Les ministres des Finances de l’Union européenne semblent disposés à réhabiliter neuf des principaux paradis fiscaux du monde à l’occasion de la première révision annuelle de la liste noire des paradis fiscaux établie par l’UE, qui sera publiée la semaine prochaine lors de leur réunion à Bruxelles.
Une étude réalisée par Oxfam révèle en effet que les Bahamas, les Bermudes, Guernesey, Hong Kong, l’île de Man, les îles Caïman, les îles Vierges britanniques, Jersey et le Panama sont susceptibles d’être radiés de cette liste par l’Union européenne. Certains de ces pays et territoires ont pourtant été au centre des scandales fiscaux récemment mis en lumière par les affaires des Paradise Papers et des Panama Papers.
Le rapport d’Oxfam, intitulé « Tirés d’affaire », dévoile également que Chypre, l’Irlande, le Luxembourg, Malte et les Pays-Bas figureraient sur la liste noire si les États membres de l’UE ne bénéficiaient pas d’une exemption automatique.
En 2015, les multinationales ont transféré quelque 600 milliards de dollars (soit 526 milliards d’euros) de bénéfices vers des paradis fiscaux, dont un tiers se trouvent au sein même de l’UE. Cette fuite de capitaux prive les pays riches comme les pays pauvres de ressources essentielles pour financer les services publics indispensables pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, comme les soins de santé et l’éducation. Le coût humain est particulièrement important pour les femmes et les filles pour qui les services publics ont un rôle décisif. [...]
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