Photo 1 - L'amiante tue 1700 personnes par an en France Photo 2 - Cartographie des cancers de la plèvre en France (2014)
Sans que cela n'émeuve ni le patronat, ni les gouvernements successifs, le scandale des cancers professionnels de l'amiante dure depuis plus de 30 ans. De très nombreux salariés, notamment en Seine-Maritime en ont, en sont encore victimes. Mais qui connait leur existence et leur combat ? Silence sur les ondes, silence dans les médias. Sinon exceptionnellement. Ce ne sont pas les premiers de cordée ... Ils font simplement partie des essentiels, de ceux qui créent véritablement les richesses dans notre pays. Ils sont les premiers de corvées et on les laisse mourir de leur travail sans même les indemniser, sans même reconnaître les dangers auxquels ils ont été exposés, sans même traduire les responsables-coupables devant la justice. Ou avec tant de retard ... Car si l'on reconnaissait la responsabilité des patrons d'entreprise et des politiques aux commandes, dans ce scandale sanitaire, l'amélioration indispensable des conditions de travail ( et pas seulement l'interdiction de l'amiante qui a tant tardé ), l'augmentation significative des salaires dans ces industries difficiles et dangereuses, apparaîtraient impérieuses. C'est cela que ne veulent pas les industriels du CAC40 qui font obstruction, à coup de procédures multiples, de pressions, de lobbying ... YG.
Mercredi, le tribunal judiciaire de Paris a douché les attentes des victimes de l’amiante, dont une partie s’essayait, 26 ans après les premières plaintes, à une autre stratégie judiciaire, avec une citation collective directe. Mais des points de procédure retardent et hypothèquent une fois de plus le procès de ce scandale sanitaire.
La déception a été à la hauteur de l’espoir, celui que débute enfin un procès pénal dans le drame de l’amiante, dont l’utilisation dans l’industrie – jusqu’à son interdiction en 1997 – a provoqué des dizaines de milliers de morts et continue à tuer chaque année quelque 3 000 personnes en France.
Mercredi 26 octobre, la 31e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, spécialisée dans les contentieux liés à la santé et au travail, était censée fournir le calendrier des audiences. 1 850 victimes et ayants droit ont en effet déposé, en 2021, une citation directe collective, visant quatorze personnes. Agées de 62 à 84 ans, ces dernières ont été membres ou ont participé aux actions du Comité permanent amiante (CPA), structure de lobbying « informelle et singulière », selon les mots du rapport sénatorial de 2005. « De 1982 à 1995 », le CPA, qui réunissait pouvoirs publics, scientifiques et syndicalistes, et n’était rien d’autre que le « faux nez des industriels », indique le rapport, avait « réussi à se faire quasiment déléguer par l'Etat toute la politique de l'amiante » et à « retarder ainsi l’interdiction de la fibre », pourtant classée cancérogène avéré dès 1973. [...]
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