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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 01:49
RASSEMBLEMENT CONTRE LA LOI TRAVAIL LE 9 AVRIL A DIEPPE
Déclaration du Comité Général de l’Union Locale CGT
de la Région Dieppoise

 

Dieppe le 1er avril 2016

Le 31 mars, pour exiger le retrait du projet de loi El Khomri-Valls, nous étions 3 000 dans les rues à Dieppe.  Cette étape supplémentaire s’est concrétisée par la mobilisation, selon les endroits, de quelques grévistes à des blocages complets de la production et avec une participation plus importante encore que lors des mobilisations précédentes.

Les salariés, du public comme du privé, les jeunes, les privés d’emploi et les retraités représentaient plus de 45 entreprises et collectivités de l’agglomération.

SNCF Dieppe, Véolia, Schneider, JC Decaux France, Traiteur Ali Baba, Territoriaux de Dieppe, Sika Gournay, Territoriaux Arques. Super U Serqueux, Danone, MGI Coutier, Autoliv , Pompiers Dieppe, Hôpital Dieppe, Syndicat Mixte du Port de Dieppe, SPIC Construction, ERDF Dieppe, EDF Paluel, EDF Penly, FAPT 76, Nestlé, DIRNO, Alpine, Carrefour, Carrefour Market, Normival, TTHA Compagnie, Association Foyer Duquesne, Pôle emploi Dieppe, Davigel, Gévelot (52 grévistes la production quasi bloquées),Tati, Toshiba, CAF, CPAM, URSAFF, Finances Publiques, Plastuni, Conseil départemental, AMCM Usinage, Freemach, PCI, OPAD, STUD , Nuvia, Hôpital, Grugny, Dakin, Cégelec, Rousseau Batiment...

Sur le département, ce sont 42500 manifestants qui ont exigé le retrait de ce projet de loi « Travail », ni négociable, ni amendable. A Rouen : 25 000 manifestants, au Havre : 15 000, à Lillebonne : 700, à Fécamp : 1 000, à Eu : 800 manifestants

Alors que, partout en France, c’est plus d’un million de manifestants qui a démontré, dans l’unité, cette exigence.

Et que répond le gouvernement ? Le président F. Hollande, depuis Washington, répond ce vendredi matin 1er avril, que la CGT multiplie par 4 le nombre de manifestants car elle est en difficulté.

Nous, CGT, affirmons que le gouvernement et le patronat divisent le nombre de manifestants et de grévistes par 10 parce qu’il sait notre détermination collective pour imposer le retrait de projet de loi ultra-réactionnaire !

Les mensonges présidentiels et le dispositif policier contre les jeunes et le droit de manifester ne feront pas reculer notre mobilisation.

Les organisations syndicales CGT, FO, Solidaires, FSU, UNEF, FIDL ont réaffirmé que les pouvoirs publics doivent garantir le droit à manifester, à se réunir, à s’organiser, tout en assurant la sécurité des manifestants. Nous y veillerons collectivement, à Dieppe aussi !

Le retrait de cette loi scélérate VALLS-El KHOMRI, nous sommes plus que jamais déterminés, avec tous nos syndiqués, à l’imposer.

Ce retrait serait un résultat formidable qui ouvrirait la voie au combat :

  • Pour toutes nos revendications et les propositions de la CGT
  • Pour avancer vers de nouvelles conquêtes sociales

Aussi, nous décidons d’organiser des actions nécessaires, dès les 5 AVRIL avec des distributions et le 9 AVRIL UN GRAND RASSEMBLEMENT A 14H30 LIEU DIT DE LA FONTAINE QUAI HENRI IV A DIEPPE, pour poursuivre la construction de la mobilisation indispensable.

Comme le dit le communiqué : « Si le gouvernement ne répond pas, les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL resteront déterminées à poursuivre et à amplifier la mobilisation pour obtenir le retrait du projet de la loi travail et à conquérir de nouveaux droits sociaux y compris par les manifestations et la grève interprofessionnelle. »

 

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 21:37

sur Info-Chalon

A Bourbon-Lancy, Chalon sur Saône, Louhans, Le Creusot et Mâcon.

Photo Info-chalon.com

Lire le communiqué de la CGT ci-dessous

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2 avril 2016 6 02 /04 /avril /2016 14:59

C'est la mobilisation qui a fait reculer le conseil général du Calvados. 

Méfions-nous.  La mesure n'est que reportée et pourrait donner des idées à d'autres départements ...

Voici le lien de la pétition icihttp://www.mesopinions.com/petition/social/paiement-interventions-pompiers/18946

 

Le Parti de l'émancipation du peuple soutient l'action des pompiers et appelle à la mobilisation
 
Sur le site du PEP
 
 

Après avoir fait le tour du département en passant par Courseulles-sur-Mer pour le maintien des moyens matériels et humains, à Grancamp-Maisy, Caumont-l’Eventé, Landelles et Coupigny, St Rémy sur Orne, Le Tourneur et Bonneville-la-Louvet, pour le maintien des casernes, avoir distribué environ 7000 tracts aux populations concernées, récolté des signatures, organisé des rassemblements, nous serons :

Samedi 26 Mars à 15h00 Place Bouchard à Caen.

 

Il s’agit pour nous de se rassembler avec la population Caennaise, pour signer la pétition, et faire prendre conscience du danger que représente cette politique de destruction des services publics, avant de rencontrer le Président du Conseil Départemental et du SDIS.
Nous expliquerons pourquoi les citoyens doivent se mobiliser pour maintenir ces services publics, tous situés dans des zones rurales ou bien souvent, il n’y a plus de médecin. Mais aussi plus généralement, faire prendre conscience d’une attaque sans précédent contre les services de santé (urgences, maternités...).
Les terribles évènements survenus en 2015 ont une fois de plus, à juste titre, mis en lumière l’importance des sapeurs-pompiers et des personnels hospitaliers. Il est donc urgent que les pouvoirs publics arrêtent les suppressions de postes et la diminution des moyens matériels indispensables à leurs activités. Ils doivent donner les budgets nécessaires. Si la logique des réductions des effectifs se poursuit, des vies seront en danger, voire sacrifiées.

Faire payer les interventions des la dernière invention austéritaire de la Cour  des Comptes

migaud cour des comptesAlors que la liquidation des services publics est dénoncée par la population et des élus, la Cour des Comptes veut aller plus loin. Elle demande que les interventions des pompiers soient facturées. Oh bien sûr on parle de « certaines » interventions mais chacun sait bien ce que cela cache : la privatisation.

Alors que les services départementaux d’incendies et de secours sont partout sous pression en butte à de violentes coupes sombres et que la colère gronde très légitimement chez les pompiers, de Nice à Lille, de Grenoble à Caen, l’éxécutif LR du département du Calvados a annoncé commencer à faire payer une première série d’interventions dites de conforts (les victimes apprécieront !). Avant d’autres ? Et ce d’autant que le Calvados n’est pas le seul département à s’engager dans la facturation de l’intervention des pompiers.

A compter du 1er avril 2016, huit types d’interventions des pompiers deviendront payantes :

  • Débloquer un ascenseur coûtera 463 euros.
  • Un appel abusif avec engagement : 410 euros.
  • Une personne en état d’ébriété : 241 euros.
  • Le relevage d’une personne tombée à domicile sans transport à l’hôpital : 241 euros.
  • Le déclenchement du détecteur de fumée suivi d’un appel des pompiers coûtera 463 euros, s’il s’avère qu’il n’y a pas d’incendie.
  • Le transport d’un malade à domicile : 241 euros.
  • Le déplacement à domicile du Service mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) sans réel besoin : 482 euros.
  • La recherche d’un document administratif au sein du SDIS: 96 euros

les pompiers rappellent que leur rôle est de protéger et secourir les populations.

Nous sommes terriblement choqués par ces nouvelles mesures qui portent atteinte à la santé publique, martèle Wilfried Van Oost, pompier professionnel à Caen (Calvados) et délégué CGT. Les personnes qui tomberont chez elles n’oseront plus nous appeler par peur de payer 241 euros. Les détecteurs de fumée, qui sont normalement un outil de prévention, ne serviront plus à rien… Nous sommes un service public de secours gratuit. Nous ne sommes pas là pour faire des factures ! Le Département veut faire des économies au détriment de la santé de ses habitants.

Et ils dénoncent la suppression d’une quinzaine de poste de pompiers en 2016 ainsi que la fermeture de six casernes.

Une pétition a été mise en ligne : http://www.mesopinions.com/petition/social/paiement-interventions-pompiers/18946

[...]

La Cour des Comptes dirigé par le socialiste , grand ami du MEDEF et de l’UE aux ordres desquels il agit, doit être dissoute pour trahison de l’intérêt national et de la République car la liquation d’un service public qui est un pilier de la République est une violente agression à l’égard des Françaises et des Français.

[...] suite le site d'Initiative communiste

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 14:00

Mis en ligne le 31 mars à 16 heures.

Pendant que la Fédération socialiste de Seine-Maritime signe, ce 31 mars, un texte intitulé « Bruxelles, face à l'horreur: rester solidaires ! », les salariés et les jeunes attaqués par le gouvernement socialiste défilent dans les rues de Rouen. Quand la manifestation emprunte les quais et les ponts de Rouen, c'est sur trois ponts qu'elle se déploie. Du rarement vu. Bien plus que le 9 mars, que le 17 et 24 mars. A la fin de la manifestation les responsables syndicaux annoncent 25000 personnes. Les lycéens et étudiants sont plusieurs milliers. Ils ont décidé de prendre la tête du cortège. « Ni amendable, ni négociable, Retrait de la loi Travail »,«  Tout ce qu'ils ont, ils l'ont volé », « Salariés licenciés, Goodyear condamnés, ça va péter », les slogans sont repris par les manifestants. Ces derniers n'ont vraiment pas envie de s'arrêter là. Les portuaires sont là, ceux d'Aérazur, de Sanofi et Basf, les hospitaliers, l'énergie, les Leclerc d'Elbeuf, les Carrefour Market, des territoriaux. Les drapeaux syndicaux fleurissent : beaucoup de CGT, des Solidaires et des FO. Dans le cortège des jeunes on voit l'UNL, l'UNEF, les jeunes communistes …

Les responsables sont dénoncés avec force : le Medef, le gouvernement socialiste. Mais curieusement quasiment personne ne dénonce l'Union Européenne alors que c'est la commission puis le conseil européens qui ont rédigé, en mai puis juillet 2015, les recommandations dont le pouvoir socialiste s'est directement inspiré pour rédiger son texte de judas.

Mais comme dans d'autres villes, pour le gouvernement socialiste, la meilleure des parades c'est la provocation. Alors que jamais les CRS ne sont jamais devant la préfecture, ils attendent. Et dès que les jeunes approchent, c'est l'affrontement et les gaz lacrymogènes. Les manifestants ne peuvent atteindre la préfecture. Qu'importe. La prise de parole se fera un peu plus loin. Et l'appel à renforcer la lutte, à débattre dans les entreprises pour faire grandir le rapport de forces est lancé. A ceux qui se sont mobilisés aujourd'hui de discuter, d'entraîner. Pour être encore plus nombreux la prochaine fois. Une réunion intersyndicale a lieu ce soir.

25000 dans les rues de ROUEN pour réclamer le retrait de la loi Travail
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016
Manifestation du 31 mars 2016

Manifestation du 31 mars 2016

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 10:27

UL CGT Dieppe Aucun commentaire

31 mars 2016

PLUS DE 3000 PERSONNES ONT MANIFESTÉ À DIEPPE
RETRAIT DU PROJET DE LOI TRAVAIL !

Ce matin, plus de 3000 personnes dont 500 lycéens ont manifestés à Dieppe pour exiger le retrait de la loi El Khomri.

De nombreuses entreprises ou collectivités ont été recensées pour Dieppe, pouvant aller de quelques grévistes à des blocages complets de la production :
SNCF Dieppe, Véolia, Schneider, JC Decaux France, Traiteur Ali Baba, Territoriaux de Dieppe, Sika Gournay, Territoriaux Arques. Super U Serqueux, Danone, MGI Coutier, Autoliv , Pompiers Dieppe,Hôpital Dieppe,Syndicat Mixte du Port de Dieppe, SPIC Construction, ERDF Dieppe, EDF Paluel, EDF Penly, FAPT 76, Nestlé, DIRNO, Alpine, Carrefour, Carrefour Market, Normival, TTHA Compagnie, Association Foyer Duquesne, DGFIP,Pôle emploi Dieppe, Davigel, Gévelot (52 grévistes la production quasi bloquées),Tati, Toshiba, CAF, CPAM, URSAFF, Finances Publiques, Plastuni, Conseil départemental, AMCM Usinage, Freemach, PCI, OPAD, STUD , Nuvia, Hôpital, Grugny, Dakin...

La liste n'est pas exhaustive...

Les rues de Dieppe ont résonné aux slogans contre la loi écrite par le triumvirat Hollande-Valls-Gattaz, musique, sirène, sifflets et de la couleur rouge drapant la très grande majorité des manifestants….De bruit et de couleur, il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu pareille démonstration sur Dieppe.

Demain l’Union Locale Cgt de la Région Dieppoise organise son comité général et discutera des suites à donner sur le plan local…

Continuons à nous mobiliser pour exiger le retrait total de la loi travail.

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 08:30
Sur le blog de l'UL-CGT du Havre

Dès 4h30, sur la Zone Industrielle, plusieurs blocages ont vu le jour ainsi qu'aux abords du Havre pour un blocage de l'économie havraise qui a vu des kilomètres de bouchons, pour montrer la détermination des salariés, contre cette loi d'un autre temps, ceux-ci se sont déroulés jusqu'à 10h ! Au départ du CCI (patronat), ce sont des milliers de salariés, jeunes, retraités et privés d'emplois qui ont défilé dans les rues, près de 15.000, sur des airs "retrait de la loi du travail", une manif colorée et bruyante qui a fini sur le parvis des jardins de l'Hotel de Ville, avec des campements pour marquer le retour au 19ème siècle ainsi qu'un barbecue géant, avec prises de paroles qui ont appelé à amplifier encore le mouvement, pour le RETRAIT DE LA LOI KHOMRI ! Des iniatives et actions sont à venir, une intersyndicale a lieu, ce soir...

En Normandie, on a dénombré 25.000 à Rouen, 14.000 à Caen, 3.000 à Dieppe, 1700 à Evreux . A Paris, des dizaines de milliers de manifestants, Nationalement, plus de 200 manifestations, soit 1.200.000, contre 450.000, le 9 Mars dernier ! Et VALLS reste droit dans ses bottes, donc ON LACHE RIEN !

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 16:12

Extraits

[...]

L’employeur va chercher à extraire le plus du travailleur, et pour cela il met en place un cadre réglementaire particulier (les « réglementations d’entreprises ») et il cherche par tous les moyens à ce que les conditions de l’usage de la force de travail dans le temps concédé par le « contrat » soient retirées du cadre légal commun pour être soumis à la « réglementation d’entreprise ». [...]

Article 6 : Cet article introduit la « question religieuse » dans le cadre de l’entreprise, et créée, par cela, un facteur nouveau de division entre les salariés. […] Ce qui veut dire que les travailleurs vont se voir classer par « religions », avec les effets que l’on devine, non seulement sur leur capacité à offrir un front commun face à la direction de l’entreprise, mais aussi à l’émergence de préférence cultuelle pour certains postes. Cet article inscrit de fait le communautarisme dans le droit du travail.[…]

La troisième précision qu’il convient alors de faire est de rappeler que la mobilisation contre cette loi sera d’emblée politique ou alors ouvrira la voie à tous les reculs et toutes les compromissions possibles. Ce qui est en jeu est affaire de principe et non d’opportunité. Lutter contre la loi « Travail » revient à lutter contre l’Union européenne, contre le « six-pack » de la zone Euro, mais aussi contre le démantèlement du cadre laïc de notre république.

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 13:31

par Pierre Lévy sur RT

L'aéroport de Bruxelles suite à l'attentat du 22 mars 2015© Frederic SierakowskiSource: Reuters
L'aéroport de Bruxelles suite à l'attentat du 22 mars 2015
 

Les attentats de Paris et de Bruxelles pourraient servir la cause de certains partisans de l'Europe unie, estime le spécialiste des questions européennes Pierre Lévy.

 

Après les tragiques attentats de Bruxelles, il convient avant tout de s’incliner devant le drame des victimes et la douleur de leurs proches.

Pour autant, l’émotion ne doit pas empêcher la réflexion. A ce stade, l’on peut déjà formuler quelques remarques et questions. La première porte sur l’abyssale disproportion entre les événements bruts, et le flot continu de «directs» et d’éditions spéciales qui ont saturé l’espace médiatique, et balayé quasiment tous les autres événements. Etrangement, on ne cesse d’expliquer que les djihadistes tentent d’impressionner, de subjuguer et de terroriser les citoyens ; et les mêmes n’hésitent pas à ainsi sur-relayer cette guerre psychologique.

Si encore les grands journaux, radios et télés apportaient des questionnements nourrissant la réflexion, ceux-ci seraient légitimes et bienvenus. Or seule la question du «comment ?» est évoquée : comment ont-ils procédé, comment ont-ils pu échapper, comment leur faire échec ?... En revanche, la question essentielle du «pourquoi ?» passe à la trappe.

 

Croit-on vraiment que le groupe Etat islamique est uniquement composé de fanatiques écervelés dont le seul moteur est la «haine de l’autre», et le seul espoir, l’arrivée expresse au paradis coranique ?

 

Comme si l’invocation compulsive de «la haine» suffisait à solder l’analyse ; comme si la psychologie suffisait à expliquer les guerres ; comme si, ces dernières n’avaient pas, toujours, des causes matérielles et des intérêts sous-jacents. Car on ne cesse de nous le répéter : «nous sommes en guerre». Mais si tel est le cas, la première des questions à se poser est : quel est, quels sont, les véritables «buts de guerre».

La doxa politico-médiatique explique qu’il s’agit de répandre la terreur. Mais, ça, c’est une stratégie – pas un objectif. En faisant passer les moyens pour les fins, on ne risque guère d’éclairer les citoyens. Croit-on vraiment que le groupe Etat islamique est uniquement composé de fanatiques écervelés dont le seul moteur est la «haine de l’autre», et le seul espoir, l’arrivée expresse au paradis coranique ? N’y a-t-il pas, au moins, quelques têtes pensantes, et qui sait, quelques amis discrets, qui réfléchissent en termes de buts à atteindre, d’intérêts à défendre, de services à rendre ?

Le plus étrange est que la question ne soit jamais posée – en tout cas dans le débat public.

Ce que chaque citoyen peut en revanche constater, ce sont les conséquences de la situation ainsi créée. Deux au moins crèvent les yeux. La première est le fol emballement sécuritaire, aussi dangereux qu’inefficace. L’image des hélicoptères vrombissants dont les projecteurs balayent nuitamment des quartiers entiers est quasi-orwellienne. A Paris, les fusils-mitrailleurs et les uniformes kaki se banalisent dans les rues et dans les transports ; faudra-t-il bientôt passer à la fouille avant d’attraper le métro ?

La seconde conséquence tient à la relégation au second plan des actuels problèmes sociaux et économiques.

Quant aux causes de la violence métastasée en attentats criminels, elles sont évidemment complexes et multiples. Il importe cependant de rappeler encore et toujours que, parmi celles-ci, figure le chaudron moyen-oriental. Qui peut prétendre que la gangrène qui n’a cessé de s’aggraver depuis des décennies de la Palestine à la Syrie et à l’Irak – et plus récemment, de la Libye jusqu’au Pakistan – n’est pour rien dans la barbarie perpétrée par les djihadistes ? Affirmer ceci ne constitue ni de près ni de loin un début d’excuse pour ces derniers. Mais l’occulter revient à se condamner à la poursuite de l’enfer.

 

Ecrire que c’est l’UE qui était visée permet à quelques plumes de pointer la solution miracle : « il faut plus d’Europe »

 

Depuis la première invasion de l’Irak en 1991 jusqu’au pilonnage du Yemen qui se poursuit aujourd’hui dans une totale indifférence, les puissances occidentales, et/ou leurs alliés et affidés n’ont cessé de multiplier guerres et ingérences brutales. Peut-on oublier que Daech est l’enfant de la seconde invasion de l’Irak et de la déstabilisation de la Syrie, de même qu’Al-Qaïda avait eu sa rampe de lancement en Afghanistan ? Faut-il rappeler que, dans ce dernier cas, les dirigeants américains admettent désormais avoir aidé (c’est un euphémisme) les Taliban afghans avec l’objectif de déstabiliser ce qui était alors l’URSS ? Ce fut l’acte de naissance du djihadisme moderne, créé et instrumentalisé pour des intérêts qui ne sont pas totalement mystérieux.

Soyons justes, de nombreux commentateurs ont quand même «découvert» le véritable objectif des kamikazes de Bruxelles, et le répètent en chœur : «c’est symboliquement l’Europe qui était visée.» Cette propension des dirigeants de l’UE et de ses propagandistes à se croire le centre du monde n’est certes pas nouvelle, même si, en l’espèce, elle est touchante de ridicule. Car les explosifs qui ont ensanglanté Bruxelles avaient précédemment touché l’avion de touristes russes revenant d’Egypte, et même tout récemment, Istanbul – était-ce déjà l’UE qui était visée ?

Qu’importe qu’aucun personnel des institutions communautaires n’ait été touché ; qu’importe que le communiqué de revendication ne fasse aucune allusion à l’Union européenne : écrire que c’est l’UE qui était visée permet à quelques plumes de pointer la solution miracle (quel que soit le problème, d’ailleurs) : « il faut plus d’Europe ». Mettre en place une Europe fédérale, telle est la piste que pointe ainsi Arnaud Leparmentier, directeur éditorial du Monde (dans sa chronique du 24/03/2016), en déplorant toutefois que « les pressions populistes » (comprendre : les réticences populaires) bloquent cette voie. Parmi les idées suggérées : «la création d’un FBI européen» (tiens, il n’a pas écrit : «la création d’un FSB européen»…).

Pour sa part, Jean-Michel Servant, rédacteur en chef adjoint du quotidien régional Le Midi Libre dévoile sans ambages l’état d’esprit de certains orphelins de l’Europe : « ce terrorisme aveugle est aussi une opportunité pour la construction européenne ».

Une opportunité. Il fallait l’écrire.

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 22:42

Lu sur le site de l'UD-CGT 76

Les manifestations du 24 mars et celles du 31 mars en Seine-Maritime
Les manifestations du 24 mars et celles du 31 mars en Seine-Maritime
Les manifestations du 24 mars et celles du 31 mars en Seine-Maritime
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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 13:04

Publié le 27 Mars 2016

Adresse aux usagers

et

à la population

La fédération CGT des cheminots alerte.

Rédigé par Canaille Lerouge

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