« Nous voulons juste vous inciter à réfléchir sur votre absence de doute concernant le fait que les États-Unis sont une démocratie alors que la Chine et d’autres pays du sud seraient des “régimes autoritaires” » nous dit ce collectif de chercheurs dont nous avons publié à plusieurs reprises les interventions. Qiao Collective est un collectif médiatique de Chinois de la diaspora qui conteste l’agression américaine contre la Chine, dénonce la propagande occidentale et met en évidence le rôle de la Chine dans le soutien aux nations du Sud mondial. Ce projet correspond à ce que j’avais analysé depuis 2004, quand j’ai publié dans “Les États-Unis de mal empire, ces leçons de résistance qui nous viennent du sud” les parties concernant les nouveaux temps avec la montée en puissance de la Chine favorisant un déplacement anti-impérialiste. Ce fut la lecture d’un rapport de 1983 de Fidel Castro à la Havane qui m’incita à penser autrement les rapports sud-sud et le rôle joué par la Chine à la fois la civilisation la plus ancienne et dans le même temps ayant partagé la terrible expérience de l’humiliation coloniale et choisi de se jeter dans le fleuve de la modernité sans en masquer les contradictions. Nous sommes loin de l’idée de modèle qui a configuré par exemple la pensée des communistes français mais pour autant cela ne signifie pas que les expériences, réussites ou échecs soient négligeables… Nous sommes également loin de ce qui règne en maitre dans les sociétés occidentales l’incapacité à l’autocritique, la volonté de donner des leçons à des pays et des partis dont nous ignorons tout, ce qui va de pair avec notre propre propension à voir la politique comme un sport entre équipes rivales en niant totalement les insuffisances et les problèmes auxquels est confrontée l’équipe dont nous endossons le maillot. Ce que nous appelons la démocratie a aujourd’hui atteint ses limites face aux défis mondiaux auxquels l’humanité est confrontée. Nous faisons suivre ce rappel de QIAO (qui signifie pont en chinois) de la réflexion de Xuan d’aujourd’hui concernant l’état de la situation en France, j’approuve en particulier l’idée de Xuan : j’espérais « un parti communiste des temps d’orage ». Et s’il n’est pas prêt à temps, la tempête le forgera de toute façon. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)
Rappel de Qiao sur la démocratie occidentale et sur l’autoritarisme chinois
La fausse croyance que les États-Unis sont une « démocratie » et que des pays comme la Chine sont « autoritaires » est exactement ce qui empêche le prolétariat américain de regarder vers le Sud mondial pour des systèmes politiques bien plus humains et justes, ces systèmes existent et vous devriez en tenir compte.
Les socialistes occidentaux doivent affronter leur tendance à fétichiser les révolutions tout en dénigrant les sociétés florissantes et imparfaites qu’elles ont créées.
La Chine contemporaine, comme sa révolution, est pleine de contradictions. Voilà la réalité de la construction du socialisme dans un système mondial capitaliste.
Fétichiser une ère de pauvreté massive et d’effusion de sang tout en dénigrant une société chinoise moderne profitant des fruits de la révolution : la fin de l’extrême pauvreté et de la domination étrangère, une augmentation massive de la qualité de vie et de la stabilité. C’est là le comble de l’arrogance occidentale.
L’organe général du PCC, qui compte 90 millions de membres, est la plus grande institution communiste et la mieux organisée du monde, avec un débat vigoureux sur les contradictions auxquelles la Chine est confrontée et sur le chemin à suivre.
C’est le devoir des socialistes occidentaux d’écouter et d’apprendre de ce débat, pas de le dénigrer. [...]
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