Depuis sa naissance en 1987, le CAC 40 a augmenté de 470%. Durant la même période, la part des salaires dans le Produit intérieur brut français a baissé de 9,3%. Pour l’Europe cette baisse est en moyenne de 8,6%. Même les journalistes de la presse préférée du patronat l’affirment : « Le revenu salarial n’a pratiquement pas augmenté depuis ces 25 dernières années » ( Les Echos, 30 novembre 2007). Et pendant ce temps, les prix explosent. La grande distribution, Leclerc y compris, a augmenté en moyenne ses marges de 26% sur les produits de marque !
Les maux de l’Europe
Mais JC Trichet, président de la Banque centrale européenne, a appelé à la modération salariale. Etre « compétitif » pour les dirigeants européens et leurs technocrates, cela veut dire dévaloriser le travail pour accroître les profits et les dividendes des multinationale. Toutes les mesures, toutes les directives européennes visent à cela. Mais pour les salariés, ce sont les suppressions d’emploi, la stagnation des salaires, la disparition et la privatisation des services publics, la casse du droit du travail et la précarité devenue la loi. C’est l’allongement du temps de travail, pour la journée, pour l’année, pour la vie. C’est travailler plus pour gagner moins et vivre moins bien. C’est payer plus pour être moins bien soigné et pour enrichir les assurances privées et les cliniques privées. C’est revenir en arrière !
Le credo de l’Union Européenne est plus que jamais « l’économie de marché et la concurrence libre et non faussée ».
Un traité constitutionnel contre les salariés
Le Medef et le pouvoir sarkozyste disposent de tous les moyens pour mener la bataille idéologique. Tous, des médias aux nombreux conseillers appointés par les patrons et le pouvoir politique, nous serinent la même rengaine : La modernité, c’est la compétitivité. La modernité, c’est l’économie de marché, c’est le traité européen. Ces technocrates, économistes, spécialistes… nous affirment que les électeurs n’ont rien compris et qu’en conséquence ils ne seront pas consultés pour la version restaurée du traité sur la constitution européenne. Pourtant, c’est la même. V. Giscard d’Estaing le dit. C’est « un traité identique à 98% » à celui qui a été rejeté par 55% de Français.
Respecter la souveraineté populaire
Les parlementaires UMP s’apprêtent pourtant à le voter ! Les socialistes se renient (S. Royal avait promis un référendum !) et hésitent entre l’abstention et le boycott !
Pourtant une minorité des 2/5 au Congrès ( Assemblée Nationale et Sénat réunis), c’est à dire 363 voix, suffirait à bloquer la décision. Si les élus socialistes décidaient de s’opposer à cette trahison du suffrage universel, ils pourraient entraîner certains parlementaires de droite attachés à la souveraineté nationale et au suffrage universel. C’est une question de morale politique que de respecter le choix des Français. Ils ont dit « Non » et ce que le peuple a fait, seul le peuple peut le défaire ! Un Etat qui ne se soumet pas à la souveraineté populaire n’est pas une démocratie ! Faîtes pression sur vos élus pour qu’ils votent contre la proposition Sarkozy et réclament un référendum.
Des luttes sur tous les fronts …
En Europe les luttes se multiplient. En Italie, les métallurgistes sont en lutte pour leurs salaires. En Allemagne, les cheminots ont obtenu 11% d’augmentation, la réduction d’une heure du temps de travail et s’opposent à la privatisation des chemins de fer. En France des grèves se développent pour la défense du pouvoir d’achat et l’emploi. Ainsi à Elbeuf les salariés de la TAE ( bus) et ceux d’Aérazur ont arraché des augmentations de salaires. En décembre les employés de Carrefour-Tourville, Champion Elbeuf et Bois- Guillaume, des transports du Havre et de Rouen, de la FNAC … ont fait grève pour leurs salaires ! SNCF-GDF-EDF étaient aussi en lutte le 22 janvier. Le 29 janvier ce sera le tour des salariés des ports contre la privatisation et de Renault pour les salaires… Et hier la fonction publique était en grève pour les salaires, contre les suppressions d’emploi et contre la casse des services publics.
Nous sommes les plus nombreux !
La seule discussion acceptée par Sarkozy-Fillon, c’est la négociation des reculs sociaux. Ainsi, au nom du moindre mal, 4 syndicats ont accepté la disparition du CDI. Pourtant, dans le public comme dans le privé, la colère est grande. Sa source est commune : les décisions européennes pour accroître les profits voulus par les multinationales. Nous sommes tous attaqués.
Pour contrer ces offensives multiples et brutales, les luttes doivent s’unifier, se renforcer, se globaliser pour grandir encore. Les salariés peuvent y travailler chacun dans leurs bureaux, leurs établissements scolaires, leurs entreprises, leurs syndicats.
Tous ensemble, nous pouvons contraindre au recul Sarkozy et les maîtres de Bruxelles !