
Extraits de la présentation lue sur le site de l'IHS-CGT de Seine-Maritime
"En Europe les droits sociaux sont fréquemment présentés comme des « privilèges » d’un autre temps.
La version néolibérale de la mondialisation a fait de la concurrence un absolu qui s’est étendu à la planète entière. Les dégâts humains de cette véritable guerre sociale mondiale sont énormes.
Pourquoi cette situation? Quelles sont les origines, qui est responsable et comment s’en sortir?
C’est le sujet de la rencontre débat que vous propose notre Institut Cgt d’ Histoire Sociale de Seine-Maritime avec Bernard THIBAULT le 5 avril prochain à 14 h 30 à « LA MAISON DU PEUPLE » de Sotteville les Rouen.
BERNARD THIBAULT est membre du Conseil d’administration de l’ organisation internationale du travail (OIT) et a été secrétaire général de la CGT de 1999 à 2013."
Commentaire : Nul doute que l'analyse de la situation, de ses origines et de ses responsables est essentielle pour penser une stratégie pour s'en sortir. Nul doute également que le coeur du débat est, pour la France, et cela vaut pour chaque pays, l'analyse des moyens mis en oeuvre par le capitalisme mondialisé pour asservir les peuples.
En Amérique latine, c'est l'intervention des Etats-Unis dans les affaires intérieures de pays souverains. En Afrique, au Moyen-Orient, c'est l'impérialisme et ses guerres. Ce capitalisme est aussi l'objet d'un combat féroce des Etats-Unis et des pays de l’UE contre la Chine et la Russie qui entendent contrôler leur capitalisme national et s'opposer à la volonté hégémonique des premiers.
L'UE, dont l'ancêtre, la CEE, fut voulue et portée sur les fonts baptismaux par les Etats-Unis dans le contexte de la guerre froide et du plan Marshall, en est l'instrument en Europe. On ne peut aborder ce débat sans réfléchir sur les institutions et organismes qui l'épaulent : UE, cour de justice européenne, euro, banque européenne, confédération européenne des syndicats ... On doit aussi s'interroger sur la notion de "version néolibérale de la mondialisation". Car parler de "version" suggère une autre "version". Or cette autre version n’existe pas. La dite "version néolibérale domine toute la vie économique et sociale mondiale. Disons les choses crûment : c'est la version XXIème siècle du capitalisme. Cette expression suppose que ce serait autre chose et pire que le capitalisme. Cela laisse le champ libre aux tenants d'un impossible "capitalisme aménagé" ... L'UE veut faire croire qu’elle le tente en taxant les GAFA et en dénonçant les paradis fiscaux - ce qui n'est pas à refuser, mais sans illusion - pendant qu'elle met toutes ses forces politiques et idéologiques dans la bataille pour la "concurrence libre et non faussée" de nos services publics qu'elle rêve de privatiser ?
Ce débat sur la guerre sociale mondiale et comment s'en sortir survient au moment, justement, où se livre, en France, une bataille essentielle pour les services publics et le service public ferroviaire. Et contre le dogme de la "libre concurrence". Avoir la tête claire sur les enjeux et les moyens de s'en sortir ne peut que renforcer la détermination et la force des luttes. Débattre de toutes ces questions peut y contribuer. A condition qu’aucun sujet ne soit tabou. Notamment la responsabilité de l’UE.
Yvette Genestal
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