Il a de la classe notre Tsipras, jusqu’où faudra-t-il soutenir le Thatcher d’or ? (note de danielle Bleitrach
mercredi 17 janvier 2018 – 1
« Les grèves ne sont ni abolies ni menacées par ce gouvernement », s’est défendu Alexis Tsipras, le Premier ministre grec issu de la gauche radicale élu en 2015. Pourtant, les faits sont têtus. Lundi soir, le parlement a adopté un nouveau paquet de mesures exigé par les créanciers du pays, par 154 pour et 141 contre. Parmi elles, une modification du droit de grève. Dorénavant, les syndicats devront avoir le vote de plus de 50 % de leurs membres à jour de cotisations dans une entreprise pour déclencher un arrêt de travail. Comme au Royaume-Uni.
En Grèce, le taux de syndicalisation est nettement plus important qu’en France. Il représente 25 % des salariés selon l’ Institutional characteristics of trade unions, wage setting, state intervention and social pacts (ICTWSS). Environ trois fois plus que dans l’hexagone. Par contre, l’implication réelle est faible selon Panos Angelopoulos, membre du collectif de solidarité des Grecs à Paris. Pour lui, plus le socle retenu pour se prononcer en faveur d’un mouvement est élargi aux salariés les moins impliqués, plus il sera difficile de lancer une grève. L’argument d’une loi en faveur de l’implication syndicale a même été mis en avant par le gouvernement. Un peu comme en France, les référendums d’entreprise de la loi El Khomri ont été présentés comme une avancée démocratique.
Mais cette communication peine à convaincre. Les syndicats revendicatifs considèrent que c’est une mise à mort du droit de grève. Plus largement, le parti de droite Nouvelle Démocratie devance Syriza de 10 points dans les sondages. Le résultat de la volte-face du Premier ministre après le référendum donnant la victoire au non au mémorandum en 2015, puis de son application à satisfaire les exigences des créanciers. Depuis les mesures d’austérité s’empilent et la confiance en Tsipras n’est plus de mise. Il est vrai que la moitié des retraités grecs vivent aujourd’hui au-dessous du seuil de pauvreté. Là aussi, les faits sont têtus.[...]
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