C'est au cours d'un débat s'étant déroulé du 2 au 10 juillet 1957 que l'Assemblée nationale autorise la ratification du traité instaurant la Communauté Economique Européenne (CEE) dit Traité de Rome par 342 voix contre 239.
Ont voté pour, socialistes, UDSR, une partie des radicaux, MRP, droite modérée.
Ont voté contre, communistes, gaullistes, poujadistes, une partie des radicaux avec Pierre Mendès France.
Le traité vise à établir entre les 6 nations participantes (Allemagne de l’Ouest (RFA), la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas ) la libre circulation des marchandises, des capitaux et de la main d'oeuvre.
Déjà en janvier 1957 un débat a lieu au parlement où les principaux arguments soit pour justifier la ratification soit pour la combattre s'affrontent.
Cette confrontation renvoie à une brûlante actualité au moment où les peuples instruits par l'expérience rejettent toujours davantage cette construction au service des privilégiés.
Et où face à leur échec c'est toujours plus d'Europe fédérale qu'ils exigent quitte à le faire à quelques uns seulement.
D'autant qu'à l'époque les mêmes peurs des tenants de l'intégration sont agitées : risque de l'isolement, du repli sur soi, nécessité de faire face à la concurrence internationale, de construire une force entre les USA et l'URSS à ce moment là.
Et les mêmes promesses sont formulées : harmonisation des législations, de la fiscalité, égalité salaires hommes-femmes etc etc et blablabla, et blablabla …
Autrement dit à l'époque déjà, la promesse d'une Europe sociale est brandie, qui 60 ans après se traduit par le chômage de masse, le dumping social, les salariés sous le seuil de pauvreté, les sans abris par dizaines de milliers, les délocalisations massives d'entreprises AU SEIN MEME DE L'UNION EUROPEENNE, les fermetures …
Et l'on attend TOUJOURS, l'harmonisation sociale par le haut, l'harmonisation fiscale tandis qu'un paradis fiscal comme le fondateur de l'Union, le Luxembourg sévit toujours avec un président de la Commission européenne dénommé Jean-Claude Juncker !
Autrement dit l'Europe sociale c'est comme l'horizon : il s'éloigne au fur et à mesure qu'on a l'illusion de pouvoir l'atteindre, et c'est comme toutes les promesses rassies et mensongères qui n'engagent que ceux qui y croient …
Le débat est évidement marqué par la conjoncture de l'époque qui est éloignée de celle que nous connaissons à présent, mais incontestablement les arguments échangés demeurent au-delà des conjonctures.
Et le système d'exploitation capitaliste est toujours là aggravant chaque jour la situation!
Car les tenants de l'Union à tout prix doivent continuer à entretenir les illusions dans les peuples en dépit des démentis renouvelés de la réalité !
Revenir sur le passé qu'ils travestissent c'est utile aux combats du présent, en toute lucidité, en se débarrassant résolument de la fable d'une union européenne protectrice des travailleurs!
Il y a 60 ans les mêmes arguments des partisans de l'intégration européenne
Extraits du Journal Officiel des 19 et 23 janvier 1957 :
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