
Malgré le proverbe cannois “ Á mauvaise sélection, bon palmarès ” et vice versa, cette année, c’est : mauvaise sélection et mauvais palmarès – même si, il faut le reconnaître, les jurys cannois évitent souvent le pire (comme Les Filles du soleil, film de propagande pour légitimer le dépeçage programmé de la Syrie en présentant un pseudo bataillon de femmes comme le fer de lance des troupes kurdes – féminisme et impérialisme font très bon ménage).
On avait donc le choix (si l’on peut dire) entre films féministes ou LGBT ou Russia bashing, et films nébuleux dont il est impossible de mémoriser le sujet. On peut du moins féliciter le jury d’avoir résisté à l’hystérie Metoo, en ne récompensant (en dehors du prix d’interprétation féminine) que deux femmes (Alice Rohrwacher et Nadine Labaki). Depuis des années, Cannes s’est consciencieusement sabordé par des choix indignes (le fascisant Dheepan), et en ignorant ou ostracisant les meilleurs films. En 2011, l’année du sublime Melancholia, la palme revenait à The Tree of Life (qui se souvient de ce film, catégorie "nébuleux" ?). En 2013, l’année de La Grande Bellezza, elle couronnait la ridicule Vie d’Adèle : on ne pouvait évidemment pas passer à côté d’un film LGBT d’un auteur arabe, qui en a profité pour montrer la voie aux Tunisiens : pour approfondir la révolution, ils devaient se décoincer et essayer l’homosexualité (en débitant ces incongruités, Kechiche n’osait même pas regarder la caméra en face).[...]
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