Les agriculteurs se mobilisent dans nombre de pays européens. Pour des raisons un peu différentes. Mais il y a toutefois un point commun à leur mobilisation : les normes européennes, la baisse de leurs revenus et la réglementation sur les pesticides. En réalité ils sont soumis à une concurrence inéquitable, au contrôle des banques, de l'industrie agro-alimentaire, de la grande distribution, sur leurs productions et leurs prix de production. Les syndicats agricoles majoritaires sont aux mains des plus gros qui ont souvent des intérêts dans l'industrie agroalimentaire. En France l'Etat laisse faire, n'intervient que fort peu. C'est pourtant l'Etat qui a pour rôle de contrôler, de réguler et d'intervenir pour protéger les plus petits, les plus vulnérables de nos agriculteurs, et l'agriculture sans pesticides. C'est pourtant l'Etat qui doit veiller à assurer la sécurité alimentaire des Français en quantité et en qualité, aux revenus des agriculteurs et aux prix des denrées agricoles. Mais au nom du dogme libéral fort prisé dans les rangs macronistes, les agriculteurs et l'agriculture sont abandonnés aux pesticides, à la concurrence, à la faillite. Et les consommateurs sont au bout du compte victimes de cette politique.
YG.
Pour info, cet article du Courrier International
La grogne des agriculteurs fait tache d’huile dans l’Union européenne. Aux revendications communes s’ajoutent quelques spécificités nationales. Tour d’Europe de la colère paysanne.
Pologne. Contre la concurrence de l’Ukraine
Le 24 janvier 2024, les agriculteurs polonais se sont mobilisés dans plus de 170 localités à travers le pays, rapporte le quotidien libéral Gazeta Wyborcza. Leur motif ? “[Ils] s’opposent à l’introduction du Pacte vert [européen] et à l’afflux de marchandises en provenance d’Ukraine”, [...]
Roumanie. Le gouvernement pare au plus pressé
Après un mois de blocage autour de Bucarest et d’autres grandes villes, les agriculteurs roumains sont en passe de ranger leurs tracteurs. À l’issue de ce blocus, qui s’est ajouté à celui des transporteurs, ils ont finalement obtenu des concessions de la part du gouvernement.[...]
Espagne. Le Mercosur dans le viseur
“L’incendie” allumé par les agriculteurs européens n’a pas mis longtemps à gagner l’Espagne, déjà frappée par la sécheresse, souligne le journal économique Cinco Días. Les trois syndicats agricoles majoritaires (UPA, Coag et Asaja) ont convoqué plusieurs rassemblements en région durant le mois de février, dont un défilé de tracteurs à Madrid, le 21. [...]
Grèce. Pour la “justice alimentaire”
“Les tracteurs ne feront pas marche arrière”, titrait le quotidien de gauche Efsyn en une le 31 janvier, au lendemain des annonces faites par le gouvernement conservateur pour tenter de freiner la mobilisation des agriculteurs. Ceux-ci, peu convaincus, ont annoncé une nouvelle journée d’action le 1er février. Le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, a promis d’accélérer le versement des aides aux agriculteurs et aux producteurs touchés par la tempête Daniel en septembre 2023. “Trop peu, trop tard”, répondent ces derniers. [...]
Italie. Un mouvement anarchique
D’abord timide, le mouvement des agriculteurs a progressivement gagné en ampleur en Italie. Fin janvier, les premiers convois de tracteurs pointaient tout juste le bout de leur nez dans les villes transalpines. Le 5 février, ils arrivaient à Rome, obligeant ainsi les pouvoirs publics à écouter leurs revendications.
Or il est difficile pour ces derniers d’identifier un interlocuteur clair puisque “les contestations sont organisées avant tout par des petits comités locaux affirmant ne pas se sentir représentés par le principal syndicat agricole, Coldiretti, qui n’a pas appuyé les contestations”, explique le site d’information Open. [...]
Irlande. Un nouveau parti antiécolo
D’un simple groupe Facebook aux urnes. La Farmers’ Alliance (Alliance agricole), lancée en 2018 sur le réseau social par Liam McLaughlin, éleveur de moutons du nord-ouest de l’Irlande, est devenue, le 12 janvier, le 29e parti politique irlandais, avec l’objectif de “porter la voix des paysans ignorés par l’élite et les organisations du secteur”. [...]
Belgique, Pays-Bas. Maudit azote !
Parmi les doléances des agriculteurs belges, il en est une dont l’énoncé suffit à donner des sueurs froides aux responsables politiques flamands comme néerlandais : l’azote. La réglementation européenne impose qu’on limite les émissions de composés azotés, qui nuisent à la biodiversité et acidifient les sols. Or en Flandre, les taux sont très élevés à cause des élevages intensifs et de la très dense occupation du territoire.[...]
Portugal. Populisme et démagogie
“La révolte des champs” était en une de l’Expresso la semaine dernière. L’hebdomadaire témoigne de l’écho national rencontré par le mouvement : “Ce qui brûle déjà en Europe est prêt à s’enflammer au Portugal. Avec, à terme, une menace : soit la nourriture devient plus chère, soit nos assiettes seront peu garnies.” [...]