour voir que les noms derrière ce projet sont bien loin de ceux qu'on pourrait imaginer en tant que communistes français !

 

Une « liste Tsipras » ... qui exclut les communistes !

 

Et les communistes dans tout cela ? Refondation communiste a accepté cette liste au prix d'une sous-représentation manifeste sur les listes (à peine une dizaine de cadres encartés), sans garantie d'obtenir un seul élu.

Dans le même temps, « Gauche, écologie et libertés » (SEL), né en 2009 d'une scission menée par Nichi Vendola et les perdants de la liquidation du Parti de la refondation communiste, a sauté sur l'occasion pour apporter son soutien au projet liquidateur.

SEL s'est distingué – sous la férule de son chef charismatique M.Vendola – par son zèle comme « caution de gauche » du Parti démocrate, participant même à la mascarade des primaires de gauche, tandis que Vendola est connu pour ses positions parfois excentriques : lui qui est un fan de Jean-Paul II et un sioniste avoué.

Les « tenants de la société civile » ont accepté la présence minorée de ces partis. Par contre, ils ont opposé une fin de non-recevoir au Parti des communistes italiens (PdCI).

Pourtant, le PdCI avait envisagé dans un premier temps de participer à la démarche commune, comme il avait accepté en 2008 la « Liste arc-en-ciel », en 2013 la « Révolution civique » d'Antonio Ingroia, deux expériences qui se sont soldées par des résultats catastrophiques, la perte de tous les élus et un nouveau pas dans la liquidation du mouvement communiste.

Cette fois, les liquidateurs du communiste italien – ayant trouvé une nouvelle formule sous la « liste Tsipras » - ne vont même plus laisser de place aux cadres du Parti des communistes italiens (PdCI).

 

Dans leur déclaration, les dirigeants du PdCI ne comprennent pas la raison de cette exclusion, eux qui affirment dans une pétition de solidarité « qu'ils sont la composante qui se bat avec le plus de détermination contre la politique libérale et militariste de l'Union européenne ».

Le hic, c'est que ce n'est bien sûr pas le but de la « liste Tsipras », destinée à amortir le choc de ses politiques de guerre contre les peuples.

Une liste qui ne peut pas tolérer que le PdCI ait exprimé une position critique par rapport au PGE (dont il n'est toujours pas membre), soulève des doutes sur l'intégration européenne.

Le PdCI a lancé une déclaration par la voix de son secrétaire Cesare Procaccini indiquant que le parti « ne ferait pas voter pour la liste Tsipras », mais qu'il lancera sa propre campagne politique pendant le scrutin.

Selon le dernier sondage EMG, la liste Tsipras est annoncée à 3 % – soit exactement le score obtenu lors des dernières déroutes de 2008 et 2013, mais en ayant cette fois effacée la moindre référence à la gauche – ce qui ne permettrait pas de dépasser le seuil de 4 %, nécessaire pour obtenir un élu.

 

Jusqu'où va continuer l'inexorable liquidation de tout ce qu'il reste du communisme italien, emportant avec lui tout ce qui ressemble de près ou de loin à la gauche et au mouvement ouvrier ?

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 07:09

Par     13 avr, 2014   

120 millions d’euros : C’est la dépense annuelle que fait le lobbying financier à Bruxelles.

Ce lobbying emploierait 1 700 personnes et  75 % des conseillers présents à la Commission européenne auraient des liens directs avec le secteur de la finance.

Bruxelles, annexe de la finance

 

Registre de transparence basé sur le volontariat

Comme ces  estimations ont été effectuées avec le « registre de transparence » , toutes les organisations exerçant du lobbying sont censées s’y enregistrer

 

Mais comme c’est une démarche basée sur le volontariat, ce chiffre est sous-estimé.

Cette dépense ne favorise pas les intérêts de la finance sur les autres secteurs d’activité!


 Sources: http://www.leadersleague.com/, http://www.lemonde.fr

Crédit photos : http://www.wikibusterz.com/,

 

Lu sur Voie Militante

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 07:04

Les policiers grecs menacent de ne plus réprimer les grecs

Par       le 14 janvier 2014

Le syndicat qui représente plus de deux tiers des effectifs policiers grecs vient de publier ce texte dans lequel il précise notamment :

Comme vous poursuivez cette politique destructrice, nous vous prévenons que vous ne pouvez nous contraindre à nous battre contre nos frères. Nous refusons de nous élever face à nos parents, nos frères, nos enfants ou tout citoyen manifestant ou exigeant un changement de politique.”

La police grecque qui défend la politique de la troïka, jusqu'à quand ?
La Troïka bruxelloise

Il menace en outre de réclamer des mandats d’arrêt contre les émissaires de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) imposant la mise en œuvre de mesures d’austérité fortement impopulaires.”

Si un mandat d’arrêt doit être émis par un juge, la désobéissance civile de la police grecque aurait d’autre conséquences ! Les séides grecs de la troïka ne survivent qu’avec l’appui de la police…Verra-t-on un jour s’enfuir les gouvernants grecs s’enfuir en hélicoptère comme dans d’autres pays en développement dans le passé ?

 

Sources / Crédits photos :

 

Publié sur Voie Militante le 14 janvier 2014

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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 22:39
Licenciements, bas salaires, précarité, austérité les Bouches du Rhône en ont assez !
lundi 14 avril 2014
par  vincentd
popularité : 78%


Inscrites dans l’action commune depuis le 18 janvier, 18 organisations politiques et syndicales appelaient à manifester à Marseille lors de cette belle journée du 12 avril teintée de ciel bleu mais surtout de drapeaux rouges dans les rues marseillaises.

Bien plus qu’une simple initiative de plus. Un élément supplémentaire de la dynamique convergente et unitaire dans les Bouches-du-Rhône. Se saisir de toutes les occasions, de toutes les dates, c’est ce que nous avons fait, nous, Rouges Vifs et les dix sept autres [1], nous nous sommes inscrits dans la continuité.

JPEG - 219.5 ko Le Départ de la manif

Depuis le début de l’année, c’est encore trop de coup de massues contre le monde des travailleurs qui sont donnés : le traité atlantique - europe, la renégociation calamiteuse de l’assurance chômage, la reprise des expulsions,.... Les bruits de couloirs sur la suppression des cotisations patronales, qui n’est rien d’autre qu’une diminution de notre richesse socialisée et donc finalement de nos salaires, n’augurent rien de mieux !

JPEG - 180.3 ko La banderole unitaire

C’était donc une manif de lutte, de celles et ceux qui refusent de se laisser marcher sur les pieds par les patrons et le pouvoir politique chaque jour plus sourds aux chants de la rue et aux slogans des banderoles dans les usines occupées.
Une manif de lutte rassembleuse un outil à disposition des travailleurs.
Une manif de lutte de contre la misère et l’oppression.
Une manif de lutte, parce que nous pensons -oui, nous avons arrêté de nous bercer d’illusions ou de nous résigner- que la société peut, et surtout doit, être changée.

Pour Rouge Vifs c’était occasion de ressortir la banderole sur, ou plutôt contre, l’Union Européenne, cette entente impérialiste qui écrase chaque jour un peu plus les peuples des 28 pays qui la composent et se pose en gendarme du monde tantôt en accord, tantôt en concurrence avec les USA. Nous avons également diffusé notre appel du 25 mars aux militants du cortège que vous pouvez maintenant signer en ligne. A lire, a signer et à partager bien évidement.

JPEG - 186.5 ko La banderole Rouges Vifs 13

Une nouvelle fois le collectif d’organisations des Bouches-du-Rhône a rappelé ses revendications : le maintien et le développement de l’emploi dans la région et la relance par les salaires. Et bien évidement, on a réaffirmé au passage que nous étions unis, ici dans les Bouches-du-Rhône, ce que l’on a montré en descendant dans la rue. Unité visible dans le cortège où l’on pouvait remarquer un mélange total des manifestants nombre d’entre eux s’occupant assez peu de la banderole derrière laquelle ils manifestaient : l’important c’était d’être là.

JPEG - 173.9 ko

De ce point de vue pari doublement réussi puisque nous étions plus nombreux que le 18 janvier (journée comparable puisque un samedi aussi) ce que toute la presse régionale [2] a constaté avec nous...

JPEG - 187 ko Le cortège cours Lieutaud

Nous n’avions pas d’envoyé spécial à Rome, mais les gens sont également descendus dans la rue avec les même slogans, et on peut dire que le nouveau gouvernement de Mateo Renzi à été compréhensif : Carabineri et Lacrymo. En sachant qu’en Espagne il est arrivé la même chose il y a un mois...Ce qui prouve que les gouvernants sont nuls en histoire - jamais la répression n’a arrêté durablement un peuple en marche - et en chansons - El pueblo unido jama sera vincido !

Crédit photo : Vincent et Laure : merci à eux !

Et pour voir plus de photos en plus grand c’est ici


[1] CGT 13, FSU 13, Solidaires 13, PCF 13, PG 13, Ensemble 13, JC 13, ATTAC 13, NPA 13 , Collectif du 1er juin, La FMF, Mouvement de la Paix 13, Collectif 13 Droits des Femmes

[2] La Provence qui a compté 4000 manifestants (elle en comptait 1500 au soir du 18 janvier alors que nous en annoncions 7000) et La Marseillaise qui ne donne pas de chiffres

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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 07:30
Appel à tous les travailleurs et citoyens

Confirmons le rejet de la politique anti-ouvrière de Hollande !

Amplifions le rejet des politiques d’austérité de l’Union européenne !

Rupture avec l’Union européenne !

Abrogation des traités !

Refusons d’aller voter aux élections européennes du 25 mai !

Les 23 et 30 mars, le peuple a exprimé un rejet sans appel de la politique de destruction des acquis sociaux et de la démocratie du gouvernement Hollande ; cette même politique que les gouvernements soumis aux plans de l’Union européenne imposent à tous les peuples du continent.

 

Le 8 avril, le Premier ministre, Manuel Valls, a soumis à l’Assemblée nationale, au nom du « gouvernement de combat », un programme qui veut aller « plus loin, plus vite » encore dans la mise en œuvre de cette politique de régression sociale.

 

Aujourd’hui, au nom du respect des critères imposés par l’Union européenne, toutes les forces politiques institutionnelles (y compris le Front national) appellent à voter le 25 mai pour un prétendu Parlement européen !

 

Les faits le prouvent : l’Union européenne, ses traités, la Banque centrale européenne (BCE) ont été taillés sur mesure par le capital financier international, les banques et les gestionnaires de fonds spéculatifs pour leurs seuls intérêts.

L’Union européenne, ses traités, la BCE, ne servent qu’à :

 

— déposséder les peuples d’Europe de toutes prérogatives démocratiques et de souveraineté ;

 

— renflouer les banquiers et les spéculateurs qui ont ainsi bénéficié de milliers de milliards d’euros depuis 2008 ;

 

— fixer le cadre contraignant des politiques d’austérité et des contre-réformes dans lequel des gouvernements soumis s’attaquent à tous les droits et garanties des peuples, au nom de la dette et des déficits publics.

 

L’Union européenne, c’est la dévastation de la Grèce, la ruine du Portugal, la misère généralisée en Espagne. L’Union européenne, ce sont les accords imposés à l’Ukraine qui poussent ce pays sur la voie de la ruine.

L’Union européenne, c’est, en France,
le pacte de responsabilité de Hollande-Gattaz-Valls

 

C’est tromper les travailleurs, les jeunes, les retraités que de laisser croire qu’il serait possible au Parlement européen d’infléchir la politique de l’Union européenne et de la BCE !

 

C’est les tromper que de les appeler à voter au nom d’une « Europe sociale », du « dialogue social européen » ou d’un « pacte social européen », verbiage creux qui nous est servi depuis vingt ans pour accompagner la liquidation pure et simple des droits acquis dans chacun de nos pays !

 

Le peuple français a dit non à la « Constitution européenne » en mai 2005. Depuis, les gouvernements successifs ont piétiné son choix, ratifié le traité TSCG en 2012, violant la démocratie la plus élémentaire.

C’était non en 2005 ! Ce sera non en 2014 !

Travailleurs, jeunes, militants, affirmons ensemble cette exigence : les traités de l’Union européenne doivent être dénoncés, l’Union européenne, ses institutions, sa Banque centrale, son prétendu Parlement, doivent être démantelés.

Manifestons notre exigence de rupture avec l’Union européenne en refusant d’aller voter ce 25 mai !

En refusant de nous prêter à ce simulacre de démocratie, nous affirmons notre solidarité avec les travailleurs et les peuples de Grèce, du Portugal, d’Espagne… qui se révoltent contre les plans que leur impose l’Union européenne.

Nous appelons les travailleurs, les militants, les jeunes de toutes tendances, engagés comme nous dans le combat contre le pacte de responsabilité, contre chacune des mesures et des contreréformes qui en découlent, à rassembler leur force pour dire :

Non à l’Union européenne ! Non au Parlement européen ! Non aux traités européens ! Non à l’austérité !

Non au pacte de responsabilité !

Oui à l’union libre et fraternelle des peuples et des nations d’Europe débarrassés des traités européens.

 

Mercredi 9 avril 2014

 

 

source: POI

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15 avril 2014 2 15 /04 /avril /2014 07:14

 http://reveilcommuniste.over-blog.fr/

  

 

Aux assises du communisme de Gemenos (28/30 juin 2013), l'attitude à adopter en vue des élections européennes de mai 2014 a fait débat.

Certains des intervenants qui se sont exprimés sur la question se sont résolument opposés au boycott de cette élection, une idée qui semble en effet rompre avec toute la tradition politique du PCF, et même celle de Lénine avant 17. Ils lui préfèrent une liste autonome sur la base des principes partagés par la quasi unanimité des participants, sans préjuger d'une formulation précise : sortie de l'UE, de l'OTAN, socialisme, etc.   

 

Question secondaire, comme les élections en question, mais non dénuée d'importance tactique.


Je ne suis pas de leur avis, je crois qu'il faut s'abstenir de voter à cette élection spécifiquement, comme la majorité des Français s'apprètent à le faire !

Le projet de la constitution d’une liste antieuropéenne aux élections européennes, sans parler de la question de sa faisabilité, et de la faible probabilité d'un résultat, n’a pas été partagé par de nombreux participants aux Assises, qui préfèraient le boycott, non pour endosser une posture morale, mais parce que cela peut sembler plus cohérent, lorsque l’on veut quitter l’UE, de ne pas participer à l’élection d’une assemblée croupion sans pouvoir sur les institutions. Or le vote européen tend à renforcer leur légitimité, et voter aux européennes, c’est effectivement voter "oui" à l’Europe.

Cette position a aussi le mérite d’être complètement distincte de la position du FN, interdisant les amalgames médiatiques faciles.

De plus, pour ceux qui croient utile de voter à cette élection, le FDG l’utilisera pour tenter de "faire un coup", en espérant faire de nouveau un score à deux chiffres, et les communistes et les progressistes peu nombreux qui se déplaceront seront tentés de s’y joindre, et de voter, encore une fois Mélenchon. L’espace politique d’une liste de "sortie de l’euro par la porte de gauche" est donc très réduit.

Enfin, on notera que ces arguments ne peuvent pas être généralisés aux élections nationales et locales. Si voter aux municipales, c’est voter "oui" aux communes, si voter aux législatives ou aux présidentielles c’est voter "oui" à la France, ça ne me gêne pas du tout.

 

GQ, 3 juillet 2013

 
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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 13:55
Lu sur Rouge-Midi

sortir-europe-RV13.jpg

Quand la CES (confédération européenne des syndicats) se créa en 1973, la CGT naturellement demanda à y adhérer. Naturellement puisque la CES se voulait, du moins le proclamait elle à sa création, la confédération de tous les syndicats d’Europe.

 

Tous ? Sauf ceux accusés de « collaboration communiste » avec l’URSS et ses « pays satellites ». la preuve de cette collaboration était le fait d’appartenir à la fédération syndicale mondiale (FSM) créée en 1945 justement par, entre autres la CGT, et de ne pas avoir rompu avec cette fédération internationale pour rejoindre la CISL (Confédération Internationale des Syndicats « Libres ») scission de la FSM, créée en 1949 par les syndicats américains qui voulaient, avec l’aide de la CIA qui fut un des principaux financeurs, combattre « le communisme ». La condition mise à la CGT fut, entre autres de quitter la FSM, ce qu’elle refusa…naturellement et donc l’adhésion à la CES lui fut interdite.

 

En 1995 la CGT décida de quitter la FSM. Cette décision ouvrait la voie à une entrée dans la CES qui fut votée par les délégués CGT au congrès de Strasbourg en 1999 et acceptée dans la foulée par la CES bien que la CGT n’ait pas pu satisfaire à toutes les conditions posées par la centrale européenne et malgré l’opposition de FO,

 

La CES n’est pas connue pour ses positions particulièrement révolutionnaires. Elle a approuvé tous les traités européens (sauf le dernier) et quand la crise économique éclate en 2008, elle déclare par la bouche de son dirigeant d’alors John Monks : « Il faut sauver le capitalisme de lui-même ». Sans commentaire.

 

Aujourd’hui, dans la lignée de son histoire, elle n’est pas plus sur une ligne de changement de société.Elle ne s’en cache et est tout fière de déclarer dans sa présentation : « La CES est un des partenaires sociaux européens et est reconnue par l’Union européenne, par le Conseil de l’Europe et par l’Association européenne de libre-échange (AELE) en tant qu’unique organisation syndicale interprofessionnelle représentative au niveau européen. »

 

Elle appelait le 4 avril 2014 à une journée « d’action », on devrait plutôt dire une journée de communication tant l’action proposée ne risquait pas de gêner le capital : un samedi de manifestation à Bruxelles de délégations venues de différents pays d’Europe de l’Ouest…et sans une heure de grève évidemment. 
 

 

Et que demande la CES ? Ni plus ni moins qu’une Nième version de mise en œuvre d’un plan que Keynes [1] n’aurait pas désapprouvé. Michel Rocard non plus qui avait proposé quasiment la même chose il y a quelques années.

 

En fait un plan de grands travaux alimenté par la commande publique, et donc nos impôts, pour permettre aux multinationales de créer 11 millions d’emplois : on peut toujours rêver. Pas question bien sûr pour la CES de toucher à la propriété du capital, de nationaliser les banques ou de développer le service public….sans doute laisse-t-elle ça aux communistes.

 

Donc ce 4 avril 2014 il y avait journée « d’action » européenne.

 

Dans les Bouches du Rhône, où depuis plusieurs mois un mouvement de lutte convergente est engagé, décision avait été prise depuis déjà quelques temps de se saisir de toutes les dates qui pouvaient faire monter le processus de lutte. Le 4 avril fut donc retenu comme une nouvelle étape par « la bande des 18 » [2] et rendez-vous était donné devant le siège régional de la commission européenne. Non pas pour défendre un plan d’aménagement du capitalisme, mais pour faire entendre la voix, ou plutôt les voix du monde du travail qui réclament un autre avenir pour notre département.

 

 

On s’est donc retrouvés plusieurs centaines à applaudir les prises de parole qui se sont succédé dans ce meeting improvisé : UD CGT, salarié-e-s de free en grève, marins de la SNCM, moulins Maurel, Fralib…

 

Au milieu de ce rassemblement de lutte flottait la banderole de Rouges Vifs 13 au slogan explicite et apprécié : Sortir de l’Europe du capital pour construire un monde de solidarité.

 

Rendez-vous a été pris pour le 12 avril à Marseille, pour une nouvelle manifestation pour un autre avenir pour notre département.

Une chose est claire, il semblait bien qu’aucun des participants du 4 et des jours à venir n’a envie de « sauver le capitalisme ».

 

Charles HOAREAU

 

[1] économiste anglais partisan de l’aménagement du capitalisme afin d’en limiter les excès et comptant pour ce faire sur le rôle régulateur de l’Etat

[2] 2 associations locales se sont en effet rajoutées au processus


SOURCE

 

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 08:28
À QUOI JOUE LE PARTI DE GAUCHE AVEC EELV ?
 Texte d’Aurélien Bernier, ancien porte-parole du Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP), publié dans Marianne électronique du 7 avril 2014.

Le 12 avril 2014.

Le M’PEP n’a rien à retirer à l’analyse d’Aurélien Bernier concernant la tentative de rapprochement purement politicien et électoraliste entre le Parti de gauche (PG) et Europe Ecologie Les Verts (EELV). EELV, en effet, a participé au gouvernement avec le PS pour mettre en place une violente politique d’austérité. Sur 17 députés EELV, 10 ont voté la confiance à Manuel Valls, meilleur représentant des classes possédantes. Alors que cherche le PG ?

Deux points de désaccord, néanmoins, avec Aurélien Bernier. D’abord, la notion de « désobéissance européenne », que le M’PEP regrette aujourd’hui d’avoir « inventée », est d’un flou total qui permet au Front de gauche, particulièrement au PG, de tout dire et son contraire. Elle ne fait qu’ajouter de la confusion et devrait être remplacée par des notions claires et concrètes : la sortie de l’Union européenne et de l’euro. D’autre part, le seul geste utile à l’élection européenne sera le boycott. Voter, et quelle que soit la liste choisie, ce sera valider l’existence d’un parlement fantôche, vitrine faussement démocratique de l’Union européenne, de l’euro, de la Banque centrale européenne, de la troïka, et de tous les traités néolibéraux qui détruisent les fondements de la démocratie dans tous les pays aux prises avec ce piège institutionnel illégitime !

Pour signer l’Appel national au boycott des élections européennes, cliquez ici : http://www.m-pep.org/spip.php?article3528

Pour accéder au site du Comité national de résistance républicaine à l’Union européenne (CNR-RUE), cliquez ici : http://www.cnr-rue.fr

Tribune Marianne version électronique

Lundi 7 Avril 2014 à 05:00

Aurélien Bernier [1]

Pour Aurélien Bernier, auteur de « La gauche radicale et ses tabous », l’opération séduction du Parti gauche auprès d’Europe écologie n’a pas lieu d’être car si leur « alliance aux élections municipales a plutôt bien fonctionné, elle pose un problème à la veille des européennes : celui de deux visions radicalement différentes ».

Le 25 mai, se tiendront des élections européennes dont l’enjeu est d’une importance extrême. Bien sûr, la composition du prochain Parlement européen n’aura aucune incidence sur les politiques ultralibérales de l’Union. Le Traité, les centaines de directives et de règlements, la Cour de justice de Luxembourg, sont là pour préserver les « acquis communautaires » du libre-échange, de la libre concurrence, du monétarisme et de l’austérité pour les peuples. Mais ces élections sont cruciales au niveau national : elles sont l’occasion de présenter aux électeurs un discours clair de rejet des politiques de Bruxelles et d’appel à la désobéissance européenne, qui implique la restauration de la primauté du droit national sur le droit communautaire et la sortie de l’euro.

Ce discours doit être porté par la gauche radicale pour une raison simple : aucune mesure ambitieuse de son programme n’est applicable dans le cadre de l’ordre juridique et monétaire européen. Le Front de gauche veut développer les services publics, créer un grand pôle bancaire nationalisé, taxer les richesses, interdire les cultures d’OGM ? Tout ceci est incompatible avec le droit européen qui, depuis l’adoption du traité de Maastricht, fait partie intégrante de la Constitution française. Toute proposition de loi en ce sens sera inconstitutionnelle.

En 2009, déjà, la campagne du Front de gauche aux élections européennes s’était soldée par un relatif échec. Avec 6,05 % des suffrages exprimés (soit 2,35 % des inscrits), le Front de gauche progressait à peine par rapport au score du PCF en 2004 (5,2 % des voix et 2,17 % des inscrits). Comment aurait-il pu en être autrement, alors que son projet reposait entièrement sur l’idée de réforme « de l’intérieur » d’une Union européenne que chacun, aujourd’hui, sait irréformable ? En 2012, ensuite, le flou programmatique sur les questions européennes a empêché Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche de réaliser un bien meilleur score. Que signifiait la formule « sortir du Traité de Lisbonne » figurant dans le programme L’humain d’abord : une sortie unilatérale de la France ? L’adoption (illusoire) d’un nouveau traité à l’unanimité des États ? Pourquoi critiquer à juste titre la monnaie unique et vouloir, coûte que coûte, rester dans la zone euro en prétendant « changer les politiques de la Banque centrale européenne » ? Quelle différence, finalement, entre cette stratégie de réforme « de l’intérieur » et les promesses d’« Europe sociale » toujours repoussées du Parti socialiste ? Difficile pour un électeur d’y retrouver ses petits...

Au Parti communiste, l’« euro-réformisme » est la ligne officielle depuis 1997, quand il fut décidé de rejoindre le gouvernement socialiste de Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn qui adopta le traité d’Amsterdam et instaura la monnaie unique. Du côté du Parti de gauche, qui semblait prêt à plus de radicalité sur les questions européennes, on mettait en avant la nécessité d’un compromis avec le PCF : les programmes de 2009 et 2012 n’étaient pas clairs, mais il fallait en passer par là... On pouvait espérer que, dans le débat interne au Front de gauche, le PG plaide pour une vraie désobéissance européenne et fasse pencher la balance du bon côté.

Malheureusement, les élections municipales ont conduit le Front de gauche au bord de l’implosion. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a choisi de mettre la pression sur son allié communiste en se rapprochant d’Europe écologie - Les Verts. Or, si l’alliance PG-EELV aux élections locales a plutôt bien fonctionné, elle pose un problème particulier à la veille des européennes : celui de deux visions radicalement différentes, l’une prônant la crise institutionnelle au sein des Vingt-huit pour en finir avec les politiques libérales, l’autre prônant un fédéralisme européen. Rappelons que le programme des écologistes aux dernières élections européennes affirmait : « La crise économique met dramatiquement en lumière les insuffisances de l’Europe des nations. (...) Nous ne pouvons plus penser franco-français. Que nous ayons voté oui ou non au référendum de 2005, nous avons tous besoin d’une Europe unie, seul espace à la hauteur des défis, seul outil efficace pour mettre en œuvre une stratégie commune de sortie de crise fondée sur la conversion écologique et sociale. » Le 9 décembre 2012, la Secrétaire nationale d’EELV, Emmanuelle Cosse, déclarait encore qu’«  il faut en finir avec le sentiment national » et que « l’Europe sera d’autant plus intéressante pour tout le monde qu’on arrivera à une dissolution de l’État-nation et quelque chose de beaucoup plus intégré  » (1).

Cette divergence fondamentale – la désobéissance européenne d’un côté, un fédéralisme prétendument « écologique et social » de l’autre – devrait condamner de fait toute alliance nationale PG-EELV à l’approche d’élections européennes. Pourtant, dans une « adresse au Conseil fédéral d’EELV »publiée le 3 avril, le Secrétariat national du PG écrit : « Entre l’écologie politique que vous défendez et l’écosocialisme sur lequel nous proposons de refonder programmatiquement la gauche, nous avons matière à avancer (...) ensemble. Nous ajoutons pour notre part la désobéissance à l’actuelle Union Européenne pour refonder une autre Europe. Nous connaissons nos importantes différences sur cette dernière question, mais cela ne doit pas nous empêcher d’en discuter ensemble et d’envisager un rapprochement entre le FDG et EELV, notamment à partir de notre refus commun du Grand marché transatlantique ».

Discuter de cette divergence fondamentale sur la stratégie à adopter vis-à-vis de l’Union européenne est une excellente idée. Mais considérer qu’il s’agit là d’un détail qui, à huit semaines d’un scrutin européen, n’empêche pas d’envisager « un rapprochement » entre fédéralistes et partisans de la rupture avec Bruxelles laissera nombre d’électeurs sans voix. A l’inverse, sans doute, de Marine Le Pen, qui doit jubiler de ce mélange des genres de nature à disqualifier le discours radical de Jean-Luc Mélenchon. EELV et le Parti de gauche pourront toujours invoquer leur « refus commun » de l’accord de libre échange entre les États-Unis et l’Union européenne, l’argument risque de ne pas peser lourd face aux attaques des médias ou du Front national.

Il faut au contraire retrouver, sur la question européenne, un discours cohérent et radical. Les écologistes de gauche doivent cesser de rêver la construction européenne telle qu’ils la désirent et la voir enfin telle qu’elle est : une structure conçue par et pour le capitalisme, devenue impossible à réformer. Pour gouverner à gauche, il faut rompre avec elle, et il faut l’affirmer clairement, à Europe écologie - Les Verts comme au Front de gauche. Il sera temps ensuite d’opérer des rapprochements.

(1) « Mots croisés », France 2, 9 décembre 2012.

 

Notes

[1] Aurélien Bernier est auteur de La gauche radicale et ses tabous (Seuil, 2014) et de Désobéissons à l’Union européenne ! (en accès libre sur abernier.vefblog.net).

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13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 16:19

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Photos réalisées par des militants présents

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13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 13:24

La présidente du Front nationalMarine le pen, a promis lundi 9 janvier une hausse de 200 euros net "sur tous les salaires" allant jusqu'à 1,4 fois le smic, grâce à la prise en charge par l'Etat du même montant de cotisations salariales. La candidate du FN à l'Elysée était interrogée par un auditeur de RMC sur la première "mesure sociale" qu'elle prendrait si elle était élue à l'Elysée.

 

Article du blog de Gérard Filloche

Non, un salarié payé au Smic ne percevra pas 500 euros de plus par an !

Le  « pacte de responsabilité » annoncé par Manuel Valls devrait s’accompagner, pour équilibrer les 15 milliards d’euros supplémentaires de cadeaux au patronat d’un « pacte de solidarité » de 5 milliards en faveur des salariés.

La disproportion est déjà manifeste car, si l’on ajoute les 20 milliards d’euros annuels de cadeaux au patronat, sans la moindre contrepartie en termes d’emplois, c’est 35 milliards d’euros que percevra le patronat. 5 milliards d’euros, cela ferait 7 fois moins.

Mais surtout, ce qui est accorde de la main gauche, est retire de la main droite. Il s’agit d’un simple tour de passe-passe. Le patronat n’aura pas à financer quoi que ce soit, ce sont les salariés qui financeront l’augmentation de leur salaire net en voyant diminuer leur salaire indirect, les cotisations sociales.

Quel sera le résultat de ce tour de bonneteau ?

Soit le manque à gagner pour la Sécurité sociale sera financé par les impôts. Mais cela ne pourra être que les impôts des salariés puisqu’il a été annoncé la diminution des impôts payés par le patronat : l’impôt sur les sociétés passerait de 37 % à 28 % des bénéfices, la C3S disparaitrait et de nombreuses taxes payées par le patronat seraient supprimées. Comme l’écrivait Alphonse Allais « Il ne faut faire aux microbes aucune peine, même légère ». Mais dans ce cas, qui paiera les augmentations d’impôts nécessaires si ce n’est les salariés ?

Soit le manque à gagner de la Sécu ne sera pas financé par les impôts. Dans ce cas, il n’y aura plus que deux possibilités. Ou les salariés devront renoncer à se soigner alors que plus de 30 % de notre pays ont déjà dû renoncer à se soigner en 2013 parce qu’ils n’en avaient pas les moyens. Ou les remboursements seront faits par les mutuelles ou les assurances complémentaires mais dans ce cas, les salariés verront leurs cotisations augmenter.

Ce qui a été donné d’une main sera repris de l’autre, en fragilisant encore plus, au passage, la Sécurité sociale.

Cette proposition n’a été débattue nulle part. Aucune motion, aucun texte du PS, aucune assemblée de militants ni d’élus, de députés ne l’a envisagée.

Pour la bonne raison que cette proposition est dans le programme de Marine le Pen depuis des années et que nous avons publié des dizaines d’articles, des brochures, des livres pour la dénoncer. Toute la gauche l’a dénoncé, le parti socialiste le premier.

C’est une proposition qui s’attaque à un élément symbolique central du « pacte social français » comme on dit, c’est à dire de ce qui est issu du programme du Conseil national de la résistance.  Il s’agit de casser ce salaire mutualisé collecté et redistribué à chacun selon ses besoins, en cas de maladie, de chômage, de famille nombreuse, de besoin de logement, d ‘accident du travail ou de retraite.

Baisser le brut pour hausser le net n’est pas seulement un tour de passe passe ou une malhonnêteté, c’est une attaque centrale contre tout ce qui fonde la protection sociale en France depuis 1945.

 

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