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ACTION COMMUNISTE

 

Nous sommes un mouvement communiste au sens marxiste du terme. Avec ce que cela implique en matière de positions de classe et d'exigences de démocratie vraie. Nous nous inscrivons donc dans les luttes anti-capitalistes et relayons les idées dont elles sont porteuses. Ainsi, nous n'acceptons pas les combinaisont politiciennes venues d'en-haut. Et, très favorables aux coopérations internationales, nous nous opposons résolument à toute constitution européenne.

Nous contacter : action.communiste76@orange.fr>

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Humeur

Chaque semaine, AC attribue un "roquet d'or" à un journaliste qui n'aura pas honoré son métier, que ce soit par sa complaisance politique envers les forces de l'argent, son agressivité corporatiste, son inculture, ou sa bêtise, ou les quatre à la fois.

Cette semaine, sur le conseil avisé de la section bruxelloise d'Action communiste, le Roquet d'Or est attribué  à Thierry Steiner pour la vulgarité insultante de son commentaire sur les réductions d'effectifs chez Renault : "Renault fait la vidange"...  (lors du 7-10 du 25 juillet).


Vos avis et propositions de nominations sont les bienvenus, tant la tâche est immense... [Toujours préciser la date, le titre de l'émission et le nom du lauréat éventuel].

 

 
29 novembre 2017 3 29 /11 /novembre /2017 08:17

Les abonnés de Ruptures recevront leur mensuel lundi 27 novembre. Au sommaire de cette édition :

– l’éditorial consacré au torrent médiatico-politique provoqué par les révélations « Paradise papers » : s’indigner de l’évasion fiscale, n’est-ce pas oublier que le vrai problème est la libre circulation des capitaux ?

– Un décryptage des annonces de Bruxelles concernant « l’amélioration économique » en zone euro. Quelle est la réalité ? Et pourquoi les chefs d’Etat et de gouvernement ont fêté « l’Europe sociale » le 17 novembre ?

– Une analyse complète des projets d’intégration militaire de l’Europe (en complémentarité avec l’OTAN) qui doivent voir le jour dans les prochaines semaines, et notamment de ses deux piliers, opérationnel et capacitaire ;

– Un compte-rendu des élections tchèques, qui confirment la tendance qui s’est dessinée en Allemagne puis en Autriche, et qui inquiète Bruxelles ;

– Une analyse du scrutin régional en Sicile, qui préfigure peut-être les élections générales italiennes du printemps prochain ;

– et, bien sûr, comme chaque mois, les brèves…

Pour recevoir cette édition et les suivantes, il n’est pas trop tard pour s’abonner.

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26 novembre 2017 7 26 /11 /novembre /2017 03:38

On croyait définitivement morts Franco et sa Guardia Civil ! Ils ont sillonné à nouveau les rues de Catalogne en terrorisant les citoyens coupables de ne pas avoir oublié les jours heureux de la République et des libertés catalanes. Les voici revenus à l’occasion du référendum catalan, camouflés en démocrates européens, déguisés en bourgeois bien mis, avec lunettes cerclées d’or et barbiche à la Napoléon le Petit, affirmant sans rire que l’Espagne des Rois et des possédants est toujours éternelle, et que le vote de quelques millions de citoyens catalans exprimé malgré les matraques et les balles ne compte pas.

Alors, redisons-le : pour les Communistes que nous sommes, le droit de chaque peuple à s’exprimer librement est imprescriptible, le règne des monarques, des politiciens soumis au capital qui ne sont élus que par les scrutins manipulés, le fric, et la police, est proprement insupportable, que ce soit à Paris, à Barcelone, à Madrid ou ailleurs.

Tout peuple a droit de choisir lui-même son destin, sans ingérence extérieure, jusques et y compris celui de se vouloir Nation indépendante, avec son état, ses lois, et d’en décider démocratiquement à la majorité. Les Communistes français fidèles à leurs principes surent au siècle dernier soutenir le droit des peuples à l’émancipation, y compris contre le colonialisme français. Ceux d’aujourd’hui ont la même mission. Les centaines de blessés par la Guardia Civil de Rajoy en Catalogne l’ont été en défendant ce droit, et nous en sommes solidaires, a l’inverse de Mrs Macron et de ses opposants-alliés de la Droite française.

Ces principes réaffirmés, que l’on ne fasse pas de nous les suppôts bornés de quelque nationalisme que ce soit, qu’il soit catalan ou d’ailleurs. Selon la vieille formule marxiste, le droit de divorcer n’implique pas l’obligation du divorce, on ne peut juger d’un processus d’indépendance qu’en déterminant s’il est majoritaire et au profit de qui il s’accomplit. Les séparatismes sont parfois les déguisements favoris d’une bourgeoisie qui se refuse égoïstement à la solidarité nationale, et n’aspire qu’à détourner le mécontentement populaire vers la xénophobie contre les immigrés.

Certes, la Catalogne est un pays prospère en Méditerranée, avec ses presque 8 millions d’habitants (la Belgique menacée d’implosion flamande n’en a que 11, l’Autriche, moins de 9, et nombre d’états indépendants au sein de l’Union Européenne sont moins peuplés encore : Chypre, le Luxembourg et Malte ont respectivement 1,2 million, 600.000 et 500.000 habitants, et les trois pays baltes, Lithuanie, Lettonie, Esthonie, n’atteignent pas ensemble le total catalan.).

Ses industries actives et son tourisme florissant dans une Espagne en crise lui permettent de réaliser 20 pour cent du PIB du Royaume ibérique. Le Royaume d’Espagne est le résultat d’une histoire spécifique, très différente de celle de notre pays : la nation française s’est affirmée par l’assentiment des citoyens durant la Révolution de 1789-99. Le royaume d’Espagne s’est constitué par le rassemblement plus ou moins contraint de diverses régions et royaumes ibériques sous l’autorité parasitaire de la Couronne de Castille et des Possédants, terriens et financiers, cautionnés par l’épiscopat catholique.

[...]

Lire la suite ci-dessous:

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 14:10

par

 

 

Il y a les vêtements « made in Bangladesh » ou « made in Pakistan » qui suscitent maintes interrogations sur la manière dont ces vêtements ont été confectionnés ; et maintes inquiétudes sur les conditions dans lesquelles travaillent les ouvrières du textile, y compris lorsqu’il s’agit de grandes marques occidentales. Et il y a le « made in Europe », bien plus rassurant... En apparence seulement. Dans les ateliers textiles d’Europe de l’Est, des ouvrières peuvent pourtant travailler pour 89 euros par mois, comme en Ukraine, alors qu’il faudrait un salaire cinq fois plus élevé pour y vivre dignement. C’est ce que révèle un rapport publié le 9 novembre par l’alliance d’ONG Clean Clothes Campaign. Ce rapport documente les conditions de travail et de salaire des travailleurs de l’industrie textile en Europe orientale. [...]

Lire la suite sur le site "Bastamag"

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 23:05

Publié le par FSC

Très documenté et très argumenté

Dans le cadre du récent sommet européen de Göteborg, la machine à duper a tourné à plein régime avec l'adoption un « socle européen de droit sociaux » proposé par l'Union Européenne et soutenu par la Confédération Européenne des Syndicats (CES), organisation créée par l'UE dans les années 70.

Les confédérations françaises n'ont pas été en reste, y compris la direction de la CGT qui voit dans ce socle « une occasion à saisir » et qui renvoie depuis son site vers de nombreux documents promouvant la CES et l'Europe sociale.

Pourtant, comme l'expliquait la CGT jusqu'au milieu des années 90, l'UE est par nature (de classe) ultra-patronale et réactionnaire et la CES qui en dépend est le cheval de Troie des intérêts capitalistes au sein du monde syndical.

L'UE est par nature anti-sociale : par ses traités et son histoire, elle est une arme de guerre supranationale aux mains des groupes capitalistes et des impérialismes européens dominants (Allemagne en tête) pour mettre les travailleurs en concurrence, maximiser les profits, privatiser les services publics, briser les systèmes fondés sur la solidarité (comme notre Sécu), priver les peuples de leur souverainetés nationales, construire un empire militariste arrimé à l'OTAN…

Dans ce cadre, « le socle européen », non contraignant, n'est pas autre chose qu'une nouvelle tartufferie. Son contenu est un savant mélange de déclarations d'intention sans portée réelle :

Lire la suite en cliquant ci-dessous :

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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 00:17

 

 

L’existence de tribunaux arbitraux privés qui permettent aux multinationales d’attaquer les Etats si leurs intérêts leur semble lésés et leur demander des compensations chiffrées en millions et milliards d’euros. Et cela, malgré les législations nationales, une grave anomalie contrevenant aux règles démocratiques. Ces tribunaux arbitraux sont au coeur de la contestation des traités commerciaux transatlantiques CETA et TAFTA.

Dans « Envoyé Spécial » du 16 novembre 2017, une enquête explique pour la 1ère fois, de manière claire et détaillée, comment les multinationales se servent des tribunaux arbitraux, une juridiction privée, pour imposer leur choix au-delà de l’intérêt commun touchant aux services publics, au social, à la santé ou à l’environnement. Il s’agit d’une justice ad-hoc qui fait pression sur les Etats au bénéfice exclusif de leurs profits. A la clé, la demande illégitime par les multinationales de millions voire de milliards de dollars et d’euros d’argent public au titre de la protection de leurs investissements. Dans l’enquête, ces pratiques apparaissent au grand jour avec les exemples de l’Argentine, de la Roumanie, de l’Uruguay et du Togo, aux prises avec les multinationales. La cible privilégiée de nombreuses multinationales sont les pays en voie de développement ou en transition démocratique et économique.

Le cas le plus emblématique est celui de la Roumanie, plus précisément du village de Rosia-Montana en Transylvanie aux prises avec la compagnie minière canadienne Gabriel Resources. Retour en arrière. En 1997, Gabriel Resources fait une campagne de publicité massive en promettant  des écoles, des emplois, etc. provenant de  l’exploitation souterraine de tonnes d’or et d’argent. L’objectif est d’en faire la plus grand mine d’or à ciel ouvert d’Europe. Pour réaliser ces bienfaits mirifiques, il aurait d’abord fallu raser une bonne partie de la région et du village mais le principal litige est la méthode d’extraction de Gabriel Resources, qui, pour séparer l’or de la roche, voulait utiliser du cyanure (cf ci-dessous), soit environ 200.000 tonnes sur les 16 ans d’exploitation prévus.  Conséquence de cette méthode radicale:  les vapeurs de cyanure se dispersent  dans l’atmosphère et se retrouvent dans les pluies dans un rayon 50 km autour de la zone d’extraction. La contamination se propage par le lait des vaches avec atteinte des poumons des consommateurs. Ce projet minier supposait le déplacement de 2000 personnes déplacées, la destruction de 1000 maisons ainsi que la disparation d’activités touristiques. En 2013, des membres du Parlement roumain  viennent vérifier sur place. Pour contrer cette action publique, la compagnie fait défiler ses employés dans les rues de Rosia-Montana. L’affaire médiatisée devient alors une cause nationale, le plus grand mouvement de contestation depuis la chute de Ceaușescu fin 1989.  Au final, le Parlement roumain vote l’abandon du projet. Aussitôt, Gabriel Resources attaque la Roumanie suivant la procédure arbitrale privée en avançant 630 millions d’euros d’investissement dans ce projet. Elle demande 3,7 milliards € de dédommagement (soit 2 % du PIB de la Roumanie ou son budget annuel pour l’éducation ! ) à Bucarest, un record du genre et fonde sa requête sur la base des profits attendus sur 16 ans d’exploitation. Elle mise tout sur un arbitrage favorable contre la Roumanie .

Au niveau de l’Union Européenne, la société civile n’a, dans le litige Roumain, aucun accès à l’information. La seule action possible est de présenter un court document de 20 pages que les arbitres ne sont pas tenus de le lire. 20 pages pour résumer 15 ans de combats … Le député écologiste Yannick Jadot est l’un des plus engagés contre l’arbitrage privé mais il n’a pas beaucoup de poids auprès des instances européennes.

Source : Le blog de Liliane Held-Khawam

Lire la suite ci-dessous :

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 23:40
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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 16:01

«L'entreprise, qui a fait des choix d'investissements hasardeux, est à court de subsides pour financer le virage de la transition énergétique et servir des dividendes à l'actionnaire. Alors elle taille à la hache dans le service clientèle. Engie abandonne le territoire pour faire des profits à court terme»

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 15:43

Le problème est qu'il y a gros à parier que la commission européenne, la cour de justice européenne et ensuite le conseil constitutionnel en France donneront raison à l'entreprise au nom de "la concurrence libre et non faussée" inscrite dans le marbre de l'Union Européenne.  Union européenne que E.Macron et ses ministres n'ont nullement l'intention de contester.  Bien au contraire !

Dommage que le texte intersyndical ne dénonce pas cela et se réfère à un soit-disant Accord Social Européen qui masque les responsabilités de Bruxelles dans cette affaire. 

Si l'Europe était sociale, ça se saurait !  Pour les actionnaires, le dialogue social n'existe que quand les syndicats négocient des reculs sociaux.  Les illusions sont encore tenaces.  Même chez les syndicalistes.  Il est vrai que les syndicats sont tous membres de la très européiste Confédération Européenne des Syndicats.

 

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 15:12

Il serait bon de rappeler que cette situation est directement liée au traité de Lisbonne, traité signé contre la volonté majoritaire des Français qui avait rejeté le traité constitutionnel.  Les partisans de "la concurrence libre et non faussée" l'avait alors remplacé par un traité non ratifié par les citoyens. 

La privatisation des entreprises publiques délivrant un service public est l'une des conséquences de ce traité signé par des parjures.  Ces entreprises, naguère publiques sont : la SNCF ( conquête de 1936 ), EDF-GDF nationalisé en 1945, la poste et les télécommunications.  Ces privatisations ont rempli les poches des nouveaux actionnaires et visiblement ils en veulent encore plus.  Pour une optimisation fiscale ? ou un placement illégal dans les paradis fiscaux ?

Emmanuel Macron et le gouvernement Philippe sont les meilleurs promoteurs de cette politique européenne.  Ils ne l'avaient pas caché lors de l'élection présidentielle.  E.  Macron veut même aller plus loin et plus vite dans l'intégration européenne.  

Quand la France et les Français seront exsangues, leurs avantages sociaux et leurs salaires réduits à moins que rien, peut-être relocaliseront-ils en France ?  Avec la bénédiction de Bruxelles ?  Si d'ici là, les salariés ne sont pas mis vraiment en colère ... Mais il faudrait faire vite.

AC

   

L’intersyndicale CGT, CFDT, CFE CGC, FO, CFTC dénonce la volonté d’Engie de supprimer 1000 emplois sur le territoire français, emplois qui seront confiés à des sous-traitants au Cameroun et au Sénégal. Cette décision de la direction d’Engie est violente, antisociale et empreinte de cynisme à bien des égards. Tour d'horizon sur les origines de cette décision et ses conséquences.

Le résultat d’un long mouvement de précarisation de l’emploi

Depuis des années, Engie souhaite amoindrir les droits sociaux du personnel. En 2014, Engie (qui s’appelait encore GDF Suez) envisage de fusionner les équipes en charge de la commercialisation d’énergie au sein Cofely, filiale hors du statut du personnel des industries électriques et gazières. Bref, il s’agissait de tout simplement de faire du dumping social : Payer moins, accorder moins de droits, moins de protection sociale, pour faire le même travail qu’avant. Plusieurs députés interpellent le gouvernement à ce sujet.

Dès 2015, affirment les syndicats, Engie expérimente l’externalisation au Portugal, au Maroc, et à l’Ile Maurice. Pays « à bas coûts » comme on dit : Le libre-échange ne profite qu’àceux qui ont des biens et services à mettre en concurrence, ici il s’agit des salariés.

Simultanément, les représentants du personnel découvrent qu’Engie ne renouvelle plus les postes devenus vacants dans son service clients à destination des particuliers. Et ce, en l’absence de réorganisation annoncée ou de suppression de postes présentées aux instances représentatives du personnel (Comités d’établissement, Comité Central d’Entreprise). La FNME-CGT décide d’attaquer la société Engie au Tribunal de Grande Instance de Nanterre. Par une ordonnance du 28 juin 2016, le tribunal condamne l’entreprise à la publication de l’intégralité des emplois vacants, estimés à 350.

Finalement, Engie annonce la délocalisation au Cameroun et le Sénégal. Il y a cinq ans, les uns et les autres, et peut être moi avec eux, auraient dit « tu exagères », « on en est pas là ». Cette situation démontre une fois encore que la déconstruction des droits sociaux est un exercice long et méthodique, mais que le temps et la méthode, eux, ils l'ont.

D'ici la fin de l'année, 50% des activités de service client auront été délocalisées, et plus de 1000 emplois supprimés en France.

Responsabilité Sociale d’Entreprise ?

Pourquoi le Portugal, le Maroc et l’Ile Maurice ? Et pourquoi se réorienter aujourd’hui vers le Cameroun et le Sénégal ? Comme écrit plus haut, il s’agit de payer moins, mais le cynisme de l’entreprise va jusqu'à choisir le Sénégal et le Cameroun car les trois premiers pays seraient plus coûteux. Jusqu’où iront ces dirigeants : Peut-être sont-ils toujours à la recherche d’un pays où les gens travaillent gratuitement. Ils parleront de « réinterroger les process » et d’ « amélioration continue » pour définir leur tâche ingrate.

D’autres secteurs d’activité ont vécu le même mouvement la décennie précédente. Notamment les opérateurs de télécommunication : SFR, Orange, Free, tout le monde y est passé. Cela faisait déjà beaucoup de bruit - mais étrangement moins qu’Engie - car la qualité du service client se dégradait ou alors, pour certains hélas, par certains relents xénophobes. Non pas que les travailleurs d'autres pays aient moins de capacités, mais tout simplement car la qualité de la formation en entreprise, et la productivité qui leur est demandée ne permet pas, concrètement, d’assurer son travail de manière correcte.

Je suis allé à la recherche des offres d’emplois du sous-traitant d’Engie. Je n’en ai trouvé qu’une, au Portugal, chez Arvato, bien connu pour ses exploits partout dans le monde. L’annonce est rédigée en français sur un site d’offres d’emploi portugais. La mission des conseillers : « L’accueil du client et aussi la responsabilité d’accompagner, de répondre et de clarifier toutes ces demandes par mail et téléphone ». C’est bien les emplois des salariés français.

La vraie hypocrisie de cette annonce se situe ici : Dans la rubrique « 5 raisons pour rejoindre notre entreprise », Arvato écrit : « Commencer une carrière internationale ». Dans le profil recherché « Maitrise verbale et écrite en français (natif) ». Nous y sommes. Non contents de supprimer des emplois en France, on découvre qu’Engie ne recherche pas vraiment des portugais pour travailler, elle recherche surtout des salariés issus de pays francophones qui veulent bien s’expatrier pour travailler et vivre aux conditions sociales du Portugal. Peut être des étudiants, peut être pas, en tous cas des gens dont on pourra flexibiliser les horaires, la couverture sociale et les salaires.

Le mot « dumping social » tellement redit et rabâché peut avoir perdu de son sens. Il renferme pourtant bien une réalité cruelle : Il s’agit d’une manœuvre visant à contourner ou dégrader les droits sociaux en vigueur pour en tirer un avantage économique. Le progrès social n’a pas sa place, il va contre les intérêts du pouvoir de l’argent.

 Construire les solidarités interprofessionnelles et citoyennes

Dire que cette situation est exceptionnelle, malheureusement, serait faux. Cela arrive très régulièrement, et les cas dans l’industrie sont souvent médiatisés. Une situation dans le tertiaire avait pourtant fait couler beaucoup d’encre, lorsque les salariés de SFR Service Clients avaient été purement et simplement été vendus à Infomobile, filiale de téléperformance, chargée de réduire les droits et gérer un éventuel plan social.

Il y a quelques années, j’avais fait un entretien d’embauche en région lyonnaise dans ce qui était encore Gaz de France et où les services allaient se séparer de manière imminente. A une question sur les relations EDF-GDF que j'avais posée, le recruteur avait répondu au simple curieux que j’étais encore : « EDF et Gaz de France se sont lancés dans une guerre fratricide dont tout le monde sortira perdant ». Il ne croyait pas si bien dire. Je ne suis même pas sûr qu’il aurait imaginé un jour que l’on en arriverait à délocaliser son métier et ses équipes au Cameroun ou au Sénégal.

Engie est en charge d’une mission de service public, celle de gérer la fourniture de gaz naturel aux usagers au tarif règlementé. Elle se doit d’accueillir tous les publics et gérer les situations de précarité. Pourtant, l’entreprise semble avoir abandonné ses missions. Après avoir décidé de ne maintenir aucun accueil physique lors de l’ouverture totale à la concurrence en 2007, Engie semble avoir décidé de supprimer ses fonctions commerciales en France.

A EDF, dont je suis salarié, nous n’avons rien vu venir chez nos collègues d’Engie, que nous ne croisons plus, à qui nous ne parlons plus, étant donné que nous n’avons plus de locaux communs et que nous n’avons de toute façon plus le droit d’y accéder. Il aura été rabâché à tous que Engie est le concurrent d’EDF et inversement et que, finalement, notre destin n’est plus commun. Notre destin de travailleurs, et de salariés de l’énergie est pour autant notre bien commun. Mais faire intégrer leur concurrence semble la seule priorité du management d’EDF et Engie ces dix dernières années. Difficile dans ce contexte de créer les solidarités et les luttes nécessaires.

Côté citoyens et politique, c’est le silence radio. Aucune intervention sinon celle, par coïncidence, même si elle n’est pas liée directement à cette problématique, de François Ruffin et la dame à qui on a coupé l’électricité. Peu d’intervention politique aussi quand EDF annonce la suppression de milliers d’emplois dans ses fonctions commerciales. Et pas davantage quand EDF ferme l’intégralité de ses boutiques en France.

L’entreprise Engie, issue de la nationalisation de l’électricité et du gaz en 1946, a l’Etat comme 1er actionnaire. Et celui-ci, il faut bien le dire, se contente d’un silence complice. Qu’il s’agisse donc du service public ou plus prosaïquement de préserver des emplois – pour lutter contre le chômage- le gouvernement n’en a rien à faire.

Le 26 septembre 2017, les salariés d’Engie seront en grève. Interrogeons-nous, salariés de l’énergie, citoyens, partis politiques sur ce qu’il y a à construire, ce qu’il y a défendre, pour que cette histoire, déjà trop souvent relue, ne se reproduise plus et que les emplois des salariés d'Engie soient sauvés.

 

  

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18 novembre 2017 6 18 /11 /novembre /2017 00:04

 

2500 à Rouen le 16 Novembre - Photos
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